HISTOIRE

EN ATTENDANT L’ORACLE !

Macron voeux 2020

 

A quoi cela sert-il d’annoncer une semaine à l’avance la prise de parole du Président ?

Tout bonnement à occuper  les  médias  qui ont fait défiler tous les faux experts pour les  sonder  sur ce que devraient être les annonces dont ils  n’ont pas connaissance au moment où ils parlent, et surtout faire toutes  les supputations  possibles au cours de débats  aussi inutiles que fastidieux. Secondement, la période est  mise à profit par l’exécutif pour lancer des pistes et autant de ballons d’essais afin de choisir les décisions qui paraîtront les  plus lucratives pour la popularité de l’intéressé, et finalement faire  croire qu’il a un cap, élément de langage qui revient beaucoup depuis quelques jours, alors qu’il  ne fait que suivre la  pandémie,  l’œil  rivé aux stats que Véran lui passe et à la courbe des sondages.

Mardi, nouvelle séance de « Au théâtre ce soir » !

Le 24 novembre à 20h l’oracle va parler.  Pour ne pas dire grand-chose, puisque depuis trois jours, via Castex et Attal, tout ou presque a déjà été dit.  Mais Manu a besoin de se sentir chef et suivi.  C’est certain, il  aura encore ses 25 millions de pigeons devant la lucarne magique  à boire ses  paroles à l’affût de  l’annonce qui simplifiera la vie à tel ou tel.  Mais pour ceux que cela inquièterait, ce ne sera pas la dernière séance.  Car il va faire durer le plaisir : à savoir qu’il devrait  exclure le « déconfinement » !  Il s’en est ouvert dans les colonnes du JDD d’aujourd’hui  avec le ton  martial du chef de  guerre déterminé qu’il n’est pas. Et il  nous prévient déjà pour que nous ne soyons pas  déçus : « Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin. Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap. Savoir ensemble où nous allons et comment y aller (ça on aimerait bien le savoir). C’est difficile, car la pandémie est par essence imprévisible et mondiale (donc on ne sait pas où on va). Mais c’est la clé de la confiance, qui elle-même est la clé du succès. » Du pur Macron, tout et son contraire  dans la même  phrase. Autrement  dit le cap, c’est qu’il n’y en a  pas. Et c’est normal.  Comment  pourrait-il y en avoir un ? Il faudrait  une boussole, mais  la  sienne indique le Nord et le Sud « en même temps » !

Faire durer la comédie.

Pour instaurer un simulacre de confiance, il faut donner des gages de crédibilité dans  la  gouverne. On fait donc dans la dramatisation. Donc, Macron ne va pas nous promettre des lendemains qui chantent. Pour le Président, le déconfinement est totalement exclu et il ne prononcera même pas le mot lors de son allocution. Il fera un état des lieux de l’épidémie,  comme si on ne le connaissait pas, alors qu’on a droit à un récapitulatif quotidien, et annoncera des mesures d’allégement du confinement. Quelques bonnes nouvelles dont on nous a déjà largement abreuvés. Il détaillera les modalités de réouverture des commerces « non essentiels »  et nous expliquera très certainement comment les fêtes de fin d’année vont se dérouler. On attend avec impatience de savoir si on pourra recevoir la famille et  combien on pourra être à table. Par décret, comme pour le sapin. L’annonce de la réouverture des lieux de culte devrait également se faire ce mardi. D’abord, ils n’étaient pas fermés, mais ceux qui veulent pourront enfin retourner assister aux messes. Un petit mot pourrait également être prononcé pour les grands perdants de cette période : les bars, restaurants et les lieux de culture qui ne devraient pas pouvoir réouvrir avant Janvier. Mais teasing oblige : tout n’a pas été préannoncé. Le chef s’est réservé quelques précisions : par exemple, les stations de sport d’hiver vont-elles pouvoir ouvrir, pourra-t-on réveillonner le jour de l’an, ….  Bah oui, sinon, bonjour l’audimat.

Damage de piste.

Le gouvernement a aussi envoyé son minet au charbon, dans le même journal. Le « porte-parole »,  Gabriel Attal précise en effet  que « les assouplissements » au confinement se  feront en trois étapes au regard de l'évolution sanitaire et des risques liés à certaines activités : d'abord autour du 1er décembre, puis avant les congés de fin d'année, puis à partir de janvier 2021. Mais nous sommes prévenus d’ores et  déjà : le confinement va se poursuivre et donc la limitation des déplacements aussi ! Une attestation pour se déplacer sera toujours nécessaire au-delà du 1er décembre, avait déjà déjà surenchéri le Premier ministre Jean Castex, mais le rayon d’un kilomètre ne serait plus maintenu pour prendre l’air. Attal juge par ailleurs « intéressante », « à titre personnel », la possibilité de rendre obligatoire l'isolement des cas positifs et des cas contacts, rajoutant  « Beaucoup de nos voisins l'ont fait et j'entends des Français qui estiment subir des contraintes qui pourraient être allégées si nous concentrions les efforts sur les chaînes de contamination ». Un avis dont le Président et son Premier Ministre  pourraient s’inspirer, d’autant plus que Les Républicains le réclament à cor et à cris. Mais il  est gonflé quand il affirme que les oppositions, « à défaut d'un esprit constructif » se sont « retrouvées au sein d'un conseil de défiance ».  Tellement facile de faire siennes les  propositions qui en émanent pour ensuite refuser en débat dans les Assemblées  toute proposition qui ne vient  pas de la Majorité.  En voilà encore un qui, au bal des faux-culs, ne ferait pas banquette.

On verra si,  sur la vaccination, ils auront su anticiper. Le ratage  complet de l’opération « tester, tracer, isoler »   ne plaide pas en leur faveur.

 


UNE HEURE PAS PLUS ET UN KILOMETRE A VOL D’OISEAU…

Périmètre 1 km001

 

Monsieur Pichot s’apprêtait à sortir. Comme chaque jour depuis le « reconfinement », il était en train de remplir scrupuleusement son formulaire d’autorisation de sortie pour « déplacement bref dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, lié soit à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique collective et de toute proximité avec d’autres  personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie ». Le texte était précis et ne prêtait pas à la moindre fantaisie.  Il ne risquait pas de rejoindre un groupe de sport collectif n’étant inscrit à aucun club, ni de sortir un animal de compagnie auquel il avait renoncé depuis longtemps.  Restait la  promenade. D’habitude il se contentait de faire un tour dans son jardin, ce qui lui suffisait amplement pour prendre l’air, surtout à la mauvaise saison, mais avec le confinement, il avait une envie irrépressible de jouir du peu de liberté que l’Etat « providence et protecteur »  lui laissait encore. 

D’ailleurs, malicieusement, après avoir rempli un premier formulaire, il s’attela au remplissage d’un second  sur lequel  il inscrivit un horaire enchaînant avec le premier et cocha avec une satisfaction intérieure qu’il ne se connaissait pas la case « déplacement pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements dont les activités demeurent autorisées… ». Il n’était plus question depuis longtemps d’effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activité professionnelle,  mais il se réservait pour un jour ou l’autre une sortie pour « le retrait de commande ». Décidément, il y avait quelque part un rond-de-cuir assis derrière son bureau parisien dont la tâche était de tout prévoir et de tout codifier pour assurer le confort de ses concitoyens et les empêcher de se contaminer.  Ah, le brave fonctionnaire ! Justement monsieur Pichot venait de lire qu’un décret du jour annonçait l’autorisation d’aller acheter un sapin ! Quel  pays formidable non ? Voilà une occasion de  plus pour sortir. Pour le coup, il serait bien allé le chercher dans les Vosges !

De sorte que son agenda était bien rempli. Car  il avait cru comprendre que la longue  liste des cases  à cocher tenait lieu d’obligation : aussi il s’arrangea pour que chaque jour une tâche correspondant à  une case fût programmée. Il était désespéré par la première : « déplacement pour l’activité  professionnelle ».  Hélas, il était en retraite et il était trop vieux pour passer un concours ou un examen. Pour le reste il mit à l’agenda : une consultation médicale, une visite à  son centre de sécurité sociale ;  il prétexta qu’un ongle de doigt de pied le faisait souffrir pour pendre un rendez-vous chez un pédicure pour la première fois de sa vie ;  il se proposa pour accompagner un ami invalide en « mobilité réduite » chez son kinésithérapeute.  Il n’alla pas jusqu’à commettre un méfait afin de pouvoir cocher la case «  convocation judiciaire »…

Donc, ce jour-là, monsieur Pichot, le visage barré par le masque obligatoire –il n’était pas stupide-, sortit pour faire sa promenade quotidienne. Il devait rester dans son rayon d’un kilomètre. Où ses pas le  mèneraient-ils cette fois-ci ? Il s’était fait trois au quatre parcours, différents, mais les  possibilités étaient malgré tout réduites et même en inversant le sens, c’était vraiment répétitif. Il avait pourtant l’immense parc de Pignerolle à deux pas de chez lui mais seule l’entrée était dans la limite prévue par l’autorité, et comme Monsieur Manindar, le Ministre de la Sécurité, ne plaisantait pas et avait diligenté ses fonctionnaires au contrôle du bon respect des directives, il ne voulait pas prendre le risque de payer 135€ pour un bol d’air. Il ne pensait pas non plus la superficie de sa commune aussi vaste et il fut surpris quand il découvrit sur internet le périmètre auquel il avait droit. Deux kilomètres auraient mieux fait l’affaire, mais allez savoir pourquoi il avait été pensé qu’un seul suffisait à maintenir le citoyen en bonne santé. Le rond-de-cuir en question ne devait pas  aimer la marche à pied.

Au fond, cette procédure agaçait profondément notre personnage. Il trouvait ridicule cette attestation à remplir par soi-même, dont personne ne pouvait prouver la véracité de l’horaire de départ, pour s’autoriser à circuler vu que la  police peut vérifier si vous vous êtes autorisé à le faire car il est interdit de circuler sans s’autoriser : la circulaire le dit bien ! Courteline n’est pas loin. Aussi prenait-il un malin plaisir à « s’autoriser » en toutes circonstances, si bien qu’il aurait  pu passer toute sa journée à l’extérieur, en étant irréprochable, enchaînant les autorisations autorédigées, modifiables à tout instant vu qu’il utilisait un stylo effaceur très pratique. Evidemment, il prenait soin de lui et veillait à ne pas fréquenter les lieux trop populeux. Il faut dire qu’il ne fut jamais contrôlé non plus malgré ses multiples incartades. Et finalement c’est bien ça le plus ridicule !

 


SARKOZY : LA JUSTICE IMPARTIALE ?

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L’affaire du financement libyen de la campagne de 2007.

Nouveau rebondissement : Ziak Takieddine, actuellement réfugié au Liban pour échapper à la justice française, a démenti ses précédentes allégations selon lesquelles il avait remis cinq millions d’euros dans trois valises à Nicolas Sarkozy lors de la campagne électorale de 2007. La somme était censée venir du pouvoir libyen, alors détenu par Mouammar Kadhafi. Rappelons que les juges avaient été jusqu’à mettre l’ancien président sur écoute pendant des mois  en 2012 en espérant récupérer des éléments  à charge  sans pouvoir alimenter le dossier. Le  témoignage de Takieddine, sulfureux intermédiaire entre la Libye et la France, était donc une pièce maîtresse de l’accusation. Du côté de la justice, on rappelle que le dossier, minutieusement monté contre l’ancien président, contient des accusations exprimées par d’autres parties. Mais elles n’ont pas beaucoup de crédibilité puisqu’elles émanent d’anciens affidés du dictateur libyen, lui-même assassiné lors de la révolution qui déchira son pays.

Menteur ?

Aussi se pose-t-on la  question de savoir quand M. Takieddine ment. Quand il accuse Nicolas Sarkozy ou quand il le blanchit ? C’est là que nait le soupçon d’une justice partiale.  Elle  ne veut retenir que la  version qui accuse l’ancien président. Celle qui  accuse un magistrat instructeur selon lequel  il y aurait eu un marchandage obtient en retour : « circulez, il  n’y a rien à voir !». C’est une particularité bien française : un juge ne se trompe jamais et donc ne se dédit jamais, quitte à ce que la procédure aboutisse à une relaxe ou un acquittement à la fin de la procédure, comme dans l’affaire Bettencourt.

Des preuves !

Pour Nicolas Sarkozy, qui clame son innocence et tient, comme tout un chacun, à défendre son honneur,  et dont la carrière politique pourrait ne pas être terminée bien qu’il s’en défende, les propos de Takieddine arrivent comme le printemps après l’hiver. On peut comprendre que tous ses amis qui croient à son innocence exultent, d’autant plus  qu’apparaît  au grand jour le soupçon que les investigations ont été conduites à charge, avec en plus des arrière-pensées politiques. Rappelons le concours empressé de « certains médias » dont on sait le parti pris qu’ils nourrissent toujours contre l’ancien président et qui souhaitent toujours l’abattre. En effet, dans ce dossier très politique, l’hypothèse élaborée relève plus de la  fiction que de la réalité. Car les témoignages fournis par d’anciens dirigeants  libyens pouvaient logiquement être inspirés par une ardente envie de vengeance après l’intervention française qui a empêché Kadhafi de s’emparer de la Cyrénaïque en rebellion. Cette  évidence devrait être  prise en compte par les magistrats instructeurs en lieu et place des scénarios qu’ils proposent en hommes incapables de la moindre impartialité, scénarios qui ne sont soutenus par aucune preuve sinon une déclaration écrite d’un ancien Premier ministre libyen dont la crédibilité est proche de zéro, en admettant même que le document soit réel. Le point essentiel de toute cette affaire, c’est que les juges, tout pétris de soupçons qu’ils soient, ne disposent d’aucune preuve. Car ce n'est pas à Sarkozy de démontrer son innocence  !

Une réforme de la justice.

Comme le dit Robert Badinter : « il faut préférer la relaxe d’un coupable à la condamnation d’un innocent ». Les juges le savent mais, parce que ce dossier implique Nicolas Sarkozy, ils n’ont pas songé un seul instant à faire leur la conviction de l’ancien Garde des sceaux. Le problème, alors, dépasse le cas de M. Sarkozy, en tant que justiciable. Il est celui du fonctionnement de la justice en France. On peut espérer qu’Éric Dupont-Moretti, l’actuel ministre de la Justice, soit conscient, lui, du problème. Il sait à quels murs il s’est heurté quand, en tant qu’avocat, il défendait des malheureux qui, n’ayant pas l’envergure d’un ex-chef d’État, étaient livrés pieds et poings liés à des jurys plus inspirés par leur « intime conviction » que par le savoir des experts. D’ailleurs la magistrature observe son action avec mauvaise humeur. Comme nombre d’institutions nationales, la justice française a besoin d’une réforme. Des préoccupations sanitaires et économiques nous en éloignent. Elle n’en est pas moins indispensable et urgente.

Acharnement.

En tout cas, cet épisode légitime un peu plus le soupçon d’acharnement judiciaire contre l’ancien président. On est tenté de faire le parallèle avec  la célérité avec laquelle fut menée l’affaire Fillon en pleine campagne électorale. Si les juges voulaient délégitimer la  fonction politique, ils ne s’y prendraient pas mieux. Et l’on peut aussi se poser la question du bien fondé de l’existence d’un « parquet financier » disposant de moyens d’investigations qui semblent pour le moins discrétionnaires pour ne pas dire arbitraires. 

 


L’ARMEE DE LA FRANCE LIBRE

Goumiers

 

De nombreux documents nous ont proposé diverses rétrospectives  sur « l’homme du 18 juin » et  la « France libre ». On y retrace  l’épopée de De Gaulle, sans qui rien n’aurait été possible. Dans la fresque apparaissent les figures singulières  que tous ceux de  ma génération ont eu à connaître :  Leclerc et son serment de Koufra à la tête de  la 2ème DB, Jean Moulin et l’organisation de la résistance, Thierry d’Argenlieu, l’amiral à la fidélité  indéfectible…  De Londres à Alger, De Gaulle finit par imposer la marque de la France combattante. Mais  je trouve que dans ces évocations, si on  parle beaucoup de l’armée de la France libre, on laisse trop  dans l’ombre  ceux qui en constituaient les troupes.  Un oubli que je voudrais  réparer  ici en clin d’oeil amical  à mes amis marocains.

C’est dans l’excellente revue du « Mérite National » de septembre dernier que j’ai trouvé mes sources :  « Les troupes marocaines dans la victoire de 1945 ». En gagnant Londres, De Gaulle avait fait un authentique pari : celui de s’appuyer sur ce qu’il  appelait « l’Empire » pour trouver les forces nécessaires pour continuer le combat contre les  nazis. En ce qui concerne le Maroc, il faudra attendre  le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942  à Casablanca pour obtenir la reddition des troupes  vichystes (le 11 novembre). Les  Marocains rejoignent alors en masse l’armée de la Libération.

Les Marocains au service de l’armée française.

Ce que l’on sait moins, c’est que déjà  au cours de la 1ère guerre mondiale de 1914-1918,  plus de 40 000 marocains avaient servi la France contre l’Allemagne. Dès septembre 1939, quand éclate la seconde  guerre mondiale, le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, demande au peuple marocain de manifester sa solidarité envers la France. Des milliers de jeunes gens s’enrôlent dans l’armée française pour rejoindre  le front où ils se sont particulièrement illustrés.  Les Ier, IIe et VIIe régiments de tirailleurs marocains participent à la bataille de Gembloux, près de Namur, les 14 et 15 mai 1940, une rare victoire tactique des troupes françaises sur celle du 3ème Reich. Ce  sont près de 157 000  hommes de troupe nord-africains qui ont rejoint les premières batailles de 1940, dont 67 000  ont été faits prisonniers  par la Wehrmacht. Entre 1942 et 1945, ce sont pas moins de sept régiments de tirailleurs marocains et quatre tabors (bataillons de goumiers) qui ont participé aux opérations des forces alliées face à l’armée nazie. Au total, on estime à 300 000  hommes le nombre de conscrits marocains présents sur les champs de bataille  pendant toute la guerre.

Cet apport fut décisif à beaucoup d’égards.

Lors de  la campagne de Tunisie,  l’Armée d’Afrique engage près de 80 000 hommes dont 21 000 marocains groupés en une division de marche commandée  par le général Mathenet, comprenant notamment le 7e  Régiment de Tirailleurs Marocains et les 1er et 2e groupements de Tabors.  Durant ces difficiles combats, l’armée d’Afrique perdit près de 10 000 hommes, dont 2 000 tués. La  Corse, la  Sicile, l’Italie, le  débarquement en Provence,  puis les Alpes, les Vosges, l’Alsace… pour finir sur le territoire allemand : autant de combats  qui virent s’exprimer les qualités guerrières de ces hommes. Et conduisirent à la victoire. C'est pendant la campagne d'Italie, sous les ordres du général Juin, que les goumiers marocains s'illustrèrent tout particulièrement. 

Aux côtés de leurs frères d’armes de la métropole et de l’ancien empire colonial, les tirailleurs, les goumiers, les spahis, les artilleurs, ont  permis à notre pays non seulement de sortir vainqueur du conflit, mais aussi de tenir son rang et  d’être présent aux côtés de la Grande-Bretagne, des USA et de l’Union soviétique le 8 mai 1945 lors de la capitulation allemande. La France ne doit pas oublier et se doit, aujourd’hui comme demain, de rappeler que ces hommes se sont battus  pour elle et qu’on leur doit notre liberté retrouvée alors.

Sans l’apport des soldats venus des départements d’outre-mer et de ce qui constituait alors « l’empire », l’armée française libre n’aurait guère existé. Le meilleur exemple en est le débarquement de Provence pour lequel  les troupes françaises étaient majoritairement constituées de troupes non métropolitaines. On ne leur dira jamais assez « merci ! »

Le Maroc a payé un lourd tribu à l’occasion de la seconde guerre mondiale. Cela mérite bien un hommage et notre reconnaissance.  

 


FERME-LA (BOUTIQUE) ET MEURS !

Confinement librairie

 

Les confinis parlent aux confinés.

La conférence de presse de Castex a été un modèle du genre, comme d’habitude : discours scandé au rythme des slides, sans affect, avec les  froides  certitudes chiffrées du technocrate, ne prenant en compte aucune des vraies  réalités sinon à travers le prisme bureaucratique. De quoi vont-ils se plaindre ces commerçants puisqu’ils auront des aides ! Monstrueux, tout simplement monstrueux. Ces gens-là sont à cent lieux-lumières de la  réalité vécue par des commerçants qui ont fait rentrer leur stock et qui n’ont plus aucune rentrée d’argent que le compte-goutte hypothétique du « commandé-livré » Pour certains, ce qui ne représente même  pas un pis-aller. Deux jours d'une attente anxiogène alimentée de spéculations en boucle sur les chaînes d'info sur ce qu'il allait annoncer. Pour finalement ne rien dire qu’on ne sache déjà.

Le coup de grâce.

L’entêtement de nos gouvernants porte le coup de grâce aux petits commerces, à commencer par les bars, les restaurants, les hôtels et les clubs de sport qui n'ouvriront vraisemblablement pas avant les fêtes de Noël. On n’a pas le droit de participer aux offices, mais pour eux la messe de Noël est dite : une large partie ne s'en relèvera pas. Pour ceux-là, on va droit au massacre. Pour les autres commerces, il reste l'espoir d'ouvrir début décembre. Mais cela ne suffira pas à sauver l'année, d’autant   plus que les contraintes sanitaires imposeront des protocoles très contraignants qui ne permettront pas de rattraper le  manque à gagner par une chalandise plus nombreuse. Loin de là. Et là encore, les faillites vont se multiplier. Tout simplement dramatique. La bureaucratie aveugle ne fait aucun effort pour se baser sur un risque sanitaire avéré et s'adapter à la situation des territoires. On crève d'égalité  et d'uniformité !

Même chez nous.

En plus, Castex a commencé à nous expliquer comment nous n’allons pas passer les fêtes de Noël en famille...Jusqu’où ira l’audace bureaucratique dans la privation de nos libertés ?  Combien de temps va-t-on encore se faire infantiliser en permanence ? « Il s’agit de ne pas desserrer la bride » : mais à qui parle-t-il ? Sommes-nous des toutous ? « Ce serait irresponsable (de sa part)… »,  parce que les Français le seraient ? Nous avons l'impression que le reste du monde fonctionne comme nous,  mais rien n’est  plus faux !  Notre pays est une exception. Aucun de nos voisins n’oblige à posséder des « autorisations de déplacement » et ce  serait même impensable dans de nombreux pays, comme la Grande-Bretagne. Impensable aussi, un gouvernement qui déciderait de nos réunions familiales ou de nos fêtes de Noël, mais nous, nous acceptons tout. Pas tous, mais une majorité tout de même. Et il faut bien se soumettre parce que le « gendarme » va sévir. Il est vrai qu’il est plus facile de traquer la pauvre mémère qui n’a pas pensé à remplir sa paperasse que de faire appliquer le confinement dans certains quartiers. La surmortalité d’un département comme la Seine-St-Denis en dit long.

Et tout ça pourquoi ?

Parce qu’on a un système hospitalier sous-dimensionné à qui il faut éviter l’embolie et qu’on a un dispositif de soins incapable d’appliquer la seule stratégie efficace  «  tester, tracer, isoler ». On a 30% de fonctionnaires en trop dans les services  administratifs, dit-on, on devrait  donc pouvoir faire du dépistage en masse !  Mais voilà, on apprend que la sécu et les ARS ont des systèmes informatiques incapables de dialoguer…. Alors exit le XXIème siècle, retour au Moyen-Age ! On confine !  Où passe notre pognon ? Dehors Véran, mettons Douste-Blazy ! Mais pourquoi s’inquiéter  puisque Bruno Le Maire renforce les aides à tour de bras avec de l’argent qu’il n’a pas et qui de toute façon arrivera… trop tard ! La vérité c’est que le gouvernement français est en échec complet et que la France a les chiffres les plus mauvais de toute l’Europe pour la réponse à la pandémie.  Difficile à contester, les chiffres parlent d'eux-mêmes.

Pauvre France !

 


LE MALAISE

Malaise Castex

 

« Y a comme un défaut », aurait dit Fernand Raynaud. En ce mois de novembre, avec ce nouveau confinement, le  pays ne va pas bien : grogne, violence sourde, morosité, théorie du complot, réseaux sociaux en ébullition, chute vertigineuse de la confiance … Il faut regarder les choses en face et tirer la sonnette d'alarme. Et passer outre aux injonctions des moralisateurs  comme quoi il ne faudrait  pas critiquer l’action des « chefs » sous prétexte d’irresponsabilité ou de politique politicienne. Pour parer à cet écueil, on se contentera des faits.  Indiscutables. Tirons un premier bilan, temporaire. Et il est désastreux pour la France, aux plans sanitaire et économique. Nos partenaires européens n'ont pas confiné aussi durement que nous au printemps et pas plus maintenant. En conséquence, notre économie a souffert et va souffrir plus que celle de nos partenaires. Là où l'Allemagne va perdre un peu moins de 6 points de PIB en 2020, nous allons en perdre plus de 11. C'est presque deux fois plus. Ce nouveau confinement, dont l'impact sur le PIB est estimé à 50 milliards et qui représente 20 milliards de dépenses supplémentaires, nous entraîne vers une dépense publique à 63,4 % du PIB. 

Les  chiffres sont terribles.
La France n'a pas voulu choisir entre l'économie et la vie, elle a même oublié que l'économie c'était aussi la vie. Il faut bien admettre que le « en même temps » cher à notre gouvernement a des effets dévastateurs.

