RETRAITES : FRANCOIS FILLON A L’ASSEMBLEE
27 mai 2010
Le Premier ministre,
François Fillon, a répondu, mercredi 26 mai, à une question du député Jean-Marc
Ayrault (groupe SRC) lors des questions au Gouvernement à l'Assemblée
nationale.
L'intégralité de la
réponse du Premier ministre
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Ayrault,
Depuis à peu près un quart
de siècle dans tous les pays européens sans exception, il a été choisi de
répondre à l'allongement de la durée de la vie, par l'augmentation de la durée
d'activité. Dans tous les pays européens - ou presque tous les pays européens
-, cette décision a été le plus souvent prise dans le cadre d'un accord
consensuel entre la Gauche et la Droite, voire parfois entre les partenaires
sociaux et les gouvernements. Et quand, dans certains cas, cet accord
consensuel n'a pas pu être trouvé, aucune majorité n'a jamais remis en cause
les décisions qui avaient été prises sur la retraite par les précédents.
Le seul pays où la Gauche
refuse de regarder la réalité, c'est la France, et ce n'est pas nouveau. Vous
avez bien voulu rappeler la décision qui avait été prise en 1983 par le Parti
socialiste, de ramener à 60 ans l'âge légal de la retraite qui était à 65 ans depuis
les décisions du général de Gaulle et du Conseil national de la résistance.
Puis-je simplement citer sur ce sujet Michel Rocard, lorsqu'il disait :
"tous les ministres compétents en économie, Jacques Delors, moi, et
quelques-uns, nous étions catastrophés ! Nous savions très bien que cette
mesure n'était pas compatible avec l'évolution de la démographie
française". Et puis, par la suite, vous avez multiplié les conseils, les
critiques, les rapports, vous avez juré que vous abrogeriez toutes les décisions
qui ont été prises.
Mais quelle est la vérité ?
La vérité, c'est qu'en 1993, c'est le Gouvernement d'Edouard Balladur qui a
allongé à 40 annuités la durée de cotisations dans le régime général. Vous vous
étiez engagés à l'abroger ; de 1997 à 2002 vous n'avez pas trouvé le temps de
le faire. En 2003, lorsque le Gouvernement décide d'harmoniser la durée de
cotisations entre le public et le privé, et d'engager l'augmentation
progressive de la durée de cotisations, vous avez répété maintes fois ici dans
cet Hémicycle : "lorsque nous serons au pouvoir, nous abrogerons cette
décision".
Mais voilà que dans le
projet que vous nous avez présenté la semaine dernière, vous consacrez
l'allongement de la durée de cotisations, et naturellement vous ne parlez plus
de revenir sur l'harmonisation du secteur public et du secteur privé.
En 2007, lorsque cette
majorité vous propose de voter la réforme des régimes spéciaux, vous votez
contre. Mais je note que, dans aucune de vos propositions, vous ne voulez
aujourd'hui revenir sur la réforme des régimes spéciaux.
La vérité, mesdames et
messieurs les députés, c'est que le Parti socialiste s'est constamment trompé
sur cette question des retraites. Mais il n'est pas trop tard. Vous pouvez
encore participer activement, concrètement, à la consolidation des régimes de
retraites de nos concitoyens. Et en le faisant, je veux vous dire que vous ne
vous trahiriez pas Laurent Fabius, ministre de l'Economie, qui déclarait le 20
mars 2002 : "puisque l'espérance de vie augmente de trois mois, cela veut
dire que les actifs doivent financer chaque année des retraités qui vivront
trois mois de plus. Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas un ajustement ! Bien
sûr qu'il y aura un ajustement".
En faisant cela, vous
seriez fidèles à Dominique Strauss-Kahn, qui déclarait il y a quelques jours,
fort opportunément, que "lorsque l'on vivra jusqu'à 100 ans, il n'y a pas
de raisons de maintenir la retraite à 60 ans". Mais surtout, en faisant
cela, vous seriez fidèles à Martine Aubry, qui déclarait le 17 janvier dernier
: "on va aller, on doit aller à 61 ou à 62 ans".
Rigolons avec le côté visionnaire et girouette de notre Président de l'UMP (je ne l'appelle pas Président, il n'a pas ENCORE endossé la fonction) :
Dans un entretien à RTL le 27 mai 2008, un an après son élection, le président de la République avait confirmé cet engagement. Interrogé sur le recul de l'âge légal de départ, et notamment la volonté de la présidente du MEDEF Laurence Parisot de voir cet âge passer à 63,5 ans, Nicolas Sarkozy avait eu la réponse suivante: "Elle a le droit de dire ça. Je dis que je ne le ferai pas pour un certain nombre de raisons". "Et la première, c'est que je n'en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n'est pas un engagement que j'ai pris devant les Français, je n'ai donc pas de mandat pour faire cela".
