CHRONIQUE DE LA FRANCE QUI VA MIEUX (QU’IL DIT !)
14 septembre 2015
Sapin-les-bas-roses, qui a la haute main sur nos finances, ferait bien de changer ses lunettes de la même couleur que ses bas. Vous n’allez pas me dire qu’il n’avait pas vu venir ce qui suit. Son optimisme de façade, il y a longtemps qu’il amuse la galerie. Effectivement, il vaut mieux rire. C’est peut-être un humoriste adepte de l’humour noir, après-tout.
L'avenir de la France n'est pas rose du tout.
La production manufacturière a baissé de 1% en juillet. Après une baisse de 0.6% en juin. L'industrie française n'est pas encore sortie de la crise, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors que nos voisins Allemands et Britanniques ont retrouvé ou dépassé leurs niveaux de 2008, notre production industrielle continue à patiner. Les chiffres sont affligeants : 500 000 emplois disparus, plus de 15% de baisse en 7 ans. Et peu de signes de rebond réel. Et si on prolonge la tendance de la production de ces deux derniers mois on va vers une chute brutale. Car il est peu probable qu'il ne s'agisse que d'un accident. Il parait flagrant que les usines françaises ne profitent pas assez de l'appétit des consommateurs hexagonaux pourtant dopé par la chute du prix des carburants. Notre industrie souffre bien d’un problème d'offre plus que de demande.
Perte de substance.
En fait, La première cause de la faiblesse de notre industrie c’est très probablement une perte de substance irrémédiable qui peut rendre le relèvement très compliqué. Le phénomène est assez ancien. Si la production avait continué de progresser jusqu'en 2008, elle perdait néanmoins des parts de marché parce que son offre était déjà trop chère et pas d'assez bonne qualité. La crise financière de 2008 a fait disparaitre des centaines d'usines qui ne renaîtront pas de leurs cendres. Il faudrait évidemment accélérer la mutation vers les nouvelles industries et les nouveaux services. Il paraît qu'on est les plus forts du monde dans les maths, la médecine, les multinationales, les start-ups, l'aéronautique, la mode, la recherche et la gastronomie, selon le magazine « Challenge ». Alors qu’est-ce que le gouvernement attend pour agir ?
Matraquage fiscal et amoncellement de règles.
Parce que la deuxième cause de cette perte de substance provient du matraquage fiscal et réglementaire abondamment prodigué par les pouvoirs publics, matraquage qui fait souffrir l’économie, à commencer par l’agriculture, mais le secteur industriel plus que les autres secteurs. Si la décélération fiscale est engagée, on n’est pas encore revenu à la moyenne européenne, loin de là. Et il n’en est pas de même de l'amoncellement de règles parfois contradictoires qui continue de poser problème. La première tâche du gouvernement devrait être en effet d’aider ou d’accompagner les efforts des industriels pour se mettre au niveau de modernité des entreprises européennes, pour le moins, et de faciliter la croissance de toutes ces « start-up » branchées sur les nouvelles technologies. Mais, là aussi, il a du mal à passer aux actes.
En attendant, en guise de baisse d’impôts, c’est une taxe supplémentaire sur les serveurs internet qu’on va devoir subir pour alimenter le tonneau des danaïdes de l’audiovisuel public.
Pour agir dans le bon sens, il faudrait qu’en haut lieu on arrête de penser que la fiscalité est la mère de toutes les politiques !
Commentaires