HISTOIRE

OU VA L’ECONOMIE MONDIALE ?

Baisse de l'euro

Triste fin de mois de septembre. Les nuages s’accumulent sur la planète, qu’il s’agisse des guerres et du terrorisme ou de l’évolution de l’économie dont les signaux envoyés sont de plus en plus alarmants.

La réalité économique mondiale.

Sept ans après la faillite Lehman Brothers, le monde n'a pas retrouvé ses niveaux de croissance, loin s’en faut. L'inflation est toujours à zéro ou presque ce qui signifie une modification profonde de l’économie mondiale : dans tous les pays développés, y compris les États-Unis qui connaissent plutôt une belle croissance par rapport à nous, les forces déflationnistes ne reculent pas et commencent à faire exploser bulles après bulles, la bulle chinoise, la bulle des émergents et la bulle des biotechs. Elles se sont maintenues malgré la politique des banques centrales qui inondent le monde de milliers de milliards de dollars, d'euros, de yens et autres monnaies. Le stock de ces injections est tellement massif qu'aucune banque centrale ne sait comment commencer à l'éponger. A tel point que même la Fed américaine hésite toujours à remonter ses taux, alors qu’on sait bien qu’il faudra le faire d’ici la fin de l’année… sauf s’il y a un krach boursier. En attendant l’inflation ne repart pas et on reste loin des 2% qui restent l’objectif visé par toutes les banques centrales. La conséquence, c’est que des zones comme la Chine et les pays émergents s'enfoncent dans un ralentissement voire même une récession. L’exemple du Brésil est à cet égard significatif.

Cette déflation a pour conséquence une croissance anémique.

La Chine fait l’objet d’un consensus des économistes : le dégonflement de son économie contribue à provoquer un effondrement des cours des matières premières. Cependant, même en dehors de l'énergie et des matières premières, l'inflation reste proche de zéro. Le vieillissement de la population apporte une autre explication. Enfin, il est probable que la révolution technologique que nous vivons soit fortement déflationniste et on sait qu’elle va encore s'accélérer. Quoi que fassent la FED ou les autres banques centrales, la déflation n'est donc pas prête de faiblir. Résultat incontournable qui nous est donné par un rapport de l'Organisation Mondiale du Commerce : la croissance des échanges mondiaux s'effondre à un rythme inconnu. Et ce n’est pas joyeux comme pourraient le penser les adversaires de la « globalisation». Le contenu de ce rapport est tellement spectaculaire qu'on se demande si nous ne sommes pas en train d'assister en direct à la fin d'un cycle de la mondialisation. On observe 3% seulement de croissance annuelle depuis 2010 alors qu'on tournait à plus de 6% de 1983 à 2008. Et pour 2015, nous sommes sur un chiffre de 1% de croissance seulement. La prévision précédente était de 3,3% pour l'année. C’est dire si c’est une sacrée révision à la baisse. Même les États-Unis se referment aussi. Depuis le début d'année, leurs exportations ont chuté de près de 6%. Et si on ajoute à ça une Europe dont la reprise est anémique, on est face à un monde où chaque zone économique se replie sur elle-même.

Un krach à la clé ?

De nombreux experts annoncent pour ce mois d’octobre un krach majeur sur les indices boursiers et le début d’une nouvelle crise  financière globale pire que celle de 2008. Les oscillations des indices depuis quelques semaines qui jouent au yoyo en sont les signes précurseurs, comme les secousses telluriques qui annoncent un séisme. La nervosité des investisseurs se traduit toujours par une forte volatilité. Le CAC est pratiquement revenu à son niveau de fin 2014 effaçant une année de gains : plus de 20% de performance évaporée en quelques semaines. Les marchés américains qui avaient plutôt bien résisté récemment, ont eux aussi plié, mais  brutalement. Les marchés finissent toujours par s’aligner sur les fondamentaux de l’économie réelle. Le problème, c’est que ceux-ci sont mauvais partout sur la planète.

 

 


IL FAUT ARRETER LES EUPHORISANTS !

Marisol-touraine-ministre-de-la-sante


Notre Lémurien (femelle) des Affaires sociales nous a présenté un tableau idyllique, digne des « lendemains qui chantent », des comptes de la Sécurité sociale. Elle affirme avoir réduit les déficits de 40 % en trois ans et entend ramener à 10 milliards en 2016 le déficit de l’ensemble des régimes. Formidable ! Mais  on a un peu de mal à comprendre un optimisme que les analyses de la Cour des comptes ne partagent pas du tout. Si des mesures ont bien été prises pour réduire le déficit du régime des allocations familiales, passé de 1,6 milliard en 2014 à 1 milliard cette année (au prix d’une réduction des versements), l’assurance-maladie, par contre, a fait une rechute : son déficit a augmenté de près d’un milliard d’une année sur l’autre. S’il est vrai, qu’il y a une embellie pour le fonds social vieillesse, qui sera, nous dit-elle, en léger excédent en 2016, pour la première fois en quinze ans, en revanche elle ne tient pas compte du très fort déficit des caisses complémentaires de retraite, pour lequel aucune solution n’a été trouvée à ce jour alors qu’il faut plusieurs milliards d’euros pour les renflouer. Concernant les régimes de retraite, l’amélioration des comptes citée par Mme Touraine n’est que temporaire et est davantage le fruit de la réforme Woerth que de celle du sombre Ayrault. Pour renforcer durablement le régime vieillesse, il aurait été préférable d’adopter un départ à 63 ans au moins.

Une communication souriante pour une réalité qui l’est moins.

Elle n’est pas en reste. Notre bon gouvernement de gauche tient à nous faire savoir qu’il agit sur tous les fronts et qu’il continue à réduire la dépense publique tout en diminuant les impôts. Ce qui n’est pas vrai. Mais les informations diffusées tendent à nous le faire croire : elles font état par exemple d’une reprise de l’embauche pour les emplois par intérim, alors que le chiffre du chômage pour août publié fait état d’une augmentation de 20 000 chômeurs, complètement inattendue nous dira-t-on, en guise d’excuse, alors qu’on espérait qu’il pourrait être moins défavorable que d’habitude. Tous les éléments d’appréciation livrés par les pouvoirs publics sont assortis d’une communication radieuse, y compris la vente des fameux Mistral à l’Égypte qui permettrait à l’État de se sortir de ce guêpier sans qu’il lui en coûte un centime, ce qui reste à vérifier. On croit savoir en effet que l'Égypte a obtenu un crédit à 100% à taux zéro et ne paiera jamais. Et on vend à un pays vraiment démocrate alors qu'on s'apprêtait à le vendre à une quasi dictature... Il ne restera plus à l’Egypte qu’à les refiler à Poutine …

Un climat social et politique qui, loin de s’éclaircir, tend à s’obscurcir.

La perspective d’une économie supplémentaire de 3 milliards pour l’assurance maladie semble hors de portée. La ministre est déjà en conflit avec les professions de santé et elle ne pourra atteindre son objectif qu’au prix d’une crise sociale. Et puis il faut bien le dire, le gouvernement n’a pas fait, dans le champ immense des dépenses sociales, un effort comparable à celui qu’il réclame aux collectivités locales, dont les élus s’insurgent à juste titre contre la réduction des dotations. Comment ne pas se révolter quand on voit un état obèse refuser le moindre effort et qui décide de le faire supporter aux autres. Les maires, privés de ressources, accablés de transferts de charges, déjà engagés dans des coupes budgétaires qui affaiblissent les économies locales, ont raison de s’indigner de ce que la charge de la réduction de la dépense publique soit proportionnellement plus lourde pour eux que pour la sécurité sociale. Le gouvernement n'augmentera plus les impôts. C’est promis ! Mais en réduisant drastiquement les allocations aux collectivités locales, il provoque une hausse massive des impôts locaux. Taxes foncières et taxes d'habitation explosent.

Et Macron « trade » à perte !

L'affaire Volkswagen a des répercussions pour l'État français et plus particulièrement pour les contribuables. Elle nous coûte déjà plus d'un milliard d'euros, car l'action Renault, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 20%, a perdu près de 25%. En effet,  notre ministre de l'Économie a fait un coup de trading en avril : à la veille de l'Assemblée Générale de Renault il avait acheté près de 5% d'actions Renault pour pouvoir peser sur les votes (l'idée était de s'assurer que la loi Florange ne serait pas bloquée), une technique utilisée par des fonds spéculatifs. Avec la chute de l’été et l’affaire Volkswagen, on voit le résultat : il a fait un coup de trading avec notre argent et a perdu plus d'un milliard d'euros. Macron a peut-être été un bon banquier d'affaires, il est un bon ministre de l'Économie pour l'industrie des autocars, par contre c'est un très très mauvais trader. Mais « ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie ! »

On trouve donc, dans l’exposé de Mme Touraine, puisqu’il faut bien la nommer, quelques vérités (très relatives) dans les chiffres qu’elle égrène, mais le contexte général des économies que le gouvernement impose, crée, par son caractère injuste et inéquitable, un climat social et politique lourd qu’il ne parvient pas à dissiper. Et les facéties de son grand argentier lui sont étrangères.

 


LA GRECE : ET MAINTENANT ?

Sirtaki

 

A voir la réaction des marchés au lendemain de la victoire de Tsipras, on a envie de dire, la Grèce, tout le monde s’en fout !

Il est vrai que les élections n’offraient aucun suspense : qui aurait pu avoir le moindre doute quant à la politique économique qui serait conduite par les gagnants : droite ou gauche, ils étaient condamnés à mettre en oeuvre l’accord conclu avec la zone euro. Alexis Tsipras l’a emporté assez largement, avec près de 36 % des voix contre 28,05 seulement à ses opposants de droite, Nouvelle Démocratie, malgré ce qu’indiquaient les sondages qui en Grèce se trompent toujours. Une belle manœuvre qui montre qu’il s’y entend pour garder le pouvoir. La Grèce est le berceau de la démocratie dit-on dans tous nos beaux livres d’histoire. On oublie de compléter en indiquant que c’est aussi celui des démagogues depuis l’Antiquité.

Quels enseignements faut-il tirer néanmoins de ce résultat tout de même paradoxal ?

 Les Grecs avaient de bonnes raisons d’en vouloir à celui qui vient de l’emporter. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas tenu parole ce qui conduit Marine Le Pen , qui l’avait soutenu à affirmer qu’il a trahi ses électeurs en se soumettant au diktat de la zone euro. Elle n’a pas tort. Et ça explique la forte abstention à 44%. Mais où elle se trompe, c’est qu’en réélisant Tsipras, et en préférant Syriza aux autres partis, les Grecs ont montré leur attachement à l’Europe et à l’euro, avec la conviction qu’il n’y avait pas de solution sérieuse dans un retour à leur monnaie nationale. Tout au plus, on concédera qu’ils ne l’ont pas fait sans arrière-pensée : ils auraient souhaité obtenir le plan d’aide de quelque 80 milliards sans avoir à lancer le plan d’austérité qui reste à appliquer. Tout le monde sait bien que l’austérité trop « austère » conduirait à une catastrophe, tout autant que la pente des promesses de Syriza, première version. D’ailleurs, s’il est réélu, il reste néanmoins comptable d’avoir annihilé le peu de résultats acquis sur les efforts de ses prédécesseurs, et d’avoir mis son pays dans une situation encore plus dramatique, qui rend le relèvement plus délicat.

Et d’abord, ne plus emprunter.

Les Grecs ne sont pas sortis de l’auberge dès lors que l’endettement de leur pays s’accroît au point que personne, parmi les créanciers, ne croit vraiment que la Grèce pourra rembourser tout ce qu’elle doit. Tout au plus peut-on caresser l’espoir que M. Tsipras, grâce à la confiance qu’il vient d’obtenir, saura rapidement mettre son pays sur les rails qui conduisent à l’équilibre des comptes. Car, le vrai problème, ce n’est pas de rembourser, c’est de ne plus emprunter. D’ailleurs, il est à peu près certain que le plan infligé à la Grèce produira des accès de fièvre et des désordres. Et donc il sera difficile de la maintenir durablement dans un régime sévère. C’est pourquoi il faut bien mesurer ce qui s’est passé : voilà un peuple ulcéré par les sacrifices qui sont exigés de lui, qui vote quand même pour la zone euro. Il maintient au pouvoir un homme qui a adopté la politique qu’il avait dénoncée en janvier dernier avec une telle virulence qu’il a été élu sur le principe d’une rupture, celle-là même qu’il n’a pas voulu consommer. Il n’est pas interdit de penser qu’un certain nombre d’électeurs ont cru que M. Tsipras, qui sait prendre des virages à 180°, va changer une fois de plus de position et tenter de revenir au bon vieux laxisme qui a permis aux Grecs de vivre à crédit pendant tant d’années. Ce serait un pari hasardeux, car le moindre manquement à ses engagements priverait aussitôt la Grèce de tout financement européen.

L’Europe reste la solution.

Le résultat des élections en Grèce est donc principalement européen. Il administre la preuve que l’abandon de l’euro n’est pas une issue crédible ; il indique aux autres pays européens qu’il y a davantage de réalisme dans la monnaie unique et dans la rigueur financière que dans les plans irresponsables que proposent l’extrême droite et l’extrême gauche en France. La victoire de Syriza expurgé de ses jusqu’au boutistes, c’est la défaite de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen tout à la fois. Tous ceux qui prônent la dislocation de l’Europe et le repli national comme remèdes magiques sont disqualifiés. C’est une bonne leçon à rappeler, à quelques semaines des élections régionales, de montrer à l’électorat français que même un Tsipras n’a pas voulu aller jusqu’au bout de la logique qu’il préconisait, avec tous les risques inhérents, et que les Grecs n’ont pas cru qu’il y avait un avenir heureux dans le retour à la Drachme, que l’illusion et l’outrance sont possibles dans l’opposition, jamais quand on gouverne.

 


LES DIVERSIONS

Cédric-un-look-denfer-

Les Turlupins qui nous gouvernent ne manquent pas d’imagination pour détourner l’attention du grand public. Ce sont même des as de la diversion pour nous faire regarder le doigt, pour qu’on ne voie pas la direction qui est prise. Bref, de l’accessoire pour masquer l’essentiel !

La dictée de Belkacem.

Ah, notre Khmer rose n’en est pas à un « oukase » près. Elle a décidé toute seule en concertation avec elle-même, que désormais il faudrait faire une dictée par jour à l’école primaire. Qui peut le plus peut le moins. Mais une Ministre qui s’immisce à ce pont dans la pédagogie quotidienne, c’est du jamais vu. Trop « réac » pour être honnête. Faudrait-il faire oublier la mauvaise séquence de la réforme du collège et du jargon qui l’accompagnait ? Plus prosaïquement, ne serait-ce pas plutôt un moyen de faire oublier ce constat fait par deux chercheuses qui ont démontré que la meilleure méthode pour apprendre à lire, c’est la … syllabique ! Horreur ! Elles sont pourtant peu suspectes de collusion réactionnaire. Cependant, difficile pour l’intelligentsia de la rue de Grenelle d’admettre que ce qu’elle raconte depuis trente ans est faux. On va donc continuer avec des méthodes douteuses mi-figue, mi-raisin. Comme nous refusons de regarder le doigt, on n’est pas si sot, la direction, nous la connaissons : c’est le naufrage du système éducatif. Le système d’évaluation qui se met en place en est un moyen supplémentaire. L’édifice s’effondre, accélérons !

Les fonctionnaires de Macron.

