A GAUCHE, LE PS.
Le PS connaît une embellie qui se traduit dans les sondages,
après la victoire aux élections régionales. C’est le résultat du travail mené
par Martine Aubry depuis sa prise de fonction de première secrétaire. C’est un
trompe l’œil. Malgré les apparences, rien n’est réglé. Le Parti est tenu d’une
main de fer par la « tsarine » comme certains la surnomment. Une
première secrétaire qui ne fait confiance à personne en-dehors des trois
personnes qui constituent son entourage direct.
Les conditions de son élection
restent un record de fraude, voulue, organisée, orchestrée savamment pour
truquer le vote des militants et empêcher la victoire de Ségolène Royal. La
mécanique est très bien décrite dans le livre d’Antonin André et Karim Rissouli
(Hold-ups, arnaques et trahisons). Les
commanditaires en sont une incroyable alliance DSK-Fabius qui veulent à la tête
du PS quelqu’un qui ne soit pas présidentiable ! Avec Martine, ils sont
servis. Au moment où celle-ci n’a que le mot « démocratie » à la
bouche et traite Nicolas Sarkozy de
menteur à toute occasion, ce détournement de votes prend un relief particulier.
Celle qui n’a pas assez de mots pour vilipender le Président de la République sur la
morale, la justice, les atteintes aux libertés, les connivences avec les
« riches », se présente comme une gardienne de la démocratie. Mais
non contente d'avoir triché, elle gouverne son parti en autocrate. Très critique à
l'égard du chef de l'Etat, à la Rochelle, la maire de Lille s'est surtout
placée sur le terrain des valeurs et des grands principes qu’elle piétine quand
ça l’arrange, comme quoi elle ne manque pas d’air !! C’est à pleurer !
En fait cette communication outrancière de dénonciation de
celui d’en face est faite pour cacher ses propres turpitudes et celles de son
parti. Au PS, le « collectif » est une façade obtenue avec le silence
des agneaux. On l’a vu avec les désignations « démocratiques » des
têtes de listes régionales : pour sauver sa tête, il faut s’aligner et
c’est ce qu’a choisi Vincent Peillon, exilé dans le Sud-Est pour faire la place
au serviteur Lillois de Madame, prix probable de son silence sur les
tripatouillages locaux de l’élection de sa patronne. La presse de gauche subit
des pressions à côté desquelles celles du Président de la République sont de la
guimauve. Mais tout cela a un prix. Et le jour où la vérité sortira au grand
jour …
Entre les éléphants, les haines sont recuites et nul doute
qu’au moment décisif, les couteaux ne sortent à nouveau des fourreaux. Pour
Hollande, qui s’y voit lui aussi, la patronne du PS est la « première
menteuse » de France (cf JDD) et n’a pas de mots assez durs pour qualifier
sa gestion. « Elle » avance masquée, ne dit jamais ses intentions et
sort du bois au dernier moment. A bon entendeur… La guerre tactique pour
déjouer la candidature du Président du FMI ne fait que commencer.
Après sa réélection confortable à la tête de sa Région,
Ségolène Royal qui a préféré composer plutôt que de se lancer dans un procès
qui aurait ruiné définitivement le crédit du parti, continue de se préparer.
Elle n’a sûrement rien oublié, surtout que sa rivale n’a cédé que des bribes à
celles qui a pourtant fait officiellement la moitié des voix des militants.
Aujourd’hui esseulée, elle attend son heure. On peut être sûr qu’elle ne
renonce à rien : il suffit de voir comment elle s’est fait inviter sur le
20H de France 2 quand sa rivale était sur celui de la « Une ».
Marquage à la culotte ! Il est possible qu’elle ne participe pas aux
élections primaires pour désigner le ou la candidate de 2012. Le nombre des
prétendants peut en effet faire que l’opération n’ait plus de sens et tourne au
fiasco, et alors là …
Car des prétendants, le PS n’en manque pas. En dehors de
Ségolène dont je suis certain qu’elle reste candidate dans sa tête, il faudra
compter évidemment avec DSK et Fabius, mais aussi avec les quadras (enfin, ils
le sont un peu moins chaque jour) tels Manuel Valls, Vincent Peillon ou encore
Benoit Hamon qui dit penser à 2017, mais se prépare pour 2012 au cas où … Et
puis il y a des oligarques qui ne
laisseront pas le terrain libre aussi facilement à la Première Secrétaire
comme Gérard Colomb, le maire de Lyon, capable de se présenter si DSK n’y va
pas. Il y a le fantasque Georges Frèche qui est prêt à lui scier le vélo à la
première occasion, pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
Ne nous y trompons pas, les sondages ne sont qu’un moment de
respiration qui varie avec l’humeur du moment : le parti est fragilisé
pour longtemps et il est talonné sur son terrain par la montée en puissance du
vote écologiste. De quoi exacerber les passions.
Comme on le voit, les dix-huit mois qui viennent ne vont pas
être tristes au PS.
La chasse est ouverte au PS, mais ...hélas peut-être aussi à droite!
Rédigé par : matara | 31 août 2010 à 08:17