Voyons le plan sanitaire.

Avec 600 morts du Covid par million d'habitants, nous venons de dépasser la Suède, dont le modèle a pourtant été très critiqué, et nous nous rapprochons à toute vitesse de l'Italie (679), des États-Unis (724) et de la Grande-Bretagne (736). L'Allemagne est à 137, tiens donc ! La France est devenue l'épicentre de la pandémie. Si on regarde le nombre de décès du Covid sur les 14 derniers jours pour 100 000 habitants, nous affichons 8,2, l'Italie 6,4, la Grande-Bretagne 6,2, l'Allemagne 1,5 et la Suède 0,9. Les chiffres sont sans appel. Il ,est inutile de rappeler ici que nous avons le système de santé dont le budget rapporté au PIB est largement un des plus élevés au monde. Manifestement l’argent est  mal  dépensé et ne va pas là où il serait le plus efficient.

Du côté de l’économie, ça ne vaut pas mieux.

Là encore les chiffres sont sans appel. Sur 2020 nous afficherons une des plus mauvaises performances économiques mondiales. Avec une baisse du PIB de 12%, nous explosons les compteurs par rapport à toutes les grandes puissances économiques, et de très loin, à part l'Espagne et l'Italie : Chine +1,8%, États-Unis -4,3%,  Suède -4,3%, Japon -5,3%, Allemagne -6%, Grande-Bretagne -9,8%. Nous devions nous rattraper grâce à un plus fort rebond en 2021, de 6% mais il est révisé à la baisse mois après mois, forcément. Et s'il se situe finalement à 4,5/5%, nous serions au même niveau que nos partenaires qui ont beaucoup moins plongé en 2020. Pas brillant, donc.  Et encore, laissons de côté les indicateurs du chômage, de la balance commerciale, du déficit budgétaire et de la dette.  Inutile d’enfoncer le clou. Ils sont calamiteux.

Les incohérences et les volte-face.
La simple observation des faits nous oblige à faire  le constat des errances des décisions qu'on appelle maintenant pudiquement le « stop and go ». La pandémie est passée du « nous sommes en guerre » à « la guerre est finie, c'est la libération, sortez et consommez pour sauver l'économie », puis à « nous allons tous mourir, car vous ne faites pas d'effort » avec les effets dévastateurs qu’on constate. On avait cru comprendre que travailler au maximum malgré le virus devait redevenir la règle commune pour tous les Français, quel que soit le secteur. Sauf, visiblement, pour les commerces considérés comme non essentiels. Agnès Verdier-Molinié commente ironiquement : « Vos chaussettes sont trouées et vous avez besoin d'en acheter une paire rapidement ? Ce n'est pas essentiel. Vous avez envie de fumer ? C'est essentiel. De lire un bon livre ? Pas essentiel. Besoin d'un vêtement d'enfant en deux ans ? Essentiel. En trois ans ? Interdit. Kafka n'y retrouverait pas ses petits. » Malheureusement, le commerce se relèvera difficilement de ce « stop and go ». N'attendons pas quinze jours pour rouvrir les commerces, même s'il doit y avoir des règles sanitaires contraignantes. Une large partie des petits commerces va aller directement en liquidation. Alors que les commerçants demandent une vision et un cap, on leur répond par des aides, de l’assistanat et l’aumône. Mais enfin, les commerçants ne sont pas des mendiants, ce sont des entrepreneurs. Pourquoi leur refuse-t-on le droit  de travailler ? Les arguments avancés sont incohérents.

Il y a des raisons de positiver.

L'économie mondiale  ne va pas si mal. Et même l'économie française. Car nous avons la chance de faire partie de la zone euro, et d'avoir la Banque centrale européenne qui finance largement l'économie.  Cela nous permettra de passer ce cap difficile, même si dans l’absolu, on peut déjà annoncer, sans prendre trop de risque, qu’à la fin de la pandémie, le bilan sera désastreux. Surtout par comparaison avec l’Allemagne, la Suède, et même les États-Unis ou la Grande-Bretagne. D’ailleurs, il a suffi qu’un laboratoire annonce la  mise au point du vaccin salvateur pour que le ciel s’embrase d’un soleil boursier éblouissant. Certes, on a connu des hausses de marché en une journée supérieures à celle de lundi, notamment après la crise de 2008. Le CAC 40 a violemment accéléré pour terminer la séance du jour en hausse de 7,57 % à 5 336 points. Le groupe pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont indiqué que leur vaccin était efficace à plus de 90% contre le Covid. Du coup, les derniers sont devenus les premiers. En effet, les valeurs massacrées du fait du Covid ont connu des progressions de plus de 30 ou 40% et les valeurs dites « Covid », notamment dans le digital, qui avaient connu des progressions fulgurantes, ont chuté lourdement.

Rien de nouveau sous le soleil.  Vivement le  monde d’après quand même ! En espérant que le peuple et ses élus soient un peu plus écoutés. Et n'attendons plus pour faire confiance aux Français en supprimant cette attestation de déplacement, unique en Europe, qu’il est tellement facile de contourner, qui infantilise et maintient un climat de défiance à l'heure où nous devrions être soudés. Il faut faire confiance à nos élus locaux et à notre Parlement pour co-construire le chemin de la sortie de ce confinement avec de la souplesse en fonction des territoires au lieu de camper sur des positions bureaucratiques ineptes, étatiques, dictées avec un autoritarisme entêté.

N'oublions pas qu'il y a, non pas un, mais deux combats à gagner : le sanitaire et l'économique. Sinon, les « survivants » n'auront que la crise économique et le chômage en héritage.

 


LE BILAN DE TRUMP

Capitole

Le suspense se prolonge : qui sera le 46ème Président des Etats-Unis ?  Le décompte n’en finit pas de s’éterniser. Et puis, les résultats sont si serrés que dans les derniers états, on recompte pour être certain. Mais le voile se lève peu à peu. Tout  converge  pour désigner Joe  Biden comme gagnant. Une victoire de Trump sur le fil serait une énorme surprise.

Saluons d’abord la performance électorale.

Une fois de plus, Trump crée quand même la surprise. Même s’il  est battu. Cette fois-ci encore, les sondages se sont trompés. Cette  fois-ci encore, le fossé entre la perception générale et la réalité du terrain est profond. Mais, quel que soit le résultat définitif de cette élection, on voit que Trump a été soutenu par une part importante de la population américaine, près de la moitié des suffrages exprimés, et pas seulement par quelques bandes d’extrémistes ou de clowns caricaturaux qu'on a vus pendant quatre ans. Non seulement Trump n'a pas été rejeté mais ses électeurs se sont largement mobilisés, au-delà du cliché du petit blanc du middle-west. Il faudra analyser en profondeur ce qui, quoi qu'il arrive, constitue un excellent score. Il y a quatre ans on pouvait dire qu'il avait bénéficié d'un effet de surprise et que personne ne le connaissait. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Au cours  de  la campagne électorale, il a donné une leçon sur la confiance en soi, inébranlable, allant jusqu'au déni permanent de réalité. Il a donné aussi une leçon de combativité, menant le combat jusqu'au bout, à raison de cinq meetings par jour, et cela lui a permis de combler son retard qu’annonçaient les sondages. Tout cela, évidemment, ne compense aucune de ses outrances. Mais la vague démocrate annoncée n’a pas eu lieu.

Un pays fracturé.

Trump, s’il s’en va, laisse un pays divisé en deux camps totalement opposés et difficilement réconciliables. Sa volonté de rester dans le bureau Ovale à n’importe quel prix, y compris le désordre institutionnel, des troubles ou émeutes possibles qui affaibliraient les démocrates, des accusations calomnieuses non assorties de la moindre preuve, suffit à indiquer qu’il a perdu l’élection et qu’il ne pourrait exercer un second mandat que dans un cadre institutionnel difforme. Mais, en réalité, il ne peut se battre contre le calendrier que pendant une courte période. Le 16 décembre, le collège électoral se réunira pour désigner le vainqueur. Au tout début de janvier, le nouveau Congrès confirmera ce choix. Au-delà des palinodies judiciaires, toute décision d’un tribunal se fondera sur le nombre des suffrages. Biden aura probablement la majorité du collège électoral et la majorité en voix populaires. À partir de là, il sera invincible. Deux choses sont sûres : la  première c’est que pour rétablir un semblant de sérénité et d’unité, Biden est préférable à Trump ;  la  seconde c’est que la  démocratie est tout de même grande gagnante, car jamais  les Américains n’ont été aussi nombreux à participer au scrutin. Il n’en reste pas moins que l’Amérique sort encore plus divisée de cette expérience. Il se peut même que se produisent de graves incidents, avec morts, blessés, pillages et incendies.

Le bilan économique.

En attendant le résultat, profitons-en pour tenter de faire un bilan économique des quatre ans de présidence Trump. Essayons de dépasser les clivages partisans et les sentiments que peut inspirer le personnage. Sa volonté de « Make America Great Again », sa volonté d'être pro business et son obsession pour la Bourse, lui tenait lieu de programme économique. A-t-il réussi ? Certes, la crise du Covid, comme partout, a fait déraper la machine.  Il faut donc examiner la situation pré-Covid sur les points fondamentaux : la croissance, le chômage et la bourse.

+ La croissance.  Avant Covie, les États-Unis ont connu la plus longue période de croissance positive de leur histoire : plus de onze ans de trimestres successifs de croissance ininterrompue. Une croissance certes moins importante que les taux habituels de sortie de crise (crise de 2008), mais une croissance prolongée de quelques années alors qu'on annonçait régulièrement une récession qui n'est venue qu'avec la Covid.

+ Le chômage.  Là encore, un point positif. Avant la Covid, il avait atteint le plus bas niveau depuis près de 60 ans : à 3,5%, le chômage américain défiait toutes les prévisions avec même des taux au plus bas aussi pour les minorités.

+ La Bourse. Elle est allée de records historiques en records historiques, avec une écrasante domination de la tech et de la finance américaines en Bourse, et des capitalisations phénoménales, avec des entreprises de moins en moins contraintes par la réglementation et de moins en moins imposées.

Ces points positifs ne doivent pas occulter pour autant les aspects beaucoup moins favorables.

Cette croissance s'est faite à crédit, avec une dette qui, même avant la Covid, avait dérapé du fait de déficits budgétaires explosifs.

Autre point négatif : le commerce extérieur. C’est un échec total. Le pari du protectionnisme a été perdu. Les mesures prises contre la Chine n'ont pas permis de faire baisser le déficit commercial abyssal des États-Unis, bien au contraire, et n’ont pas réussi à empêcher les importations tout en les renchérissant pour le consommateur américain.

Et enfin, les inégalités.
C’est un débat plus compliqué. Certes le fossé s'est creusé, mais l'accroissement des inégalités est plus dû à un enrichissement spectaculaire des plus riches qu'à une détérioration de la pauvreté.

Et le Sénat !

Quand Biden sera élu, il devra compter avec un Sénat hostile, très probablement. Les Démocrates pensaient remporter facilement le Sénat. Ce n'est pas le cas. Les deux camps ont 48 sénateurs chacun, et il faut 51 postes pour avoir la majorité. Sauf qu’on ne connaîtra les résultats définitifs pour le Sénat qu'en janvier 2021. En effet, en Géorgie (toujours la Géorgie), un candidat et probablement un deuxième n'ont pas atteint la barre des 50% des voix. Il faudra donc, fait exceptionnel, attendre un deuxième tour qui déterminera si les Républicains conservent la majorité. Il ne pourra avoir lieu qu’en janvier. Il faut savoir que Le Sénat américain n'est pas notre Sénat, il a un vrai pouvoir qui pourrait en cas de majorité des Républicains,  contrebalancer le pouvoir démocrate et empêcher toute dérive d’impôts ou de dépenses … autrement dit paralyser grandement l’application du programme du nouveau président.

Les Etats-Unis vont  donc connaître une nouvelle période  passionnante !

 


CONTRE LA BARBARIE, L’HISTOIRE !

HISTOIRE

 

A hauteur de l’Histoire, les événements que nous vivons, telle la multiplication des « attaques au couteau », correspond à une entreprise de terreur pour sidérer les Français.  Et l’attaque de  Vienne, montre, s’il  en était besoin, qu’il s’agit bien d’un choc de civilisation. La France, comme  l’Autriche, comme tous les pays de l’Union européenne, incarnent un modèle de civilisation qui représente une résistance objective à la conquête islamiste. C’est donc l’Europe qui est attaquée, quel que soit son visage, qu’elle soit catholique, protestante, juive ou athée. Ce choc de civilisation qu’Erdogan cherche à amplifier en le transformant en guerre d’agression, est plus violent sur le territoire de la France par le fait que notre pays y ajoute le principe de laïcité, mortel pour les obscurantistes qui nous combattent. Car la laïcité, c’est l’autre nom de « l’universalisme », ce nom savant pour proclamer l’unité de l’espèce humaine.

Le rôle de la connaissance de l’Histoire.

Le modèle de civilisation dans lequel nous vivons ne va évidemment pas de soi.  Il suffit de regarder le monde autour de nous pour constater qu’il est assez unique sur la Terre.  Même les Etats-Unis d’Amérique présentent des traits d’obscurantisme, ne serait-ce qu’en enseignant à partir des thèses du « créationnisme », et leur société communautarisée montre au moment de l’élection du Président des limites inquiétantes par les violences qu’elle entretient.

Il  est donc essentiel d’enseigner l’Histoire à nos enfants qui arrivent dans un monde plus vieux qu’eux et dont elle seule peut leur donner les clés de compréhension. Il importe de refaire avec eux, quelle que soit leur origine, le chemin qui a mené à la République, à la proclamation des Droits de l’Homme puis au principe de séparation. Comme  l’énonçait Charles Péguy, « laïcité, République et France sont une seule et même chose ».  La laïcité, c’est l’unité dans la séparation, celle de l’église et de l’Etat, entre le religieux et la conscience basée sur la raison. Cette séparation a pour présupposé l’unité de l’Esprit humain, l’idée qu’il y a un Esprit universel à l’image de l’intelligence humaine. Et c’est la grandeur de la République d’avoir proclamé ce principe valable  pour tous les temps, tous les pays,  toutes les civilisations, toutes les religions.  C’est ainsi que notre coin de terre est devenu la patrie de l’Universel. Principe rappelé par des intellectuels de renom dans un manifeste publié dans le Journal du Dimanche le 25 octobre dernier.

C’est le principe de séparation qui permet le libre-arbitre, la liberté de croire ou de ne pas croire, la  liberté d’expression … et qui nous a permis une fois pour toute de sortir des guerres de religion (encore l’Histoire). Et c’est pour le défendre, que des Boualem Sansal, Kamel Daoud, Zhineb El Rhazaoui, Jeannette Bougrab, et tant d’autres pas particulièrement gaulois…  risquent leur vie au nom de la liberté.  En même temps, c’est aussi pour nous qu’ils se battent !

L’Histoire pour combattre les contre-vérités.

A Nice, c’est  la France chrétienne qui était visée. Même si beaucoup parmi nous rejettent désormais cet ancrage, pour les musulmans, elle est une « terre chrétienne ». Et pour ceux qui l’attaquent elle est encore le pays des croisés, des colonisateurs. On retrouve là deux mensonges historiques qui font partie de leur rhétorique. D’abord les arabes avaient totalement oublié les Croisades jusqu’au XIXème siècle. Ensuite, il n’y a pas de continuité historique entre les Croisades et la colonisation : leurs buts étaient totalement différents. Enfin  il n’y avait pas de collusion entre les colonisateurs et les missionnaires, sauf peut-être en Algérie, car la plupart du temps  ces derniers étaient plutôt considérés comme des gêneurs qu’il fallait parfois expulser. L’enseignement de l’Histoire peut rétablir la réalité des faits dans leur chronologie et leurs motivations. Il est utile aussi de faire la part d’ombre et de lumière de ces périodes qui ont permis bien des échanges entre l’Orient et l’Occident. Ce n’est pas  un hasard si nous comptons avec des chiffres arabes. Quant à affirmer que la France est encore aujourd’hui un pays impérialiste, c’est un mirage que des esprits nostalgiques ou malintentionnés essaient d’entretenir.

L’Histoire et la spécificité de l’Islam.

Il est bon de faire découvrir aussi, sous l’angle historique, ce qui fait la nature des trois grandes religions monothéistes. Elles ont la même origine, sont toutes les trois « abrahamiques », sont parties du même concept de Dieu unique qu’on ne nomme pas (Yahvé, Dieu, Allah) et ont d’abord prospéré au Moyen-Orient avec Jérusalem comme point d’ancrage. La religion hébraÏque est la plus ancienne, le christianisme est venu près de 2000  ans plus tard et l’Islam encore plus de six siècles après. L’islam méprise depuis le début le christianisme qu’il accuse d’avoir trahi le message d’Issâ (Jésus) qui aurait trafiqué l’Evangile pour en effacer l’annonce de la venue de Mahomet, et aussi d’être une religion qui associe au Dieu unique deux créatures : Jésus et Marie. De même que pour les chrétiens, le juif a longtemps été « perfide » à cause de Juda,  pour les Musulmans, l’Islam est la seule vraie religion  et il  convient de convaincre tous les autres  croyants de s’y soumettre. L’affrontement d’aujourd’hui perdure depuis les origines  entre deux systèmes de normes, deux lois divines : l’une cherchée  par la raison et la conscience, créées  par Dieu ou de manière plus moderne par la raison, l’autre dictée par Dieu dans un livre, le Coran, et dans la conduite de Mahomet, qui l’a reçu sans rien y ajouter ou en retrancher. Cependant, l’Histoire nous montre qu’à plusieurs époques et en différents lieux, elles ont pu cohabiter pacifiquement.

Le christianisme a dû s’adapter.

Les musulmans peuvent croire que la République les stigmatise et ne s’en prend qu’à eux. Ils comprendraient mieux ce qu’est la séparation de la religion avec l’Etat si l’Histoire leur enseignait qu’avant eux,  les  chrétiens ont du se résigner à la laïcité et ça ne s’est pas fait sans mal. Les  républicains n’ont pas hésité à utiliser des méthodes brutales : en 1880, Jules  Ferry expulse près de 6 000 jésuites des établissements scolaires, en 1904,  sous le  Ministère Combe, 30 000 religieux sont interdits d’enseignement. On nous objecte que l’Islam est un système politico-religieux d’une seule pièce, incompatible avec la seule  pratique d’une foi personnelle. C’est ce qu’on prétendait naguère du catholicisme.  Pourtant, à  l’issue de l’affrontement, la  laïcité a triomphé et avec elle la paix des esprits et des consciences.  Il faut donc créer les conditions pour que l’Islam devienne compatible avec la démocratie, en évitant, si possible, les violences que la République a fait subir au catholicisme.

L’Islamophobie, ce mauvais prétexte.

Bien des musulmans, installés  depuis  longtemps sont sincèrement républicains. Mais pour de multiples raisons, les islamistes ont marqué des points dans la jeunesse. Si bien qu’aujourd’hui, il existe une « zone grise » composée d’une  majorité d’hésitants et de nouveaux venus qui n’approuvent pas le terrorisme mais sont tentés par le « communautarisme ». Il nous revient de faire le nécessaire pour les convaincre d’adhérer aux règles du jeu de notre société. Encore faut-il leur en montrer l’intérêt intellectuel. Après tout, la vérité qui affirme que la Terre est plate arrive à coexister avec la réalité sphérique ! Encore faut-il faire en sorte que notre société leur ouvre les bras : le chemin serait plus facile si le décalage entre l’affirmation d’égalité et la réalité sur le terrain était réduit. C’est pourquoi  les partisans d’une « laïcité ouverte », qui ont abandonné l’universalisme  au profit des communautarismes rivaux, ne sont que les tristes organisateurs des guerres civiles qui ne manqueraient pas de se produire si on les laissait faire. L’islamo-gauchisme d’un certain nombre d’intellectuels, minoritaires mais très puissants dans les médias, a paralysé toute reconquête républicaine en l’assimilant à de l’islamophobie, qui identifie l’islam à une race et toute résistance à l’islamisme, à du racisme. La rhétorique du « pas d’amalgame » d’Edwy Plenel et de Jean-Luc Mélenchon ne convainc plus personne. Seule la vraie laïcité peut instaurer la coexistence organique de toutes les familles de pensée, de toutes les religions, même de celles qui ne croient pas en elle.

Nous sommes dans une lutte pour la liberté de l’esprit, et le rôle de l’éducation est essentiel, avec  au premier rang l’enseignement de l’Histoire et de l’Education civique. Cette lutte ne concerne pas que les Français de confession musulmane. L’Etat doit soutenir inconditionnellement tous ses professeurs.   L’école a besoin, pour briser le huis clos familial, du « colloque singulier de l’enseignant et de l’enseigné », comme l’énonce si bien Jacques Julliard. Ce n’est pas aux parents de dire ce que l’on doit enseigner à leurs enfants. Ecrivant cela, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée  pour Samuel Paty.

 


UN PEU DE PROSPECTIVE

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1er jour du re-confinement. Nous voilà donc assignés à résidence avec sorties auto-autorisées réglementées. Il se dit que le virus aurait muté. C'est ce qu'a découvert une équipe internationale de scientifiques nous apprend le Financial Times. La nouvelle variante s'appelle 20A. EU1. Et si l'Europe est particulièrement touchée, c'est que cette variante du Covid est apparue chez des travailleurs agricoles en Espagne en juin et qu'elle s'est répandue en Europe pendant l'été du fait de l'absence de contrôles sanitaires et de l'absence de distanciation sociale pendant les vacances. Cette nouvelle variante du Covid serait responsable de 80% des cas en Espagne, 60% en Irlande et 40% en France. Donc reconfinement. Mais comment notre économie déjà bien mal en point va-t-elle pouvoir résister à ce nouveau choc ?  Le  gouvernement table désormais sur une récession de 11% en 2020, et cette  prévision  pourrait bien être encore très optimiste.

Voilà à quoi on peut s’attendre.

Ce que je vais vous livrer,  je ne l’ai pas inventé. C’est l’analyse de  mon prévisionniste  préféré, Marc Fiorentino, que j’apprécie pour se prudence et sa modestie.  En voilà un qui a l’audace d’avouer qu’il  ne sait pas ou ne comprend pas quand c’est le cas.  Rare à notre époque encombrée de pédants  pressés d’étaler leur fausse science. Alors que nous  prédit l’ami Marc ?

D’abord, l’économie mondiale pourra supporter ce nouvel avatar.  Tout simplement parce que tous les pays ne sont pas touchés par cette deuxième vague, et ça change tout par rapport à la première vague. Vu de chez nous, nous avons l'impression que le monde entier va se reconfiner. En fait, non : la Chine joue à nouveau son rôle de moteur de la croissance mondiale et elle n'est pas touchée. Son économie tourne à nouveau à plein régime grâce à la reprise de la consommation et des investissements. C’est une reprise classique en V. Pour les Etats-Unis, le comportement est différent. La deuxième vague est bien présente, mais les états américains y répondent de façon dispersée. Le rebond de la croissance post première vague s'essouffle un peu, mais on n'aura pas de retour à la récession car les États-Unis ont fait le choix de privilégier l'économie. De plus   le 3 novembre approche à grand pas et la levée de l'incertitude des élections pourra également permettre à l'économie de reprendre son rebond. Une reprise en « aile d’oiseau » (les économistes  sont parfois poètes).

C'est donc surtout l'Europe qui est touchée par cette deuxième vague. Enfin, pas toute l'Europe.
Macron a dit une contre-vérité que Castex le lendemain a voulu confirmer graphique à l’appui. 
À plusieurs reprises ils ont répété que tous les pays européens étaient confrontés à la même situation et allaient tous prendre les mêmes mesures, alors que c'est totalement faux. Six pays « seulement » sont touchés : l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Irlande, la Belgique et la France.
L'Allemagne a certes resserré les boulons, mais elle n'a pas reconfiné, elle a juste fermé ses bars et ses restaurants. Quant à l'Europe du Nord, elle est globalement épargnée. Donc l’économie du continent va patiner du fait du poids des pays du Sud, mais elle ne va pas s'écrouler grâce à la résistance des pays du Nord. Il faut s’attendre à une reprise en « aile d'oiseau légèrement retombante ». Bref, la France est plutôt une exception.

Vu de  chez nous,  nous avons l'impression que le monde entier est frappé par la deuxième vague et a reconfiné. C'est faux. Et c'est une bonne nouvelle pour l'économie mondiale.

Et l’économie  française dans tout ça ?

Notre économie va supporter cette deuxième épreuve parce que le gouvernement va maintenir voire renforcer son soutien à l'économie, grâce à la Banque Centrale Européenne : financement du chômage partiel, subventions aux entreprises des secteurs les plus touchés, « helicopter money » avec des chèques pour les plus défavorisés et nouvelle vague de prêts de trésorerie. Il  a déjà prévu de décaisser 20 milliards supplémentaires. MAIS certaines entreprises, cette fois c'est sûr, ne se relèveront pas. On va assister à une vague de faillites une fois la crise sanitaire terminée et les aides gouvernementales arrêtées.  Les  secteurs sont faciles à déterminer : dans la restauration, dans l'hôtellerie, dans l'évènementiel, dans le tourisme, dans la distribution spécialisée.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette crise, contrairement à la première, n'est pas mondiale.
Elle est donc moins dangereuse d'un point de vue macro-économique. C'est malheureusement une crise qui nous touche, nous Français, plus particulièrement. Mais nous en sortirons dans quelques mois, c'est une certitude, et nous la traverserons grâce aux interventions gouvernementales massives et grâce à la BCE. En France c'est donc un mélange de W (nous sommes dans la troisième barre descendante) et de K (pour illustrer ce qui va repartir fort et ce qui va mourir). Pour la  France, l’INSEE nous annonce 18.2% de rebond de la croissance en rythme annualisé au 3ème trimestre, après la chute de 13.7% au deuxième trimestre. Le PIB reste en retrait de 4.3% par rapport à la fin de 2019.

