HISTOIRE

ENFIN, L'ECLAIRCIE ?

Les nouvelles économiques qui tombent constituent une éclaircie dans ce climat sombre où les marchés entretiennent l'incertitude, si ce n'est l'inverse. D'abord, en France l'emploi salarié a enfin redémarré, ce qui prouve que les mesures de soutien à l'économie n'auront pas été vaines. Pour le troisième mois consécutif, la production industrielle augmente, et c'est un secteur clé qui détermine beaucoup de paramètres sociaux. Les nouvelles en provenance des Etats-Unis, toujours capitales, sont bonnes ce qui a permis un rebond des bourses hier. Voilà un contexte qui va permettre d'avaler avec un peu plus d'optimisme, l'avalanche de déficits constatés qui nous a été infligée depuis quelques jours.

Mais cette éclaircie sera-t-elle durable ? La croissance chinoise, comme d'habitude, tire l'économie mondiale, secondée par celle, plus inégale des pays émergents. Mais l'intérêt pour nous c'est de faire redémarrer l'Europe. Et c'est là que le débat entre politiques de rigueur et maintien des déficits publics pour soutenir la croissance prend tout son sens. C'est un difficile équilibre à trouver dans ce paysage où les dettes souveraines ont pris tant d'ampleur. La prudence est de mise et la vérité se trouve probablement comme il se doit, dans un juste milieu entre dispositifs d'assainissement qu'il faut amorcer et retrait progressif des soutiens au marché au fur et à mesure que la demande privée prend le relais. A cet égard, la ligne que suit François Fillon est probablement la meilleure possible.

La chance, c'est que l'Euro a retrouvé une valeur compatible avec l'économie européenne et la dévaluation de fait de 20% (par rapport au dollar) des dernières semaines, alors que les prix du pétrole restent plutôt sages, est une aubaine qui apporte un oxygène bienvenu en facilitant nos exportations.

C'est à l'automne qu'on sera vraiment fixé. D'ici là on croise les doigts. Car, pour tenir ses engagements vis-à-vis de Bruxelles il faut trouver 25 milliards d'économies dès cette année. Justement, le déficit du budget de l'Etat s'annonce beaucoup moins important que l'année dernière à la même époque...




MERKEL-SARKO : LE TANDEM DE TOUTE FACON.

Ils n'ont pas le même tempérament. Ils ne sont pas dans le même contexte national ni électoral. L'Allemande reste horrifiée par tout déséquilibre budgétaire et toute tendance inflationniste : reste de culture des années trente. Le Français doit gérer une dette dont il a hérité et que la crise a gonflée sans qu'il ait eu d'autre choix et ses efforts vertueux apparaissent dérisoires au regard de l'ampleur des déficits. L'une sort d'élections qu'elle a gagnée mais doit gérer une coalition compliquée. L'autre doit faire avec une élection qui se rapproche déjà à grands pas et une opposition plus démagogique que jamais. L'une avance comme un vieux diesel et a besoin de temps de réflexion, l'autre réagit au quart de tour comme un coupé sport et voudrait souvent avancer plus vite que la musique. Alors, forcément il y a des à-coups dans les relations. Surtout quand les réticences de l'Allemagne font perdre un temps précieux et alourdissent la facture comme dans le cas du traitement de la dette grecque.

Alors, peuvent-ils s'entendre ? En vérité, ils n'ont pas le choix : ils sont condamnés à s'entendre, car le couple franco-allemand est le moteur de l'Europe et l'un comme l'autre savent qu'il sont le ciment de l'Euro. Aucun des deux ne prendra jamais la responsabilité d'une crise majeure. D'ailleurs, après le report du rendez-vous de lundi, les deux protagonistes nous gratifient aujourd'hui d'une position commune sur la nécessité d'encadrer la spéculation.

Et pendant ce temps, les grands argentiers prennent des décisions qui font avancer la gouvernance de la zone Euro comme on n'aurait jamais oser l'imaginer : échange sur les paramètres des budgets nationaux, mise au point des modalités du fond d'intervention... Cela ne peut pas se faire sans l'accord des deux grands fondateurs de l'Union.

Alors, ce que les médias présentent comme des mauvaises relations dans le couple Merkel-Sarko, n'est en fait que l'écume d'une situation qui met à rude épreuve les agendas de nos gouvernants. Le report de la rencontre fait partie des choses. L'important c'est qu'elle ait lieu avant le prochain sommet européen. Et je ne doute pas un seul instant que la complémentarité de nos deux grands pays débouche sur un accord de fond, un compromis entre la nécessaire rigueur que l'Allemagne met en oeuvre, et la non-moins nécessaire obligation française de continuer à soutenir le moteur de la consommation au moment où celui des exportations, boosté par la baisse de l'Euro, redémarre, ... si on veut atteindre les objectifs de croissance.




LA CHINE VA-T-ELLE SI BIEN ?

Au moment où l'Europe connaît des difficultés de gouvernance et hésite entre austérité accrue et maintien de la relance par la consommation, la Chine semble à nouveau tirer la croissance mondiale, accompagnée par les pays "émergents".

Si notre sous-continent tend à devenir le ventre mou de la reprise mondiale, plombé par la pression qu'exerce les marchés sur les pays "surendettés", la Chine n'en présente pas moins des signes inquiétants de faiblesse qui devraient apparaître au grand jour à plus ou moins long terme. Ce qui fait dire aux Cassandre de l'économie mondiale, que la crise est encore devant nous. Peut-être n'ont-ils pas complètement tord.

Shanghaï nous éblouit. L'envers du décor n'est pas aussi brillant. D'abord parce que, malgré la reprise, la chute des exportations vers les Etats-unis et l'Europe est vertigineuse, ensuite parce que la Chine reste un anti-modèle économique sur le plan industriel et enfin parce qu'elle peine à substituer à la demande extérieure défaillante une véritable consommation intérieure. Et je n'aborderai pas les déséquilibres de développement très forts entre les différentes provinces, avec les conséquences sociales que l'on peut imaginer. A la campagne ou à la ville, les conditions de vie de la majorité des Chinois font, par comparaison, du monde décrit par Zola un paradis.

Entre 2008 et 2009, les importations des Etats-Unis ont chuté de 23% à 1 956 milliards de dollars. La Chine qui est l'un de ses principaux fournisseurs a forcément été touchée. Tout comme elle a été touchée par les baisses des importations de l'ensemble des pays occidentaux. Entre 2004 et 2007, la croissance moyenne des exportations chinoises en valeur a été de 72%. En 2008, ce chiffre est tombé à 3%. On ne sait pas encore pour 2009 mais ce qui est certain c'est qu'elle n'a sans doute pas retrouvé le rythme des années précédentes.

C'est un monstre industriel où l'efficacité n'est pas la première préoccupation (communisme oblige). En 2004 déjà, la Chine utilisait près de deux fois plus d'équivalent pétrole pour générer 1 000 dollars de PIB que d'autres pays exportateurs comme l'Allemagne ou le Japon. Et l'efficacité industrielle chinoise ne semble pas s'être améliorée avec le temps. L'une des raisons à cette gabegie serait liée à la façon dont l'énergie est facturée en Chine, les prix étant inférieurs pour ceux qui en utilisent toujours de plus en plus, il revient donc moins cher d'en consommer le double, quitte à en gâcher la moitié. Elle est même l'empire mondial du gaspillage. L'analyse de produits "évolués" comme l'aluminium en est un exemple emblématique : le pays produit autant de kilos d'aluminium par habitant que les Etats-Unis, tout en affichant un PIB par tête huit fois inférieur. Sur les 15 millions de tonnes d'aluminium produites par la Chine, 1,5 million ne sont pas utilisées, ce qui représente la capacité de production totale du Brésil et de l'Inde additionnés. Un paradoxe et une mine d'or si elle veut lutter contre le réchauffement climatique.

Enfin, à en croire les officiels chinois, le pays est en train de créer une classe moyenne apte à consommer et à prendre le relai des exportations. C'est loin d'être certain. Depuis les premières réformes au début des années 80, le rapport entre les dépenses de consommation et le PIB n'a cessé de baisser, pour atteindre son plus bas en 2008, année où la consommation chinoise représentait 10 000 milliards de yuans, soit 1 464 milliards de dollars. Son rythme de croissance est d'environ 15% par an, soit quelque 219 milliards de dollars de plus en 2009. C'est moitié moins que la baisse des importations des seuls Etats-Unis l'an dernier. Par ailleurs, la propension à consommer s'étiole en Chine. Selon les calculs de la banque Nomura, les 20% les plus riches consommaient 93% de leurs revenus en 1985 et seulement 67% en 2007. Et la masse monétaire chinoise, c'est-à-dire l'ensemble des valeurs du pays susceptibles d'être converties en liquidités, n'a cessé d'augmenter. Rien d'étonnant pour un pays toujours en forte croissance. Mais ses dettes extérieures ont également augmenté alors que ses devises disponibles ne croissaient pas aussi rapidement. La conséquence est simple : la Chine ne dispose pas de réserves monétaires (exprimées en dollars, en euros) aussi importantes que son gouvernement veut bien le dire lorsqu'on les compare à la masse monétaire additionnée aux dettes extérieures.

On comprend pourquoi les Chinois voient d'un très mauvais oeil le projet de l'Europe d'instaurer une taxe carbone à ses frontières et pourquoi ils ne veulent surtout pas réévaluer leur monnaie.




ARCHIBALD EN VACANCES

CONTE. On n' pas rêvé : Martine Aubry a bien insulté Nicolas Sarkozy en le comparant à l'escroc Madoff. Tenez-vous bien, les réactions qu'elle a suscitées à droite ne sont ni plus ni moins qu'à inscrire au martyrologue de la patronne du PS. Selon le pittbull de service, l'ineffable Hamon (pauvre ami), elle serait même victime de harcèlement. Une manière un peu cynique d'inverser les rôles. Un conte à dormir debout.

AUTRE CONTE. Un autre feuilleton à suivre. Il faut dire que la gauche a l'art et la manière d'allumer des contre-feux : à peine a-t-on osé toucher à l'idole Mitterrand, qu'aussitôt on détourne l'attention de l'opinion en publiant une information (sans preuve, évidemment) selon laquelle Nicolas Sarkozy serait impliqué dans la nébuleuse affaire qui aurait conduit à l'attentat de Karachi. Un tour de passe-passe en quelque sorte.

DONNEUR DE LECON. Ah Jacques Auxiette ! L'inénarrable patron de la Région des Pays de la Loire s'est répandu récemment dans un grand quotidien contre la réforme des collectivités à coups de mensonges, de contre-vérités et de procès d'intention. Peu importe, plus c'est gros, plus ça passe. Mais ce sont les procédés habituels. Il oublie simplement de dire la vérité : son conservatisme forcené hostile à toute modernisation de notre pays... qui en a pourtant bien besoin.

