FIASCO SUR ECRAN GEANT
21 juin 2010
On attendait des aigles, on a eu des buses !
On attendait des aigles, on a eu des buses !
Demain
nous commémorerons le 70ème anniversaire de l’appel du 18 juin 1940.
Le Général De Gaulle entrait dans l’Histoire. Aujourd’hui, il se dit que le
gaullisme est périmé. Ce serait bien dommage, mais je ne le pense pas. Il
suffit pour s’en convaincre d’observer le nombre de manifestations du souvenir
qui ont déjà eu lieu et auront lieu demain. Nostalgie ? Non, en aucun cas.
Il s’agit d’abord d’honorer celui qui a rendu son honneur à notre pays en lui
permettant d’être aux côtés des alliés au moment de la capitulation de l’Allemagne
nazie. Mais c’est aussi faire œuvre de mémoire : l’exemple du Général est
porteur de nombreuses leçons dans tous les domaines, de la philosophie
politique et à la vision géopolitique, de la réflexion sur la manière de
gouverner à la conception de la république, de l’ascèse individuelle à l’effort
collectif.
La
France doit beaucoup au Général De Gaulle. Pas seulement pour son rôle incontournable
pendant la guerre pour préserver les intérêts de notre patrie, coordonner la
résistance intérieure, organiser les forces de l’empire et faire vivre la « France
libre ». Nous lui devons les institutions de la Vème République et la fin
de l’instabilité gouvernementale. Il a été le bon gestionnaire des années de
croissance qu’il a fait fructifier en restaurant la valeur de notre monnaie. Il
a été un habile décolonisateur en sachant anticiper les évolutions, même si le
drame de l’Algérie aura été à la fois la cause de son retour et la source de
malentendus et de violences. Enfin, nous lui devons la réconciliation
franco-allemande et après avoir dit non à la CED (Communauté européenne de
Défense), les bases solides de la construction de l’Europe.
Le général de Gaulle a
laissé dans notre paysage politique une double trace : une filiation
partisane à travers la diversité de ses sigles (du RPF à l’UNR, au RPR et à
l'UMP), et une image consensuelle de héros national, transcendant les clivages
idéologiques. Au fil des années, la deuxième empreinte a effacé la
première : la référence politicienne « gaulliste » doit
cohabiter avec le « mythe gaullien », que d’aucuns qui ont tant
combattu le grand homme revendiquent aujourd’hui en s’y référant… quand cela
les arrange.
Cela
fait déjà quelques mois que ça dure. Les dirigeants du Parti socialiste n’ont
pas de mots assez durs pour commenter la politique du gouvernement et
particulièrement quand il s’agit de Nicolas Sarkozy. J’avais déjà épinglé
Benoit Hamon et Laurent Fabius sur le sujet. Pour ce dernier, il ferait bien de
se mordre la langue, parce qu’il y aurait beaucoup de choses à dire à son sujet
et sa carrière politique n’est pas sans taches. Martine Aubry a donné le ton
dès sa prise de fonction de 1ère secrétaire dans les conditions que
l’on sait. Elle abuse des jugements péremptoires et définitifs, assortis des
adverbes « profondément » et « totalement »… On le sait, il
n’y a qu’une vérité, celle du PS !
Alors
bonjour les leçons de morale. Tout n’est qu’injustice, passe-droit,
comportements immoraux dès lors qu’il s’agit de la « droite ». Le « Canard
enchaîné », dont on connaît les méthodes depuis le livre de Karl Laske et
Laurent Valdiguié, sert de provocateur
pour allumer les mèches que la mémère de Lille n’a plus qu’à allumer. Il s’agit de faire croire aux Français qu’on
est revenu au 19ème siècle et que les gros capitalistes, protégés
par Nicolas, sont là pour s’en mettre plein les poches sur le dos de la pauvre
classe ouvrière. Alors tout est bon pour dénoncer tout ce qui est injuste parce
que ne respectant pas l’égalité. Il faut couper toutes les têtes qui dépassent !
Tant pis pour Michèle Alliot-Marie et Roselyne Bachelot qui doivent renoncer à
leur retraite de parlementaire, tant pis pour Christine Boutin qui remplira sa
mission bénévolement. Bientôt les Ministres devront prendre le métro et manger
un sandwich à midi. Peut-être faudrait-il que le Président invite ses hôtes à
venir le rencontrer à l’Elysée avec leur pique-nique ? Il faut de l’égalité
partout. Dommage tout de même qu’elle ne s’applique pas à tout le monde,
puisque 50% de nos polytechniciens sont issus de parents enseignants… de
gauche. Drôle de bug !
Pourtant
ces gens n’ont pas un passé qui plaide en leur faveur. Ils ont de la chance que
les Français ont la mémoire courte. Ont-ils été aussi exemplaires quand ils
avaient le pouvoir ? Oubliées la double vie de l’idole aux frais de la
République, les écoutes illégales, les affaires obscures de financement comme
celle du « Carrefour du développement ». A la trappe les suicides de
Jean Edern-Hallier, de Grossouvre, de Bérégovoy, et le scandale du sang
contaminé. Impasse sur l’entourloupe de la négociation des 35 heures… Sans parler des "primes de chaussures" votées quand la majorité était à gauche à l'Assemblée . Mais
Martine Aubry ce soir fait encore très fort : le projet gouvernemental de
réforme des retraites est « profondément injuste et totalement
irresponsable ».
Et
si c’était elle qui est profondément ringarde et totalement Malhonnête
(intellectuellement).
Notre
équipe nationale à défaut de briller sur les pelouses, est même un des sujets
de prédilection et les « sorties » de notre entraîneur-sélectionneur
donnent de la matière dramatique à ce qui ne devrait rester que du folklore
sportif. Mais peut-on rester indifférent quand deux Ministres en viennent à se
crêper le chignon parce que l’une a fait des remarques frappées au coin du bon
sens mais jugées à juste titre inopportunes par sa Ministre de tutelle. Le
problème c’est que les deux ont raison en même temps.