Ah, notre grand argentier qui préside au destin économique de la République n’en est pas à une provocation près. Après la « séquence 35 heures » devant le Medef, voici la dernière nouveauté : « le statut des fonctionnaires » qui doit être remis en cause. De quoi faire hurler les syndicats et la gauche de la gauche. Tout Paris en parle. Demande-t-on sa démission ? Juste une petite admonestation. Ces disruptions ne sont pas innocentes. Elles peuvent viser à déstabiliser les frondeurs avec des idées qui entrent de plus en plus dans les têtes comme des évidences. Elles peuvent aussi servir au chef de l’Etat à prouver sa bonne foi d’homme de gauche, défenseur des principes. Il est curieux que chaque fois que Macron dérape, il donne l’occasion de rappeler ce à quoi on ne touchera pas ! N’est-ce pas bien joué ?

Et pendant ce temps-là pépère se rend au festival du « piano à bretelles » dans son fief corrézien, le festival de l’accordéon à Tulle. Il en profite aussi pour décorer à tour de bras. Ce sera son troisième déplacement en province en une semaine. Les affaires  du monde attendront. Campagne électorale oblige.

Les enfants du bon dieu ne sont pas des canards sauvages.

Prêt à toutes les récupérations, il s’est aussi rendu en Haute Saône, pour annoncer, en grandes pompes (il a fallu 2 Falcon pour transporter le gratin), 21 mesures pour la ruralité. Ah, ça change du discours « tout agglo » du PS. On semble découvrir les ravages causés par cette politique outrancière de métropolisation socialiste du territoire. Mais ce n’est que pour amuser la galerie : un catalogue à la Prévert bricolé en toute hâte pour faire croire qu’on s’intéresse au sort des ruraux qui ont de bonnes raisons de se sentir abandonnés. Une prison ici, des bornes de recharge électrique, des stations-service, l’accès au haut-débit accéléré (si j’ose dire), sans parler de quelques portes ouvertes allégrement enfoncées et du chéquier pour distribuer 1 milliard 300 millions qu’on n’a pas, et aussi des promesses gratuites assorties du mot « juste » … bla, bla, bla !

Peu importe que, pendant ce temps-là les immigrants clandestins devenus des « réfugiés » par la grâce des « éléments de langages » imposés par le « château », affluent à nos portes, permettant à des djihadistes de s’infiltrer.

Peu importe que les prévisions de croissance de l’OCDE pour 2016 soient moins optimistes que notre Sapin-les-bas roses, et que l’agence Moody’s ait une nouvelle fois dégradé la dette de la France.

Peu importe que la Cour des Comptes ait publié un rapport dramatique sur les comptes de la Sécurité Sociale. Un gouffre abyssal avec aucune perspective d'équilibre avant 2021  et qui s’explique, encore et toujours par... l'absence de réformes. Insupportable !

Peu importe que France Télévision annonce un déficit de 50 millions d'euros pour 2016 et que malgré ça, elle s'entête à lancer sa chaîne d'info. Comme dit l’hôte de l’Elysée, ça ne coûte rien puisque c'est l'État qui paie. Enfin, pas tout-à-fait. Nous aussi avec la redevance qui va augmenter, et les opérateurs internet déjà lourdement mis à contribution, ce qui va obérer un peu plus leur capacité d’investissement dans les technologies qui leur permettent de se développer.

Il ne faudrait pas croire que les Français sont dupes !

 


L’IMPÔT NE RESOUT RIEN !

Contribuable détroussé

On a beaucoup dit sur le choc fiscal de 2012, avec une hausse de 70 milliards d’euros des prélèvements concentrée sur les créateurs de richesse et les entreprises. Il avait pour but de rétablir l’équilibre dans les comptes publics en même temps que la « justice » fiscale. On n’a rien vu de tout ça. Il a débouché sur une sorte de « Jacquerie » à partir de 2013, marquée par différents mouvements de « pigeons » et autres « bonnets rouges », et surtout par une chute des recettes, un exil des fortunes et des talents, et aussi des centres de décisions, si nocifs pour l’économie nationale. Il a entraîné par contrecoup une sorte de remords présidentiel qui, depuis l’année dernière, se traduit par des baisses d’impôts homéopathiques en regard de ce qui a été prélevé, qui visent à l’exonération de l’impôt sur le revenu pour plus de 40% des ménages et reportant du même coup toute la charge sur les autres. On en a récolté tous les inconvénients : aucune baisse des prélèvements, mais baisse de la compétitivité, de l’investissement, et hausse du chômage. A cause de cela, la France a raté le train de la reprise mondiale.

Un choix calamiteux.

Le choix de tout fonder sur la fiscalité pour tenter le redressement du pays s’est révélé être un choix calamiteux. De tous les pays de l’OCDE, la France a été la seule à pratiquer une telle politique. C’est l’organisation elle-même qui le dit explicitement dans un rapport. Si on classe les 11 principales économies de l'OCDE en fonction de leur effort de réduction du déficit budgétaire depuis le début de la crise (2008), la France n'est que 8ème (ridiculisée face aux efforts consentis par la Grèce, le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne). C’est le seul pays à avoir fait peser tout son effort de réduction du déficit budgétaire sur la hausse des impôts, au lieu de l’axer sur la baisse de la dépense publique. Autrement dit : pour l'État zéro rigueur, pour le bon contribuable la totalité des sacrifices.

Aucune leçon n’est tirée de cet échec.

Les baisses d’impôts annoncées pour le budget 2016 ne change rien au fond. C’est de la poudre aux yeux démagogique. Le véritable redressement passerait par une réduction forte des dépenses pour diminuer réellement les impôts sur ceux qui produisent la richesse. Rien ne sert de regretter d’avoir renoncé à la TVA sociale, peut-être parce que dans son délire fiscal notre « Grand Inquisiteur » de l’Elysée s’est aperçu de ce que cela aurait pu rapporter. Son mea culpa ne porte en aucune façon sur le choc fiscal qui a paralysé tous les secteurs de l’économie. Pire même, il ne tient jamais parole, détruisant chaque jour méthodiquement ce qu’il avait construit la veille. Ceux qui ont cru à un virage libéral ( ?) avec le « pacte de responsabilité » n’ont rien compris. La preuve en est avec le report de trois mois de la baisse des cotisations pour les entreprises. Anodin ? C’est en fait peu glorieux : il s’agit d’un bricolage pour trouver 1 milliards d’euros afin de boucler le budget 2016, au mépris d’un engagement réitéré quelques jours plus tôt sur la pérennité du dit pacte, reposant selon la parole présidentielle sur la confiance !!! Et la cause est tout bonnement la baisse de l’impôt sur le revenu promise à 3 millions de Français supplémentaires que l’on finance en reniant une décision. Tant  que l’économie sera réduite à une fonction de redistribution sans tenir compte de la production, la France continuera de s’enfoncer.

Pire, on cherche vainement la stratégie économique.

On ne peut que le constater chaque jour : il n’y a pas, à la tête de l’Etat de stratégie économique. Nos dirigeants improvisent tous les jours et ne savent pas où ils veulent conduire le pays, tout à la recherche qu’ils sont de la martingale qui leur permettrait de conjurer le mauvais sort qui les attend en 2017. Alors ils multiplient les changements de pied, un coup de barre à gauche pour calmer les frondeurs, un autre pour redresser et tenter de séduire les investisseurs, avec pour résultat la confiance qui s’érode un peu plus, la visibilité nécessaire aux chefs d’entreprises qui s’estompe dans l’enfumage, et la progression continue du Front National. Ils savent probablement qu’il faut baisser les charges et réduire la pression fiscale pour redonner de l’air à l’économie et des chances à l’emploi. Mais le sectarisme de la majorité sur laquelle ils s’appuient –Macron en sait quelque chose- les oblige à godiller : tout ce qui est donné peut être repris, tout ce qui est promis peut passer inopinément à la trappe. Comment faire confiance ?

Un socialisme perverti par la fiscalité égalitariste.

Il y a cependant un fil conducteur : c’est « l’homo fiscalis » que le chef de l’Etat voudrait façonner à travers la vision d’inspecteur des impôts qu’il est et dont il n’arrive pas à se départir. Mais l’impôt ne favorisera en rien l’émergence d’un homme « nouveau » dont les comportements seraient anoblis par ce moyen pour le conduire à la perfection sociale, dans une société nivelée. Tout au plus ce matraquage, loin de les abrutir, réussit à développer la ruse et l’astuce chez nos concitoyens qui développent des stratégies d’évitement pour échapper à la tyrannie fiscale. Cette vision égalitariste clive la société plus qu’elle ne la rassemble et peut conduire à la révolte… Au moins dans les urnes !

 


CHRONIQUE DE LA FRANCE QUI VA MIEUX (QU’IL DIT !)

Sapin

Sapin-les-bas-roses, qui a la haute main sur nos finances,  ferait bien de changer ses lunettes de la même couleur que ses bas. Vous n’allez pas me dire qu’il n’avait pas vu venir ce qui suit. Son optimisme de façade, il y a longtemps qu’il amuse la galerie. Effectivement, il vaut mieux rire. C’est peut-être un humoriste adepte de l’humour noir, après-tout.

L'avenir de la France n'est pas rose du tout.

La production manufacturière a baissé de 1% en juillet. Après une baisse de 0.6% en juin. L'industrie française n'est pas encore sortie de la crise, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors que nos voisins Allemands et Britanniques ont retrouvé ou dépassé leurs niveaux de 2008, notre production industrielle continue à patiner. Les chiffres sont affligeants : 500 000 emplois disparus, plus de 15% de baisse en 7 ans. Et peu de signes de rebond réel. Et si on prolonge la tendance de la production de ces deux derniers mois on va vers une chute brutale. Car il est peu probable qu'il ne s'agisse que d'un accident. Il parait flagrant que les usines françaises ne profitent pas  assez de l'appétit des consommateurs hexagonaux pourtant dopé par la chute du prix des carburants. Notre industrie souffre bien d’un problème d'offre plus que de demande.

Perte de substance.

En fait, La première cause de la faiblesse de notre industrie c’est très probablement une perte de substance irrémédiable qui peut rendre le relèvement très compliqué. Le phénomène est assez ancien. Si la production avait continué de progresser jusqu'en 2008, elle perdait néanmoins des parts de marché parce que son offre était déjà trop chère et pas d'assez bonne qualité. La crise financière de 2008 a fait disparaitre des centaines d'usines qui ne renaîtront pas de leurs cendres. Il faudrait évidemment accélérer la mutation vers les nouvelles industries et les nouveaux services. Il paraît qu'on est les plus forts du monde dans les maths, la médecine, les multinationales, les start-ups, l'aéronautique, la mode, la recherche et la gastronomie, selon le magazine « Challenge ».  Alors qu’est-ce que le gouvernement attend pour agir ?

Matraquage fiscal et amoncellement de règles.

Parce que la deuxième cause de cette perte de substance provient du matraquage fiscal et réglementaire abondamment prodigué par les pouvoirs publics, matraquage qui fait souffrir l’économie, à commencer par l’agriculture, mais le secteur industriel plus que les autres secteurs. Si la décélération fiscale est engagée, on n’est pas encore revenu à la moyenne européenne, loin de là. Et il n’en est pas de même de l'amoncellement de règles parfois contradictoires qui continue de poser problème. La première tâche du gouvernement devrait être en effet d’aider ou d’accompagner les efforts des industriels pour se mettre au niveau de modernité des entreprises européennes, pour le moins, et de faciliter la croissance de toutes ces « start-up » branchées sur les nouvelles technologies. Mais, là aussi, il a du mal à passer aux actes.

En attendant, en guise de baisse d’impôts, c’est une taxe supplémentaire sur les serveurs internet qu’on va devoir subir pour alimenter le tonneau des danaïdes de l’audiovisuel public.

Pour agir dans le bon sens, il faudrait qu’en haut lieu on arrête de penser que la fiscalité est la mère de toutes les politiques !


FRONDEUR

Depute-frondeur-PS


Le mot est à la mode depuis qu’une poignée de députés socialistes renâclent à soutenir la politique voulue par le chef de l’Etat, pourtant issu de leur parti. Mais ce n’est pas une nouveauté dans notre beau pays de France, où les habitants dignes descendants des Gaulois, aiment à se « coltiner ». La politique n’échappe pas à la règle, vous l’aurez remarqué.

« Frondeur » !

En 1650, « un vent de fronde a soufflé ce matin ; je crois qu’il gronde contre Mazarin » rapporte un libelle qui circulait à Paris. Ah ! Mazarin, ce cardinal-ministre d’Anne d’Autriche dirigeait la France pendant la minorité de Louis XIV. Le royaume connaissait des difficultés financières qui obligèrent le gouvernement à prendre des mesures sur le plan fiscal pour tenter de faire face. Il s’en suivit une période de troubles politiques de 1648 à 1653 qui ébranlèrent le trône, car derrière la révolte fiscale, se cachait les ambitions politiques du parlement qui pensait profiter de l’agitation pour augmenter ses pouvoirs.

Mais d’où vient le mot ?

C’est un conseiller au Parlement qui demanda à ses confrères d’imiter les « frondeurs », ces gamins de Paris qui s’attaquaient à coups de lance-pierres et prenaient la fuite devant les « gens d’armes » pour y revenir peu après, le champ devenu libre… 

Faire souffler un vent de fronde, c’est donc pousser à la contestation, à la critique, voire à la révolte pour s’opposer à des projets ou à des lois.

Les socialistes n’ont rien inventé.

Sans faire de parallélisme avec le règne de Mazarin, il est amusant de constater que la Fronde prenait sa source dans le mécontentement fiscal. Il y aurait donc en France, aujourd’hui, deux types de frondes. Celle qui sévit à l’intérieur de la gauche et celle qui sourd de l’oppression fiscale que le pouvoir tente d’enrayer en faisant croire à des baisses d’impôts. Impossible à croire quand le rendement de l’IR augmente de 18 milliards d’euros.

 


LE MENSONGE DES REFORMES

 

Hollande bouffon

 

Loi Macron, réforme du code du travail, Cop21 … le pouvoir nous bourre le mou en permanence.

Vous savez ce qu’il faut penser des diminutions d’impôts programmées pour 2016, alors que la Cour des Comptes s’époumone en vain à conseiller à l’Etat de diminuer ses dépenses au moment où l’exécutif confirme l’embauche d’environ 30 000 enseignants supplémentaires d’ici 2017.  Embrouille et camouflage restent plus que jamais la marque du gouvernement socialiste.

Une loi inapplicable !

C’est la loi Macron en ce qui concerne les grands magasins. Libérale dans son principe, elle permet l’ouverture tous les dimanches dans les zones touristiques. C’est donc le cas des Galeries Lafayette et du Printemps Hausmann. Elle devait créer de l’emploi, relancer la croissance et doper l’attractivité de Paris auprès des touristes.les décrets d’application ne sont pas publiés qu’on sait déjà que le miracle n’aura pas lieu. Tout simplement parce qu’une clause prévoit l’accord des syndicats, et non des salariés, pour la mise en œuvre. Or, on sait bien que la CGT, la CFDT et FO sont contre, sans parler d’Anne Hidalgo, la desperados de la gauche dogmatique, grande prêtresse de la capitale. Comme la loi n’autorise pas les referendums internes… Vous m’avez compris. L’autre paradoxe, c’est que la même loi met des milliers d’autocars sur les routes y compris affrétés par la SNCF avec « Ouibus »  sur des parcours qui viennent en concurrence avec le train, au point que le président de la Région des Pays de la Loire qui a investi massivement dans les TER fait la gueule et est monté au créneau pour protester. On le comprend. Mais y-a-t-il quelque chose à comprendre ?

La vraie fausse réforme.