AUGMENTER L'IMPOT. C'est ce que nous promet l'agglo d'Angers pour financer ses projets à partir de l'an prochain, au prétexte que les dotations de l'Etat vont diminuer. On songe donc a créer un impôt pour alimenter les caisses. D'abord, cela reste à prouver, car la taxe professionnelle sera belle et bien compensée. Mais pas question d'ajuster les investissements aux recettes existantes comme il serait raisonnable de le faire par ces temps difficiles d'argent public rare : puiser dans la poche du contribuable est tellement plus confortable. Ce n'est pas une attitude responsable. Nul doute que les citoyens s'organiseront pour lutter contre cette intention.

POLICE. Certain maire que je ne nommerai pas profite de la mort d'une jeune policière municipale pour stigmatiser le manque d'effectifs de la police nationale à sa disposition. J'ai envie de lui dire qu'il est bien normal que les maires qui construisent à tout va et entassent les populations doivent en payer le prix. Ce n'est pas au contribuable national de financer les conséquences de leur aveuglement urbanistique qui débouchent inévitablement sur l'insécurité et la violence. Qu'ils assument leur politique en se dotant à leurs frais des moyens nécessaires.

COURSE. Le calendrier de la présidentielle se précise à gauche. Ils ont trouvé le moyen de prévoir un lancement des opérations quand DSK sera en plein G20, il faut le faire quand même ! C'est l'unité dans la fraternité avec comme slogan : je t'aime, moi non plus. En tendant l'oreille on entend déjà le bruissement des lames sur les lanières de cuir qui servent à aiguiser les couteaux. Le bal des prétendants va bientôt commencer...



Comment ça "Au-dessus de nos moyens" ?


On n'arrête pas de nous répéter que les Français, les Italiens, les Portugais, les Espagnols... vivent au-dessus de leurs moyens. Mais comment les opinions peuvent-elles comprendre ce jugement ? Il y a en France, huit à dix millions de personnes dont le niveau de vie se situe au-dessous du seuil de pauvreté et elles n'ont sûrement pas l'impression de jeter l'argent par les fenêtres. Ce qui est en cause c'est l'affaiblissement économique de notre pays, et le déclin de l'Europe pour élargir le propos, avec le chômage, des retraites prématurées, une semaine de travail trop courte, qui ne permettent plus de verser aux plus démunis les aides financières qui les aident à survivre.

Les Grecs sont un bon exemple : avec une retraite à 53 ans dont ils ne se sont jamais demandé qui la payait, un travail au noir très répandu, une évasion fiscale érigée en sport national. Les riches n'ont certes pas montré l'exemple, mais ce ne sont pas eux qui travaillent sans se déclarer et ne paient ni taxes ni cotisations sociales... Les responsabilités sont bien partagées.

Vivre au-dessus de ses moyens, c'est terminer l'année avec un budget de l'Etat en déficit de 150 milliards d'euros. Si c'était exceptionnel, ce ne serait pas grave. Mais l'événement dure maintenant depuis trente ans et ne fait que croître et embellir. Et encore a-t-on un gouvernement qui tente d'enrayer depuis trois ans la spirale infernale malgré les effets incontournables de la crise. La dette supprime toute marge de manoeuvre et la pression internationale va maintenant nous imposer des efforts de rigueur au risque de sombrer complètement.

On a fait du budget de l'Etat le dernier recours et il est devenu le tonneau des Danaïdes. Les entreprises se déchargent des plus de 55 ans trop coûteux : hop, elles les envoient émarger aux régimes de retraites qui ne perçoivent plus les cotisations de personnes qui pourraient continuer à en payer et doivent leur verser des pensions. La demande sociale de santé est énorme, aggravée par le vieillissement et tout effort de compression des coûts est accueilli par des clameurs scandalisées. Les soignants qui ne connaissent que leur vocation méprisent les discussions d'argent et s'opposent à tout mouvement logique de rationalisation... Le gouvernement refuse de reconduire les mesures spéciales prises pour atténuer les effets de la crise et il se heurte aussitôt aux cris indignés de la gauche (dont l'inconséquence n'empêche pourtant pas à l'accuser ensuite de mauvaise gestion en creusant les déficits). Tous ces gens sont bien gentils et ont probablement raison, encore faut-il que l'intendance suive, et elle ne suit plus depuis bien longtemps.

Le gouvernement n'a plus le choix. Celui d'aujourd'hui ou un autre. On peut faire croire tout ce qu'on veut pour des raisons électorales, la vérité c'est qu'on ne s'en sortira pas sans efforts, probablement plus d'impôts, sûrement plus de travail, vraisemblablement moins de dépenses sociales. La réduction des déficits publics devient une donnée majeure du débat, en sachant qu'aucun levier pour la résoudre n'est neutre. Une coordination européenne en la matière serait la bienvenue.




LA VRAIE AUBRY

Philippe Alexandre, dans un célèbre pamphlet en avait fait la "mèremptoire" ou la dame des 35 heures. Ce week end, elle est revenue sous son vrai jour. Depuis quelques temps on voyait poindre dans son discours cette appreté mêlée de haine condescendante qui sied si bien à une certaine gauche socialiste. Au moment de présenter le nouveau projet socialiste, elle n'a pas pu s'empêcher d'ajouter l'insulte à la vindicte, une manière de cacher le vide des propositions de son parti.

Celui qui est visé, de la façon la plus triviale, c'est évidemment Nicolas Sarkozy, en oubliant qu'il s'agit du Président de la République et que cela devrait tempérer les propos. Même si ce dernier n'est pas toujours très modéré lui-même dans ses appréciations, je ne me souviens pas de l'avoir entendu comparer Martine Aubry à une délinquante, ni même à une tricheuse (et pourtant).... La cause de cette fureur : on a osé toucher à l'idole. Comme si l'héritage de François Mitterrand était intouchable. La semaine de trente cinq heures a reçu sa part de critiques, et l'abaissement de 65 à 60 ans de l'âge du départ à la retraite, a été une deuxième erreur historique. On ne le dira jamais assez !

Car il faudra bien reculer à nouveau l'âge de départ à 62 puis 65 ans au terme de la réforme. La simple logique exige que la durée de la vie active soit prolongée. Personne ne peut nier en effet que l'espérance de vie a augmenté de manière spectaculaire pendant que le nombre d'actifs diminuait sous l'effet du vieillissement général de la population, l'impact du chômage et la mise au rebut des actifs qui ont dépassé la cinquantaine.

Quand le Parti Socialiste nous propose une "société du bien-être" , quand il invoque l'éthique du "care", il n'offre aucune piste susceptible de nous arracher à la banqueroute. C'est le projet "prosac" ou "trangsène". On endort les Français en leur faisant croire qu'on va bien s'occuper d'eux. "On" c'est-à-dire "l'Etat de gauche". Un gros mensonge. S'il reconquiert le pouvoir en 2012, il ne modifiera aucune des dispositions que le gouvernement Fillon aura prises entre temps. Tout simplement parce qu'il ne pourra pas se le permettre. La réalité des chiffres est accablante et il n'est pas difficile de constater à la lumière des derniers évènements spéculatifs, que le dernier espace où un gouvernement pouvait protéger les acquis sociaux a rétréci au point de disparaître. Aujourd'hui, le recours au déficit budgétaire pour maintenir le niveau de vie des gens est devenu impossible. Et avec ce procédé proposé par Keynes disparaît le principal fondement de la social-démocratie. Ce que Dominique Strauss Khan a bien compris !

Dame Aubry, pour le moment, fait des synthèses qui nuisent à sa crédibilité personnelle car les discours de la rue de Solférino ne sont guère responsables. On voit bien que son parti est entré dans l'un de ces cycles infernaux dont il a le secret. Mais, par conviction et par calcul, elle tient à maîtriser l'appareil qui lui sert de tremplin électoral. Quoi qu'en pensent les exégètes, elle sera bien la candidate de son parti et elle fera tout pour l'être.

Ce genre de dérapage verbal pourrait donc bien la disqualifier, comme cela a nui en son temps au Président actuel. Les Français sont chatouilleux sur le statut présidentiel.




RETRAITES : FRANCOIS FILLON A L’ASSEMBLEE

                                        Retraites 2

Le Premier ministre, François Fillon, a répondu, mercredi 26 mai, à une question du député Jean-Marc Ayrault (groupe SRC) lors des questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale.

L'intégralité de la réponse du Premier ministre

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Ayrault,

Depuis à peu près un quart de siècle dans tous les pays européens sans exception, il a été choisi de répondre à l'allongement de la durée de la vie, par l'augmentation de la durée d'activité. Dans tous les pays européens - ou presque tous les pays européens -, cette décision a été le plus souvent prise dans le cadre d'un accord consensuel entre la Gauche et la Droite, voire parfois entre les partenaires sociaux et les gouvernements. Et quand, dans certains cas, cet accord consensuel n'a pas pu être trouvé, aucune majorité n'a jamais remis en cause les décisions qui avaient été prises sur la retraite par les précédents.

Le seul pays où la Gauche refuse de regarder la réalité, c'est la France, et ce n'est pas nouveau. Vous avez bien voulu rappeler la décision qui avait été prise en 1983 par le Parti socialiste, de ramener à 60 ans l'âge légal de la retraite qui était à 65 ans depuis les décisions du général de Gaulle et du Conseil national de la résistance. Puis-je simplement citer sur ce sujet Michel Rocard, lorsqu'il disait : "tous les ministres compétents en économie, Jacques Delors, moi, et quelques-uns, nous étions catastrophés ! Nous savions très bien que cette mesure n'était pas compatible avec l'évolution de la démographie française". Et puis, par la suite, vous avez multiplié les conseils, les critiques, les rapports, vous avez juré que vous abrogeriez toutes les décisions qui ont été prises.

Mais quelle est la vérité ? La vérité, c'est qu'en 1993, c'est le Gouvernement d'Edouard Balladur qui a allongé à 40 annuités la durée de cotisations dans le régime général. Vous vous étiez engagés à l'abroger ; de 1997 à 2002 vous n'avez pas trouvé le temps de le faire. En 2003, lorsque le Gouvernement décide d'harmoniser la durée de cotisations entre le public et le privé, et d'engager l'augmentation progressive de la durée de cotisations, vous avez répété maintes fois ici dans cet Hémicycle : "lorsque nous serons au pouvoir, nous abrogerons cette décision".

Mais voilà que dans le projet que vous nous avez présenté la semaine dernière, vous consacrez l'allongement de la durée de cotisations, et naturellement vous ne parlez plus de revenir sur l'harmonisation du secteur public et du secteur privé.

En 2007, lorsque cette majorité vous propose de voter la réforme des régimes spéciaux, vous votez contre. Mais je note que, dans aucune de vos propositions, vous ne voulez aujourd'hui revenir sur la réforme des régimes spéciaux.

