HISTOIRE

CAUCHEMAR


                                              


Cette nuit, je me suis réveillé en sursaut, tout en sueur. Pensez donc, j’étais en train de faire un rêve épouvantable. Jugez-en : par je ne sais quel coup du sort, François Bayrou était devenu Président de la République. Il avait nommé Ségolène Royal, Premier Ministre et suivait la composition du gouvernement : Martine Aubry à l’Intérieur, Cécile Duflot à l’Ecologie, Marielle de Sarnez à la Communication, Robert Hue à l’Economie, Marie-Georges Buffet aux Finances, José Bové à l’Agriculture, Daniel Cohn Bendit aux Affaires Etrangères, Manuel Valls à l’aménagement du Territoire, Villes et Banlieues, Vincent Peillon à la Défense… J’étais bien content de me réveiller.

Même pas vrai, je plaisante ! Avouez que ça fait peur, non ?



C’EST QUOI « ETRE DE GAUCHE » ?

                                                        

 

C’est une question qu’on peut légitimement se poser quand on découvre la tragi-comédie que continuent de nous jouer les « acteurs » du PS.  Pourtant, je ne devrais plus me la poser, moi qui pendant longtemps ai vécu en immersion dans le milieu enseignant, véritable vivier de gauche s’il en est. Mais c’est une réflexion d’une connaissance avec qui je marchais l’autre jour, nullement encartée d’ailleurs, qui m’a amené à m’interroger. « Je suis de gauche, et j’en suis fière ! » affirmait-elle. De gauche, c’est son droit, mais pourquoi en être fière ? Qu’est-ce qui peut bien justifier cette fierté ? Deux certitudes.

Une certitude, pour avoir souvent débattu avec des gens de gauche : ils sont persuadés qu’ils détiennent LA vérité. Et donc que seules leurs idées peuvent être utiles à nos concitoyens. De la cette propension à donner des leçons de démocratie, de solidarité, de justice. C’est vrai, ils sont attachés plus que quiconque « aux grands principes ». Cette foi, car on peut parler de foi, les rend aveugles. Il suffit d’écouter le discours d’un leader : on aura entendu tous les autres, à tel point qu’on se demande sur quoi ils peuvent bien se chamailler. Querelles d’égos plus que d’idées, sans aucun doute. Une fois je m’étais amusé à relever tous les mots que j’attendais : « régressions sociales, mobilisation, démocratie, injustices sociales, solidaires… » Pas un ne manquait.

Une autre certitude : à gauche, on a le monopole de LA générosité. C’est vrai que les gens de gauche sont disponibles et donnent de leur temps. C’est à mettre à leur crédit. Ils savent se dévouer pour les autres et la chose publique. On les retrouve dans beaucoup d’associations de terrain. Mais en terme de projet, les propositions qui émanent de leurs partis confinent souvent au misérabilisme quand ce n’est pas de la démagogie pure et simple. Ils ont jusqu’à l’obsession la « haine de l’argent » ou plutôt de ceux qui en gagnent beaucoup, le souci de la redistribution vers les pauvres à qui il faut donner sans cesse, et la protection des salariés contre les « excès » des patrons au point d’interdire les licenciements au mépris des données économiques. Ils ont aussi le monopole de la solidarité, ce que nous appellerions « fraternité ». Cela les conduit à envisager tous les aspects de la vie à travers le prisme déformant du « collectif ». En conséquence, ils ont une aversion pour tout ce qui touche à « l’autorité » et à « l’individuel ». Un exemple : la résistance au soutien « individualisé »…

Alors, forcément, tout ce que peut faire un gouvernement de droite est moche, favorise les riches, persécute la gauche. Les Libertés sont en danger, la justice est sous tutelle, la démocratie est bafouée. Je n’invente rien, je me contente de relever des passages du discours de Martine AUBRY à la Rochelle. La gauche a recours au procès d’intention systématique, puisque tout ce qui sort de sa logique est erroné. Et même quand les faits démontrent l’efficacité d’une décision, elle se réfugie dans la posture de dénégation. Alors vous imaginez : le redécoupage des circonscriptions, la suppression du juge d’instruction, la taxe carbone, la réforme des collectivités…Tout est « revanche » contre le PS ! Rien ne trouve grâce à ses yeux. Inutile de démontrer que le plan de relance fonctionne comme attendu, que le « paquet fiscal »  a aussi des retombées positives, que les transferts de fiscalité pour la « verdir » sont indispensables, que le RSA est une bonne idée qui vient de chez elle et qu’il commence à porter ses effets… Et si vous affirmez, comme les spécialistes de géopolitique, que Sarkozy gouverne au centre gauche alors que Mitterrand gouvernait au centre droit, vous susciterez incrédulité et incompréhension.

Vous trouvez que je force le trait ? Je ne fais pourtant que des constats.



BIPOLARITE, CENTRISME ET RADICALITE

Assemblee (intérieur)  

                                                                

 

Depuis la mise en place de la Vème République et du scrutin majoritaire, le rôle principal revient au parti majoritaire de chaque camp. C’est un sorte de bipolarisme à la française, où au 2ème tour, bon gré, mal gré, il faut choisir son camp. On est évidemment loin de l’émiettement que provoquait la proportionnelle sous la IVème. Elle permettait tous les accommodements, avec les inconvénients que l’on doit garder en mémoire : certains gouvernements n’ont duré qu’une journée. Depuis, le bipolarisme a fait des progrès mais a connu des avatars : par exemple quand l’UDF damait le pion au RPR, à jeu presqu’égal. Evidemment, c’est la gauche qui a fini par en tirer les marrons du feu, quand Mitterrand a réussi à la fédérer sous son égide.

La bipolarité de la vie politique française a toujours eu du mal à s’affirmer. Elle rencontre depuis toujours deux obstacles : le centrisme et la radicalité. Le centrisme c’est le vieux rêve de la 3ème voie entre la gauche et la droite, incarné par le MRP après la guerre alors que les communistes dominaient la gauche, et par l’UDF de Giscard qui rêvait de rassembler deux Français sur Trois. La radicalité, c’est la propension que nous avons dans notre pays à avoir des extrêmes, à droite comme à gauche, dont la vocation est d’abord la contestation. Il arrive que les uns et les autres grappillent suffisamment de voix pour bloquer la machine majoritaire de la bipolarité. L‘exemple le plus emblématique en est la présidentielle de 2002.

Dans ce décor, le centre existe-t-il vraiment ? Essentiellement incarné par les démocrates chrétiens rebaptisés « sociaux » dans notre pays, il a connu ses heures de gloire avec le MRP, puis sous Giscard avec l’UDF, rassemblant les rescapés de la démocratie chrétienne, les libéraux et indépendants et quelques radicaux valoisiens. Pour moi, qui en ait fait partie activement, c’était une autre manière de nommer la droite. Le centre, c’était un centre droit qui se différenciait du RPR au profil jugé plus bonapartiste. Mais par sa doctrine, ses propositions, ses repères, son projet de société, il s’opposait nettement aux solutions collectivistes incarnées par la gauche.

Le Modem, essaie depuis sa création, avec un leader esseulé et presque sans élus de relever le défi de faire exister un centre autonome et puissant. On observera que son positionnement d’opposant systématique à la majorité actuelle a d’abord conduit à l’émiettement du centre entre plusieurs partis, tant l’ancrage de son électorat au centre droit est vivace. Il tente aujourd’hui un retour spectaculaire sur la scène politique, avec les déclarations presqu’attendues de François BAYROU, et c’est pour se tourner vers la gauche. L’objectif est probablement de se replacer au coeur du débat, après le ratage monumental des Européennes. Il s’agit encore une fois de mettre la pagaille au PS, qui est le seul moyen pour lui d’espérer exister dans une présidentielle. Quand BAYROU tend la main, il faut savoir qu’elle tient une urne ! Mais son espace politique est de plus en plus étroit, surtout si le PS est durablement remis en selle. Cela va devenir très compliqué pour le Modem. C’est que « le centre » est un mythe politique. Il n’existe que s’il penche d’un côté ou de l’autre. Il est condamné à servir de béquille à l’un ou l’autre des partis de gouvernement.

La radicalité s’exprime essentiellement par la persistance de partis d’extrême gauche : Lutte Ouvrière, NPA, mais aussi la Gauche de MELANCHON et encore, a bien des égards, le PC. Elle existe à droite avec le Front National que Mitterrand avait su faire prospérer pour empêcher la droite républicaine de gagner. Le point commun à tous ces partis, c’est qu’ils n’ont aucune chance de gouverner un jour. Soit qu’ils ne le recherche pas, préférant la contestation pure et dure aux alliances amollissantes ou compromettantes, soit qu’ils soient rejetés massivement comme cela a été le cas de Jean-Marie LE PEN, parvenu au 2ème tour de la présidentielle grâce à la multiplication des candidats sur les deux bords. La radicalité n’en est pas moins une complication. Nicolas SARKOZY a réussi à capter suffisamment de voix au Front National pour le marginaliser. Par contre, la résurgence de l’extrême gauche et l’éclatement à la marge du PS, rend la tâche difficile à Martine AUBRY obligée de faire le grand écart entre son extrême gauche, sa gauche dure, les verts qui ne sont pas pressés, et le centre : pour le PS, le choix de l’alliance est primordial et c’est un jeu de bascule imprévisible.

La réforme constitutionnelle renforce le bipolarisme. La droite a un Président, un projet, et comme elle est au pouvoir, elle est suffisamment forte pour s’ouvrir et s’élargir. On le sent bien, c’est primordial. A gauche, pour l’instant il n’y a pas de leader (il faudra des primaires ouvertes pour le désigner), le projet est flou, et l’on hésite sur la stratégie… Il y a un potentiel d’électeurs en jachère. Qui saura les séduire ?



L’ARNAQUE VERTE

                                                   

 

Le rassemblement des verts de toutes obédiences sous la houlette de Daniel KOHN-BENDIT surfe sur son « succès » des Européennes, savamment orchestré par ce dernier. On peut lui faire beaucoup de reproches, mais ce type a le génie de la communication. Car le succès en question est très relatif. Ses « verts » nouvelle formule ont fait jeu égal avec le PS. Cela est-il dû à la percée des idées écologiques chez nos compatriotes ? On peut en douter quand on voit qu’ils sont près de 80%, d’après les sondages à être opposés à une taxe « carbone », pourtant au cœur du programme des écolos. En fait il s’agissait davantage du transfert des voix d’électeurs du PS, dépités par le spectacle offert par leur parti de prédilection. Là est toute la différence. Et puis, s’ils sont les premiers à décrier la victoire de l’UMP, arrivée largement en tête, au regard du nombre des électeurs qui ont voté, cela s’applique aussi à leur score. De quoi beaucoup relativiser. Quand il y a 50% d’abstentions, ce sont surtout les électeurs « captifs » qui se déplacent. En nombre de voix les « verts » ont-ils fait plus que d’habitude ? On peut répondre « un peu » si on compare au score calamiteux de Dominique VOYNET à la Présidentielle, mais est-ce une référence ? Bref Les « verts », façon COHN-BENDIT, n’ont fait qu’additionner les voix de leur électorat traditionnel auxquelles se sont ajoutées celles des «altermondialistes » de José BOVE et de quelques autres groupuscules, et celles de socialistes déboussolés.

Mais derrière la façade verte, que trouve-t-on comme projet ? C’est une question essentielle. On pourrait déjà dire que s’ils s’approprient le thème de l’écologie, ils n’en sont pas pour autant propriétaires. La propriété pourrait leur être disputée par beaucoup de courants politiques au sein desquels on trouve engagés des écologistes sincères, au Modem, à l’UMP… et même au PS, bien que le thème y soit discret. C’est une première arnaque. 

Le réchauffement climatique et les dérèglements qui l’accompagnent sont un bon support pour eux, et ils savent en faire usage. D’abord pour dénoncer la société de consommation et derrière elle le « capitalisme ». Pour rompre avec nos habitudes consuméristes et changer nos comportements, il faut donc construire une autre société. Celle qu’ils nous proposent, nous la connaissons bien. Elle oscille entre l’anarchie, dont ils ont un goût très prononcé avec leurs discussions à n’en plus finir qui débouchent sur rien, et le socialisme (bureaucratique ou non) dont on peut dire qu’il n’a pas beaucoup plus respecté la nature que le capitalisme, partout où il a été appliqué. Ils nous promettent un habitat plus « concentré » et des solutions « collectives » qui doivent prendre le pas sur les « individuelles ». Alors, forcément, pour être un bon écologiste, il faut être de « gauche » ! C’est la deuxième arnaque.

Le Gouvernement soutenu par l’UMP propose une démarche responsable et avec le Grenelle de l’environnement, a fixé un cadre et un calendrier. On pourra toujours dire que ce n’est pas totalement satisfaisant. Mais la politique, c’est d’abord l’art du possible. Ce qui est essentiel, c‘est la prise de conscience de nos gouvernants, en France, en Europe et dans le monde de la nécessité d’agir vite pour limiter nos rejets de CO2 et mettre en œuvre les transformations économiques pour accompagner cet effort. D’où évidemment, par exemple, un transfert de l’imposition pour pousser aux changements de comportements. Faut-il mettre à bas la société de consommation pour autant ? Personnellement, je penche pour une évolution progressive des nouveaux modes de consommation plus qu’aux bouleversements « révolutionnaires ».  On le voit bien avec la progression de l’agriculture biologique face à l’agriculture « chimique » raisonnée. Néanmoins, il faudra nourrir toujours plus d‘êtres humains.