C’est celle dont tous les médias parlent en ce moment. Rendez-vous compte, on va s’attaquer au code du travail ! Forcément, quand c’est la gauche qui s’y met, il y a un loup (comme dirait Martine). Dans sa conférence de presse, le "magicien des annonces" a défini les contours : on ne touche pas aux 35 heures, on ne touche pas au smic, on ne touche pas au contrat de travail. On va réformer quoi alors, si on ne touche à aucun des freins qui bloquent l’embauche ? On va faire des accords avec les syndicats pour déroger à la règle générale, en matière de temps et de conditions de travail, mais c’est déjà possible, en matière de salaires, mais c’est déjà le cas, ou de responsabilité sociale des entreprises. Si les syndicats étaient réformistes, la loi qui s’annonce permettrait effectivement quelques avancées. L’os, c’est qu’on sait bien que la CFDT, si elle est seule, ne prendra pas le risque de les soutenir. FO et la CGT, soutenus par l’aile gauche vent debout contre tout « détricotage » du droit du travail, ne risquent pas de faire un pas dans cette direction. Il n’y a donc rien à en attendre !

Conclusion : regardez comme je réforme, mais n’ayez crainte, rien ne va bouger ! 

 


LES MEDIAS NE DISENT PAS TOUT ...

... Et même nous mentent par omission, déformation ou interprétation. Mais heureusement, il reste encore les charmes du « direct », quand il n’est pas trop trafiqué et internet où il reste possible, en prenant des précautions de trouver la vraie info.

Deux exemples de l’actualité.

La Baule 2015 

 

 

 

 

 

 

LE SANS FAUTE DE LA BAULE.

Beaucoup d’entre vous, qui n’y étaient pas auront retenu que la fameuse photo Fillon, Juppé, Sarkozy entourant Bruno Retailleau n’aura été que la manifestation d’une unité de « façade ». La palme de la mauvaise foi aurait d’ailleurs pu être attribuée à France 3. Et pourtant, la réalité a été toute autre. C’est vrai, Nicolas Sarkozy, qui revenait de soutenir un candidat UDI en Franche Comté avait trois quart d’heures de retard ce qui a réduit le temps du « croisement » avec François Fillon et Alain Juppé qui avaient un train à prendre. Aucune mauvaise volonté de part et d’autre dans ce concours de circonstances fortuit. La preuve en est les discours qui ont été tenus par les trois : des discours d’hommes d’état responsables. Les trois ont appelé à l’unité, les trois ont appelé à la mobilisation pour les régionales, aucun n’a fait la moindre allusion désobligeante envers l’un ou l’autre. L’assistance, nombreuse, plus de 1500 personnes, n’attendait pas autre chose. Applaudissements chaleureux, aucun sifflet envers qui que ce soit… Au point que l’un des participants, Paul Jeanneteau, pour ne pas le nommer, me disait, après avoir lu la presse du lendemain ou écouté les comptes rendus télévisés : « C’est à croire que ces journalistes n’étaient pas à la même manifestation que moi ! ». Et puis, cerise sur le gâteau, celui qu’ils étaient venus soutenir, Bruno Retailleau a fait une intervention remarquée d’intelligence, de lucidité et de conviction. Une journée formidable pour la motivation et la mobilisation. Un objectif atteint au-delà des espérances par la fédération de Loire Atlantique des Républicains… N’en déplaise aux médias qui auraient tant souhaité ce petit couac qui pouvait faire oublier l’image désastreuse laissée par le PS après La Rochelle.

Sapin

 

 

 

 

LES MIRAGES DE SAPIN LES BAS ROSES.

Depuis ce matin, on nous rebat les oreilles avec les baisses d’impôts prévues par le budget 2016. C’est nous dit notre « argentier d’arrière-boutique » parce que « la France va mieux, et même de mieux en mieux ». Une « sapinade » de plus. La croissance qu’il dit voir n’est qu’un mirage. La réalité est bien différente : la Corée du Sud vient de nous ravir la place de 5ème exportateur mondial, le déficit  de notre commerce extérieur s’est creusé de 500 millions d’euros au mois d’août et l’Espagne a produit moitié plus de voitures que la France au 1er semestre… pour ne prendre que ces exemples. En fait, la relative dépréciation de l’euro et la baisse du pétrole ne nous ont procuré aucun avantage compétitif puisque nos principaux concurrents sont européens et ont bénéficié des mêmes conditions. Là encore, les avantages monétaires ne sont que des mirages. Mais c’est vrai, on leur doit le peu de croissance que nous avons actuellement, et non à l’action du gouvernement. Les entreprises n’ont en rien amélioré leurs positions vis-à-vis de leurs principaux concurrents. Quant aux impôts, le Ministre des Finances refuse de voir l’effet de concentration sur les classes moyennes et supérieures (25% des ménages paient 90% de l’impôt) que les suppressions de tranches provoquent : « nous sommes revenus à la situation de 2010 » soutient-il. Encore un mirage. Il oublie de dire que c’est avec 20 milliards de prélèvement en plus ! En même temps c’est tellement facile de baisser les impôts de ceux qui n’en paient pas, avec des économies non documentées… donc fictives.


DIAFOIRUS A L'OEUVRE

Hollande grimace 


Dia-foirus : c’est-à-dire « dix fois foireux » selon Molière pour dire ce qu’il pensait des médecins qui le soignaient.

 

Le projet de budget 2016 fait l’objet de toutes les attentions de nos Garcimores gouvernementaux. Et comme l’économie de notre pays est bien malade, ils se penchent sur son cas pour tenter de lui asséner une thérapie salvatrice. Mais comme ce sont des incapables enfermés dans leurs vieux dogmes, la potion qu’ils concoctent va l’achever.

Dans leur chaudron, ils mettent une pincée de ristourne d’impôts préélectorale, une autre de hausse de seuil, une troisième de relèvement de taux … selon une recette mystérieuse pour le commun des mortels. C’est Diafoirus lui-même qui touille en marmonnant une litanie inintelligible faite d’un embrouillamini de mots parmi lesquels on discerne « redistribution » ou « justice sociale » en formules incantatoires. Une pluie de feuilles d’impôts est ajoutée à la mixture au moment où il prononce, cuillère tendue au-dessus de la marmite, « croissance, croissance, croissance », trois fois pour être certain qu’une fois administrée, la recette guérisse la patiente, c’est-à-dire la France ! L’effet surtout, qu’il en attend, avec cette potion à 2 milliards d’euros, c’est proprement de la magie : sa réélection en 2017, alors que 78% des Français le vouent aux gémonies, selon un sondage.

Sauf que Diafoirus est comme le diable, il joue avec le feu, à force de démagogie. Sa politique continue de réduire le socle des imposables, au risque de le rendre explosif. En effet, il concentre sur un nombre toujours plus réduit de foyers l’impôt sur le revenu qui de progressif va devenir forcément exponentiel. Le peu que les uns ne paient plus va venir inévitablement s’ajouter au « déjà trop » que les autres paient. Au lieu d’élargir l’assiette fiscale à tous, ce qui serait la vraie justice, on la concentre au point de la rendre insupportable sur ceux qu’on appelle les riches et qui sont loin de l’être en réalité. Par contre, ce sont bien les forces vives de la nation. Une potion qui empoisonne lentement ce corps social qui du coup n’a plus envie de contribuer, se décourage dans le travail, ne se risque plus à créer des entreprises, ou à investir dans le financement de projets. Surtout si le résultat consiste à être ponctionné pour tous les autres … qui touchent !

Mais on n’est pas au bout de nos peines. Les grognons frondeurs ont obtenu que soit lancé le chantier du prélèvement à la source, avec en arrière-pensée, la fusion de l’IR (impôt sur le revenu) avec la CSG, un cocktail mortel pour les classes moyennes. La cerise sur le gâteau de ces Diafoirus qui se réuniront au chevet de la France en faillite pour disserter sur ce qui n’a pas marché…

Comme le dit si bien Bartolone : «  Je préfère perdre les élections plutôt que ne rien faire ». Cela tombe bien, nous aussi on préfère qu’il perde les élections. Mais il serait aussi préférable qu’il ne fasse rien en attendant.

 

 


MA CONTRIBUTION A LA RENTREE SCOLAIRE

Collège

En ce jour anniversaire de la naissance de la 3ème République le 4 septembre 1870 (mais il faudra attendre jusqu’au 30 janvier 1875 pour qu’elle soit adoptée à une voix de majorité), il n’est pas inutile de rappeler que c’est à elle que l’on doit l’école gratuite, laïque et obligatoire.  Cette école était fondée sur la volonté d’une « construction démocratique des élites », l’accès au savoir pour tous, l’autorité des maitres et le culte de l’effort : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse et le repolissez… ». Toute une époque me direz-vous, certes, mais avec l’héritage napoléonien des lycées et des grandes écoles, elle a permis à la France de devenir un empire planétaire et de briller de mille feux par ses scientifiques et écrivains de renom.

On doit ce succès en grande partie à « l’école », à ses « hussards noirs », à leur conscience professionnelle souvent vécue comme un sacerdoce. Le mot « mérite » avait encore un sens et ils célébraient le culte du dépassement de soi. Ils officiaient devant des classes pléthoriques, ce qui ne les empêchait pas de faire apprendre à lire, écrire et compter. Nostalgie ? Oui, peut-être, parce que de cette école j’en ai été le produit et quelque part le successeur au cours de ma carrière. Mon texte « totem », que je faisais apprendre aux élèves de 3ème était de Victor Hugo : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, ce sont ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime …  ». La couleur était annoncée : ainsi commençait l’année du Brevet !

Bruno Retailleau, vient de rappeler, à l’occasion de la rentrée que l’école avait besoin d’équité (notamment entre les élèves du public et ceux du privé), d’exigence et d’excellence. Trois mots que l’on peut décliner à merveille dans le contexte actuel de permissivité, d’égalitarisme niveleur et d’hédonisme pédagogique. J’en ajouterai pour ma part trois autres : autorité, effort, connaissance.

Autorité.

Il n’y a pas de transmission du savoir sans respect pour celui qui le transmet. L’autorité du professeur n’est pas négociable. C’est lui qui détient le savoir et face aux autres sources, c’est lui qui doit arbitrer sans être contesté. Sa formation est évidemment essentielle. Connaissance à fond de sa matière, mais aussi pédagogie pour l’enseigner ce qui suppose la maîtrise des technologies modernes. Qu’on le veuille ou non, le prof reste un mouton à cinq pattes, mi-savant, mi-histrion, capable de pratiquer l’individualisation comme la dynamique de groupe… Il doit être soutenu par sa hiérarchie, respecté par les parents autant que par les élèves. Encore faut-il que sa démarche soit partagée par la philosophie générale en usage dans son établissement.

Effort.

Pour avoir pratiqué de multiples stratégies pédagogiques dans les disciplines que j’enseignais, le Français et l’Histoire-Géo, je n’en ai trouvé aucune qui pouvait se passer de l’effort d’apprendre. Certes, on peut apprendre à se concentrer, on peut par l’entrainement, faire acquérir des aptitudes d’attention et même faire prendre de bonnes habitudes comme demander la parole, ne pas couper l’expression d’un camarade, faire part de son incompréhension. Je me rappelle d’une élève, pourtant brillante, qui m’avait interpellé d’un : « Là, Monsieur, vous pouvez recommencer, parce que ça n’imprime pas ! ». Cette liberté de ton est possible quand la confiance s’est établie et quand le maître pratique lui-même l’humour. Mais les meilleurs résultats, on les obtient par l’effort, le culte de l’effort, celui qui donne confiance en soi et qui permet de franchir les obstacles. Et tout est possible alors. Exemple, cet élève peu doué, qui me disait sans cesse qu’il n’avait pas de mémoire et qui s’était retrouvé  à jouer le rôle de Chrysale (dont personne n’avait voulu) dans les Femmes savantes que nous avions décidé de jouer. La longue tirade du personnage face à sa femme, je la revois encore : elle avait été son calvaire et la veille de la représentation, elle n’était pas encore au point. « Voulez-vous que je vous dise ? Il faut qu’enfin j’éclate, que je lève le masque, et décharge ma rate… ». C’était parti devant le public attentif et prêt à l’apitoiement. Porté par toute la classe, il alla jusqu’au bout, avec les hésitations comme il se doit, mais elles collaient curieusement à son personnage un peu couard (c’est à vous que je m’adresse, ma sœur,)… Tonnerre d’applaudissements. Ses parents, je crois, n’en sont jamais revenus et ils m’ont dit que cet épisode avait transformé leur fils tant il avait pris confiance en lui-même. Tout cerveau à des capacités, il suffit de vouloir.

Connaissance.

La connaissance doit rester l’objet central de l’enseignement. On nous rebat les oreilles avec le concept « apprendre à apprendre ». Tu parles ! C’est le meilleur moyen de cultiver les lacunes. C’est comme la citation de Montaigne : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine ! », on oublie toujours la suite « mais qu’on y requiert les deux ! ». Je veux bien qu’on donne des méthodes pour apprendre. Tous les cerveaux ne sont pas conformés à l’identique. Cependant, elles ne dispensent pas de l’effort d’apprendre qui passe par la mémorisation quelle que soit la nature de celle-ci. Entre l’encyclopédisme outrancier et le pédagogisme délirant, un juste milieu doit pouvoir être trouvé. Force est de constater que nous formons aujourd’hui des jeunes qui accumulent les lacunes. Ainsi, j’ai entendu un patron d’une entreprise du numérique affirmer que lorsqu’il recrutait des ingénieurs, il faisait passer une batterie de tests reprenant les savoirs acquis en terminale comme « qu’est-ce que la loi d’ohm ? ». Pour en arriver-là, c’est bien qu’il avait des doutes sur le contenu que peut cacher un diplôme ronflant d’ingénieur. Cultiver l’étonnement de soi, c’est bien, capter l’attention, c’est bien, mais au final, il faut emmagasiner le savoir. C’est ce qui donne ensuite la « culture ».

Autrement dit, ce n’est pas de réformes dont le système éducatif a besoin, mais d’une restauration sur ses bases !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

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OUVERTURE FACILE !

Un dernier billet d’humour pour marquer la rentrée.

Nous sommes envahis par les emballages. Notre société de consommation, à force de standardisation et de procédures pour faciliter les ventes en grand nombre, invente sans cesse des emballages censés nous garantir l’intégrité physique d’un produit en même temps que son utilisation facile. Et c’est là que le bât blesse.

Vous avez entre les mains un achat sous « blister », et c’est monnaie courante avec la rentrée des classes. Entre parenthèses, essayez donc de trouver un stylo vendu à l’unité … C’est qu’il en faut un certain nombre pour amortir le prix du support transparent qui l’entoure et qui permet sa mise en rayon facile. Tout bêtement. Bon ! Ben maintenant, vous êtes à la maison et vous avez besoin de votre stylo tout neuf : comment ouvrir ce satané « package ». C’est que la bête est solide et ne présente pas de point faible. Heureusement, vous avez une bonne paire de ciseaux bien robustes à portée de mains. Vous allez dire que j’exagère. C’est vrai, il n’y avait pas marqué sur l’emballage que je pourrai l’ouvrir facilement.

Mais dans bien des cas, la mention « ouverture facile » figure à côté d’une petite encoche qui signale l’endroit où vous pouvez « attaquer » l’emballage. Alors tentez votre chance avec un sachet de râpé ! A moins de posséder une force herculéenne dans les doigts, bonjour ! Là encore, une paire de ciseaux salvatrice est la bienvenue. Je me demande bien quel genre de personnes ils utilisent pour leurs essais !