A qui profite la crise ?

Pendant ce temps-là, la galaxie tech américaine a publié ses résultats pour le troisième trimestre de l'année : Jeff Bezos a augmenté son chiffre d’affaires de 37% à 96,2 milliards de $ (c'est sur un trimestre seulement...) et un triplement de son bénéfice à 6,3 milliards $. C’est largement au-dessus des anticipations des analystes qui étaient déjà très optimistes. Rappelons au passage que le cours d'Amazon a progressé de plus de 70% depuis le début de l'année, rien d’étonnant et ça va continuer puisqu’on lui facilite le marché en confinant notamment notre réseau de librairies. Google voit  son chiffre d'affaires progresser de 10%. Les chiffres d'affaires cumulés des 5 plus grosses capitalisations américaines Apple, Amazon, Google, Facebook et Microsoft, les GAFAM, ont progressé de 18% sur le trimestre par rapport à l'année dernière. Comme quoi le  malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Le taux de croissance annualisé aux États-Unis au troisième trimestre est de 7.4% : l'économie américaine a déjà récupéré les 3/4 de sa perte de croissance. En parallèle, l’épidémie du coronavirus flambe à nouveau. Reste à savoir quelle influence tout cela aura sur le résultat du 3 novembre.

Voilà,  vous savez tout. 

What  else ?

 


LES FORTERESSES DE LA REPUBLIQUE

Hussard de la République

Face à l’offensive islamiste, nombre de nos concitoyens sont déstabilisés. Son discours culpabilisant et pervers, qui fait de la France un état raciste islamophobe, insinue le doute. Raison de plus pour réagir et combattre cette idéologie obscurantiste  et semeuse de mort par une idéologie encore plus déterminée : celle qui a permis à notre civilisation de s’épanouir et à la liberté d’éclairer le monde. L’important est donc de rétablir la transmission de ses fondamentaux, plus ou moins abandonnée depuis quelques années.

Le collège est l’échelon prioritaire sur lequel il faut faire porter cet effort de transmission des valeurs de la civilisation des lumières. C’est particulièrement vrai dans « les quartiers ». En effet, les élèves que  le  collège reçoit sont à l’âge où se façonne la  personnalité. Cette quête du moi des adolescents et la mixité sociale qu’ils vivent devraient être deux atouts pour les guider vers une bonne intégration dans la société.  Mais beaucoup d’établissements concentrent une trop  grande hétérogénéité des élèves et trop de types de difficultés pour faire face efficacement : celles rencontrées par des adolescents abandonnés à eux-mêmes à cause de conditions sociales défavorables, de traumatismes affectifs, du gavage vidéo-télévisuel et numérique ou sous l’emprise d’une culture obscurantiste… Cela ne veut pas dire qu’il faille ignorer les autres échelons de  l’enseignement, l’école, le lycée ou l’université.

Des citadelles de la République contre la loi des cités.

Le massacre récent du professeur à Conflans-Sainte-Honorine démontre s’il  en était besoin qu’il y a urgence à agir. C’est maintenant qu’il faut engager les actions et  il est peut-être encore temps. Chaque collège doit devenir une citadelle de la République : il faut faire de chaque établissement une forteresse intellectuelle, ouverte sur son environnement mais ferme sur ce qu’on y transmet et enseigne. Pour réussir l’intégration, le collège a un rôle essentiel à jouer. On doit « instruire » d’abord  avant « d’éduquer ». Savoir lire et rencontrer  les grands auteurs, écrire, sont des compétences indispensables plus importantes que l’éducation aux modes du moment sur le genre ou le féminisme, par exemple. C’est l’instruction qui permet le développement de l’esprit  critique et  l’émergence du libre-arbitre. Quand il est au cœur des cités, le collège doit devenir la forteresse de la réussite et de la  promotion sociale. Beaucoup d’écrits  et beaucoup de théoriciens de l’éducation évoquent  les  difficultés  de ces établissements,  mais  peu décrivent concrètement la  réalité quotidienne de ce qui s’y vit. En particulier à cause du déni avéré de l’administration centrale qui préfère ne pas la voir, de crainte  de tomber sous l’accusation de racisme ou de xénophobie. La principale difficulté de la plupart des collèges d’éducation prioritaire,  c’est la misère qui touche leur public scolaire et  l’inégalité. La mixité sociale y est absente. Des associations d’accompagnement social y ont introduit la religion discrètement. Ainsi dans un établissement où 90% des élèves sont  musulmans, de plus en plus de filles  arrivent voilées à sa porte, des élèves contestent certains cours. La fracture grandit entre garçons et filles. Certaines de ces dernières ne participent plus aux cours de natation… Face à cette intrusion du religieux, il s’agit d’avoir un personnel  qui tient bon quand un certain Islam devient incompatible avec les valeurs de la République. L’Ecole (mot générique) se doit  d’affirmer sa  laïcité, LA Laïcité. Ce qui fait dire à un ancien Principal* (Bernard Ravet) qui a dirigé ce type d’établissement qu’il se considérait comme un « Imam de la République » ! On retrouve dans son livre nombre de constats que je partage pour les avoir vécus.

Un encadrement renforcé.

Les établissements concernés doivent bénéficier d’un traitement spécial. Il  faut « mettre le paquet » sur eux et concentrer les moyens appropriés. Il faut accepter de redéployer les enseignants de manière inégalitaire : les collèges aux publics « faciles » peuvent admettre jusqu’à 30 élèves par classe, voire plus, alors que les groupes réduits sont requis ici. Pour les enfant dont la culture ou sous-culture multiplie les obstacles, à quoi il faut ajouter souvent ceux constitués par leur environnement social et affectif, il est de notre devoir collectif de leur apporter ce qu’ils n’ont pas, d’une part, et de faire en sorte, d’autre part, qu’ils ne soient pas exposés aux « prédateurs extérieurs » prêts à les endoctriner contre un soutien social. Car la pression sociale est forte. Cela nécessite un encadrement renforcé. Dès 2004, le rapport Obin sur « les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires » décrit parfaitement la montée du « fait religieux », pour ne pas dire l’Islam, dans les écoles. Ce rapport a  été ostracisé  par la bien-pensance et son auteur accusé d‘islamophobie. Les événements de 2015 ont réussi à dessillé les  yeux de nombreux responsables politiques, sans que rien de décisif n’ait été vraiment entrepris, en partie à cause du « pas-de-vaguisme » et du clientélisme électoral, et du coup, beaucoup de chemin reste à  parcourir. En dehors des aspects de politique générale qui se définissent au plus haut niveau (programmes, objectifs…), les moyens à mettre en œuvre ne sont pas si extraordinaires : les dotations attribuées aux établissements classés en ZEP sont en général suffisantes.

Des personnels choisis et formés.

C’est sur les compétences des personnels qu’il faut travailler si l’on veut réussir. Il faudrait, en quelque sorte, ressusciter les « hussards de la République », forts de leur savoir  mais aussi capables de faire face  aux situations singulières auxquelles ils seront exposés, faisant d’eux des sortes de travailleurs sociaux autant que des enseignants, et en même temps animés par un engagement fort. En veillant en plus à la cohérence de leur recrutement afin qu’ils présentent un front homogène tant intellectuel que pédagogique en accord avec l’objectif fixé de reconquête républicaine, à commencer par le Principal. Ces enseignants ultramotivés existent et sont plus nombreux qu’on ne le pense. Pour rejoindre ce type d’établissement, j’ajouterai quelques exigences supplémentaires : une expérience reconnue et le volontariat en échange d’un avancement plus rapide et d’un avantage de carrière sur la même base qu’un détachement à l’étranger, le tout assorti d’un plus financier appréciable pour le salaire. Il faudrait aussi fixer un seuil de 50% de professeurs masculins : dans l’enseignement, on gagnerait à maintenir la parité exigée ailleurs. Ces enseignants devraient, avant de prendre leur poste, suivre une formation spéciale renforcée sur les  contenus : en premier lieu sur la laïcité qu’il convient de faire prévaloir face au multiculturalisme, mais aussi droits de  l’Homme, connaissance des cultures étrangères, rudiments d’arabe, en même temps que sur  les  attitudes et comportements à adopter  pour gérer les situations auxquelles ils seraient susceptibles d’être confrontés. Tout cela en échange d’un engagement de rester au moins cinq ans dans le poste. Il  serait  bienvenu que le Ministère de l’Education s’engage sans attendre dans cette voie. Je suis bien placé, pour l’avoir vécu dans mon établissement : une classe d’alphabétisation est toujours nécessaire. Son usage pourrait  être étendu aux parents en cours du soir. De même l’obligation scolaire sans aucune  tolérance doit être la  règle quitte à utiliser la  peur du gendarme,  comme aux débuts de  l’école  obligatoire. Enfin, dans ce type de collège,  le  système  d’apprentissage doit prendre en compte les  devoirs,  faits sur place le soir après les  cours, en étude, et encadrés par les professeurs. « Citadelle » ne veut pas dire établissement recroquevillé sur lui-même : il doit rayonner sur le quartier grâce à des projets impliquant parents  et autorités locales. Des moyens humains et matériels supplémentaires pourraient être accordés sur un projet pédagogique élaboré par l’équipe du collège et maintenus en fonction d’une évaluation des résultats obtenus à partir d’une grille conçue en commun administration/équipe pédagogique, à la fin de chaque année scolaire ou tous les deux ans. Cela fait beaucoup,  mais ça n’est rien à côté d’une vie sacrifiée.

Sous le coup de l’émotion, beaucoup d’engagements ont été pris. Mais, une fois celle-ci retombée, seront-ils tenus. Nous voyons déjà la contre-attaque des communautaristes brandissant « l’islamophobie » en étendard  se déployer. Ne tombons pas dans le piège. Il est urgent d’agir au nom de l’idéal républicain  et de la Nation une et indivisible. Si ces expressions ont encore un sens !

 

 


NOUS SOMMES TOUS CONCERNES !

Hommage paty (2)

Sous le choc !

J’ai mis un peu de temps à me décider  à écrire cet article. Trop  bouleversé par l’assassinat de Samuel Paty  et  le mode opératoire utilisé. Une horreur. Mais aussi parce que je me dis rétrospectivement que j’aurais pu être Samuel Paty si j’avais encore enseigné aujourd’hui, tellement je me sens en concordance avec ce que l’on sait maintenant de lui. J’ai eu à enseigner en histoire les Hébreux, les croisades, l’Islam, les  conquêtes arabes, les guerres de religion, la réforme et la contre-réforme. En classe, on parlait  donc des religions, sous l’angle historique, ce qui n’a rien à voir avec le prosélytisme. J’avais des élèves d’origine maghrébine : ils ne se sont jamais sentis offensés, même quand je leur expliquais que la religion hébraïque, la chrétienne et la musulmane étaient trois religions du « Livre », (autrement dit la Bible) puisées  à la même source.  De la même façon en éducation civique, j’aurais été amené, moi aussi, à utiliser des documents comme la reproduction des caricatures de Charlie Hebdo.  Développement de l’esprit critique et attachement à la liberté d’expression obligent. Croyant ou non croyant, n’est pas le sujet. Le sujet c’est : nous vivons dans un pays de liberté de pensée et de penser ! Et cela s’apprend.

Enseigner peut tuer.

Cependant, cet assassinat qui fait suite à l’attaque devant l’ancien local de Charlie Hebdo nous montre très clairement, alors que se tient le procès des complices de la tuerie de janvier 2015, que tout ce qui a été dit par plusieurs gouvernements sur le droit intangible de publier des caricatures de Mahomet en France n’a pas été sérieusement cru par une fraction de la population musulmane. Avec ce nouveau crime, il apparaît à tous les enseignants qu’il y a un danger à expliquer la laïcité aux élèves. Ce sont les  acteurs de tout un métier qui sont menacés de meurtre, car les interdits concernent de nombreux sujets qui touchent à l’enseignement. Tous les profs sont sommés par une minorité de ne pas appliquer les programmes.

Le projet de l’Islam politique.

Les djihadistes ne sont pas des apprentis sorciers. Ils ont un projet politique. Ils veulent imposer une société où la liberté de penser n’a pas sa place, où le droit de ne pas croire n’existe pas. Dans l’immédiat, leur action consiste non seulement à semer la peur, mais à diviser les Français, à créer une atmosphère empoisonnée susceptible d’encourager la violence. Il importe donc que tous ceux qui militent en faveur du terrorisme islamiste soient expulsés ou jetés durablement en prison. Le débat qui va s’ouvrir au Parlement sur le projet de loi contre le « séparatisme » doit être enrichi par des dispositions capables de protéger les enseignants. Car l’école est un pilier de la République. Il doit être l’occasion aussi de rappeler de manière formelle que la liberté d’expression est sacrée en France. Et de rappeler évidemment que la Nation est une et indivisible, en explicitant ce que cela implique.

Pas de stigmatisation.

Mais nous devons rappeler qu’il ne s’agit nullement de stigmatiser l’Islam et que nous avons le devoir de garder à nos côtés tous les musulmans en paix avec la République, comme  nous le montre avec véhémence l’Imam Chalghoumi. Parmi les manifestants qui se sont exprimés dimanche dernier dans les centres des grandes villes, il y avait des musulmans, accourus non seulement pour soutenir le corps enseignant mais pour indiquer leur propre adhésion à la laïcité. A eux de nous aider en contribuant à l’effort pédagogique dont les enfants musulmans, qui ne font jamais que rapporter ce qu’ils entendent à la maison, ont grand besoin. Ensemble, proclamons que dans une société pacifique, on ne meurt pas pour une caricature et encore moins d’ouvrir une discussion à son sujet ; et que, après tout, nous avons tous le droit de ne pas aimer ces caricatures et de le dire. D’ailleurs c’est  mon cas mais je suis le premier à en rire.

Nous sommes donc tous concernés. Et nous devons réagir d’une double manière : en conservant le dialogue avec tous les musulmans raisonnables, et en livrant bataille à ceux qui, décidément, ne sont plus récupérables.

 


LA REPUBLIQUE EN RUINE

Marianne pleure

 

On l’invoque à tous propos, mais tous les piliers sur lesquels notre République est fondée sont attaqués ou rongés.

L’école effondrée.

L’ignoble attentat dont a été victime ce professeur de Conflans-Ste-Honorine s’attaque à la République parce qu’il vise l’un de ses prérequis les plus essentiels : la liberté de pensée, fille de l’esprit  critique, qui ne va pas sans la connaissance qui est la source de la raison. C’est  donc l’institution scolaire qui est atteinte en premier. Notre République est fondée sur « Les Lumières » et l’école en est le vecteur principal. Pour les obscurantistes, qui prospèrent sur l’ignorance, le savoir est un adversaire qu’il faut exterminer. La multiplication de ces crimes barbares ne doit pas seulement nous inquiéter. Les condamnations verbales, aussi définitives soient-elles,  ne sont plus suffisantes. C’est  une guerre civile larvée que nous mène le terrorisme islamiste, il nous faut  le combattre vigoureusement par des actes et pas seulement par les mots. Mais l’école elle-même est malade depuis de nombreuses années. L’effondrement du savoir en est le symptôme le plus visible. C’est un lieu commun que d’affirmer que le système éducatif est au bout du rouleau. La France ne cesse de reculer dans les classements internationaux, mais ce n’est que la  partie visible de l’iceberg. Des enseignants parmi les plus mal payés d’Europe, le refus d’apprendre de certains élèves, des programmes édulcorés, l’autorité contestée… et pour finir des diplômes dévalués pour ceux qui en obtiennent un. L’école de la République n’est  plus ce qu’elle était.

La laïcité contestée.

Principe établi de la République française, la laïcité  en est une spécificité. La séparation de l’Etat laïc et de la religion fait  partie de notre identité nationale. Elle est régie par la  loi de 1905 qui relègue la pratique religieuse dans la sphère privée et qui recommande  la discrétion dans l’espace public. C’est en son nom que des millions d’étrangers ont pu être assimilés et acquérir la pleine citoyenneté française. Certains en font une lecture erronée : la « laïcité ouverte » ou élargie qui voudrait laisser s’exprimer les spécificités culturelles. On en voit le résultat : cette conception conduit au multiculturalisme et au communautarisme. C’est ce qui empêche de « faire nation ». En s’attaquant à un enseignant laïc de l’école publique, l’assassin s’attaque donc aussi à ce principe fondamental.

L’Etat régalien impuissant.

Notre République est aussi dotée d’un  Etat aux pouvoirs régaliens, notamment  ceux qui garantissent la liberté et la sécurité des citoyens. Il n’y a pas de liberté sans sécurité.  Or celle-ci est battue en brèche quotidiennement. C’est  même devenu un feuilleton quotidien. Quel sera  l’atteinte du jour aux forces de l’ordre ? Car chaque jour nous apporte une agression ou un refus d’obtempérer aux conséquences dramatiques, son lot « d’incivilités » pour ne pas dire de violences : une fusillade à Marseille, une attaque de commissariat aux mortiers d’artifice par une quarantaine d’individu, une agression au couteau, sont la chronique de la France ordinaire. Et on va occuper les forces de l’ordre  à surveiller les réfractaires au couvre-feu, comme si elles n’avaient rien d’autre à faire. Pour leur remonter le moral, heureusement elles peuvent compter sur  les coups de menton et les tweets de  Darmanimbus.  En attendant elles doivent faire avec le  manque d’effectifs, du matériel à bout de souffle et des locaux souvent pitoyables.

La démocratie en crise.

Le système démocratique instauré par la Vème République est aujourd’hui bien mal en point. La maladie dont il souffre s’appelle « abstention ». A chaque échéance le nombre de citoyens qui participent au scrutin diminue jusqu’à moins d’un électeur sur deux. La légitimité d’un président élu est assurée par le quart du corps électoral, ce qui lui donne une base électorale étroite pour gouverner. Le scrutin qui mobilise le moins c’est celui de l’élection des députés au parlement européen. Les dernières élections municipales ont atteint des records, mais la crise sanitaire ne permet pas d’en tirer un jugement définitif. Les échéances de 2021, départementales et régionales, si elles ne sont pas gênées par la covid, permettront d’y voir plus clair en matière de participation. Il faudrait une réforme des modes de scrutin : comme l’affirme Xavier Bertrand, élu d’une région où la gauche a préféré se retirer du second tour pour empêcher le Front National de gagner, il n’est pas sain que dans un hémicycle il n’y ait que deux courants politiques de représentés. Il n’est pas certain pour autant qu’une meilleure représentation incite davantage de citoyens à aller voter. Le fond du problème tient dans la défiance à l’égard de la politique et du monde politique qui règne en France. Avant toute réforme qui pourrait aggraver le mal en rendant le pays ingouvernable, la question à laquelle il faut répondre est : « Comment rétablir la confiance ? ».

La Nation effacée.

La France n’est pas le pays d’un peuple, d’une race ou d’une ethnie, c’est une Nation. Elle est le creuset dans lequel se sont fondus des peuples venus de partout en Europe depuis la nuit des temps. La République en a reçu l’héritage. Elle l’a élevée, grâce aux « Lumières », jusqu’à l’universel, par le principe de raison. Elle est fondée sur l’idée de patrie et le peuple souverain décide de son destin par l’éducation, le savoir et l’esprit critique qui rendent possible le débat démocratique. C’est comme cela qu’elle a permis à tous ceux qui voulaient s’installer d’où qu’ils viennent, de devenir français, citoyens à part entière, pour peu qu’ils adhèrent  à ces principes. Mais aujourd’hui, parmi ceux qu’elle accueille, il y en a qui refusent de partager l’esprit des lumières, préférant conserver leur culture obscurantiste et leur théocratisme. Ce refus d’assimilation conduit au communautarisme, au refus de « faire nation » ce qui est incompatible avec les valeurs de notre République. Mais la nation est aussi fragilisée par la construction européenne, dont certain ont peur qu’elle dilue notre identité nationale dans un concept plus large de « nation européenne » qui suppose des souverainetés partagées.

La République, dans sa conception jacobine, est un bloc. Or, celui-ci est de plus en plus fissuré : l’égalité par le mérite laisse place à la discrimination positive, la démocratie plie sous les coups des passions irraisonnées, la patrie tend a s’effacer au profit d’une souveraineté partagée dont on discerne mal les contours, la laïcité est sapée par le multiculturalisme et le savoir, la science sont combattus par les obscurantismes de tous poils. C’est un tel contexte qui conduit au drame que nous avons vécu vendredi : un crime odieux qui nous jette à la face ce qu’est l’application d’une autre loi, celle de la « charia », au nom de laquelle il a été commis. Souhaitons que son horreur provoque en réaction le réveil de tous les citoyens de bonne volonté qui croient encore dans la France éternelle, la « seule France » aurait dit le Général De Gaulle.


TU L’AS DIT BOUFFI !

Archibald en colère

 

Quoi qu’il en coûte.

Il en coûte toujours quelque chose. Les générations futures paieront la note héritée de Macron. La Caisse d’amortissement  de la dette sociale (Cades)  a été prolongée cet été jusqu’en 2033 et pourrait être étendue jusqu’en 2045,  portant sa durée de vie totale à un demi-siècle…

La dette publique s’envole.

Après de 2 640 milliards d’euros au deuxième trimestre, l’endettement de la France représente désormais un peu plus de 114% de la richesse nationale. La dette  a  grimpé de 200 milliards sur le seul  12ème trimestre 2020.  Explosion des dépenses publiques et effondrement des recettes liées aux reports et aux exonérations de cotisations et d’impôts.

Le déficit de la sécu explose.

Un record  à 53 milliards contre 5,1 attendu initialement, avant la crise. Retour dans le rouge de l’ensemble  des branches : 21 milliards pour l’assurance-maladie, 17 milliards pour les retraites, 3 milliards pour la famille…

Economie et emplois « zombies ».

Les taux d’intérêt quasi nuls prodigués  par les  banques centrales et les aides d’Etat ont mis sous perfusion des dizaines de milliers de sociétés petites  ou grandes dont on ne sait pas si elles retrouveront un jour une activité normale. Le danger est d’entretenir une population de canards  boîteux qui serait préjudiciable pour le pays tout entier. Mais le problème se pose de  la  même façon pour les  emplois préservés temporairement grâce au chômage partiel financé par l’Etat qui prend en charge de 60 à 100% des salaires. Il y aurait en France  près de 2 millions de jobs « zombies ». Et faute d’une reconversion professionnelle de leurs titulaires, ces « emplois zombies » ne seront qu’un cache-misère statistique permettant de dégonfler artificiellement les chiffres su chômage. Il s’agit du problème social le plus douloureux que nous aurons à affronter !

Purge.

La purge des  emplois provoquée par la crise du Covid  est déjà à l’œuvre mais largement invisible. Elle touche les intérimaires, les salariés en CDD, les indépendants sans mission… auxquels il faut ajouter le gel des   plans d’embauche, notamment des jeunes diplômés. Par exemple, l’intérim affiche toujours un déficit de 150 000 emplois sur un an, soit une purge de 20% par rapport à la rentrée 2019. Et encore, on n’a rien vu. Le gros des plans sociaux est attendu pour début  20121.  La recrudescence de l’épidémie n’arrange rien.

Education en crise.

Selon la commission européenne, la France est le  pays d’Europe occidentale qui rémunère le plus mal ses enseignants, à l’exception de l’Italie.  Et pourtant le rôle  de  l’école dans l’éducation est parait-il  primordial.  Un professeur qui enseignait pour la première  fois en 2018-19 a perçu un salaire brut de 26 329  €.  La  même année un instituteur allemand touchait quasiment 50 209 €, et un Suisse  71917 € (ça fait rêver !).  Après on s’étonne qu’on ne trouve plus dans le recrutement de nos enseignants, le « haut du panier » (pour rester correct).

Darmaninbus  gros menteur.

Darmanin a déclaré dans le Figaro : «  Il vaut  mieux que les élèves apprennent l’arabe avec des enseignants français que dans les mosquées ».  C’est un gros  mensonge. La France n’a pas d’enseignants français capables d'enseigner l'arabe et au  mois d’avril dernier elle a passé un accord  avec la Tunisie  pour qu’elle fournisse les professeurs nécessaires. Je trouve  que c’est un peu gros !

Covid et Neandertal.

Les  facteurs génétiques entreraient en ligne de cause pour expliquer les formes graves du coronavirus. Une équipe internationale a identifié sur le chromosome n°3 un groupe de gènes jouant un rôle clé. L’un des variants de cette séquence d’ADN serait à l’origine d’un risque trois fois plus élevé de développer une forme  grave  nécessitant  une ventilation artificielle. Or on a retrouvé cette séquence à risque dans l’ADN fossilisé d’un homme de Néandertal qui vivait il y a 50 000 ans et l’aurait donc transmis à certains d’entre nous. Peut-être que Tump en fait partie. Pas certain que  les créationnistes  américains acceptent cette explication.

 


DANS LES BROUILLARDS DE L’AUTOMNE

Brouillard

 

Absence de visibilité.