Si « révolution verte » il doit y avoir, je crois plus à celle des progrès de la science et des technologies, y compris avec les mutations génétiques, qu’au retour à l’âge de pierre et de la bougie que nous promettent, in fine, les ayatollahs écologistes des « verts ». Encore une arnaque !


                                                              

 


"L'INCONTOURNABLE !"

Roselyne                                                 

 

Grand jour à l’Elysée : la majorité présidentielle s’est officiellement élargie avec le ralliement de Philippe de Villiers. Aussi, les arrière-cuisines des Pays de la Loire bruissent : quelles compensation a-t-il bien pu obtenir ? Pour certain, le marchandage est évident : c’est Roselyne qui en fera les frais, compte-tenu des relations que le Vendéen entretenait avec elle jusqu’à maintenant ! Ceux-là prennent leurs désirs pour des réalités. D’abord, on n’imagine pas notre Angevine capituler en rase-campagne, comme ça, sans autre forme de procès. Mais c’est vrai qu’une sorte de rumeur est entretenue depuis quelques temps, qu’elle pourrait renoncer pour garder son ministère, où qu’elle ne serait pas la meilleure candidate pour gagner, que Béchu, par exemple ferait mieux l’affaire…

Eh bien d’après moi, tout cela n’est que l’écume de quelque personnage en mal de ressentiment. C’est oublier que Roselyne a fait un bon score dans le Maine-et-Loire, en 2004, compte-tenu de la tourmente que l’UMP avait affrontée alors. Si dans les autres départements, Loire-Atlantique ou Sarthe on avait « assuré » de la même façon, la Région n’aurait pas été perdue. Ensuite vouloir mettre Christophe Béchu à toutes les sauces, ce n’est certainement pas lui rendre service et ceux qui proposent sa candidature ne doivent pas lui vouloir que du bien. Quant à son Ministère, l’intéressée a elle-même annoncé qu’elle se plierait aux demandes du Président de la République, même si elle se sent capable d’assumer les deux fonctions en même temps.  Pour ce qui est du cas « Villiers », j’ai déjà dit sur le calepin, que le réalisme l’emporterait et que notre Roselyne a suffisamment le sens de l’intérêt général pour trouver les accommodements qui pacifient, comme elle l’a toujours fait. D’ailleurs rendez-vous est pris pour le 17 septembre….

J’ajouterai que sa nomination n’est pas que le fait des hautes instances. Notre parti s’est doté de règles qui ont donné la parole aux adhérents par le vote. Au terme de la procédure d'investiture, elle a reçu un soutien massif qui la rend « incontournable » comme tête de liste !

 

                                                   



LE PS DANS L’ŒIL DU CYCLONE

   Cyclone                                                          

 

Les vents tourbillonnants qui soufflaient ces jours derniers ne sont que le prélude de la tempête qui risque de s’abattre sur le PS lors de l’université de la fin de semaine à La Rochelle. L’annonce de Martine Aubry, aujourd’hui dans le Monde, est probablement faite pour calmer le jeu : elle se prononce pour des « primaires ouvertes » afin de désigner un quelconque leader pour la présidentielle de 2012. Elle semble donner satisfaction à ceux qui, réunis autour de Vincent Peillon samedi dernier, appelaient de leurs vœux cette procédure. Mais elle a à peine parlé que déjà des voix s’élèvent, à commencer par Paul Quiles, pour protester et dénoncer une stratégie qui vise l’alliance avec le Modem. Un procès d’intention certainement prématuré, car il serait étonnant que ce soit l’intention de fond de la 1ère Secrétaire, il en dit long cependant sur les tensions internes qui agitent la maison de la rue de Solférino.

Comment le PS va-t-il sortir de cette ornière.  Le Parti ne manque pas de têtes pensantes. Il fourmille de clubs de réflexion. Ses ateliers de la rénovation ne sont sûrement pas improductifs. Autrement dit, les idées ne doivent pas manquer. Nous ne ferons pas ce procès-là, même si l’équipage actuel est dans l’incapacité d’en faire la synthèse et de communiquer dessus. Alors ? 

Le PS est en panne de leadership, c’est une évidence. Des chefs potentiels de talent, il en a plus qu’il n’en faut, de Strauss-Khan à Peillon, de Valls à Royal, de Fabius à Hollande ou Delanoë…sans oublier la « maire Martine » ! Mais aucun n’arrive à réunir autour de lui un mouvement suffisamment vaste pour qu’il s’impose à tous les autres. De plus, la guerre entre les « quadras » et les éléphants fait rage, peut-être parce que les structures sont trop rigides et faites pour empêcher l’émergence d’une nouvelle garde. Elles ont été pensées dans un contexte, celui de Mitterrand, qui n’existe plus.

Le PS n’a pas de stratégie présidentielle, c’est une autre évidence. Il n’a pas tranché dans les alliances, ce qui est absolument nécessaire dans le cadre du scrutin majoritaire. C’est cette bataille justement qui a fait du congrès de Reims, un happening calamiteux. Martine Aubry a été mise en avant pour fédérer la gauche et pour contrer l’alliance au centre prônée par Ségolène Royal. Son élection de justesse n’a pas permis de trancher ce poblème crucial qui pèse forcément et pèsera de plus en plus dans les débats.  Car fédérer à gauche s’avère terriblement difficile sans apparaître comme dominateur. S’allier avec les écologistes passerait mieux, mais ceux-ci sont tentés de mettre la surenchère depuis les élections européennes… quand au Modem, on voit mal Bayrou renoncer à se présenter.

Enfin, le PS n’a pas réglé ce qui est primordial, à savoir la question programmatique. Tant qu’il n’aura pas défini ses axes stratégiques et les idées pour entraîner le mouvement, il avancera clopin-clopant, en accumulant les « postures » existentielles, souvent à contre-courant de ses propres convictions : ainsi de la suppression de la pub sur les chaînes publiques ou de la loi Hadopi, pour ne prendre que ces deux exemples. Il a perdu une partie de sa crédibilité aussi sous Jospin qui tenait un discours étatiste et pro-services publics à la française et en même temps privatisait France-telecom ou EDF. La rénovation du projet socialiste est indispensable. Tant que cet aggiornamento ne sera pas fait, il sera à la peine.

Aussi, la position de Martine Aubry est-elle intenable, comme on le voit. Elle temporise mais elle ne peut pas piétiner ceux qui l’ont fait élire et ce pour quoi elle a été élue. On voit bien que les fameuses primaires n’ont guère de sens dans un scrutin majoritaire à deux tours, dont le premier en constitue justement une. Ce type de tri des candidats risque bien d’être complexe à mettre en place et de n’intéresser que ceux issus du PS… Car vous pensez bien que les autres, Mélanchon, Besancenot et autres, n’ont pas l’intention de renoncer en servant de « marchepied » à un candidat qui pourrait ensuite s’allier avec le Modem, car, on le sait, si Bayrou a sa main tendue, c'est pour tirer vers lui !


                                                              


 


EDITO DE RENTREE : « CA PROMET ! »

 

                                                                          

 

Le week-end dernier a sifflé la fin de la grande récré des vacances avec les premières « universités d’été » des partis politiques. Et le moins qu’on puisse dire c’est que « ça promet ! ». Nous sommes en effet à une étape charnière du quinquennat et il est grand temps pour les « écuries » présidentielles de se mettre en place sinon en mouvement. Nous sommes donc à la rentrée d’une année qui devrait s’avérer pleine de rebondissements, avec en clôture, les élections régionales qui risquent d’être le test déterminant pour un certain nombre d’entre elles.

Voilà la France ingouvernable. La grande nouveauté c’est le « front » qui semble se constituer pour tenter de faire barrage à Nicolas Sarkozy. Pour l’instant ce n’est qu’un « front du refus ». Mais qu’attendre d’une coalition hétéroclite qui irait du Modem au PC, en passant par toutes les composantes du PS. Hue /de Sarnez comme prélude à un tandem « BB » i.e Bayrou-Buffet, on a peine à y croire. Ils peignent sous nos yeux le portrait de la France ingouvernable, toujours contre, mais incapables de se mettre d’accord sur un projet. Et de quel projet pourraient-ils accoucher, sinon la mise en œuvre des principes après lesquels ils courent toujours : la proportionnelle pour les élections, la planche à billets pour le social et les « riches » -s’il en reste- pour payer la facture. Vieilles recettes recuites au détour des échecs et des défaites de notre pays. On en serait vite à la République des « petits partis », des « majorités éphémères » et des « combines pour gouverner ». Heureusement, pour l’instant,  s’il y a des prétendants pour conduire l’attelage, personne ne se voit jouer le rôle du « marchepied », ce qui augure de belles empoignades.

Voilà la France de l’impuissance. La gauche n’est pas entrée dans le XXIème siècle. Elle n’a plus de message et sa doctrine est en lambeau. Avec elle, le PS a raté l’opportunité que lui offrait la crise du capitalisme : une belle occasion pour mettre en avant une alternative, un projet de société, une vision du monde sous les projecteurs de l’actualité et à la face des grandes puissances. Elle eût été dans le rôle messianique qu’elle a voulu se donner depuis le milieu du XIXème siècle. Rien de tout cela. Non seulement elle n’a rien à proposer qui puisse faire le poids dans le contexte de mondialisation, mais elle se cantonne dans des postures d’opposition qui la rendent illisible, même par ses propres sympathisants. La posture sur la loi Hadopi en est un exemple emblématique. Les « verts », grâce à l’habileté dialectique de Cohn Bendit, tirent mieux leur épingle du jeu et cherchent à tirer les marrons du feu. Ils semblent plus dans le courant des idées en vogue de ce début de siècle. Idées qu’ils ont contribué à faire émerger en profitant du « réchauffement climatique ». Mais on ne tardera pas à s’apercevoir de l’arnaque : à savoir qu’un bon écolo est forcément de gauche … Toujours est-il que s’ils arrivaient au pouvoir, il existe de tels écarts idéologiques entre Les Bové, Bayrou, Peillon, Montebourg, Buffet, Cohn Bendit, Royal, et autres Fabius ou Valls qu’ils ne tarderaient pas à s’annihiler mutuellement. Et tant pis pour la France et les Français qui seraient les premiers à en pâtir.

Voilà la France de l’efficacité. En face, se tisse les contours d’un socle fort autour du Président de la République, habilement secondé par le Premier Ministre et le gouvernement. Il nous fait avancer à petits pas vers le bipolarisme et la modernité. Si la crise l’a pris à contrepied, il ne s’est pas gêné pour prendre des mesures « étatiques » pour y faire face, lui que naguère encore, « on » taxait « d’ultra libéral ». Ce faisant, il a montré qu’il n’était ni doctrinaire, ni sectaire et cela a largement contribué à rassurer nombre de nos concitoyens. C’est de cette adaptation permanente au contexte imposé par la mondialisation, non seulement de l’économie mais aussi de la finance, du commerce, de l’information…dont nous avons besoin. Les mois qui viennent seront difficiles. Raison de plus pour serrer les rangs. En élargissant sa majorité, aussi bien à droite qu’au centre et au centre gauche, il ne cherche pas à ruiner les efforts de l’opposition, il recherche le consensus le plus large pour permettre à notre pays de prendre les mesures douloureuses trop longtemps différées. Il importe qu’il n’oublie pas, accaparé par l’âpreté de la tâche, de relever la tête de temps en temps pour rappeler le cap et fixer le but à atteindre. Car, en ces temps difficile, maintenir l’espoir est plus que jamais nécessaire.


                                                                                     



CARBONE Y FAIRE !

 Pollution air                                                 

 

Il fallait s’y attendre, le temps de puiser dans la bourse point à l’horizon. C’est sous le biais d’une taxe carbone qu’on veut nous mettre à contribution. Quand on prend un socialiste pour conseiller, fût-il Rocard, que voulez-vous qu’il invente ?  Des taxes. Alors va pour taxer le carbone ! Mais lequel ? Celui que vous produisez pour sûr….Donc on envisage de taxer l’essence, le gazole, le gaz, voire l’électricité. La note s’élèverait à 300€ par an par ménage. Pas énorme, mais pas rien non plus !  Ouais, mais nos édiles comme d’habitude vont au plus facile.

Moi, en fait de taxe « carbone », je pensais davantage à sanctionner les asperges qui viennent du Pérou en leur faisant payer la compensation carbone de leur transport pour venir jusqu’à nous. Autrement plus judicieux, non ? Et en plus, à mes yeux, plus équitable pour nos produits respectueux, eux, de l’environnement (enfin plus).

