L’UMP.
Le parti majoritaire subit l’usure du pouvoir et de la
crise. La victoire de l’élection européenne à la proportionnelle était un
trompe l’œil. Dans un système de scrutin majoritaire à deux tours, il manque
l’appoint de voix nécessaire pour franchir la barre du 2ème tour et
on en a vu le prix à payer lors des élections régionales et aussi à
Rambouillet. La dispersion du centre qu’on évoquera ensuite et le glissement de
voix du Modem vers le centre gauche et les écologistes, s’il perdure, constitue
un réel problème dont il faut trouver la solution d’urgence. La stratégie de
captation des voix qui se portaient sur le Front National connaît aussi un
effritement avec le regain d’audience (partiel mais amplifié par des médias
complaisants) de celui-ci.
Collé à Sarkozy, l’UMP paie aussi tous les aléas de la
gestion présidentielle que l’on mesure à la cote du Président. On a connu pire
sous Chirac. Néanmoins, les réformes ont créé une addition des mécontentements
dans l’électorat qui lui est traditionnellement acquis : professions
libérales du droit ou de la médecine pour ne citer qu’elles. Une partie de
l’électorat âgé a été dérouté par le style de Nicolas Sarkozy et l’électorat
populaire qui s’était porté sur lui en 2007 a été forcément déçu par l’échec du
« travailler plus pour gagner plus » pris complètement à contrepied
par la grave crise financière de 2008 et ses conséquences. Le fait d’avoir
laissé joué les amortisseurs sociaux à plein a contribué à augmenter la dette
mais n’a pas été suffisamment perçu comme une sollicitude à l’égard des plus
démunis.
Il en résulte un désenchantement qui se traduit dans la
baisse du nombre des adhérents et le pari des 500 000 atteints en 2012
relève aujourd’hui du mirage si rien ne change. La communication du parti est
trop souvent inaudible, et quand elle l’est c’est pour être cacophonique, face
au pilonnage massif et cohérent de la gauche sur le bouclier fiscal, les
avantages donnés au riche, l’injustice permanente, le pouvoir autoritaire et
j’en passe. La stratégie du soupçon, savamment orchestrée par tous les relais
gauchos contribuent un peu plus à déstabiliser la part la plus fragile d’un
électorat droitier toujours chatouilleux sur l’honneur et l’honnêteté. Tant
qu’il n’y a pas de preuves, la calomnie joue à plein.
La bataille côté UMP se fait en ordre dispersé avec des
déclarations éparpillées, parfois imprudentes, souvent sans objectif ciblé
sinon se faire valoir individuellement et les médias savent amplifier la
moindre divergence. Le spectre de la désunion est entretenu par un Villepin
gourmand trop content de pouvoir exploiter la moindre occasion de nuire. Plus
grave, les personnalités qui identifient les courants constitutifs, centristes
ou libéraux étalent leurs désaccords au gré des petites phrases. On voudrait
penser que la machine à perdre à droite ne s’est pas remise en marche, mais…
Heureusement, François Fillon sait remettre les pendules à l’heure, ce qui
limite les dégâts.
Il y aurait pourtant mieux à faire. D’abord le travail accompli
par le gouvernement depuis 2007 est impressionnant. Même si toutes les réformes
ne sont pas complètement abouties, celles qui ont été votées sont considérables
en nombre et en importance pour les années à venir. J’aurais l’occasion d’y
revenir. Mais cela mériterait qu’un commando d’élus communique en permanence
dessus pour contrecarrer une opposition qui se sent pousser les ailes. Un
exemple tout simple : pourquoi ne parle-t-on que confidentiellement du
« bouclier social » et de son coût qui pèse largement en face des
pseudos cadeaux faits aux riches ? Bouclier social largement amélioré par
la mise en place du RSA jusqu’au RSA-jeunes. Les objectifs de réduction de la
pauvreté n’ont pas été abandonnés pendant la crise et c’est une multitude de
décisions dont personne ne se préoccupe de mesurer l’impact qui ont été prises
à travers le programme d’expérimentations sociales qui permettra d’améliorer
sur des bases concrètes dans les années à venir le système éducatif,
l’insertion professionnelle, l’accompagnement des jeunes sortant de prison, le
soutien aux ressources des moins de vingt-cinq ans… sans parler du service
civique, des projets de « social business ». Comme toujours, la
droite fait son boulot social sans le faire valoir. Au moment où s’engage la
bataille pour la réforme des retraites, il vaudrait mieux resserrer les rangs
et éviter la dispersion. Une communication coordonnée sur des thèmes redondants
est absolument nécessaire.
