Comment ça "Au-dessus de nos moyens" ?
01 juin 2010
On n'arrête pas de nous répéter que les Français, les Italiens, les Portugais, les Espagnols... vivent au-dessus de leurs moyens. Mais comment les opinions peuvent-elles comprendre ce jugement ? Il y a en France, huit à dix millions de personnes dont le niveau de vie se situe au-dessous du seuil de pauvreté et elles n'ont sûrement pas l'impression de jeter l'argent par les fenêtres. Ce qui est en cause c'est l'affaiblissement économique de notre pays, et le déclin de l'Europe pour élargir le propos, avec le chômage, des retraites prématurées, une semaine de travail trop courte, qui ne permettent plus de verser aux plus démunis les aides financières qui les aident à survivre.
Les Grecs sont un bon exemple : avec une retraite à 53 ans dont ils ne se sont jamais demandé qui la payait, un travail au noir très répandu, une évasion fiscale érigée en sport national. Les riches n'ont certes pas montré l'exemple, mais ce ne sont pas eux qui travaillent sans se déclarer et ne paient ni taxes ni cotisations sociales... Les responsabilités sont bien partagées.
Vivre au-dessus de ses moyens, c'est terminer l'année avec un budget de l'Etat en déficit de 150 milliards d'euros. Si c'était exceptionnel, ce ne serait pas grave. Mais l'événement dure maintenant depuis trente ans et ne fait que croître et embellir. Et encore a-t-on un gouvernement qui tente d'enrayer depuis trois ans la spirale infernale malgré les effets incontournables de la crise. La dette supprime toute marge de manoeuvre et la pression internationale va maintenant nous imposer des efforts de rigueur au risque de sombrer complètement.
On a fait du budget de l'Etat le dernier recours et il est devenu le tonneau des Danaïdes. Les entreprises se déchargent des plus de 55 ans trop coûteux : hop, elles les envoient émarger aux régimes de retraites qui ne perçoivent plus les cotisations de personnes qui pourraient continuer à en payer et doivent leur verser des pensions. La demande sociale de santé est énorme, aggravée par le vieillissement et tout effort de compression des coûts est accueilli par des clameurs scandalisées. Les soignants qui ne connaissent que leur vocation méprisent les discussions d'argent et s'opposent à tout mouvement logique de rationalisation... Le gouvernement refuse de reconduire les mesures spéciales prises pour atténuer les effets de la crise et il se heurte aussitôt aux cris indignés de la gauche (dont l'inconséquence n'empêche pourtant pas à l'accuser ensuite de mauvaise gestion en creusant les déficits). Tous ces gens sont bien gentils et ont probablement raison, encore faut-il que l'intendance suive, et elle ne suit plus depuis bien longtemps.
Le
gouvernement n'a plus le choix. Celui d'aujourd'hui ou un autre. On
peut faire croire tout ce qu'on veut pour des raisons électorales,
la vérité c'est qu'on ne s'en sortira pas sans efforts,
probablement plus d'impôts, sûrement plus de travail,
vraisemblablement moins de dépenses sociales. La réduction des
déficits publics devient une donnée majeure du débat, en sachant
qu'aucun levier pour la résoudre n'est neutre. Une coordination européenne en la matière serait la bienvenue.
Daniel, peux-tu me répondre :
Au fait, est-il vrai oui on non que les parlementaires reçoivent une retraite de 1600 € par mois pour une seule mandature ? J'aimerais le savoir car c'est ce que j'entends çà et là ?
Est-ce le seul point de convergence de la droite et de la gauche sur le dos des contribuables que l'on invite à être raisonnables ?
Rédigé par : arsouille | 01 juin 2010 à 13:10
Rappelez-vous, il y a quelques mois, je vous narrais une réunion de la Commission des Finances où il était demandé (par les rapporteurs UMP) à Woerth d'augmenter la CSG tout de suite de 2 points pour éviter la catastrophe. Il n'avais pipé mot mais on ne l'a pas fait et la catastrophe est proche.
Rédigé par : Lucien Martin | 01 juin 2010 à 13:46
Désolé, il n'avaiT pipé mot...
Rédigé par : Lucien Martin | 01 juin 2010 à 14:41
- Et pourquoi pas : NAVET PIPE ET MOT ?
- Avec ce genre de transcription il est évident que la réponse ne coule pas de source... même la CSG !
- Faut bien rigoler encore un peu tant que la catastrophe reste seulement proche
- Cordialement...
Rédigé par : Jibe 124 | 01 juin 2010 à 15:46