La vérité, mesdames et messieurs les députés, c'est que le Parti socialiste s'est constamment trompé sur cette question des retraites. Mais il n'est pas trop tard. Vous pouvez encore participer activement, concrètement, à la consolidation des régimes de retraites de nos concitoyens. Et en le faisant, je veux vous dire que vous ne vous trahiriez pas Laurent Fabius, ministre de l'Economie, qui déclarait le 20 mars 2002 : "puisque l'espérance de vie augmente de trois mois, cela veut dire que les actifs doivent financer chaque année des retraités qui vivront trois mois de plus. Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas un ajustement ! Bien sûr qu'il y aura un ajustement".

En faisant cela, vous seriez fidèles à Dominique Strauss-Kahn, qui déclarait il y a quelques jours, fort opportunément, que "lorsque l'on vivra jusqu'à 100 ans, il n'y a pas de raisons de maintenir la retraite à 60 ans". Mais surtout, en faisant cela, vous seriez fidèles à Martine Aubry, qui déclarait le 17 janvier dernier : "on va aller, on doit aller à 61 ou à 62 ans".

 


ARCHIBALD MET LES PIEDS DANS LE PLAT

                                                 Longue vue


DSK. Coucou, me revoilou. Tout frais tout pimpant, les poches pleines même sous les yeux (les mêmes qu’Arlette, souligne perfidement  Anne Roumanoff dans le JDD), notre futur- peut-être-candidat-ou-pas, est venu entretenir le suspense. De quoi faire baver quelques Duhamel et autre abonné des fins d’émission pour nous dire ce qu’on doit en penser. Moi, mon idée est déjà faite : vous en connaissez des quidams qui quitteraient le « jack-pot » pour participer à une improbable primaire qu’il est même pas sûr de gagner, pour prétendre à un job infiniment moins bien payé que celui qu’il a et pour lequel il a toutes ses chances de rempiler. Au passage, il a envoyé un petit cadeau à Nicolas, qui n’en demandait pas tant, en affirmant doctement que la limite des 60 ans ne devait pas être un dogme. Martine a dû faire deux tours dans ses escarpins.

MULE ROYALE. Pendant ce temps dans son « labo » poitevin, la concurrente-de-dans-deux-ans teste sa démocratie participative et ses jurys citoyens avec les « sixièmes rencontres Europe-Amérique sur la démocratie participative ». Une occasion pour les Pictons locaux ( pas des ânes, mais des citoyens tirés au sort) de juger la politique régionale de lutte contre le changement climatique tous heureux d’avoir à donner leur avis en cours de mandat. Mais voilà-t-y pas qu’elle recadrait vertement  et autoritairement la première intervenante qui avait le tort de lire son topo. Sauf que c’était une invité ! Que voulez-vous, quand on n’a que des certitudes…

EQUILIBRISTE. Voilà un rôle auquel Nicolas Sarkozy ne nous a pas habitués. En voulant sacraliser le retour à l’équilibre, il a choisi un juste milieu. Le rééquilibrage des comptes publics n’est plus un simple objectif de stratégie économique ni même un artifice de tactique politique, mais un devoir républicain sur lequel les gouvernements devront s’engager en début de législature. Mais c’est aussi un pari politique car il faudra réunir une large majorité au congrès pour que la prescription souhaitée soit inscrite dans la constitution.  Un double piège pour l’opposition avec un texte finalement très consensuel : soit elle l’approuve et le Président en sort grandi, soit elle le repousse et les Français sauront qui a peur de réduire les déficits !

   Mille sabords !

 


DU CREDIT AU SURENDETTEMENT

C'est le thème de la prochaine réunion de "débats et convergences".


Savez-vous ce que va changer la loi sur le crédit à la consommation ?

Quel est le nouveau délai de rétractation ?

Les conjoints pacsés ont-ils le même niveau de protection que les conjoints mariés  face aux crédits non contractés en commun ?

La mensualité d'un crédit renouvelable doit-elle permettre de rembourser le capital ou les intérêts ?

Laquelle de ces affirmations pourrait être utilisée dorénavant par les établissements de crédit dans une publicité ? :

- Emprunter c’est bien, rembourser c’est mieux

- Arrêtez d’épargner, empruntez !

Le taux de crédit pourra être librement indiqué au client ?

Dans quel cas le vendeur d'un magasin aura-t-il une prime plus importante ?

La consultation du fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers est-elle facultative pour un crédit renouvelable ?

Quelle mention légale devra être portée sur toutes les publicités ?

Pour la réserve permanente, quel contrôle des revenus de l'emprunteur ?

Quand la première mensualité du crédit devra-t-elle être réglée au plus tard ?


Réponses le 27 mai à Tiercé lors de la réunion-débat publique dont vous trouverez ci-dessous l'invitation, avec la participation d'invités hautement qualifiés :


Tiercé invitation001



ARCHIBALD EN LIBERTE

                                        Longue vue

Maire Polymorphe. Il nous l’avait bien caché, mais la sagacité des journalistes locaux de notre grand quotidien de l’Ouest l’ont démasqué à deux reprises cette semaine grâce à des photos judicieuses qui sont les preuves à l’appui : le Maire de Saint-Barthélemy a le don de prendre plusieurs personnalités et peut se cacher sous des apparences corporelles variées. L’avantage c’est qu’il peut ainsi occuper les médias plus souvent. L’inconvénient, c’est que ses administrés ne le reconnaissent pas. On ne peut pas tout avoir, mais la presse étant ce qu’elle est, tous les moyens sont bons ! En fait ce sont des erreurs à répétition de la rédaction qui publie des photos avec des légendes inadaptées…ou l’inverse. Faut-il fournir au chef de rédaction un trombinoscope de nos élus ?

Saut de groupe. Sans élastique ! On attend avec intérêt la première invitation sur Fessebouc pour se retrouver au bord de la falaise d’Etretat pour « un saut collectif » et savoir combien de moutons de Panurge l’accepteront. Y aura-t-il autant d’amateurs que pour aller se poivrer le pif au cours d’une apéro-partie. Rappelons qu’en France, la consommation d’alcool sur la voie publique est interdite depuis longtemps. Suffit donc d’appliquer la loi !

Interdire les portables. A l’école et au collège : ce sera une très bonne chose. Cela rendra les élèves plus attentifs à leur travail et cela évitera aussi la propagation de rumeurs, fausses nouvelles et autres inepties dont les flemmards ne sont jamais avares pour mettre le bazar. La dernière c’était que Sarkozy –pourquoi lui ?- allait sucrer un mois de vacances cet été et des timbrés appelaient à la grève. Comme si on n’avait pas assez de la CGT pour ça !

Devoir d’éducation. Une conductrice de bus scolaire excédée a traité un gamin de « p’tit con », ce qui devait être approprié. Mais le morveux a filmé la scène avec son portable et ses parents ont porté plainte pour « injure publique », ce qui vaut à la brave dame d’être convoquée par le juge pour un « rappel à la loi ». On marche sur la tête. Si il y en a un qui méritait un rappel au règlement, c‘est bien l’élève en question qui, en guise d’acompte, aurait dû déjà se prendre une baffe par ses parents à l’arrivée. Enfin, s’il avait été le mien…. Pour lui apprendre à se tenir. Avec l’enfant-roi, tout est permis. Plus tard, peut-être qu’il crachera sur son père …

Sport national. J’entendais l’autre matin à la radio un commentateur expliqué pourquoi la Grèce se retrouvait en faillite. D’après lui, là-bas, la fraude fiscale est un exercice quotidien pratiqué par le plus grand nombre : ainsi seuls 40% des revenus seraient déclarés, et ensuite 40% de ceux-ci seraient détournés par les fonctionnaires. On voit d’ici la maigre part qui va dans les caisses de l’Etat. Cela rappelle la fin de l’Empire romain ou de la Monarchie en France. Sauf qu’il s’agit d’une république. Chez nous, la fraude existe aussi, pourtant les Français savent peu que la France est l’un des pays où l’impôt rentre le mieux !

Rigueur aux olives. Les pays du sud ne sont pas à la fête. L’Espagne et le Portugal, après la Grèce prennent des mesures drastiques pour réduire les dépenses et donc le déficit de leur budget. Il est temps. Mais ces coupes sombres dans les salaires plus les augmentations d’impôts ne vont pas être sans répercussions sur la consommation et donc la croissance… Là, c’est vraiment la rigueur, l’amère potion qui supprime les olives dans les tapas et qui n’a rien à voir avec nos mesures d’économies dans les dépenses  publiques décrétées par le gouvernement Fillon. A côté, c’est un doux sirop !


A COR … ET A CRI !

 

La réforme du financement des régimes de retraite exigera plus d'efforts que prévu

Selon les derniers calculs du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), le report de l'âge légal à 63 ans, tout en allongeant la durée de cotisation à 45 ans, comblerait seulement la moitié du déficit. En effet, dans le cadre d'un scénario économique prévoyant une stabilisation du chômage à 4,5%,  la retraite à 63 ans, combinée à 45 ans de cotisations, permettrait de couvrir 53% du déficit du régime général envisagé en 2050, estimé à environ 65 milliards d'euros. Cette hypothèse est cependant la plus défavorable pour les salariés en termes de durée de cotisation nécessaire afin de toucher une retraite complète. La mise en application de ces mesures est envisagée progressivement, avec des hausses des bornes d'âge et des durées de cotisation à raison d'un trimestre par an.

Détails des éléments de simulation sur l’âge et la durée :

Un report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans permettrait de couvrir 27% des besoins en financement du régime général. Le déficit du système serait réduit de 18 milliards d'euros.

Un report de l'âge légal à 65 ans couvrirait 53% des besoins.

Un allongement de la durée de cotisation à 43,5 ans permettrait de couvrir 15% des besoins.

Un allongement à 45 ans en couvrirait 31% des besoins.

Un report de l'âge à 63 ans, assorti d'un allongement de la durée à 43,5 ans, permettrait de couvrir 36% des besoins.

Un report de l'âge à 63 ans et un allongement de la durée à 45 ans, couvriraient 53% des besoins.

Un report de l'âge à 65 ans et un allongement de la durée à 43,5 ans, couvriraient 59% des besoins.

Détail des éléments de simulation sur les ressources du système :

Un point de cotisation retraites en plus apporte plus de 4 milliards d'euros à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), qui gère les pensions du secteur privé.

Un point de CSG en plus sur l'ensemble des revenus apporte 11,2 milliards d'euros.

Le Fonds de réserve des retraites (FRR) : les actifs de ce fonds, créé en 1999 pour accumuler des réserves financières pour après 2020, avaient une valeur de 33,3 milliards d'euros fin 2009. Selon le chiffrage du COR, cette valeur pourrait atteindre 70 milliards d'euros en 2020 « dans l'hypothèse d'un taux de rendement réel de 4% par an ».

L'hypothèse qui soulagerait le plus les finances est celle qui combine une durée de cotisation allongée progressivement à 43,5 ans (pour la génération 1990) avec un âge légal porté à 65 ans d'ici 2035. Ce scénario permettrait de couvrir près de 60% des besoins de financement des retraites de base du privé d'ici 2050.