Comment ne pas se laisser envahir par l'ambiance actuelle d'incertitude qui ne favorise que la procrastination ou la déprime. Quel que soit le sujet qui vient à l’esprit, c’est la confusion ou l’absence de visibilité. A commencer  par cet épisode pandémique qui nous ligote d’un fil invisible et nous paralyse et  qui n’en finit pas. Il y a de quoi atteindre le  moral. Sans parler  de cette actualité qui se répète et qu’on pourrait intituler : « le coup de couteau du jour » ou quelque chose comme ça. Partout s’insinue le  poison de l’incertitude. Incertitude de l’élection américaine qui flirte avec le vaudeville trumpien, incertitude politique en France  à droite, à la Rem, à gauche, chez les Verts, incertitude  économique avec une reprise insaisissable, aussi bien en Europe que dans le monde…  Et on est désarçonné par la puérilité de certains comportements législatifs telle cette proposition d’amendement pour créer un « gibier électronique » pour remplacer le vrai dans la chasse à courre ! Si c’est pas de la masturbation ça ?

Quand tout cela va-t-il s’arrêter ? 

En fait, c'est la question qu'on entend ou qu'on se pose soi-même sans cesse depuis plusieurs semaines. Pour l’élection américaine, nous serons bientôt fixés : plus que trois semaines à attendre, en espérant que le résultat sera suffisamment net pour éviter la  période de désordre qui s’installerait s’il prêtait à contestation. Qu’on le veuille ou non, le sort du monde en dépend quelque peu (euphémisme). Pour le reste,  la question n’a qu’une importance relative.  Chaque sujet aura nécessairement une réponse. L’incapacité à anticiper nous chagrine, mais c’est parce que nous sommes impatients. Prenons l’épidémie de la Covid 19 (ah oui, on dit « la » maintenant, je ne sais pas pourquoi) qui préside au découragement : personne ne sait quand ça va s'arrêter : va-t-elle encore durer  3 mois, 6 mois, 9 mois ? Peu importe. On a quand même  une certitude : elle va s'arrêter un jour, toute seule, ou grâce à un vaccin ou à un traitement efficace. Or, si on prend un peu de recul, on s'aperçoit qu'on n'est plus à 3 ou 6 mois près ! D’ailleurs, si l’on en croit ce qu’on lit dans la dernière note du FMI ;  « les gouvernements doivent augmenter l’investissement public et les taux d’intérêt bas rendent l’endettement désirable". Vous n’avez pas la berlue : la plus grosse institution économique mondiale, apôtre traditionnel de la rigueur budgétaire et du désendettement à tout prix se range officiellement du côté de la relance keynésienne. Le Covid fait tout voler en éclat et, dans ce cas, c’est tant mieux, parce que selon le FMI, augmenter l’investissement public de 1% du PIB conduit directement à la création de 7M de jobs et plus de 20M indirectement. Evidemment, certains secteurs économiques y laisseront des plumes, mais imaginons plutôt ce qui va se passer quand ça va s’arrêter.

Se projeter dès maintenant.

Imaginons le boom de consommation et le boom d'investissements avec le retard accumulé par les ménages et les entreprises dans leurs dépenses. Un carburant phénoménal a été accumulé qui inévitablement va alimenter la reprise, avec l'épargne des ménages au plus haut et la trésorerie des entreprises, au plus haut elle aussi, sans parler des plans de relance gouvernementaux et des torrents de liquidités déversés par les banques centrales. Nous allons enfin pouvoir respirer sans masques ! Libérés de tout ce qui nous entrave ! Alors, plutôt que de se laisser envahir par la déprime qui pousse à la procrastination, il vaut  mieux dès maintenant se projeter. C’est le moment de se  poser les bonnes questions : comment allons-nous tirer profit du monde d’après et quelles réponses  allons-nous apporter, quels changements allons nous opérer pour nous y adapter. Voilà un bon sujet de  réflexion. Quelques pistes : la  dette  va-t-elle ruiner les rentiers ? La déflation causée par la déprime économique conjoncturelle et les données démographiques  associées aux évolutions techniques va-t-elle céder la place à une inflation salvatrice avec le rebond ?  La question est de savoir comment l'équilibre s'opérera entre déflation structurelle et inflation conjoncturelle, sujet fondamental  pour tous ceux qui ont des « assurances vie ». 

Même les brouillards les plus épais se dissipent dès que l’atmosphère se réchauffe un peu.

 


SYLVAIN TESSON ET LE SECRET DE L’AIGUILLE D’ETRETAT.

L'aiguille creuse Tesson 1003

 


L'aiguille creuse Tesson 1005 « … Une fois seul, Beautrelet retourna vers le fort. Il l’avait déjà presque dépassé, quand tout à coup il s’abattit à terre et resta blotti contre un pan de mur. Et il songeait en se tordant les mains :

— Suis-je fou ! Et s’ « il » me voit ? Si ses complices me voient ? Depuis une heure, je vais… je viens…

Il ne bougea plus.

Le soleil s’était couché. La nuit peu à peu se mêlait au jour, estompant la silhouette des choses.

Alors, par menus gestes insensibles, à plat ventre, se glissant, rampant, il s’avança sur une des pointes du promontoire, jusqu’au bout extrême de la falaise.

Il y parvint. Du bout de ses mains étendues, il écarta des touffes d’herbe, et sa tête émergea au-dessus de l’abîme.

En face de lui, presque au niveau de la falaise, en pleine mer, se dressait un roc énorme, haut de plus de quatre-vingts mètres, obélisque colossal, d’aplomb sur sa large base de granit que l’on apercevait au ras de l’eau et s’effilait ensuite jusqu’au sommet, ainsi que la dent gigantesque d’un monstre marin. Blanc comme la falaise, d’un blanc-gris et sale, l’effroyable monolithe était strié de lignes horizontales marquées par du silex, et où l’on voyait le lent travail des siècles accumulant les unes sur les autres les couches calcaires et les couches de galets.

De place en place une fissure, une anfractuosité, et tout de suite, là, un peu de terre, de l’herbe, des feuilles.

Et tout cela puissant, solide, formidable, avec un air de chose indestructible contre quoi l’assaut furieux des vagues et des tempêtes ne pouvait prévaloir. Tout cela, définitif, immanent, grandiose malgré la grandeur du rempart de falaises qui le dominait, immense malgré l’immensité de l’espace où cela s’érigeait.

Les ongles de Beautrelet s’enfonçaient dans le sol comme les griffes d’une bête prête à bondir sur sa proie. Ses yeux pénétraient dans l’écorce rugueuse du roc, dans sa peau, lui semblait-il, dans sa chair. Il le touchait, il le palpait, il en prenait connaissance et possession. Il se l’assimilait…

L’horizon s’empourprait de tous les feux du soleil disparu, et de longs nuages embrasés, immobiles dans le ciel, formaient des paysages magnifiques, des lagunes irréelles, des plaines en flammes, des forêts d’or, des lacs de sang, toute une fantasmagorie ardente et paisible.

L’azur du ciel s’assombrit. Vénus rayonnait d’un éclat merveilleux, puis des étoiles s’allumèrent, timides encore.

Et Beautrelet, soudain, ferma les yeux et serra convulsivement contre son front ses bras repliés. Là-bas, — oh ! il pensa en mourir de joie, tellement l’émotion fut cruelle qui étreignit son cœur, — là-bas presque en haut de l’Aiguille d’Étretat, en dessous de la pointe extrême autour de laquelle voltigeaient des mouettes, un peu de fumée qui suintait d’une crevasse, ainsi que d’une cheminée invisible, un peu de fumée montait en lentes spirales dans l’air calme du crépuscule. »

                                                   Extrait de « L’aiguille  creuse » de Maurice Leblanc.

Dans le roman de Maurice Leblanc, Arsène Lupin tente d’échapper à la police et à Isidore Beautrelet, un lycéen rusé et habile en déductions.  Après une longue enquête et malgré les nombreuses embûches et obstructions menées par le gentleman cambrioleur, le lycéen découvre enfin le repaire de son adversaire. L’extrait ci-dessus nous fait revivre ce moment décisif du roman. Arsène Lupin se cacherait à l’intérieur du célèbre rocher près d’Etretat où se trouverait également le fabuleux trésor des rois de France.

L'aiguille creuse Tesson 1001L’aiguille est-elle vraiment creuse ? Le trésor y est-il  encore ? Voilà une vérification qui aurait intéressé Tintin. Eh bien le  héros d’Hergé est réincarné en la personne de Sylvain Tesson. Il aime relever les défis de la littérature. Après avoir sillonné la Mer Méditerranée dans les pas d’Ulysse, notre Tintin du XXIème siècle, a voulu vérifier le « secret de l’aiguille creuse », en escaladant le célèbre rocher. En redingote et chapeau haut-de-forme, s’il vous  plait ! pour rappeler que c’était le repaire d’Arsène Lupin.  Pour le détail, il en fait le récit dans le Figaro magazine de cette semaine avec  son complice Philibert Humm. Et, pour faire un pied  de nez à « l’esprit de sérieux qui nous gouverne et aux masques qui nous étouffent », depuis son sommet, il nous lance un appel  pour que nous retrouvions ce qui fait l’esprit français : la gaieté, la désinvolture, la joie de vivre, l’esprit d’aventure, l’amitié …

L'aiguille creuse Tesson 1004

L’APPEL DE L’AIGUILLE

POUR LE PRIMESAUT DE FRANCE !

Quelle force s’est acharnée à nous rendre si tristes, nous, Français ?

Le monde a parfois considéré la France comme la patrie de la légèreté universelle.

Un proverbe disait : « Heureux comme Dieu en France. »

Pourquoi sommes-nous devenus si méchants et à ce point moroses ?

Les temps sont durs, nous le savons. Ils l’ont toujours été.

C’est précisément dans la peine que la gaieté est cruciale.

Cet appel n’est pas une lubie d’enfant gâté, mais une supplique.

Résumons le début du siècle XXI.

Chacun, devant l’écran ou derrière son masque (c’est la même chose)

surveille son voisin.

On connaît ses droits, on se pense offensé. On signale, on assigne,

on exige réparation. On  se censure puisqu’on s’épie. Le langage est régenté.

Un bon mot s’appelle une discrimination.

Quelques-uns s’emploient à tout réinventer. La forme des villes, le visage des paysages,

la substance de  la langue, les vieux modes de vie, les livres d’histoire.

Terra Nova et novlangue, disent-ils !  Résultat : un infralangage de manageurs,

un ordre techno-moral et  plus personne pour chanter à table

après les repas  de  famille. Quel chantier, quel pensum !

Chacun se sent malheureux. On pense la France l’antichambre de l’enfer.

On connaît mal le Soudan.

Voilà pour le tableau. Il est moins vivifiant qu’un Monet maritime.

Nous sommes quelques-uns à ne pas aimer ces maussaderies.

Nous leur préférons l’électricité d’Arsène Lupin et l’esprit de l’aiguille creuse.

Le héros de Maurice Leblanc ne voulait pas changer le monde, ni trouver des

coupables. Au sommet de l’aiguille blanche, il se gaussait des idées creuses.

Il moquait les vieilles barbes, échappait à l’enfermement. Il défiait les ordres

Poussiéreux mais n’imposait rien par la  violence, ni par l’esprit de sérieux, poison

suprême. Rebelle et poli. Il chantait le « primesaut », autre nom de la gaieté,

et célébrait les rois qui savaient s’amuser.

Il y avait en lui l’anarchiste et le seigneur féodal.

Par le primesaut il faut entendre la fantaisie du style, l’amour de la liberté, l’absence

du ressentiment, le goût des belles choses. Le contraire du primesaut, c’est la  vie sans

la joie telle que la concocte l’administration psycho-sanitaire « pour votre confort et

votre sécurité ».

Le primesaut est notre trésor perdu : la désinvolture et la longue mémoire.

L’essence de la France se tient peut-être là :

dans la rencontre des gravités publiques et des gaietés privées.

Nous autres, qui aimons les aiguilles, nous ne manifestons pas, nous ne revendiquons

rien. Nous faisons attention à ne pas faire tomber les pierres. Nous vénérons

ce qui est plus ancien que nous, ce qui demeure et ce qui domine. Nous préférons la

liberté à la sûreté, les nostalgies personnelles aux promesses

globales. Nous voudrions aimer, boire et chanter sans que la puissance publique nous

indique comment vivre, sous quel masque nous cacher, de quoi nous repentir et

comment nous exprimer.

Nous aimons les aiguilles parce qu’elles sont des refuges, comme  les Patagonies,

La colonne des stylites, certains jardins, quelques musées et les tablées d’amis.

Les strates des parois d’Etretat trahissent la profondeur des temps :

accumulation de la mémoire. Les silex sont coupants : esprit d’insolence.

Le soleil frappe l’ombre : gaieté de plein vent. La mer les barate, jamais fatiguée :

énergie vagabonde. Elles se tiennent debout, postées devant le  large, le dos tourné :

distance polie. En leur sommet, on y respire bien, on y dit ce que l’on veut, et la  vue

porte loin : liberté vitale. Iode, azur, photon : devise de notre royaume.

Les  aiguilles sont belles car intouchées par l’Administration et  conservées

par le temps. On y est libre de  déclarer son amour à la France, à la gaieté,

aux amis, à l’art, aux bêtes, à l’aventure. Elles s’écroulent un peu,

mais elles tiennent bon contre la gravité !

Il faut connaître ses aiguilles, les rejoindre,

Se tenir debout sur leur fine pointe, quand l’air devient épais.

Que les vieilles aiguilles crèvent les nouvelles baudruches ! 

 

L'aiguille creuse Tesson 1002Et Philibert Humm de conclure : au prétexte qu’il fait l’usage d’un sous-marin, téléphone au monde entier et roule à plus de quatre-vingts kilomètres par heure, il s’en trouve pour prétendre que Lupin n’a jamais existé. Qu’il serait le pur produit d’une imagination fantaisiste, celle de l’écrivain Maurice Leblanc. Croyez-moi ou ne me croyez pas, cela m’est égal. Je puis dire pourtant que je l’ai vu comme je vous vois, gravissant la paroi de l’aiguille creuse, il y a quelques jours de cela. Et en chapeau de cuir bouilli ! Et guêtres, et redingote ! Je puis dire aussi que j’étais son complice…

… Ces monte-en-l’air sans butin, ces conquérants de l’inutile, l’époque nous commandait de les dédaigner. Leur canular ne rapportait rien, sans compter que tous ces efforts étaient «chronophages», comme disent les esthéticiennes de Romorantin. Lupin a peut-être enfin trouvé un ennemi à sa mesure: l’esprit de sérieux. Il paraît que la fantaisie est passée de mode, ainsi que le primesaut, le poireau vinaigrette et les faux cols en Celluloïd. Nous ne marchons pas. Ils grimpent. Et nous montons les aiguilles en épingle.

… Ainsi donc, Lupin existe, c’est un fait indiscutable. Il existe parce qu’il le faut. Parce que je l’ai vu. Parce que sans lui le monde aurait bien mauvaise mine. «Et l’on ose dire que la vie est monotone! s’exclame-t-il à la fin du roman. Mais la vie est une chose adorable, mon petit, seulement, il faut savoir… et moi je sais…»

Et moi j'ajoute : "Ah que tout cela fait du bien !"

 


UN BUDGET 2021 LARGEMENT VIRTUEL

France-faillite

Avant la crise du Covid, le gouvernement n'avait pas réduit les dépenses publiques.
Mais celle-ci lui donne un prétexte pour aller encore plus loin et exploser tous les records budgétaires.

Un délire de dépenses.

Bruno Le Maire a présenté le projet de loi de finances pour 2021 et force est de constater que c'est le délire le plus total : Le déficit sera de 200 milliards d'euros. Rappelons qu'il était déjà à 92,7 milliards avant la crise du Covid. Et pour 2021, pour l'instant, il est prévu à 152,8 milliards. Mais le chiffre sera évidemment revu à la hausse, car 2021 est une année préélectorale et la distribution de cadeaux sera inévitablement encore conséquente. De son côté, avec 200 milliards de dettes supplémentaires sur le seul deuxième trimestre de 2020, la dette était passée à 114,1% du PIB à la fin du mois de juin. Le gouvernement l’envisage à 117,5% du PIB fin 2020 et 116,2% fin 2021.
Mais ne vous inquiétez pas, au train où va la dépense publique, on fera pire que ça !

Deux chiffres illustrent l'absurdité de la situation actuelle : 117,5% du PIB, comme on vient de le voir, c'est le niveau record d'endettement de la France prévu dans le budget du gouvernement à la fin de l'année 2020 ; -0,25% c'est le taux auquel la France emprunte sur les marchés à 10 ans. C’est du jamais vu. Plus les déficits budgétaires sont élevés, plus la dette est élevée, plus la France... gagne de l'argent puisqu'elle emprunte à taux négatif. Voilà une « anomalie » des marchés que le gouvernement, addict à la dépense, a vite exploitée. Il s'est engouffré dans la brèche dès que l'Allemagne a fait sauter le verrou de la limite du déficit à 3% ! Elle emprunte donc à un taux largement négatif, grâce aux achats massifs de la Banque Centrale Européenne qui finance ainsi ces dépenses publiques elles-mêmes massives. Le monde marche sur la tête.

La gageure du budget 2021.

Dans le contexte actuel de crise sanitaire qui se prolonge, l’élaboration d’un budget pour l’année prochaine relève d’une forme de gageure. Ce que semble souligner l’avis rendu le 21 septembre par le Haut-Conseil des Finances Publiques (HCFP). Il ressort de son examen que l’édifice intellectuel du PLF (Projet de Loi de finances) souffre « d’apesanteur ». On ne sait si le compliment vise Jean Castex ou Bruno Le Maire et les services de Bercy.

D’abord, c’est le socle qui est sapé par le Haut Conseil : la prévision de croissance est surestimée. Il ne valide pas l’hypothèse de 8,1% retenue par Bercy. « la prévision d'activité́ pour 2020 est prudente et, à l'inverse, l'ampleur du rebond prévu pour 2021 est volontariste. » Pour qui connaît les nuances sémantiques des usages scripturaux administratifs, nommer un chiffre de « volontariste » revient à ne pas lui accorder de rigueur. D'aucuns diraient même de rectitude. Dès lors que la croissance visée se situe, compte tenu des derniers rebondissements de la crise de la Covid-19, à près du double de ce qui aboutira, on  peut en déduire que le budget n’est guère réalisable. D’autant plus que, deuxièmement, le même Haut conseil est réservé quant à la vigueur de l'investissement dont il estime la prévision trop élevée en raison des facteurs nombreux qui pourraient gêner la reprise de l’investissement productif, qu’il s’agisse de la structure de bilan des entreprises fragilisée par l’endettement, et des perspectives de débouché peu porteuses dans certains secteurs. On ne peut dire les choses plus clairement.

Finances publiques à la dérive.

Avec 152,8 milliards d'euros de déficit public, soit l'exacte moitié des ressources nettes fiscales de 2019, l'Etat - donc nous - est dans une passe délicate qui imposera de lever plus de 260 milliards de dette additionnelle en 2021. Et encore, à condition que les recettes fiscales ne s’érodent pas alors que le Ministère des  Finances projette une contraction du PIB de 200 milliards en 2020. Quant au plan européen, le montant exact des financements européens, supposés améliorer le déficit public de 17,3 milliards en 2021 dans la prévision du gouvernement, reste incertain. Et la conclusion est sans appel : « En conséquence, le Haut Conseil estime nécessaire l'adoption dès le printemps 2021 d'une nouvelle loi de programmation des finances publiques fixant une nouvelle trajectoire d'évolution du PIB et du PIB potentiel ainsi que de finances publiques. »  C'est donc l'acte de décès de la loi de programmation votée le 22 janvier 2018 pour la période 2018 – 2022 !

Bercy lit dans une boule de cristal.

Le Gouvernement, comme les principaux organismes de prévisions, élaborent leurs scénarios macroéconomiques sous l'hypothèse forte d'une amélioration de la situation sanitaire, en France comme dans le reste de la zone euro. Au-delà des incertitudes qui portent sur l'activité elle-même, Le Haut Conseil souligne que les outils mobilisés habituellement par les économistes pour prévoir l'emploi sont rendus inadaptés par plusieurs facteurs : l'ampleur inégalée de la chute de l'activité au premier semestre comme du rebond qui lui succède ; l'impact des mesures sanitaires sur la productivité des entreprises ; la très forte hétérogénéité des évolutions sectorielles qui interdit d'ignorer la composition de l'activité, alors que celle-ci joue un rôle beaucoup plus faible dans des périodes normales ; la mise en oeuvre de mesures d'accompagnement des entreprises et de soutien à l'activité financées par le secteur public. Un avis qui révoque les outils utilisés par les économistes et appelle à la quête de créativité (« think out of the box ») et au progrès de l'économie politique. Bref : il faut faire sortir de la routine une administration sclérosée  et obèse, remplie de certitudes. Les  150  fonctionnaires en moins font sourire. Il ne reste plus au Parlement qu’à agir vigoureusement pour rétablir le niveau de flottaison d'un budget qui appelle déjà une future loi de finances rectificative. Le  gouvernement et la majorité en auront-ils la volonté ?

Retour sur Terre.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s'est exprimée, devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Et elle n’a pas mâché ses mots : « Les entreprises sont confrontées à des difficultés, les gens perdent leur emploi… La reprise reste incomplète, incertaine et inégale... Le PIB réel de la zone euro ne devrait retrouver les niveaux d'avant la crise que vers la fin de 2022 ». Voilà qui plombe un peu plus le discours optimiste de notre argentier. L’économie française qui peinait déjà à rebondir, ralentit déjà. La consommation des ménages marque à nouveau le pas. L'épargne continue de déborder et les entreprises n'investissent toujours pas. Enfin, pour compléter  le tableau d’une reprise en K, les secteurs de l'économie déjà au tapis voient tout espoir de redémarrage s'envoler. Une réalité qui contredit l’optimisme d’un budget surréaliste.




MEDIAS ABSENTS.

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Hier avait lieu le renouvellement de la moitié des sénateurs. Pas rien, quand on sait le rôle éminent que joue la « chambre haute » dans l’élaboration des lois et la représentation des territoires que le mode de scrutin dit « des grands électeurs » lui confère. Une élection évidemment intéressante  puisqu’il  s’agissait de vérifier si la majorité sortante serait confirmée, consolidée ou affaiblie. Le fait que le Sénat soit  dominé par  Les Républicains n’est pas non plus sans importance, puisque c’est la première force parlementaire d’opposition politique.  On pouvait donc imaginer que les médias s’intéresseraient à l’événement dont le résultat aura forcément des conséquences sur la suite du quinquennat. Eh bien niquedouille ! 

Quand ceux qui gagnent n’ont pas l’heur de plaire.

Il n’y avait guère que la Chaine Parlementaire pour organiser une soirée « électorale ». J’ai cherché ailleurs et n’ai trouvé que des bandes passantes laconiques en bas d’écran. Et encore grossièrement caricaturales :  majorité confortée sans autres  précisions, percée écologiste sans dire que c’est au détriment du PS, Lrem fait élire ses poids  lourds en omettant  la réduction de ses effectifs … Tout a été fait pour occulter une réalité dont on voudrait bien se passer :  une nouvelle belle  victoire des  Républicains, ce parti soi-disant moribond qui gagne 10 sièges, soit l’équivalent du groupe écolo,  auxquels il faut ajouter 5 sièges  de son alliée l’Union Centriste. Elle était logique, cette victoire puisqu’elle est la conséquence directe du dernier scrutin municipal où le parti Les Républicains  avait remporté avec ses alliés 57% des villes de plus de 9 000 habitants. Résultat passé sous silence, lui aussi. Mais le  bon peuple n’est  pas dupe.

La voix de la France profonde.

A travers les grands électeurs, c’est la France périphérique qui s’est exprimée. Celle que les bobos des grandes villes ne veulent surtout pas voir, sauf quand il s’agit d’aller se mettre à l’abri du Coronavirus.  Ces Français têtus n’appartiennent pas au nouveau monde, ils ont l’audace de désigner des sénateurs LR, PS, communistes, tous représentatifs de l’ancien monde, attachés aux convictions et au clivage droite-gauche, qui n’empêche pas pour autant la réflexion collective, chère à la haute assemblée.  Si la France renoue un jour avec la vie politique assise sur les partis qui retrouveront forcément leur rôle naturel, ce sera grâce au Sénat. Et le Président de la République et sa clique de technocrates auraient tort de négliger le signal qui vient de leur être envoyé.  Car la deuxième  assemblée, dont le Président est aussi le deuxième personnage de l’Etat, aura son mot  à dire sur tous les projets et réformes de l’exécutif. Un sacré caillou dans la chaussure !

Et maintenant, les départementales et les régionales …

Il faudra être courageux pour endosser un maillot LREM au printemps prochain.  Avis aux transfuges et amateurs de soupe qui ont changé de casaque en cours de route, ces élus qui ont changé de camp en croyant à la fable macroniste, reniant les électeurs qui avaient fait confiance à leur ancrage. D’abord qu’ils ne comptent pas sur les militants républicains, car il en reste, pour faire leur campagne, même  déguisés en candidats « centre-droit ». Ils vont tout tenter, y compris en brouillant les cartes, cherchant à constituer des binômes avec des candidats LR. La ficelle est un peu grosse. Hier le parti  présidentiel, s’il a existé un jour, a montré toute sa vacuité. Certains, sentant le vent tourner, vont se raccrocher à une mouvance aussi inconsistante que pernicieuse, autour d’Edouard Philippe. Une imposture de plus. Ce pays qui sombre dans la déprime,  l’anxiété et la défiance généralisée a besoin de choix clairs, d’élus à la colonne vertébrale solide, d’honnêteté des convictions. Les Républicains montrent le chemin pour retrouver la confiance.  Celui qui redonne à la  politique ses lettres de noblesse, en tenant à distance le cynisme, la manipulation et la tambouille politicienne si chers au Maire d’Angers.