L'idée d'une "taxe carbone" aux frontières des pays qui s'engagent sur des réductions d'émissions de CO2, avait été pourtant relancée par Nicolas Sarkozy et évoquée par les Américains. Mais c’est autrement plus difficile à mettre en place, car elle est vigoureusement dénoncée par les grands pays émergents qui y voient une forme de protectionnisme. Photographe : Mychèle Daniau AFP/Archives :: Cheminées d'usines en Franceagrandir

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Photographe : Mychèle Daniau AFP/Archives :: Cheminées d'usines en France

photo : Mychèle Daniau , AFP

Cela va être un des sujets brûlants dans les négociations climat des mois à venir, notamment en vue de l'échéance de Copenhague, en décembre, où la communauté internationale espère conclure un accord global pour tenter de limiter le réchauffement climatique en cours.

Pour les pays ou les régions qui s'engagent sur des réductions chiffrées de leurs émissions de gaz à effet de serre - l'Union européenne l'a fait, les Etats-Unis y travaillent depuis l'arrivée de Barack Obama – une taxe carbone serait légitime pour éviter un désavantage concurrentiel trop lourd par rapport à des pays tels que l'Inde ou la Chine « qui ne respectent aucune des règles environnementales que nous imposons à nos entreprises » comme ne manque jamais de le souligner notre Président en mettant en garde contre un risque de « dumping environnemental ».

L'idée, appelée dans le jargon climatique « mécanisme d'inclusion carbone », n'est pas nouvelle : elle a été portée par la France lors des négociations de l'UE sur le paquet climat-énergie en 2008, sans faire, loin s'en faut, l'unanimité parmi les 27. Certains craignent qu'elle déclenche une guerre commerciale. D'autres redoutent, si elle est agitée avec trop de véhémence de part et d'autre de l'Atlantique, qu'elle ne crispe des négociations qui s'annoncent d'ores et déjà extrêmement difficiles. C'est pourtant l'avenir de la planète qui est en jeu, rappellent de leur côté, inlassablement, les scientifiques.

En attendant, comme d’habitude, c’est le pauvre contribuable hexagonal qu’on va pressurer en premier. Le carbone a le dos large. A quoi servira que nous fassions des efforts pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, si les autres continuent de polluer. Cela ne sert à rien, en effet, de serrer la vis à un endroit donné, si on délocalise et que les produits sont fabriqués ailleurs sans contrainte environnementale, car le taux de concentration de CO2 dans l'atmosphère est uniforme. La taxe aux frontières d’abord eût été plus convaincante !

 

                                                                                



COMPTES D’APOTHICAIRE

                                                                  


La Démocratie française vient de se mettre sous la coupe du chronomètre. Le CSA vient de se résoudre à édicter de nouvelles règles qui, en gros, mettent à égalité de temps de parole la majorité et l’opposition. La gauche crie « Victoire ! » et la majorité parle de progrès. A voir.

La nouveauté, c’est que la parole du chef de l’Etat va être comptabilisée dans le camp dont il revendique le commandement. Les médias vont être confrontés à un minutage parfois bien aléatoire quand il faudra débrouiller ce qui relève du pouvoir régalien, « je parle au nom de la nation », et ce qui tient du débat politicien, « je parle pour la majorité ». Je leur souhaite bien du plaisir.  D’ailleurs, si on voulait pinailler, c’est 53% du temps de parole que Nicolas Sarkozy devrait avoir, et l’opposition 47% : la référence ultime et la plus démocratique ne devrait-elle pas être l’élection présidentielle ? Car, ne nous cachons pas la vérité, l’opposition enrage de devoir supporter un président hyper actif qui sait saisir toutes les occasions de « faire de la politique », alors qu’elle passe son temps à se déchirer et surtout n’a pas grand-chose à dire sur tous les sujets qui intéressent les Français. Et la mauvaise foi ne la dérange pas, elle qui tient à la portion congrue l’espace d’expression de l’opposition dans tous les journaux édités par les collectivités qu’elle détient.

Si j’avais mauvais esprit, j’ajouterai qu’il est bien inutile de donner plus de temps de parole à des gens qui n’ont que le dénigrement et le mensonge à proposer en réponses aux actions et décisions du gouvernement. A quoi bon permettre d’occuper davantage les « plateaux » à ceux qui ridiculisent le Parlement au moyen de l’obstruction, brandissent des arguments apocalyptiques du genre « la démocratie se meurt », poussent jusqu’à l’hystérie leur désir de s’opposer à tout prix et en toutes occasions, comme sur la loi « Hadopi », posture que je ne parviens toujours pas à comprendre.

Ce qui est plus grave, c’est qu’une fois de plus, on brime la liberté au nom de l’égalité. En soumettant la parole politique à la dictature de l’égalitarisme, on bride la créativité et la liberté d’expression. Nous sommes le seul pays au monde à codifier ainsi les passages de la majorité et de l’opposition à la radio et à la télévision, comme s’ils étaient des monstres incontrôlables. Encore fait-on bon marché de la liberté de la presse. Car le comptage est totalement inapplicable à la presse écrite. Donc, si j’ai bien compris, puisque c’est lui qui est visé, le Président n’a plus qu’à donner interviewes et entretiens aux journaux à volonté, pour rendre publics tous ses projets. Car la vérité, c’est que la gauche instruit un véritable procès en déontologie professionnelle et en éthique aux médias, faute de pouvoir leur apporter de l’audience quand elle s’exprime. Un comble, quand on connaît la couleur politique de la plupart des journalistes, voire des journaux.

Je souhaite bonne chance au CSA, parce qu’au-delà des 50%, il va falloir partager le temps de parole entre toutes les composantes politiques : que fera-t-on de Bayrou ? Et Besancenot sera-t-il compris ? Dans le temps de l’opposition, il faudra bien sûr intégrer le Front National, n’est-ce pas Mme Aubry ?… Ubu n’est pas loin. Et pas sûr que l’opposition soit gagnante.

En effet, ce n’est pas comme cela que les médias fonctionnent. Le passage plus fréquent d’une personnalité peut tenir à son charisme ou à la progression dans l’opinion de ce qu’elle représente. Le fait que les invitations s’espacent peut tenir de la baisse d’une influence réelle… La vraie raison pour laquelle un mouvement est plus exposé que d’autres à certains moments, on l’a vu avec le Modem, c’est qu’il peut être plus intéressant objectivement. Il peut l’être aussi pour des raisons négatives. Ainsi, on ne sait pas si l’intérêt pour les divisions internes du PS lui rend service, mais le fait est que chaque prise de parole de l’un ou l’autre est un événement. C’est la vie politique. Codifier cela est d’une tristesse !

Et puis, rappelons-nous que le CSA ne prend pas la décision que pour la seule majorité actuelle, mais aussi pour les majorités à venir. En limitant le temps de parole de Nicolas Sarkozy, ce qui n’a pas beaucoup de sens, la gauche se comporte implicitement comme si le président ne devait pas quitter le pouvoir un jour. De quoi me réjouir !


                                                                                        



LE PS FERAIT BIEN DE CENSURER FABIUS !


                                                                             

A quoi sert le dépôt d’une motion de censure au mois de juillet, alors que beaucoup ont la tête dans ou vers le sable… ? Fabius voulait faire la roue une fois de plus et prouver qu’il y a une opposition. Il aime bien faire le paon. L’exercice lui va très bien. Sa voix de tribun excelle dans les redondances et les bons mots, ponctués par les effets de manches répondant aux effets oratoires. A côté, Martine à l‘air d’une poupée mécanique et Ségolène d’une institutrice laïque déguisée en enfant de Marie.

                       

L’homme est brillant. Il est capable de parler longtemps et sans notes. Il sait tenir un auditoire. Bref, on allait voir ce qu’on allait voir. Surtout que notre Premier Ministre, appelé en renfort pour répondre, avec son air de premier de la classe, s’il a une voix chaude, s’exprime souvent avec des discours très construits, qui font plus appel à la raison qu’à l’émotion. Ce n’est pas laborieux, non, mais très méthodique. En regard d’un Fabius qui manie les mots et les images « choc », ses formules peuvent être au vitriol, mais sont plus apprêtées.

                                   

Eh bien on a vu : un Fabius brillant mais qui a « tout faux », un démagogue de bas étage alignant les arguments les plus usés, visage orgueilleux d’un parti à la rue qui n’a toujours pas compris que le monde lui échappe, reproduisant à l’envi les mêmes schémas dépassés…Et je taille en pièce le « grand emprunt », le recul de l’âge de la retraite, la réforme du scrutin territorial. Et les leitmotiv : la fin de la baisse du nombre des fonctionnaires, le bouclier fiscal. Et les « faudrait » : mieux indemniser les précaires et les CDD, abandonner les niches fiscales, ne pas toucher à la Poste, renoncer au démantèlement des services public imposés par l’Europe…. Pas une proposition neuve ou audacieuse.

Que du vieux !

                       

Il a été bien reçu. Il faut toujours se méfier des premiers de la classe. L’ancien premier ministre ne se doutait pas qu’il allait fournir à l’actuel l’occasion d’une belle remise à l’heure des pendules. Dans un discours au ton acerbe et particulièrement bien documenté, il a renvoyé les socialistes dans les cordes, soulignant leurs contradictions comme l’ouverture du capital de France Telecom par Lionel Jospin (alors reprocher La Poste!), l’emprunt, le RSA qui sont des idées nées à gauche. Le clou a été le chapitre des retraites : il s’est payé le luxe de reprendre le discours du Président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, en 2007 à la Rochelle, qu’il pourrait signer des deux mains… Tout y passe, y compris les autocritiques de Manuel Valls qu’il utilise évidemment à son avantage. C’est ce qui s’appelle une reprise de volée. En guise de discours de politique générale, le PS s’est pris sa motion de censure dans la figure comme un boomerang.

Contrairement à l’adage, quand on n’a rien à dire de nouveau, on ferme sa Gu… !

                     

Et dire que Bayrou l’a votée…

                   

                                                           


PETITE CHRONIQUE DE LA POLITIQUE QUI PASSE

 

                                                                                                      

 

Avec le mois de juillet, l’esprit est plus porté sur les vacances que sur les choses sérieuses. Pourtant l’actualité continue de nous apporter son lot de nouvelles qui obligent de renoncer à la somnolence. Enfin, au moins jusqu’au 14 juillet. La fraîcheur revenue du fond de l’air aidant….

 

Et d’abord Hénin-Beaumont. Rien ne prédestinait cette modeste ville du nord à occuper ainsi le devant de la scène. Elle était à gauche depuis si longtemps…. Mais voilà, un maire PS indélicat en a décidé autrement. Qu’il y ait un élu malhonnête dans le clan des « parangons de vertu », c’est déjà, en soi, un événement. Qu’en plus ce soit le Front National qui soit en passe de prendre la mairie, voilà de quoi faire sortir de la torpeur estivale tout ce que les médias comptent comme observateurs pas toujours objectifs. Cela dit, le FN a perdu. Le résultat final était inscrit dans ceux du 1er tour. Mais quand même, Marine Le Pen peut se targuer d’un beau score. Au passage, l’UMP avait appelé à voter contre elle : un acte symbolique plus courageux qu’efficace, compte tenu de sa très faible implantation locale. Au moins on aura annoncé  la couleur : le FN n’est pas fréquentable tant qu’il ne changera pas son programme. Le visage avenant que tente de lui donner la fille du père n’y change rien. Une attitude courageuse qu’on aimerait bien que la gauche prenne à l’égard de l’extrême gauche de Besancenot.

 

 A Perpignan, le maire invalidé a été reconduit. C’est que ses administrés n’ont pas confondu le geste un peu trop militant d’un inconditionnel avec la gestion de leur édile, et ils n’ont probablement pas cru à des consignes explicites de sa part pour frauder. D’ailleurs si l’élection avait été invalidée, le jugement ne l’avait pas rendu inéligible. On retiendra du scrutin que la gauche était divisée (sic) et que le Modem n’a pas contribué à la percée de la liste qu’il soutenait (resic). Le Front National, ici, a été éliminé dès le 1er tour. Gardons-nous d’en tirer des conclusions. Les élections municipales sont par définition « uniques » en cela qu’elles sont souvent très « locales ».

 

Benoit-Hamon-le-battu, toujours porte-parole du PS, a semé le trouble dans les rangs de son parti en faisant des déclarations un peu trop dans sa ligne à lui, sur la stratégie à suivre pour les prochaines élections. Ce qui vaut un concert d’appels à une trêve estivale, qu’Harlem Désir n’a pas dû entendre. Pathétique ! Et Aubry, dans tout ça ? Absente, comme dans le nord, d’ailleurs.

 

Nicolas Sarkozy vient de mettre en place un tandem inédit à défaut d’être improbable en désignant Alain Juppé et Michel Rocard pour présider la commission qui doit réfléchir à la destination d’un grand emprunt national. Nouveau coup médiatique diront les uns ! S’il n’a que Rocard, diront les autres ! C’est vrai que la tyrannie intellectuelle que fait peser la gauche sur ceux qui franchiraient le Rubicon, c’est quelque chose qui dissuade. Mais Rocard, lui, il connaît et il s’en tape probablement, il a déjà donné. Reste que le choix des deux anciens premiers ministres, par leurs compétences en économie, donne du crédit au groupe qu’ils vont co-présider. Quand admettra-ton que Nicolas Sarkozy, en bon président, cherche à prendre les meilleures décisions possibles avec le plus large consensus ? Qu’il y ait un calcul politique, c’est évident, mais ne réduisons pas la démarche à cet aspect mesquin.

