IL FAUT BAISSER LA DEPENSE PUBLIQUE !
15 mars 2019
Sans surprise, le thème du pouvoir d’achat arrive en tête des revendications exprimées aussi bien par les gilets jaunes que dans les séances du « grand débat national ». La difficulté, c’est que le gouvernement n’a plus aucune marge de manœuvre pour l’augmenter par les procédures qui lui sont familières : prélèvement sur les « riches » pour saupoudrer, augmentation du smic…, autant de remèdes mortifères pour une croissance déjà bien molle. Quant à augmenter les impôts comme le proposent chaque jour des irresponsables qui n’ont toujours pas compris, c’est prendre le risque de réveiller la jacquerie fiscale, qui pourrait alors être bien plus violente que celle du mois de novembre dernier. Il n’y a qu’un seul et vrai moyen d’augmenter le pouvoir d’achat : baisser les impôts !
Baisser les dépenses publiques.
C’est urgent et c’est un préalable à la baisse des impôts. Il est affligeant d’observer que l’exécutif continue d’évoquer des hausses d’impôts sans jamais envisager de réduire la dépense publique qui a encore augmenté de 44 milliards en 2018, et de 51 milliards depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. La baisse de la dépense publique est la mère de toutes les réformes quand on sait qu'en France, on a 56% de dépenses publiques et 45% de fiscalité contre 47,5% de dépense publique et 40% de fiscalité dans les autres pays de la zone euro.
Economiser plus de « 20 milliards d'euros » par an c’est possible ! Dès l’automne dernier, « Les Républicains » ont proposé un plan documenté et chiffré portant sur des éléments certifiés, préconisés soit par l’Ifrap, soit par la Cour des comptes. Mais pour que cet effort soit acceptable, il faut qu’il soit accompagné de contreparties, c’est ce qui a été prévu.
La première cible concerne évidemment la gestion de la fonction publique : porter progressivement le temps de travail à 39H/ semaine et réduire les effectifs en compensant par une hausse du temps de travail, soit 400 000 postes en 5 ans. En même temps, on sanctuarise le régalien (sécurité, justice, défense), on reverse la moitié des économies en revalorisation salariale, mais on supprime la surrémunération des temps partiels et on instaure 3 jours de carence. Résultat : un gain de 3,6 milliards d’euros/an.
Il est possible aussi d’économiser sur le train de vie de l’Etat et des collectivités : en rationalisant le parc immobilier public, le parc automobile administratif, en optimisant les achats publics, en généralisant la digitalisation des administrations… Le gain potentiel est estimé à 2,5 milliards d’euros. Les Régions Ile-de-France et Auvergne Rhône Alpes ont testé la démarche avec succès. Ce travail doit être mené de pair avec la réflexion sur le périmètre des missions de l'Etat.
Les retraites constituent un gisement important d’économies et nous ne pourrons pas faire l'impasse sur une réforme qui vise à une convergence des modes de calcul de la pension : un système de retraites plus juste qui supprimerait tous les régimes spéciaux et qui alignerait le public sur le privé, avec un recul inéluctable de l’âge de départ porté progressivement à 65 ans, accompagné d’une amélioration des coûts de gestion, permettrait un gain de 3 milliards par an et 5 milliards à terme.
Des économies peuvent être faites sur le système de santé en améliorant la prévention et en optimisant le parcours de soins avec le développement de la e-santé. Avec la création d’une allocation sociale unique plafonnée à 75% du Smic, on pourrait atteindre un gain de l’ordre de 6 milliards d’euros. La lutte contre les fraudes sociales et fiscales de tous ordres déjà bien identifiées ajouterait 1 milliard supplémentaire. Enfin avec la fin des dispositifs incitant à l’immigration (type AME et accès aux prestations sociales) et la réduction du financement des syndicats, c’est près de 4 milliards d’économies !
Diminuer les impôts.
L’effort de baisse de la dépense permet de rétablir le cercle vertueux de la croissance. En effet, la baisse structurelle de la dépense publique permet la réduction du déficit, de la dette et par voie de conséquence des intérêts de la dette auxquels l’Etat consacre bon an mal an entre 40 et 50 milliards d’euros par an. Ensuite, on peut enclencher la baisse des prélèvements obligatoires, dont la France est championne du monde, sur les entreprises en priorité et sur les ménages. Les entreprises retrouvent alors de la compétitivité et les ménages du pouvoir d’achat. Cela débouche sur une amélioration de la balance du commerce extérieur et de la consommation qui entraînent plus de croissance et des effets bénéfiques sur la situation de l’emploi. C’est, en effet, par la création de richesse qu’on augmente le pouvoir d’achat et non par la redistribution entre riches et moins riches qui, elle, conduit à la pauvreté généralisée.
Voilà pourquoi, Les Républicains proposent comme sortie de crise des mesures qui se concentrent autour de 3 thématiques : d’abord une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu et la hausse de 50% du patrimoine que l'on peut transmettre à ses enfants et petits-enfants, de son vivant, sans acquitter d'impôt ; la revalorisation du travail avec l'instauration de contreparties au RSA et la création d'une allocation sociale unique plafonnée à 75% du SMIC ; la réindexation des pensions de tous les retraités sur l'inflation, l'annulation de la hausse de CSG et le retour de la demi-part des veuves. Le coût : 14 milliards, largement financés si on met en œuvre le plan précité. Ils appellent aussi à une grande vigilance sur les attaques fiscales actuelles sur les successions : il faut au contraire faciliter la transmission familiale et baisser la fiscalité sur les donations - c'est une excellente proposition de loi de Nicolas Forissier - pour permettre un transfert plus rapide des richesses.
Vous direz que 20 à 30 milliards d’euros c’est encore bien peu pour résorber le gouffre des 100 milliards de déficit, mais le réenclenchement du cercle vertueux de la prospérité aura un effet démultiplicateur de croissance et l’on peut en espérer une accélération de l’amélioration de notre situation budgétaire, car les effets cumulatifs jouent aussi bien dans un sens que dans l’autre. A la spirale de l’endettement peut succéder celle beaucoup plus positive du désendettement !