La
plus jeune, Rama Yade, a eu le malheur de dire tout haut ce que tout le monde
pense tout bas : nos joueurs logent dans des chambres à 600€ la nuit ce qui
pour le peuple des smicards peut paraître proprement scandaleux. Rama Yade n’a
fait que mettre le doigt sur la plaie d’un sport devenu hypertrophique dans les
revenus qu’il génère et les salaires qu’il dispense. Notre défaite face à la
Chine puis la modeste prestation de son premier match de coupe du Monde ne font
que renforcer le décalage entre le doute qui s’installe et le luxe de leur installation.
Rappelons tout de même que le football est une affaire privée financée par une
Ligue nationale qui dispose d’un gros budget et que le contribuable n’est en
rien sollicité. Cela n’atténue pas le paradoxe mais au moins on ne pourra pas y
ajouter l’amertume de voir de l’argent public s’évaporer dans cette machine
infernale.
Notre
Ministre expérimentée ne l’a pas entendu de cette oreille : nous devons
tous être derrière notre équipe nationale pour l’encourager. Roselyne Bachelot
est dans son rôle. Inutile d’en rajouter, il ne faut pas que nos joueurs soient
démoralisés alors qu’ils ont peut-être déjà le moral dans les chaussettes. Mais
qui y croit en France ? Notre exercice de soutien pourrait bien n’être que
de la méthode Coué. D’ailleurs le public français n’a pas l’air de nourrir d’excessives
illusions sur le sort de notre dream-team. La meilleure manière de résoudre le
problème et de mettre tout le monde d’accord serait que nos vedettes nationales
se mettent à courir un peu plus après le ballon et remportent une belle et
brillante victoire contre le Mexique. On peut croiser les doigts. Même si le bonheur qu’elle procurerait et l’hypertrophie
du football qui l’accompagnerait inévitablement relèvent des paradis artificiels.
Le foot peut nous distraire, il ne résoudra pas nos problèmes.
Les nouvelles économiques qui tombent constituent une éclaircie dans ce climat sombre où les marchés entretiennent l'incertitude, si ce n'est l'inverse. D'abord, en France l'emploi salarié a enfin redémarré, ce qui prouve que les mesures de soutien à l'économie n'auront pas été vaines. Pour le troisième mois consécutif, la production industrielle augmente, et c'est un secteur clé qui détermine beaucoup de paramètres sociaux. Les nouvelles en provenance des Etats-Unis, toujours capitales, sont bonnes ce qui a permis un rebond des bourses hier. Voilà un contexte qui va permettre d'avaler avec un peu plus d'optimisme, l'avalanche de déficits constatés qui nous a été infligée depuis quelques jours.
Mais cette éclaircie sera-t-elle durable ? La croissance chinoise, comme d'habitude, tire l'économie mondiale, secondée par celle, plus inégale des pays émergents. Mais l'intérêt pour nous c'est de faire redémarrer l'Europe. Et c'est là que le débat entre politiques de rigueur et maintien des déficits publics pour soutenir la croissance prend tout son sens. C'est un difficile équilibre à trouver dans ce paysage où les dettes souveraines ont pris tant d'ampleur. La prudence est de mise et la vérité se trouve probablement comme il se doit, dans un juste milieu entre dispositifs d'assainissement qu'il faut amorcer et retrait progressif des soutiens au marché au fur et à mesure que la demande privée prend le relais. A cet égard, la ligne que suit François Fillon est probablement la meilleure possible.
La chance, c'est que l'Euro a retrouvé une valeur compatible avec l'économie européenne et la dévaluation de fait de 20% (par rapport au dollar) des dernières semaines, alors que les prix du pétrole restent plutôt sages, est une aubaine qui apporte un oxygène bienvenu en facilitant nos exportations.
C'est à l'automne qu'on sera vraiment fixé. D'ici là on croise les doigts. Car, pour tenir ses engagements vis-à-vis de Bruxelles il faut trouver 25 milliards d'économies dès cette année. Justement, le déficit du budget de l'Etat s'annonce beaucoup moins important que l'année dernière à la même époque...
Ils n'ont pas le même tempérament. Ils ne sont pas dans le même contexte national ni électoral. L'Allemande reste horrifiée par tout déséquilibre budgétaire et toute tendance inflationniste : reste de culture des années trente. Le Français doit gérer une dette dont il a hérité et que la crise a gonflée sans qu'il ait eu d'autre choix et ses efforts vertueux apparaissent dérisoires au regard de l'ampleur des déficits. L'une sort d'élections qu'elle a gagnée mais doit gérer une coalition compliquée. L'autre doit faire avec une élection qui se rapproche déjà à grands pas et une opposition plus démagogique que jamais. L'une avance comme un vieux diesel et a besoin de temps de réflexion, l'autre réagit au quart de tour comme un coupé sport et voudrait souvent avancer plus vite que la musique. Alors, forcément il y a des à-coups dans les relations. Surtout quand les réticences de l'Allemagne font perdre un temps précieux et alourdissent la facture comme dans le cas du traitement de la dette grecque.
Alors, peuvent-ils s'entendre ? En vérité, ils n'ont pas le choix : ils sont condamnés à s'entendre, car le couple franco-allemand est le moteur de l'Europe et l'un comme l'autre savent qu'il sont le ciment de l'Euro. Aucun des deux ne prendra jamais la responsabilité d'une crise majeure. D'ailleurs, après le report du rendez-vous de lundi, les deux protagonistes nous gratifient aujourd'hui d'une position commune sur la nécessité d'encadrer la spéculation.
Et pendant ce temps, les grands argentiers prennent des décisions qui font avancer la gouvernance de la zone Euro comme on n'aurait jamais oser l'imaginer : échange sur les paramètres des budgets nationaux, mise au point des modalités du fond d'intervention... Cela ne peut pas se faire sans l'accord des deux grands fondateurs de l'Union.
