IL FAUT QUE L’EXECUTIF ARRETE DE NOUS MENTIR !
13 novembre 2018
Non, la croissance n’atteindra pas 1,6% en 2018
Avec une progression estimée à 0,4% au quatrième trimestre par la Banque de France, après 0,2 % aux premier et deuxième trimestres, et 0,4 % au troisième, on ne voit pas comment elle pourrait atteindre 1,6% ! Ce sera plutôt 1,2 ou 1,3% et ce sera déjà bien si on tient compte de l’environnement à la baisse en Europe et surtout en Allemagne, notre premier partenaire. Par rapport aux prévisions du gouvernement à 1,7 %, c’est donc un manque à gagner d’environ 11 milliards d’euros qui va creuser le déficit ou la dette. Encore faudra-t-il regarder aussi du côté de la balance commerciale à quel niveau de déficit on sera. Pas étonnant que Philippe ne veuille pas baisser les taxes !
Non, les taxes sur les carburants ne sont pas justifiées
Certes l’augmentation des taxes a été décidée sous Hollande. Ce n’est pas une excuse valable. On peut toujours revenir sur des décisions. D’abord, il aurait fallu tenir compte des aléas du prix du pétrole, que nous payons, rappelons-le, en dollars. Le prix du baril doit être corrigé du cours de la monnaie américaine, ce qui fait que les hausses ou les baisses à la pompe ne sont pas toujours très compréhensibles. La conjonction de la hausse du prix du baril avec celle du dollar auxquelles sont venues se rajouter les taxes dites « vertes » a débouché sur des prix à la pompes proprement insupportables. D’autant plus que le système de taxation est depuis trop longtemps hystérique puisque l’Etat y taxe même ses propres taxes en leur appliquant la TVA ! Quant à l’écologie, tout le monde a compris qu’elle était surtout un prétexte puisque ce sont des sommes dérisoires qui lui sont consacrées sur le pactole récupéré. Pour que les hausses soient acceptées, il faudrait qu’elles ne soient pas punitives, c’est-à-dire à fiscalité globale constante par transferts, et que l’argent ainsi récupéré finance vraiment une transition verte. Sauf que le budget de l’Etat interdit tout « fléchage ». Il faudrait un gouvernement vertueux. Peut-on faire confiance à des menteurs ?
Non, les 80 km/heure ne sauvent pas des vies.
Depuis le début de l’application de la nouvelle réglementation, les organismes qui comptabilisent la mortalité routière en sont aujourd’hui à +26, par rapport à la même période antérieure. Il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Mais on voit bien par contre le « jack-pot » des contraventions générées par les radars. De quoi ajouter au mécontentement général que l’exécutif a tort de sous-estimer.
Non, il n’y a pas plus de pauvres.
Chaque fois que l’exécutif invente un dispositif de « compensation », il le fait par des mesures « sous conditions de ressources ». C’est encore par ce genre d’usines à gaz qu’il compte calmer le mouvement des « gilets jaunes ». Mais les classes moyennes plus ou moins aisées n’en peuvent plus de ces régimes discriminatoires qui divisent toujours plus la France en deux, entre ceux qui sont aidés et qui touchent et ceux qui payent tout plein pot. Or, l’indice « gini », l’indicateur international de la pauvreté est stable depuis de nombreuses années pour la France. Il n’y a donc pas d’aggravation de la pauvreté, contrairement à ce que le discours ambiant tend à nous faire croire. Les mécanismes d’aides mis en place, qui font de notre pays à la fois le recordman des prélèvements avec plus de 1 000 milliards d’euros et celui où l’on trouve le plus de dispositifs « sous conditions de ressources » pour satisfaire l’obsession égalitariste, conduisent à un appauvrissement généralisé et empêchent les entreprises de prospérer par le poids qu’ils font peser sur elles. Les résultats en sont le chômage structurel chronique, les déficits publics, la dette et le commerce extérieur en berne.
Non, Macron n’est pas le sauveur de l’Europe.
La journée du 11 novembre aura été pour le Président français celle du changement de pied. Dans sa pensée complexe, le schématisme « d’homme de l’ouverture » dans lequel il s’était réfugié face aux « forces populistes du repli », prolongé par une comparaison douteuse avec la montée des nationalismes dans les années 30, a dû laisser la place à un discours où le patriotisme est mis en exergue cette fois-ci, comme contrepoint au nationalisme. Il fallait atténuer les angles en présence des dits « populistes » parmi les quelques 60 chefs d’Etats venus commémorer la paix . Cela ne change pas grand-chose : sa dénonciation des nationalismes, même élargie au monde entier est à mettre en relation avec un fédéralisme européen qu’il continue de défendre et dont les Français ne veulent plus. Mais on voit bien la manœuvre. En se plaçant sur le terrain du patriotisme, il veut réinvestir le champ de la droite ; il a compris que le danger ne venait pas seulement des extrêmes qui veulent détruire l’euro et l’Europe, mais aussi de ceux qui souhaitent garder l’Europe tout en la réformant et sans fuite en avant vers plus d’intégration. Un axe vers lequel il tend désormais. La politique du coucou chère à Emmanuelle Macron. La droite républicaine aura intérêt à dénoncer la manoeuvre, car derrière les mots, la même volonté politique subsiste. Ceux qui peuvent sauver l’Europe en contrecarrant la vague du populisme, ce sont les partis qui composent le PPE. Ceux que Macron, précisément veut détruire. Ce n’est certes pas le moyen de sauver l’Europe !
Dans ma prochaine note, j’aborderai le sujet des « gilets jaunes » et vous dirai ce qu’on peut en penser.
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