 


LE CULTE DE LA NATURE SUPREME

Terre

Il  y a des relents de Robespierrisme dans la nouvelle doxa des écolo-bobos qui ont pris les rênes de quelques grandes villes. Leurs premières décisions politiques laissent pantois : écriture inclusive  imposée, cour de récréation « genrée », suppression du sapin de Noël,  attaques caricaturales contre le Tour de  France … Mais ce ne sont que broutilles qui cachent l’essentiel, et il fait peur.

EELV a choisi de jouer sur les  peurs. 

A tel  point que tout le  monde  voudrait être plus vert que les Verts. Mais pas au point de se figer comme les Amish, nous assène quand même  Macronibus. Les  insoumis se ravisent et abandonnent leur doctrine productiviste pour rejoindre  les écolos dans leurs désirs d’interdire pour nous forcer à sortir de la société de consommation : Manon Aubry rejoint David Cormand. Donc, enfonçons une porte ouverte : les écolos sont bien de  gauche. Verts dehors, rouges dedans, comme les pastèques. Le courant dominant chez les Verts affirme que l’Homme est un avatar de la vie qui ne dispose,  au mieux,  que d’un droit d’usage limité de  son environnement. Cette nouvelle gauche réduit l’homme à un être biologique parmi les autres espèces vivantes. Encore qu’il faille relativiser quand on s’aperçoit que nombre de ses adeptes adhèrent à la théorie du genre qui nie l’anthropologie et le caractère biologique du sexe à la naissance. Elle porte l’idéologie de la nature jusqu’à l’acmé au point d’en faire  un « être suprême ». Et voilà qui nous rappelle les  belles heures de la Terreur et Robespierre avec son culte de l’être suprême qui devait remplacer la religion chrétienne jusqu’à son calendrier.  Et  les écolos sont sur la même pente à n’en pas douter.

L’écologie politique, ou écologisme.

C’est une idéologie anti-humaniste qui, au prétexte de « restaurer l’équilibre » entre l’homme et son environnement, offre un projet de société authentiquement « humanicide » et nihiliste par défaut de considération pour les valeurs humaines. Si le CO2 est le problème, sachant qu’il n’existe aucun geste de l’homme qui n’en émette, alors c’est l’intégralité des actions humaines qui doivent être soustraites à l’empire de la liberté pour tomber dans la contrainte administrative, sur le mode du rationnement, de l’interdiction et de la sanction : c’est l’écologie punitive. Elle conduit au totalitarisme. D’un strict point de vue idéologique, théorique et analytique, l’écologisme forme le projet le plus parfaitement totalitaire depuis Marx, dont elle recycle la vision en se servant de la protection de la nature. Car le cœur de l’idéologie écologiste est anticapitaliste. Ce  n’est pas un hasard si elle est née après la chute du Mur et l’effondrement des  régimes marxistes. Et comme le marxisme, l’écologisme se fait prophétique : faute de pouvoir annoncer la fin du système capitaliste, la doctrine verte brandit désormais la fin de la Planète. L’écologisme est apocalyptique. Il se comporte comme une religion qui prétend se fonder sur la science.

L’Homme occidental en pénitence.

La doctrine verte désigne le coupable : l’homme occidental. Si la décolonisation s’accompagne de remords envers le reste du monde, l’écologisme traduit une culpabilité envers la nature. Ce qui permet en même temps d’afficher une supériorité morale : soyons plus propres, plus verts, plus doux, plus naturels, plus passifs… On communie dans une bienveillance universelle, visant la planète et les générations futures. On lutte contre les petits plaisirs (alimentation, voyages…) et contre un système productif dit insoutenable. L’homme doit donc se racheter en observant le catéchisme écologique et  en dénonçant les Mauvais, quitte à la convertir de force. Toute discussion des présupposés de l’écologisme entraîne en effet une excommunication immédiate, il suffit de suivre quelques débats pour s’en convaincre.  Pour tout dire, l’écologisme est une supercherie scientifique, un délire collectif et un totalitarisme.

L’autre écologie.

Je ne suis pas climato-sceptique, mais la  part anthropique dans le réchauffement climatique est  probablement bien  moindre que ce que les écolos veulent nous faire croire avec leur fausse science. Oui, la Terre se réchauffe, comme tous les 30 à 40 000 ans de l’ère quaternaire.  Et elle se réchaufferait probablement de la même façon sans l’Homme. Le risque d’un monde périssable existe réellement, mais c’est une farce que de penser qu’il peut être évité par le retour à une économie vivrière. Et c’est vrai les enjeux sont terrifiants. Avec  le réchauffement, les glaces de l’Antarctique fondent six fois plus vite qu’il y a une quarantaine d’années, et en moins de quarante ans, le niveau des mers a augmenté de 1,4 cm. La fonte totale des glaces du pôle sud entraînerait une élévation du niveau des océans de 57 m ! Celle des glaces du Groenland de 7m ! Le déversement de  la fonte des glaces  a des  conséquences sur les courants océaniques,  déséquilibrant la balance climatique, provoquant des événements extrêmes que nous constatons déjà. Il faut espérer dans le progrès.  Néanmoins, nous savons par expérience que la nature n’est  pas obéissante et peut même être très cruelle. D’autre part, un assez large consensus existe dans notre pays sur l’urgence de changer de modèle  productif et les entreprises n’attendent pas après les injonctions politiques pour chercher dans l’innovation des  formes  plus adaptées à notre environnement. Les  banques les premières  soutiennent de nombreux projets dits « écologiques »  et l’idée d’un développement soutenable progresse. Les  sources d’énergie les  plus propres sont maintenant parfois les  moins chères et l’AIE estime que les technologies déjà rentables permettront d’éliminer 60% environ de nos émissions de gaz à effet de serre. Il faut pratiquer une écologie des solutions, sans idéologie mais avec persévérance et pragmatisme,  car il est tout-à-fait possible de concilier écologie et croissance durable.

Le culte de la nature suprême, comme celui de l’être suprême, conduit  à une impasse, à une écologie irréalisable parce que fantasmée, sans solutions réalistes. Elle  conduirait si elle était appliquée, les sociétés humaines au cumul de  la détresse sociale et du recul du progrès. Bref, nos écolos sont les plus mal placés pour défendre une écologie durable.

 


La REM A LA RAMASSE !

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Les législatives partielles, même en l’absence (ou à cause) de 80% des électeurs ont consacré le désamour des Français pour le vote macroniste. Aucun des candidats n’a été en mesure de  pouvoir se maintenir au second tour. Après  les résultats catastrophiques des  municipales, il y a du mouron à se faire pour ceux qui envisageraient, aux prochaines élections, de s’allier avec le parti majoritaire ou de le rallier en prenant l’étiquette LREM dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas « vendeuse ». A cela il faut ajouter le départ du groupe majoritaire à l’Assemblée de plus d’une trentaine de députés, si bien qu’il n’a plus la majorité absolue  à lui tout seul. Quand Marlène Schiappa parle « d’une crise de croissance », on est étonné que cela se traduise par un amaigrissement. Le départ de Pierre Person (N°2) de la direction du parti, a sonné comme un coup de tonnerre.

Délitement de La REM.

Mais pour autant, le président Macron ne semble pas inquiet du délitement profond de sa majorité présidentielle. Les défections de députés passés dans d’autres partis, les alarmes diverses lancées par l’aile gauche de la République en marche, mais jamais entendues, un chef débordé par sa base, ne semblent pas l’atteindre. Il se borne à constater que la démission de Pierre Person, numéro deux du parti, a conduit Stanislas Guérini à le remplacer par d’autres élus, comme si la crise de la REM ne devait pas avoir d’impact sur les élections générales de 2022. La crise était devenue inéluctable dès lors que le chef de l’État n’a changé de Premier Ministre que pour placer à Matignon Jean Castex dont les idées ne diffèrent guère de celles d’Édouard Philippe, avec la différence qu’il est là uniquement pour appliquer les politiques décidées par le président. Le verrouillage idéologique du gouvernement a aggravé le malaise croissant des élus de La REM qui venaient de la gauche. Ils voient clairement qu’ils ne comptent plus et se posent donc la question de ce qu’ils font dans la majorité. Le parti, si tant est qu’il existe vraiment, n’est plus que l’ombre de lui-même. 

Un président sans majorité.

En fait nous assistons à une décantation. Emmanuel Macron sait que s’il a gagné les élections de 2017, c’est sur un malentendu et une confusion que sa formule du « en même temps » ne pouvait que renforcer. En France, l’électorat qu’il peut mobiliser se situe désormais à droite dans une opinion publique qui, depuis pas mal d’années, est majoritairement de droite. Comme  disait le regretté Jean d’Ormesson à  l’époque, il y aura forcément la moitié de son électorat qui sera cocu. On sait  maintenant que c’est celui de la gauche modérée qui l’a fait élire. Sauf que ceux du centre et du centre-droit qui le soutiennent aujourd’hui, si l’on en croit les sondages, le sont aussi. Il suffit de regarder les fondamentaux de la  politique menée depuis trois  ans, et continuée par Castex, pour s’en convaincre. Macron impose une politique sociale-démocrate et répugne à prendre les décisions qui le classeraient vraiment à droite comme le  montre sa répugnance à aller sur le terrain régalien de  l’insécurité ou de la lutte contre le communautarisme. Sa loi contre le séparatisme est une tarte à la crème qui ne verra le jour au mieux qu’en fin 2021 et qui ne traitera  pas du vrai sujet : réduire l’islamisme politique.  En 2022 il est condamné à se présenter en s’adressant directement à l’électorat, les forces censées le soutenir seront placées devant le fait accompli, et il le fera sans doute en maintenant le flou de son projet. Et à bien y regarder, il ne peut déjà plus passer la moindre loi sans le soutien du MoDem dont l’influence ne fait qu’augmenter, en même temps que ses exigences, comme le recours au scrutin proportionnel pour les législatives, incompatible avec l’essence de la Constitution.

Un calcul risqué.

Pourquoi Emmanuel Macron est-il si serein face à une crise de la majorité qu’il n’a pas tenté d’enrayer ? Certes, on ne gouverne pas avec des scrupules. Peut-être se dit-il que le cas de La REM n’est pas différent de celui des autres partis, que la gauche reste très divisée,  que les Républicains ne sont pas en meilleure santé, et que grâce à un nombre de candidats pléthorique, il  pourra tirer son épingle du jeu. Une telle analyse ne sera jamais que la construction théorique d’un optimisme triomphant. S’il espère que les partis auront moins d’importance et que les caractères des candidats feront la différence, ceux qui ont une forte expérience ayant de meilleures chances que les autres, il pourrait bien avoir une belle déconvenue. Car malgré les conditions imposées par la crise  sanitaire, ce qui ressort des élections intermédiaires, c’est la résistance du « vieux monde » et l’usure du « progressisme » qu’il prône.  D’ailleurs, les récentes manifestations l’ont démontré : les Républicains sont bien vivants et bénéficient d’un vivier de jeunes élus talentueux qui font chaque jour la démonstration de leur efficacité. Nul doute qu’ils auront un candidat crédible  le moment venu. Quant à la gauche et aux écologistes, il faudra  d’abord qu’ils se mettent d’accord pour avoir une chance de réunir une majorité des électeurs et ce n’est pas gagné ! L’échéance est encore lointaine. On a tant dit que les Français refusaient désormais le duel RN-Macron du second tour que cette fois, il est fort possible qu’il n’ait pas lieu.

Décidément, le remplacement d’Edouard Philippe par Castex n’était pas une bonne stratégie. La crise de La REM le confirme. A droite, on ne s’en plaindra pas.

 


QUEL ETE ! BONJOUR L’AMBIANCE !

Fin du monde tintin

 

Est-ce la crise du Covid qui se prolonge et qui me fait broyer du noir ou est-ce  l’accumulation d’une actualité décourageante ? Toujours est-il que cet été 2020 n’incline pas à l’optimisme quel  que soit le côté  où l’on se tourne. Tout va  mal  aurait dit Cassandre. Je crains que malheureusement ce ne soit pas qu’un état d’esprit  ou un « sentiment ».

Chez nous, déni et improvisation.

Notre Etat est imbattable dans la multiplication des règlements, normes, arrêtés… Le  Covid19 mobilise toujours nos technocrates en dépit de sa  moindre dangerosité. La crise sanitaire a pourtant démontré l’inefficacité du centralisme étatique et de sa bureaucratie. Il tente, sans renoncer à son jacobinisme de donner le change en laissant un peu de liberté aux préfets, mais la verticalité et  l’embrouillamini des structures restent les  mêmes : préfet, Ars, ministère de la santé. Il n’y a pas d’horizontalité, de souplesse,  de place laissée à l’initiative. La preuve en est que les mesures prises à Bordeaux et à Marseille se ressemblent comme  sœurs  jumelles. Comment s’étonner alors que l’Etat soit de moins en moins respecté par une population en proie aux doutes multiples. Comment faire  admettre qu’il faille renoncer à un mariage et à la fête qui va avec quand on laisse par ailleurs plusieurs milliers de jeunes braver  l’interdit et organiser une rave-partie sans que l’autorité ne puisse faire autre chose que de s’en émouvoir.

L’effondrement du pouvoir vertical est un fait et ce ne sont pas les moulinets et les rodomontades du Ministre de l’Intérieur qui y changent quoi que ce soit. L’autorité du pouvoir est défiée quotidiennement par une contre-société qui se renforce  de l’immigration incontrôlée et du commerce de la drogue. Pas un jour sans des meurtres, des règlements de comptes. Cet été a été celui de la multiplication des agressions gratuites commises presque toujours par des  voyous des cités. L’Etat demeure aveugle devant l’augmentation des crimes et violences.  Il  perd  tout crédit  quand  Gérald Darmanin qui dénonce à juste titre un « ensauvagement » est contredit par Dupond-Moretti qui estime  que ce mot développe le « sentiment d’insécurité » qui relèverait de « l’ordre du fantasme » (on se croirait revenu au temps de  Jospinou).  Qu’il aille  donc expliquer ça aux habitants du quartier de la Goutte d’or à Paris ! Ne lui en déplaise, l’augmentation de  la violence est un fait  et elle s’accompagne d’incivilités récurrentes contre lesquelles le citoyen lambda n’ose même  plus protester. Ainsi des rodéos urbains, des refus de porter le  masque dans les transports publics, des bagarres de rues, des non-respects du code de la route.

« L’urgence est économique et sanitaire » affirme notre grand argentier. Elle est aussi et surtout « sécuritaire et identitaire ». Car le gouvernement s’interdit toute brutalité contre les rebelles de la « diversité » par crainte de  l’émeute.  Il préfère la lâcheté croyant acheter la paix civile. Mais ce laxisme accélère le séparatisme territorial et culturel voulu par l’Islam politique. Il  multiplie les  interdits sanitaires mais garde les yeux fermés sur les  défis civilisationnels posés par  une contre-société islamique qui étend son territoire. « Aujourd’hui, où que le regard se pose dans l’espace  public, on voit des manifestations de l’islamisation de la société. Pourtant le déni est encore très répandu » constate Zineb El Rhazaoui, cette Française, ex-collaboratrice de Charlie Hebdo qui vit sous protection policière renforcée depuis l’attentat de 2015. Dans cette France qui se fragmente, il  est souvent insupportable pour le citoyen d’avoir le sentiment de se sentir étranger chez lui. Il ne suffit  pas de lâcher des mots pour s’indigner verbalement des désordres les plus visibles. On nous propose une loi contre le « séparatisme », la belle affaire. Sera-t-elle seulement appliquée alors qu’il existe déjà dans la panoplie largement de quoi agir légalement contre ceux qui le prônent. Dans ces conditions, il faut craindre l’accentuation de la défiance du peuple vis-à-vis d’un pouvoir matamore et  de ses médias enrégimentés. Un récent sondage n’a-t-il pas montré que 70%  des Français n’ont plus  confiance dans l’Institution présidentielle et trois sondés sur quatre annoncent un vote « antisystème » en 2022. La  France est en passe de devenir un moteur à explosions multiples.

Un monde de plus en plus dangereux.

Si l’été a été dominé  par l’épidémie qui ravage l’Amérique latine, reste hors de contrôle aux Etats-Unis et connait un regain en France, en Espagne et en Allemagne, l’ampleur de la récession mondiale est confirmée et acte la segmentation de la mondialisation. Elle s’opère sous l’effet de la  guerre larvée entre les Etats-Unis et la Chine dont la confrontation globale  prend des accents  guerriers avec  le  déploiement de navires de guerre de part et d’autre. Durcissement d’un côté d’un pouvoir  totalitaire  accompagné d’une politique agressive à l’égard de Hong-Kong et de Taïwan, guerre technologique menée de l’autre côté avec en parallèle une montée en puissance des géants numériques. Au moins, face à ces deux empires, l’Europe tient-elle le coup pour l’instant, en   montrant un front uni que même le jeu absurde de Boris Johnson, dont on ne sait plus très bien ce qu’il cherche, ne parvient pas  à fissurer.

Les  démocratures ne sont pas en reste. L’empoisonnement d’Alexeï Navalny venant après ceux d’Anna Polikovskaïa et d’Alexandre Litvinenko, nous rappelle que la Russie de  Poutine reste fondée sur la peur et le mensonge. Le cas de la Biélorussie et la fraude massive lors  de la dernière élection, suivie de la répression des manifestations, éclaire s’il en était besoin la vraie nature de ces régimes autoritaires. En Turquie, Erdogan cherche à masquer la dégradation rapide de la situation économique et financière de son pays par une sorte de reconstitution de l’Empire Ottoman, avec la revendication  au mépris du droit international de la souveraineté turque sur une large partie de la Méditerranée orientale, déploiement de bâtiments scientifiques et militaires à l’appui. La  France s’est portée à juste raison aux côtés des Grecs en apportant un soutien militaire visible. Enfin, le Sahel devient de plus en plus un nouvel Afghanistan  et le combat contre le terrorisme y devient chaque jour plus hypothétique avec une victoire militaire qui paraît impossible à obtenir. C’est une menace de plus d’exportation du chaos et de la violence non seulement dans l’espace africain mais aussi vers l’Europe.

A court terme les politiques monétaires continuent d’entretenir la  bulle financière, avec les banques centrales qui monopolisent les titres de dette publique et privée. Personne ne sait comment on en sortira. Une chose pourtant est certaine : il y aura une addition qu’il faudra payer d’une manière ou d’une autre. La  lutte contre l’épidémie de Covid 19 et la récession qui s’en suit ne doivent pas occulter la montée des risques stratégiques qui pèsent sur les démocraties. Et la reconfiguration du monde qui se dessine, qui conforte la numérisation, la  course à la maison individuelle et la fuite des hypercentres au profit des  campagnes alentours, et le développement du télétravail, constituent vrai défi  pour la transition écologique notamment en raison de la défiance envers l’habitat et les transports collectifs. Cela obligera peut-être les écolos à réfléchir et aller plus loin que leurs idées à la con. Un sujet dont on aura l’occasion de débattre, mais qui ne va pas simplifier le retour « à la normale ».

 

 


LA RELANCE SI…

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Le gouvernement a présenté enfin son plan de relance de l’économie, la semaine dernière. J’ai pris le temps d’un peu de  recul avant d’émettre un quelconque jugement. Car la seule question qui vaille,  c’est bien : « Est-ce que ces 100 milliards vont atteindre l’objectif fixé par le Premier Ministre, à savoir, entre autre, la création de 160 000 emplois l’année prochaine ? ».

Pour y parvenir beaucoup d’hypothèques devront être levées.

Réussir un  plan de relance, c’est rarement arrivé. Il faut bien comprendre qu’en la matière, il ne suffit pas de proposer, ce sont les entreprises et les consommateurs qui disposent. D’abord, il y a le temps de la mise en place : l’enveloppe, les cibles potentielles et les étapes d’approbation par  les rouages démocratiques. Ensuite, il y a le temps de l’application, c’est-à-dire l’engagement des crédits au fur et à mesure des besoins déclarés, enfin le délai de « digestion » par  les organismes concernés. Pour faire court : le  plan de relance ne commencera à s’appliquer au mieux qu’au début 2021, les crédits seront débloqués au cours des six  premiers mois si tout va bien, et les résultats tangibles ne commenceront à apparaitre que vers le début 2022, notamment pour l’emploi dont les délais de réponse sont toujours décalés, le temps  que la machine économique se remette en route.

Le contexte sanitaire, l’environnement économique international, la monnaie.

Le contexte de la crise sanitaire va-t-il continuer de peser ? C’est une autre question. La  peur du covid19 et les confinements ont provoqué un vrai traumatisme en même temps qu’une chute brutale de l’activité. L’économie éprouve aujourd’hui les séquelles liées aux incertitudes sur l’évolution de la pandémie, si bien que les ménages temporisent et les entreprises aussi. En conséquence, la croissance potentielle en pâtit.

A cela  s’ajoute l’environnement dans lequel la relance a lieu. L’ampleur de la récession mondiale est confirmée, elle devrait atteindre plus de 6%, touchant en priorité les pays développés dont l’activité chutera de près de 10% sur l’année, tandis que  les échanges dévisseront de 14%.  En toute logique, il est raisonnable de penser qu’il faudra plusieurs années pour que le  monde puisse retrouver une croissance égale à celle des années 2010 (3 à 4%). Le contexte géopolitique joue aussi un rôle et le délitement de la gouvernance mondiale associé à un renforcement du repli national ajoutent une couche supplémentaire d’incertitude. L’affrontement entre la Chine et les Etats-Unis en est un parfait exemple. Le risque est  amorti tant que les banques centrales sont à la manœuvre, qu'elles maintiennent les taux à zéro, qu'elles injectent des centaines de milliards et qu'elles financent gratuitement le déficit des gouvernements qui distribuent de l'argent à tous ceux qui sont touchés et même à ceux qui ne le sont pas. 

La hausse de l'euro est un autre problème.  Elle s’explique d’abord par la baisse du dollar, mais c’est aussi une hausse de l'euro. Les investisseurs ont été impressionnés par la réaction rapide à la crise de la BCE et par la mise en place toute aussi rapide d'un fonds européen de relance et surtout par l'implication européenne d'Angela Merkel. En effet, la zone euro est devenue une priorité pour l'Allemagne et les investisseurs font confiance à cette dernière. C'est un inconvénient pour l’inflation qui est déjà inexistante, car plus l'euro est fort, plus les pressions à la baisse sur l'inflation sont importantes. C’est un nouveau casse-tête pour la Banque Centrale Européenne. Cette hausse de l'euro tombe à un très mauvais moment, car en plus la zone monétaire est entrée en déflation : pour la première fois depuis 4 ans, l'inflation au mois d'août est tombée à -0,2%, elle était de +0,4% en juillet. Elle a touché 12 des 19 pays de la zone euro.

L’Europe et la France.

Dans l’Union européenne, dont la santé économique nous concerne directement, après le très fort rebond économique de juin et juillet, qui était mécanique, l’économie demeure en sous-régime. En Allemagne la production industrielle n'a progressé « que » de 1,2% en juillet. Et les économistes s’inquiètent d'un essoufflement de la reprise en Europe. Selon Eurostat, dans la zone euro, le PIB a diminué de presque 12 % au cours du deuxième trimestre 2020 et de plus de 11 % dans l'UE par rapport au trimestre précédent.

L'activité a fortement rebondi en France pendant l'été. Mais elle va avoir du mal à revenir à son niveau d'avant-crise, avec à la clé le risque d'un drame social. Si l’on en croit les estimations de l'Insee, le PIB a reculé de 6 % au premier trimestre, puis de 14 % au deuxième (avec même une chute de l'ordre de 30 % au plus fort du confinement). Il pourrait progresser de 17 % au troisième trimestre, puis de seulement 1 % au quatrième. La production nationale serait alors inférieure de 4 % à celle du dernier trimestre 2019. Le choc sanitaire de 2020, lui, a commencé par frapper toute l'économie. L'industrie et le bâtiment ont ensuite repris. Certains services ont eux aussi vite récupéré. Mais ceux qui touchent au voyage et ceux où les prestataires sont en contact direct avec les clients, restent loin en arrière. La reprise est très inégale - et les plus touchés sont ceux qui avaient été plutôt épargnés lors des chocs précédents. Le problème c’est que dans une récession des services, les outils employés depuis des décennies pour soutenir l'activité sont inopérants. Il va falloir en fabriquer d'autres, ce qui demandera du temps.

Voyons de quoi est fait le plan de relance.

A première vue, il évite le  premier écueil : une relance de la consommation ( en techno, on dit de « la demande »). Elle n’est pas à l’ordre du jour.  Le gouvernement compte sur les  85 milliards d’euros du  bas de laine accumulé pendant le confinement  par les ménages pour la réaliser. D’ailleurs, on sait que la relance par la consommation crée peu d’emplois en France. Ce n’est donc pas une priorité.

