FRONDEUR
11 septembre 2015
Le mot est à la mode depuis qu’une poignée de députés socialistes renâclent à soutenir la politique voulue par le chef de l’Etat, pourtant issu de leur parti. Mais ce n’est pas une nouveauté dans notre beau pays de France, où les habitants dignes descendants des Gaulois, aiment à se « coltiner ». La politique n’échappe pas à la règle, vous l’aurez remarqué.
« Frondeur » !
En 1650, « un vent de fronde a soufflé ce matin ; je crois qu’il gronde contre Mazarin » rapporte un libelle qui circulait à Paris. Ah ! Mazarin, ce cardinal-ministre d’Anne d’Autriche dirigeait la France pendant la minorité de Louis XIV. Le royaume connaissait des difficultés financières qui obligèrent le gouvernement à prendre des mesures sur le plan fiscal pour tenter de faire face. Il s’en suivit une période de troubles politiques de 1648 à 1653 qui ébranlèrent le trône, car derrière la révolte fiscale, se cachait les ambitions politiques du parlement qui pensait profiter de l’agitation pour augmenter ses pouvoirs.
Mais d’où vient le mot ?
C’est un conseiller au Parlement qui demanda à ses confrères d’imiter les « frondeurs », ces gamins de Paris qui s’attaquaient à coups de lance-pierres et prenaient la fuite devant les « gens d’armes » pour y revenir peu après, le champ devenu libre…
Faire souffler un vent de fronde, c’est donc pousser à la contestation, à la critique, voire à la révolte pour s’opposer à des projets ou à des lois.
Les socialistes n’ont rien inventé.
Sans faire de parallélisme avec le règne de Mazarin, il est amusant de constater que la Fronde prenait sa source dans le mécontentement fiscal. Il y aurait donc en France, aujourd’hui, deux types de frondes. Celle qui sévit à l’intérieur de la gauche et celle qui sourd de l’oppression fiscale que le pouvoir tente d’enrayer en faisant croire à des baisses d’impôts. Impossible à croire quand le rendement de l’IR augmente de 18 milliards d’euros.
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