L’enjeu pour l’UMP reste la conquête des classes moyennes.
C’est la clé d’une victoire en 2012. Cela passe par une amélioration sensible
des salaires à laquelle il faut s’atteler et qui passe par une réforme
d’envergure pour mieux répartir les gains. Il y a aujourd’hui un écart
insupportable dû à la captation par les hauts revenus au détriment justement
des classes moyennes (cf. le rapport du Conseil d’Analyses Economiques auprès
du Premier Ministre –juin 2009). Voilà une piste dont personne ne semble se
préoccuper. Il y en a d’autres.
En cette rentrée 2010, on a l’impression que les choses se
sont inversées : la gauche qui était divisée semble plus unie et la droite
et le centre qui s’étaient rassemblés autour de l’UMP semblent retourner à
leurs vieux démons. Ceux que Jean-François Copé dénonçaient justement !
Passer du septennat au quinquennat est une belle con....
Nous voici en campagne permanente avec un président de la république qui est un président de parti et non pas de tous les Français.
Il baisse les impôts alors que la dette publique est immense, essaye de bidouiller quelques mesures minables sur le dos de la classe moyenne pour retrouver un peu de trésorerie, se jette sur les Roms pour récupérer un peu de points à droite dans les sondages.
Une élection tous les sept ans avec son cortège de magouilles financières des partis de tous bords serait un bien. Une campagne de 3 ans sur 7 au lieu de 3 sur 5 permettrait un travail de fond et surtout beaucoup plus de sérénité.
Pourquoi pas 10 ans d’ailleurs ?
J’arrête car je vais finir royaliste mais avec un vrai roi, pas des baudruches comme en Angleterre ou en Belgique.
On a déjà Jean pour succéder à Nicolas !
Rédigé par : arsouille | 02 septembre 2010 à 14:41
Message à Lucien MARTIN
Alors que faites-vous ?
On s'ennuie !
Rédigé par : arsouille | 02 septembre 2010 à 14:45
Bonjour Arsouille (merci de réclamer ma présence ;-),
je suis tout à fait comme vous opposé au Quinquennat qui était une énorme connerie (je ne l'ai d'ailleurs pas voté). J'ai pour ma part toujours été favorable à un Septennat NON RENOUVELABLE. Je suis aussi pour une suppression de l'élection du Président de La République au suffrage universel. Je suis surtout pour que Sarkozy ne soit plus Président mais ça, vous le savez déjà. Le Quinquennat aura eu au moins cet avantage : réduire de 2 ans son règne.
Rédigé par : lucien Martin | 02 septembre 2010 à 15:52
Au moins un point d'accord avec les deux contestataires abonnés du calepin : j'ai toujours pensé que le quinquennat n'était pas adapté à la mentalité des Français et aux institutions de la Vème. Cela nous fait vivre en campagne permanente et avec nos habitudes de guerres de tranchées, c'est épouvantable. Pour le reste, vous savez que je ne partage pas vos opinions.
Daniel
Rédigé par : Daniel | 02 septembre 2010 à 17:13
Une petite vraie brève de comptoir lue ce matin : "C'est tellement du cinéma Sarkozy, quand je le vois à la télé, je mange du pop-corn".
Comme quoi la philosophie de comptoir n'est pas morte.
Rédigé par : lucien.martin | 03 septembre 2010 à 06:51