AUDIOVISUEL PUBLIC : LA MISE AU PAS EN MARCHE !
02 décembre 2020
Delphine Ernotte a annoncé la couleur en prenant la tête de France Télévisions : elle consacrera l’essentiel de son temps à « promouvoir la diversité ». Et effectivement on commence à voir le « progressisme » à l’œuvre : Drucker enfin débarqué, Patrick Sébastien viré, et quelques autres têtes de gondole. Il ne fait pas bon être un mâle blanc par les temps qui courent. Plus insidieusement on commence à voir disparaître des émissions, le Cabaret de Patrick Sébastien, par exemple.… Ce n’est pas pour des raisons d’audience, elles sont plutôt bonnes. Elles coûteraient trop chères est-il avancé … mais personne ne croit vraiment à ce genre d’argument.
Une télé diversitaire.
Delphine Ernotte prétend donc faire entrer la télévision française publique dans les canons des intellectuels progressistes à la mode. Une télé qui prend en compte la théorie du genre dont l’auteur a pourtant avoué qu’elle était entièrement inventée, et offre une meilleure représentativité aux « racisés ». Il s’agit d’effacer la télévision « réactionnaire » « d’hommes blancs de plus de 50 ans ». Donc la règle est désormais : on ne finance pas un projet quand la diversité n’est pas représentée. Autrement dit France Télévisions devient l’organe exécutif d’une idéologie, avec nos redevances. Mais quand on est persuadé qu’on agit pour répondre aux exigences du sens de l’Histoire, on ne se pose même pas la question.
Ainsi, puisque 25% de la société française serait non blanche (là, les statistiques ethniques sont autorisées), le régime diversitaire doit s’imposer. Il est tellement facile de présenter, comme le faisait Françoise Nyssen, l’ex-falote ministre de la Culture « le pays des lumières, sur le sujet de la diversité, comme hautement réactionnaire ». Donc, la théorie de la représentativité va s’appliquer avec sa sociologie bancale, qui compartimente toujours plus étroitement la société en identités claniques. Il va falloir faire en distinguant les hommes des femmes et des « non-binaires » qui refusent d’entrer dans une de ces deux catégories. Inutile d’invoquer la biologie, c’est « réac ». Il y aura les bien portants, les handicapés, et en plus il faudra trier tout le monde en groupes raciaux, séparant évidemment les « méchants blancs » des minorités opprimées.
Il ne fera pas bon être un mâle blanc, hétérosexuel, de surcroît un peu âgé donc susceptible d’être « colonialiste ». J’exagère à peine. Et encore, il y a tant d’autres catégories. Une production selon Ernotte doit donc refléter fidèlement ce saucissonnage nous présentant un monde sous la forme d’une série d’échantillons représentatifs… en espérant que chaque téléspectateur ou téléspectatrice (téléspecta.teur.trice, en inclusif) se trouvera représenté par un membre du groupe auquel la bureaucratie médiatique diversitaire l’aura assigné. Et si ça n’est pas le cas, cela sera interprété comme une discrimination ! Notre culture nationale universaliste, est condamnée à disparaître pour laisser la place au monde « racisé » et « multiculturaliste », machine à concasser l’idée même de nation.
Lavage de cerveau.
Est-ce la mission du service public de se faire propagandiste zélé d’une idéologie, car la « promotion de la diversité », vue sous ce prisme catégorisant est tout sauf un progrès. Et il ne s’agit plus d’éducation des consciences mais de lavage de cerveau, puisque la diversité des points de vue sur le sujet n’est même pas discutable. L’universalisme dont nous nous réclamons et qui met tous les êtres humains sur un pied d’égalité fait partie des opinions du vieux monde véhiculant des préjugés à déconstruire pour faire place à la société inclusive. Avec à la clé des comportements comme ceux en action à France Inter qui tient la liste des intellectuels à bannir, comme Zemmour ou Onfray, meilleur moyen de liquider les « réactionnaires ». On comprend bien que les problèmes de santé de Michel Drucker sont tombés au bon moment, on apprend que « Mongeville » ne serait pas continué et que « La maison France 5 » ne sera pas renouvelée à partir de 2021. Le ménage est en cours. Ce sont pourtant des émissions qui ont leur public. Mais voilà : trop blanc, pas assez de couleur, pas assez « genré », trop réactionnaire.