Il y a aussi ces emballages qui sont censés vous faciliter la tâche : c’est le cas des boites de conserves. Autrefois, au moins c’était clair, il fallait un « ouvre-boite ». Soit vous interveniez en « roulant » le couvercle à partir d’une languette, soit vous utilisiez la force tranchante d’un engin conçu pour. De nos jours, le couvercle vous propose un joli petit anneau qui vous fait supposer qu’il suffit de tirer dessus pour ouvrir. Premier cas : vous passez le doigt dedans et vous tirez… et il vous reste dans les doigts. Deuxième cas, le couvercle vient. Vous vous dites : « c’est gagné ». En effet, mais il y a un lot en sus : arrivé en bout de course, le couvercle métallique a fait ressort et la sauce bien huileuse a giclé en fines gouttelettes sur votre sweet tout propre. Je ne parle pas du cas où il s’agit de maquereaux à la tomate …

Et les couvercles de bocaux : voilà les gros méchants ! Inutile de vous escrimer à vouloir ouvrir en force : sans « plop » salvateur, vous n’arriverez à rien. Alors, si vous n’avez pas un couteau solide à portée de main, du genre couteau à ouvrir les huitres, pour insérer sa pointe dans un recoin du couvercle et faire levier, il y a gros à parier que vous mangerez vos nouilles sans la sauce que vous aviez prévue. Encore faut-il éviter de se blesser, car l’instrument peut ripper…

Tout cela va encore quand on est jeune et dans la force de l’âge, mais quand vous prenez de la bouteille et que vous avez les mains confites d’arthrose, chaque ouverture est une épreuve de niveau olympique. A moins d’être organisé. Voilà pourquoi, chez nous, il y a toujours à disposition, dans la cuisine, des ciseaux pour venir à bout des sachets récalcitrants, un engin spécial type baleine à bosse pour ouvrir les boites de conserves, un « tourne-couvercle » qui s’adapte à tous les diamètres et permet de démultiplier la force de rotation, et même une prince multiprise pour dévisser les bouchons des bouteilles de lait ou d’eau minérale, souvent très retors. Ah mais !

 


LE BOUT DU ROULEAU

Bout du rouleau

Rentrée houleuse à La Rochelle, crise chez les Verts, polyphonie à droite et au centre, querelles à l’extrême-droite… et tous les problèmes qui restent pendants, sans esquisses de solutions : immigration, chômage, absence de croissance, violences et j’en passe. Drôle de rentrée !

L’échec, il est là !

Il suffit de voir le spectacle que les socialistes du PS ont donné à La Rochelle où ils se sont déchirés quasiment en public pour comprendre qu’il n’y a pas de ligne politique qui domine dans le parti dit « majoritaire ». Passons sur les détails des petits affrontements, des frondeurs et des siffleurs, ce qu’on a découvert ce week-end, c’est qu’il ne se passera rien d’important à partir de maintenant en matière de réforme. Quand le Premier Ministre est obligé de suer sang et eau en reprenant tous les poncifs de la gauche à laquelle lui-même ne croit pas pour calmer la « bronca » et tenter de redonner un peu de tonus à un parterre de militants désabusés quand ils ne sont pas déboussolés ou désemparés, c’est que la défaite est déjà consommée, au moins dans les esprits. Quand on engueule la base c’est que ça va pas bien. Comme l’on dit tous les commentateurs, il s’est « époumoné » ! Autant dire qu’il a perdu son temps.

Tragi-comédie chez les écolos.

Le départ d’Europe-Écologie les Verts de François de Rugy, puis de Jean-Vincent Placé, n’est pas une surprise : les deux hommes ruaient dans les brancards d’EELV depuis que Cécile Duflot et Pascal Canfin ont décidé, en avril 2014, de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls. Leur démission n’en traduit pas moins le chaos qui règne chez les écologistes, incapables de s’entendre. C’est un affaiblissement de plus pour la gauche. On ne voit pas de quelle manière la crise créée par leur départ pourrait être apaisée car Cécile Duflot est suffisamment têtue pour ne pas renoncer au plan qu’elle a conçu, celui de se rapprocher de l’extrême gauche de Mélenchon. Sauf que plus l’extrême-gauche durcit son discours, plus le Front National gagne des voix. La stratégie que Jean-Luc Mélenchon et Cécile Duflot tentent de mettre en place est suicidaire dans la mesure où ils n’ont toujours pas compris que, entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre. Au lieu d’accepter le pis-aller que pourrait être François Hollande, ils font à peu près tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la victoire de leur pire ennemie, l’extrême-droite.

Fillon abat ses cartes.

« Osons » proclame celui qui fut cinq ans le premier ministre de Nicolas Sarkozy. « Osons dire, osons faire » … La volonté est là. Le programme aussi. Le plus complet, le plus fouillé, le plus charpenté. Probablement le meilleur pour redresser notre pays s’il était appliqué. J’y reviendrais dès que j’en aurais fait le tour. Mais qui écoute dans le grand public ? Le drame de François Fillon c’est qu’il n’est plus audible. Espérons que son audience reviendra, mais pour l’instant, quoi qu’il fasse, il ne parvient pas à s’affirmer sur le devant de la scène. Il faut dire que les médias ont des personnels tellement ignards en économie et en culture générale que bien peu sont en mesure d’apprécier l’ouvrage réalisé par le Sarthois et ses amis. Certains n’hésitent pas à affirmer que les autres candidats à la primaire n’hésiteront pas à puiser dans le document. Au moins le travail servira à quelque chose, sinon à quelqu’un. NKM a aussi sa petite mélodie en cette rentrée, et la polytechnicienne n’est pas en reste avec son choc fiscal à 100 milliards. Sa méthode va un peu à l’encontre de ce que préconise Eric Woerth, qui travaille lui pour Nicolas Sarkozy…  Alain Juppé publie sur l’éducation un document qu’on dit « modéré ». Il faut le lire bien évidemment pour se faire une idée. Mais bien malin qui peut s’y retrouver. Les amis, le temps presse, il va falloir vous mettre d’accord si on veut avoir du temps pour convaincre les Français.

Le Pen, ce vieil emmerdeur …

Marine devrait connaître son père. Elle devrait savoir que si Dieu lui prête vie, il n’a pas fini de lui causer des ennuis. Le vieux para de l’extrême-droite a mis tellement de temps à construire sa boutique et à réunir tous les groupuscules qui constituent l’aile droite ultra-conservatrice de notre pays pour en faire un parti qui compte, qu’il n’accepte pas que l’héritage soit avili par une doxa venue d’ailleurs et particulièrement de l’extrême-gauche que le vieux a toujours haïe. L’affaire est donc loin d’être consommée, quoiqu’en dise la patronne du FN.

Une France épuisée.

A l’image de sa classe politique qui peine à se renouveler, la France n’a plus de marges de manœuvres. Elle les a toutes épuisées. Qui le dit ? Ray Dalio, le créateur de Bridgewater, le premier « hedge fund » au monde. Et son diagnostic est sans appel. La France est trop endettée. Elle a atteint les limites de son cycle de dette à long terme, car les niveaux sont très élevés et les intérêts  ne peuvent pas tomber plus bas. Si elle tient c’est parce que la baisse des taux, l’affaiblissement de l’euro et les injections de liquidités par la BCE lui procurent ses derniers facteurs de soutien. Mais comme les taux ne peuvent plus baisser et que l’euro tend à se raffermir, ceux-ci vont s’émousser s’ils ne disparaissent pas. La France se heurte donc à deux obstacles majeurs : le niveau d’endettement et des perspectives médiocres de gains de productivité. La croissance annuelle de la France ne peut donc excéder 0,5% sur les dix prochaines années. La productivité est le facteur essentiel de la croissance à long terme et elle s’explique avant tout par la compétitivité de la force de travail. La France est très chère : les coûts de main d’œuvre, corrigés du temps de travail hebdomadaire, du nombre de semaines de vacances et du nombre d’années de travail au long de la vie, sont près de deux fois plus élevés qu’aux Etats-Unis ! Le remède existe. Il faudrait des réformes structurelles significatives concernant le marché du travail, les charges administratives, les transferts sociaux pour accroître substantiellement les revenus de production… Et maintenant faites la liste des « gros mots » qui viennent d’être écrits dans la dernière phrase. Valls l’a dit : on ne touche pas aux tabous !!!

Mais il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ….

 


BILLET D'HUMEUR

Archibald en colère

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce billet de Yannick CHAUVIN, docteur en droit, qu'une amie m'a fait parvenir...

"L’arrogance est l’arme des incompétents ; les autres cherchent à convaincre.

Arrogante, la péronnelle qui s’occupe de l’Éducation nationale : tenue en laisse par les pédagos cinglés, elle a raison contre tout le monde, y compris 80 % des profs.
 
Arrogante, la Taubira, incapable d’essuyer la moindre critique, toute raidie dans sa victimisation permanente et ses certitudes laxistes dont personne ne veut.
 
Arrogante, l’extatique ministre de la Santé, qui nationalise la médecine, comme au bon vieux temps de l’URSS, contre l’avis de la majorité des médecins généralistes.
 
Arrogant, le Sapin, le seul à voir la France se redresser là où tout le monde regarde, effaré, le gouffre s’ouvrir.
 
Arrogant, le rondouillard de l’Intérieur, qui chasse les Français d’une plage pour l’offrir, toute bassesse bue, au roi du pétrole arabe.
 
Arrogant, ce Premier ministre qui pioche dans nos impôts pour aller à Berlin, avec ses enfants et en avion officiel, voir un match de football.
 
Arrogant, ce minable conseiller qui se fait cirer les chaussures à l’Élysée.
 
Arrogants, ces ministres qui croient en leur impunité absolue malgré leurs comptes en Suisse, leur défaut de paiement auprès du fisc ou leurs mensonges sur leurs diplômes.
 
Arrogante, la Bricq, qui se plaint de la « bouffe dégueulasse » de l’Élysée alors que des millions de Français n’ont pas de quoi s’acheter un steak haché par semaine.
 
Arrogante, la Saal, qui ose présenter une note de taxi équivalant à deux ans et demi de SMIC, alors qu’elle dispose d’une voiture avec chauffeur.
 
Arrogant, Le Foll, qui voit la campagne s’embraser et fait répondre sottement qu’il attend un rapport pour s’intéresser à la question et rencontrer les paysans.
 
Arrogante, l’inculte ministre de la Culture – n’est-ce pas, Patrick Modiano ? -, qui créé des conseils et des comités Théodule dans tous les sens pour masquer le vide de son action.
 
Arrogante, l’Hidalgo qui fête la fin du ramadan à grands coups d’argent public tout en attaquant en justice un caricaturiste qui la représente en lécheuse de babouches.
 
Arrogant, enfin, le maître de tout ceci, l’occupant temporaire de l’Élysée, qui nomme ses copains partout, y compris ceux qui ont ouvertement démérité – n’est-ce pas, Harlem Désir ? -, qui se prend les pieds dans ses contradictions, ses changements de cap, ses volte-face, ses palinodies, qui tente ingénument de nous vendre son incapacité pour de l’audace, qui passe son temps à se tromper de politique – c’est idiot de se mettre la Russie à dos, n’est-ce pas, Messieurs les agriculteurs ? -, qui répudie sa concubine comme ne le ferait pas un petit marquis d’avant la Révolution, qui, casqué, rejoint sa maîtresse dans la chambre de bonne voisine, qui sait, en fin de compte, qu’il n’a pas l’étoffe d’un président mais, incapable de la moindre décision – n’est-ce pas, Ségolène ? -, refuse d’en tirer la conséquence.
 
La Bruyère, traitant des hommes, dans Les Caractères, a ce mot crucifiant : « À quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur. » Jamais, peut-être, parole n’a été autant justifiée que sous la république de Hollande."
 
 

PENDANT LES VACANCES, LA CRISE CONTINUE

Retraites

 

Depuis le début de l’année, et même avant, on savait que l’économie mondiale allait mal. Mais nous étions obnubilés par le problème grec. Nos médias n’ont donc pas vu que le Brésil dévissait, que la Russie surjouait le nationalisme pour cacher son déclin économique, et surtout que la croissance chinoise, dont on annonçait sans jamais y croire qu’elle fléchissait dangereusement, allait dans le mur avec une bulle boursière devenue incontrôlable. En même temps, les américains hésitaient sur la conduite à tenir quant à leur politique monétaire et l’Europe, qui s’engageait dans la voie du « quantitative easing », n’arrivait pas à relancer convenablement la croissance sur l’ensemble du vieux continent. Et voilà : la bulle boursière a explosé à Pékin et la tempête s’est propagée à toute la planète.

Le tableau est apocalyptique.

Depuis le mois de juin, 10 000 milliards de dollars sont partis en fumée dans les bourses, dont une grande partie à Shanghai, épicentre de la spéculation, qui efface d’un seul coup tous ses gains de l’année. La tempête s’est propagée à toute la planète financière et pas une place n’est sortie indemne. Elle a provoqué dans la foulée le chaos sur les devises avec un euro qui remonte à 1,16$ et un yen plus que jamais valeur refuge, l’hécatombe sur les matières premières avec le pétrole qui plonge à 40$ le baril, du jamais vu depuis 25 ans, entrainant les métaux comme le cuivre et l’aluminium dans la descente aux enfers. Après un tel cataclysme, la consolidation  va prendre forcément du temps et le commerce mondial va s’en ressentir. Avec son corollaire inévitable : le ralentissement économique.

Comme quoi, l’alignement des planètes, naguère vanté par nos gouvernants myopes, a fait long feu. Si le prix du pétrole est une bénédiction, la remontée de l’euro est fort contrariante. Lot de consolation : les taux bas risquent de perdurer encore un peu. Mais un krach est un krach. En 2008 il était venu des Etats-Unis, cette fois-ci c’est l’Asie qui nous joue des tours. L’argent disparu, fruit de spéculations irresponsables, n’ira jamais alimenter l’économie réelle et le risque d’aggravation de la déflation est plus fort que jamais. La Chine, à l’origine de la panique généralisée pour cause de ralentissement inchiffrable, c’est soixante fois la Grèce en termes de richesse créée, et un élément perturbateur de grande ampleur. Evidemment la France en subira le contrecoup d’autant plus que ce nouveau choc intervient alors même que nombre d’Etats européens convalescents n’ont pas fini ou même entamé – à l’instar de notre pays – les réformes structurelles imposées par la précédente crise.

Mais tout va bien.

Manolito  trouve que les chiffres du chômage vont dans le bon sens, Pépère annonce des baisses d’impôts, Sapin estime que la croissance a redémarré comme prévu… et les tracteurs marchent sur Paris. Les frondeurs, Montebourg en tête, et les « ultra-gauche » célèbrent leur idole Varoufakis, comme quoi ils ne sont pas difficiles puisqu’ils ovationnent un vaincu. La Ministre de l’Education promène son arrogance insolente, les migrants continuent de déferler  sur le territoire, on s’entretue pour un rien au coin des rues, … Dormez en paix braves gens !

Les vacances ne sont qu’une parenthèse française.

Le monde continue sa vie sans nous et on a une bonne occasion de le constater. Car les faits sont par nature têtus : avec la rentrée, on retrouve le chômage là où l’on l’a laissé, la menace terroriste continue de s’accentuer, la croissance retombe, les nuages s’accumulent, l’orage, visible à l’horizon, gronde. Cette crise qui affaiblit la France n’existe que par les mauvais choix qui ont été faits et dans le tableau qui se présente à nous, le facteur le plus négatif, c’est le refus du pouvoir d’adopter la seule politique qui ait encore ses chances : réduction de la dépense publique et refonte du marché du travail. Pourtant la crise qui secoue la Chine nous concerne dans la mesure où elle est sans doute le premier marché du monde où les pays développés exportent énormément de marchandises. Moins d’exportations vers la Chine, moins de croissance en Europe et aux États-Unis, plus de chômage. Face à cette situation calamiteuse, il y a les forts et les faibles. La France fait partie des faibles qui verront leurs parts de marché diminuer un peu plus.