C’est pourquoi l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ sont considérés comme une mesure urgente pour le Medef,

De leur côté, les syndicats jugent incontournables de nouvelles ressources,  mais les simulations du COR ressemblent bien à un « durillon » douloureux qui rend intenable leur position de blocage sur l’âge de la retraite… d’autant plus que la durée de la vie s’allonge.

 

Les simulations publiées hier par le Conseil d'orientation des retraites sont inquiétantes. Mais elles n’empêchent pas la gauche de hurler pour cacher son décalage par rapport à la réalité. Il y a des dogmes qui coûtent. Il lui est plus facile de stigmatiser (mot à la mode) le bouclier fiscal.  

 

Mais même en menant une réforme très dure, centrée sur un relèvement rapide de l'âge légal du départ à 65 ans, on ne pourra pas éradiquer totalement le besoin de financement des régimes de retraite. C’est bien ce qui ressort d’essentiel des simulations du Conseil.

 

Comme les ressources traditionnelles (hausse des cotisations notamment) se révèlent délicates et même quasi impossibles à envisager, il faut aller chercher ailleurs de nouvelles ressources. Les propos présidentiels de lundi indiquant qu'un effort serait demandé aux hauts salaires et aux revenus du capital pour contribuer à financer les retraites vont dans ce sens, mais cela pourrait n’être qu’un affichage à vertu de « justice » sans pour autant s’avérer suffisant comme on peut l’observer dans le chiffrage du COR. C’est à juste raison que le président du Nouveau Centre et ministre de la Défense, Hervé Morin, se déclare favorable « au principe de la TVA sociale » pour financer la protection sociale.

Et il y a bien sûr à résoudre en même temps le problème du travail des séniors, celui de la pénibilité et enfin celui de l’entrée des jeunes dans la vie active… Jouer sur tous les paramètres et même sur ceux … qui nous échappent !

 

 


POLEMIQUE VICTOR !

                 Assemblee_Nationale

La vie politique est ainsi faite et sans polémique elle manquerait singulièrement de sel. Il faut dire que nos parlementaires font tout pour l’alimenter.

Ainsi nos beaux parleurs de gauche nous ont expliqué aujourd’hui qu’après avoir voté la déclaration solennelle sur le voile intégral, ils ne voteront pas la loi d’interdiction générale en nous expliquant qu’elle est inapplicable pour la partie « espace public ». Et de proposer un projet avec une interdiction limitée aux services publics, banques, etc… Très drôle : on imagine une femme mettant et retirant ses draps selon les lieux où elle se trouve. C’est d’un pratique ! Et que fera-t-elle dans le bus ? Une position qui me rappelle un dessin d’un humoriste qui montrait une femme en voile intégral allant se garer dans un parking, le retirer pour se retrouver en mini jupe et aller faire ses courses dans un grand magasin, et faire l’opération inverse au retour… Des positions comme celles-là, il vaut mieux effectivement en rire. Martine, t’en a pas une autre ?

A droite, c’est pas mal non plus. Pris en otage par la gauche sur le « bouclier fiscal », mot bien prétentieux en regard de sa taille (son coût), nos compères sont victimes du syndrome de Stockolm. Après la sortie du Ministre Pierre Lellouche à Mots Croisés, à titre personnel, d’aucuns se sont crus autorisés à la commenter permettant à la gauche de crier une fois de plus à l’injustice…On ne peut pas dire que le résultat soit très judicieux.  Comme Jean-François Copé qui tient absolument à assumer la « rigueur » décrétée par le Gouvernement. Il a raison sur le fond. Mais le mot a pris une connotation qu’il n’a pas le droit d’ignorer puisqu’il est né avec la politique mise en place en 1983 après le désastre économique des mesures de 1981 et 1982. Il serait donc mieux de ne pas tomber dans le piège tendu une nouvelle fois par la gauche qui en fait un argument de communication. Se différencier, c’est bien, mais à bon escient, comme dit mon copain l’Arménien. Faisons le distinguo entre « rigueur » et gestion « rigoureuse » du denier public.

Après on s’étonnera que les guignols s’en donnent à cœur joie…

Demain, je commenterai les chiffrages du COR pour la réforme du financement des retraites... De quoi mettre le bouclier fiscal au rang des "amusettes" !




LA SEMAINE D’ARCHIBALD

                                      Longue vue


Euro Europe.
Puisque nous fêtons aujourd’hui l’Europe, commençons la semaine par la fin. « L’Europe n’avance que dans les crises » affirmait Robert Schuman. Cette affirmation a souvent été vérifiée par les faits. Une fois de plus la tourmente lui aura permis probablement de faire un pas de plus vers la « gouvernance économique » qui lui fait tant défaut et que la France appelle de ses vœux. C’est pourquoi on a beaucoup vu Nicolas Sarkozy à la manœuvre lors du dernier sommet de Bruxelles. Le dispositif qui est en train d’être mis en place est d’inspiration française et a reçu le plein accord de l’Allemagne. On saura rapidement si, grâce à lui, la monnaie unique est sauvée. Le problème est que le Traité de Lisbonne n’a pas prévu le cas d’une faillite nationale. Il fallait donc tout faire pour qu’elle n’ait pas lieu. Il s’agit maintenant de repartir du bon pied.

 
Grenelle  Grenelle 2
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Il y a ceux qui verront le verre à moitié vide, c’est le verre vert, et ceux qui le verront aux trois quarts plein. Difficile de plaire à tout le monde, surtout à ces jusqu’auboutistes verts dont le projet de société est à l’écologie ce que la chicorée Leroux est au Nespresso. La loi Grenelle 2 est votée. On en retiendra surtout des avancées concrètes  dans beaucoup de domaines, même si elle ne va pas assez loin sur le problème des pesticides, si la taxe carbone est reportée ainsi que la taxe sur les poids lourds pour favoriser le ferroviaire. Il faut dire qu’avec la SNCF, le fret, c’est le boulet. Et puis sur l’éolien, si tout n’est pas parfait, l’essentiel est préservé. On pourra toujours objecté que la procédure des sites classés est inadaptée, le seuil de 5 mâts par installation est raisonnable. La France fait des progrès et c’est l’essentiel.

Fessebouc. Toujours et encore. L’esprit de Panurge a encore frappé. Cette fois-ci à Rochefort, ou une bataille rangée entre une centaine de collégiens a commencé par des invectives banales sur le « réseau social »… De social, il n’en a guère que le nom quand on voit à quelles dérives moutonnières on en arrive. Les préfectures n’en finissent plus d’essayer de dissuader les « apéros géants » et les organisateurs inconscients ne voient pas à quels périls qui pourraient s’avérer douloureux ils s’exposent.

Bp-logo  British Pétrin. « La mer qu’on voit danser au fond du golfe noir… » Triste parodie de la chanson de Trenet. Le golfe du Mexique n’en a pas fini de subir les conséquences de l’explosion de la plate-forme pétrolière.  Voilà une première dont on se serait bien passé. Pour l’instant le désastre écologique sur le delta du Mississippi n’a pas encore eu lieu, mais pour combien de temps. Encore une fois, l’homme joue à l’apprenti sorcier. Espérons que son génie inventif permette de trouver rapidement la parade. Et souhaitons qu’une tempête tropicale ne vienne pas ajouter une catastrophe à la catastrophe.

Merkel berlin Sanctions. Il n’y a pas qu’en France que l’opinion en veut au gouvernement. Gordon et Angela viennent d’essuyer chacun dans son pays un revers électoral. En cause : la gestion de la sortie de crise. Qu’on soit blanc ou noir, quand les difficultés sont là, les électeurs sanctionnent ceux qui sont en place. Le discernement n’est pas ce qui caractérise le corps électoral quand chacun a le sentiment que son propre avenir n’est pas assuré. Gordon a fait une mauvaise campagne mais son parti a suffisamment résister pour rendre la victoire compliquée aux « Tories ». Les atermoiements d’Angela pour ménager un électorat profondément hostile à l’aide dans la crise grecque n’ont servi à rien puisqu’elle a dû se résigner finalement à l’accorder et concéder même plus avec l’accélération de la spéculation sur l’Euro. Du coup, elle a perdu la majorité au Bundesrat (Sénat allemand). Mais n’a-t-elle pas perdu la main depuis qu’elle est alliée aux libéraux ?

 


LA SEMAINE A LA LORGNETTE

                                            

                                                  Longue vue

 

REPRISE OU PAS REPRISE ?  A écouter les uns, nous sommes encore dans la crise, et la reprise n’est pas encore là, et si elle vient, elle sera timide. C’est ce que nous annoncent par exemple les prévisions de l’OFCE. Mais ce sont aussi les avis que l’on entend dans les émissions consacrées. Et pourtant, je lis par ailleurs que « les grands industriels parient sur la reprise », une nette reprise avec des prévisions optimistes de profits, chez Pernod-Ricard, Siemens ou le britannique Astra-Zeneca… Cela expliquerait-il la très légère embellie sur le front de l’emploi ?

UN GROS MENSONGE. Celui qui veut faire croire que le gouvernement a dans la tête de saborder le régime de retraites par répartition pour mettre à la place des fonds de pensions privés. Qui dit cela : la CGT, bien sûr, pour tenter de rameuter des troupes pour le défilé du 1er mai. C’est pourtant l’inverse : il s’agit de tout faire pour sauver le système actuel. Oui, mais pour cela, il faut accepter de regarder la réalité en face,… sans la farder.

SOLUTION. J’ai cru que les patrons de nos grandes centrales syndicales avaient trouvé la solution au financement du système des retraites. Plus les cortèges seraient longs, disaient-ils, plus on sera sûr du résultat. J’en ai conclu qu’ils avaient décidé de faire payer une cotisation à chaque participant pour réunir les milliards qui manquent. C’est peut-être pour ça qu’ils ont eu moins de monde qu’ils en attendaient.

VIVRE AU-DESSUS DE SES MOYENS. Les Grecs savent maintenant ce que cela veut dire. Avec l’Union monétaire, on sait qu’il n’est plus possible de corriger les différences entre les économies nationales par un réajustement des taux de change. « Certains pays ont succombé à la tentation de vivre au-dessus de leurs moyens. Le recul de la compétitivité des prix et l’augmentation des déficits du commerce extérieur sont le tribu à payer pour leurs emprunts successifs, leur manque de discipline budgétaire … » voilà un avis du Ministre allemand de l’économie qui nous ira droit au cœur. Je ne suis pas certain qu’il pensait seulement à la Grèce.

CAVALIER SEUL. C’est l’impression que nous donne l’Allemagne, portée par une économie en bonne santé, tant ses réticences dans la résolution de la crise grecque ont été fortes. Pourtant, et heureusement, même si le citoyen de base est tenté par une sorte de retour au national quitte à quitter l’euro, ce serait un mauvais calcul. L’Allemagne a encore plus d’intérêt à s’intéresser aux PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Spain) plutôt qu’aux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) tout simplement parce que les premiers représentent toujours l’essentiel de son gagne-pain : l’Europe pèse 63% de ses exportations, la zone euro 43%, contre seulement 7% pour l’Amérique et 10% pour les « émergents ». Sauf à brader ses intérêts, elle est arrimée à l’Europe encore pour longtemps.

