DES IDEES POUR REDRESSER LA FRANCE
30 novembre 2018
La question n'est plus de savoir s'il faut réformer la France. Mais comment la réformer.
Macron a lancé un train de réformes et certains considèrent que c'est déjà un exploit après des années d'immobilisme. On sait pourtant que c’est largement insuffisant, et qu’aucune des transformations engagées n’est allée assez loin, comme le démontre Agnès Verdier-Molinié dans son dernier livre. Et on sent à la grogne qui a gagné le pays, qu'il aurait fallut faire plus, plus vite et différemment. Facile à dire...? C’est sûr. Mais d'autres pays l’ont bien fait !
Une évidence.
Primo, il faut baisser les prélèvements obligatoires. Le plus vite sera le mieux. Le ras-le-bol fiscal qui éclate au grand jour avec les « gilets jaunes » vient de loin. Un reflux avait été engagé par Sarkozy mais la crise de 2008 est venue tout enrayer. Il a subi un coup d’accélérateur avec le coup de massue fiscal de Hollande et Macron a poursuivi peu ou prou la même politique portant les prélèvements à un niveau jamais atteint. Maintenant il faut faire vite, car ils sont asphyxiants. Mais pour les baisser, il faut réduire les dépenses de l’État. Et pour réduire les dépenses de l’État, il faut réformer… mais vraiment réformer !
Par quoi commencer ?
Sans conteste, par une réforme des prestations sociales et une réforme du financement des retraites. Pour cette dernière, en évitant le détour, si possible, par une usine à gaz fumeuse pour endormir tout le monde, comme le système à points. L'âge du départ à la retraite doit être repoussé en s’appuyant sur le constat que l'allongement de la durée de vie ne laisse pas le choix, la retraite par capitalisation venant compléter la retraite par répartition. Autre impératif : la baisse des prestations sociales dont notre pays est le champion du monde. Simplification, suppression des doublons, contrôle strict des prestations versées : on peut le faire. En conséquence, les impôts pourront baisser.
L’économie ensuite.
Il faut rendre le marché du travail beaucoup plus flexible. Ce qui a été entrepris s’est arrêté au milieu du gué et est resté beaucoup trop timide. Il faut aussi des contraintes plus strictes d'acceptation d’emploi par les chômeurs, avec la création de mini-emplois, qui, comme on l’a observé ailleurs, deviennent avec le temps des vrais jobs à plein temps. Naturellement, il faut accompagner d’un versement d'allocation chômage très strict, assorti d’une professionnalisation et d’une amélioration sensible des agences pour l'emploi. Dans le même temps, les entreprises doivent pouvoir accompagner le mouvement par leur capacité accrue de développement. Le chemin passe inévitablement par un basculement sur la TVA de la plus grande partie des charges qui pèsent sur elles. Trois points de plus sur la TVA à 20% devraient suffire. C’est la solution la plus juste, parce que tout le monde la paie, la plus rapide et la plus efficace économiquement parlant. On ramènera ainsi leur compétitivité à la moyenne européenne : elles pourront reconquérir des parts de marché et atténuer ainsi le déficit de notre balance commerciale. Un cercle vertueux peut se mettre en place qui conduit à la croissance grâce à la hausse des investissements et des salaires.
C’est possible.
Oui, on peut le faire ! La preuve : jugeons-en par les résultats économiques de l'Allemagne aujourd'hui ! Plein-emploi, excédent budgétaire, excédent commercial, dette en baisse, hausse des salaires et du pouvoir d'achat, l'Allemagne « a fait le job » et a commencé avec Gerhard Schröder le 14 mars 2003 avec son « Agenda 2010 ». C’est le chemin qu’elle a emprunté et elle s'est réformée. Certes, au prix de sacrifices, mais les résultats sont là. L’Allemagne est aujourd’hui la locomotive de l'Europe. L’Allemagne l’a fait, pourquoi pas nous !
Le cœur de la méthode : exiger et aider.
Schröder déclarait en 2012, en faisant le bilan de son « Agenda 2010 » :
« De mon point de vue, le principe fondamental qui est au cœur des réformes de l'Agenda 2010, c'est le principe "exiger et aider" (require and support). Ce principe concerne l'équilibre entre la solidarité d'une part et la responsabilité individuelle d'autre part. Certes, l'État-providence garantit - et doit garantir - que les gens ont droit à une protection dans les moments qui constituent une menace pour leur existence. Mais il ne faut pas absoudre les gens de leur devoir de faire tout ce qu'ils peuvent pour éviter de demander une aide. »
Rien à dire de plus.
J’attends « l’agenda 2026 ». Qui osera faire de la France la « locomotive de l’Europe » dans sept ans ? Un rêve ? Non, on peut le faire !
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