Rédigé par : Lucien Martin | 27 mai 2010 à 17:29
Les lois précédentes allongeaient les durées de cotisation progressivement. Là, c'est le couperet, 2 ans de plus de travail et tout de suite pour tout le monde (non que les seuls salariés hors régimes spéciaux)quelque soient les annuités de cotisation, les enfants élevés.
Que dois-je faire de mon estimation de retraite envoyée sans aucune demande de ma part par la CRAM ?
Avec 168 trimestres cotisés à 60 ans, je devrai en ajouter encore 8 tandis que les régimes particuliers ne seraient même pas touchés. Est-il vrai qu'un député sur un seul mandat est assuré d'une retraite de 1600 € mensuels en + des ses autres pensions ? Si c'est le cas, c'est scandaleux.
Les hommes sont traités de la même façon qu'ils aient eu ou pas des enfants. Ce sont pourtant ces enfants qui, outre la joie, ont amené beaucoups de soucis, de fatigue et de frais et qui financeront les retraites futures.
Où est l'égalité ?
Comment seront traités les salariés partis en avance pour exposition à l'amiante ?
Qui financera ces 2 années supplémentaires ?
Cet allongement est prévu depuis un moment, le DG de mon entreprise, ancien membre du cabinet du ministre du travail a prévu dans son plan d'entreprise, vieux d'un an, je crois, les départs à 62 ans.
Rédigé par : arsouille | 28 mai 2010 à 10:29
"qu'elles que soient" au lieu de "quelque soient" et beaucoup sans "s" conviennent mieux.
Comme quoi, je suis trop vieux pour continuer à trimer !
Comment seront gérés tous les préretraités qui ont la chance d'appartenir à de gros groupes ?
Rédigé par : arsouille | 28 mai 2010 à 13:39
- Il est plus que grand temps de remettre la France à jour de ses réalités, même si elles sont douloureuses à entendre. Les socialistes de l'ère Mitterand ont pris deux grandes décisions qui plombent durablement notre économie. : la retraite à 60 ans et la semaine de 35 heures ! Chacun de nous avait bien compris qu'en travaillant beaucoup moins , on allait produire moins de richesse et que en contrepartie on aurait résorbé le chômage et absorbé tous nos déficits...
- Naturellement, c'est tout le contraire qui s'est vérifié et qui se vérifie encore.
- Et cependant je constate que nombre de professions sont restées en dehors du champ d'application de ces mesures. Certains métiers pénibles font encore leurs 70 heures la semaine, et doivent travailler actuellement jusqu'à 65 ans ( Parfois la nuit et les W-E ! ) Il ne faut donc pas généraliser ces décomptes mais en responsables intelligents les étudier cas par cas, avec la prise en compte des caractéristiques de chacun. La première constatation, c'est l'allongement de la durée de la vie en moyenne et il faut bien prendre cette notion en compte.
- De toutes façons si on ne fait rien où si on se trompe dans les décisions à venir ; ce sera la catastrophe pour tous et encore plus pour les plus modestes
Rédigé par : Jibe 124 | 29 mai 2010 à 19:56
Cher JIBE 124 :
- qui a savonné la planche de Giscard en 1981. Ce ne serait pas un certain Chirac par carrièrisme ?
- qu'en est-il des retraites des députés et sénateurs ?
- je ne suis pas jaloux des travailleurs dont vous parlez, certainement du milieu médical je pense. Je n'envie ni leurs contraintes ni leur hauts revenus. Certains arrivent à se faire une vie + douce en se regroupant et en acceptant un pouvoir d'achat + faible. Le manque de praticiens ne le favorise pas et celà va s'aggraver.
- je suis persuadé que la retraite par capitalisation que je me suis constituée en vivant modestement disparaitra avec les banques tuées par la spéculation.
- je coûterais moins cher à la socièté en retraite à 60 ans car je ne toucherai que 60 % de mon salaire actuel. Avec les 40 % disponibles et une petite partie des indemnités chômage d'un + jeune on pourrait financer mon remplaçant qui serait bien + efficace. Ce remplaçant pourrait outre payer plus de TVA, envisager d'acquerir un logement qui ne serait pas achété par un investisseur indemnisé à hauteur de 37 % de son achat (loi scellier et sans compter la TVA à 5.5 % et l'exonération de foncier pendant 15 ans en PLS) par l'état. C'est vrai, ça gènerait beaucoup de monde de raisonner de cette façon.