FESSEBOUC. La connerie humaine est un filon sans fin, c’est bien connu. Et depuis Audiard, on sait qu’elle sévit parce que les « cons ça ose tout ». Il n’est donc pas étonnant qu’ils aient envahi la toile et qu’ils sévissent sur les sites dits «réseaux sociaux », suivis par tous les "moutons de Panurge". Derniers exemples : la mode des « apéros géants » qui conduisent immanquablement à la multiplication des comas éthyliques et qu’il a fallu interdire. Les Argentins ont fait mieux (ou pire) : suite à un appel sur Facebook, 11 000 (oui, onze mille !) collégiens et lycéens de la province de Mendoza ont massivement séché les cours vendredi dernier. Pire que « Big Brother » ! En Colombie, c’est un candidat inconnu qui est en passe de gagner l’élection présidentielle grâce à sa campagne internet sur Facebook et Twitter. La « connectivité » porte donc bien son nom. Mais quelque part, ça fait peur, non ?

TOUT VERITE… est-elle bonne à dire ?  Le sénateur-maire de Lyon juge sévèrement la Martine-de-Lille pour ses « alliances infernales avec des gens comme Henri Emmanuelli et Laurent Fabius ». Il dénonce la ligne maximaliste pour gagner les élections et ensuite être obligé, comme en 1983, d’adopter un cap plus réaliste. Si DSK n’y va pas, il menace d’y aller…S’il le dit ! Voilà une belle « Valls » de candidats qui s’annonce. Surtout que La Madone du Poitou  appelle dans le même temps à adhérer à « Désirs d’avenir », l’antiparti PS… seulement deux jours après le discours de la 1ère secrétaire sur l’Arlésienne (le projet socialiste).

           

 

                                                           Archibald.


UNE SEMAINE …COMME LES AUTRES

                                             Longue vue

Drôle de jeu. C’est clair, Martine Aubry fera de la retraite à 60 ans une ligne Maginot dans le débat sur la réforme. Mais quid de l’allongement de la durée des cotisations ? Miser sur les « autres ressources », s’en tenir au discours de l’injustice fiscale, faire croire qu’on peut tout solder en taxant « les riches », cela peut plaire au peuple. Mais ça ne tient pas la route. Avec ce discours-là, on peut gagner les élections, mais ce sera aussitôt pour faire comme Papandréou en Grèce : se retrouver face à la dure réalité. Et passer de la promesse « révolutionnaire » à la réalité gestionnaire, en prenant le risque de fâcher un peu plus les électeurs avec la démocratie. On peut gagner en mentant, mais gare aux lendemains !

Rapport de force. Bernard Thibault campe sur la même ligne, mais pas pour les mêmes raisons. Lui, il compte sur les « masses populaires » dans la rue pour influencer le cours des choses. Il veut créer un rapport de force et espère avoir les moyens de faire du chantage. Avec ses gros bataillons de « fonctionnaires » on peut penser que sa ligne Maginot à lui se situe du côté du régime de la fonction publique et la pension calculée sur le dernier salaire validé par les six derniers mois… vers lequel il voudrait faire converger le régime général ? On peut marcher aussi sur la tête.

Nombril. Au PS, comme dans les médias, on glose encore cette semaine sur les chances comparées de DSK ou d’Aubry pour la Présidentielle. C’est que les couteaux sont restés dans les manches et sont prêts à sortir. Chacun est aux aguets. Mais est-ce d’actualité ? S’ils arrêtaient de se regarder le nombril nos petits camarades de la rue de Solférino ? Il paraît qu’il y a d’autres sujets qui intéressent les Français.

Consensus républicain. C’est ce que souhaite Eric Raoult, rapporteur de la mission parlementaire sur la question du « voile intégral ». Il a probablement raison, mais c’est un peu comme s’il pissait dans un violon pour le faire chanter, quand on connaît les réactions d’Harlem Désir ou de Pierre Moscovici. On devrait s’intéresser un peu plus à ce que pensent les intéressées. A cet égard, à l’association « Ni putes ni soumises » on est très clair : « les femmes du monde entier nous regardent et attendent cette décision courageuse ».

J’ai bien aimé aussi le « talk » de Fadela sur Orange. Elle remet les pendules à l’heure avec son franc parler.

Niqab, ni volant. Quand on est complètement voilée, il n’est pas possible d’être en situation de faire face à toutes les manœuvres. C’est ce qu’a estimé un gendarme qui a verbalisé une femme à Nantes. Celle-ci proteste de l’atteinte à sa liberté, brandit un discours religieux pour sa défense, dont on sait qu’il est fallacieux, et jure de son total libre-arbitre…. Discours habituel de ces « femmes sous influence » bien formatées. Le fait qu’elle soit mariée à un homme connu pour son activisme intégriste, qui, de plus, a trois autres femmes et donc pratique d’une certaine manière la polygamie, éclaire d’un jour plus lumineux tout ce branle-bas de combat. Et évidemment, les gauchos crient au scandale et à la manipulation du pouvoir. Comme d’hab.

Bave d’envie. C’est le Gascon qui en bave d’envie quand il voit les « libdem » anglais en passe de réussir leur pari, celui qu’il a ruiné chez nous par toutes ses erreurs accumulées. Il ne peut donc que se féliciter du sort de ses voisins. De là à créer un espace politique au centre, quand on a transformé un boulevard présidentiel en chemin de traverse, c’est plus difficile. Non pas que notre François manque de talent. Mais les haines qu’il voue à droite sont un solide frein à l’émergence de la « nouvelle voie » qu’il appelle de ses vœux. Pour l’instant, il n’a réussi qu’à faire basculer une partie du centre …. à gauche ou chez les écolos. Et à vider son parti.

 

                                        Mille sabords !

 

 


TOURS, CONTOURS ET TOURS DE C…

 

Il y a des soirs comme celui-ci, de temps en temps, au cours desquels Archibald a envie de tremper sa plume dans le vitriol. Sûrement la saturation de conneries entendues sur France Info et autres radios qui nous en abreuvent au lieu de nous divertir, ou le contraire, nous servent des conneries croyant nous divertir. Au secours nous sommes (de) concernés !

Con-certation. Comme il est difficile de terminer la semaine sans égratigner le PS, la position exprimée par La Martine-de-Lille (comme le  Rouget), après six heures de réunions en conclave sur les retraites, est à afficher au Guiness des records de la manipulation minable : « on a un projet mais on ne le dira pas pour que le gouvernement ne nous pique pas deux ou trois idées ». C’est la « con-certation » façon gauche responsable. Il faut dire que dans ce domaine elle ne brille pas particulièrement. Mais on se demande quand même si elle n’avait pas abusé de son bourgogne préféré pendant la réunion, tant la réponse est pitoyable. Cela ne l’empêchera pas de continuer à donner des leçons de démocratie.

Con-sternant. La rougeole revient en force et il est recommandé de vacciner les enfants, parce que, contrairement à la croyance, ce n’est pas une maladie bénigne. Alors que penser de la réaction de cette femme, complaisamment relayée sur les antennes : « je ne vaccinerai pas mon enfant, vous comprenez, il y a déjà le vaccin contre l’hépatite B qui donne la sclérose en plaques… » Et voilà comment sur une affirmation totalement fausse prise probablement sur internet, on en arrive à de tels comportements stupides. Oui, vraiment, c’est con-sternant. Je souhaite à cette dame que son fils ne meure pas de la rougeole.

InCon-séquence. On n’entend que plaintes et manifestations des victimes de la tempête qui se révoltent contre le tracé des contours des zones noires. Mais combien sont-ils ceux à qui on tend généreusement le micro ou qui posent ostensiblement devant les caméras ? Je lisais l’autre jour dans le journal que près de 1000 sinistrés de la Faute avaient pris la décision d’accepter la proposition de rachat de leur bien par l’état au prix du marché, ce qui est à la fois correct et solidaire. Et sage de leur part : « mieux vaut emporter ses souvenirs dans une autre maison que dans un cercueil » disait l’un d’eux. Mais que penser de ces acharnés qui ne veulent rien entendre ?  Déjà qu’il y en a eu plus de 50 à payer de leur vie la « connerie » de bâtir à 2,50 m sous le niveau de la mer une maison sans étage. Si encore ils étaient spoliés, mais après tout, c’est nous qui allons payer pour qu’ils soient indemnisés : cela mériterait un peu de retenue et de décence. Mais c’est vrai, ils ont reçu le soutien de Ségolène qui n’en est pas à une inconséquence près.

Con-torsion. Le gouvernement a décidé de faire voter une loi contre le port du voile intégral. Il ne s’agit pas de stigmatiser les musulmans, comme cherchent à le faire croire les intégristes visés et quelques esprits compliqués en délicatesse avec la laïcité version « petit père Combe ». Ce n’est pas une obligation religieuse : ce n’est donc qu’une coutume et il se trouve qu’elle n’est pas acceptable en France. En plus elle est le symbole d’une soumission qui attente à la dignité de la femme. L’interdire, c’est le service que nous devons rendre à tous les musulmans qui ont une pratique religieuse compatible avec nos idéaux républicains. Mais évitons surtout les contorsions de ces politiciens et baveux des médias qui voudraient n’y voir qu’une manœuvre du pouvoir et en se retranchant derrière des arguties de droit et de liberté, masquer la confusion de leur esprit.

 

                                                                                              Archibald


REDUIRE LES DEFICITS

                                Baroin
            

Le nouveau ministre du Budget, François Baroin, aurait bien besoin de la baguette magique d’Harry Potter auquel certains le comparaient quand il portait ses petites lunettes rondes. Là s’arrête malheureusement la ressemblance. Car le gouvernement est confronté à un problème de taille : la contradiction entre la nécessité de réduire les déficits et le principe présidentiel de non-augmentation des impôts. En l’absence de croissance forte, le pari est impossible à tenir. Dès lors qu’il faudra bien se résoudre à les augmenter, autant procéder à une réforme en profondeur –une de plus, dira-t-on- de la fiscalité, et celle-là est urgentissime.

Car sans réforme de la fiscalité, celle des retraites n’aura guère de chance de fonctionner.

Mettons, pour commencer, au rang des accessoires, le « bouclier fiscal » dont la suppression ne rapporterait à l’Etat que quelques centaines de millions, quand le déficit des finances publiques atteint cette année 150 milliards. Inutile de revenir sur la politique ambitieuse que Nicolas Sarkozy souhaitait mener en matière de diminution des prélèvements obligatoires, ou en matière d’économie dont il souhaitait la relance par les mesures prises sur les droits de succession, ou d’atténuation d’imposition des riches pour faire revenir les capitaux. La crise que personne n’avait prévue a tué dans l’œuf les résultats que l’on pouvait en attendre alors même que par la contraction de l’économie qu’elle a causée elle a obligé le Président à la combattre par un vigoureux soutien aux banques et aux entreprises. Il en est résulté à la fois un énorme manque à gagner pour l’Etat et un gouffre de dépenses que personne ne songerait à lui reprocher. Cela malgré les efforts déployés par Eric Woerth pendant trois ans pour diminuer les dépenses de l’Etat, avec des résultats réels aujourd’hui complètement masqués par les dépenses de relance et de soutien social.