L’été a été celui d’une France immobile contemplant son marasme avec des ministres commentateurs comme M. Rebsamen qui préfère se réfugier sur son Aventin… Dans l’apathie de nos concitoyens, Il est facile de déceler davantage de résignation que de volonté d’en découdre avec un pouvoir qui a remplacé l’action par le verbe. Et c’est bien là notre malheur. Qui va nous réveiller ? Il faudrait un sauveur, mais il y en a dix… alors qui croire ?

 


TU COMPRENDRAS QUAND TU SERAS GRAND !

 

C'est pas de ton âge

Et voilà encore une réponse de parents ou d’adultes qui se défaussent.

C’est que les temps modernes, peut-être plus que ceux plus anciens, foisonnent de questions embarrassantes qui viennent à l’idée de nos chères têtes blondes … ou brunes. La télévision, l’accès à quantités de vidéos via internet et les portables ouvrent sur des horizons pas toujours recommandés pour les yeux et les oreilles des enfants. Enfin, quand je dis « horizons », je suis prudent, voire prude. On n’imagine pas ce qu’un ado de 11-12 ans peut visionner sur son portable.

De notre temps, les questions gênantes venaient de situations observées souvent dans la vie de tous les jours : une dame qui donnait le sein avec les précautions d’usage quant à la décence pouvait amener une question du style : « Qu’est-ce qu’elle fait avec son bébé ? », surtout si l’univers du bambin avait été encombré de biberons. Ou encore des amoureux qui s’embrassaient sur la bouche en public -ce qui était moins courant qu’aujourd’hui comme le chantait Brassens- alors que dans beaucoup de familles les mœurs restaient assez pudiques sur les témoignages amoureux, provoquaient de la part d’un enfant un peu curieux le même type de question : « pourquoi t’embrasses pas maman comme ça ? »… Evidemment, « tu comprendras quand tu seras grand !» c’était la solution facile pour esquiver une réponse qui aurait été par nature très alambiquée, compte tenu des tabous qui régnaient alors sur toutes les questions touchant à l’amour et au sexe. Mais bien d’autres domaines n’échappaient pas à la sagacité de la progéniture : « Pourquoi vous vous disputez tout le temps ? », « Pourquoi il y a des toilettes pour les dames et pour les hommes ? », « Pourquoi il y a des films interdits aux moins de 16 ans ? », et plus compliqué : « Pourquoi il y en a qui disent que Dieu existe et d’autres qu’il n’existe pas ? »… 

Aujourd’hui, on a le droit de penser que l’éducation des enfants n’est pas une sinécure, notamment en raison de l’accélération de leur maturation intellectuelle et de la facilité d’accès à toutes les informations, y compris celles qui ne sont pas forcément adaptées à leur âge. Progrès ? Internet sans filtre, certainement pas. Je continue de penser que l’enfance doit être préservée, et qu’à chaque âge doit correspondre un niveau de préoccupations. C’est bien de vouloir tout expliquer, mais peut-être y a-t-il des réponses qui peuvent attendre. Et manifestement, on a changé de registre et l’on ne doit pas s’étonner que les grands débats de notre société arrivent jusqu’aux oreilles de nos garnements. « C’est quoi un homosexuel ?» est une question à laquelle il est relativement simple de répondre aujourd’hui, plus facilement qu’hier. Les mots « avortements », « vagins » ou « inceste » peuvent encore gêner dans certaines familles, et on peut le comprendre. Au gamin qui rentre de l’école et qui demande  tout de go : «  C’est quoi une fellation ? », je ne vous dis pas la tête de la mère !

Comment expliquer sans traumatiser ?

« Tu comprendras quand tu seras plus grand ! » est une manière de différer la réponse. Tant pis si les enfants pensent que si les parents disent ça, c’est qu’ils ne veulent pas répondre. C’est aussi leur faire comprendre quelque part le sens de la vie : il y a un âge pour tout, plus tard tu pourras le faire ou le comprendre… On prend aussi le risque que d’autres donnent des réponses sans s’encombrer de fioritures. C’est le risque. Le temps de l’enfance est décidément de plus en plus court !

 


AUTISME ?

Najat-Vallaud-Belkacem-

La "perle du jour" à notre Ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, jamais en retard d'une certitude et d'une démonstration de vanité :

"ces trois dernières années ont été celles de réformes menées dans le dialogue et l’efficacité, dans la concertation et la conscience de l’urgence qu’il y avait à refonder, avec patience et détermination, tous les niveaux de notre système d’enseignement"

On ne doit pas vivre sur la même planète !

 


COMMENT EXPLIQUER QUE TOUT EST A DEFAIRE ?

 

Chantier

La France recule.

 « La France avance » proclame Manolito : c’est une contre-vérité. Depuis 2012, la France a reculé. Tous les chiffres l’attestent, toutes les comparaisons permettent de le vérifier. Le déficit stagne autour de 4% malgré le coup d’assommoir fiscal alors qu’il aurait dû être résorbé. La dette continue de progresser pour atteindre les 2100 milliards d’euros. Le commerce extérieur est toujours en berne avec un déficit qui stigmatise notre appauvrissement. Les charges en tout genre qui pèsent sur les entreprises les font courir dans la course mondiale avec des semelles de plomb et un sac à dos rempli de pavés. Le coût du travail y reste plus élevé que chez nos principaux concurrents et la France continue de perdre ses parts de marché. Les cerveaux fuient le pays. Les fortunes aussi. Le chômage de masse n’a jamais aussi bien porté son nom. Triste bilan !

Les grandes manipulations électorales ont déjà commencé à gauche.

D’abord on change la méthode de comptage des « demandeurs d’emploi » ce qui permet le mois dernier d’en faire passer une bonne dizaine de milliers à la trappe. Ensuite on nie l’absence de croissance en faisant croire que les objectifs contractualisés avec nos partenaires européens seront atteints, ce qui ressemble de plus en plus à une gageure. Enfin, notre présidaillon de pacotille nous annonce gaillardement des baisses d’impôts pour … juste avant 2017, puisque croyant à ses propres mensonges, il aura réuni toutes les conditions pour se représenter. Tout cela, c’est de la fumisterie ! D’autant plus que les marges se réduisent avec l’atonie de notre économie.

Un quinquennat pour rien.

Oui, pour rien. Pire, beaucoup de temps et de terrain perdu dans tous les domaines. La grande erreur économique est d’avoir voulu taxer le capital comme le travail. Du coup, l’investissement n’est jamais reparti. Le CICE, ça ne marche pas, c’est une usine à gaz que les patrons de PME répugnent à utiliser. La suppression du jour de carence dans le public a fait bondir l’absentéisme. Le matraquage fiscal des classes moyennes et supérieures continue de peser sur l’économie. La réforme des rythmes scolaires a rendu la semaine scolaire plus fatigante, créé des inégalités flagrantes entre les villes et a alourdi la charge sur les finances communales, une charge  qu’elles ne peuvent pas assumer sinon en augmentant les impôts locaux. L’institution du compte pénibilité crée des contraintes supplémentaires pour nos entreprises et ajoute à leur asphyxie administrative. Le laxisme imposé par la Ministre de la Justice aboutit à une explosion de la délinquance et des actes violents en tous genres. La suppression des aides aux entreprises a fait chuter le nombre des apprentis avant de mettre en place, en tentative de rattrapage, un dispositif tortueux qui ne résout rien. Même chose pour la TVA : après avoir abrogé la loi votée sous Sarkozy qui instituait la TVA anti-délocalisation, le pouvoir a mis en place une baisse des charges assortie d’une augmentation des taux de TVA en choisissant de cibler les activités non délocalisables avec un rendement plus faible et un vrai effet dissuasif sur les travaux concernés. La loi ALUR a été une catastrophe pour le bâtiment et il a fallu entreprendre son démontage partiel qui n’a pas fait revenir les investisseurs. La famille a été particulièrement visée au cours des trois dernières années par les lois sociétales et la suppression des aides qui accompagnaient une natalité soutenue. Même les domaines dits « régaliens » sont atteints : la Justice est entre les mains d’une gauchiste redoutable qui place ses pions partout, le plan Vigipirate absorbe l’essentiel de l’activité de la police et de la gendarmerie si bien que l’insécurité devient très préoccupante. Quant à notre armée, elle fait face grâce au professionnalisme de nos militaires, mais elle est à bout de souffle, notamment pour les matériels. Quel que soit le côté où l’on se tourne, on ne trouve que du mauvais.

Il faudra tout remettre à plat.

Comment va-t-on faire comprendre à nos compatriotes qu’hélas, si la droite revient au pouvoir, il faudra tout remettre à plat ? Tant de mesures ont révélé leur inefficacité et leur inadaptation au monde contemporain qu’il faudra, en effet, commencer par détricoter. Ensuite, il y aura la lourde tâche de tout remettre sur le métier pour prendre les bonnes décisions et mener les bonnes réformes. Je crois qu’il faut dès maintenant préparer les esprits à ce bouleversement si on veut éviter la lassitude des Français et le slogan facile : « ils passent leur temps à défaire ce que les autres ont fait ». D’abord affirmer clairement qu’on ne peut pas bâtir sur des fondements erronés. Or, ceux de la gauche le sont. Il faudra réaliser la grande réforme fiscale pour en finir avec ce fatras incompréhensible de taux et de niches et rétablir en priorité une fiscalité qui favorise l’investissement. Il faudra reprendre le chemin d’actualisation de la réforme des retraites car les caisses sont vides et la dernière réformette de la gauche a été un coup d’épée dans l’eau. Il faudra remettre le système éducatif sur des bases saines et revenir sur la réforme des collèges : il n’y a pas d’autre chemin que d'abroger cette dernière qui tire tout le dispositif vers le bas. Il faudra reprendre de fond en comble la réforme territoriale, dont le découpage a été bâclé sur un coin de table et les compétences distribuées en fonction des exigences des groupes de pression des associés du PS ou des chicayas internes. Aura-t-on le courage d’en finir avec les 35 heures qui continuent de coûter une fortune au trésor public et mettre en place une conception moderne du temps de travail par branche d’activités ? Pour la santé, il faudra revenir à la convergence tarifaire public-privé, supprimer le tiers payant généralisé et reprendre l’effort de rationalisation de l’offre hospitalière. Ce n’est là que l’esquisse de ce qu’il faudra entreprendre.

La volonté politique sera essentielle.

Pour construire sur des bases assainies, il faut faire comprendre clairement où l’on veut aller et comment on veut y parvenir. Mais ça va être difficile, car la pente à remonter demandera des efforts continus sur une longue période.  Et il n’est pas certain que le contexte international facilite la tâche, notamment si le « krack obligataire » tant redouté se produit, avec la remontée des taux d’intérêts sur la dette. Ce qui se passe en Chine n’est pas annonciateur de bonnes nouvelles pour la croissance mondiale, après la panne du Brésil et l’entrée en récession de la Russie.

 


DEBILES INCANTATIONS.

La croissance en panne

La France a connu une croissance zéro au deuxième trimestre. En réponse, les responsables de l’exécutif se drapent dans leurs certitudes, Sapin-les-bas-roses en tête. Au lieu de se poser les bonnes questions, ils répondent par des incantations, désemparés qu’ils sont que les réalités disent « merde » à l’idéologie. Et encore ne faut-il pas trop se plaindre, parce que ce serait bien pire si les conditions extérieures n’étaient pas aussi favorables : pétrole à prix cassé, taux d’intérêts surréalistes, euro affaibli… Si l’objectif  de 1% de croissance reste techniquement accessible, ce n’est pas avec une reprise qui s’essouffle sur un faux plat interminable que la France va résoudre ses difficultés. Sur le chômage, le déjà ex-ministre en charge a visiblement montré son impuissance et son découragement (mais il n’a rien proposé), et donc il va durablement rester à un niveau élevé. Et notre modèle social, si l’on en croit le discours de l’Elysée, comme le temps de la redistribution est venu, il n’a pas fini d’être financé à crédit.

Dans ces conditions il faudrait un taux de croissance phénoménal pour apercevoir le début du commencement du redressement des comptes publics. Inutile de dire qu’il ne faut pas y compter.  La croissance française n’a pas de moteur : l’investissement, nerf de la guerre, ne repart pas et les ménages continuent de privilégier l’épargne déjà pléthorique et par nature peu productive. Si on en est là, c’est parce que la confiance n’est pas au rendez-vous. Pour qu’elle revienne, il faudrait qu’il y ait un cap établi et compris. Le poids des prélèvements et l’absence de réforme de fond pèsent aussi lourdement. Si la croissance dépendait des dépenses publiques, nous serions les champions du monde. C’est tout l’inverse. La spirale infernale des prélèvements, du chômage et de la croissance en rade auraient plutôt tendance à s’emballer qu’à ralentir. Et l’effet d’optique est renforcé par la croissance réelle et solide des pays qui nous entourent. De quoi avoir le tournis !

Il n’y donc rien à attendre de cette rentrée du côté du gouvernement. Sauf un débat inutile sur les baisses de charges entre la gauche et… la gauche (plus à gauche). De quoi ajouter aux incertitudes. Le sujet n’est pas anodin. Sapin émet aujourd’hui une fin de non-recevoir aux demandes de sa majorité, mais demain qu’en sera-t-il ? Ce climat mouvant pèse sur l’activité, tout autant que les 35 heures, le compte pénibilité et autres dispositifs contraignants qui n’existent nulle part ailleurs. Nous avons les travailleurs les mieux protégés du monde, mais ils sont de moins en moins nombreux. Alors pensez-donc, quand on a l’outrecuidance de croire que l’on est un modèle pour le monde, on n’imagine pas qu’on pourrait aller voir chez ceux qui ont de la croissance, comment ils s’y sont pris.

La France est donc condamnée à faire du surplace. Donc à reculer, puisque les autres avancent. Mais étant la deuxième économie de l’Europe, elle tire la croissance de l’Union vers le bas. Les incantations : « la croissance, elle est là ! » tournent à la débilité !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Tintin voyage

 

« T’AS PRIS TES PAPIERS ? »

Le senior ça voyage !

Et même ça prend l’avion. Il faut dire que les compagnies « low coast » y contribuent pour beaucoup. Comment résister à un aller-retour  Beauvais-Bratislava  à moins de 200€ pour un couple. Quand on constate ce qu’on paie en carburant et en péages avec la voiture on peut faire à peine 500 km pour le même prix ! Et encore, sans compter l’amortissement du véhicule, la pause resto quand ce n’est pas une nuit à l’hôtel pour un trajet plus long. Comme dirait l’autre : « y’a pas photo ! ». Alors, pourquoi se priver ? L’avion à bas prix ouvre des perspectives que je n’aurais pas imaginées il y a seulement 10 ans. Prague, Budapest, ces joyaux de l’Europe centrale semblaient tellement inaccessibles. D’abord il y avait autrefois l’obstacle du sinistre « rideau de fer ». Celui-ci levé, il y avait encore la distance. Alors quand on a la chance d’avoir des enfants expat’… plus d’excuses !

Mais voyager, pour un senior, c’est toute une entreprise.

D’abord,  il faut an-ti-ci-per, c’est la règle d’or. Avec un peu d’habitude, il suffit de surfer sur les sites appropriés d’internet pour trouver le meilleur tarif, mais en s’y prenant au moins trois mois à l’avance. Pas de souci, sauf avatar de santé, le retraité a le choix dans la date (s’il vous plait, pas de malice). Puis, il faut s’assurer d’avoir les « papiers » à jour et en règle, notamment la carte de SS européenne. On n’y pense pas toujours.  Enfin avoir un planning à sa disposition, éventuellement avec des « alertes » pour ne pas rater l’enregistrement en ligne, indispensable pour embarquer rapidement. La première fois, c’est un peu stressant. Surtout les premières fois où j’ai attendu mes billets par envoi postal. La routine vient vite surtout avec la possibilité de les imprimer en ligne dès la commande.