Alors, ce que les médias présentent comme des mauvaises relations dans le couple Merkel-Sarko, n'est en fait que l'écume d'une situation qui met à rude épreuve les agendas de nos gouvernants. Le report de la rencontre fait partie des choses. L'important c'est qu'elle ait lieu avant le prochain sommet européen. Et je ne doute pas un seul instant que la complémentarité de nos deux grands pays débouche sur un accord de fond, un compromis entre la nécessaire rigueur que l'Allemagne met en oeuvre, et la non-moins nécessaire obligation française de continuer à soutenir le moteur de la consommation au moment où celui des exportations, boosté par la baisse de l'Euro, redémarre, ... si on veut atteindre les objectifs de croissance.
Au moment où l'Europe connaît des difficultés de gouvernance et hésite entre austérité accrue et maintien de la relance par la consommation, la Chine semble à nouveau tirer la croissance mondiale, accompagnée par les pays "émergents".
Si notre sous-continent tend à devenir le ventre mou de la reprise mondiale, plombé par la pression qu'exerce les marchés sur les pays "surendettés", la Chine n'en présente pas moins des signes inquiétants de faiblesse qui devraient apparaître au grand jour à plus ou moins long terme. Ce qui fait dire aux Cassandre de l'économie mondiale, que la crise est encore devant nous. Peut-être n'ont-ils pas complètement tord.
Shanghaï nous éblouit. L'envers du décor n'est pas aussi brillant. D'abord parce que, malgré la reprise, la chute des exportations vers les Etats-unis et l'Europe est vertigineuse, ensuite parce que la Chine reste un anti-modèle économique sur le plan industriel et enfin parce qu'elle peine à substituer à la demande extérieure défaillante une véritable consommation intérieure. Et je n'aborderai pas les déséquilibres de développement très forts entre les différentes provinces, avec les conséquences sociales que l'on peut imaginer. A la campagne ou à la ville, les conditions de vie de la majorité des Chinois font, par comparaison, du monde décrit par Zola un paradis.
Entre 2008 et 2009, les importations des Etats-Unis ont chuté de 23% à 1 956 milliards de dollars. La Chine qui est l'un de ses principaux fournisseurs a forcément été touchée. Tout comme elle a été touchée par les baisses des importations de l'ensemble des pays occidentaux. Entre 2004 et 2007, la croissance moyenne des exportations chinoises en valeur a été de 72%. En 2008, ce chiffre est tombé à 3%. On ne sait pas encore pour 2009 mais ce qui est certain c'est qu'elle n'a sans doute pas retrouvé le rythme des années précédentes.
C'est un monstre industriel où l'efficacité n'est pas la première préoccupation (communisme oblige). En 2004 déjà, la Chine utilisait près de deux fois plus d'équivalent pétrole pour générer 1 000 dollars de PIB que d'autres pays exportateurs comme l'Allemagne ou le Japon. Et l'efficacité industrielle chinoise ne semble pas s'être améliorée avec le temps. L'une des raisons à cette gabegie serait liée à la façon dont l'énergie est facturée en Chine, les prix étant inférieurs pour ceux qui en utilisent toujours de plus en plus, il revient donc moins cher d'en consommer le double, quitte à en gâcher la moitié. Elle est même l'empire mondial du gaspillage. L'analyse de produits "évolués" comme l'aluminium en est un exemple emblématique : le pays produit autant de kilos d'aluminium par habitant que les Etats-Unis, tout en affichant un PIB par tête huit fois inférieur. Sur les 15 millions de tonnes d'aluminium produites par la Chine, 1,5 million ne sont pas utilisées, ce qui représente la capacité de production totale du Brésil et de l'Inde additionnés. Un paradoxe et une mine d'or si elle veut lutter contre le réchauffement climatique.Enfin, à en croire les officiels chinois, le pays est en train de créer une classe moyenne apte à consommer et à prendre le relai des exportations. C'est loin d'être certain. Depuis les premières réformes au début des années 80, le rapport entre les dépenses de consommation et le PIB n'a cessé de baisser, pour atteindre son plus bas en 2008, année où la consommation chinoise représentait 10 000 milliards de yuans, soit 1 464 milliards de dollars. Son rythme de croissance est d'environ 15% par an, soit quelque 219 milliards de dollars de plus en 2009. C'est moitié moins que la baisse des importations des seuls Etats-Unis l'an dernier. Par ailleurs, la propension à consommer s'étiole en Chine. Selon les calculs de la banque Nomura, les 20% les plus riches consommaient 93% de leurs revenus en 1985 et seulement 67% en 2007. Et la masse monétaire chinoise, c'est-à-dire l'ensemble des valeurs du pays susceptibles d'être converties en liquidités, n'a cessé d'augmenter. Rien d'étonnant pour un pays toujours en forte croissance. Mais ses dettes extérieures ont également augmenté alors que ses devises disponibles ne croissaient pas aussi rapidement. La conséquence est simple : la Chine ne dispose pas de réserves monétaires (exprimées en dollars, en euros) aussi importantes que son gouvernement veut bien le dire lorsqu'on les compare à la masse monétaire additionnée aux dettes extérieures.
On comprend pourquoi les Chinois voient d'un très mauvais oeil le projet de l'Europe d'instaurer une taxe carbone à ses frontières et pourquoi ils ne veulent surtout pas réévaluer leur monnaie.
CONTE. On n' pas rêvé : Martine Aubry a bien insulté Nicolas Sarkozy en le comparant à l'escroc Madoff. Tenez-vous bien, les réactions qu'elle a suscitées à droite ne sont ni plus ni moins qu'à inscrire au martyrologue de la patronne du PS. Selon le pittbull de service, l'ineffable Hamon (pauvre ami), elle serait même victime de harcèlement. Une manière un peu cynique d'inverser les rôles. Un conte à dormir debout.