Le plan s'appelle « France Relance ». Il se donne comme objectif énoncé par Jean Castex  de permettre à l'activité en 2022 de revenir à son niveau de 2019. Il s’appuie sur trois axes : 30 milliards pour la transition écologique, 36 milliards pour le social et les territoires, 34 milliards dans l'industrie avec une volonté de relocalisation. A priori, c’est plutôt un bon plan. Il est programmé sur deux ans. Il contient au moins une bonne nouvelle : enfin arrive une baisse des taxes sur la production qui plombent nos entreprises, sauf que ce ne sera pas 20 milliards d'euros mais seulement 10 (mais comme l’Etat les compense aux collectivités locales pendant deux ans... ça ferait vingt). Sur 70 milliards,  c’est trop  peu. Il aurait fallu au moins 30 milliards. Dommage, parce que c’est le levier le plus efficace pour créer des emplois dans les entreprises. Selon une estimation de l’Ifrap, une baisse de 27 milliards aurait permis de créer plus de 420 000 emplois dont 100 000 dans l’industrie. La  principale faiblesse de ce plan c’est de tomber dans le saupoudrage. Avec 100 milliards celui-ci peut apparaître massif,  mais Il comporte un risque majeur de saupoudrage des crédits en voulant impliquer l’ensemble des grands ministères et des acteurs économiques et institutionnels, la longue liste des crédits affectés en est le signe visible. Et si  le Plan veut relancer l’économie par le soutien aux entreprises, il passe encore trop massivement par de la commande publique. 

Il se veut un pari audacieux puisqu’il sera presque exclusivement focalisé sur « l’offre » qui doit permettre de développer la croissance potentielle de l’économie française avec pour objectif +1 point à l’horizon 2030. Un  bon point pour les investissements qui sont privilégiés, un mauvais  point pour le soutien aux fonds propres, très insuffisant. Il fait un pari sur la dette, aussi, puisque le gouvernement ne veut être jugé que par sa capacité à effacer une partie de la crise en retrouvant les fondamentaux de l’économie française de 2019 dès 2022 et en effaçant la dette Covid à compter de 2025. C’est vraiment très ambitieux, d’autant plus que ce beau programme de relance pourrait être effacé par la politique monétaire de la BCE si l’euro se renforce trop face au dollar au risque de détruire la compétitivité que l’on espère retrouver.

La méthode d’exécution.

Pour l’exécution, le Premier Ministre propose une méthode de budgétisation inédite en réservant l’ensemble du Plan de relance à une mission particulière du budget 2021 afin de conserver une certaine fongibilité des crédits. Pour cela le Premier Ministre présidera un « Conseil de la relance » qui communiquera sur l’avancement et les résultats de la consommation des crédits, sur base mensuelle, tandis que chaque semaine « un comité de pilotage » présidé par le Ministre de l’Economie devrait piloter le déploiement du plan avec les ministères dépensiers et les acteurs des secteurs cibles. J’avais  commencé à oublier que la France est un pays de culture « dirigiste ». Tout sera sous le contrôle de Bercy. Amélie de Montchalin va nommer des « Sous-Préfets à la relance » et  il faudra aussi probablement compter avec François Bayrou, Haut-Commissaire au Plan. On rajoute des couches d’administration à un pays déjà suradministré. On ne peut faire plus rigide ni plus vertical. Vous avez dit « handicap » ?

Mais le plan est « Un cadeau à la France pour relancer l'économie et lutter contre le chômage » selon Jean Castex. Il faudrait lui rappeler que ce « cadeau » n'est pas un cadeau du ciel, mais un « cadeau » fait et payé à terme par les Français pour les Français. En parlant de cadeau, il alimente cette croyance qu'on peut distribuer de l'argent magique qui ne coûte rien à personne... Rappelez-vous : « C’est gratuit, puisque c’est l’Etat qui paie ! ». Ce plan, et surtout la façon de le présenter, va alimenter dans l'esprit de beaucoup de Français l'idée qu'on peut dépenser sans compter et détruire définitivement toute tentative de revenir un jour à une gestion budgétaire saine, à l'Allemande. Un autre inconvénient, c'est que tout cet argent va également alimenter ce que les Anglo-saxons appellent la « zombie economy », ces entreprises qui doivent tomber car elles ne sont ni compétitives, ni adaptées au présent et à l'avenir et qu'on va maintenir artificiellement en vie. Ceux qui s'inquiétaient de savoir comment les entreprises allaient rembourser leur PGE à partir d'avril prochain ou comment elles allaient pouvoir supporter la flambée des taux de leurs crédits si elles les prolongeaient, peuvent se rassurer. L’État a imposé aux banques de laisser le taux de renouvellement du PGE dans une fourchette de 1% à 2,5%. On va donc continuer à maintenir artificiellement en vie des entreprises zombies. Au moins jusqu'aux élections...

Alors ?

Outre le fait que l’enveloppe de 100 milliards d’euros est artificiellement gonflée pour la présentation, puisque le plan reprend des dispositifs déjà en place, le moins qu’on puisse dire c’est que l’environnement global n’est  guère porteur. La pandémie ne se calme pas ce qui entretient une atmosphère d’angoisse peu propice à l’optimisme et à la consommation. Du coup, l'économie rebondit mais moins rapidement qu'anticipé, de même pour le chômage, dans un monde qui tourne au ralenti. Après un arrêt de la croissance comme on l'a connu avec le confinement, la reprise se fait par étapes. Sur le front monétaire, l’euro a progressé de 12% depuis l'apparition du virus. C'est un inconvénient supplémentaire pour les exportations qui sont une priorité de la relance. Enfin, c’est à l’épreuve des faits qu’on vérifiera si notre dirigisme n’est pas un handicap supplémentaire. Le moteur de la confiance, essentiel, tourne lui aussi au ralenti. Et les  secousses sociales qu’il faut craindre  avec  l’explosion du chômage  prévue d’ici la  fin de l’année, dans le contexte actuel de  violences, pourraient peser bien plus que l’argent pour la relance… mais pas dans le bon sens. Vouloir créer 160 000 emplois dès l’an prochain paraît vraiment très ambitieux, car l’Etat propose mais les entreprises disposent. Mais restons positifs, il fallait un grand plan de relance et c'est un grand plan de relance.

 


PARI REUSSI !

Rep port Marly

La droite de Port-Marly.

Le rassemblement de Port-Marly était un pari audacieux :  réunir plus de 1000  jeunes pour participer à des tables rondes pouvait tenir de la gageure.  Eh bien, non seulement ils ont été au rendez-vous, démontrant la capacité du parti, mais ce fut passionnant grâce  aux invités et aux élus présents. J’ai pu suivre quelques-uns des rendez-vous grâce à la retransmission sur facebook. Mais ce qu’en ont retenu les médias est affligeant : au lieu de voir le travail sur le fond qui est réalisé, objectif poursuivi avec opiniâtreté par Christian Jacob, ils ne veulent retenir que le sujet de la candidature à la présidentielle de 2022 qui n’est pas à l’ordre du jour. Mais passons. Il y aura nécessairement un candidat issu de notre famille politique et il sera  en capacité de l’emporter. Je reviendrai sur ce sujet qui mérite un développement.

Déstabilisation.

Non seulement les médias ont  minoré sa victoire aux municipales pour focaliser sur une « vague verte » qui n’a  pas eu lieu, mais, au même moment, Les Républicains font l’objet d’attaques pour les déstabiliser, par un travail de sape venu de personnalités qui ont rejoint le camp macroniste. Un jour c’est Estrosi qui conseille de passer un accord avec Macron, le lendemain  c’est Roselyne Bachelot qui déclare que nos électeurs ont « toutes les raisons de voter Macron ».  Que Roselyne n’ait pas  pu résister à  l’attrait du maroquin de la culture, c’est son affaire,  mais qu’elle garde ses  conseils pour elle. Ce  sont des comportements comme le sien qui provoquent le dégoût des électeurs et les conduisent à l’abstention ou au vote contestataire. Elle est  plus convaincante quand elle refuse l’écriture inclusive qui défigure notre langue. Car pour ce qui est de soutenir Macron, encore faudrait-il pouvoir se reconnaître dans la  politique qu’il mène. Suivre Estrosi ou Bachelot relève du syllogisme: il vaudrait mieux pour la droite LR se ranger derrière Emmanuel Macron qui « fait-ce-que-la-droite-avait-promis-de-faire-mais-n’a-jamais-fait », sans jamais préciser quoi ; on connaît la rengaine de tous ceux qui ont pris le train macroniste en marche, aussi bien chez les cadres LR que chez leurs électeurs. Mais c’est un énorme mensonge !

D’abord à cause des réformes que la droite n’aurait jamais faites.

Qu’on en juge ! Nous n’aurions jamais supprimé la Taxe d’habitation sous l’odieux prétexte qu’elle était injuste. Voilà une décision imbécile qui montre une méconnaissance de la réalité. Nous n’aurions pas non plus continué la politique des exemptions d’impôts qui fait que 57% des foyers fiscaux ne paient plus l’IRPP,  nous n’aurions pas non plus  augmenté la  CSG des retraités, ni mis   en place le prélèvement à la source qui supprime de fait le  consentement à l’impôt et  renforce le pouvoir hyper-technocratique de Bercy.  Nous n’aurions pas abandonné  le projet d’aéroport de ND des Landes, bafouant les décisions de justice, les élus des collectivités et le résultat du referendum, en cédant à la violence de quelques dizaines d’opposants. Nous n’aurions pas fermé la centrale nucléaire de Fessenheim, un véritable non-sens écologique et économique. Nous n’aurions pas transformé l’ISF en Impôt sur la Fortune Immobilière, mais supprimé totalement. Nous n’aurions pas fait la réforme de  la formation professionnelle en confiant l’apprentissage aux branches professionnelles qui deviennent de fait juges et parties dans l’utilisation des fonds de la taxe d’apprentissage. Quant aux lois à caractère sociétal, le pompon a été atteint avec  la réforme de la loi bioéthique qui élargit  la PMA à toutes les femmes et en plus remboursée par la Sécurité sociale, ni permis les extravagances sur  les manipulations de l’embryon humain. Nous n’aurions pas supprimé les courtes peines et encore moins libéré des  milliers de détenus sous prétexte de la crise sanitaire. Macron n’a engagé aucune action pour réduire les déficits publics ni faire  baisser la dette qui a atteint les 100% de notre PIB avant la crise du covid19.  Et je ne parle  pas de la réforme des retraites sur laquelle il y aurait beaucoup à dire et du projet de réforme de la constitution. Voilà qui fait déjà beaucoup de sujets de désaccord.

Et puis il y a ce que la droite aurait fait et que Macron ne fait  pas.

Au pouvoir, la priorité d’un gouvernement de droite aurait été de rétablir les comptes publics afin de tenir nos engagements avec nos partenaires européens, et afin de baisser notre dette  et redonner des  marges de manoeuvre à l’économie. Il aurait rétabli la TVA sociale, que Hollande avait supprimée, pour baisser les  charges qui  pèsent sur les entreprises. Il aurait mené une politique déterminée  pour faire baisser  le nombre des fonctionnaires et baisser les  impôts qui font que notre  pays est toujours le plus taxé  de l’OCDE encore aujourd’hui. Evidemment, il aurait mené une politique ferme pour lutter contre l’immigration clandestine et maîtriser le flux migratoire légal, pour endiguer  la délinquance et la violence, afin de réduire l’insécurité qui sévit en France. Il aurait lutté fermement contre le communautarisme que le pouvoir actuel refuse  de nommer et qu’il ménage autant par idéologie que par intérêt électoral. Il aurait rétabli les peines planchers et construit les places de prison nécessaires…

Cela fait déjà beaucoup de désaccords et justifie amplement que nos cent députés LR siègent dans l’opposition à  l’Assemblée nationale.

Les Républicains ont le devoir d’exister.

D’ailleurs, dans les élections intermédiaires, comme les dernières municipales l’ont montré, Les Républicains n’ont pas eu à rougir de leurs résultats, comparés à ceux du parti majoritaire qui n’a engrangé aucune grande victoire. Dès lors on ne voit pas pourquoi ils iraient se placer derrière Emmanuel Macron et du même coup se suicider. Mais, surtout, soutenir Macron dès le premier tour serait la meilleure manière d’offrir au Rassemblement National de Marine Le Pen le rôle de principale alternative de droite à Macron et c’est le moyen le plus sûr de rejouer le duel Macron-Le Pen au second tour, dont les Français ne veulent  pas. Sans compter que se ranger derrière Macron inciterait nombre d’adhérents et d’électeurs à choisir Marine Le Pen, dès le premier tour,  augmentant ses  chances. Et puis, nier l’apport des Républicains reviendrait à faire une croix sur un pan de l’histoire politique française incarnée par le général de Gaulle et  le  centre droit plus globalement. Tout le jeu de l’actuel chef de l’État est de faire semblant : il a récupéré une partie du logiciel de la droite et une partie de son personnel politique, mais comme démontré plus haut, le macronisme n’est pas un programme de droite qui se voudrait pragmatique. C’est une évidence sur les sujets régaliens, tels que la sécurité, mais également sur la laïcité, sur l’identité et même sur l’économie. La polémique qui oppose actuellement Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti sur l’usage même du mot «ensauvagement» suffit à démontrer que les concepts identifiés comme « de droite » ne font pas l’unanimité au sein même du gouvernement.

L’avenir nous appartient.

De la même façon que faire référence à la droite d’il y a dix  ans, c’est comme retournr un siècle en arrière, 2022 est encore loin et en deux ans, il peut s’en passer des événements. Qui avait prévu la crise sanitaire ?  Aussi, continuons notre chemin méthodiquement et ayons confiance en nous-mêmes. Quand la droite veut, elle peut ! Le moment venu, elle se  présentera devant les électeurs avec  le bon candidat, un projet renouvelé et un personnel  politique rajeuni. Ce sera la droite  bien dans son temps et dans ses baskets. Elle a commencé à se montrer à Port-Marly.

A bon entendeur !

 


NICOLAS, AU SECOURS, ILS SONT DEVENUS FOUS !

Archibald en colère

En cette rentrée, la droite gêne, après sa victoire aux élections municipales. Tout est fait pour la déstabiliser : les sondages, les manœuvres, les positionnements d’impétrants… Encore faudrait-il qu’elle ne se déstabilise pas elle-même.

J’étais à La Baule. 

Une manifestation réussie par le nombre des présents, l’organisation impeccable, les tables rondes passionnantes avec Agnès Evren, Eric Woerth, Gilles Platret et Philippe Juvin. C’est du côté des « vedettes » qu’est venue la déception pour ne pas dire la confusion. Chacun y est allé de sa petite musique sur la méthode pour choisir le candidat à la présidentielle : chacun a évidemment plaidé pour le « rassemblement », mais des procédures différentes. De quoi alimenter les commentaires ironiques pour ne pas dire destructeurs des médias présents. Retailleau, Larcher, Dati… vous auriez au moins pu accorder vos violons. On avait déjà bien assez avec Bertrand et Pécresse qui agissent en francs-tireurs. Par contre, personne n’a vraiment évoqué le travail de fond  sur le projet entamé par Christian Jacob, comme si ça n’était pas essentiel et alors que les fédérations en sont saisies pour discussion et approfondissement. Serait-on en train de renouer avec « la droite la plus bête du monde » !

Le clan des masos.

Ce qui me surprend le plus, et me laisse pantois, c’est que 26% des électeurs dits de « droite » (encore savoir comment ils ont été triés), placeraient Edouard Philippe en tête pour leur choix d’un candidat en 2022.  En voilà qui ne sont pas rancuniers ou qui ont la mémoire courte. Ils ont oublié la « trahison » de l’intéressé et comment du jour au lendemain, il a abandonné, en même temps  que ses convictions, en juin 2017,  les candidats qu’il avait fait investir au profit des « En Marche ».  Ils ont oublié le matraquage fiscal des retraités avec la CSG, la suppression stupide de la Taxe d’habitation, l’hyper technocratie qui nous a menée à la crise des « gilets jaunes ».  Edouard Philippe laisse une France exsangue : déficits à 100 milliards en 2019, dette à 100% du PIB, situation que la crise du covid19 va aggraver avec un déficit à 220 milliards en 2020 et une dette à plus de 120% du PIB. Il faut ajouter l’explosion de l’immigration, de la  délinquance et de la violence dont la ruineuse et inqualifiable décision d’abandonner le projet de ND des Landes a été le facteur déclenchant. La France, et particulièrement nos villes, est devenue « insécure ». L’Islamisme n’a pas été combattu suffisamment et gagne dans les quartiers au point que 74% des -25 ans font passer la loi religieuse avant celle de  la République. Des milliers de délinquants ont été remis en liberté à la faveur de la crise sanitaire et la construction des places de prisons est devenue un serpent de  mer. La réforme des retraites, qu’il n’a pas su mener à bien, reste en suspens. Et il  ne peut pas se défausser non plus de la loi « bioéthique » dont l’essentiel du parcours s’est fait sous son autorité : non seulement elle élargit l’usage de la PMA, mais elle autorise en biais la GPA et introduit des manipulations sur l’embryon, la  ligne rouge a été franchie. Sa gestion erratique de la crise du Covid19 a été occultée  par une hyper communication pour donner le change et sur ce sujet, les enquêtes parlementaires permettront d’y voir plus clair. Et le fait que 35 députés  aient quitté le groupe "En Marche" montre bien que le "en même temps" ne fonctionne pas et paralyse la France. Avec Edouard Philippe la France a subi un déclassement. Il l’a laissée dans un triste état.

Le grenouilleur du sud...

... et quelques autres. Comme si ça ne suffisait pas, voilà Estrosi qui s’y met. Il décrète 600 jours à l’avance que la droite n’a pas de candidat qui émerge et, prône un rapprochement avec Macron. En voilà un magouilleur de première ! Il s’était éloigné des Républicains après l’élection de Macron et avait rejoint les « maires macroncompatibles ». Puis menacé sur son socle par Eric Ciotti, il a trouvé le moyen de se rapprocher de sa « famille » pour échapper au duel et se faire réélire. Maintenant que c’est fait, il scie à nouveau le vélo des copains. Ses arguments on les connait. Macron ferait une politique proche de celle que conduiraient les Républicains.  Il suffit d’observer comment sont gérées les Régions tenues par Les Républicains pour s’apercevoir que l’affirmation est fallacieuse. Il y a une réelle différence de vision de l’action publique avec  le macronisme. L’amalgame n’est pas  possible pour ceux qui continuent de croire dans des convictions et qui constatent tous les jours que la droite et la  gauche sont incompatibles : sur le régalien, sur la fiscalité, sur les dépenses publiques, sur l’immigration, sur l’économie… Le comportement des gens comme Estrosi désespère notre électorat et risque d’en conduire une bonne partie au dépit en s’abstenant ou au désespoir en votant Le Pen. Ils voudraient faire élire cette dernière qu’ils ne s’y prendraient pas mieux. Quant à Raffarin, on se passera de son avis, tellement il est intéressé.

Chaque candidat dans son coin.

Ras-le-bol des chapelles. Il va bien falloir en sortir.  Aucune méthode n’est idéale. A droite, la primaire ouverte  est une machine à perdre par les amertumes qu’elle génère. Une primaire interne ne vaut guère mieux : un entre-soi dans un parti qui a perdu une grande partie de ses militants n’aurait guère d’impact sur une opinion publique manipulée en permanence par les puissants médias aux mains du pouvoir. Nous savons une seule chose : nous ne pourrons présenter qu’un seul candidat au premier tour de la présidentielle si l’on veut qu’il ait une chance de participer au second tour. Nous avons des personnes talentueuses susceptibles de concourir, mais aucune ne gagnera sans les autres autour d’elle.  Alors, pourquoi ne pas faire les choses dans l’ordre : finaliser le projet d’abord, puis le  moment venu, se retrouver autour de la table pour trouver un accord afin de désigner celui qui paraîtra le mieux placé pour l’emporter. Que ceux qui ont envie d'y aller se parlent, bon sang !

Ne soyons pas des girouettes.

Je suis persuadé que les Français  en ont assez des « politiciens à géométrie variable ». une grande partie de nos électeurs attendent que nous  soyons nous-même. D’ailleurs ne dit-on pas que la France est  aujourd’hui majoritairement à droite ? Pourquoi  mettre notre drapeau dans la poche ? Nous incarnons la droite parlementaire modérée : celle qui défend la liberté, la sécurité, la cohésion nationale, le sérieux budgétaire et l’équité fiscale, le soutien à l’activité économique et l’idée d’une France forte en Europe. Nous n’avons aucune honte à avoir : la France a besoin de nos valeurs et de nos convictions. Si nous ne les défendons pas, elles seront reprises et trahies par d’autres. Si chacun reste dans son coin, nous serons « mangés » par les deux bouts, entre le RN et LREM dont on sait que ni l’un, ni l’autre ne représentent un choix complet et solide pour la France.

Nicolas, ils ont besoin d’une leçon de « rassemblement » ! Dis-leur que pour prétendre « rassembler les Français », et avoir une petite chance d’être élu, il faut commencer par rassembler sa famille !

 


LES DOSSIERS DE L'ETE

Dossiers de l'été

7 / AU BAL MASQUE…

Au bal masqué, si les faux-culs faisaient banquette, on ne pourrait plus s’asseoir. Le port du masque a ses décideurs et ses contradicteurs. Quel débat, pour ne pas dire déballage.  Ce petit carré de tissu en fait couler de la salive.  Mais comment s’y retrouver dans toutes ces injonctions mouvantes et parfois contradictoires…. C’est une préconisation du Conseil scientifique : voilà qui clôt le débat ! Alors, circulez, on ne discute pas la  science !  Voilà un débat marginal mais qui occulte  bien la réalité.  Et quand les masques tomberont, nous pourrons constater l’étendue des dégâts.

Le  masque intégral.

A partir de ce mardi, nous voilà donc masqués, presque partout. Après les Toulousains, puis les Marseillais, les Caennais, les Parisiens passeront désormais leurs journées avec le masque collé à leur visage. Donc, sauf à domicile ou en voiture, ce qui est devenu l'arme principale anti-Covid qui permet de pallier les limites de la distanciation physique, sera de rigueur dans les commerces, mais aussi au sein des entreprises et dans la rue. Port du masque obligatoire dans les lieux publics clos, port du masque obligatoire en extérieur dans les métropoles, port du masque obligatoire dans les communes de plus de 10.000 habitants, comme cela vient d’être décidé dans le Bas-Rhin, port du masque obligatoire dans toutes les entreprises et établissements scolaires :  face à la recrudescence de l'épidémie de coronavirus, et alors que plus d' un cluster sur cinq se trouve en entreprise, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire, dès le 1er septembre, le port du masque sur les lieux de travail, y compris les open space. Seule exception, les bureaux individuels. Pour les écoles, certains  plaident même le  port obligatoire du masque dès 6 ans. On se demande bien comment un maître peut enseigner avec un masque, mais là n’est pas la question. Et tout cela, sans que l’on n’ait aucune étude scientifique qui en démontre l’utilité en extérieur.

Science sans fondement.

Le mouvement de généralisation du masque est d'autant plus frappant que le gouvernement, pendant des mois, a répété que son port était inutile, voire contre-productif. En la matière, le retournement, quoique progressif, est à 180°. Nous n’oublions pas comment, du ministre de la Santé Olivier Véran au directeur général de la Santé Jérôme Salomon, les mêmes qui décident aujourd’hui l’obligation du masque avaient décrété son inutilité pour le grand public, avec des mots définitifs et un ton agacé envers ceux qui ne comprenaient pas cette position. Le peuple français est  quand même bonne pâte. Et  si ça renâcle ici ou là,  comme du côté des   motocyclistes qui portent des casques à visière,  la confiance en ceux qui obligent au port du masque serait plus forte, et donc les consignes plus nettement respectées, s’ils reconnaissaient s’être trompés. Ou avaient dit tout simplement la vérité : pénurie !  Or aucun mea culpa n’a été prononcé. À cet impératif d’humilité qui aurait été salutaire s’ajoute l’exigence de cohérence des mesures imposées. Or, une fois encore, les allers-retours sont nombreux : sur l’obligation du port permanent du masque par les enseignants, sur la même obligation pour les cyclistes ou ceux qui mangent un sandwich en marchant, sans parler du premier ministre annonçant cette obligation sans porter de masque. Et comme chacun sait, la défiance s’engouffre toujours dans les approximations ou les contradictions. Et de nous demander : est-ce bien le rôle de nos gouvernants de s’immiscer aussi précisément dans notre vie quotidienne ?

Les éternels contestataires.

La  directive aurait été trop belle si elle n’avait pas suscité de rébellion. Les anti-masques se sont réunis dans plusieurs villes de France samedi dernier lors d’un « acte 1 » pour marquer leur opposition au port du masque. Le plus important rassemblement a  eu lieu à Paris. Comme lors des manifestations des gilets jaunes, il y aura donc d’autres « actes » à suivre.  Ils  veulent crier leur ras-le-bol des mesures contraignantes et des injonctions contradictoires, infantilisantes et culpabilisantes. Les anti-masques viennent s’ajouter à la liste déjà bien longue de  ceux qui osent remettre en cause l’autorité et la vérité officielle. Donc des complotistes, il en existe toujours, des pestiférés classés réacs ou des populistes tendance poujadiste…  La médiasphère aux ordres aura vite fait de faire le tri et d’attribuer les étiquettes. Le port du masque, qui n’est pas préconisé par l’OMS, relève-t-il du bon sens ou du non-sens ? La  question mérite d’être posée.

Et même un enjeu capital.

François Hollande a répété qu’il  pouvait « être utile ». Il vient d’en donner un exemple en estimant que le masque devait être «gratuit pour tous» dans l'enseignement privé comme public. Il prend ainsi une position décisive face à Emmanuel Macron qui préconise l’inverse. On a compris qu’il s’agit d’un débat  stratégique vital pour l’avenir de la France. Il ne nous manque plus que l’avis de Ségolène …. Macron n’a-t-il pas reporté la présentation du plan de relance, pour donner la priorité à la crise sanitaire ! Il semble pourtant urgent de  se préoccuper des conséquences  du confinement et la mise en léthargie de notre activité pendant deux mois (le PIB a chuté de 14% au 2ème trimestre !).