 

On pourrait parler de Robert Hue qui refait surface ou du projet de loi sur le travail dominical qui revient devant l’assemblée…. Mais ça fait déjà beaucoup pour un début d’été, non ?

 

Allez, vous pouvez retourner à votre sieste, et prenez de forces parce que je vous parlerai bientôt de la nouvelle crise financière qui nous menace.

 

 

                                                                     


BIOETHIQUE


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Paul JEANNETEAU, député de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire, est membre de la « Mission d’information sur la révision de la Loi de bioéthique ». Parmi les 30 députés qui la composent autour d’un président et d’un vice-président, il est l’un des 4 qui ont suivi le plus assidûment la soixantaine d’auditions.

Interview exclusive pour le bloc-notes.

DH. Paul Jeanneteau, pourquoi est-il nécessaire de revisiter les lois  de bioéthique de 2004 ?

P1050493 "Les questions soulevées par les progrès scientifiques et techniques ont alimenté le débat public qui a abouti en 1994 au vote de trois lois de bioéthique. Afin que l'équilibre trouvé n'entrave pas la dynamique de la recherche, le législateur a alors inscrit, dans la loi relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal, le principe de sa révision au bout de 5 ans. Son article 21 stipule : « la présente loi fera l’objet….d’un nouvel examen par le parlement dans un délai maximum de 5 ans après son entrée en vigueur ». On peut supposer, également, que le législateur craignait d'être dépassé par les progrès technologiques et scientifiques."

DH. Qu'en est-il du statut des enfants nés par mères porteuses à leur retour en France?

P1050495 "Actuellement, le père peut reconnaître l'enfant, à sa naissance. Par conséquent, il devient  juridiquement le père de l'enfant, dans tous ses droits. En revanche, la femme qui reçoit cet enfant ne peut pas être reconnue comme mère puisque le droit stipule que la mère est la femme qui accouche. La femme qui a recouru à une gestation pour autrui à l'étranger n'a aucun statut parental donc aucune autorité parentale.

Pour ma part, je pense que si l'on reconnaît juridiquement la femme qui accueille l'enfant comme sa mère légale, alors, implicitement, la gestation pour autrui est reconnue. La solution serait sans doute de conférer à cette femme une délégation d'autorité parentale, au terme d’un jugement rendu par le juge aux affaires familiales, comme le permet la loi du 4 mars 2002, relative à l'autorité parentale. Cela permettrait de régler les problèmes de la vie quotidienne sans pour autant procéder à une adoption pleine et entière."

DH. Quels sont les gardes fous qui vous paraissent absolument nécessaires  à opposer aux prouesses scientifiques?

P1050497  "Il me semble qu'il ne faut pas déroger aux principes consacrés par la loi de 1994, à savoir le respect de la dignité de la personne, l'anonymat et la gratuité des dons, quels qu'ils soient, l'indisponibilité du corps humain, c'est-à-dire l'interdiction de sa marchandisation. Il faut affirmer clairement que le corps humain n’est pas une propriété, ce n’est pas un instrument ou un moyen pour autrui. Le corps humain ne peut être aliéné c'est-à-dire ni donné ni vendu.

Par ailleurs, il me semble très important que le législateur ne traite pas ces questions de bioéthique de façon compassionnelle, ce qui pourrait être très dangereux, mais, bien évidemment, avec profondément d’humanisme.

Les progrès des sciences de la vie, posent des questions éthiques et morales. Afin d'éclairer les chercheurs, les médecins, les patients et plus généralement notre société, la loi de 1994

a instauré un cadre précis. Cependant, il ne faut pas oublier le rôle essentiel :

- du Comité Consultatif National d'Ethique qui émet des avis sur les différents dossiers qui lui sont soumis,

- et de l'Agence de Biomédecine qui valide ou non et contrôle la mise en oeuvre des protocoles de recherche."

DH. Quelles limites fixer aux recherches sur l'embryon?

P1050498  "Il serait plus exact de parler de recherche sur les cellules souches embryonnaires. Les recherches se font sur des embryons au stade de blastocyte, c'est-à-dire lorsqu’ils sont composés de 6 à 8 cellules.

Je pense qu'il ne faut pas créer d'embryons pour la recherche. Les techniques d'aide à la procréation doivent rester dans le champ de la thérapie, et cela d'autant plus que des milliers d'embryons surnuméraires sont détruits, faute de projet parental. Il me semble plus judicieux de réaliser les recherches sur ces embryons, aujourd’hui voués à la destruction.

Ne faut-il pas, d'ailleurs, se demander où se situe la transgression? Est-elle dans la recherche sur des cellules souches embryonnaires provenant d'embryons congelés ou dans la congélation même d'embryons?

Aujourd’hui, les chercheurs prélèvent une seule cellule dans un blastocyte qui en contient huit et bien sûr en aucun cas cet embryon n’est réimplanté dans l’utérus de la mère.

Je comprends que cela puisse poser des problèmes éthiques, mais l’interdiction absolue de recherche sur les cellules souches me semblerait surprenante dans notre pays qui autorise l'avortement jusqu'à 12 semaines.

Dans la prochaine loi de bioéthique, à mon avis, il faudrait maintenir le principe de l'interdiction de procéder à des recherches sur les cellules souches embryonnaires, en maintenant un système dérogatoire, les recherches permises devant avoir une finalité médicale.

Dans le domaine de l'aide médicale à la procréation, il est souhaitable de développer la recherche afin de limiter au maximum la création d'embryons surnuméraires. La technique de la vitrification des ovocytes est une voie qui semble porteuse d’espoir. Cela consiste en une congélation ultrarapide des ovocytes qui peuvent être ainsi conservé pour une utilisation future. Différentes équipes utilisent, d’ores et déjà, cette technique avec des résultats très intéressants."

DH. Faut-il séparer  acte sexuel et procréation?

P1050503 "La loi du 6 août 2004 (art. 24) stipule que l'assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité dont le caractère pathologique a été médicalement diagnostiqué. Elle  est réservée aux couples mariés ou vivant ensemble depuis au moins deux ans et en âge de procréer. Le couple doit être constitué d'un homme et d'une femme, cette dernière devant  être âgée de moins de 43 ans.

L'AMP doit rester dans le champ thérapeutique, c'est-à-dire soigner la stérilité d'un couple ou éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité.

Je ne suis donc pas favorable à l'ouverture, aux couples homosexuels, de l'aide médicale à la procréation (AMP), d’autant plus qu’à mes yeux, pour se construire l’enfant a besoin de se confronter à l’altérité. Je ne suis pas favorable, également, au transfert d’embryon post-mortem : les limites de la procréation médicale assistée doivent être les limites de la vie.

Il faut être vigilant à ce que n'émerge pas un droit à l'enfant mais veiller aux droits de l’enfant à naître. C’est aussi cela la responsabilité du législateur."

DH. Quels principes intangibles pourraient servir de socle au droit, évitant ainsi la course permanente entre  les lois et le progrès scientifique?

P1050504   "Au fur et à mesure que la science progresse, les lois de bioéthique ne peuvent évoluer, constamment, vers un élargissement de la permissivité. Leur rôle est de stipuler ce qui est interdit plus encore que ce qui est permis, elles doivent fixer un cadre, en définissant un certain nombre de principes fondamentaux : gratuité, anonymat, non commercialisation du corps humain, dignité de la personne.

En s’appuyant sur les valeurs qui fondent notre société française, sur ce qui constitue notre vivre ensemble, les lois de bioéthique doivent être la traduction, par le législateur, d’un consensus sociétal."


                                                                        

 


FILLON IV

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Voici le gouvernement remanié. On notera l'arrivée de Frédéric Mitterrand et de Michel Mercier (proche de Bayrou) et le départ de Christine Boutin et de Chantal Albanel. Pour le reste, pas de vraie surprise. Les nouveaux arrivants sortent en général du sérail UMP. Pas autant d'ouverture que souhaité, peut-être. Mais le gouvernement y gagnera certainement en "homogénéïté". Xavier Darcos me paraît mieux convenir à son nouveau poste, de même que Brice Hortefeux, et Luc Chatel hérite d'un ministère difficile où il va falloir qu'il "assure". Le Président et le Premier Ministre ont aussi donné la prime à la jeunesse et à la diversité avec Benoit Apparu et Nora Berra.

- Jean-Louis Borloo, ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat

- Michèle Alliot-Marie, ministre d'Etat garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés

- Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales

- Xavier Darcos, ministre du Travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité

- Eric Woerth, ministre du Budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat

- Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement

- Bruno Le Maire, ministre de l'Alimentation, de l'agriculture et de la pêche

- Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la communication ;

- Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'aménagement du territoire

- Henri de Raincourt, ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement

- Christian Estrosi, ministre auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, chargé de l'industrie

- Valérie Letard, secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, ministre de l'écologie et du développement durable

- Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Justice et des libertés

- Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation, auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi

- Rama Yade, secrétaire d'Etat chargée des sports, auprès de la ministre de la santé et des sports

- Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, auprès du ministre de la défense

- Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, auprès du ministre du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité

- Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, auprès du ministre des affaires étrangères et européennes

- Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée des aînés, auprès du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité

- Benoist Apparu, secrétaire d'Etat, chargé du logement et de l'urbanisme, auprès du ministre d'Etat, ministre de l'écologie et du développement durable

- Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat chargée de l'outre-mer, auprès du ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales

- Christian Blanc, secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale auprès du Premier ministre

Par ailleurs, sont confirmés dans leurs fonctions:

- Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes

- Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi

- Patrick Devedjian, ministre auprès du Premier ministre, chargé de la mise en oeuvre du plan de relance

- Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche

- Hervé Morin, ministre de la Défense

- Roselyne Bachelot, ministre de la santé et des sports

- Eric Besson, ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du développement solidaire

- Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'emploi, chargé de l'emploi

- Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat auprès du premier ministre, chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique

- Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, chargé des Transports

- Fadela Amara, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, chargée de la Politique de la Ville

- Alain Marleix, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales, chargé de l'Intérieur et des Collectivités territoriales

- Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, chargée du Commerce extérieur

- Alain Joyandet, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, chargé de la Coopération et de la Francophonie

- Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie auprès du ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer

- Martin Hirsch, Haut-Commissaire auprès du Premier ministre aux Solidarités actives contre la pauvreté, à la Jeunesse et à la Vie associative


                                                     



L’UNION EST UN COMBAT !

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Mais qu’est-ce qu’ils lui reprochent donc ! Pourquoi cette haine rentrée qui confine à l’autisme ? Je veux parler de la gauche face à Nicolas Sarkozy, et particulièrement du PS. Pourtant, elle ferait bien de balayer devant sa porte, la gauche. Tout le monde a bien vu hier, que le groupe PS à l’assemblée a pris la fuite pour ne pas participer au débat qui suivait l’intervention du Président de la République. La vraie raison ? C’est tout simple : « la » leader du PS ne siégeant pas à l’assemblée, le président du groupe n’avait pas l’autorisation de parler pour son parti. La confiance règne. Elle le fera sûrement dans quelques jours par une conférence de presse… quand on en est rendu à ce point, on ne donne pas de leçons aux autres.

 

Et pourtant, les gens de gauche ont tort de faire ce procès permanent. Les Français voient bien que leur posture ne colle pas avec la réalité. Quel président à ouvert autant son gouvernement à des personnes venues « d’en face » pour mettre en œuvre dles projets qu’ils portaient ? Qui a donné autant de pouvoirs à l’opposition et aux élus de la représentation nationale : maîtrise de l’ordre du jour de l’assemblée, présidence de la commission des finances, pouvoir d’amendement…Quel président a consulté autant les chefs de parti, les représentants syndicaux, avant de prendre ses décisions ? Martine Aubry quand elle a mis en place les 35 heures ? Qui a donné autant de place aux partenaires sociaux pour faire aboutir des réformes importantes comme celle du contrat de travail ou de la représentation syndicale…

 

Dans son discours d’hier, et face à la gravité de la crise dont il n’est pas plus responsable que la gauche, le Président de la République a adopté le ton rassembleur propice à l’unité nationale dont le pays a besoin pour faire face aux difficultés qui nous attendent. Pas un mot qui fâche. Hier, le Président se voulait au-dessus de la mêlée. La main est tendue à tous ceux qui voudront participer à cet effort indispensable pour définir, si possible dans le consensus, les grands objectifs stratégiques. Qui peut dire de quelle couleur est un « grand emprunt national » que les socialistes auraient pu proposer, la taxe carbone portée par les écologistes, le souci de former les chômeurs, la nécessité d’adapter le financement des retraites ?

 

Qui ne voit que le concept de « justice sociale » par l’impôt sur les plus riches auquel s’accroche le discours du PS est complètement dépassé par la réalité. Même en doublant l’impôt sur le revenu, on ne dégagerait que quelques milliards supplémentaires qui sont loin de faire le compte de ce qui est nécessaire…et on tuerait avec certitude la reprise et en même temps le retour à l’emploi ! Une trêve de deux ans, au nom de l’intérêt national, est-elle inconcevable ? Il sera bien temps de repartir en campagne dans la dernière année du quinquennat, non ?