AUTRE CONTE. Un autre feuilleton à suivre. Il faut dire que la gauche a l'art et la manière d'allumer des contre-feux : à peine a-t-on osé toucher à l'idole Mitterrand, qu'aussitôt on détourne l'attention de l'opinion en publiant une information (sans preuve, évidemment) selon laquelle Nicolas Sarkozy serait impliqué dans la nébuleuse affaire qui aurait conduit à l'attentat de Karachi. Un tour de passe-passe en quelque sorte.
DONNEUR DE LECON. Ah Jacques Auxiette ! L'inénarrable patron de la Région des Pays de la Loire s'est répandu récemment dans un grand quotidien contre la réforme des collectivités à coups de mensonges, de contre-vérités et de procès d'intention. Peu importe, plus c'est gros, plus ça passe. Mais ce sont les procédés habituels. Il oublie simplement de dire la vérité : son conservatisme forcené hostile à toute modernisation de notre pays... qui en a pourtant bien besoin.
AUGMENTER L'IMPOT. C'est ce que nous promet l'agglo d'Angers pour financer ses projets à partir de l'an prochain, au prétexte que les dotations de l'Etat vont diminuer. On songe donc a créer un impôt pour alimenter les caisses. D'abord, cela reste à prouver, car la taxe professionnelle sera belle et bien compensée. Mais pas question d'ajuster les investissements aux recettes existantes comme il serait raisonnable de le faire par ces temps difficiles d'argent public rare : puiser dans la poche du contribuable est tellement plus confortable. Ce n'est pas une attitude responsable. Nul doute que les citoyens s'organiseront pour lutter contre cette intention.
POLICE. Certain maire que je ne nommerai pas profite de la mort d'une jeune policière municipale pour stigmatiser le manque d'effectifs de la police nationale à sa disposition. J'ai envie de lui dire qu'il est bien normal que les maires qui construisent à tout va et entassent les populations doivent en payer le prix. Ce n'est pas au contribuable national de financer les conséquences de leur aveuglement urbanistique qui débouchent inévitablement sur l'insécurité et la violence. Qu'ils assument leur politique en se dotant à leurs frais des moyens nécessaires.
COURSE. Le calendrier de la présidentielle se précise à gauche. Ils ont trouvé le moyen de prévoir un lancement des opérations quand DSK sera en plein G20, il faut le faire quand même ! C'est l'unité dans la fraternité avec comme slogan : je t'aime, moi non plus. En tendant l'oreille on entend déjà le bruissement des lames sur les lanières de cuir qui servent à aiguiser les couteaux. Le bal des prétendants va bientôt commencer...
On n'arrête pas de nous répéter que les Français, les Italiens, les Portugais, les Espagnols... vivent au-dessus de leurs moyens. Mais comment les opinions peuvent-elles comprendre ce jugement ? Il y a en France, huit à dix millions de personnes dont le niveau de vie se situe au-dessous du seuil de pauvreté et elles n'ont sûrement pas l'impression de jeter l'argent par les fenêtres. Ce qui est en cause c'est l'affaiblissement économique de notre pays, et le déclin de l'Europe pour élargir le propos, avec le chômage, des retraites prématurées, une semaine de travail trop courte, qui ne permettent plus de verser aux plus démunis les aides financières qui les aident à survivre.
Les Grecs sont un bon exemple : avec une retraite à 53 ans dont ils ne se sont jamais demandé qui la payait, un travail au noir très répandu, une évasion fiscale érigée en sport national. Les riches n'ont certes pas montré l'exemple, mais ce ne sont pas eux qui travaillent sans se déclarer et ne paient ni taxes ni cotisations sociales... Les responsabilités sont bien partagées.
Vivre au-dessus de ses moyens, c'est terminer l'année avec un budget de l'Etat en déficit de 150 milliards d'euros. Si c'était exceptionnel, ce ne serait pas grave. Mais l'événement dure maintenant depuis trente ans et ne fait que croître et embellir. Et encore a-t-on un gouvernement qui tente d'enrayer depuis trois ans la spirale infernale malgré les effets incontournables de la crise. La dette supprime toute marge de manoeuvre et la pression internationale va maintenant nous imposer des efforts de rigueur au risque de sombrer complètement.
On a fait du budget de l'Etat le dernier recours et il est devenu le tonneau des Danaïdes. Les entreprises se déchargent des plus de 55 ans trop coûteux : hop, elles les envoient émarger aux régimes de retraites qui ne perçoivent plus les cotisations de personnes qui pourraient continuer à en payer et doivent leur verser des pensions. La demande sociale de santé est énorme, aggravée par le vieillissement et tout effort de compression des coûts est accueilli par des clameurs scandalisées. Les soignants qui ne connaissent que leur vocation méprisent les discussions d'argent et s'opposent à tout mouvement logique de rationalisation... Le gouvernement refuse de reconduire les mesures spéciales prises pour atténuer les effets de la crise et il se heurte aussitôt aux cris indignés de la gauche (dont l'inconséquence n'empêche pourtant pas à l'accuser ensuite de mauvaise gestion en creusant les déficits). Tous ces gens sont bien gentils et ont probablement raison, encore faut-il que l'intendance suive, et elle ne suit plus depuis bien longtemps.
Le
gouvernement n'a plus le choix. Celui d'aujourd'hui ou un autre. On
peut faire croire tout ce qu'on veut pour des raisons électorales,
la vérité c'est qu'on ne s'en sortira pas sans efforts,
probablement plus d'impôts, sûrement plus de travail,
vraisemblablement moins de dépenses sociales. La réduction des
déficits publics devient une donnée majeure du débat, en sachant
qu'aucun levier pour la résoudre n'est neutre. Une coordination européenne en la matière serait la bienvenue.
Philippe Alexandre, dans un célèbre pamphlet en avait fait la "mèremptoire" ou la dame des 35 heures. Ce week end, elle est revenue sous son vrai jour. Depuis quelques temps on voyait poindre dans son discours cette appreté mêlée de haine condescendante qui sied si bien à une certaine gauche socialiste. Au moment de présenter le nouveau projet socialiste, elle n'a pas pu s'empêcher d'ajouter l'insulte à la vindicte, une manière de cacher le vide des propositions de son parti.