La date approche.

Les bagages deviennent le problème principal : comment emporter suffisamment  de vêtements sans dépasser le poids imposé, sinon, gare au coup de massue du supplément ? Ce n’est pas au guichet d’enregistrement qu’il faut s’apercevoir des kilos en trop. Ensuite vient la question : soute ou pas soute ? Sans être d’une importance vitale,  la réponse n’est pas anodine. Au début, notre bagagerie nous obligeait à choisir la soute. Si cela donne l’avantage de pouvoir augmenter le poids du contenu, elle impose l’attente à l’arrivée pour récupérer ses valises, avec le stress qui va avec, sans parler du supplément de prix. Avec l’habitude, nous avons opté pour la « valise cabine ». L’avantage du « bagage cabine » est incomparable : s’il impose des contraintes supplémentaires en restrictions sur le contenu, celui-ci permet un gain de temps appréciable aussi bien à l’enregistrement puisqu’on évite la queue fastidieuse au guichet pour la mise en soute, et avec le « check-in » en ligne on se présente directement à l’embarquement. A l’arrivée, aucune formalité, on peut se diriger directement vers la sortie. Le pied ! A condition d’avoir une organisation minutieuse du contenu de ses bagages qui doivent avoir le bon format pour entrer dans le coffre de la cabine. En général, il est limité à dix kilos par passager, ce qui s’avère amplement suffisant quand on voyage à la belle saison. Evidemment, s’il faut y fourrer des après-skis et une doudoune, ce sera plus compliqué. Nous avons donc acheté deux valises au bon format, qui sont venues enrichir une collection bien fournie et de tous formats !

Il faut penser à tout et méthodiquement.

Alzheimer s’abstenir. Les bagages à main font l’objet d’une réglementation stricte. Ce qui impose des trousses de toilette transparentes par exemple, pour faciliter les vérifications. Les volumes « liquides » sont très limités, mais fallait savoir qu’un « Reblochon fermier » en faisait partie : résultat, à la poubelle ! Douloureux mais impitoyable ! Quant au contenu de la valise, c’est une tâche qui m’est dévolue. Il paraît que je n’ai pas mon pareil pour « litter » les vêtements en couches fines, caser les rigides dans les coins, positionner les chaussures sur les bords. Le surplus ira dans le bagage à main permis : agenda, appareil photo, guides touristiques, etc… mais avant de quitter le domicile, ne pas oublier de poser la question qui tue : « t’as pris tes papiers ? ». Existentiel ! C’est la panne de voyage degré zéro, à éviter absolument. Tout comme les billets et les cartes d'embarquement.

« Les voyages forment la jeunesse », voilà un dicton qui se vérifie.

Le temps de la retraite permet plus que la période active « le voyage ». Alors qu’on se contentait de dépaysements dans l’hexagone, voilà que le temps libéré ouvre de nouvelles perspectives. Notre choix à nous, c’est l’Europe. Pas une grande ambition quand d’autres choisissent de courir le monde. Chacun façonne l’élargissement de son horizon à son besoin. Notre option nous permet de découvrir l’espace culturel auquel on appartient et dans lequel plonge nos racines. Quels points communs entre Prague et Barcelone, entre Vienne, Madrid et Paris ! Un peu comme un château renaissance où tout se ressemble sans que rien ne soit vraiment pareil, les capitales européennes nous offrent ce camaïeu d’art baroque, nouveau et moderniste ou encore d’architecture hausmannienne qui déclenche cette jubilation esthétique que rien ne remplace et qui justifie de l’avoir vécue. Et puis, il y a les vrais particularismes, ces détails qui n’appartiennent qu’à une culture, un peuple, un lieu. C’est la richesse de l’Europe, unie –on s’en rend compte à chaque pas- et si diverse. Cela vaut bien un peu de stress au départ, notamment celui irrépressible lié à la peur d'arriver en retard à l'aéroport, et la satisfaction de retrouver son nid, si possible intact au retour.

« Vos papiers ! » s’il vous plait. Bon voyage. 

 


çA NE VOUS AURA PAS ECHAPPé !

 

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La France court après sa croissance.

Avec 0,3% au 2ème trimestre elle sera inférieure de moitié à celle des trois mois précédents parce que ni les patrons, ni les ménages n’ont retrouvé la confiance nécessaire à une reprise confirmée. La consommation des ménages a baissé entre fin mars et fin juin et la production industrielle a reculé de 0,7%. La situation économique reste donc incertaine, très loin des discours glorieux de Manolito et de « Moi,je ». Il faudrait que la deuxième moitié de l’année se maintienne à 0,3 ou 0,4% par trimestre pour arriver à 1,2% de croissance du PIB, qui est la prévision retenue par les économistes…

En attendant, le folklore des dépenses et de la gabegie réunies continue. Vous me direz, c’est l’été. Le beau temps incite à la légèreté. Ce dont nos gouvernants n’ont certainement pas besoin. Voici quelques chiffres pour colorer la situation.

Exil fiscal.

Notre pays est bien un enfer pour les plus aisés et ils sont de plus en plus nombreux à faire le choix de l’exil. On a constaté une accélération des départs pour 2013 qui atteint une hausse de 40% par rapport à l’année précédente. Ce sont évidemment les redevables de l’ISF qui sont les premiers concernés  (+ 15%). C’est un appauvrissement pour la France et son économie.

Le plafonnement de l’ISF.

Celui-ci concerne un peu plus de 8 000 contribuables a été mis en place à la suite de l’abandon du bouclier fiscal institué sous Nicolas Sarkozy. En 2014, le nouveau dispositif aura coûté plus de 900 millions d’euros à l’Etat, bien plus  que le dispositif qu’il a remplacé (entre 600 et 700 millions). Le nombre de foyers à en bénéficier est plus restreint qu’avant, mais les sommes restituées bien plus élevées … Et si on supprimait cet impôt stupide qui ne rapporte rien !

C’est le temps de la chute des feuilles… d’impôts.

Puisqu’on est sur les impôts, rappelons que ce sont 74 milliards d’euros de hausses d’impôts et de charges qui ont été prélevées en trois ans dont 30 milliards sur l’ensemble des ménages. 20% des foyers (les plus aisés) ont absorbé 75% des hausses d’impôts sur le revenu en 2013 et 2014, soit près de 6 milliards d’euros. Inversement, avec l’effacement de la 1ère tranche sur les revenus de 2014, 9,3 millions de foyers verront leur impôt effacé ou diminué. L’inconvénient, c’est que la part des ménages imposables tombe à 46%, moins d’un foyer sur deux, et l’impôt se concentre sur les revenus les plus élevés : les 10% les plus riches acquittent à eux seuls 70% du montant total prélevé. Si ça n’est pas décourageant… Ah oui, il y a encore la solution d’aller voir ailleurs (voir le 1er §)

Cher président-délégué.

C’est un accord à 114 millions d’euros entre le PS et ses alliés, qui pue les petits arrangements entre « copains ». Pour ne pas faire de peine à ceux qui se verraient privés de leur siège de président de région à la suite du nouveau découpage, et aussi pour faire passer la pilule, on a glissé dans la fameuse loi NOTRe (la pompeusement nommée « nouvelle organisation territoriale de la république ») la création d’un poste de président-délégué. On ne sait pas à quoi il servira sauf qu’il devrait être plus important que les vice-présidents et aurait les mêmes indemnités et facilités de personnel que le président !!! C’est le contribuable qui paiera. Elémentaire ! En bon Français on appelle ça un « trucage » ! Et ça donne des leçons !

Le coup de Mistral.

La France est riche, chacun le sait bien. Elle a des finances qui lui permettent de renoncer à la vente de deux bateaux, achetés en bonne et due forme et de rembourser près d’un milliard d’euros. Outre le préjudice que ce renoncement porte à notre industrie, cette somme  est aussi un coup de froid sur nos finances publiques. Les « Mistral » portent bien leur nom. Car ils sont aussi le symbole d’un sérieux rafraîchissement de nos relations avec le Kremlin.

Les statuts de l’agence France-Presse.

Je ne résiste pas à vous présenter ce régal. Notre vénérable AFP nous offre un exemple très symbolique de la nécessité de remettre tout à plat dans ce foutus pays. On découvre que ce ne sont pas moins de 117 statuts sociaux différents qui régissent les personnels de l’agence. Quand le patron a décidé de mettre à l’ordre du jour la réforme nécessaire de ce fatras, tous les syndicats sont venus dire qu’ils boycottaient la réunion ! Vous voulez une idée de la situation kafkaïenne qui y sévit : les journalistes bénéficient de 44 jours de congés payés, les cadres administratifs de 50, voire 56 s’ils ont quinze ans d’ancienneté. Les RTT peuvent varier de 14 à 18 jours… Il y existe encore un statut de « radiotélégraphiste » (ben quoi ?) et un de « journaliste hippique » alors que l’agence ne couvre plus depuis belle lurette les courses de chevaux. Le « binz » dure depuis 18 mois. Pas facile de môôderniser !

1 million d’autoentrepreneurs

Un peu de baume pour terminer. Ce vieux pays a encore du ressort. La preuve, on a près du million d’autoentrepreneurs. En place depuis 7 ans, ce statut simple reste plébiscité par les Français qui souhaitent se mettre à leur compte. Ils sont 980 000 personnes à avoir lancé leur activité. Tout l’enjeu consiste à leur donner les moyens de faire croître leur activité. Et ça, c’est pas gagné avec les gouvernants qu’on a. Car il faut bien reconnaître que pour 90% d’entre eux, les revenus générés sont faibles.

Puisqu’on vous dit que tout va bien !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Cedric demande à ton père

 

« DEMANDE A TON PERE ! »

« Dis, maman, est-ce que je peux aller au cinéma avec … ». La sentence tombe : «  Demande à ton père ! ». L’enfant est là et reste béat, les yeux écarquillés, le visage animé d’une moue perplexe. Evidemment ça n’est pas une réponse. Combien de gamins se sont retrouvés confrontés à cette situation bizarre qui peut intervenir à tous âges de l’enfance et surtout de l’adolescence.  Mais que peut vouloir dire cette défausse ?

Le plus souvent, c’est d’abord pour éviter de répondre à une demande embarrassante. Bien évidemment, ce : « demande à l’autre » (car l’inverse  « demande à ta mère » se pratique aussi), est un « non » déguisé dont on ne veut pas assumer la charge. Histoire de répartition des rôles : la mère « coucoune » et papa est le « gros méchant » qui interdit. Cette distribution des partitions, probablement trop académique, est de plus en plus battue en brèche par les mœurs contemporaines où l’autorité parentale est de plus en plus partagée… enfin, quand elle existe.

C’est aussi une fuite qui diffère le moment de dire « oui », un moyen dilatoire utilisé pour se donner le temps de se concerter avec le conjoint. Un moment mis à profit pour peser le pour et le contre d’une autorisation pour laquelle on peut avoir une hésitation : par exemple la première sortie en « soirée ». Ensuite, inexorablement, viendront les conditions qui traduisent l’anxiété rentrée devant ce-besoin-d’autonomie-qui-arrive-toujours-trop-tôt : avec qui, chez qui, présence des parents, heure de retour… Puis suivront, si c’est finalement « oui », les conseils ou les interdits : faire attention à ne pas fumer des « joints », de ne pas boire d’alcool (ou pas trop), et bien entendu les conditions du retour au bercail. Souvent la première fois l’autorisation est assortie d’un « on ira te chercher à telle heure ».  « La honte ! » protestera l’ado, cependant encore trop content d’avoir obtenu le feu vert.

C’est parfois une véritable incapacité à répondre à la question, quand on ne veut pas dire ce qu’on pense vraiment à son enfant. Une manière un peu vicieuse de déporter le débat vers le conjoint pour voir comment il va se débarrasser du problème. Ce n’est pas glorieux, mais ça peut être efficace surtout si celui-ci n’est pas encore rentré de son boulot. Un moment de répit gagné sur un peu d’hypocrisie. Il ne faut pas trop en abuser, parce que les enfants sont suffisamment futés pour faire le tri et s’adresser malicieusement  au bon interlocuteur suivant les situations : celui qui sera susceptible de dire « oui » plus facilement. 

C’est enfin la manifestation d’une impuissance à résoudre la question posée. La plupart du temps il s’agit d’un cas posé dans un travail scolaire. Il faut donc renvoyer à la personne compétente pour éviter d’apparaître trop nul. Un problème de math avec robinets et fuite ou de coureurs qui partent à la rencontre l’un de l’autre à des vitesses différentes (forcément, ça existe encore) … c’est papa qui s’y collera. Une question de vocabulaire ou de sens d’une phrase au style un peu alambiqué, à moins qu’il ne s’agisse de sciences de la vie, alors c’est plutôt maman qui sera présupposée détenir la clé. Ceci dit, cette répartition des compétences est purement subjective et ne s’appuie que sur une expérimentation très restreinte. Je sais que certains y liront une conception sociétale rétrograde pour ne pas dire franchement « réac ». J’assume !

« Téléphone donc à ton grand père, il doit savoir ça ! ». Je reçus donc un coup de fil d’un de mes petits fils qui voulaient des tuyaux pour un exposé sur le règne de Louis XV et les guerres qu’il a menées en Europe. Ah les exposés ! C’est le supplice des parents. Heureusement, « dnj il y a Wiki ! » (je traduis : de nos jours, il y a Wikipedia et ses imprécisions). J’avais ce qu’il lui fallait. Pas de mérite à cela, j’ai deux bouquins de Pierre Gaxotte sur le dit roi et sa mère savait qu’il frappait à la bonne porte. Je me souviens aussi d’une demande  d’une de mes petites filles pour un cas de grammaire pour lequel je lui ai fait part de mes lumières de grammairien sourcilleux.

Il y a donc une version à laquelle je n’avais pas pensé : « demande à ton grand-père », qui n’existait pas pour ma génération qui n’a guère connu ses grands-parents … Aujourd’hui, elle est peut-être beaucoup plus courante qu’on ne l’imagine avec toutes ces familles  décomposées ! Avec l’avantage d’avoir plusieurs grands-pères.

 


INDECROTTABLES SOCIALISTES !

Hollande 14

A la veille des vacances, on a appris par la voix du 1er secrétaire du PS, « Camba » pour les connaisseurs (peu nombreux), que le bureau politique a voté une motion réclamant une relance de la consommation en prélevant 10 milliards d’euros sur le CICE, sous prétexte que les patrons n’ont pas assez embauché. Déjà que ce dernier dispositif est une usine à gaz sous-dimensionnée, incapable d’intéresser les entrepreneurs par sa complexité administrative, voilà qu’on y rajoute une insécurité supplémentaire en changeant une nouvelle fois les règles du jeu en cours de route.

C’est pas comme ça que la confiance reviendra !

Mais au-delà, ce qui est bien plus grave, c’est que l’état-major du parti socialiste nous démontre une fois de plus son incapacité à s’adapter au monde réel. Les socialistes n’ont toujours pas compris que la relance par la consommation des ménages –à des fins électorales évidemment- ne peut plus produire de croissance et que si le gouvernement cède à ces sirènes-là, ce sont dix milliards empruntés de plus que l’on va jeter par les fenêtres.

Personne ne nie les bienfaits d’une politique de soutien au pouvoir d’achat des ménages, quand elle est appliquée ponctuellement pour répondre à une mauvaise passe conjoncturelle. Nous ne sommes malheureusement pas dans ce cadre-là : ce qu’on nous propose c’est de continuer à solvabiliser la consommation des ménages par des transferts sociaux, eux-mêmes financés par endettement. Sauf que dans le contexte d’une économie ouverte qui est celui de la France, le soutien à la consommation ne conduit pas à soutenir la demande adressée aux entreprises françaises, il bénéficie largement aux pays fournisseurs (à bas coûts) qui exportent vers notre pays. En fait de relance, ce serait plutôt la Chine ou l’Inde qui en tirerait un bénéfice de croissance.