 

Car, en l’état actuel des choses, l’oxygène de la vie politique, c’est Nicolas Sarkozy qui le procure. On en trouvera encore demain dans l’annonce du remaniement gouvernemental, avec, à la clé, une nouvelle « ouverture »  (vers les verts ? vers le centre ? vers la gauche ?) qui devrait élargir l’assise politique d’un gouvernement qui devra porter dans les deux ans des réformes vitales dont certaines seront de toutes façons douloureuses. Car, le Président nous a prévenus, les temps difficiles s’annoncent et « plus rien ne sera comme avant » (sauf peut-être encore la gauche) ! 



                                                                         



UN DISCOURS FONDATEUR

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Aujourd’hui, le Président de la République en s’adressant aux parlementaires réunis en congrès à Versailles a voulu prendre date des nouvelles conditions dans lesquelles notre pays va devoir se débattre pour assurer son avenir. Il a aussi voulu envoyer aux Français un certain nombre de signaux pour les alerter sur les difficultés qui les attendent et les évolutions auxquelles ils devront  s’adapter. Il a  fixé les grandes lignes de la politique de son prochain gouvernement pour permettre à la France de sortir « plus forte » de la crise et a annoncé le remaniement « mercredi » de l'équipe dirigée par François Fillon, qui sera chargée de « réfléchir aux priorités nationales et à la mise en place d'un emprunt pour les financer ».

 

Qu’il s’agisse du modèle social issu de la dernière guerre désormais condamné, que ce soit l’appel à tous, partis et syndicats, à participer à la détermination des orientations stratégiques dans les trois mois qui viennent, ou encore que l’on offre aux Français de participer au redressement de la France par le biais d’un emprunt national, tout montre qu’on est à un tournant historique pour notre pays. Des transformations profondes sont à attendre dans les prochaines années, dans le prolongement des réformes qui sont déjà engagées : un état moins dépensier (la dette a doublé entre 2002 et 2007 sans qu’il y ait crise), des échelons territoriaux moins nombreux, le rapport travail-retraite rédéfini pour qu’il soit à nouveau supportable pour la répartition, la fiscalité refondée en allégeant celle qui pèse sur le travail, en même temps que par l’emprunt seront financés les investissements qui redonneront à la France un tissu industriel adapté à son temps…

 

En face, c’est le vide. L’opposition a offert à la sortie du congrès un festival de ringardises. La vacuité des propos n’avait d’égal que la mesquinerie de la critique. N’ayant pas de leader qui puisse parler en son nom à opposer au président, elle ne peut que sombrer dans l’inexistence de propos sans intérêts et la posture. Ce qui est grave c’est qu’elle ne peut pas répondre parce qu’elle n’a pas d’idées à opposer aux propositions présidentielles. Sa solution c’est la fuite ou la chaise vide. Et c’est comme cela que le PS pense reconquérir des électeurs ?  Plus terrible encore, il est pris de vitesse par Nicolas Sarkozy. Martine Aubry s’est donnée six mois pour remettre son parti dans le coup. Mais le grand débat ne va durer que trois mois. Dans six mois toutes les décisions importantes seront prises. Le PS va-t-il encore rater le train ? C’est un peu dommage de ne pas avoir de modèle à proposer en face de celui qui est décrit dans ses grandes lignes par le Président de la République.

 

                                                                               



« MERE PORTEUSE »

                                                                    

 

 

Il aura fallu attendre lundi dernier pour que Ségolène ROYAL s’exprime enfin sur le résultat des élections européennes dans notre pays. Silence calculé évidemment. Pour notre « dame aux caméras », il était inutile de noyer son discours dans le « tout venant » des commentaires à chaud. Le tohu-bohu étant retombé, elle pouvait donc faire converger les projecteurs sur sa modeste personne. Le propos était-il au moins à la hauteur de l’attente ?

 

Evidemment non ! Il fallait bien un désert médiatique pour mettre en relief de telles platitudes, tissu d’évidences et de clichés. On y retrouve les tics de la campagne des présidentielles : le citoyen expert de ce qui le concerne, les solutions porteuses d’espoir sans dire lesquelles, la générosité mise en avant… Rien de neuf ? Si, un message subliminal qu’on croit comprendre. L’appel au PS pour un sursaut, une audace nouvelle, le courage de reconstruire un parti plus enthousiaste, plus aventureux, plus audacieux, plus généreux… c’est le mariage d’un chromosome socialiste avec un ovule « Désir d’avenir »…. Et si vous ne voyez pas en quel sein peut se faire la gestation, c’est que vous ne suivez pas assez la politique !

 

Toutes les références sont là. La cohue soigneusement orchestrée, le contexte d’une « université populaire participative », le décompte des voix perdues par rapport au 1er tour de la présidentielle (6,7 millions) qui sonne comme un reproche, la référence au titre d’un livre de Barak Obama (L’audace d’espérer), et les commentaires soigneusement distillés par l’avocat Jean-Pierre MIGNARD, président de Désirs d’avenir, pour baliser la piste « la volonté transformatrice, on en prend acte, mais dans les six mois, les choix doivent être faits. Après il sera trop tard »….Sous entendu, nous avons la « mère porteuse ».

 

Mais six mois pour une gestation, c’est un peu court ; le risque est grand d’accoucher d’un prématuré. Au chapitre des « amours » tumultueuses entre l’ex-candidate et son parti, il n’est pas du tout sûr que la fécondation ait lieu. Dans la maison, il y en a tant d’autres qui se croient porteur de l’embryon salvateur ! Le tourbillonnant Valls, Mosco-la-polka, deux pas en avant, trois pas en arrière, Montebourg-la-castagne,  que sais-je encore ?

 

 

                                                               


ET C’EST REPARTI !

           Sarko strasbourg             

 

 

Lundi prochain, Nicolas SARKOZY s’adressera au parlement français. Il étrennera pour l’occasion l’une des dispositions de la réforme constitutionnelle qu’il a souhaitée. Mais au fond, il est logique que le chef de l’Etat ouvre le dialogue avec les élus plutôt que de tenir une conférence de presse. Il donne ainsi le signal du coup d’envoi de la 2ème mi-temps du quinquennat. Car, indéniablement le succès remporté aux européennes par l’UMP et qui est aussi largement le sien, lui permet de rebondir et de rebattre les cartes pour cette période qui s’ouvre et qui conduit à 2012.

       

Et le président de la République qui n’a jamais été inerte entend bien tirer le meilleur parti d’un succès plus psychologique que réel si on veut bien faire attention à ce qu’indiquent la répartition des voix et l’abstention. Il faut donc s’attendre à ce qu’il persévère dans les recettes qui marchent et qui lui ont permis, en dépit de la crise et de l’adversité, de prendre ce virage en tête. Dans un esprit d’ouverture il a reçu tous les chefs de parti ; exercice peut-être formel mais qu’on ne peut guère lui reprocher. Les réformes vont donc continuer et l’ouverture s’élargir. Gageons qu’au milieu de la semaine nous aurons sûrement deux ou trois surprises au gouvernement. Mais l’ouverture, c’est aussi le ratissage. Même si l’exercice a ses limites, il s’avère nécessaire pour élargir l’électorat de l’UMP : les prochains scrutins sont à deux tours et il faut trouver le moyen de franchir la barre des 50%... A cet égard, la base électorale de l’UMP est solide mais évidemment trop courte à elle-seule. On va donc voir le Nouveau Centre à l’œuvre pour partir à la quête de ces électeurs UDF restés au Modem, mais aujourd’hui en jachères. On peut compter aussi sur les alliés du centre gauche, appelés probablement à se renforcer autour de Jean-Marie Bockel et de Eric Besson. Car, ce n’est pas le moindre des mérites de l’ouverture que d’avoir fidélisé ces sensibilités différentes : c’est donc qu’elles sont à l’aise au sein du gouvernement. D’ailleurs aucune n’envisage de le quitter.

        

Le champ de manœuvre du président est dégagé : le Modem et le PS se sont brûlés eux-mêmes au lance-flamme et découvrent un peu tardivement que l’antisarkozysme n’est pas une politique. Mea culpa, donc. Mais quels arguments vont-ils trouver maintenant ? Ils ne peuvent se renforcer que si les remèdes du gouvernement contre la crise se révèlent inefficaces. Et il y a toutes chances pour qu’on assiste à beaucoup de désordres au Parti Socialiste que Martine Aubry tente pourtant de resserrer ; mais il ne se passe pas un jour sans qu’un prétendant ne se déclare et « l’oracle du Poitou » vient de faire connaître son analyse… preuve qu’elle ne renonce à rien. Il y a bien les écologistes dont on a fait des gorges chaudes. C’est vrai que la liste Europe Ecologie a fait un beau score, mais quoi, ça représente un Français sur 16 ou 17… relativisons. Et le gars Dany aura beaucoup de chance si son conglomérat tient la distance. Ce mouvement est ancré à gauche et on ne tardera pas à découvrir que derrière l’écologie, ce qui est commun à José Bové et notre éternel agitateur sexagénaire, c’est le rejet du libéralisme et du capitalisme, que leur projet révèle moins l’amour de l’Europe que l’émergence d’une société inspirée par le gauchisme le plus traditionnel, fût-il habillé de vert.

        

Dans ce cadre, l’ouverture prend tout son sens. Outre qu’elle n’est pas une nouveauté inventée par Nicolas Sarkozy, Giscard et Mitterrand l’avaient tentée, elle prend d’autant plus de signification que l’opposition est émiettée et ne présente pas aux yeux de l’opinion une alternative crédible. Il est en effet logique que le pouvoir en place recherche l’unité nationale pour porter des réformes cruciales. Ceux qui ne veulent y voir qu’une habileté politique en utilisant des « disponibilités en mal de pouvoir » se trompent. C’est une volonté politique qui cherche surtout à résoudre les problèmes économiques et sociaux, mise au service de programmes efficaces contre les effets de la crise, par exemple le RSA, ou l’amélioration de la vie dans les quartiers. Si ça peut faire gagner ensuite, tant mieux. Personne ne croit un seul instant que la pratique de l’ouverture permette de conquérir les électeurs de la gauche militante. Mais il est indéniable qu’elle peut faciliter l’attraction d’électeurs centristes, de gens qui s’identifient à la Gauche Moderne, voire même des écologistes.

                                           

Quoi qu’il en soit, le destin de Nicolas Sarkozy dépend moins du rapport de force politique que de l’état de l’économie en 2012. Et de cela, il doit en être conscient plus que tout autre. Son intérêt est donc de tout faire pour améliorer la situation, ce qui ne peut être que bon pour les Français. L’électorat vient de lui donner un sursis. Gageons qu’il le jugera sans concession en 2012. C’est aussi ce qu’on peut comprendre dans les résultats des élections et l’impressionnante abstention.

 

 

                                                                                              

 


LA SECU VA-T-ELLE MOURIR ?

                                                     

 

La commission des comptes de la Sécurité sociale vient de nous le révéler : le déficit du régime général pour 2008 s’établit à 10,2 milliards d’Euros (9,3 prévus)  avec une dégradation qui s’explique en grande partie par la baisse des recettes due à la dégradation du marché de l’emploi. La branche maladie a pourtant poursuivi son redressement avec un trou de 4,4 milliards d’euros (contre 4,6 en 2007), avec le même effondrement des cotisations, ce qui représente un bel exploit. La mise en place des franchises tant décriées a bien contribué à alléger la facture et cet effet de modération semble se prolonger.

 

Mais ce qui inquiète le plus, ce sont les projections qui annoncent un quasi doublement du déficit en cette fin d‘année, soit un gouffre qui avoisinerait les 20 milliards d’euros. Le prix de la récession. Il n’en faut pas plus pour que réapparaissent les questions sur l’avenir du dispositif. L’ampleur d’un tel déficit ne permet pas de se contenter d’un simple recours au crédit. Certes, le Ministre du Budget, Eric Woerth, n’envisage pas pour l’instant de lancer la procédure d’alerte, tant que les dépenses « restent dans les clous » fixés par l’objectif national des dépenses d’assurance maladie. Mais il se réserve bien sûr, le droit de prendre « quelques mesures d’ajustement », d’ici l’été, pour consolider ces résultats. Pourtant, l’émoi suscité a fait ressurgir la vieille problématique : entre la diminution des retraites et des prestations, l’allongement du temps de travail en repoussant l’âge de la retraite et l’augmentation des cotisations, quel parti prendre ?

 

En attendant, la branche maladie va servir de variable d’ajustement pour freiner le plongeon, puisqu’on ne peut pas faire grand-chose pour enrayer le dérapage de la branche retraite, pas plus que pour la branche famille qui supporte le poids de la crise. Les bons élèves sont toujours mis à contribution.