Celui qui est visé, de la façon la plus triviale, c'est évidemment Nicolas Sarkozy, en oubliant qu'il s'agit du Président de la République et que cela devrait tempérer les propos. Même si ce dernier n'est pas toujours très modéré lui-même dans ses appréciations, je ne me souviens pas de l'avoir entendu comparer Martine Aubry à une délinquante, ni même à une tricheuse (et pourtant).... La cause de cette fureur : on a osé toucher à l'idole. Comme si l'héritage de François Mitterrand était intouchable. La semaine de trente cinq heures a reçu sa part de critiques, et l'abaissement de 65 à 60 ans de l'âge du départ à la retraite, a été une deuxième erreur historique. On ne le dira jamais assez !
Car il faudra bien reculer à nouveau l'âge de départ à 62 puis 65 ans au terme de la réforme. La simple logique exige que la durée de la vie active soit prolongée. Personne ne peut nier en effet que l'espérance de vie a augmenté de manière spectaculaire pendant que le nombre d'actifs diminuait sous l'effet du vieillissement général de la population, l'impact du chômage et la mise au rebut des actifs qui ont dépassé la cinquantaine.
Quand le Parti Socialiste nous propose une "société du bien-être" , quand il invoque l'éthique du "care", il n'offre aucune piste susceptible de nous arracher à la banqueroute. C'est le projet "prosac" ou "trangsène". On endort les Français en leur faisant croire qu'on va bien s'occuper d'eux. "On" c'est-à-dire "l'Etat de gauche". Un gros mensonge. S'il reconquiert le pouvoir en 2012, il ne modifiera aucune des dispositions que le gouvernement Fillon aura prises entre temps. Tout simplement parce qu'il ne pourra pas se le permettre. La réalité des chiffres est accablante et il n'est pas difficile de constater à la lumière des derniers évènements spéculatifs, que le dernier espace où un gouvernement pouvait protéger les acquis sociaux a rétréci au point de disparaître. Aujourd'hui, le recours au déficit budgétaire pour maintenir le niveau de vie des gens est devenu impossible. Et avec ce procédé proposé par Keynes disparaît le principal fondement de la social-démocratie. Ce que Dominique Strauss Khan a bien compris !
Dame Aubry, pour le moment, fait des synthèses qui nuisent à sa crédibilité personnelle car les discours de la rue de Solférino ne sont guère responsables. On voit bien que son parti est entré dans l'un de ces cycles infernaux dont il a le secret. Mais, par conviction et par calcul, elle tient à maîtriser l'appareil qui lui sert de tremplin électoral. Quoi qu'en pensent les exégètes, elle sera bien la candidate de son parti et elle fera tout pour l'être.
Ce genre de dérapage verbal pourrait donc bien la disqualifier, comme cela a nui en son temps au Président actuel. Les Français sont chatouilleux sur le statut présidentiel.
Le Premier ministre,
François Fillon, a répondu, mercredi 26 mai, à une question du député Jean-Marc
Ayrault (groupe SRC) lors des questions au Gouvernement à l'Assemblée
nationale.
L'intégralité de la
réponse du Premier ministre
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Ayrault,
Depuis à peu près un quart
de siècle dans tous les pays européens sans exception, il a été choisi de
répondre à l'allongement de la durée de la vie, par l'augmentation de la durée
d'activité. Dans tous les pays européens - ou presque tous les pays européens
-, cette décision a été le plus souvent prise dans le cadre d'un accord
consensuel entre la Gauche et la Droite, voire parfois entre les partenaires
sociaux et les gouvernements. Et quand, dans certains cas, cet accord
consensuel n'a pas pu être trouvé, aucune majorité n'a jamais remis en cause
les décisions qui avaient été prises sur la retraite par les précédents.
Le seul pays où la Gauche
refuse de regarder la réalité, c'est la France, et ce n'est pas nouveau. Vous
avez bien voulu rappeler la décision qui avait été prise en 1983 par le Parti
socialiste, de ramener à 60 ans l'âge légal de la retraite qui était à 65 ans depuis
les décisions du général de Gaulle et du Conseil national de la résistance.
Puis-je simplement citer sur ce sujet Michel Rocard, lorsqu'il disait :
"tous les ministres compétents en économie, Jacques Delors, moi, et
quelques-uns, nous étions catastrophés ! Nous savions très bien que cette
mesure n'était pas compatible avec l'évolution de la démographie
française". Et puis, par la suite, vous avez multiplié les conseils, les
critiques, les rapports, vous avez juré que vous abrogeriez toutes les décisions
qui ont été prises.
Mais quelle est la vérité ?
La vérité, c'est qu'en 1993, c'est le Gouvernement d'Edouard Balladur qui a
allongé à 40 annuités la durée de cotisations dans le régime général. Vous vous
étiez engagés à l'abroger ; de 1997 à 2002 vous n'avez pas trouvé le temps de
le faire. En 2003, lorsque le Gouvernement décide d'harmoniser la durée de
cotisations entre le public et le privé, et d'engager l'augmentation
progressive de la durée de cotisations, vous avez répété maintes fois ici dans
cet Hémicycle : "lorsque nous serons au pouvoir, nous abrogerons cette
décision".
Mais voilà que dans le
projet que vous nous avez présenté la semaine dernière, vous consacrez
l'allongement de la durée de cotisations, et naturellement vous ne parlez plus
de revenir sur l'harmonisation du secteur public et du secteur privé.
En 2007, lorsque cette
majorité vous propose de voter la réforme des régimes spéciaux, vous votez
contre. Mais je note que, dans aucune de vos propositions, vous ne voulez
aujourd'hui revenir sur la réforme des régimes spéciaux.
