PERDANT-PERDANT ? Qui va nous amener à la situation grecque, des syndicats ou du gouvernement ? L’enjeu n’est pas mince au début de cette semaine que l’on proclame volontiers comme décisive. Si les syndicats réussissent à bloquer le pays et à l’entraîner dans une grève générale, nous le paierons d’un calage d’une croissance pourtant convalescente et de dizaine de milliers de chômeurs supplémentaires. Tous les trois jours, nous payons sur l’autel de la contestation l’équivalent de deux boucliers fiscaux : voilà qui devrait émouvoir la gauche si avide de symboles. Si le gouvernement, par pusillanimité, acceptait la proposition démagogique de Martine Brochen, et suspendait la discussion de la réforme, il devrait s’attendre, sans délai, à une disqualification du pays sur les marchés financiers, avec des conséquences catastrophiques sur l’état de la dette, et à une déroute électorale qui ne tarderait pas non plus, car la déception des électeurs qui le soutiennent serait immense. Autrement dit, si le gouvernement fait voter la réforme, la droite risque de perdre l’élection présidentielle et si elle la retire, elle court le même risque avec le « déshonneur » d’avoir reculé en plus. Le choix est donc simple. Quant au blocage « total » du pays, on en est encore loin… heureusement.
JE TE TIENS… tu me tiens par la barbichette, le premier qui lâchera perdra sa place. C’est bien tout le problème. Je me demandais : mais que font la CFTC et la CGC dans cette galère, et même la CFDT, d’ailleurs ? Les organisations syndicales sont en concurrence pour leur représentation dans les entreprises et s’assurer d’être au-dessus de la barre des 10%. François Chérèque sait de quel prix hémorragique, en nombre d’adhérents, il avait payé le fait de « signer » en 2003. Un ciment bien fragile, car s’ils sont contre la réforme, ils ne sont d’accord sur rien pour ce qui est des propositions… Comme toujours, c’est plus facile d’être contre que d’être pour !
LE PEUPLE QUI MARCHE. Parlons-en. Depuis maintenant cinq manif’ nationales, bientôt six, on sait combien ça représente de quidams, et que c’est toujours les mêmes. Les mêmes qu’en 2003, 2007… Ils sont un million, un peu plus un peu moins à battre le pavé. Qui sont-ils ? Les syndiqués de la fonction publique et les salariés des entreprises para-publiques, pour l’essentiel, renforcés ici ou là par les salariés de quelques entreprises ou secteurs en crise. Ce sont les éternels mécontents pourtant assis sur des situations acquises qui sont bien souvent des exemples d’inégalité sociale en leur faveur. Ils sont à eux seuls, à les entendre, le peuple tout entier. C’est d’ailleurs pourquoi, conscients probablement de l’incongruité de la proportion, ils triplent les chiffres et utilisent des porte-voix. Ils oublient seulement une chose : le seul peuple qui compte, c’est celui qui vote !
IDEES REçUES. Oui, « on » a poussé les lycéens à aller dans la rue. J’ai des témoins. Et je ne parle pas de l’appel de la Ségodinde, toujours prête à mousser dès qu’elle est à la lumière. Elle devrait pourtant savoir que chez elle, la lumière attire les conneries, aussi sûrement que Raoul Volfoni (Bernard Blier) se prend un « bourpif » dans les « Tontons flingueurs ». « On », ce sont des enseignants sans vergogne qui leur racontent leur version idéologisée de la réforme des retraites, autant dire n’importe quoi, comme cette idée stupide qu'en prolongeant le travail de deux ans des seniors, on les empêchera d'entrer sur le marché du travail. Ce qui évidemment transparaît dans les paroles des gamins interviewés. Et il faut aussi compter avec les leaders de l’UNEF et de UNL, dont la rhétorique est un excellent exemple de l’efficacité des écoles de formation du PS. On ferme les yeux et on croirait entendre Benoit Hamon, c’est pas peu dire ! Les entendre parler doctement de la retraite à 60 ans quand on sait que leur génération a une espérance de vie de 100 ans, n'est-ce pas dramatique ? Un discours de vieux, ce qui prouve bien qu'on leur a fait la leçon...
XIXème SIECLE GARANTI. Et j’ajouterai « grand teint ». En voilà un qui fait dans le rouge version « lutte des classe » et « grand soir », que Staline n’aurait pas désavoué. C’est le camarade Mélenchon. « Qu’ils s’en aillent tous » est son dernier exploit épistolaire. Côté cohérence intellectuelle, c’est du granit marxiste à attaquer au burin. Un de plus qui voudrait asseoir sa prospérité sur le malheur des autres et le chômage. Il fait les choux gras des plateaux télévisés, parce qu’en plus, c’est plutôt un « bon client ». Il lui manque quand même la faconde de feu Georges Marchais. Toujours est-il que ses coups de moulinet commencent à gêner le PC qui peine à exister et même Besancenot, dont l’étoile a bien pâli. C’est incroyable ce que les idées fausses, pourtant éprouvées par les faits, ont la vie dure. C’est vrai que la mémoire est courte et que la faillite du communisme avec l’URSS et le bloc de l’Est, c’est de l’histoire ancienne. Mélenchon, réveille-toi, on est en 2010 !