LE CENTRE INTROUVABLE
En cette rentrée, bien malin qui pourra dire où sont passés
les centristes. Il y a bien eu quelques moulinets de quelques-uns au sein de l’UMP,
il y a bien eu une université « confidentielle » du Nouveau Centre
autour d’Hervé Morin et une tentative peu convaincante de regroupement dans l’Alliance
Centriste autour de Jean Arthuis. Le Modem a pratiquement disparu du paysage
hormis quelques déclarations disparates de François Bayrou.
Il n’y a plus « un » centre, mais « des» centres,
si l’on compte les partis qui s’en réclament. Par contre, les électeurs
centristes se sont évaporés dans la nature : le Modem a fait un score
minable aux élections régionales après un résultat calamiteux à l’élection européenne.
Hervé Morin, s’il se présentait à la présidentielle, se voit crédité de 1,2%
des voix… Les voix du centre sont en grande partie en jachère ou émigrées chez
les écologistes.
Les observateurs jugent avec raison que la politique
sécuritaire de Nicolas Sarkozy n’est pas faite pour les inciter à revenir dans
le giron de la droite. Mais je serais curieux de savoir à quel électorat correspondent
les voix dites « centristes ». Celui du CDS, chrétien et traditionnel
est très vieillissant ; il ne s’est probablement pas renouvelé si l’on se
réfère à la fréquentation de la messe et a probablement une propension à voter
à gauche si l’on écoute les sermons des curés.
Ce centre explosé et devenu introuvable est pourtant une
pièce essentielle de l’échiquier politique. François Bayrou, par son
intransigeance et son discours trop axé sur l’antisarkozysme porte une
responsabilité écrasante dans cette disparition. Mais ce serait injuste de lui
faire porter le chapeau à lui tout seul. L’UMP n’a pas su non plus mettre
suffisamment en valeur sa composante modérée de centre droit, centriste et
libérale. L’organisation de « courants » initialement prévue a été
malencontreusement abandonnée : on en paie aujourd’hui les conséquences.
Il faut bien convenir que les Français sont incorrigibles :
l’UMP a été construite pour mettre fin aux guéguerres perpétuelles que se
livraient RPR et UDF, sur les mêmes terres et les mêmes idées. Maintenant on
reproche le monolithisme et dès qu’une nuance s’exprime on crie à la division. C’est
pourtant cette difficile équation qu’il va falloir résoudre d’ici 2012. La priorité
c’est de reconstruire un centre crédible et suffisamment fort pour capter les
voix modérées et mordre sur le centre gauche… Les talents ne manquent pas, alors ?
C'est vrai, l'image que donne de lui ce centre que l'on cherche depuis un an (dernières élections...) n'est pas très atractive
C'est l'an pire du milieu !
Rédigé par : jibe 124 | 02 septembre 2010 à 23:45
Avoir fait une OPA non amicale sur l'UDF au nom de la pensée unique va continuer de coûter cher lors des élections...
Si je peux me retrouver à peu près avec Fillon je ne supporte pas le comportement hâbleur de Sarkozy.
Au deuxième tour de 2012 je ferai comme en 2002 et 2007, je resterai chez moi.
Peut-être même au 1er !
Rédigé par : arsouille | 03 septembre 2010 à 12:31
- C'est vrai ! c'est tellement un des derniers luxes à pas cher qu'on peut s'offrir en refusant de participer au vote.. que ce serait dommage de ne pas en profiter.
Rédigé par : jibe 124 | 05 septembre 2010 à 23:36