CES POLITIQUES INCAPABLES DE SE REMETTRE EN CAUSE !
19 novembre 2018
La France d'en bas se lève.
Les classes moyennes, d’habitude si sages sont dans la rue, plus ou moins infiltrées par quelques ultras pour tenter d’amplifier la révolte vers des formes plus violentes. On nous dit qu'ils étaient 300 000, mais ils étaient peut-être 1 million. D’où vient cette rage ? Oh, c’est simple, parmi les multiples causes, le sentiment d’être piégé par un Etat omnipotent qui puise sans cesse dans la même ressource. Parmi ceux qui manifestent, les plus nombreux sont ceux qui paient tout plein pot et qui ne reçoivent jamais rien, étant « au-dessus des conditions de ressources » généralement imposées. Ils sont cette petite moitié de contribuables corvéables à merci et, qui plus est, à qui l’Etat, par un gouvernement servile, vient de retirer le consentement à l’impôt via le prélèvement à la source. C’est l’assurance de pouvoir puiser indéfiniment dans la même poche. Et comme ce même Etat est incapable de faire la moindre économie, c’est aussi la perspective de toujours plus d’impôts ! De quoi rager ! J’en suis, même si je n’ai pas été physiquement dans la rue. Il va bien falloir que ça cesse !
Rien à attendre de Macron.
Ceux qui l’ont cru « libéral » en sont pour leurs frais. Ne vient-il pas de déclarer sur Europe 1 qu’il fallait en finir avec « l’Europe ultra-libérale, ouverte à tous les vents… qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre. » Le pro-européen à tout va de la campagne de 2017 a disparu. Voilà le nouveau Macron qui se défausse sur l’Europe, qui entonne le même discours que Mélenchon et Le Pen. Mais c’est lui qui a tout faux. Après Hollande. Avec Macron, il fallait s’attendre à tout, puisqu’il est ni de droite ni de gauche (ça s’appelle un ectoplasme). Le mal, ce n’est pas le libéralisme, au demeurant assez timide, de l’Union européenne, mais « l’ultra-étatisme » de la France, qu’il a renforcé en arrivant au pouvoir. Jamais la haute technocratie n’a eu autant de prérogatives. Au point que c’est Bercy qui commande tout, comme on l’a vu avec le prélèvement à la source. Macron et ses acolytes ont tout faux parce qu’ils ont utilisé les mauvais leviers et fait les mauvais choix. J’en citerai deux : la hausse de plus de 20% de la CSG et la suppression de la taxe d’habitation. Inutile de revenir sur l’argumentaire. Comment peut-on imaginer de créer des subventions pour payer des taxes, quand ce n’est pas la taxe qui taxe la taxe –mais oui, ça existe- ? Il faut que la machine soit devenue folle ! Si les classes moyennes sont écrasées d’impôts et de taxes, ce n’est pas la faute de l’Union européenne, c’est à cause de l’incurie de nos gouvernants. Le nombre de nos fonctionnaires le plus élevé par habitant de toute l’Europe, notre taux de chômage, la rigidité de notre marché du travail et le haut niveau des aides sociales, personne d’autre que nos dirigeants n’en est responsable. De combien serait le déficit public si l’Europe n’était pas là pour en fixer les bornes ? Et on pourrait continuer sur tous les registres : par exemple, pourquoi a-t-on un taux d’impôt sur les sociétés de 33% quand le taux moyen européen est de 22% ? C’est notre gouvernement qui a choisi de dépenser 55 milliards de plus que l’an passé, portant les dépenses publiques à 56% du PIB (10 point de plus que la moyenne européenne) avec plus de 1 000 milliards d’euros de prélèvements soit 46% du PIB … Les Français travaille un jour sur deux pour l’Etat !!! Le gouvernement s’est-il attaqué à ces maux qui nous plombent drastiquement ? Evidemment, non ! J’évoquerai un autre jour ce que l’on doit de positif à l’Europe, et ça n’est pas mince.
Le mal n’est pas nouveau.
La droite a sa part de responsabilité. Les déficits publics datent de 40 ans. Les mauvaises habitudes ont perduré au gré des cohabitations et des échéances électorales. Elle avait commencé, avec Nicolas Sarkozy un important mouvement de réformes et mis en place des politiques visant à réduire les dépenses. Las, la crise de 2008 est venue mettre à mal ce qui avait si bien commencé. Hollande a achevé de réduire à néant les efforts. Pire il a aggravé le mal en croyant le résoudre avec un coup de massue fiscal de 40 milliards : il s’est retrouvé avec le déficit et la panne de croissance en aggravant, qui plus est, la dette. Le projet de François Fillon, parce qu’il avait été travaillé avec les milieux entrepreneuriaux, était le mieux à même de rétablir les finances publiques et de remettre la France sur le chemin de la croissance. Mal présenté et dénigré par tout ce que la France compte d’experts et de commentateurs acquis aux vieilles théories de « l’Etat providence » et au dirigisme économique, il a reçu le coup de grâce avec l’intrusion du pouvoir judiciaire dans la campagne. Je ne suis pas certain que la droite, éparpillée aujourd’hui en mille et une composantes aux prescriptions diverses et variées, soit en capacité de proposer des solutions pérennes. Celui qui réussira à organiser ses « Etats-généraux » sera le bienvenu. Encore faudrait-il qu’elle soit inspirée par le libéralisme bien tempéré qui a si bien profité à nos partenaires de l’Union… Pour beaucoup de ses dirigeants, cela demandera bien des remises en cause. Mais ce sera moins pire que la trahison des Le Maire, Darmanin, Philippe, Lecornu et autres, bien mal placés pour donner des leçons, je vous dirai pourquoi demain !
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