Pendant le même temps, en Suède, on vit normalement : pas de masque, pas de distanciation. Plus de virus non plus.  Mais  comment ont-ils donc fait ? Les « politiques » seraient-ils plus efficaces au Nord ?  A observer leurs résultats en matière de finances publiques, on serait tenté de le croire. A moins que le coronavirus ne soit une aubaine pour nos technocrates qui peuvent ainsi se faire plaisir à bon compte en prescrivant, interdisant, précisant, réprimant,  exercices dans lesquels ils excellent, pour « diriger » le bon peuple. Moins il y a de morts, plus il y a de précautions ! Ainsi,  on serait dirigé par des personnes dont la principale occupation est d’inventer de nouvelles interdictions. Après avoir instrumentalisé la pénurie, les voilà à la manœuvre pour résorber les stocks de masques. A  croire !  Ainsi va la technocratie…


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6 / DELINQUANCE, CRIMINALITE, INSOUMISSION : LES SIGNES VISIBLES DE NOTRE DECADENCE.

 

Nous vivons une drôle d’époque.

Le laid remplace le beau. Le désordre s’impose face à l’ordre. La facilité supplante la rigueur. L’obscurantisme gagne du terrain sur « les Lumières ». Le matérialisme dézingue la transcendance … Les signes de régression sont multiples et touchent à tous les domaines de notre vie en société. La  coiffure masculine se doit d’être hirsute, le jean se porte en guenille, le mâle se doit d’être mal rasé. « J’ai le droit » se  prononce plu souvent que « je dois ». Le  « genre » remplace le sexe en s’appuyant sur une théorie dont l’auteur canadien a avoué qu’il avait tout  inventé, mais elle fait des ravages sociétaux chez les « progressistes ». Certains veulent défigurer notre langue sous prétexte de dictature masculine par ignorance crasse de sa grammaire. Notre Histoire est soumise à la « question » (torture pour les incultes), et est dénaturée par les  « déconstructeurs ». L’école ne transmet plus qu’un savoir relatif, quand elle en transmet un. On dénonce les « violences policières » et les délinquants deviennent des héros. La fidélité est une valeur à mettre au rencart et respecter une règle est devenu le signe le plus sûr d’une névrose psychorigide. Mais le signe le plus avéré de notre décadence, c’est le glissement de notre société dans la violence gratuite qui explose au moindre prétexte et que certains nomment désormais « ensauvagement ».  

L’inversion des valeurs.

Le fonctionnement de nos médias nous propose trop  souvent  une vision décalée, aseptisée ou orientée de la réalité, cédant le  plus souvent à l’émotion qu’à une observation rationnelle. Les violences urbaines de Dijon, de Nice et d’ailleurs, les meurtres gratuits qui témoignent d’une totale indifférence à la vie des autres ont propulsé la notion d’ensauvagement au premier plan de l’actualité. On vient de comprendre que c’est le citoyen qui doit fermer les yeux et baisser la tête, car à vouloir rappeler la loi, il risque sa vie. C’est la France à l’envers. On touche là à une question plus essentielle que l’écologie ou l’économie, car elle est nationale et dépend uniquement de nous et de notre volonté politique. C’est ainsi que des groupes de pression idéologiques et déstabilisateurs, comme l’étonnante incursion en France, du « racialisme » prétendument antiraciste, ont facilité la scandaleuse exploitation de l’affaire Traoré. Les morts particulièrement cruelles commises par des « sauvages » font monter à la surface une réalité que peut-être on aurait préféré continuer à nous cacher : celle de quartiers et même de villes où la loi qui règne n’est pas celle de l’État mais ici, celle des bandes qui vivent des trafics, ou là celle de communautés qui pratiquent d’autres règles que les nôtres. Mais force est de constater que les gouvernements depuis huit ans l’ont jusqu’à maintenant ignorée. L’inversion des valeurs est victime d’une volonté de déni.

La violence de l’insubordination.

Pourtant, les chiffres sont éloquents : après une année 2018 marquée, au niveau national, par une hausse sensible du nombre de violences sexuelles enregistrées (+19 %), l’année 2019 continue d’afficher une augmentation très nette (+12 %). Les escroqueries sont en forte progression en 2019 (+11 %) de même que le nombre d’homicides (970 victimes). Comme en 2018, les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus enregistrent une forte hausse en 2019 (+8 %). Ces données traduisent le désintérêt d’un gouvernement plus prompt à utiliser les forces de l’ordre pour réprimer les manifestations que pour protéger concrètement les citoyens. Et même dans ce cas, on ne parle jamais d’émeute, mais on vilipende les « violences policières ». Certain(e) vante la pratique de la polygamie et insulte la police en prétendant qu’elle massacre des gens à cause de la couleur de leur peau. D’autres multiplient les refus d’obtempérer, se soustraient aux interpellations de la police avec des conséquences souvent dramatiques que la mauvaise foi et le soutien médiatique imputeront systématiquement aux forces de l’ordre. Les violences, les coups de couteau, les blessures, les handicaps à vie, les morts, pour un mauvais regard, pour une cigarette refusée, pour un rappel à l’ordre, sont monnaie courante mais demeurent dans la zone grise des faits divers où les revendications islamistes sont assimilées au déséquilibre mental et les noms des auteurs oubliés ou maquillés. Et il ne s’agit plus  « d’incivilités » comme l’évoque maladroitement Macron.  Il  s’agit d’une augmentation des délits et des crimes, de la montée de ce que l’on appelle « l’anomie », l’absence de loi et de norme qui est le signe de l’effondrement du corps social. Une sorte d’insubordination généralisée.

Les réponses technocratiques.

La perception de la gravité de ce phénomène se heurte à un obstacle majeur : on est gouverné depuis longtemps par des « techniciens » du pouvoir, plus technocrates que politiciens, pour beaucoup coulés dans le même moule et qui n’envisagent que des solutions techniques. Il ne suffit pas d’augmenter les effectifs de la police, encore faut-il qu’elle ait les moyens d’agir. Un policier, visible ou non, est souvent mis hors d’état d’agir par les risques du métier et leurs suites judiciaires ; menacé lui-même et insulté, sa présence dans certains secteurs est même présentée comme une provocation. Dans ces conditions, la réalité nous montre qu’il  ne sert pas à grand-chose. Un autre obstacle de taille c’est la défaillance de la Justice : non seulement elle manque de moyens, non seulement elle est lente et procédurière, encombrée de sujets de moindre importance que l’ordre public, mais elle applique avec une orientation politique de moins en moins cachée, des lois qui n’ont cessé de mettre des entraves au maintien de l’ordre. La voie du redressement, s’il est encore possible, n’est pas technique mais idéologique.

Un enjeu de civilisation.

Et pour une bonne part, la responsabilité de la situation incombe à l’idéologie « progressiste », c’est-à-dire décadente, qui anime la sphère du pouvoir évidemment incapable d’endiguer la montée des séparatismes puisqu’il refuse de prendre en compte l’identité, nationale ou civilisationnelle, comme des repères indépassables. Le refus d’intégration dans notre société est largement en cause.  On sait qui ensauvage la France. Ne fermons plus les yeux. Ce sont ceux qui dans les cités et les quartiers sensibles, se livrent au trafic de stupéfiants, terrorisent les résidents honnêtes, empêchent les interventions de la police ou n’hésitent pas à exercer des violences de toutes sortes contre elle.  Ce sont ceux qui pour tout et n’importe quoi, s’en prennent aux maires au point que l’un d’eux, frappé, doit se satisfaire d’un rappel à la loi pour son agresseur. Ceux qui s’en prennent à des citoyens rappelant l’obligation du masque dans une laverie ou ailleurs. Ceux qui sèment la panique dans les centres de loisirs, comme à Étampes, récemment. Ces bandes qui se comportent dans l’espace public comme en terrain conquis, sans souci d’autrui mais avec l’arrogante certitude de l’impunité… Les solutions pour combattre cette réalité, imposeront un courage politique de tous les instants, des expulsions et éloignements à un rythme soutenu, une action équitable dans sa rigueur, une police et une gendarmerie accordées avec une Justice sans faiblesse, une exécution des sanctions efficace et réactive et, surtout effectives, avec le retour des peines plancher que les juges se devront d’appliquer. Cependant, la fermeté ne suffira pas. La responsabilité de cet ensauvagement incombe à des fauteurs d’origine étrangère, maghrébine ou africaine, parés nominalement de la nationalité française grâce à un droit du sol qui n’a plus aucun sens puisqu’on l’offre mécaniquement à des générations qui dévoient cet honneur. Il convient donc de remettre en discussion le « droit du sol » : envisager aujourd’hui, dans une France éclatée, son effacement n’est ni inhumain ni contraire à une tradition dont les effets sont devenus dévastateurs. De même, on doit pouvoir prononcer la déchéance de nationalité pour les binationaux. Cette remise en cause doit intervenir en parallèle d’une politique migratoire  intransigeante. Ces exigences vont bien au-delà des gesticulations actuelles faites pour donner le  change.

Enrayer la décadence, c’est possible.  Constantin a bien réussi à sortir l’Empire Romain de son abaissement et lui redonner éclat et grandeur, et la tâche était autrement plus immense. Cela implique de changer non seulement ceux qui sont aux commandes, mais aussi les objectifs qu’ils se fixent. Comme le dit souvent François-Xavier Bellamy, l’enjeu est civilisationnel, et ne concerne pas que nous, mais toute l’Europe.

 


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5 / BIOETHIQUE : LA RAGE TRANGRESSIVE

En fausse urgence et au forceps, la loi de bioéthique a été adoptée en seconde lecture à l'Assemblée nationale le samedi 1er août à 03h45 du matin, par 1/10e de la représentation nationale, sans vote solennel et en l'absence remarquée toute la semaine des principaux ministres concernés. Tout a été fait pour détourner l’attention des Français et faire en sorte qu’elle passe inaperçu. Alors que la crise sanitaire a révélé les faiblesses de notre système de santé et que la priorité devrait être à la relance, l’examen en plein été du projet de loi bioéthique ne peut qu’être un choix idéologique. Pourtant, ce texte mériterait un débat plus approfondi, tant il ouvre des possibilités vertigineuses, préparant l’arrivée de certaines formes d’eugénisme et même de gestation pour autrui. Il va revenir devant le Sénat courant octobre, probablement avant adoption définitive ensuite en 3ème lecture si la commission paritaire ne parvient pas à un accord, ce qui est le plus probable. Pour l’heure, le débat n’est donc pas terminé.

Un désastre bioéthique.

Les mesures phares du projet de loi ont été retenues : PMA excluant le père et remboursée par la sécurité sociale, filiation fictive, transgressions transhumanistes, manipulation des embryons, autorisation des embryons chimériques animal-homme. Pire encore des mesures sans rapport mais tout aussi transgressives ont été adoptées, comme l'assouplissement de l'accès à l'interruption médicale de grossesse. Les contributeurs Français sont donc sommés de prendre en charge l’abolition officielle de la paternité comme pilier de la famille et de l’enfance.

Après une bataille homérique d’amendements par une poignée de députés « résistants », tentant de façon presque désespérée de faire passer 2 500 amendements en commission spéciale face à un petit groupe majoritaire, habité d’une rage transgressive, quelques rares limites ont été posées, au moins jusqu'à la prochaine révision, dans 5 ans : interdiction de la ROPA, de la PMA post-mortem, de la commercialisation des gamètes, de la PMA pour les hommes transgenres, du DPI-A ou encore limitation à deux personnes pour accéder à la PMA. Malgré la conviction, le courage et la hauteur de vue des députés opposants, le droit de la filiation est sorti ruiné de ces travaux, le respect de l'embryon, laminé et les repères anthropologiques les plus solides déstructurés, au cours de débats bâclés, difficiles, parfois houleux, où les arguments d'autorité ou affectifs ou encore la victimisation ont été régulièrement utilisés par les promoteurs.

GPA et humanité génétiquement modifiée.

La perspective de légalisation de la gestation pour autrui (GPA) se rapproche. Le nouveau texte prévoit une transcription quasi automatique du statut de l’enfant né de GPA à l’état civil, tandis qu’aujourd’hui, la procédure reste relativement dissuasive. Quant aux chimères et aux embryons transgéniques, le texte de loi autorise désormais leur fabrication et « utilisation ». Ces expérimentations rejetées par le Sénat en première lecture ont été réintroduites dans le texte début juillet. Dans l’article 17, la modification génétique des embryons humains devient possible, ouvrant la voie à d’éventuels essais visant à faire naître des enfants génétiquement modifiés. Il est aussi envisagé d’expérimenter la création d’embryons animaux dans lesquels seraient intégrées des cellules humaines, qu’elles soient embryonnaires ou adultes reprogrammées. Noir sur blanc, la frontière homme-animal est abolie. C’est une rupture anthropologique majeure !

Sylviane Agacinski se révolte : « Je suis très inquiète. Par ce texte, la France assure qu’elle n’est plus hostile à la GPA, qu’elle cautionne et encourage la marchandisation des corps et le système des mères porteuses. » Et la philosophe marquée à gauche rajoute : «  Le lien mère-enfant n’est pas un rapport de propriété. Le lien filial ne peut être vendu. Si la loi m’autorise à louer la vie de quelqu’un et à lui acheter son enfant, alors elle traite les personnes comme des biens, autrement dit des choses ».

Un débat de société.

Le débat de société ?  Quel débat de société ?  L’avez-vous vu passer ?  Pas moi. Un vote lâche, honteux, en catimini.  « Conservateur » l’opposant à cette réforme ?  Non : résistant, résistant à une dérive totalitaire de la même nature que toute forme d’expérimentation touchant à la nature humaine. Deux visions irréconciliables de la personne humaine, de la famille, de la société et de la politique se sont affrontées entre les opposants et les promoteurs, les premiers soutenant des convictions au service de l'intérêt supérieur de l'enfant, les seconds soutenant des intérêts particuliers sur fond de vision libérale libertaire de la famille et de la personne humaine. « Tout le monde a peur de s’opposer », confie le député Patrick Hetzel. Peur d’être traité d’homophobe, peur de passer pour ringard ou antiprogressiste. 

Les mots de traîtres et d’opportunistes ne sont pas excessifs pour qualifier ceux qui ont retourné leur veste pour un maroquin (comme Edouard Philippe) sur ce sujet essentiel. 

La bioéthique ne pourra désormais plus être dénommée que « bioéconomie » ou « biopolitique ».

 


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4 / UNE RECESSION BIEN FRANCAISE !

Tous les pays du monde connaissent un repli de leur PBI à cause de la crise sanitaire.  L’Europe n’échappe pas à la règle. Mais pourquoi en France, la récession est-elle plus forte qu’ailleurs ? Le Royaume-Uni qui cumule les atermoiements de Johnson et les conséquences du Brexit  fera peut-être pire que nous, mais ça n’est pas certain.

Ce constat est d'autant plus perturbant que, traditionnellement, notre économie, du fait de l'importance de son secteur public et de ses mécanismes de redistribution protecteurs, est moins exposée aux chocs internationaux que nos partenaires de l’Union. Si l’on en croit les chiffres du début de l’été, qui peuvent encore bouger, l’OCDE a annoncé que la France pourrait connaître une récession de 11,4 % (246 milliards d'euros)  à 14,1 % de son PIB en 2020. C’est en France, juste devant l’Italie et l’Espagne, pourtant plus touchés par l’épidémie, que la crise économique pourrait donc être la plus forte. Car  pour le  moment, si les Français sont inquiets, ils n’ont pas  encore vraiment subi  les effets de la crise économique. Le  pire est devant nous quand les amortisseurs sociaux cesseront inévitablement de tendre leur filet  protecteur : chômage partiel,  prêts, paiements de  charges différés, etc… Cette chute, liée au confinement pendant près de huit semaines, est presque mécanique : quand on a 35 % de l’économie en pause pendant deux mois, ça ne se rattrape pas pendant les mois qui suivent. Au global, l’OCDE prévoit que l’économie mondiale va se rétracter de 6 % cette année. Ce sera encore pire dans la zone euro (entre 9 et 11 %). Le contexte est donc morose pour tout le monde.

Alors que s’est-il passé ?

  • La France a été prise au dépourvu.

Les  déclarations successives de nos responsables en disent long. Inutile de revenir sur les propos qui se sont enchaînés dont Sibeth N’Diaye a été le porte-drapeau risible. Non seulement personne ne croyait une pandémie possible, mais notre dispositif de santé, le meilleur du monde, était complètement inadapté pour y faire face. Quand l’épidémie est arrivée sur le continent européen, nous avons tardé à réagir et la  prise de conscience a  été brutale.  Ce n’est qu’au pied du mur, qu’on a mesuré que la vague des malades allait submerger nos hôpitaux, en manque de lits dédiés, de respirateurs, de matériel basique de soins. Manque de masques, de blouses, de tests, … Le  seul   moyen  pour éviter la  catastrophe, a été le confinement général, décidé en toute hâte, alors que les élections municipales étaient déjà programmées.

  • La France cumule deux handicaps majeurs : la centralisation excessive et  une technocratie toute puissante. 

Chez nous tout part d’en haut, et tout le monde doit faire pareil. Le nombre de prises de  paroles  du Président de la République pour commenter la situation est la partie visible de l’iceberg. L’exemple du confinement est emblématique de notre système centralisé : il s’est appliqué uniformément sur tout le territoire, Paris et Mende logés à la même  enseigne. Au moment du déconfinement, nous avons eu droit aux territoires à couleurs variables, avec des procédures de circulation très codifiées, inventées  par nos technocrates jamais en mal d’inspiration. Le fameux  Conseil scientifique n’était en fait qu’un assemblage de médecins bureaucrates, pas  toujours en phase avec la réalité. Pire, l’Etat qui ne connaît d’habitude que ses Préfets s’est pris les pieds dans le fouillis entremêlé de ses services déconcentrés  entre le Ministère de la Santé, l’Agence France santé, les ARS, …  au point d’enrayer les initiatives prises par les collectivités territoriales plus réactives et plus souples que l’Etat obèse. Si nous avons connu  la pénurie des masques, on le doit principalement à notre technocratie. Depuis « la Bercysation » de notre système de santé, il a fallu trouver les  économies à réaliser,  c’est ainsi que  les stocks de  masques périmés n’ont pas été renouvelés… Simple calcul de technocrate. Même embolisation pour les commandes de masques. Une autre des particularités françaises est la centralisation de son économie autour de deux régions, l'Ile-de-France et l'agglomération lyonnaise : « Vous avez à peu près 40% de l'économie française » résume Jean-Marc Daniel. « Quand vous bloquez les transports dans des régions qui sont aussi concentrées, vous avez un effet qui est l'incapacité de déplacement de la main d'œuvre. » Nouvel  effet démultiplicateur.

  • Le secteur public n’a pas joué son rôle amortisseur. 

D’habitude le secteur public n’est pas touché par la crise qui atteint majoritairement le secteur privé. Les  fonctionnaires continuent de consommer et permettent au moteur de la « consommation des ménages » de continuer à tourner. Mais cette fois-ci, avec le confinement, cet effet d’amortissement n’a pu avoir lieu. Et en plus, certains services ont dysfonctionné et contribué à paralyser ce qui continuait de marcher : La Poste, les transports publics, notamment …

  • Le confinement a touché nos points forts.

Soulignons d’abord que la France  a été l’un des pays où le confinement a été le plus long, près de deux mois donc, et où le déconfinement est des plus progressifs. Et ce confinement sanitaire a touché tous les points clefs ou les points forts de l’économie française. Les secteurs de services ont été plus atteints que les activités industrielles, en particulier le tourisme, les loisirs et toute la filière de la «mobilité». Or, en temps normal, ce sont les points forts de l'économie française, de l'aérien à la restauration, de la construction automobile au musée du Louvre. D'où l'impact immédiat et massif sur toutes ces activités dans notre pays. Le tourisme a été sapé dans ses fondements par le confinement. Le secteur est très important en France, comme pour l’Espagne et l’Italie. Car, même si on ne retrouvera pas tout de suite les touristes étrangers qui viennent par millions chaque année en France, le tourisme interne à lui seul représente les deux tiers des recettes touristiques. Sans réouverture totale du secteur on ne retrouvera pas les niveaux d’avant crise. L’industrie aéronautique se retrouve clouée au sol. Et plus globalement les secteurs exportateurs de la France que sont la chimie, l’agroalimentaire et le luxe. C’est vrai qu’en temps normal notre balance commerciale est déjà déficitaire. Mais le facteur aggravant c’est que ce sont les secteurs où la France est bien positionnée qui ont été touché. Arrivent ensuite l’automobile, la France n’est pas l’Allemagne mais a quand même un secteur important. La construction, qui compte pour 6 % dans le PIB français, a, elle aussi, été globalement à l’arrêt pendant deux mois. Il s'agit là de données objectives auxquelles on ne pouvait se soustraire. C’est pourquoi le gouvernement a déjà présenté un plan pour l’automobile, pour le tourisme et l’aéronautique.

  • Une économie qui tourne à l’envers.

En France, nos hauts responsables sont persuadés que c’est l’Etat qui crée la richesse et que donc il suffit de distribuer du pouvoir d’achat. La consommation des ménages est considérée  comme le principal moteur de la croissance tricolore. Pour la financer, l’Etat a recours à l’impôt qui donne lieu de ce fait à une « redistribution » qui brime les plus aisés. Comme  l’impôt  a atteint des seuils de saturation fiscale, il a eu recours à l’emprunt faisant grossir régulièrement la dette,  qui dépassait au début de l’année 100% du PIB.  En conséquence, la capacité des investissements par le privé est amoindrie et insuffisante pour financer la recherche et l’innovation, et le poids des charges rendent nos entreprises peu compétitives.  Nous perdons régulièrement des parts de  marché à l’export et notre balance commerciale est gravement déficitaire.  A l’inverse, des  pays comme l’Allemagne sont plus tournés vers l’export et veillent à garder leurs entreprises compétitives.  Tant qu’on ne comprendra pas que « le pouvoir d’achat » est la résultante de la  capacité des entreprises à créer de la richesse, on continuera de creuser nos déficits. Nous avons abordé la crise sanitaire dans les pires conditions : dès le début de l’année, la croissance était en berne contrairement aux affirmations de Bruno Le Maire. C’est pourquoi,  avec la fermeture de nombreux commerces, la capacité même à consommer a été largement amputée. Le résultat ne s’est pas fait attendre : dès mars, avec seulement deux semaines de confinement, on est revenu au niveau de consommation de l’an 2000. Une chute vertigineuse. Mais le taux de croissance du 1er trimestre était en recul de 5%, alors que le confinement n’est intervenu qu’à la mi-mars !

Dans son rapport, l’OCDE voit une reprise très nette, et même plus forte qu’ailleurs, en France en 2021. Mais il faudra a priori attendre fin 2022, dans l’état actuel des choses, pour retrouver le niveau économique du début de l’année 2020.

  • Une relance keynésienne serait suicidaire.

J’entends par là, une relance qui tablerait  essentiellement sur une reprise de la consommation. Il faudrait profiter du contexte actuel  « d’argent facile » pour financer  massivement la recherche-innovation, aider les entreprises à investir  en baissant significativement leurs charges- toutes leurs charges. Bruno Le Maire semble en avoir conscience mais les gestes qu’ils  prévoient restent à des niveaux très faibles : baisse de 10 milliards des charges de production sur 70 milliards, renouvellement pendant deux ans des baisses d’impôts sur les sociétés. Pas de quoi bouleverser la  donne de la  création de richesse.

Notre système de protection sociale est efficace pour amortir  le choc de la crise quand elle survient.  Le système de chômage partiel – coûteux mais nécessaire – a permis de conserver le capital humain des entreprises. C’est ce qui leur permettra de repartir plus vite que si elles devaient engager et former de nouvelles personnes. Aussi louables soient-ils, les dispositifs d'aide publique, en incluant les prêts des banques centrales, ont eu pour seule vertu de soutenir les revenus des personnes et les comptes financiers des entreprises. Ce sauvetage était nécessaire. Mais en tant que tels, ces dispositifs n'ont pu compenser les pertes de production et de consommation elles-mêmes, d'où ce paradoxe effarant avec, d'un côté les ménages qui ont accumulé une sur-épargne de près de 100 milliards d'euros et de l'autre un pays qui s'apprête à supprimer 800.000 emplois faute de perspective d'activité, selon les prévisions de Bruno Le Maire lui-même, le ministre de l'Économie et des Finances. Or, contrairement à ce que nous raconte le discours ambiant, la reprise de la consommation ne  doit pas  être la seule clef de la croissance dans les mois à venir. Certes, l’épargne a doublé pendant le confinement, c’est colossal ! Les ménages ont des marges de manœuvre de consommation. Reste à savoir si les ménages auront suffisamment confiance en l’avenir pour faire chauffer la carte.

Si la France subit aujourd'hui la récession économique la plus violente d'Europe et du monde, cela tient à la fois à la façon dont elle y est entrée et à sa sortie. Après avoir mis en place le confinement le plus draconien, l'exécutif et les Français eux-mêmes, anesthésiés par leur paperasserie, peinent à s'en extraire. Or c'est là que le bât blesse dans l'Hexagone, qui reste engoncé dans ses règlements pointilleux, ses protocoles sanitaires abracadabrantesques, ses délais de réflexion et de communication extravagants entre l'Élysée, Matignon et Bercy.