 

Mais quel point d’équilibre trouver pour financer notre dispositif de sécurité sociale ? Et  a-t-on encore les moyens de se payer un tel niveau de protection ? Voilà un sujet sur lequel tout le monde devrait pouvoir se retrouver. Au moins les gens qui se disent responsables. Les paramètres son connus : vieillissement, diminution de la population active, augmentation du nombre des retraités… Indépendamment des réflexions sur la répartition pour financer les retraites, dont le principe est intangible, ne peut-on pas explorer l’impact qu’aurait la mise en place d’une TVA sociale, dont on sait qu’elle permettrait de trouver tout ou partie du financement sans peser sur le travail ? Cela ne permettrait-il pas d’attendre la mise en place de l’hypothétique « taxe carbone » ? Le contexte d’inflation zéro dans lequel nous nous trouvons paraît pourtant propice à une telle expérience.

 

Ce qui est certain c’est qu’on ne tiendra pas longtemps avec l’endettement et que le moment où le poids à supporter par la part de la population active pour financer la répartition va devenir insupportable, arrive à grandes enjambées. Après la réforme ? – La réforme ! De toutes façons, il faudra, d’une manière ou d’une autre … payer !


Quoi qu'on fasse !



                                                     

 


UN PARCOURS SEME D’EMBUCHES

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Vendredi dernier, le Sénat en a enfin fini avec le vote de la loi de réforme de notre système de santé. De substantielles modifications y ont été apportées, qui en modifient sérieusement le contenu sans en altérer trop l’essentiel de l’esprit. Car l’hôpital a toujours du mal à admettre qu’il coûte cher à la collectivité. On peut imaginer que Roselyne BACHELOT se serait bien passée de la fronde orchestrée par des mandarins en mal de pouvoir, alors qu’ils n’avaient pas bronché au moment du vote de l’Assemblée nationale.

Il faut dire que le parcours de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » a cumulés les handicaps. D’abord, la procédure d’urgence retenue par le gouvernement, qui implique un seul vote par chaque assemblée, rend le vote des députés moins décisif que celui des sénateurs qui intervient en second. Ensuite, le Sénat n’a commencé à examiner le projet que le 12 mai, alors qu’il avait été adopté par l’Assemblée le 18 mars : huit semaines qui ont laissé le champ libre à la contestation. La faute en revient à la mise en application de la révision constitutionnelle. Ainsi les députés ont examiné le texte sous l’ancien régime et le Sénat sous le nouveau. Or, la réforme implique que c’est la version d’un projet de loi adopté en commission, et non plus celle du gouvernement, qui est discutée en séance et prévoit la présence du gouvernement à toutes les étapes de la procédure législative, de la présentation du texte et des amendements en commission jusqu’au vote. La loi HPST essuie les plâtres de la nouvelle procédure législative. 

Les députés en ont été agacés, et même se sentent floués. Ne serait-ce que parce que la réforme des CHU, qu’ils n’ont pas examinée, a été introduite par un amendement au Sénat et intégrée au projet de loi. Et la haute assemblée semble avoir profité de la situation pour  conforter son pouvoir. Elle a surtout démontré sa perméabilité à l’influence de certains lobbies médicaux bien implantés dans ses murs. Le pouvoir des directeurs d’hôpitaux en a pris un coup dans l’aile au passage, avec un rééquilibrage au profit de la commission médicale. Mais heureusement, la Ministre a réussi à sauver ses « agences régionales de santé » qui constituent la véritable charpente de la réforme en fédérant tous les acteurs de santé d’un territoire.

Il n’empêche, les arbitrages qui ont dû être rendus, certains par le Président lui-même, ont affaibli quelque peu la portée d’une loi pourtant intelligente. Reste à la commission mixte paritaire Assemblée-Sénat de parvenir à un accord à partir de deux textes sensiblement différents. Il n’est pas impossible, si les navettes s’éternisent, que le gouvernement ne demande aux députés de trancher. Ils auraient alors le dernier mot. Et les élections sont passées…


                                                                                    



COTIS AU RAPPORT

                                                  

 

Le directeur général de l’INSEE, Jean-Philippe COTIS,  avait été chargé par le Président de la république d’un rapport sur le partage de la valeur ajoutée et des profits. Celui-ci lui a remis le fruit de son travail il y a une quinzaine de jours. Ce rapport était très attendu. On sait en effet, que Nicolas SARKOZY veut aboutir rapidement sur ce dossier épineux. Aussi, il est important de savoir ce que nous apprend l’état des lieux observé par le directeur de l’INSEE.

D’abord, le pouvoir d’achat des salariés a faiblement augmenté depuis vingt ans : 0,8% par an en moyenne. Ce qui est en cause, ‘est la faible qualité des emplois créés en France. Le partage de la richesse produite est resté stable et 2/3 de cette valeur sont allés à la masse salariale, 1/3 aux profits et aux investissements. Pourtant, malgré cet abondement plutôt généreux, les salaires n’ont pas augmenté suffisamment. Il l’explique par la faiblesse des gains de productivité, contre toute attente, puisque nous nous targuons d’avoir l’une des productivités les plus élevées du monde. Mais les emplois créés sont en général peu qualifiés, donc moins bien rémunérés, de sorte que l’écart ne cesse de se creuser entre les fonctions à faible valeur ajoutée et les emplois plus productifs. Il en résulte une inégalité considérable entre les revenus.

Ensuite, les contrats à durée brève type CDD sont une source de précarité, même si leur multiplication accroît beaucoup la masse salariale. Et la France vient de retomber, avec la crise, dans l’ornière d’un chômage massif alors qu’elle commençait tout juste à se débarrasser d’un chômage structurel hérité des deux chocs pétroliers. Le manque d’emplois exerce forcément une pression importante sur ceux qui en ont un. Il est alors facile d’opposer à des revendications le risque de suppressions de postes que dicterait une augmentation de la masse salariale.

La dictature de la bourse apparaît dans le rapport avec une forte hausse des dividendes depuis les années 1990, qui n’a pu se produire qu’au détriment des salaires. Cet effet s’ajoute à la réduction du temps de travail. On a dit que la productivité suffisait à compenser le passage aux 35 heures. En réalité, les RTT ont exercé une force hostile aux augmentations de salaires. La vérité est que les salaires ont payé la RTT en travaillant autant pendant 35 H que pendant 39, et les embauches n’ont commencé à reprendre, avant la crise de 2008, que grâce au départ à la retraite des « baby-boomers » et à une démographie en baisse qui a envoyé moins de jeunes sur le marché du travail.

Hausse des dividendes, diminution du temps de travail, faible qualification… Ne reste plus qu’à ajouter au tableau la « mondialisation » qui continue de favoriser les délocalisations, donc la suppression de postes, ce qui ne favorise pas la hausse des salaires.

On voit bien que la piste suivie par Nicolas SARKOZY d’affecter les profits de l’entreprise selon la règle des 3/3 (1/3 aux actionnaires, 1/3 aux salariés, 1/3 aux investissements), idée combattue par le MEDEF, n’est pas de nature à augmenter les salaires et réduire les écarts entre eux. Ce que le rapport COTIS nous dit surtout, c’est l’impératif d’une formation qui crée des employés très qualifiés, les seuls qui, ces temps-ci pourront trouver un emploi.


                                                                   

 


QUAND FRANCOIS REND HOMMAGE A NICOLAS…


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Le 6 mai, pour les deux ans de l’élection de Nicolas Sarkozy, François Fillon et 12 ministres du gouvernement se sont rassemblés autour de Xavier Bertrand pour rappeler les résultats de deux ans d'action menée au service des Français. 

Plus de 1 500 nouveaux adhérents de l'UMP avaient été réunis pour cette occasion, salle Gaveau à Paris.

 

"N'en déplaise à l'opposition, Nicolas Sarkozy continue d'incarner le camp de l'initiative et de l'audace" a affirmé François Fillon. Il a rendu hommage à un Président de la République qui « a du relever un triple défi » : le défi des réformes, le défi de la présidence de l’Union européenne et le défi de la crise financière et économique la plus grave depuis 1929.

Malgré la crise, le gouvernement a en effet maintenu son effort de changement : "cet élan réformiste ne s'arrêtera pas" a affirmé le premier Ministre. Car les lendemains de crise verront s’opposer les nations gagnantes et les nations perdantes a-t-il expliqué : « les gagnantes seront celles qui auront l’audace de se transformer dans la crise pour en faire un tremplin ».


A un mois des élections européennes, le premier ministre a enfin tenu à remotiver les forces de la droite. « J’ai besoin de vous pour faire de la cause européenne une cause nationale ». Il a fustigé une opposition sans programme qui se contente d’essayer de conduire les citoyens vers un vote-sanction, "contre Nicolas Sarkozy". Mais est-ce là un programme ? On en est loin. « Dans leur course à l’opposition systématique, l’enjeu européen est un enjeu politicien », a-t-il conclu ce sujet.

 

                                                                                                                           



DEJA DEUX ANS

   Sarko elysée                                                                

 

Déjà deux ans : le temps passe vite et la crise semble l’accélérer. Avec une telle conjoncture, et alors que s’annonce une échéance électorale, d’aucuns pouvaient imaginer un Président dans les 36èmes dessous, mis en lambeaux par les effets d’une crise majeure et les feux croisés de tous ses adversaires. Rien de tout cela, ou … si peu. Des feux de ses adversaires nous n’avons que l’outrance et la vacuité, ce qui d’ailleurs contribue à solidifier le socle d’électeurs sur lequel il s’était appuyé au premier tour de 2007 : une remarquable stabilité qui ne décolle pas des 30% et qui fait que selon un sondage d’un quotidien du Sud Ouest, si l’élection avait lieu cette année, il aurait été (à nouveau) élu triomphalement. 

En deux années à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est taillé une place prépondérante sur l'échiquier national, dominante sur la scène internationale, importante dans les médias. Si sa popularité est en baisse, c’est qu’elle est plombée par les effets d'une crise économique historique.  Mais les Français jugent encore que Nicolas Sarkozy a de fortes qualités personnelles : « dynamique » pour 85%, « courageux » pour 75%, « capable de prendre des décisions difficiles » pour 66%, et avec « le sens de l’état » pour 60%. Bien des présidents rêveraient d’un tel portrait !

Mais il y a le revers de la médaille et la crise alimente des sentiments contrastés chez nos compatriotes : ainsi ils sont 55% à penser qu’il ne fait pas un « bon président » parce qu’il n’est « pas assez à leur écoute » (73%) et « n’apporte pas les solutions à leurs problèmes » (67%). 54% pensent même « qu’il n’a pas de vrai projet pour la France ». En fait, les Français voudraient avoir un magicien comme Président, et ils prennent pour de l’indifférence l’inertie que les rouages de l’état imposent à toutes les décisions qui sont prises. Le temps de la mise en oeuvre politique est confronté à l’impatience d’en voir les résultats. Comment ne pas excuser la myopie de gens qui perdent leur emploi ou qui sont inquiets pour leur avenir !

Nombreux sont ceux, et pas seulement dans son camp, qui lui reconnaissent sa volonté de faire bouger les choses. SARKOZY, c’est l’action et le mouvement. Plus de 90 réformes lancées. Certes, toutes les promesses ne sont pas tenues, même si le volontarisme reste d’actualité. Il est vrai cependant que les  difficultés nées de la crise compliquent tout. Tout a déjà été dit sur ce président hyperactif, super-présent, toujours en mouvement, prenant la parole à chaque instant et semblant décider de tout. De déplacements dans l'hexagone en visites à l'étranger, il a fait voler en éclats l'image « jupitérienne » d'un chef de l'Etat rare, donc forcément sage et respecté.


Ceux qui ne voyaient dans cette agitation qu'un feu de paille de début de mandat en ont été pour leur frais. Nicolas Sarkozy a du souffle. Et loin de l'apaiser, la tempête économique qui s'est abattue sur le monde à l'automne dernier nourrit son énergie. Depuis qu'il a décrété la mobilisation générale contre la crise, le chef de l'Etat multiplie les sorties pour décliner le même discours : « les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes mais pas question de rester immobiles », répète-t-il à qui veut l’entendre, et loin de les stopper « la crise appelle à continuer les réformes, et grâce aux réformes, nous sortirons plus forts de la crise ».

 

Il a fallu adapter les priorités. Véritable leitmotiv de sa première année de mandat, le fameux « travailler plus pour gagner plus » est provisoirement mis de côté. Avec pragmatisme il a privilégié la relance par l'investissement, pour mettre en face du dérapage inévitable des déficits publics, des réalisations concrètes. Il reste par contre solidement campé sur ses positions, à juste raison, en refusant de puiser dans l’endettement pour financer un  soutien à la consommation, en refusant d’augmenter les impôts ou en renonçant au fameux « bouclier fiscal ». Il a encore le temps de devenir le « président du pouvoir d’achat », pouvoir d’achat qui a d’ailleurs repris des couleurs avec la baisse du prix de l’énergie et la disparition de l’inflation.

 

Face à l’empilement des difficultés : la longue crise sociale dans les Antilles, la polémique sur la nomination contestée de son collaborateur François Pérol à la tête du groupe Banque populaire/Caisse d'épargne, l’inexorable montée du chômage et des plans sociaux, la violence qui en découle, Nicolas Sarkozy affiche une foi inébranlable dans sa politique et sa méthode, relayée par un premier ministre qui la met scrupuleusement en musique.

 

Face à un PS qui a radicalisé son discours, qui peine encore à panser les plaies de ses divisions, et à un François Bayrou esseulé, et qui les uns comme les autres n’ont rien d’autre à proposer que leur « antisarkozysme » primaire (aurait dit Geogeo), il a de bonnes raisons de rester confiant. Et ceux qui le soutiennent avec !


