Pendant que les manifestants défilaient avec leur folklore
habituel, le débat sur la réforme des retraites s’est ouvert à l’Assemblée Nationale,
dans un climat tendu, mais pas insupportable. D’ailleurs la gauche aurait eu
beaucoup à perdre à mélanger les genres.
Si les protestataires étaient un peu plus nombreux dans la
rue, inévitablement près de 3 millions selon les syndicats (j’aurais pu l’écrire
hier soir), mais évidemment beaucoup moins dans la réalité, leur rejet de la
réforme n’en est pas moins inacceptable. La situation est trop grave pour
reculer cette fois-ci encore et céder aux ukases de la rue.
Les débats promettent d’être riches. La première journée le
montre assez bien avec les sujets qui ont été abordés, souvent à l’initiative d’élus
UMP. Les élus de gauche se cantonnant à essayer de vendre les arguments de leur
projet à travers les questions qu’ils ont posées. Bien entendu cela n’a pas empêché
certains de faire entendre leur petite musique en arrivant les premiers aux «
Quatre Colonnes ». Quoi de mieux, que la salle de l'Assemblée où patientent les
journalistes pour glisser quelques commentaires acides ou acerbes tels les députés
villepinistes Marie-Anne Montchamp et François Goulard qui prônent une réforme « équitable » qui n'adosse pas la
pénibilité sur l'invalidité et conserve la possibilité de prendre à 65 ans une
retraite à taux plein : ce qui revient à ruiner l’équilibre du projet !
Et menacent l'un comme l'autre de s'abstenir sur le texte. Eric Woerth l'a
rappelé, les modifications qui seront apportées ne vont pas « remettre
en cause l'équilibre global de la réforme ». Le rapporteur UMP du
texte de loi y veillera : « La majorité soutient le gouvernement
qui a fait des choix courageux, parfois difficiles », a déclaré Denis
Jacquat. Certains députés entendent néanmoins donner de la voix. La question
des femmes, en particulier, préoccupe une partie des élus UMP.
L'autre sujet sensible qui dominera les débats est celui de
la prise en compte de la pénibilité par les régimes de retraite. La gauche en
fait un de ses principaux angles d'attaque. Dans sa forme actuelle, le projet
de loi prévoit une retraite anticipée pour les salariés qui souffrent d'un taux
d'incapacité d'au moins 20 % à la suite d'une maladie professionnelle ou
d'un accident du travail. « La pénibilité, ce n'est pas la maladie ou
l'incapacité », a critiqué Marisol Touraine (PS), qui demande qu'on prenne
en compte « la dureté de certains parcours ». Le Parti
socialiste propose que les salariés qui ont été exposés à des facteurs de
pénibilité au cours de leur carrière -travail de nuit, port de charges lourdes,
produits toxiques -bénéficient de majorations de durée d'assurance,
c'est-à-dire de trimestres supplémentaires pour leur retraite. La nostalgie des
régimes spéciaux n’est pas loin comme on peut le voir. D’ailleurs aucun autre
pays européen ne s’est aventuré dans une telle démarche par nature périlleuse,
faute de critères objectifs identifiables et évolutifs dans le temps. Eric
Woerth a donc logiquement fermé la porte à cette conception soulignant que ce
serait une source d' « injustice » de tenter d'en tenir
compte pour la retraite.
Dans la bataille de la communication qui s’est engagée, la
majorité serait bien inspirée de se concentrer sur le seuil de 62 ans afin de
ne pas laisser les syndicats mettre l'accent sur les 67 ans, nettement plus
anxiogènes, et un repère moins significatif.
Il y aura 50 heures de débat d’ici le 15 septembre, jour où
la loi sera votée et de belles passes d’armes en perspective ! Espérons
que la dignité continuera de prévaloir et que les syndicats sauront résister
aux sirènes de l’activisme en paralysant le pays. Ce serait un mauvais service
à rendre aux salariés au moment où la croissance repart un peu.
Bonjour JBE,
Selon une information, à contrôler, hier, il y aurait eu 8 enseignants sur 9 ou 10 en grève à l'école privée de St Barthlemy d'Anjou, 1 sur 4 au primaire public Jules Ferry !
(voir la dernière semaine d'Archibald)
Rédigé par : arsouille | 08 septembre 2010 à 09:17
« La majorité soutient le gouvernement qui a fait des choix courageux, parfois difficiles »
Le courage n'a pas été jusqu'à revoir les privilèges que se sont votés les élus !
Il parait que pour les fonctionnaires de la communauté européenne, ce n'est pas triste non plus !
C'est vrai, c'est + pénible que maçon ou couvreur !
Rédigé par : arsouille | 08 septembre 2010 à 09:21
J'ai entendu sur Europe 1, la veille de la journée de grève, un "irresponsable" syndical préciser à El Kabash que la grève était faite pour déranger les usagers...
En effet ça dérange toujours les mêmes : les plus vulnérables, les plus fragiles, les plus isolés, les plus stressés et j'en passe.
On comprend pourquoi les grèves et manifestations de l'éducation nationale n'ont pas lieu pendant les (longues) périodes de vacances ou le mercredi...
Retenez bien ça chers amis urbains : le souci des responsables syndicaux qui sont censés vous défendre et vous représenter : c'est de vous EMMERDER ! On est environ 66 millions de Français. Admettons que deux millions défilent toutes villes confondues. Admettons que ça en fasse "chi.." le double ! Cela fait tout de m^me 60 millions de Français qui sont à leur poste et ne jugent pas utile de mettre en danger notre économie déjà bien fragile. N'ayez pas peur de ce "terrorisme" et de cette prise d'otage par une infime minorité.
La seule marche qui compte : c'est celle qui mène aux isoloirs et aux urnes ! Les Français choisissent leurs dirigeants pour un mandat de longueur déterminée. Vous pouvez toujours vous faire sonder par tous les trous... Il n'y a qu'une fente qui compte : celle qui accueille votre bulletin.
Rédigé par : jibe 124 | 08 septembre 2010 à 11:05
Cher Arsouille
Dis moi, petit voyou, quand tu as bu.. tu vois triple pour le moins ?
Vérifie tes sources et fais gaffe à ce qui en coule...
A part ça, j' aime bien ta prose !
salut.
Rédigé par : jibe 124 | 08 septembre 2010 à 11:15
Cher JIBE,
Je n'ai même pas l'excuse d'avoir bu !
Quel chiffre est triplé ?
Pour l'école privée, c'est une enseignante d'un autre établissement qui m'a donné le tuyau. Je ne mettrai pas mes enfants dans le privé si les institutrices ne savent même pas compter !
Je plaide la bonne foi et ce n'était absolument pas provocateur.
D'ailleurs, je ne donne jamais dans ce registre !
Rédigé par : arsouille | 08 septembre 2010 à 14:26