Il y a plus grave.

Au point où on en est en France, avec le niveau d’imposition que nous connaissons, qui pèse notamment sur le tissu économique, le soutien à la consommation par les pouvoirs publics  est incompatible avec le soutien à l’offre des entreprises. Comme dans le cas présent, qui consiste à retirer 10 milliards destinés au soutien des entreprises, modeste contrepartie des lourds prélèvements opérés depuis 2012, ce type de soutien à la consommation  implique en effet des mesures (transferts redistributifs, baisses d’impôts sur les ménages …) financées par des prélèvements sur les entreprises (ici, 10 milliards du CICE détournés de leur objectif). On ne permet pas à leurs marges de se reconstituer,  on limite leurs capacités à investir : en clair, on ne leur permet pas de se développer et on s’étonne ensuite qu’elles n’embauchent pas.

Pourtant les socialistes devraient savoir que cette politique « keynésienne » dévoyée ne fonctionne pas : il suffit d’observer les résultats obtenus. Malgré une ponction d’impôts massive, non seulement les comptes n’ont pas été rétablis (toujours 4% de déficit) mais le pays a continué à s’endetter gravement, alors qu’aucune crise extérieure n’est susceptible de proposer un début d’explication. C’est le résultat d’une gestion franco-française erronée, purement et simplement.

Cette demande déjà largement subventionnée que les socialistes se proposent d’aggraver un peu plus, quand elle est menée sur la durée ne peut qu’entraîner des impôts et des déficits qui pénalisent les capacités d’investissement des entreprises et dégrade le potentiel d’offre. La France en est là. Les pouvoirs publics n’ont plus les moyens d’intervenir sur les domaines où leur aide serait justifiée comme par exemple favoriser l’innovation. Ils n’ont toujours pas compris que ce sont les entrepreneurs qui sont au cœur de la mécanique de la croissance. Ce sont eux qui connaissent les marchés, qui peuvent apprécier les forces et les faiblesses des produits déjà existants, qui en déduisent les opportunités de croissance. Mais qui à Bercy connait ces mécanismes ?

A la rentrée, le débat risque d’être vif.

Entre les partisans de la politique dite de "l'offre" comme Emmanuel Macron et la gauche du PS qui veut une financer une politique de la demande, ça va chahuter. Si le PS s’entête sur son schéma, ce sont dix milliards d’euros qui seront mis à la disposition des ménages avec l’espoir de gagner (peut-être) un point de croissance (avant les élections ?). En tout cas, le faire croire ! Sauf que les dits ménages au lieu de dépenser l’argent mis à leur disposition, s’empresseront de les thésauriser au lieu de les consommer. L’effet anxiogène dû à la dette gigantesque que chaque Français est capable d’apprécier, et aussi aux déficits qui semblent impossibles à combler sont deux entraves qui viennent s’ajouter et compliquent la reprise d’une vraie croissance en contribuant à gripper la machine. C’est bien pour ça  que l’on constate une hausse du taux d’épargne privée beaucoup plus importante que ce qui est habituellement constaté.

On peut donc parier que l’argent d’une relance par la consommation ira pour partie alimenter les importations et pour partie gonfler les assurances-vie ou les livrets d’épargne. Les entreprises françaises n’auront que des miettes. Donc, d’emplois, point à espérer. Au contraire, l’aggravation du chômage pourrait bien en être la résultante.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« MAIS QU’EST-CE QUE TU FABRIQUES ? »

C’est la question qui survient quand la maison est bien trop calme. Des enfants, ça vit : ça se chamaille, ça joue, ça va, ça vient d’une pièce à l’autre, ça crie ou ça chante. On est ainsi renseigné sur leur activité pendant que chacun vaque aux occupations domestiques. Evidemment tout cela est très variable en fonction de la progression en âge. C’est entre trois et six ans que l’on a en général les « usines à conneries ». Et alors là, il faut toujours avoir un œil sur ce qui se passe  comme quand on a du lait sur le feu, et craindre par-dessus tout le silence s’il se prolonge et qu’on n’y a prêté attention tout de suite. En général, c’est le signe d’une occupation intense  qui réclame de la concentration, et rarement sans « effets collatéraux ». Alors le tableau est facile à décrire : une mère ou un père, les mains sur les hanches dans l’embrasure d’une porte, en train de découvrir l’activité qui absorbe le gamin et surtout de constater les dégâts qu’elle occasionne : décoration murale inédite, découpage intempestif d’une revue à laquelle on tient, collage approximatif d’un objet endommagé… « Mais qu’est-ce que tu fabriques ! »

Ce n’est évidemment plus une question. L’enfant a bien senti dans l’intonation, comme un reproche de ce qu’il considérait comme une attitude noble : l’expression de son talent ou tentative de réparation d’un bris commis par inadvertance. Tout cela part d’un bon sentiment d’où l’intense décalage entre l’admonestation et sa bonne volonté : incompréhension qui se lit dans des yeux grands écarquillés par l’étonnement. Et là, de deux choses l’une, ou l’adulte pique une colère noire, ou il éclate de rire. Tout dépend de la gravité des dégâts et surtout de la répétitivité des actions considérées comme « délictueuses ».

Nous avons tous des souvenirs de bêtises faites par nos enfants. Il y en a un qui me revient à la mémoire en écrivant ces quelques lignes. Notre fille aînée devait avoir sept ou huit ans et avait invité une copine à jouer avec elle. Elle n’était pas du genre à collectionner les bêtises et nous lui faisions plutôt confiance. Ce jour-là, les deux filles jouaient dans la chambre à l’étage avec leurs poupées Barbie, alors très à la mode, avec toute la panoplie des vêtements à mettre et à retirer. D’habitude cela suffisait pleinement à les occuper un bon moment. Nous étions au rez-de-chaussée en train de bavarder. Toutefois, nous trouvions que l’animation à l’étage avait pris un tour bizarre. D’abord les voix nous parvenaient de la salle de bain et nous entendions l’eau couler puis cela s’arrêtait, puis recommençait. Prise d’un doute Paulette décida d’aller jeter un coup d’œil sur ce qui se passait. Elle ne fut pas déçue du voyage : les filles avaient  décidé –qui en eut l’idée ?- de teindre les cheveux de leur poupée et n’avaient trouvé rien d’autre pour cela que … l’éosine !

« Mais qu’est-que-vous fabriquez ? » : le spectacle en valait la peine. Le bidet exprimait son émotion avec un rose uniforme que les deux dégourdies essayaient de faire disparaître à force de rinçages successifs. On comprend qu’elles l’aient utilisé pour faire une couleur, la parenté avec le bac du coiffeur est évidente et surtout, le bassin était bien commode par sa hauteur. Mais on les suivait à la trace dans toute la pièce : le formica blanc des meubles arborait les empreintes des délinquantes en de multiples endroits, sans parler des malheureuses poupées dont les cheveux rouge vif refusaient de reprendre une couleur plus convenable. Le lavabo et la baignoire n’avait pas échappé non plus à leur coupable activité. Bref, un désastre. On en rit encore aujourd’hui, même si récurer la salle de bain ne fut pas de tout repos.

Inutile de préciser que dans les petits enfants on a eu, et on a encore, quelques occasions de poser la question.

 


POUR RESTER BRANCHE MAIS COOL EN AOUT

Aout geluck001

 

Difficile de déconnecter avec cette actualité qui n’en finit pas de nous abasourdir : une fille tabassée parce qu’en bikini, un roi qui privatise une plage, des chiffres du chômage bidouillés, la bourse qui fait du yoyo, un copain casé à ERDF avec une paie de roi du pétrole, … que le monde serait triste si nous n’avions pas un président audacieux. Mais en cette veille du mois d’août qui s’annonce  à quelques encablures, le hit de l’actu c’est … Grey et la pire atrocité c’est… le passage des guignols en crypté !

Au moins, dans ce fatras a-t-on une bonne nouvelle : demain est le jour de la libération. C’est en effet à partir du 29 juillet cette année que les Français commencent à travailler pour eux et ont fini de remplir le tonneau des Danaïdes de l’Etat ventripotent : 57,5% de prélèvements.  Le record d’Europe.

Alors à quoi allons-nous passer le temps d’août ?

Voici quelques lectures que je vous conseille :

 

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ON VA DANS LE MUR, d’Agnès Verdier Molinié.

La militante de la baisse des dépenses fait l’autopsie de l’Etat et de ses satellites, et recense tout ce qui est dépensé souvent en pure perte, gaspillé, mal utilisé. A la tête de la fondation IFRAP, vous l’avez souvent vue à « C dans l’air » défendreune stratégie vigoureuse de réduction de nos dépenses publiques. Son livre est un recueil explosif : elle nous fait pénétrer au cœur d’un labyrinthe administratif que n’aurait pas désavoué Kafka et où le plus brillant de nos hauts fonctionnaires se perdrait. On y découvre une accumulation de taxes, de primes, de statuts particuliers, souvent bien cachés. Elle y trouve des règles, des normes ineptes, des doublons à foison qui s’empilent comme les crèpes le jour de mardi gras. Des économies : on peut en faire partout et de colossales, c’est plus de cent milliards par an qu’on pourrait éviter de prélever… Mais il faut réformer. Là aussi elle a des propositions qui décoiffent mais les Français sont-ils prêts. On va dans le mur et il faut agir d’urgence !

 

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UNE CRISE DEVENUE FRANCAISE, d’Eric Woerth.

Eric Woerth est un clinicien de l’économie. Il n’a pas son pareil pour vous décortiquer une situation, l’analyser méthodiquement et vous exposer pédagogiquement les ressorts et les freins qui y ont conduit. Vous voulez des réponses à quelques-unes des questions qui nous hantent comme par exemple : « pourquoi la France est-elle le seul pays où le chômage de masse n’a pratiquement pas cessé depuis trente ans ? » ou encore : « comment en est-on arrivé à une fiscalité qui est devenue une punition et a dépassé le seuil de tolérance ? »… En quelques 180 pages Eric Woerth vous donne les réponses, honnêtement, sereinement, sans chercher la défausse où l’exagération militante qui affaiblit une démonstration. Et puis en une soixantaine de pages, il tente de nous redonner espoir : la France a sa place dans la mondialisation si elle le souhaite, nous pouvons croire à nouveau dans l’avenir à condition de retrouver la confiance… Vaste programme. Justement son livre pourrait en être un, ou en constituer un excellent support à tout le moins. Avec lui l’Etat-providence auquel nous autres Français sommes très attachés ne meurt pas, il est repensé, reconfiguré. Le chemin indispensable pour obtenir une adhésion populaire.

Les deux livres sont complémentaires. Avec eux on gagne en lucidité.

 

Pour la partie détente, deux revues d’excellent niveau et très passionnantes :

Blake et Mortimer001BLAKE ET MORTIMER face aux grands mystères de l’Humanité, Beaux-Arts hors série.

Pour les amateurs de cette BD très particulière, on trouve là un filon d’informations et de nombreux détails sur les particularités de l’univers Jacobsien. C’est fouillé, avec de nombreuses illustrations et la participation de spécialistes de haut niveau. On n’échappe pas, de ce fait, à quelques redites, mais c’est pardonnable vu la qualité de l’ouvrage. Vivement recommandé aux fans des deux anglais. Cette revue est un vrai délice « Old Chap’ » !

 

Pagnom001PAGNOL, Le Figaro hors série.

Voilà une revue magnifique tant par sa présentation que par la qualité de ses illustrations. On replonge avec ferveur dans la Provence intérieure de la belle époque, dessins savoureux de Dubout à l’appui. On y fréquente le bon Fernandel, le Grand Raimu, les égéries successives de l’académicien…. Le tout illustré de magnifiques photos. Les articles sont copieux et attrayants. De quoi passer un bon moment sur le transat ou à la plage !


Passez de bonnes vacances et rendez-vous pour la prochaine "Chronique des jours qui passent" !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT …

 Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« T’AS QU’A TE RETENIR ! »

Traditionnellement, le mois d’août, c’était le mois des vacances, des grandes vacances. En ce temps-là, on partait pratiquement tout le mois, dans une location à la montagne ou au bord de la mer. Cela se préparait plusieurs jours à l’avance de façon à fourrer dans les bagages tout le nécessaire en prenant soin qu’il prenne le moins de place possible. Le jour du départ, il fallait se lever tôt. On démarrait aux aurores, afin de faire la distance sans trop souffrir le plus longtemps possible de la chaleur, les climatisations ça n’existait pas, et pour arriver suffisamment de bonne heure en soirée afin de prendre le temps de découvrir les lieux de notre villégiature et s’installer.

Comme la route était généralement longue, il était demandé à chacun de prendre ses « précautions » avant le départ, car il fallait limiter les arrêts au maximum et si possible coordonner ravitaillement en carburant avec les « besoins » des uns et des autres. Quand on est cinq, c’est mission impossible. C’est que les « précautions » en question, à des heures inhabituelles, ce n’est pas une sinécure. Bref, il en est qui ne se décrètent pas !

Et voilà ! On n’a pas fait trente kilomètres que déjà une petite voix retentit à l’arrière : « J’ai envie de faire pipi ! ». Un court dialogue s’instaure : «  T’as pas fait avant partir ? tonne le conducteur – si, mais j’ai encore envie, ment l’intéressée … ». Alors la sentence tombe, prévisible, implacable, désespérante pour la gamine : «  T’as qu’à te retenir ! ». Derrière personne ne bronche.  Le silence pèse pendant quelques kilomètres. On suspecte que les deux garçons sont concernés mais préfèrent ne rien dire. En tout cas, pas question de s’arrêter déjà. On est en retard sur l’horaire programmé et déjà la circulation se densifie.

Mais une envie pressante, c’est une envie pressante. En général, elle porte bien son nom. Donc la petite voix reprend, avec un ton plus gémissant : «  papa, j’ai envie de faire pipi ». On a abordé l’autoroute et nous filons à vive allure dans une circulation encore fluide. Pas le moment de lambiner. La limitation à 130 n’était pas encore en vigueur. Alors il faut ruser pour faire patienter … « l’envie pressante ». Le prétexte est tout trouvé : on ne peut pas s’arrêter sur les bandes d’arrêt d’urgence, il faut attendre une aire de service. « T’as qu’à te retenir jusqu’à la prochaine aire de repos ». Sauf que des aires de repos, le chauffeur va vicieusement ne louper deux ou trois.

Un ton suppliant a remplacé le gémissement : « je ne peux plus tenir, je vais faire dans la voiture !». Du coup c’est maman qui s’en mêle : « mais enfin, arrête-toi, c’est ridicule, il y en a pour cinq minutes ! ». Justement, une magnifique aire de service se profile à quelques kilomètres nous indique un grand panneau. Et comme les inconvénients d’un nettoyage de l’arrière dépassent largement le temps d’une pause-pipi qui sera mise à profit pour tout le monde, la voiture emprunte enfin la voie latérale qui conduit aux bâtiments de la station-service. Soulagement à l’arrière… mais il était grand temps ! Plus d’une heure s’est écoulée depuis la première requête. L’essentiel c’est d’avoir fait un bout de chemin.

Quel père impitoyable n’a pas fait subir à sa progéniture le « supplice de l’envie de pisser », sur le trajet qui emporte la famille vers les horizons rêvés du temps consacré au farniente ? Il arrive même que la torture concerne l’intéressé. Mais comment céder pour soi-même ce qu’on n’ a pas consenti aux autres ? Néanmoins, il vaut mieux s’arrêter. Parce que conduire avec une envie pressante, ça n’est pas vraiment agréable ni confortable, quand ce n’est pas dangereux !