Mais le « bouclier » n’a jamais été que le succédané d’une suppression jugée impossible de l’ISF, ce caprice des socialistes qu’aucun gouvernement de droite n’a osé supprimer. Martine Aubry veut sa suppression : très bien, supprimons du même coup l’ISF ! En compensation, il suffira alors d’augmenter le barême de l’impôt sur le revenu avec une tranche à 70% qui permettrait d’augmenter les prélèvements obligatoires pour l’ensemble des contribuables sans que l’on puisse crier à l’injustice, ni à l’effet confiscatoire. Il faut bien des recettes pour combler les déficits.

Le Ministre du Budget a le feu vert pour s’attaquer aux niches fiscales, cet ensemble complexe et foisonnant qui permet à de nombreux Français, riches ou simplement aisés, (et parmi eux des fonctionnaires aux retraites confortables), de placer leur épargne dans des investissements défiscalisés. Mais il faudra faire preuve de discernement, car ces dispositifs protègent des emplois, aident à en créer, encouragent le dynamisme économique de certaines branches, et au bout du compte apportent de la richesse qui constitue des revenus pour l’Etat lui-même. Avec comme corollaire, l’effet négatif que peut constituer ce problème typiquement français que d’être un pays où la fiscalité change tout le temps.

Raison de plus pour remettre à plat l’ensemble. Car il faut aller plus loin : dès lors qu’on touche à l’impôt sur le revenu, dont un foyer sur deux ignore l’existence, la logique voudrait qu’on s’intéresse à la CSG. Et qu’on utilise aussi le levier de la TVA dont le gouvernement maîtrise, sans autorisation européenne, la possibilité d’augmenter le taux jusqu’à 25%. En jouant habilement sur le redéploiement plus que sur l’addition, le taux des prélèvements obligatoires, déjà élevés dans notre pays, ne devrait pas trop en souffrir.


RETRAITES : LA FINANCE EN LIGNE DE MIRE

                                      Fortune_100

On ne le répétera jamais assez : notre système des retraites est en quasi faillite. Pratiquer la politique de l’autruche sur ce sujet c’est faire preuve d’inconséquence. Le découvert, quitte à me répéter, est passé en deux ans, de 10 milliards à 30 milliards d’euros. Et si l’on continuait à ce rythme, les besoins financiers seront compris en 75 et 100 milliards d’euros en 2050…Et à l’horizon 2015, c’est-à-dire demain, le déficit sera de 40 milliards.

Le système est devenu déficitaire, non pas à cause d’une mauvaise gestion, mais en raison de notre démographie. Aussi la démagogie n’a pas sa place ici. Nous nous devons de prendre les mesures qui permettent à la « répartition » de fonctionner à nouveau sur des bases solides, sans en faire porter le poids sur les (frêles) épaules des générations futures.

Le retour de la croissance et donc de l’emploi permettra d’atténuer le fardeau. Mais ce ne sera pas suffisant. Le trou creusé par la crise a accéléré le déficit qu’il faut maintenant résorber en plus de la mise en place d’un financement pérenne. Les mesures mécaniques jouant sur l’âge et le taux d’activité seront des apports utiles. Ils ne seront pas non plus suffisants. Il faudra bien en passer par la solidarité nationale, si comme le souhaite notre Président, on veut éviter de baisser les pensions et d’augmenter les cotisations.

Cela veut dire qu’il faut trouver des finances parmi les autres ressources, c’est-à-dire l’impôt. Petite revue des disponibilités : en premier, on peut puiser dans les « niches fiscales », mais c’est déjà pris pour le budget 2011. La même ressource ne peut servir deux fois. On peut envisager d’augmenter les impôts, tels que la CSG.  Mais c’est puiser dans le pouvoir d’achat des Français et donc prendre le risque d’entamer la reprise économique.

Le PS, par la voix de Martine Aubry, fait des contre-propositions avec l’élargissement de l’assiette de la valeur ajoutée, des cotisations sur les stock-options, l’abolition des privilèges fiscaux (des riches évidemment pas les 50% de Français qui sont exonérés de l’impôt sur le revenu) et une surtaxe de 10% de l’impôt sur les sociétés acquitté par les banques. Un catalogue que certains économistes ont qualifié de « vieillot » par son caractère écran de fumée. Le lyrisme qu’elle déploie pour exposer sa « révolution de l’âge » ne fait pas les « recettes ». Cette réponse n’est ni à l’échelle ni sans incidences néfastes sur notre situation économique. N’est-ce pas une manière de mentir aux Français ?

Pour que l’on prenne en compte quelques-unes de ces propositions, il faudrait d’abord régler le problème de l’abcès fiscal qui empoisonne notre pays et dont le « bouclier » est le bouc émissaire. Il suffit de se promener en Europe, tout autour de la France pour constater de combien d’emplois et de recettes de TVA on se prive quand le « riche délocalisé » bâtit, embauche et consomme…Certains socialistes prônent l’abandon de l’ISF et son remplacement par une tranche d’impôts supplémentaire sur le revenu. Ils ont raison ! On pourrait alors envisager la taxe sur les stocks options et autres petites mignardises.

Reste la TVA. On sait qu’un point rapporte environ 7 à 8 milliards d’euros. Là encore, la marge de manœuvre est restreinte, tant on touche à la consommation et au niveau des prix.

Je pense qu’il faut se réserver cette marge de manœuvre pour la TVA sociale, qui permettrait de combler nos autres déficits sociaux, tout en en faisant porter une partie du fardeau par les produits fabriqués à l’étranger mais seulement si à la clé il y a diminution d’une partie des charges sur les salaires et contre partie en augmentation de ceux-ci.

Conclusion : une combinaison de mesures touchant à la démographie (l’âge) et financières est indispensable. Il faudra probablement combiner toutes les ressources pour aboutir à un système viable. Il y faut faire l’impasse sur tous les tabous, âge de la retraite comme augmentation de l’impôt. La crise a changé la donne. Il faut s’y adapter.

                


RETRAITES : LE LEVIER DE L’AGE ET DE LA DUREE


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La première idée qui vient à l’esprit pour réduire l’impasse démographique, c’est de repousser l’âge légal de la retraite de plusieurs années et d’allonger la durée de cotisation. Par rapport à l’allongement de la durée de vie, il n’y a rien de choquant. Il est en effet difficile d’imaginer qu’il soit économiquement viable un temps de repos après la vie active qui durerait autant voire plus longtemps que celle-ci.

L’avantage, c’est que cela permet de diminuer tout de suite la pression financière sur le financement des pensions par l’effet de report de une à plusieurs années sur ceux qui pouvaient prétendre à partir en retraite. C’est même la décision qui aurait le plus d‘effet.

Mais c’est politiquement difficile. D’abord l’opinion a du mal à comprendre cet effort par comparaison avec la génération actuelle qui en profite pleinement dans des conditions optimales pour un grand nombre, de santé et de niveau de vie. L’âge d’or des retraités nuit à la perception des mesures drastiques qu’il faut pendre.

La difficulté la plus importante réside dans le symbole de « gauche », mesure emblématique de Mitterrand, que la retraite à 60 ans constitue. Non financée et prise déjà à contretemps en 1982, cette mesure reste un « tabou » qui explique les atermoiements de Martine Aubry. L’écueil n’est pas mince pour le gouvernement. D’autant plus qu’il faut auparavant régler le problème de la « pénibilité », qui pourrait être une bonne compensation, et celui du taux d’occupation des seniors. A quoi bon repousser l’âge si les entreprises les mettent dehors à 55 ans ! L’emploi des seniors est une clé importante à la solution du problème.

L’allongement de la durée de cotisation est probablement plus acceptable si elle est étalée dans le temps, comme la loi de 2003 l’a déjà engagé. Elle permettrait de remettre un peu d’équilibre dans la pyramide des âges entre la population dite « active » et la population inactive ou pensionnée.

Si on était dans un monde raisonnable, face à l’allongement spectaculaire de la durée de la vie humaine, fixer un âge légal de la retraite a-t-il encore un sens ? Ne pourrait-on pas imaginer que chacun ait le droit de travailler aussi longtemps qu’il veut et que si un employeur veut licencier, l’indemnité de licenciement serait décroissante à partir d’un certain âge ? Puisqu’il est légal aujourd’hui, dans notre pays, de pouvoir travailler jusqu’à 70 ans, pourquoi ne pas donner une liberté totale.

Cela pourrait s’accompagner d’un seul système de retraite universel sur les mêmes bases pour tous et par points avec d’éventuels coefficients correcteurs en rapport avec la pénibilité, la maladie, le chômage... Ce serait juste, souple et surtout équitable, chacun se constituant le niveau de sa pension en fonction de son tempérament.

Ce système par points existe déjà : c’est celui utilisé par les régimes complémentaires. Si eux savent le faire, il doit être possible de le transposer en régime général. Est-ce utopique ? Non ! D’ailleurs c’est à quelque chose qui y ressemble que pense François Chérèque. Et pourtant ce projet est exposé aussi par Claude Bébéar dans "Les Echos".

La souplesse d’un tel système, assorti de tous ses paramètres sociaux, aurait le mérite d’enterrer « la guerre de l’âge ». Resteraient à définir la valeur du point, le calcul de l’éventuelle indemnité de licenciement et à se mettre d’accord sur la table de mortalité utilisée….

Demain : dernier volet, La "Finance" en ligne de mire...



RETRAITES : DONNEES INCONTOURNABLES

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Le rapport du Comité d’Orientation des Retraites plante le décor. Les données qu’il égrène pourront sembler relever du catastrophisme, elles sont pourtant bien établies et les chiffres sont connus depuis longtemps. Le reproche qu’on pourrait lui faire, y compris pour la version la plus pessimiste, c’est d’être établi à partir d’hypothèses économiques encore très optimistes, trop diront même certains. Par son caractère « partagé », il n’est pourtant pas contestable et il constitue une base discutable (peut-être), mais incontestable –sûrement-, pour les négociations qui viennent de s’engager entre partenaires sociaux et gouvernement.

Au-delà des postures que pourront prendre les uns ou les autres, qu’en est-il exactement ? Que penser des solutions proposées ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ?

Essayons d’y voir clair, et pour une fois, sans vaine polémique.