                                                                                



ABUS D’EXCES

                                                                              

                         

 

A cinq semaines des élections européennes, le patron du Modem, François Bayrou, tente son grand retour sur le devant de la scène politique en publiant « Abus de pouvoir », un pamphlet contre Nicolas Sarkozy et ce qu'il appelle sa  «nouvelle monarchie».

Avec ce livre, il se pose en premier opposant au Président. En même temps que les élections européennes du 7 juin, il voudrait déjà préparer sa place pour le second tour de la prochaine élection présidentielle. « François Bayrou veut faire du test des européennes un nouveau tremplin vers 2012 », analyse Pierre-Marie Vidal dans un édito pour le magazine Profession Politique.

Une stratégie qui serait payante, si l'on en croit les récents sondages selon lesquels le nouvel « IZNOGOUD » obtiendrait 19% à 20% des voix, soit quasiment le même score que Ségolène Royal, si une élection présidentielle se tenait aujourd'hui. Nicolas Sarkozy arriverait certes toujours en tête avec 28 % à 30%, un score légèrement en retrait par rapport à son 1er tour des Présidentielles, mais que le contexte peut fort bien expliquer.

La popularité du Béarnais et les critiques incessantes dont sont l'objet à la fois le gouvernement et les socialistes, permettent à certains d’imaginer celui-ci en successeur de Nicolas Sarkozy en 2012. C’est aller un peu vite en besogne.

C’est oublier qu’il a fait le vide dans son camp et ses anciens amis, aujourd’hui dans la majorité, ne lui font pas de cadeaux. Et comme en réponse à son pamphlet, Dominique Paillé publie aussi un portrait acerbe du président du MoDem, qu'il dépeint comme un « conservateur obnubilé par son ambition élyséenne », prêt à « sacrifier les valeurs du centrisme ».

Enfin, même si elle divise encore les leaders socialistes, la question d'une alliance entre le PS et le MoDem est de plus en plus au cœur du débat. Pour certains, c'est la seule chance de victoire pour les centristes comme pour les socialistes. Mais pour IZNOGOUD ce n’est concevable que s’il est devant.


Evidemment !


                                                             


 


FILLON INOXYDABLE

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Parler du 1er Ministre, un soir de 1er mai, ce sera interprété comme du plus mauvais goût par certains. Ce n’est pourtant pas si iconoclaste qu’il y paraît. Au soir d’une journée de manifestations, certes bien suivies, mais en demi-teintes pour ceux qui espéraient un « grand soir », le pays aborde le mois de mai et ses quatre ponts, dans une situation sociale qu’on aurait pu imaginer plus tendue.

Il suffira de constater que le discours des responsables syndicaux, quand on fait la part  inévitable de la posture, se cantonne dans la modération. Tous les syndicats ont choisi de défiler ensemble : autre facteur rassurant. C’est le moyen le plus sûr pour couper court à toutes les tentations gauchistes. Il reste maintenant à leur donner du grain à moudre pour tenir la distance dans ce climat plus consensuel que vindicatif. Mais il ne faut guère attendre de relance par le pouvoir d’achat si la consommation se maintient.

Cette situation, on la doit en grande partie à la perception qu’ont les Français de leur Premier Ministre. D’abord, la cote du Président ne s’est pas effondrée, et la sienne ne se porte pas mal non plus. Après deux ans de cohabitation, le Président et le Premier Ministre ont trouvé la bonne répartition des rôles et le moindre des paradoxes tient dans ce que c’est peut-être le second qui rassure le plus. Sérieux, présent juste ce qu’il faut, respecté par ses Ministres, il donne l’image qu’attendent les Français de leur chef de gouvernement : du travail, du travail, du travail. Il est l’élément stabilisateur indispensable et l’intendant sur lequel le Président peut se reposer.

C’est pourquoi il restera à son poste. Comme rien ne les divise sur la marche à suivre, François FILLON, malgré la crise, va continuer d’assumer les réformes qu’il faut absolument achever. Avec lui, Nicolas SARKOZY a l’homme de confiance dont il a besoin pour combattre la crise avec efficacité. Il est rare, en effet, d’avoir un Premier Ministre sans aucune arrière-pensée, et notamment celle de vouloir être le vizir à la place du vizir. S’il y a des Ministres qui ambitionnent des places, ce n’est pas le cas du chef du Gouvernement.

Ce tandem est une chance pour la France. Sa solidité est gage de réussite. Le remaniement attendu permettra peut-être au Président quelque surprise dont il a le secret, mais il ne devrait pas changer sensiblement la donne. Face à toues les inquiétudes, Nicolas SARKOZY, en maintenant François FILLON à son poste, offre aux Français de la certitude : celle d’être gouvernés avec fermeté et sagesse.


                                                                                   


LA BUSE ABUSE

                                                                  


La buse est un rapace carnivore qui comme tous ceux de son espèce se nourrit de petits rongeurs et de charognes.

Il en existe une espèce plus particulière en Poitou-Charente, reconnaissable à sa tunique généralement blanche. Elle se repaît le plus souvent de bribes de propos, tombés du perchoir présidentiel, sur lesquels elle se jette pour en faire son menu médiatique.

Pourquoi buse ? Parce que ce mot décrit bien la situation d’une personne qui fait feu de tout bois pour poursuivre le combat qu’elle a perdu et tenter de perdre à son tour celui qui lui a fait mordre la poussière. A défaut de pouvoir le faire, elle le poursuit de sa vindicte, et exploite même les ragots, comme dernièrement avec l’épisode « Zapatero ». Comme une buse en hiver qui, faute de pouvoir fondre sur une proie, se contente de nettoyer les charognes laissées par d’autres prédateurs. Buse aussi, parce que dans notre langue, les synonymes sont nombreux : crétin, cruche, gourde, sot, stupide…

Voilà pour la méthode.

Pour le contenu, il faudrait une psychanalyse pour être sûr de ce qui se passe dans la tête de l’intéressée. Sa fixation sur le Président dont elle épie les moindres faits et gestes, sa manière de procéder en cherchant à contester sa représentativité nationale alors qu’elle-même n’a aucun titre à parler au nom des Français, pas même ceux de sa Région, car son mandat n’est pas de représentation d’une population mais de gestion d’un territoire, relèvent davantage de la persécution que du positionnement politique.

Le discours, lui-même, « je vous demande pardon », devrait inquiéter. Elle prend soin de cultiver l’image qui va avec le discours : on la verra donc derrière le micro tout de blanc vêtue. La couleur de la pureté qui veut faire d’elle une « sainte en croisade ». Et comme elle se dit « habitée »…. Tous les ingrédients sont réunis : nous tenons là notre nouvelle Jeanne d’Arc, à moins que ce ne soit le Christ réincarné en jupons. Le discours christique, elle le pratique volontiers, on l’a bien vu au congrès de Reims. Mais quand elle l’utilise, la provocation est certaine, car il est l’expression même de sa perversité. Dans mon entourage, j'entends des gens dire qu'il faut qu'elle aille se faire soigner !

Mais l’émule de Machiavel a encore réussi son coup : elle attaque SARKOZY, et oblige son parti à la soutenir au grand dam de la 1ère Secrétaire. Et elle n’a pas fini de lui pourrir la vie. Pour le politologue Gérard Grumberg, spécialiste du PS : "les socialistes se sont sentis obligés de soutenir Mme Royal, d'autant qu'ils n'ont d'autre discours qu'une ligne centrale d'anti-sarkozysme. L'initiative contribue à installer Mme Royal comme  «l'opposante la plus déterminée à Sarkozy», ce qui est à même de plaire à une partie assez importante des Français très hostiles au président. Cependant, en s'appuyant "sur des on-dit", elle affaiblit son image de présidentiable ». On sait en effet, que les propos dont elle s’est servi pour écrire à Zapatero, ont été démentis par l’Elysée et des parlementaires présents, notamment socialistes….

Nous entrons en période de campagne électorale pour l’élection du Parlement européen. Probablement ulcérés de voir les intentions de vote en faveur de l’UMP supérieurs à ceux qui leurs sont attribués, les socialistes sont pris au piège par le volontarisme du chef de l'état, et tous les moyens vont être utilisés, notamment par une certaine presse sans éthique ni déontologie, pour tenter de décrédibiliser le Président de la République, principal support de la campagne du parti majoritaire. Cela promet pour les deux mois qui viennent, si le débat reste à ce niveau dans l’opposition.

Et maintenant pourquoi pas une lettre à Charles Aznavour et aux Arméniens pour le prochain pardon,  au nom des Turcs ? .. Pour ensuite soutenir leur candidature à l'Europe.


                                                                        

 


LE VERBE EN TEMPS COMPTE

                                                                              

 

 

 

Le Conseil d’Etat a ordonné au CSA de prendre en compte le temps de parole du chef de l’Etat et de ses collaborateurs dans la répartition du temps accordé à la majorité et à l’opposition. C’est la suite donnée à une requête de la gauche qui crie victoire. Ce pourrait bien être une victoire à la Pyrrhus.

Voilà un bon exemple qui montre bien que le beau principe d’égalité se trouve confronté à celui non moins plus beau de liberté. Ce type de débat n’existe dans aucun autre pays d’Europe. Il participe du génie de notre gauche viscéralement attachée à son idéologie égalitaire. Donc, on va minuter le temps de parole de chacun. Bon courage ! Pour la majorité, cela ne sera pas trop difficile. Encore que… sur un plateau de télé, faudra-t-il donner au représentant de l’UMP autant de temps qu’à tous les autres partis réunis ?  Et comment se fera la répartition du temps entre le PS, le PC et le Vert ? On imagine déjà la vie de l’animateur. On pensait jusqu’à maintenant que le Président et le Gouvernement pouvaient s’exprimer selon les nécessités et les événements, laissant le soin aux journalistes de gérer le pluralisme, en sollicitant notamment l’avis des opposants : ce qu’il me semble n’a jamais manqué de se produire.

 

En voulant confiner la parole du chef de l’Etat, l’opposition fait un mauvais calcul, à moins qu’elle ne projette d’y rester pour l’éternité. Elle oublie tout simplement qu’elle pourrait reprendre un jour le pouvoir. Elle fait aussi un mauvais calcul, parce que le minutage strict, compte tenu du nombre de parti qui la composent, va fragmenter le temps de parole des uns et des autres. Et comment va-t-on décider de comptabiliser les inclassables comme le MPF, un jour avec, le lendemain sans. La gauche acceptera-t-elle de gaieté de cœur que son temps soit amputé par le FN ou le Modem ? Car en appliquant le 50/50, le CSA n’a pas reçu du Conseil d’Etat le mode d’emploi. Comme en démocratie, on ne peut pas censurer un parti ou un chef de gouvernement qui s’adresse à la nation, nous serons en présence d’un temps d’expression fluctuant en permanence.

                          

Une autre question se pose pour les médias audiovisuels, qui ne se pose pas pour la presse écrite. On n’imagine pas en effet, qu’un journal d’opinion comme le Figaro, ou encore le Monde, soit obligé d’équilibrer ses colonnes en fonction des opinions qui y sont émises… à moins de vouloir leur mort certaine. Et internet : va-t-on comptabiliser les tendances des blogs ? Sur quelles bases ?  Les médias tels que chaines de télé ou radios représentent un vrai pouvoir, mais si on n’a rie trouvé d’autre pour les « contrôler » que le minutage du temps de parole, c’est que quelque part on ne leur fait pas confiance sur les plans éthique et déontologie. Et là, j’ai du mal à comprendre la gauche, parce que les chaines publiques, pour ne parler que d’elles, dont les personnels ne cachent pas leurs opinions, lui sont diablement favorables. En fait, le comptage du temps de parole méprise la liberté d’expression et ceux qui ont en charge de la médiatiser, dont le plus grand nombre fait preuve de professionnalisme dans leur métier. Et puis, l’auditeur et le téléspectateur ne sont pas si bêtes.

        

Enfin, le talent entrera-t-il en ligne de compte ? Car les prestations devant les caméras, de ce point de vue ne seront jamais égales. Entre un SARKOZY qui excelle comme personne à s’approprier la caméra, un BESANCENOT à la gueule d’angelot dont la dialectique coule de la bouche comme du sirop de grenadine et une AUBRY laborieuse et péremptoire, il n’y aura jamais photo. Et le temps qui s’écoule n’y peut rien. Car le pouvoir du verbe n’est pas qu’une question de temps !

 

 

                                                                        


CONFIANCE

 

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C’est le mot clé pour la sortie de crise. Rétablir la confiance, voilà le problème. Confiance des banques entre elles pour que l’argent circule à nouveau, sans que les états aient à s’en mêler. Confiance des épargnants pour qu’ils sortent tout l’argent figé dans les livrets A, dont le taux commence à ressembler à « peanuts ». Confiance des ménages pour qu’ils reprennent leurs projets d’investissements en biens de consommation ou d’immobilier….