 

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Doigts dans le nez

 « TU VEUX MON DOIGT ? »

La morphologie humaine est bien faite : ainsi la taille des doigts et des narines est calculée pour que les uns puissent entrer dans les autres. On n’y peut rien, c’est comme ça. En effet, il arrive que ceux-ci soient indispensables pour nettoyer l’intérieur de l’appendice nasal afin de le débarrasser des impuretés qui s’y accrochent jusqu’à rendre la respiration moins aisée. La bienséance exige par contre qu’on évite d’avoir recours à ce procédé. Là encore, l’éducation doit commencer tôt pour enrayer le recours à un geste que la nature semble avoir programmé comme un réflexe. Je n’entrerai pas dans le détail d’une description anatomique scabreuse pour me contenter d’observer les humains qui nous entourent.

Donc il arrive souvent qu’on admoneste un gamin surpris en train de se fourrer les doigts dans le nez : « Tu veux mon doigt ? ». Combien de fois ai-je entendu cette formule rituelle ? Et combien de fois l’ai-je prononcé pour morigéner l’un de mes enfants ou petits-enfants. C’est dire si le reflexe est bien là et difficile à corriger.

D’ailleurs, observez bien les adultes autour de vous. Je me souviens de situations vécues autrefois dans le métro. C’est incroyable ce qu’au milieu de la foule, certains se croient tout seul ! Vous connaissez tous l’histoire du type qui se met à crier : «  ma boulette, ma boulette ! » et tout le monde de la chercher partout en regardant le sol. Et comme on ne la retrouve pas, il ajoute, en se fourrant le doigt dans le nez : « Bon, bah je vais en refaire une autre ! ». Il y a un lieu aussi  très propice à ce même exercice : à l’intérieur des voitures, dans les embouteillages. Regardez autour de vous, c’est bien rare si vous n’en verrez pas un (et non une, car le geste est surtout masculin), en train de se décrocher consciencieusement les « tableaux ». En voiture on est chez soi et on oublie qu’on peut être vu, surtout si on est absorbé à écouter la radio. Je vous passe la suite de ce qu’il peut faire de sa collecte qui finira probablement collée au côté du siège… dans le meilleur des cas.

C’est dit, on ne se met pas les doigts dans le nez, même si c’est une prédisposition naturelle. La civilisation moderne met suffisamment d’outils à notre disposition pour éviter d’y avoir recours : mouchoirs en papiers, spray, solutions acqueuses voire cotons-tiges. Mais … et le plaisir ! m’a rétorqué une fois un ami. Ce point ne se discute pas, j’en conviens. J’en reste désarmé. C’est peut-être de là que vient l’expression : «  Les doigts dans le nez ! » pour exprimer la joie d’avoir réussi et dire que c’était facile.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Comment on demande

« DIS BONJOUR A LA DAME ! »

Quand j’étais petit, c’était chaque fois une épreuve. Comme beaucoup de gamins j’avais horreur de dire bonjour aux personnes que ma mère rencontrait en faisant les courses, voisins pourtant familiers ou connaissances, et tout autant de quitter mes occupations pour répondre au comminatoire : « Viens dire bonjour ! » qui ne manquait pas de suivre l’entrée de quelqu’un à la maison. Mais impossible de se soustraire au devoir imposé par les bonnes manières sous peine de représailles qui suivraient inévitablement une mauvaise volonté. C’est donc avec une mine renfrognée, les sourcils froncés et le regard peu amène que je me présentais devant le visiteur ou la visiteuse. Dans ce dernier cas, il fallait se confronter à un visage badigeonné de poudre de riz et subir la marque infamante de transports non sollicités et qui se traduisait par une tartine de rouge à lèvre sur les joues assortie de bave, que j’essuyais aussitôt du revers de ma manche sous l’œil courroucé de ma mère.

C’est probablement comme cela que je suis devenu un garçon poli. La force de l’habitude, prise sans aucune possibilité de dérogation ! Vient ensuite l’âge de raison où les civilités vont de soi et participent à la convivialité des relations humaines. Dire « bonjour », c’est comme savoir dire « merci » : c’est gratuit et ça participe au « lien social » comme on dit aujourd’hui chez les « bobos ». Aussi, transmission oblige, c’est avec le même soin pointilleux auquel notre enfance fut confronté, que nous veillons à la politesse de nos petits-enfants. Non pas qu’ils soient mal éduqués, parce que leurs parents font le nécessaire. Mais nous vivons dans un monde où les contraintes ne sont pas les mêmes partout. Alors, nous aimons bien que lorsqu’ils arrivent, ils viennent « dire bonjour ». Excepté vers deux ou trois ans où cela a été parfois laborieux, encore que « Mamy Paulette » ait joui d’un privilège particulier qui rendait à certain les autres transparents, nous avons toujours eu droit à des manifestations d’affection à ce moment privilégié de l’arrivée, preuve que la maison ne doit pas être trop repoussante.

Sauf que chez nous aussi, il arrive qu’il y ait des visiteurs, parfois inconnus de nos pensionnaires, auxquels il faut malgré tout venir dire « bonjour ». C’est une règle intangible. Honnêtement, il faut avouer que, si nous n’avons pas de refus d’obstacle, les comportements sont divers en fonction des caractères. De l’extraverti qui ne fait aucune difficulté et qui vient lancer son tonitruant « bonjour monsieur ! » (ou madame), au timide qui s’annonce à reculons et murmure entre ses dents son « bonjour » à peine audible, nous avons connu toute la gamme. L’essentiel est que le devoir soit accompli. Ainsi demain ils seront (peut-être) des citoyens polis. L’apprentissage ne s’arrête pas là. L’exercice continue quand ils nous accompagnent : on dit bonjour en entrant dans un commerce et au revoir quand on en sort… Et j’en connais pour qui cela devient vite un jeu, histoire de se faire bien voir avec l’espoir d’une douceur à la clé, ou tout simplement envie de se montrer. Les egos se manifestent parfois plus tôt qu’on ne le souhaiterait.

Avec les ados, c’est un peu plus compliqué. J’ai eu du mal à me faire au « Salut Papy ! », mais il est prononcé avec tellement de chaleur que j’ai renoncé (après quelques tentatives tout de même) à rétorquer cet impitoyable « on dit bonjour, d’abord ! » qui casse l’ambiance, comme ils disent. Rien n’est parfait en ce bas monde.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

  Qu'est-ce qu'on dit

« QU’EST-CE QU’ON DIT ! »

Avec les vacances, voici le temps où la maison se remplit des cris joyeux des petits enfants venus faire leur petit stage, de durée variable, chez « papy et mamy ». En général, ils ne se font pas prier et je crois même qu’ils en redemandent. Enfin, jusqu’à un certain âge. Avec l’adolescence, leurs envies changent de nature. Ce sont donc les trois plus jeunes qui cette année encore se sont retrouvés pour une semaine à gouter aux « douceurs » angevines. Le mot est faible.

C’est l’occasion de vérifier que les codes familiaux sur lesquels on ne transige pas ont été bien transmis. Notre génération ne rigolait pas avec les conventions  et la civilité. Du temps de notre jeunesse, les parents éduquaient et il fallait se tenir à carreau avec les marques de politesse. Dès l’âge le plus tendre on en passait par ce laborieux apprentissage remis sur le métier à chaque occasion. Combien de fois ai-je eu droit au « qu’est-ce qu’on dit » comminatoire pour avoir oublié le mot magique. J’ai appris récemment dans un commentaire journalistique qu’il existait chez les politiques des mots « valises ». Il parait que ce sont des mots qui une particularité : chacun d’eux contient à lui seul des dizaines de concept. Pratique : un seul mot tient lieu de discours… si seulement ça pouvait être vrai, on éviterait tant de bavardages fastidieux. Eh bien chez nous on a les mots « magiques » : tu le prononces et hop ! Ce que tu demandes se réalise. C’est une sorte de sésame. Les civilités sont pleines de mots magiques. Et ils ont un énorme avantage : ils sont gratuits, ils ne coutent rien.

Force nous est de constater, dans notre cas, que le formatage a bien fonctionné. Ou alors les « mignons » sont madrés, ce que je pense aussi. En tous les cas, nous avons eu peu d’occasions de prononcer ce rappel à l’ordre, le « merci » venant à peu près automatiquement. Tout juste si nous avons eu à utiliser la formule cousine : « Comment on demande ? » face à des yeux presque rieurs, sous des sourcils froncés, en un regard volontiers provocateur qui semble dire : « je m’y attendais », pour aussitôt dégainer sur un ton mi-ironique, mi-obséquieux un « s’il-te-plait » trainant qui en dit long sur la malice. Bon sang ne saurait mentir.

Il y donc encore des parents qui attachent de l’importance à ces petits riens qui sont très importants, car ils codifient beaucoup plus qu’on ne le croit, les rapports humains. Ils les fluidifient. « S’il te plait » et « merci » exigés à chaque fois, c’est montrer que tout n’est pas dû, tout n’est pas automatique. Ces formules ont du sens, ce ne sont pas de simples mots prononcés à la légère. « S’il te plait » suppose « si je veux bien » et « merci » marque une reconnaissance, une satisfaction qu’il est utile d’exprimer. Car si le mot est gratuit, le geste qui l’a amené ne l’est pas. « Merci » marque la conclusion d’une action par laquelle quelque chose a été transmis ou réalisé au bénéfice de quelqu’un, qui marque ainsi qu’il est conscient de ce qu’il a reçu (Ouf !). Dire « merci » c’est donc manifester sa gratitude, sentiment qui vient flatter l’humeur de celui qui le reçoit et en tire de la satisfaction. Autrement dit, ça coûte pas cher de dire « merci » et ça fait toujours plaisir !

Donc, sur « s’il te plait » et « merci », les trois garnements ont obtenu leur « passeport-politesse ». Ce ne sont pas les seules épreuves auxquelles ils ont été confrontés.

A suivre donc.


QUI SE RESSEMBLE, S’ASSEMBLE

Allez, une dernière note politique avant de passer à autre chose. Bientôt vous retrouverez "Souriez, c'est l'été" et ses billets humoristiques.

 

Hollande pit

Tsipras

 

C’est bien la leçon qu’on peut tirer du dernier épisode de la négociation avec les Grecs : finalement rien n’est surprenant ! Hollande a soutenu Tsipras, Montebourg invite Varoufakis … Qui se ressemble s’assemble ! Le dicton n’a jamais été aussi vrai.

Quoi d’étonnant à voir notre pingouin soutenir un menteur et un manipulateur ? Le seul fait que le Grec soit revenu à la table des négociations avec des propositions plus sévères que celles contre lesquelles il a fait voter non, en dit long sur sa capacité à brouiller les cartes et à utiliser la démagogie. Il se battait contre la « rigueur » imposée par le « libéralisme », avec l’appui complaisant d’un Président français qui pensait y trouver son compte, puisque c’est au nom de la même réthorique qu’il a refusé depuis trois ans de faire les réformes drastiques qui s’imposaient pour remettre la France sur les rails de la croissance. Ils ont perdu, le week-end dernier tous les deux. Le grand soir que souhaitaient la gauche radicale et l’extrême-droite n’aura pas lieu. Ceux qui voyaient dans la réaction grecque un modèle et un exemple et qui en espéraient au mieux un affaiblissement des institutions européennes, au pire un éclatement de la zone euro en sont pour leurs frais. Leurs rêves se sont brisés sur le refus de la chancelière de se laisser balader par les doubles discours du tandem franco-grec. Merci Angela ! Tsipras doit maintenant s’expliquer devant son peuple abusé. Et le triomphalisme élyséen n’abusera personne. Le populisme vient de subir un revers en étant déshonoré par le gouvernement grec. On n’utilise pas le referendum pour s’exonérer de réalités qui vous rattrapent toujours. Comme le discours de Marine Le Pen sonne faux depuis !

Quoi de surprenant de retrouver dans la même barque des dirigeants qui ont le même bilan économique. Aussi nuls en la matière l’un que l’autre ! La Cour des Comptes est là pour nous le rappeler tant on serait tenté de l’oublier avec l’enfumage permanent de Sapin et consorts : la France continue de s’endetter, la dépense publique ne recule pas, elle ne dégage pas d’excédents susceptibles de commencer à assainir la situation financière. C’est bien du même mal dont souffre la Grèce : d’avoir eu des gouvernements qui ont vécu de la manne des crédits sans jamais se poser la question de savoir comment on allait rembourser. Présenter aujourd’hui les « méchants créanciers » comme des profiteurs, ce qui constitue l’essentiel du discours des Mélenchon de service, c’est oublier l’essentiel : voilà ce qui arrive quand un pays vit au-dessus de ses moyens. Ceux qui veulent nous faire croire qu’une autre politique, plus facile, qui n’imposerait pas d’efforts, afin de rembourser en monnaie de singe les créanciers, conduiraient le pays à la pire catastrophe autant pour ses entreprises que pour les travailleurs et épargnants. Hollande n’a plus qu’à faire en France les réformes qu’il impose aux Grecs… puisqu’il est, parait-il, audacieux !

Quoi de surprenant enfin, à constater l’enflure du surmoi chez l’un et l’autre. Notre François-les-bas-rouges se découvre « audacieux » et ce cher Alexis ose faire des pieds de nez à ses partenaires généreux. A peine revenu à Athènes, ce dernier n’affirmait-il pas qu’il ne croyait pas dans les accords qu’il venait de signer ! On ne peut pas faire plus machiavélique. La prestation d’autosatisfaction béate à laquelle s’est livrée notre pitre élyséen le jour du 14 juillet permet de mesurer la vacuité de sa politique : pas un mot sur la dégradation de la situation en France. Nos chômeurs ne méritent pas autant d’attention que le leader grec, dans la tête d’un personnage d’abord soucieux d’envoyer des signaux à la gauche de sa gauche en vue de l’échéance présidentielle. Il n’a réussi qu’à déchainer un discours outrancièrement anti-allemand chez ceux-ci, sans qu’il n’en désavoue le moindre propos. Oui, l’Allemagne peut être un modèle de gestion, et la France continue de se prélasser au dernier rang, celui des cancres. L’enflure idéologique qui encombre les esprits fumeux qui nous gouvernent conduit à l’inversion des valeurs : on préfère l’échec à la réussite, la manipulation à l’application de la règle ; on pratique la culture de l’excuse, le rejet de l’autorité, et on s’étonne que les choses aillent mal dans tous les domaines. Pour les deux peuples, les dégâts se ressemblent.

Heureusement, dans cette affaire, la lucidité d’Angela Merkel a permis à la fois de sauver les meubles et de mettre des limites là où nos deux lascars auraient bien voulu s’en abstraire. Le « ça suffit » de l’Allemagne est là pour nous rappeler que l’Union ne peut survivre que dans le respect des uns et des autres et cela commence par respecter les règles communes librement acceptées. L’échec de Tsipras s’apparente à une reddition. La mise au pas de la société libérale par les rêveurs enténébrés de l’idéologie marxiste n’est pas pour demain. Cette défaite devrait nous encourager en France à affronter les populistes. La droite traditionnelle a une opportunité pour rebondir sur le « ça suffit » qui trotte dans la tête de nombre de nos concitoyens : le naufrage de l’école, les provocations de l’islamisme radical, l’impuissance des éternels Manolitos donneurs de leçons, les catholiques méprisés, la désinformation des médias sous tutelle de la pensée unique, l’insécurité grandissante, … Le Front National s’est fourvoyé en soutenant les farfelus d’Athènes.

L’occasion est trop belle !