La vérité, mesdames et
messieurs les députés, c'est que le Parti socialiste s'est constamment trompé
sur cette question des retraites. Mais il n'est pas trop tard. Vous pouvez
encore participer activement, concrètement, à la consolidation des régimes de
retraites de nos concitoyens. Et en le faisant, je veux vous dire que vous ne
vous trahiriez pas Laurent Fabius, ministre de l'Economie, qui déclarait le 20
mars 2002 : "puisque l'espérance de vie augmente de trois mois, cela veut
dire que les actifs doivent financer chaque année des retraités qui vivront
trois mois de plus. Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas un ajustement ! Bien
sûr qu'il y aura un ajustement".
En faisant cela, vous
seriez fidèles à Dominique Strauss-Kahn, qui déclarait il y a quelques jours,
fort opportunément, que "lorsque l'on vivra jusqu'à 100 ans, il n'y a pas
de raisons de maintenir la retraite à 60 ans". Mais surtout, en faisant
cela, vous seriez fidèles à Martine Aubry, qui déclarait le 17 janvier dernier
: "on va aller, on doit aller à 61 ou à 62 ans".
DSK. Coucou, me revoilou. Tout frais tout pimpant, les poches pleines même sous les yeux (les mêmes qu’Arlette, souligne perfidement Anne Roumanoff dans le JDD), notre futur- peut-être-candidat-ou-pas, est venu entretenir le suspense. De quoi faire baver quelques Duhamel et autre abonné des fins d’émission pour nous dire ce qu’on doit en penser. Moi, mon idée est déjà faite : vous en connaissez des quidams qui quitteraient le « jack-pot » pour participer à une improbable primaire qu’il est même pas sûr de gagner, pour prétendre à un job infiniment moins bien payé que celui qu’il a et pour lequel il a toutes ses chances de rempiler. Au passage, il a envoyé un petit cadeau à Nicolas, qui n’en demandait pas tant, en affirmant doctement que la limite des 60 ans ne devait pas être un dogme. Martine a dû faire deux tours dans ses escarpins.
MULE ROYALE. Pendant ce temps dans son « labo » poitevin, la concurrente-de-dans-deux-ans teste sa démocratie participative et ses jurys citoyens avec les « sixièmes rencontres Europe-Amérique sur la démocratie participative ». Une occasion pour les Pictons locaux ( pas des ânes, mais des citoyens tirés au sort) de juger la politique régionale de lutte contre le changement climatique tous heureux d’avoir à donner leur avis en cours de mandat. Mais voilà-t-y pas qu’elle recadrait vertement et autoritairement la première intervenante qui avait le tort de lire son topo. Sauf que c’était une invité ! Que voulez-vous, quand on n’a que des certitudes…
EQUILIBRISTE. Voilà un rôle auquel Nicolas Sarkozy ne nous a pas habitués. En voulant sacraliser le retour à l’équilibre, il a choisi un juste milieu. Le rééquilibrage des comptes publics n’est plus un simple objectif de stratégie économique ni même un artifice de tactique politique, mais un devoir républicain sur lequel les gouvernements devront s’engager en début de législature. Mais c’est aussi un pari politique car il faudra réunir une large majorité au congrès pour que la prescription souhaitée soit inscrite dans la constitution. Un double piège pour l’opposition avec un texte finalement très consensuel : soit elle l’approuve et le Président en sort grandi, soit elle le repousse et les Français sauront qui a peur de réduire les déficits !
Mille sabords !
C'est le thème de la prochaine réunion de "débats et convergences".
Savez-vous ce que va changer la loi sur le crédit à la
consommation ?
Quel est le nouveau
délai de rétractation ?
Les conjoints pacsés
ont-ils le même niveau de protection que les conjoints mariés face aux
crédits non contractés en commun ?
La mensualité d'un crédit renouvelable doit-elle permettre de rembourser le capital ou les intérêts ?
Laquelle de ces affirmations pourrait être utilisée
dorénavant par les établissements de crédit dans une publicité ? :
- Emprunter
c’est bien, rembourser c’est mieux
- Arrêtez
d’épargner, empruntez !
Le taux de crédit
pourra être librement indiqué au client ?
Dans quel cas le
vendeur d'un magasin aura-t-il une prime plus importante ?
La consultation du
fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers est-elle
facultative pour un crédit renouvelable ?
Quelle mention légale devra être portée sur toutes les publicités ?
Pour la réserve permanente, quel contrôle des revenus de l'emprunteur ?
Quand la première mensualité du crédit devra-t-elle être réglée au plus tard ?
Selon les derniers calculs du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), le report de l'âge légal à 63 ans, tout en allongeant la durée de cotisation à 45 ans, comblerait seulement la moitié du déficit. En effet, dans le cadre d'un scénario économique prévoyant une stabilisation du chômage à 4,5%, la retraite à 63 ans, combinée à 45 ans de cotisations, permettrait de couvrir 53% du déficit du régime général envisagé en 2050, estimé à environ 65 milliards d'euros. Cette hypothèse est cependant la plus défavorable pour les salariés en termes de durée de cotisation nécessaire afin de toucher une retraite complète. La mise en application de ces mesures est envisagée progressivement, avec des hausses des bornes d'âge et des durées de cotisation à raison d'un trimestre par an.
Un report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans permettrait de couvrir 27% des besoins en financement du régime général. Le déficit du système serait réduit de 18 milliards d'euros.
Un report de l'âge légal à 65 ans couvrirait 53% des besoins.
Un allongement de la durée de cotisation à 43,5 ans permettrait de couvrir 15% des besoins.
Un allongement à 45 ans en couvrirait 31% des besoins.
Un report de l'âge à 63 ans, assorti d'un allongement de la durée à 43,5 ans, permettrait de couvrir 36% des besoins.
Un report de l'âge à 63 ans et un allongement de la durée à 45 ans, couvriraient 53% des besoins.
Un report de l'âge à 65 ans et un allongement de la durée à 43,5 ans, couvriraient 59% des besoins.
Un point de cotisation retraites en plus apporte plus de 4 milliards d'euros à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), qui gère les pensions du secteur privé.
Un point de CSG en plus sur l'ensemble des revenus apporte 11,2 milliards d'euros.