Premier constat : on ne peut rien contre la démographie. A l’horizon 2050, on a la base de départ : les enfants qui auront l’âge de la retraite sont tous nés. On peut connaître leur parcours grâce aux statistiques. On sait combien ils seront à avoir 60 ans. Et les chiffres sont terribles : en 1990 il y avait moins de 10 millions de retraités, il y en a 16 millions aujourd’hui, il y en aura 21 millions en 2030… Où est le problème ?  Dans le nombre des actifs qui doivent, par le système de répartition, prendre en charge par leurs cotisations retraites, les pensions des retraités. Logiquement, le système fonctionne tant que le montant total des cotisations est supérieur à celui des pensions. Ce montant total est le fruit du produit entre cotisation moyenne et nombre de cotisants. Or, si celui-ci ne cesse d'augmenter, il le fait à un rythme bien plus faible que celui du nombre de retraités. Jusqu'à la fin des années 80 on comptait ainsi au moins deux cotisants pour un seul retraité. La proportion est passée en 2008 à 1,45 cotisant pour un retraité et le Conseil d'orientation des retraites prévoit un rapport de un cotisant pour un retraité en 2030. Ensuite, la France comptera moins d'un cotisant par retraité. Seule variable d’ajustement : l’apport migratoire qu’une croissance soutenue rendrait nécessaire. Ce serait des cotisants en plus.

Deuxième constat : la vie s’allonge tandis que la vie active se rétrécit. On gagne un trimestre de vie supplémentaire par année, nous disent les statistiques démographiques. Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’augmentation du nombre des centenaires. Personne ne s’en plaindra. Mais les conditions de vie d’aujourd’hui qui allongent les études, qui rendent laborieuse l’accroche du premier emploi, et qui à l’autre bout décrochent les « séniors » à partir de 55 ans à coups de préretraites, constituent le paradoxe français et fondent une singulière impasse pour le financement de la vie après le travail. Si on ne peut raisonnablement envisager de raccourcir la vie, on peut faire quelque chose pour rendre la vie active plus « productive », c’est-à-dire faire en sorte qu’elle commence plus tôt et qu’elle finisse plus tard. Le correctif s’imposera à un moment ou à un autre, quand la situation ne sera plus soutenable : on y est !

Quelles solutions envisager, si on veut garder le système par répartition, évidemment ? Elles sont de deux ordres : mécaniques, avec des décisions portant sur les paramètres en âge et en durée de cotisation, et financières, avec des décisions permettant de réunir les ressources nécessaires au paiement des pensions. Aucune ne sera indolore : au bout de la négociation il ne peut y avoir que des mauvaises nouvelles. Et il faudra avoir le courage, d’un côté comme de l’autre, d’y faire face. Ce sera plus facile à faire accepter si le sentiment que les décisions sont justes. Il fat donc trouver l’équilibre entre ce qui est socialement acceptable et économiquement supportable. Là encore, aucune mesure ne sera neutre.

La suite…. Demain.



QUE FAUT-IL DONC FAIRE POUR INTERESSER LA PRESSE ?

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L’association « débats et convergences » organisait hier soir un débat sur le thème « le stress au travail, il est possible d’agir ».

Un sujet on ne peut plus d’actualité, comme en témoigne encore ce matin le rebondissement de l’affaire  « France Télécom ».

Avec un plateau de choix pour les intervenants, qu’on en juge : le président de l’association des DRH de Maine-et-Loire, la secrétaire Générale du syndicat le plus représentatif dans le département, un patron d’envergure ayant « piloté »  la fermeture d’un site angevin d’une grande usine et la professeure en charge du service de Médecine du travail de l’Hôpital d’Angers…

Et une affluence de plus de 200 personnes !

Dommage pour les Angevins qui ne connaîtront jamais la richesse des débats et des échanges de cette réunion. Entre les intervenants, mais aussi avec la salle.

Les journalistes étaient pourtant invités. Mais aucun n’est venu. Leur mission est pourtant de rendre compte des événements locaux. Il faut croire que ça n’en était pas un.

Eh bien cela me laisse perplexe !

Je me prends à penser que l’on aurait eu plus de succès s’il s’était agi d’un raoût contre le parc du végétal, ou de la création d’un club dissident de l’UMP, ou ….bof, à quoi bon !

A moins que le fait que la réunion ait été organisée par le député de la première circonscription et que votre serviteur en était l’animateur aient été des inconvénients définitivement rédhibitoires. Je blague. C’est pas ça !

C’est quoi alors ? J’ai eu beau chercher ce matin dans les journaux quel événement avait pu mobiliser toutes les énergies plumitives locales, je ne l’ai pas trouvé.

A vous de penser ce que vous voudrez.

En ce qui concerne l’association, cela ne l’empêchera pas de continuer. A commencer par le 27 mai avec un débat sur « la culture et le numérique ». Et à nouveau, avec des intervenants ayant la pointure.

 



L’ACTUALITE PAR LA LORGNETTE D’ARCHIBALD

                                         Longue vue

Dans le Panneau. La Majorité est tombée dans le panneau tendu par la gauche sur la fiscalité. Pourquoi ce sentiment de culpabilité en cherchant aménagements ou suspension du bouclier fiscal, alors que peu de gouvernements de gauche peuvent se targuer d’avoir eu à leur actif autant de mesures sociales mises en place que le gouvernement actuel : du RSA aux logements sociaux en passant par les allégements fiscaux, la liste est en effet longue.

Haro sur les riches. Les personnalités socialistes en ont remis une couche pendant le week-end pascal. Pas difficile, c’est le retour des cloches. « Il n’y a pas de retour massif de capitaux qui seraient allés se réfugier en Suisse ou en Belgique et qui grâce au bouclier seraient revenus… » constate François Hollande en réclamant à nouveau sa suppression. C’est vrai. Et pour une raison simple : l’acharnement du PS ne crée pas les conditions sereines pour leur retour. Par contre, il ne se demande pas si le bouclier fiscal a mis un frein à la fuite qu’on estimait entre 15 et 20 milliards d’€ par an. A force de ne pas amer les riches, ils vont voir ailleurs. On sait ce qui se passera si la gauche revient au pouvoir, car la France n’est pas une île.

Jamais contents. Chose promise, chose due. Les enseignants débutants seront donc substantiellement augmentés à hauteur de la moitié des économies réalisées par le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Un effort de revalorisation légitime pour un métier devenu pénible dans beaucoup d’établissements. Mais voilà, « c’est pas assez ! » Et il faudrait augmenter tout le monde… Il y a d’autres pistes pour aider à revaloriser le métier, car Celle des salaires est prise dans un enchevêtrement de grilles qui rend compliquée toute manipulation.

Le gaz cogne. Le prix du m3 a augmenté de 9% depuis le début du mois. Et encore, il s’agit de tarif régulé. On est loin du prix du marché. Le même tarif avait baissé de 11% l’an passé en raison de la crise et de la chute des cours du pétrole : qui s’en souvient ? e problème, c’est qu’avec la reprise, le prix de l’énergie a commencé à s’envoler. On s’en rend compte quand on va à la pompe. Au fait, c’est quoi un tarif « régulé » ? Un tarif subventionné par l’état ! Ben oui, parce que « Gazprom y fait pas de cadeaux ! »

Le Reste à quai. Et c’est reparti, ou plutôt c’est l’inverse, ça paralyse de nouveau. Les cheminots ont décidé de jouer le printemps en force. Le Reste, ce vieux briscard de la CGT, version « stalinienne et lutte des classes » a lancé ses troupes dans la bataille pour créer le climat propice aux négociations sur les retraites. Ils n’ont pourtant pas à se plaindre les « céèncéfistes ». Les voyageurs son ravis et les parisiens qui doivent aller au boulot encore plus ! On ne sait plus quel est le motif de leur grève, mais est-ce si important ? Et si c’était une manœuvre pour mettre la pression sur Bernard Thibault soupçonné de réformisme…

ISSEO ! Le Maire d’Angers, qui n’est plus Vice Président de la Région depuis les dernières élections avait de la peine à boucler ses fins de mois, en perdant l’indemnité correspondante. Du moins c’est ce qu’on peut supposer parce qu’au dernier conseil municipal il s’est fait voter une rallonge pour combler le « manque à gagner » en faisant passer son indemnité de Maire de 1 830 € à 5700 €. Pas mal comme taux d’augmentation. Solidaire des pauvres, certes, mais avec ce qu’il faut !

12 milliards. Un sourire pour terminer. C’est la valeur des objets inutiles cumulés dans leurs placards par les Français. Et si on les jetait, tous ces objets, dans le trou de la sécu, ça en comblerait une bonne partie, non ?

 


LE STRESS AU TRAVAIL

 

L’actualité a mis en lumière cruellement avec les suicides qui ont affecté France Télécom, le phénomène que l’on désigne sous le nom de « STRESS » et qui semble être la marque de notre époque, puisqu’il ne se passe pas un jour sans qu’il soit évoqué. Il touche le monde du travail sans que personne ne soit épargné… Le gouvernement s’est ému de la situation. La santé au travail est devenue un sujet national : un rapport a été remis au premier Ministre en novembre dernier, une mission parlementaire doit rendre le sien en mai, le Ministère du travail a saisi le COCT (Conseil d'Orientation sur les Conditions de Travail) pour inciter les grandes entreprises de plus de 1000 salariés à mettre en place des plans de prévention, et la semaine dernière, les syndicats et patronat sont parvenus à un accord sur le « harcèlement et la violence au travail ». Voilà un sujet qui est au cœur de l’actualité !

Pour en savoir plus, réfléchir ensemble, aller plus loin, Paul Jeanneteau et l’association « Débats et Convergences » organisent un débat sur le thème : « Le Stress au travail, il est possible d’agir ! ».  Ce sera l’occasion de croiser l’expérience d’un patron, d’un Directeur de Ressources humaines, d’une médecin du travail et d’une syndicaliste. Une soirée passionnante en perspective au cours de laquelle le public pourra aussi s’exprimer.

Voici ci-dessous le carton d’invitation. N'hésitez pas... C'est une réunion publique. Aidez l'organisation en faisant part de votre venue.

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LA SEMAINE A LA LORGNETTE

                                          Longue vue

DARD…LADILADADA !  Patrick Sébastien se lance dans l’arène politique. Avec ses chansons de colonies de vacances du troisième âge et ses leçons de morale à deux balles, on n’a pas fini de se marrer. C’est un peu comme si le fou de Roi voulait monter sur le trône ! Comment on nomme déjà « ceux qui osent tout » ?

DARK VADOR…. LE RETOUR. Le côté obscur de la force vient de se manifester. Avec la morgue de ceux qui n’ont rien fait (ah si, le CPE..) et qui sont toujours prompts à donner des leçons, le « Galouzo » à décider de lancer son propre parti politique… en dehors de l’UMP, ça on s’en doutait. Le discours qu’il nous a servi, chargé de haine et d’ambition ravalée, n’augure rien de bon. Comme s’il suffisait d’être bellâtre et d’avoir les tempes argentées pour être élu Président. C’est la « machine à perdre » qui se met en place. Et si c’était le but ?