Voilà ce que traduisent les chiffres de l'OCDE : une certaine exception française au pire sens du terme. Le plan de relance concocté par Bercy risque de ne pas viser les bonnes cibles  et on peut craindre une coloration par trop électoraliste, ce qui serait la pire des options. L’urgence serait de recréer de la richesse « hexagonale » en réinstaurant un cycle vertueux, et pas de la transférer ailleurs, par la consommation qui augmente inévitablement nos importations et fait travailler les autres, en Asie, par exemple.


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3 / MEDITERRANEE : ENDIGUER ERDOGAN !

 

Escalade en Méditerranée.

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Notre mer intérieure n’est plus la « Mare nostrum » des Romains. Lieu de rencontre des grandes civilisations, et particulièrement celles du « Livre », elle devient aujourd’hui une zone de tensions majeures, marquée par l’extension du désordre qui domine le Moyen-Orient et  sa  côte sud, et la montée en puissance de la démocrature (pour ne pas dire la dictature) turque. L’effondrement du Liban et le jeu trouble de l’Iran, la décomposition de la Libye qui s’enfonce dans une guerre intestine sans fin  où se mêlent conflits tribaux et importation des conflits régionaux avec l’intervention de la Turquie et du Qatar du côté Tripoli, de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, des Emirats et de la Russie du côté Haftar, n’arrangent pas la situation. Mais c’est peut-être la  rivalité entre les Etats pour le contrôle des espaces maritimes, et  l’appropriation des ressources qui vont avec, qui risque de déclencher des conflits.

La  découverte du gisement est-méditerranéen dont les réserves de gaz sont estimées à 3 500 milliards de m3 rend la situation  proprement explosive (sans jeu de mots). Sans compter que la Méditerranée voit transiter ¼ du trafic maritime mondial et constitue l’une des zones de  migrations les plus intenses. On comprend avec regrets pourquoi le projet de Nicolas Sarkozy de créer « l’Union Pour la Méditerranée »  était si stratégique.  Il avait réussi à réunir autour de la même table tous ceux qui s’affrontent aujourd’hui, plus de 40 dirigeants, pour en faire une zone de paix et de coopération autour de quatre thématiques : la dépollution de la  Méditerranée, la construction d’autoroutes maritimes et terrestres, le développement d’une protection civile méditerranéenne et l’installation d’une université euro-méditerranéenne en Slovénie. Les  « printemps arabes » bouleversèrent les données, et surtout, François Hollande abandonna le projet, probablement parce qu’il n’en voyait pas l’intérêt ou ne se sentait pas à la hauteur, ou les deux. Sans la France, L’Union européenne ne pouvait que se désengager. La  place est vacante pour laisser libre cours à tous les appétits !

L’inquiétante Turquie d’Erdogan.

Mais dans ce paysage aux soubresauts tumultueux, c’est l’évolution de la Turquie qui devrait nous inquiéter le  plus. Entre les mains d’Erdogan, le régime ne cesse de se durcir. La  liberté d’expression n’y est plus qu’un souvenir : les avocats sont soumis à un contrôle renforcé, on ne compte plus les députés de  l’opposition déchus de leur mandat, de nombreux journalistes sont poursuivis pour « espionnage politique » ou pour des révélations qualifiées de « secrets d’Etat » et il  ne fait pas bon critiquer le régime, il faut rajouter  les  procès à rallonge de personnes qualifiées « d’activistes », la  destitution des maires élus du parti pro-kurde.  En juin, une loi a été votée pour renforcer les pouvoirs des milices de quartier qui seront désormais armées. Les « Bekci », en chemise caramel rappelleraient à certains le temps des « chemises brunes ».  Ils veillent sur les villes et les villages dès la nuit  tombée.  L’AKP leur a donné le  pouvoir de contrôler et de fouiller, de porter une arme et d’en faire usage en cas de besoin. Une véritable  armée au service du régime  est  en train de se mettre en  place. Le pays va être pris dans un véritable étau dont Erdogan serre la vis.  Fin juillet, le  parlement a de nouveau frappé en élargissant l’emprise du pouvoir sur twitter et Facebook.  Les  réseaux sociaux sont d’une importance capitale pour de nombreuses personnes qui les utilisent pour s’informer, faute de médias libres. Désormais, la  censure en ligne est possible. Sous son action politique, la Turquie ne cesse de s’islamiser et dans une nécessité qui lui a paru sans faille, il a récemment transformé la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul en super mosquée. Et pendant ce temps-là,  l’arrogant dictateur gesticule et multiplie les provocations à l’égard de l’Europe, pour faire oublier la crise économique qui sévit chez lui et exacerber le nationalisme turc. Un engrenage que l’on connaît bien.

Il faut "endiguer" Erdogan.

Erdogan

Après son intervention dans le conflit syrien contre les Kurdes, Erdogan se mêle de la  Libye  tout en maintenant le chantage aux immigrés sur l’Europe moyennent finances. Maintenant, il mulitplie les  violations de l’espace grec notamment au prétexte de chercher du gaz. Car la Méditerranée orientale en regorge, et la Turquie, confinée sur ses côtes par les eaux territoriales grecques, n’entend pas être tenue à l’écart de ces richesses. C’est l’un des enjeux de ses interventions ces derniers temps dans les eaux chypriotes et grecques. Le gaz est la nouvelle pomme de discorde entre la Turquie et Chypre. Les projets gaziers chypriotes irritent particulièrement Ankara, car la Turquie ne reconnaît pas les limites maritimes validées par l’ONU. Il y a quelques jours, elle a signé un accord avec la Libye qui délimite de nouvelles zones maritimes entre les deux pays. Elles ne sont, bien sûr, pas reconnues par les autres pays, mais elles auraient pour effet de bloquer un projet de construction d’un gazoduc long de près de 2.000 km, baptisé « EastMed » qui relierait les champs gaziers d’Israël, d’Egypte et de Chypre à la Grèce, ouvrant les portes du marché européen. Bruxelles y est favorable, mais beaucoup doutent de la viabilité économique de l’opération, évaluée à 6 milliards d’euros alors que l’Europe est déjà bien approvisionnée en gaz par pipeline et en GNL bon marché. Cela n’empêche pas la Turquie de tout faire pour torpiller le projet EastMed et la  situation peut réellement déraper.

Les derniers développements ont conduit l’UE à réagir : Josep Borrell, chef de la diplomatie, a convoqué  les Etats-membres. Les 27 devraient exprimer leur solidarité avec La Grèce  avec un ton plus dur. Une fois n’est pas coutume, mais j’approuve la décision du Président Macron  de renforcer la présence militaire française en Méditerranée orientale. Deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la Marine se sont rendus dans les zones de tensions. Il faut montrer  ses muscles pour ne pas avoir à s’en servir. Erdogan est comique quand il l’accuse de jouer au « Caïd ».  Il n’y a aucune raison de ménager le « Caudillito » d’Ankara qui tente par tous les moyens d’imposer la présence turque en Méditerranée et qui multiplie les incidents avec les Grecs en envoyant drones, bateaux et soldats sur leur sol ou dans leurs eaux.  

Angela Merkel a engagé des négociations. Un compromis serait  possible, car  les Turcs peuvent légitimement revendiquer un droit d’accès aux richesses, pour peu  qu’ils soient raisonnables… Et l’Europe ne manque pas de moyens de rétorsion : elle est le plus grand partenaire commercial de la Turquie et pourrait créer un énorme problème à son économie déjà mal en point. Mais dans l’immédiat, il est urgent d’endiguer Erdogan. Et compte tenu du sort qu’il réserve à la démocratie  dans son pays, le mieux serait de mettre fin officiellement aux négociations pour son entrée dans l’Union européenne qui n’ont aucune chance d’aboutir. Ce n’est pas avec une attitude belliqueuse qui pue la haine de  l’Europe et les ambitions impérialistes, en piétinant la démocratie, en s’adressant aux autres avec un langage de charretier et en exacerbant le sentiment nationaliste de sa  base, qu’Erdogan parviendra à ses fins. Ou alors, ça rappellerait de biens tristes souvenirs comme ceux de 1938.

Heureusement, l’Histoire, dit-on, ne se répète jamais. 

 


DU SARKO « NI PLUS, NI MOINS » !

Temps des tempêtes Sarko001

 

LE TEMPS DES TEMPÊTES

L’écriture se veut nerveuse et il n’est pas difficile de voir que le récit a été écrit d’un seul jet. On y retrouve l’ancien Président tel qu’en lui-même. Tout y est : le ton, les tics verbaux, les formules aussi bien assassines que laudatives, même l’emphase reste celle qu’on lui connaît bien. Bien sûr, la pâte humaine est présente, elle transpire à chaque page, elle participe du personnage. Nicolas Sarkozy aime la politique. Et on le croit difficilement quand il assure avoir tourné la page. Il a aimé ses fonctions, même si celles-ci lui ont parfois demandé plus que de raison. Mais on sent qu’il aime par-dessus tout les Français et la France dont il a une haute idée et pour laquelle il nourrit la plus grande ambition. Alors quand il affirme, en ouvrant son récit que « les tempêtes l’ont toujours fasciné » nous ne sommes pas surpris. On savait déjà de lui qu’il ne manque jamais de courage, il l’avait montré lors de la prise d’otages  des élèves d’une école de Neuilly, dont il était le maire. On comprend aussi que son quinquennat l’a profondément marqué, les injustices pour ne pas dire l’acharnement, dont il a été victime aussi. Voilà pourquoi, exilé au Cap Nègre, pendant le confinement, privé de ses sorties à vélo, il s’est rabattu sur l’écriture. Et en 500 pages il fait le tour des deux premières années de son quinquennat. Il fallait que ça sorte. Et cela tombe bien : le « Temps des Tempêtes » résonne avec la crise économique que traverse la France.

Sarkozy « assume ».

Il ne s’agit pas ici de résumer le livre. Au « sarkozyste » qui suivait l’action du Président au quotidien, il n’apprend d’ailleurs pas grand-chose. Cela ne retire pourtant rien à l’intérêt de la lecture. Il n’est pas inintéressant de découvrir comment le quinquennat a été vécu de l’intérieur : ses premiers pas et la découverte de la fonction, l’exercice du pouvoir au quotidien, les crises auxquelles il a dû faire face, qu’elles soient de l’ordre de l’intime ou dans le cadre de ses fonctions. Rien n’est laissé au hasard, mais rien n’est passé sous silence. Même quand l’enchaînement des faits lui est défavorable. Et il n’hésite pas à reconnaître ses bévues.

L’hyperprésidence.

On savait Nicolas Sarkozy  hanté par l’inaction de son prédécesseur. On va donc vivre de l’intérieur cette hyperactivité qui avait marqué son action dès sa prise de fonction. « En allant vite, je voulais créer une dynamique, impulser un rythme, donner un sentiment d’efficacité » écrit celui qui avait décidé de s’occuper de tout, de tout mener de front, de tout suivre et d’être derrière chacun de ses ministres. Le récit recoupe ce qu’on savait : une vie politique bousculée par les projets, les coups d’éclats, les initiatives « transgressives » comme l’ouverture à des personnalités de gauche… Les syndicats, on s’en souvient, ne savaient plus où donner de la tête. Et l’international est soumis au même rythme. Aucun mea culpa sur les choix politiques fondamentaux pour lesquels il ne regrette rien et il n’est pas inutile d’en faire le bilan. Car, près de dix ans plus tard, il est facile d’en mesurer le bien-fondé de la plupart.

La part des confidences.

Evidemment, l’intérêt d’un tel ouvrage réside dans la part du vécu méconnue de l’extérieur. De la séparation avec Cécilia à la liaison puis au mariage avec Carla, les relations avec les grands du monde, le décryptage du caractère d’Angela Merkel, les portraits du personnel politique de son camp comme des adversaires… le livre fourmille de détails. Les jugements sont parfois sans appel. Ils sont, la plupart du temps, le simple constat tiré du vécu. Ils permettent de mesurer la méchanceté gratuite, quand ce n’est pas la haine de certains, l’hypocrisie ou la lâcheté des autres. Les anecdotes sont nombreuses, cocasses ou plus sérieuses. Elles donnent au récit sa densité humaine. 

Les dernières pages du livre s’ouvrent sur la plus forte des secousses de son quinquennat : la crise des « subprimes ». Ces pages entrent en résonnance évidemment avec la crise économique déclenchée par la pandémie du Coronavirus : « Fascinant de voir surgir exactement les mêmes phénomènes dans des contextes pourtant bien différents » !  Un hasard qui sonne comme une évidence : si les choses tournent mal, lui, se sent à l’aise par gros temps. Mais le « capitaine » jure qu’il n’est pas en campagne et que la politique ne lui manque pas. Il est vrai qu’avec Carla et Giulia il a probablement trouvé une vie bien remplie d’amours. Il a pris soin de ne fermer aucune porte et cela ne l’empêche pas de conclure : « C’est le sens de la politique. Voir grand, voir large, voir pour demain ». Une manière de dire qu’il n’est pas usé et que …  

De quoi alimenter les espoirs dans le camp de son électorat.

 

Le Temps des Tempêtes - Ed.  L'Observatoire. 

 


LES DOSSIERS DE L'ETE

Dossiers de l'été

2 / LE MOMENT DE L’EUROPE

Les trois femmes qui font avancer l’Europe.

Auréolée par sa gestion de la crise sanitaire, plébiscitée dans les sondages, Angela  prend la présidence de l’Union pour six mois, en position de force.  Et les peuples européens auraient tort de s’en  plaindre. Car le hasard, pour une fois fait vraiment bien les choses. Cette présidence tournante lui échoit à un moment clé alors que les  27 viennent de se mettre d’accord sur un plan de relance inédit dont l’Histoire nous dira s’il a été « historique ». Mais en ce mois de juillet 2020, l’Europe a effectué un virage décisif qui lui permet de faire un bond en avant exceptionnel. Elle le doit à trois femmes d’exception que la conjoncture et les aléas de la politique ont permis de se retrouver en même temps aux manettes :  Christine Lagarde à la BCE, Ursula Von der Leyen à la Commission et Angela Merkel indéboulonnable à la Chancellerie. Retour sur six mois exceptionnels.

Christine à la manœuvre.

Pour une fois, Emmanuel Macron a eu la main heureuse : Christine Lagarde est arrivée  à la tête de la BCE  parce qu’il fallait une femme, au nom de  la parité aux postes clés des institutions européennes. Elle était attendue au tournant, elle qui n’était même pas une économiste.  Mais près de 10 ans passés à la tête du FMI en pleine tempête financière lui conféraient une certaine légitimité. Néanmoins, les sceptiques dominaient au moment de sa nomination. Ceux-là  n’ont pas été déçus. Car  après un faux pas initial, c’est la Présidente du FMI qui a posé avec vigueur la   première ligne de  défense dace à la crise  sanitaire : dès le 18 mars elle lance un plan massif de soutien  à l’économie en engageant la banque centrale à racheter pour 1 000 milliards d’euros de titres de dette d’état et d’entreprises, une stratégie ambitieuse dépassant la « Fed ». Elle visait deux objectifs  qui ont été largement atteints : relâcher la  pression sur les  taux d’intérêt et empêcher la débâcle de la zone euro. Elle en remet  même une couche début  juin en élargissant l’effort avec 600 milliards d’euros supplémentaires. Cette femme intelligente a su tirer toutes les   leçons de la crise de 2008 lorsqu’elle était aux commandes à Bercy. Avec elle, la BCE utilise toutes les ressources dont  elle dispose. L’élan est donné.

Ursula la battante.

Propulsée quelques  mois plus tôt à  la présidence de la Commission  européenne, bien que novice  à un tel  poste, l’impopulaire ministre allemande de la Défense, est imposée  à la tête de l’exécutif européen par les chefs d’Etat et de Gouvernement et n’avait reçu qu’un soutien limité des eurodéputés. Beaucoup doutaient alors qu’elle trouve sa  place entre le Conseil et  le Parlement. C’est pourtant Ursula  Von der Leyen qui met en branle la lourde machine technocratique bruxelloise  avec un succès inattendu.  Depuis le début de la crise elle a mis la pression sur les  Etats-membres pour qu’ils coopèrent, lançant dès la fin février des programmes d’achat en commun de matériels  de protection et le 19 mars la toute première réserve européenne commune de matériel médical  d’urgence. Dans mes articles des 6 et 7 juin derniers, j’ai décrit dans le détail son action déterminante. Avec  elle, la  Commission a décidé de prendre les événements à bras-le-corps avec l’objectif de préserver le marché unique. La  deuxième quinzaine de mars permet de mettre de l’ordre dans la réaction continentale et les commissaires concernés ont multiplié les initiatives. Les mesures pleuvent. L’exécutif bruxellois est partout à la manœuvre. L’encadrement des dettes d’Etat est très largement assoupli ce qui autorise les gouvernements à renflouer des industries et des activités menacées.  Elle parvient à faire travailler les 30  000 collaborateurs  en télétravail dans des conditions « remarquables ». Les besoins en financement sont libérés en quelques jours et redirigés rapidement  alors que les règles ne le permettaient  pas. Elle est bien secondée par les  commissaires à l’instar de Thierry Breton  qui enchaine les démarches pour dynamiser le marché intérieur, et Margrethe Vestager, à la concurrence, qui approuve à la chaîne les nombreux plans nationaux de sauvetage qui atterrissent sur son bureau. Diplomatiquement, la Présidente de la Commission va jusqu’à  présenter ses excuses aux Italiens pour les réactions d’égoïsmes de  certains partenaires. L’accord  franco-allemand  du 18 mai lui permet  de proposer un colossal plan de relance de 750 milliards d’euros, du jamais vu, qui vise à  réduire les écarts que la crise a creusés entre les partenaires, sans sacrifier le « pacte vert » et la transition numérique. Elle va  plus  loin, en anticipant : elle jette les bases d’une union de la santé, proposant de  mettre à l’abri les industries stratégiques européennes contre les concurrents étrangers et mobilise des fonds pour la recherche d’un vaccin disponible pour tous.

Angela la chevronnée.

Comme à son habitude, Angela Merkel met un peu de temps à réagir. Cependant, cette fois-ci, elle prend conscience assez vite que la crise sanitaire qui a commencé en Italie et se répand en Europe va mettre cette dernière à genoux, surtout les pays du sud, avec le risque de disloquer le marché unique. Bien qu’elle soit menacée par la cour suprême allemande qui met en doute la légalité de l’action de la BCE, elle se décide à briser le tabou de la solidarité financière. Cette volte-face s’explique aussi par  les turbulences mondiales entre l’imprévisibilité de Trump qui replie l’Amérique sur elle-même et la nouvelle politique chinoise qui ne cache pas son penchant prédateur, avec un Poutine  en embuscade qui rêve de remettre la main sur l’Europe de l’Est, et un Erdogan qui multiplie les provocations impérialistes. Il faut donc sauver l’Union européenne.  C’est pourquoi, elle propose à Emmanuel Macron, qui en rêvait et qui la pressait depuis  longtemps, un fonds de relance de 500 milliards d’euros, empruntés collectivement par l’Union et redistribués au plus fragiles par le budget européen sous forme de transferts. Les réticences de la  Chancelière face à l’activisme de la France, suspectée à juste titre de vouloir transférer à Berlin le financement de  son modèle social insoutenable, passent au second plan. L’épidémie du Covid19 a changé la donne et lui a offert une occasion  de rétablir son autorité battue en brèche par la crise migratoire, le dieselgate, la déroute de la Deutsche Bank et la poussée de l’Afd. C’est là qu’intervient son remarquable sens politique, car l’Allemagne n’a plus d’autre option que l’Europe : elle va faire de la présidence allemande le  moteur d’une refondation de l’Union européenne, rendue nécessaire par  la nouvelle  donne mondiale. L’Europe a non seulement besoin d’une relance économique qui permette d’enrayer le grand écart entre ses membres, mais d’une réorientation vers la puissance et l’autonomie stratégique. C’est tout l’enjeu de la présidence du Conseil de l’Union par l’Allemagne au cours du second semestre  2020, placée sous la devise : « Tous ensemble pour relancer l’Europe ».

L’heure de l’Europe.

L’Europe a changé sous nos yeux. Elle a choisi d’être solidaire dans l’adversité. Personne ne l’attendait sur ce terrain-là.  Elle a choisi de franchir un pas décisif vers une union plus généreuse, autonome, indépendante, soucieuse de ses intérêts stratégiques et de sa place dans le monde, à un moment crucial de son histoire. C’est le bon moment pour l’Europe pour qu’elle se décide à exister. Nos amis anglais nous ont quittés : peut-être est-ce là le meilleur cadeau qu’ils fussent capables de nous faire. Ses anciens alliés néerlandais, danois, suédois, renaclent à l’idée d’une Europe puissance : ils n’auront pas le choix !  Les pays du groupe de Visegrad derrière la  Pologne et la Hongrie, dits « illibéraux » grincent, ils n’auront pas d’autre choix que celui d’évoluer au sein de l’Union qu’ils ne peuvent pas quitter, pour des raisons à la fois politiques et économiques. Car l’Allemagne a décidé  d’exercer son leadership européen autrement que par défaut et rend la refondation possible par son engagement et du fait de son poids économique. La récession y sera limitée à 6,3% du PIB et elle retrouvera son niveau de richesse dès la fin 2021, tout en restant en plein emploi. La France, affaiblie par l’épidémie  qui acte son déclassement, n’a d’autre choix que de soutenir inconditionnellement la présidence allemande, dont le réussite conditionne le plan de relance européen, vital pour le redémarrage  de notre économie. Et c’est heureux !  Le  couple-moteur de l’Europe reprend toute son importance. Elle apporte un renfort à l’Allemagne sur le seul point où elle peut être utile: la sécurité. La France peut apporter par ce biais une contribution décisive à la refondation de l’Europe en inscrivant la défense parmi  les priorités du plan de relance. L’accord  entre les vingt-sept, signé à Bruxelles, permet des évolutions décisives : emprunt européen , fiscalité… Nous vivons un tournant du monde qui impose de serrer les rangs  si nous voulons continuer à exister en tant que nations.

L’Europe, dernier rempart de la démocratie.

Il est peut-être encore trop tôt pour affirmer que l’Europe est devenue adulte en ce  mois de juillet 2020. Mais ce qui est une certitude c’est que l’ordre international né de la fin de  la seconde guerre mondial se disloque sous nos yeux. L’ONU  est au mieux paralysée, au pire impuissante. Les  Etats-Unis, après  la  guerre froide, la fin du communisme et le World Trade Center, et  les  avatars qui en ont découlé, dans la  dernière décennie  ont décidé de sonner le glas de « l’Occident », d’abord de  manière soft, puis plus  brutalement avec Trump qui fait éclater méthodiquement toutes les institutions mises en place par ses prédécesseurs , à commencer par  l’Otan et tous les  pactes régionaux qui permettaient aux Etats-Unis de dominer le monde. Avec la mondialisation, la structure idéologique du monde en deux camps opposés, capitalisme contre socialisme, a perdu toute signification  au profit d’ensembles régionaux qui font ressurgir souvent les empires du passé, Poutine et la Russie des Tsars, Erdogan et l’empire ottoman, Xi Jinping et la Chine impériale,  sans parler des islamistes qui rêvent du Califat.  Ils ont tous en commun la hiane ou le mépris de l’Occident. Le « multilatéralisme » qui a tenu lieu de doctrine internationale ces vingt dernières années en est mort, remplacé par des « politiques de puissance ».

La conséquence en est dramatique : tous ces néodictateurs ne se cachent pas pour proclamer que la « démocratie occidentale » ne leur convient pas. Et son recul est général partout dans le monde, en territoires et en régimes juridiques. Nous entrons dans un monde autoritaire, policier et  belliciste. Le pire  modèle est probablement ce que met en place la Chine communiste  quand les techniques  les  plus  raffinées de la reconnaissance faciale sont utilisées systématiquement pour contrôler  un à un, à chaque moment de leur vie, des centaines de millions d’hommes. Il devient vital que notre Europe  se décide enfin à exister, non seulement comme espace  économique  et commercial,  mais comme  puissance  politique. Si nous voulons encore faire  vivre notre modèle  démocratique et protéger notre civilisation ! La querelle entre fédéralistes et souverainistes est dépassée.

Saisissons la chance  que la présidence allemande nous offre. Elle va inscrire la  relance de l’Europe dans les principes de l’ordo-libéralisme qui l’a construite : le fédéralisme de souverainetés partagées, l’économie de marché et le libre-échange. On peut compter sur son pragmatisme et la recherche du consensus qui restent en termes de méthode le chemin le  plus sûr pour réaligner l’Europe du Nord et celle du Sud, celle de l’Ouest et celle de  l’Est. Un des facteurs de la réussite de cette volonté allemande réside dans les choix que la  France fera pour relancer son économie. Il est important qu’elle ne gaspille pas l’argent que la crise lui a permis d’emprunter à tout va. Car, il ne faut pas qu’Emmanuel Macron se méprenne : pour Angela Merkel, il ne s’agit pas de saisir sa main tendue, son ralliement au fonds de  reconstruction est une réponse pragmatique à un sentiment d’urgence, alimenté  avant tout par  le  plongeon vertigineux de l’économie allemande qui conditionne la reprise outre-Rhin au redressement des pays méditerranéens. En même temps, on peut sauver notre  modèle démocratique, ça  n’est pas anecdotique ! 

Merkel, VDL, Lagarde : un tiercé gagnant ? A  la fin de l’année 2020, on y verra déjà plus clair !