- les 35 h, j'étais pour avec perte partielle de salaire. Les entreprises ont eu des contraintes mais, pour certaines elles ont eu aussi + de souplesse dans l'organisation du travail et fait des gains de productivité. Je ne sais pas si c'est un concours d'inepties mais entre les 35 h sans perte de salaire et les heures supplémentaires sans charges ni impôts, je ne sais pas qui gagne. Tout ce que je vois c'est que je banque : retraite retardée et que mes enfants et petits enfants paieront le déficit imputable à tous les gouvernements de droite comme de gauche qui se sont succédés et se gargarisent de leur orgueil.
Cordialement et sans aucune animosité.
Rédigé par : arsouille | 30 mai 2010 à 00:12
La gauche a fait un certain nombre d'erreurs économiques dont nous devrons payer les conséquences (démotivation, pouvoir d'achat en berne, recul du rôle de la France dans le monde:
-rétablissement du 8 mai en jour férié
-passage de l'âge de la retraite à taux plein à 60 ans
-passage à 35h sans diminution de salaire.
Beaucoup de gens n'ont toujours pas compris la gravité de ces décisions. Tous les jours on rencontre des gens qui considèrent que laisser partir les seniors à la retraite plus tôt cela va diminuer le chômage des jeunes.
Ce qui est grave c'est que ces idées existent également chez des professeurs en faculté d'économie!
L'ignorance des lois économiques fondamentales conduit à des catastrophes.
Rédigé par : Houlbresque Jacques | 30 mai 2010 à 10:34
M. HOULBRESQUE,
Une mesure pourrait être adoptée. Permettre à une entreprise de laisser partir en retraite à taux plein à 60 ans un salarié qui bénéficie des 41, 42 ou 43 années de cotisations exigées pour le départ à 62 ans, sous réserve de l'embauche d'un chômeur en CDI. Dans mon cas, l'entreprise serait bénéficiaire en ayant un salarié peut-être moins expérimenté (et encore, des quadras et des quinquas sont en recherche d'emploi) mais plus alerte. Sa masse salariale baisserait de 36 % du fait des évolutions de carrière et des primes d'ancienneté. Selon les indemnités actuelles du chômeur le bilan global pour l'entreprise et la collectivité serait au moins équilibré sinon bénéficiaire malgré les 2 années de retraite complémentaires (62 - 60). Ce nouvel embauché pourrait acheter sa résidence principale et éviterait à l'état de payer 37 % de son achat à un investisseur privé, encore des économies !
Je vous fais grâce aussi des soucis de maladie avec arrêts que les séniors rencontrent plus que les plus jeunes.
Mon raisonnement est un peu primaire mais pas si crétin qu'il n'y parait pour un technocrate de l'ENA.
Enfin, l'UMP et ses ancêtres pourraient faire leur autocritique. C'est facile de tout mettre sur le dos de la gauche. Ce sont les ambitions personnelles et la politique des partis qui ont amené la gauche au pouvoir. Les dirigeants politiques se préoccupaient plus de leur avenir que celui de la France. Qui a descendu Caban Delmas ? Qui a fait perdre Giscard ? Qui a voulu tuer l'UDF et le centre ? Qui a voulu la pensée unique ?
Qui ne veut que de godillots le doigt sur la couture du pantalon ?
Qui ne s'est jamais soucié du déficit budgétaire ?
Il y a qq années, je regardais les sites des différents partis et seul le FN faisait état de cette catastrophe. Je n'ai aucune, mais vraiment aucune sympathie pour ce parti mais je dois avouer qu'il était le seul à tirer la sonnette d'alarme. Tous les autres n'avaient lu qu'une partie des théories de KEYNES. Que celle qui les intéressait.
Cordialement
Rédigé par : arsouille | 31 mai 2010 à 11:19
- Trop de députés .. 400 serait bien assez pour nous pondre des frénésies de lois et circulaires et nous représenter. Avec une obligation de parité Hommes/femmes
- Le sénat pourrait disparaitre sans que personne ne le pleure... sauf les sénateurs !
-Je n'ai rien contre le cumul de deux mandats, mais avec un seul rémunéré
- Je pense qu'il faudrait toiletter tous les avantages dont bénéficient telle ou telle catégorie de citoyens. Et tendre vers plus d'égalité
- Les recommandations de la cour des comptes devraient être mises en place après validation par le parlement. Sinon pourquoi s'enmerder ?
Et de plus : quand je pense que mes voisins me prennent pour un dangereux conservateur de droite i Non , c'est pire, ne vous marrez pas : je suis Gaulliste...
Rédigé par : Jibe 124 | 31 mai 2010 à 22:57