IL A ENCORE TAPE A CÔTE DU CLOU !
27 novembre 2018
Macron ne comprend pas les « gilets jaunes ».
Il ne sait pas vraiment qui ils sont. Quand il pense « France laborieuse », il évoque plutôt les smicards, qui ne sont pas à négliger mais qui sont toujours servis les premiers, alors que le cœur des contestataires est constitué de tous ceux qui bossent et qui se prennent les hausses d’impôts et de taxes sans jamais bénéficier des aides « sous conditions de ressources ». Ce ne sont pas des poujadistes, ce sont des salariés, des artisans, des petits commerçants, des retraités, qui en ont marre d’alimenter le tonneau des danaïdes, marre d’être traités comme des vaches à lait, sans jamais voir d’amélioration de la situation. Tout cela est résumé par le coup de gueule de « Jacline » sur facebook : « Mais qu’est-ce que vous faites du pognon ? ». En guise de réponses, Macron disserte. Il fait des beaux discours devant des maires choisis, mais le plus grand nombre n’est pas dupe. Il fait de beaux discours sur la transition énergétique, mais tout le monde sait que la France fait partie des moins pollueurs de la planète et que peu d’argent y est consacré. En bref, le sentiment s’accroit dans les classes moyennes qu’il nous prend pour des cons. Il faut qu’il arrête d’emmerder les Français qui savent qu’ils ne sont pas les pire pollueurs de la planète et qu’il sera temps de les solliciter le jour où les Chinois et les Américains appliqueront les accords de Paris.
Discréditer pour ne pas écouter.
La première parade qu’il tente c’est de discréditer le mouvement des « gilets jaunes » en l’assimilant à des séditieux d’extrême-droite de préférence, et les éléments de langage ont été diffusés avec suffisamment de cohérence pour qu’on en connaisse l’origine. D’abord par le Ministre de l’Intérieur, puis par les autres ministres. Lequel aura été ce week-end, le plus odieux de Castaner ou de Darmanin ? Ceux qui reprochent à Wauquiez des allusions au nazisme quand il évoque l’eugénisme, ne sont pas en reste pour trafiquer l’Histoire en évoquant la « peste brune » (mot macronien) ou la lèpre nationaliste, juin 34 et j’en passe. Menteurs et malhonnêtes intellectuellement, de leur part ce n’est guère surprenant. Ils ont ordre d’instituer Marine Le Pen comme seule opposante face à Macron, aidés par certains médias complaisants. Ils oublient simplement qu’entre les deux, il y a le « peuple de France » (expression chère à Nicolas Sarkozy). Les gens se rendent bien compte, à voir les « gilets jaunes » défiler paisiblement dans les rues d’Angers, de Poitiers, d’Orléans ou d’ailleurs, qui ils sont véritablement : trop blancs et trop français probablement pour plaire aux élites parisiennes. Mais la description que celles-ci en font est tellement fausse qu’évidemment le mensonge n’en est que plus flagrant.
L’excuse : c’est pas nous, c’est les autres.
Ah, Gilles Legendre ! Il est pathétique. Rendez-vous compte, le ras-le-bol fiscal serait vieux de trente ans, alors comment voulez-vous qu’en 18 mois … Sauf que La REM n’était pas obligée d’aggraver la situation avec un choc fiscal de 22 milliards (CSG), agrémenté d’une foultitude de taxes à tout va dont le carburant n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il serait plus crédible si son groupe avait accepté le vote du Sénat d’intégrer les hauts fonctionnaires qui touchent jusqu’à 300 000 € par an dans la loi sur « la moralisation de la vie publique » (La REM s’y est opposé) et n’avait pas pris l’initiative de voter l’exemption de la CSG pour les députés. Le gouvernement réforme peut-être -encore que-, mais il n’a engagé aucun effort pour réduire les dépenses publiques, au contraire il dépense toujours plus… à crédit. Il se comporte comme la gauche l’a toujours fait. Les Français s’en rendent bien compte. Résultat : la croissance n’est pas au rendez-vous ! Inutile d’invoquer le passé. Quant à la droite, il y a sept ans qu’elle n’est plus aux affaires, autant dire un siècle. Encore a-t-elle eu à gérer une crise inouïe, et pas si mal que ça ! Reste Bruno Le Maire. Sa malhonnêteté intellectuelle n’est plus à démontrer. Il donne maintenant dans la dramatisation. Les « gilets jaunes » nuisent à la France et seront responsables si le taux de croissance espéré n’est pas atteint. Une excuse trop facile, alors que l’on sait que l’économie est plantée depuis le début de l’année.
L’intrusion des réseaux sociaux comme contre-pouvoir.
Prenons garde. Il faut avoir de la sympathie pour ce mouvement plus citoyen que certains voudraient le laisser croire, mais ne laissons pas détruire ce trésor qu’est la démocratie représentative. Ce serait prendre le risque d’errements que la France a déjà connus, avec leur cortège d’horreurs. L’intrusion des réseaux sociaux comme contre-pouvoir peut paraître salutaire, laisser prospérer serait très dangereux pour la démocratie : une assemblée citoyenne sortie de nulle part qui s’arrogerait un pouvoir de « constituante », par exemple. Mélenchon en rêve ! Les Républicains sont trop timides. Certes, la « récupération » est un vilain mot. Cependant il ne faut pas avoir peur de se poser en interlocuteur présent partout puisque le pouvoir méprise la rue. Des initiatives fortes seraient les bienvenues. Le diagnostic a été fait depuis longtemps : Laurent Wauquiez a été le premier à parler du trouble des classes moyennes. Nous avons certainement des propositions à faire, et pourquoi pas à travers une grande réforme fiscale qui rétablirait l’équité, ce qui prendrait le pouvoir actuel à son propre piège ! Je suis certain que ce serait entendu par la France qui bosse. Ce serait autrement plus crédible que toutes les usines à gaz que nous pondent Macron et ses sbires, « sous conditions de ressources », ce qui exclut les « gilets jaunes », et les "machins" d'experts, ce qui s’appelle « taper à côté du clou ! ».
Commentaires