De l’audio-visuel aux universités.
Et le mal ne sévit pas que sur le service public audiovisuel. Il gangrène aussi nos universités et il ne fait pas bon, par les temps qui courent, dénoncer les islamo-fascistes, déconstructionnistes et diversitaires. Après le secondaire, où il est solidement installé, l’islamo-gauchisme s’est attaqué à l’enseignement supérieur où des courants très puissants sont à la manœuvre. On y voit la montée des idéologies hostiles aux valeurs de la République qui menacent explicitement et directement les piliers de notre vie démocratique. Elles se manifestent, sous prétexte d’être les victimes d’une chasse aux sorcières et en hurlant au maccarthysme, par les pressions multiples et variées pour empêcher des conférences ou des interventions d’avoir lieu, comme celles de Mohamed Sifaoui sur la prévention de la radicalisation ou de Sylviane Agacinski. Alain Finkielkraut y est interdit de séjour, ce qui est un comble pour un académicien. Je me demande ce qu’en pense sa chère collègue Danielle Sallenave. Bernard Rougier et ses collaborateurs sont l’objet de menaces récurrentes pour avoir commis le livre « Les territoires conquis de l’islamisme ». Il s’agit d’une inversion des rôles incroyable, très pratiquée par le gauchisme. Menaces, actions militantes, pressions, tout est bon pour transformer l’enseignement supérieur en chasse gardée sans que le monde académique ne se mobilise. L’objectivité du savoir est remise en cause et on ne respecte plus la diversité des opinions.
Islamo-gauchisme et idéologie diversitaire, même combat.
Pour éclairer le débat, car c’est le même combat qu’il faut livrer dans l’audio-visuel et l’enseignement supérieur, il est utile de définir ce qu’on entend par islamo-gauchisme. Il se fonde sur trois idées. Il considère d’abord, l’islam comme « la religion des opprimés », ce qui permet à ces agitateurs athées d’oublier leur aversion du religieux. Il s’agit de substituer « la révolte islamiste » à celle du prolétariat européen devenu trop réactionnaire (surtout quand il vote RN). Il faut donc, deuxième principe, importer un prolétariat actif et révolutionnaire en maintenant le plus possible les frontières ouvertes, donc surtout pas de frein à l’immigration. C’est avec ces nouveaux « damnés de la Terre » que les islamo-gauchistes espèrent détruire la sociale-démocratie libérale et l’affreux système capitaliste. Enfin, troisième principe fondateur, « l’islamisme » n’est qu’une simple réaction de défense (légitime) contre l’impérialisme néocolonial occidental qui se servirait de l’idéologie « des droits de l’Homme » dans le monde entier, à coup de canons ! Vous comprenez maintenant l’embarras de M. Mélenchon quand il lui faut dénoncer le crime contre Samuel Paty. Et d’ailleurs, ce gauchisme sait utiliser toutes sortes de gradations pour imposer progressivement son idéologie, du déni à la « mauvaise conscience » (il ne faut pas stigmatiser, pas d’amalgame), en passant par le « pas-de-vaguisme » et si ce n’est pas suffisant, culpabiliser ou utiliser la peur. La somme de toutes ces petites trahisons conduit directement à une sorte de soumission à ses thèses.
Quel rapport entre l’idéologie diversitaire d’une Delphine Ernotte et l’islamo-gauchisme d’un Jean-Luc Mélenchon : une complémentarité qui conduit à mettre « hors d’état de nuire » notre culture de l’universel, fondée sur les Droits de l’Homme, l’esprit critique et le savoir. Mais en se servant des thèses obscurantistes, venues des Etats-Unis ou véhiculées par une religion fondamentaliste, ils jouent un jeu dangereux. Ils mettent en danger notre civilisation et notre art de vivre.
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