UN BEAUVAU DE LA PALABRE
08 décembre 2020
Réorganiser la police ?
Est-ce vraiment le sujet ? Après deux samedis de retour des manifestations de l’ultra-gauche contre les « violences policières » et contre la loi de « sécurité globale », où l’on a vu à nouveau les groupes black blocs renforcés des casseurs professionnels, à l’action avec leur cortège de violences, c’est de « violences civiles » dont on devrait parler. Quant aux forces de police, on leur a fait jouer encore une fois le mauvais rôle : celui de l’impuissance et du bouc émissaire. Ce qui est en cause, ce n’est ni le professionnalisme ni le manque de courage, ni le savoir-faire des agents chargés du maintien de l’ordre, c’est l’absence de volonté politique de leur en donner les moyens. Nous sommes en face d’un pouvoir tremblant, qui refuse de prendre le risque d’une réponse à la hauteur des violences, alors que la volonté populaire le souhaite massivement. Encore faudrait-il, le cas échéant, que la chaine judiciaire suive, et là …
Darmanin désavoué.
Notre ministricule de l’ordre public a récolté ce qu’il avait semé. A force de rouler des mécaniques, de faire des moulinets et de se livrer à des rodomontades, le résultat s’est retourné contre lui. Il a suffi d’une vidéo manipulée de « violences policières » sur un personnage pourtant déjà connu des services de police, à laquelle s’est ajouté le piège tendu par des « humanitaires bien pensants » de l’évacuation de migrants sur la place de la République sous des caméras complaisantes, pour que Mélenchon et ses sbires reprennent la main. Avec la loi en discussion au parlement, ils ont trouvé les prétextes tout prêts pour mobiliser leurs troupes. L’autorité de Darmanin, si tant est qu’il en ait jamais eu, a volé en éclat. Et Macron de lui reprendre la main. Dupont-Moretti : 1/ Darmanin : 0. Après un tel désaveu, s’il avait un peu d’honneur, il démissionnerait. Au lieu de cela, il va participer à une nouvelle mascarade : un « Beauvau de la Sécurité », qui souligne en creux son échec.
La procédure de l’inaction.
Quand on n’a pas envie d’agir, on crée une commission. Le procédé est aussi vieux que la démocratie athénienne. En l’occurrence, on va mettre autour de la table touts ceux qui sont concernés par la sécurité et l’ordre public. Et, tenez-vous bien, Macron a l’intention d’y participer en personne. On peut donc craindre le pire : il n’en sortira que du « en même temps », c’est-à-dire, au mieux tout et son contraire, au pire, rien ! D'ailleurs le principal syndicat de police a déclaré qu'il n'y participerait pas. Cela veut dire qu’en attendant, si Mélenchon et ses amis gauchistes le désirent, nous aurons encore des samedis animés, avec magasins saccagés et cocktails Molotov. Quelle joie en cette période de fêtes pour les Français qui n’en demandent pas tant. Quant aux commerçants, ils pourront toujours se tourner vers l’Etat pour qu’il les indemnise des stocks pillés et des vitrines éclatées.
Il y a pourtant moyen d’agir.
Les policiers le disent, les magistrats le confirment : point n’est besoin de lois spéciales. Il est possible d’empêcher ce gâchis avec les lois actuelles. Il suffit de les appliquer. Il est tout-à-fait possible de créer des brigades spécialisées anti-black blocs, comme le réclame Bruno Retailleau : la surveillance des réseaux sociaux, l’infiltration, les arrestations préventives, la présence de policiers en civil parmi les manifestants, permettraient d’empêcher une grande partie de la violence. Et puis il faudrait que la police apporte à la violence des manifestants une réponse proportionnée ou égale : ça calmerait ! Il faudrait aussi que les médias qui montrent les images de saccage en floutant les visages des délinquants soient poursuivis pour complicité.
Qu’on y prenne garde.
Mélenchon rêve d’un « grand soir ». Si les forces de police, gagnées par l’écoeurement mettent le genou à terre, Macron pourrait bien lui en offrir l’opportunité à force de prendre les Français pour des courges, avec ses grandes déclamations martiales suivies de reculades minables, dénonçant le séparatisme pour replonger dans le communautarisme dont il n’arrive pas à se défaire, comme en témoignent ses propos sur Brut. On connaissait ceux qui se situaient ni à droite, ni à gauche, mais devant. Aujourd’hui nous avons celui qui se situe « et à droite » « et à gauche », c’est-à-dire nulle-part. Et c’est bien ça le problème ! Il crée un vide dangereux.
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