Le Fonds de réserve des retraites (FRR) : les actifs de ce fonds, créé en 1999 pour accumuler des réserves financières pour après 2020, avaient une valeur de 33,3 milliards d'euros fin 2009. Selon le chiffrage du COR, cette valeur pourrait atteindre 70 milliards d'euros en 2020 « dans l'hypothèse d'un taux de rendement réel de 4% par an ».
Les simulations publiées hier par le Conseil
d'orientation des retraites sont inquiétantes. Mais elles n’empêchent pas la
gauche de hurler pour cacher son décalage par rapport à la réalité. Il y a des
dogmes qui coûtent. Il lui est plus facile de stigmatiser (mot à la mode) le
bouclier fiscal.
Mais même en menant une réforme très dure, centrée
sur un relèvement rapide de l'âge légal du départ à 65 ans, on ne pourra
pas éradiquer totalement le besoin de financement des régimes de retraite. C’est
bien ce qui ressort d’essentiel des simulations du Conseil.
Comme les ressources traditionnelles (hausse des
cotisations notamment) se révèlent délicates et même quasi impossibles à
envisager, il faut aller chercher ailleurs de nouvelles ressources. Les propos
présidentiels de lundi indiquant qu'un effort serait demandé aux hauts salaires
et aux revenus du capital pour contribuer à financer les retraites vont dans ce
sens, mais cela
pourrait n’être qu’un affichage à vertu de « justice » sans pour
autant s’avérer suffisant comme on peut l’observer dans le chiffrage du COR. C’est
à juste raison que le président du Nouveau Centre et ministre de la Défense,
Hervé Morin, se déclare favorable « au principe de la TVA sociale »
pour financer la protection sociale.
La vie politique est ainsi faite et sans polémique elle manquerait singulièrement de sel. Il faut dire que nos parlementaires font tout pour l’alimenter.
Europe. Puisque nous fêtons aujourd’hui
l’Europe, commençons la semaine par la fin. « L’Europe n’avance que dans
les crises » affirmait Robert Schuman. Cette affirmation a souvent été
vérifiée par les faits. Une fois de plus la tourmente lui aura permis
probablement de faire un pas de plus vers la « gouvernance économique »
qui lui fait tant défaut et que la France appelle de ses vœux. C’est pourquoi
on a beaucoup vu Nicolas Sarkozy à la manœuvre lors du dernier sommet de
Bruxelles. Le dispositif qui est en train d’être mis en place est d’inspiration
française et a reçu le plein accord de l’Allemagne. On saura rapidement si, grâce
à lui, la monnaie unique est sauvée. Le problème est que le Traité de Lisbonne
n’a pas prévu le cas d’une faillite nationale. Il fallait donc tout faire pour
qu’elle n’ait pas lieu. Il s’agit maintenant de repartir du bon pied.
Grenelle 2.
Il y a ceux qui verront le verre à moitié vide, c’est le verre vert, et
ceux qui le verront aux trois quarts plein. Difficile de plaire à tout le monde,
surtout à ces jusqu’auboutistes verts dont le projet de société est à
l’écologie ce que la chicorée Leroux est au Nespresso. La loi Grenelle 2 est
votée. On en retiendra surtout des avancées concrètes dans beaucoup de domaines, même si elle ne va
pas assez loin sur le problème des pesticides, si la taxe carbone est reportée
ainsi que la taxe sur les poids lourds pour favoriser le ferroviaire. Il faut
dire qu’avec la SNCF, le fret, c’est le boulet. Et puis sur l’éolien, si tout n’est
pas parfait, l’essentiel est préservé. On pourra toujours objecté que la
procédure des sites classés est inadaptée, le seuil de 5 mâts par installation
est raisonnable. La France fait des progrès et c’est l’essentiel.
British Pétrin. « La mer qu’on voit
danser au fond du golfe noir… » Triste parodie de la chanson de Trenet. Le
golfe du Mexique n’en a pas fini de subir les conséquences de l’explosion de la
plate-forme pétrolière. Voilà une
première dont on se serait bien passé. Pour l’instant le désastre écologique
sur le delta du Mississippi n’a pas encore eu lieu, mais pour combien de temps.
Encore une fois, l’homme joue à l’apprenti sorcier. Espérons que son génie
inventif permette de trouver rapidement la parade. Et souhaitons qu’une tempête
tropicale ne vienne pas ajouter une catastrophe à la catastrophe.
Archibald.
Drôle de jeu. C’est clair, Martine Aubry fera de la retraite à 60 ans une ligne Maginot dans le débat sur la réforme. Mais quid de l’allongement de la durée des cotisations ? Miser sur les « autres ressources », s’en tenir au discours de l’injustice fiscale, faire croire qu’on peut tout solder en taxant « les riches », cela peut plaire au peuple. Mais ça ne tient pas la route. Avec ce discours-là, on peut gagner les élections, mais ce sera aussitôt pour faire comme Papandréou en Grèce : se retrouver face à la dure réalité. Et passer de la promesse « révolutionnaire » à la réalité gestionnaire, en prenant le risque de fâcher un peu plus les électeurs avec la démocratie. On peut gagner en mentant, mais gare aux lendemains !
J’ai bien aimé aussi le « talk » de Fadela sur Orange. Elle remet les pendules à l’heure avec son franc parler.
Mille sabords !
Il y a des soirs comme celui-ci, de temps en temps, au cours desquels Archibald a envie de tremper sa plume dans le vitriol. Sûrement la saturation de conneries entendues sur France Info et autres radios qui nous en abreuvent au lieu de nous divertir, ou le contraire, nous servent des conneries croyant nous divertir. Au secours nous sommes (de) concernés !