CHANTAGE IRRESPONSABLE. Les Présidents socialistes de nos Régions ont montré leur vrai visage vendredi en annonçant un chantage sur les contrats de plan, si le projet de réforme territoriale n’était pas retiré. Samedi, au Conseil National, Martine Aubry et Laurent Fabius en ont remis une couche en parlant de « régression territoriale » ou de « projet scélérat » (rien que ça). C’est que la main dans « le pot de confiture », ils ont bien l’intention de défendre leurs confortables sièges, même au détriment de l’intérêt général.

POUJADIX. Mais quelle mouche a encore piqué Gilles Bourdouleix. Voilà un homme qui est capable de nous sortir des remarques sensées, de prendre des positions quelquefois iconoclastes mais frappées au coin du bon sens, bref, de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Mais il ne peut pas s’empêcher d’être va-t-en guerre. Ayant soutenu Christophe Béchu comme la corde, le pendu, pour des raisons qui restent assez obscures, il lui est facile aujourd’hui de l’exécuter. Et si t’arrêtais de te regarder le nombril, Gilles : chacun sait que le CNI a un glorieux passé mais ne correspond plus à grand-chose aujourd’hui sinon à contenter quelques amateurs de « petits chez soi ».

JEU DE LA MORT. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai été choqué par la programmation de cette émission sur une chaine du service public. Je ne l’ai pas regardé : pas amateur. Le sadisme porté à l’écran, fut-il petit (l’écran), ce n’est pas ma tasse à café (je n’aime pas le thé). Mais pourquoi faut-il que ce soit deux ex-ministres de gauche qui se fâchent ? Dénonçant une « incitation à la violence », ils ont décidé de porter plainte contre l’auteur et le réalisateur, ainsi que le directeur des programmes de France 2. Bravo ! Et notre Ministre de la Culture, il fait quoi ? Et chez nous, y’a personne ?

21 CAP. Nouveau changement de bord du mouvement de Corinne Lepage. Le groupuscule vert, qui est à l’écologie, ce que les marées noires sont aux affaires, n’arrête pas de changer de crémerie, et sentant les vents portants, va rejoindre la « coopol » de Cohn-Bendit. Voilà un renfort qui ne risque pas de changer grand-chose dans la pétaudière verte d’Europe Ecologie. Par contre, c’est une défection qui appauvrit un peu plus le Modem. Comme aurait dit Coluche, « il est tellement maigre, que pour maigrir encore il faudrait qu’il perde un os !»

LUCIDITE. Ah ces médias ! Toujours prêts à mettre la pagaille. Si on en croit François Fillon (et je le crois), il voit une manipulation dans les affabulations qui ont fait état de tensions entre lui et le Président. Quand comprendra-t-on que toutes ces tentatives sont vouées à l’échec ? Nicolas Sarkozy et François Fillon sont les deux côtés de la même médaille. Je trouve en plus que notre Premier Ministre fait preuve d’un grand sang froid, de lucidité et de ténacité.  Cet homme, avec son air sérieux et sage, est une lame d’acier. Quand les résultats seront au rendez-vous, nous pourrons lui dire merci. Quant à ceux qui vaticinent sur la cote du chef de l’Etat, ils feraient bien de se souvenir où en était celle du PS il y a dix huit mois, au moment des tricheries de la Mère Martine, avant de tirer des conclusions hâtives.

 

                                                           Tonnerre de Brest !

 

 


TAXE OU PAS TAXE ?

               Contribuable détroussé

 

Depuis la censure du Conseil Constitutionnel, la taxe carbone a du plomb dans l’aile. D’abord prévue pour être retoquée rapidement, la difficulté de la mettre en place sans faire des dégâts économiques pour nos entreprises est rapidement apparue, dès lors qu’il fallait respecter le principe d’égalité. Si elle pouvait passer comme un effort de sensibilisation à la modification des comportements citoyens, dès lors qu’il a fallu intégrer des secteurs sensibles comme la pêche ou l’énergie, le prix à payer en terme de compétitivité devenait insupportable. Dès le début, et comme d’autres, j’avais lié sa mise en place à l’institution en même temps d’une taxe européenne, bien plus utile. Mais prélever 2 milliards d’€ sur nos entreprises au moment où l’effort doit se porter sur le redémarrage d’après crise, c’était une nouvelle fois s’autosanctionner : combien de dizaines de milliers de chômeurs en plus ?  Le Président en a pris conscience, un peu aidé par le groupe parlementaire. Il a eu donc raison d’en différer le projet. L’emploi d’abord !

Par contre, autant la taxe carbone est inopportune, autant le moment me paraît approprié pour mettre en place la TVA sociale. D’abord parce que cela apporterait une solution au financement de nos comptes sociaux, ensuite parce qu’elle rétablirait un peu d’équilibre en s’appliquant sur tous les produits importés provenant de pays à la protection sociale moindre. Elle aurait aussi le mérite de redonner un peu plus de compétitivité à nos entreprises hexagonales, par la baisse des charges qu’elle permettrait, tout en redonnant des marges pour augmenter les salaires. Ceci compensant cela, il n’y a guère de risque d’augmentation des prix, donc du coût de la vie. J’entends tout de suite les cris d’orfraie que pousserait l’opposition. Mais qu’y a-t-il de choquant à ce que chacun paie sa cote part au moyen de sa consommation, à la protection sociale dont il bénéficie ?

Enfin, parlons bouclier fiscal. On parle toujours de celui qui exonère les revenus au-delà de 50% d’impôts. Mais on n’aborde jamais la question du bouclier fiscal des « exonérations ». Nous vivons dans un système pervers. Combien coûte à ceux qui paient l’impôt ce bouclier social ? Est-il juste ? Pourquoi ne pas instituer un système plus simple. Supprimons le bouclier fiscal et remplaçons-le par une 6ème tranche comme le préconise Nicolas Baverez. A l’autre bout, supprimons aussi le bouclier des exonérations, de façon que chacun paie dès le premier euro de revenu, à due proportion. Donnant-donnant ! Evidemment, cela changerait la donne dans la gestion de certaines villes…


A MOI, GUILLON, DEUX MOTS !

Vous, le petit chroniqueur mal rasé, avec votre air d’adolescent attardé, vous vous croyez autorisé par votre boboïté (vous ne devez pas avoir des fins de mois difficiles) à verser des monceaux d’immondices sur les autres, au nom de l’humour et de la licence de la radio qui vous accueille. Mais on a l’humour qu’on peut. Celui que vous nous servez n’est que dénigrement, mesquinerie et irrévérence érigés en principe. La ride du laborieux au milieu du front et le rictus en coin, on vous aurait bien vu rédiger des lettres de dénonciations calomnieuses au moment de la libération. Si vous vous permettez d’insulter vos proies, c’est au nom de la démocratie et de l’impunité que vous assure le service public. Quel courage ! Celui du faux-cul qui se planque, son forfait accompli. Vous avez simplement oublié que dans la définition de la démocratie, il y a la notion de respect. Le problème pour vous, c’est que l’humour suppose un peu de lettres et d’esprit, « Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres, vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres, vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot ! » (Cyrano).

                             Archibald (portrait à la façon Guillon)


LA CAMPAGNE PAR LA LORGNETTE

                                                 Longue vue

FRECHE AIME LA « FRAICHE ». La pression fiscale des Régions s'est amplifiée au fil des années. Et pas seulement parce que les prix immobiliers ont augmenté. En dehors de la taxe professionnelle, qui vient de disparaître, les Régions lèvent deux impôts : la taxe sur le foncier bâti et celle sur le foncier non-bâti. Ainsi, les recettes des taxes foncières ramenées par habitant dans les vingt-six Régions françaises ont progressé de 11 à 120 % entre 2004 et 2009. Celle du Languedoc-Roussillon affiche la plus forte progression des recettes fiscales au cours des six dernières années. Ce résultat de la Région présidée par Georges Frêche s'explique surtout par un bond énorme des taux d'imposition entre 2004 et 2005 : ils sont passés de 2,55 à 4,59 % (presque doublé !). Les années suivantes, les augmentations se sont effectuées dans des proportions plus modestes pour arriver à la somme de 48 euros par habitant en 2009 alors qu'elle était de 22 euros par habitant en 2004. Vieille recette : on augmente fortement la première année pour bénéficier de rentrées fiscales supplémentaires pendant tout le reste du mandat (Taux du foncier bâti en 2004 : 2,55 % ->>Taux du foncier bâti en 2009 : 4,86 %). De quoi financer et fidéliser un électorat populiste à souhait.

...

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QUESTIONS A…

P1060713  DOMINIQUE RICHARD

Député de Maine-et-Loire de 2002 à 2007, Conseiller Régional depuis 1998, Dominique Richard participe à l’animation politique du département depuis de nombreuses années. Démocrate Chrétien de conviction, il a participé à la création de l’UMP en 2002 après avoir milité longtemps au Centre et à l’UDF. Il a connu le Conseil Régional dans la majorité de François Fillon puis dans l’opposition ces six dernières années.

DH : Vous êtes conseiller sortant. Quelle expérience tirez-vous de ce mandat passé dans l’opposition à la gestion de gauche ?

P1060712 DR : Le Conseiller Régional est élu sur une liste et à la différence du Conseiller Général, il ne représente pas un territoire. Cela ne lui laisse guère de moyen d’exister, il a peu de moyens d’agir dans une majorité très préoccupée de servir les copains...

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LE PAVE DANS LA MARE AU CRAPAUD

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Ah, il faut les entendre baver depuis l’annonce par Christophe Béchu du financement gratuit des transports scolaires par le Conseil Régional en prélevant sur les frais de communication. Comme dirait l’autre, ça coasse dans la mare ! « Incompétence, gesticulation… » j’en passe et des meilleures : les réactions s’étalent complaisamment dans la presse avec une rare délectation journalistique.

Ce sont les réactions des « archaïques » qui n’anticipent pas la réforme des collectivités, des conservateurs qui ne veulent pas lâcher leur petit territoire « juteux », qui rêvent d’une France figée dans le XIXème siècle d’où ils viennent en droite ligne.

La mesure proposée par Christophe Béchu s’inscrit dans une démarche d’avenir : coordinations accrues entre départements et Région, suppression des guichets qui doublonnent, rationalisation des gestions, répartition logique des tâches entre les collectivités pour rendre chaque € dépensé plus efficace et surtout plus efficient. La tête de liste de la majorité présidentielle en a prévenu : avec les présidents des Conseils Généraux qui sont d’accord, il anticipera la réforme prévue en 2014 dès 2010. La Région des Pays de la Loire sera le laboratoire de la modernité territoriale.

Cette mesure est aussi une mesure de justice et d’équilibre : pendant six ans il n’y en a eu que pour les villes. Il est grand temps de redonner un peu d’oxygène au monde rural. C’est aussi un moyen d’aider les familles. Ce qui n’est pas négligeable en ces temps de crise !

"La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe" !

             

                                                                Mille sabords !


CE SOIR, CHRISTOPHE BECHU EST A 19H

SUR FRANCE 3