Mais pour rétablir la confiance, il faudrait y voir clair. D'accord, le G20 a apporté sa petite note d’optimisme. Bien sûr, quelques signes positifs encore timides nous viennent d’Amérique. Certes la bourse commence à aller mieux… Mais tout cela ne constitue pas un engrenage encore suffisamment fort pour tirer dans le bon sens. D’autant plus que les mauvaises nouvelles, grossies par les médias, continuent d’obscurcir le paysage : licenciements, carnets de commande anémiques, faillites…

Ce qu’il faudrait c’est un agenda, un calendrier de la reprise. Essayons de nous y coltiner. Tout commence par l’assainissement du secteur bancaire, sans quoi rien ne peut vraiment se faire. En effet, en Europe, le financement de nos entreprises se fait à 70% par les banques et 30% par le marché. La récente baisse des taux de la BCE peut aider en rendant les emprunts moins coûteux, d’autant plus que l’inflation n’a jamais été aussi faible. On peut espérer que les banques auront digéré leurs actifs toxiques d’ici l’été, et seront alors à nouveau pleinement en ordre de marche. Sauf mauvaise nouvelle ou catastrophe imprévue. 

Dans la foulée l’immobilier, aidé par les plans financés par l’état, et les particuliers reprenant leurs achats, pourrait redémarrer à l’automne et tirer la croissance : quand le bâtiment va… L’autre secteur fortement touché, c’est le marché de l’automobile : c’est aussi un secteur qui concerne des milliers d’emplois. Avec le soutien des primes à la casse et les efforts des constructeurs, il pourrait se maintenir mieux que prévu. La reprise de la consommation dans ce secteur est forte en Allemagne et soutenue en Espagne, sous l’effet des mêmes incitations.

Dans le même temps, le gouvernement, Président de la République en tête, a eu raison de ne pas augmenter les impôts ni de toucher au bouclier fiscal, tant il est vrai que ces mesures préconisées par certains, si elles peuvent avoir un impact psychologique sur le plan de la « justice sociale », n’en seraient pas moins un puissant incitatif à la délocalisation de l’épargne, et par tant contribueraient à une délocalisation du travail. Au moment de la reprise, c’est le marché de l’emploi qui dira merci.

Et voilà comment on pourrait aborder le début de l’année 2010 sous de nouveaux « auspices ». Je choisis à dessein ce mot pour ce qu’il comporte d’espoir et d’incertitude.

Mais voilà, qui peut annoncer un tel calendrier ?


                                                                 


C’EST GRAVE DOCTEUR ?

                                                                  

 

Ségolène se bat sur tous les fronts pour exister et faire parler d’elle. Elle y réussit plutôt bien, il faut l’avouer. Même quand elle passe des vacances discrètes à Marbella, pas « bling-bling » pour deux sous dans cette station réputée pour sa fréquentation de « peoples », elle espère secrètement faire la une. Et elle gagne sur les deux tableaux : sur le plan médiatique grâce aux photos d’un grand hebdomadaire parisien et sur le plan moral et qui plus est financier, puisqu’on a piétiné son droit à l’image et à la vie privée….

 On la voit faire le siège d’Heuliez et sans faire semblant du tout, s’activer à faire entendre la voix de salariés angoissés. D’autres plus discrets feront peut-être avancer le dossier, mais elle, elle est là, sur le terrain : « Où sont les caméras ? ». Et puis elle part en Afrique, jouer les redresseuses de torts et rectifier la parole de la France en demandant « pardon » pour les paroles de Sarkozy. On découvre à cette occasion tout l’altruisme dont cette femme est capable. Rappelons qu’un peuple « entre dans l’Histoire » avec l’invention de l’écriture et du point de vue de cette définition, il reste beaucoup de peuples sur la Terre qui sont encore « préhistoriques »…mais c’est une autre histoire.

Ségolène a encore réalisé un dernier exploit (le dernier en date) : une interview au JDD (Journal du Dimanche) où elle pousse son discours sur l’injustice, ce qui l’obsède le plus, jusqu’à paraître plus rouge que Besancenot. Après la séduction orange, voici le rouge. Les salariés ont raison de se révolter. Les mauvaises langues diront qu’elle surfe sur les apparences. D’autant plus que dans le même temps un sondage publié par un « gratuit » parisien annonce que 83% des Français sont attachés à leur entreprise, 75% pensent que leur patron fait tout ce qu’il peut pour préserver l’emploi, 89% sont satisfaits de leurs conditions de travail et ne les voient pas se dégrader… La France est même la championne de la réduction des inégalités, selon un rapport de l’OCDE publié en octobre 2008 : c’est même parmi les 30 pays, celui où les écarts de revenus et le taux de pauvreté ont le plus diminué au cours des vingt dernières années. Grâce à qui ? - à Ségolène ! Et aussi aux gouvernements divers qui se sont succédé. Comme quoi, tout est relatif. Mais Ségolène, sans doute continuera-t-elle à enfoncer son clou, avec conviction. L’important n’est-il pas d’être sûr d’avoir raison.

 Enfoncer des portes mêmes ouvertes, c’est toujours avancer.

                                                                                        




POURQUOI IL FAUT SUPPRIMER LA TAXE PROFESSIONNELLE


                                                                      


Très intéressant le point de vue de Bernard BRUN, Délégué général d'EDF, sur la suppression annoncée par Nicolas SARKOZY de la taxe professionnelle.

Mettant en avant la “désindustrialisation” à laquelle la France doit faire face, il voit dans la disparition d'un impôt que tout le monde juge contre productif (sauf ceux qui en font leurs choux gras), le moyen d'un redressement rapide de notre industrie, c'est-à-dire de notre activité manufacturière qui “produit des biens matériels exportables” et “assure des revenus à la Nation”.

Comme il le précise, “sans être un Sarkozyste historique”, il lui est impossible de trouver une objection à la proposition du Président de supprimer cette taxe en 2010, arguant du fait que cette décision est préconisée depuis de nombreuses années dans des rapports de “l'Association de documentation industrielle” qu'il préside. En effet, l'industrie est le principal levier de croissance des pays développés : en France, elle représente 82% des exportations, 83% des gains de productivité, 85% des dépenses de recherche et développement. On ne bâtit pas une économie “hors sol” uniquement sur la consommation, l'endettement et les services.

Pour lui, la taxe professionelle constitue le principal handicap de compétitivité de notre industrie par rapport à ses concurrents en même temps qu'un motif puissant de délocalisation. Ses méfaits sont multiples et en particulier elle majore de 30% le coût d'un investissement étalé pendant 10 ans lorsque l'entreprise est déficitaire et de 20% quand elle est bénéficiaire ; elle contribue de façon déterminante à l'élimination des entreprises en difficulté et au rétrécissement de notre base productive ; elle constitue un obstacle majeur pour les investissements étrangers dans notre pays car sa charge pèse en moyenne 8,1% de l'excédent brut d'exploitation et 16,8% du résultat de l'industrie manufacturière.

Bernard BRUN dénonce aussi l'aveuglement, l'ignorance et l'amnésie combinées de ceux qui trépignent, en oubliant de tenir compte du fait que l'arme favorite des collectivités territoriales pour attirer des investissements réside justement dans des exonérations massives ou totales de taxe professionnelle consenties aux industriels qui envisagent de s'implanter chez elles. En oubliant aussi que la suppression ne se fera pas au seul bénéfice du patron mais aussi de tous les membres des entreprises.

Le coût de la mesure (8 milliards), pourrait être ajusté au périmètre des seules entreprises confrontées à la concurrence internationale et pourrait être allégé de moitié par le supplément de recettes et le développement de l'activité généré par la réforme. On peut compenser la perte de recette par une réduction des allégements de cotisations patronales, ce pactole labyrinthique de 26 milliards d'euros, et cela d'autant plus que ces allégements constituent un effet d'aubaine qui profite surtout aux secteurs à l'abri de la concurrence internationale. Il propose aussi de reconfiguer le système de façon à remplacer la dégressivité du “plus le salaire augmente/plus l'allégement diminue” par une franchise générale des charges sociales par emploi. Cette formule rapporterait les 4 milliards d'euros nécessaires.

Les collectivités locales ne seraient pas pénalisées grâce à la compensation de l'Etat, laquelle fonctionne déjà pour une part non négligeable de la taxe professionnelle.

Il conclut : “Ne laissons pas passer la chance historique qui nous est offerte !”

Un tel plaidoyer,aussi bien charpenté ne laisse pas indifférent. Si par la même occasion, cela pouvait mettre un peu de réalisme dans la tête de beaucoup de nos édiles qui ont fait de cette taxe une course à la ressource pour financer leurs projets “pharaoniques”.... Suivez mon regard.... Personne ne s'en plaindra !

 

                                                                                 


 


Le discours de Saint Quentin



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A l’occasion d’une réunion publique à St Quentin, le 24 mars, le Président de la République s’est adressé aux Français pour leur expliquer les avancées du gouvernement sur les différentes problématiques engendrées par la crise économique. 

Un discours de valeurs


Nicolas Sarkozy a souhaité rappeler les valeurs qui sont au cœur de sa politique : le travail et la responsabilité. Il entend poursuivre sa dynamique de revalorisation du travail. Il a répondu ainsi aux critiques nées de sa volonté de ne pas supprimer le bouclier fiscal qu’il qualifie d’ « expression d’une société qui valorise la réussite ». Il se refuse donc à tout égalitarisme « qui ne fait pas parti de [ses] valeurs ». Il a rappelé qu’il n’y aura pas d’augmentation des impôts qui serait un obstacle à la reprise de la croissance.

Le Président souhaite s’adresser à « cette majorité silencieuse qui n’a pas les moyens de se mettre en grève, qui n’a pas les moyens de manifester ou qui a la volonté de privilégier son travail ». Les réformes engagées seront donc maintenues et il ne veut pas fléchir devant les contestataires. Il faut « laisser le temps à toutes les mesures de produire leurs effets » a insisté Nicolas Sarkozy. 

Mais l’Elysée n’excusera pas pour autant les dérives du capitalisme. Le Président s’adresse directement à ceux parmi les chefs d’entreprise qu’il juge irresponsables et sans scrupules et a rappelé que le capitalisme c’est « l’éthique de l’effort, de la responsabilité et de l’honnêteté ».

Il n’a pas hésité à sermonner fermement les entreprises qui ne respectent pas ces valeurs. Selon lui, il ne « doit plus y avoir de bonus, de parachute doré ou de stock-options dans une entreprise qui reçoit une aide de l’Etat ou qui met en œuvre un plan social d’ampleur ».

Le Président déposera une proposition de loi à l’automne sur le partage des profits. Il dressera un premier bilan, en juin, avec les différentes organisations syndicales, sur les mesures mises en place depuis le début de la crise.

 

La relance par l’investissement


Nicolas Sarkozy est revenu sur la nécessité de soutenir les entreprises. Il poursuit sa stratégie de relance par l’investissement souhaitant répondre aux attentes de « la France qui travaille malgré l’angoisse ». Il utilisera ainsi le fonds stratégique d’investissement afin d’investir 10 millions d’euros dans Heuliez et  de soutenir l’industrie automobile.

Le Président a annoncé la mise en place d’une taxe carbone visant à lutter contre le dumping environnemental et à « faire participer les importations au financement de notre protection sociale ». Il a rappelé qu’ « il n’y a aucune raison que nous acceptions (…) un dumping environnemental qui finira par conduire le monde à la ruine ». Il entend ainsi défendre les entreprises françaises contre leurs concurrentes étrangères n’étant pas soumises aux mêmes législations environnementales.

Le Président a rappelé l’intention du gouvernement de supprimer la taxe professionnelle « qui n’existe nulle part ailleurs. Dans un monde libre, si on taxe l’investissement et le travail, [ils] iront ailleurs » conclut-il.

Le discours avait également pour vocation de rassurer les Français sur la légitimité de la relance par l’investissement qualifiée d’ « occasion historique de rattraper notre retard ».  Le Président a ainsi pris l’exemple du réseau ferré francilien, aujourd’hui vétuste et saturée, qui « impose tous les jours à des millions de Franciliens une vie infernale ». Il s’exprimera le 29 mars sur ce sujet.

 

Les mesures pour l’emploi

Afin de permettre une plus grande réactivité face aux restructurations et aux plans sociaux, Nicolas Sarkozy a annoncé la création de « commissaires à la réindustrialisation ». Ils bénéficieront de « moyens d’intervention financiers accrus avec la création d’une ligne de prêts du trésor qui permettra d’intervenir directement ».  Ces commissaires auront un rôle de médiateur. 

Il s’est aussi engagé pour la jeunesse en annonçant la mise en place d’un « plan d’urgence pour les jeunes avant le 15 avril ». L’Elysée étudie actuellement les propositions de Martin Hirsch, Haut Commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse.

 

Le gouvernement n’a pas commis d’erreur

 
Nicolas Sarkozy a clôt son discours en rassurant les Français sur la direction choisie par le gouvernement : « le chemin que nous avons pris nous permettra de nous en sortir. J’ai confiance. » Frédérique Lefebvre, porte parole de l’UMP, de réagir en saluant la lucidité et la détermination du discours du Président : "A Toulon, le président de la République a été le premier chef d'Etat à mesurer l'ampleur de la crise. A Saint-Quentin, il nous montre le chemin pour en sortir".