Archibald
Le nouveau ministre du Budget, François Baroin, aurait bien
besoin de la baguette magique d’Harry Potter auquel certains le comparaient
quand il portait ses petites lunettes rondes. Là s’arrête malheureusement la
ressemblance. Car le gouvernement est confronté à un problème de taille :
la contradiction entre la nécessité de réduire les déficits et le principe
présidentiel de non-augmentation des impôts. En l’absence de croissance forte,
le pari est impossible à tenir. Dès lors qu’il faudra bien se résoudre à les augmenter,
autant procéder à une réforme en profondeur –une de plus, dira-t-on- de la
fiscalité, et celle-là est urgentissime.
On ne le répétera jamais assez : notre système des retraites est en quasi faillite. Pratiquer la politique de l’autruche sur ce sujet c’est faire preuve d’inconséquence. Le découvert, quitte à me répéter, est passé en deux ans, de 10 milliards à 30 milliards d’euros. Et si l’on continuait à ce rythme, les besoins financiers seront compris en 75 et 100 milliards d’euros en 2050…Et à l’horizon 2015, c’est-à-dire demain, le déficit sera de 40 milliards.
Je pense qu’il faut se réserver cette marge de manœuvre pour la TVA sociale, qui permettrait de combler nos autres déficits sociaux, tout en en faisant porter une partie du fardeau par les produits fabriqués à l’étranger mais seulement si à la clé il y a diminution d’une partie des charges sur les salaires et contre partie en augmentation de ceux-ci.
La
première idée qui vient à l’esprit pour réduire l’impasse démographique, c’est
de repousser l’âge légal de la retraite de plusieurs années et d’allonger la
durée de cotisation. Par rapport à l’allongement de la durée de vie, il n’y a
rien de choquant. Il est en effet difficile d’imaginer qu’il soit
économiquement viable un temps de repos après la vie active qui durerait autant
voire plus longtemps que celle-ci.
L’avantage,
c’est que cela permet de diminuer tout de suite la pression financière sur le
financement des pensions par l’effet de report de une à plusieurs années sur
ceux qui pouvaient prétendre à partir en retraite. C’est même la décision qui
aurait le plus d‘effet.
La souplesse d’un tel système, assorti de tous ses paramètres sociaux, aurait le mérite d’enterrer « la guerre de l’âge ». Resteraient à définir la valeur du point, le calcul de l’éventuelle indemnité de licenciement et à se mettre d’accord sur la table de mortalité utilisée….
Demain : dernier volet, La "Finance" en ligne de mire...
Le rapport du Comité d’Orientation des Retraites plante le décor. Les données qu’il égrène pourront sembler relever du catastrophisme, elles sont pourtant bien établies et les chiffres sont connus depuis longtemps. Le reproche qu’on pourrait lui faire, y compris pour la version la plus pessimiste, c’est d’être établi à partir d’hypothèses économiques encore très optimistes, trop diront même certains. Par son caractère « partagé », il n’est pourtant pas contestable et il constitue une base discutable (peut-être), mais incontestable –sûrement-, pour les négociations qui viennent de s’engager entre partenaires sociaux et gouvernement.
Essayons d’y voir clair, et pour une fois, sans vaine polémique.
L’association « débats et convergences » organisait hier soir un débat sur le thème « le stress au travail, il est possible d’agir ».
Jamais contents. Chose promise, chose due. Les enseignants débutants seront donc substantiellement augmentés à hauteur de la moitié des économies réalisées par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Un effort de revalorisation légitime pour un métier devenu pénible dans beaucoup d’établissements. Mais voilà, « c’est pas assez ! » Et il faudrait augmenter tout le monde… Il y a d’autres pistes pour aider à revaloriser le métier, car Celle des salaires est prise dans un enchevêtrement de grilles qui rend compliquée toute manipulation.
ISSEO ! Le Maire d’Angers, qui n’est
plus Vice Président de la Région depuis les dernières élections avait de la
peine à boucler ses fins de mois, en perdant l’indemnité correspondante. Du
moins c’est ce qu’on peut supposer parce qu’au dernier conseil municipal il s’est
fait voter une rallonge pour combler le « manque à gagner » en faisant passer son indemnité de Maire de 1 830 € à 5700 €. Pas mal comme taux d’augmentation. Solidaire des pauvres,
certes, mais avec ce qu’il faut !
12 milliards. Un sourire pour terminer. C’est la valeur des objets inutiles cumulés dans leurs placards par les Français. Et si on les jetait, tous ces objets, dans le trou de la sécu, ça en comblerait une bonne partie, non ?
L’actualité a mis en lumière cruellement avec les suicides qui ont affecté France Télécom, le phénomène que l’on désigne sous le nom de « STRESS » et qui semble être la marque de notre époque, puisqu’il ne se passe pas un jour sans qu’il soit évoqué. Il touche le monde du travail sans que personne ne soit épargné… Le gouvernement s’est ému de la situation. La santé au travail est devenue un sujet national : un rapport a été remis au premier Ministre en novembre dernier, une mission parlementaire doit rendre le sien en mai, le Ministère du travail a saisi le COCT (Conseil d'Orientation sur les Conditions de Travail) pour inciter les grandes entreprises de plus de 1000 salariés à mettre en place des plans de prévention, et la semaine dernière, les syndicats et patronat sont parvenus à un accord sur le « harcèlement et la violence au travail ». Voilà un sujet qui est au cœur de l’actualité !
Tonnerre de
Brest !
Depuis la censure du Conseil Constitutionnel, la taxe carbone
a du plomb dans l’aile. D’abord prévue pour être retoquée rapidement, la
difficulté de la mettre en place sans faire des dégâts économiques pour nos
entreprises est rapidement apparue, dès lors qu’il fallait respecter le
principe d’égalité. Si elle pouvait passer comme un effort de sensibilisation à
la modification des comportements citoyens, dès lors qu’il a fallu intégrer des
secteurs sensibles comme la pêche ou l’énergie, le prix à payer en terme de compétitivité
devenait insupportable. Dès le début, et comme d’autres, j’avais lié sa mise en
place à l’institution en même temps d’une taxe européenne, bien plus utile. Mais
prélever 2 milliards d’€ sur nos entreprises au moment où l’effort doit se
porter sur le r