PETITE CHRONIQUE DE LA POLITIQUE QUI PASSE
06 juillet 2009
Avec le mois de juillet, l’esprit est plus porté sur les vacances que sur les choses sérieuses. Pourtant l’actualité continue de nous apporter son lot de nouvelles qui obligent de renoncer à la somnolence. Enfin, au moins jusqu’au 14 juillet. La fraîcheur revenue du fond de l’air aidant….
Et d’abord Hénin-Beaumont. Rien ne prédestinait cette modeste ville du nord à occuper ainsi le devant de la scène. Elle était à gauche depuis si longtemps…. Mais voilà, un maire PS indélicat en a décidé autrement. Qu’il y ait un élu malhonnête dans le clan des « parangons de vertu », c’est déjà, en soi, un événement. Qu’en plus ce soit le Front National qui soit en passe de prendre la mairie, voilà de quoi faire sortir de la torpeur estivale tout ce que les médias comptent comme observateurs pas toujours objectifs. Cela dit, le FN a perdu. Le résultat final était inscrit dans ceux du 1er tour. Mais quand même, Marine Le Pen peut se targuer d’un beau score. Au passage, l’UMP avait appelé à voter contre elle : un acte symbolique plus courageux qu’efficace, compte tenu de sa très faible implantation locale. Au moins on aura annoncé la couleur : le FN n’est pas fréquentable tant qu’il ne changera pas son programme. Le visage avenant que tente de lui donner la fille du père n’y change rien. Une attitude courageuse qu’on aimerait bien que la gauche prenne à l’égard de l’extrême gauche de Besancenot.
A Perpignan, le maire invalidé a été reconduit. C’est que ses administrés n’ont pas confondu le geste un peu trop militant d’un inconditionnel avec la gestion de leur édile, et ils n’ont probablement pas cru à des consignes explicites de sa part pour frauder. D’ailleurs si l’élection avait été invalidée, le jugement ne l’avait pas rendu inéligible. On retiendra du scrutin que la gauche était divisée (sic) et que le Modem n’a pas contribué à la percée de la liste qu’il soutenait (resic). Le Front National, ici, a été éliminé dès le 1er tour. Gardons-nous d’en tirer des conclusions. Les élections municipales sont par définition « uniques » en cela qu’elles sont souvent très « locales ».
Benoit-Hamon-le-battu, toujours porte-parole du PS, a semé le trouble dans les rangs de son parti en faisant des déclarations un peu trop dans sa ligne à lui, sur la stratégie à suivre pour les prochaines élections. Ce qui vaut un concert d’appels à une trêve estivale, qu’Harlem Désir n’a pas dû entendre. Pathétique ! Et Aubry, dans tout ça ? Absente, comme dans le nord, d’ailleurs.
Nicolas Sarkozy vient de mettre en place un tandem inédit à défaut d’être improbable en désignant Alain Juppé et Michel Rocard pour présider la commission qui doit réfléchir à la destination d’un grand emprunt national. Nouveau coup médiatique diront les uns ! S’il n’a que Rocard, diront les autres ! C’est vrai que la tyrannie intellectuelle que fait peser la gauche sur ceux qui franchiraient le Rubicon, c’est quelque chose qui dissuade. Mais Rocard, lui, il connaît et il s’en tape probablement, il a déjà donné. Reste que le choix des deux anciens premiers ministres, par leurs compétences en économie, donne du crédit au groupe qu’ils vont co-présider. Quand admettra-ton que Nicolas Sarkozy, en bon président, cherche à prendre les meilleures décisions possibles avec le plus large consensus ? Qu’il y ait un calcul politique, c’est évident, mais ne réduisons pas la démarche à cet aspect mesquin.
On pourrait parler de Robert Hue qui refait surface ou du projet de loi sur le travail dominical qui revient devant l’assemblée…. Mais ça fait déjà beaucoup pour un début d’été, non ?
Allez, vous pouvez retourner à votre sieste, et prenez de forces parce que je vous parlerai bientôt de la nouvelle crise financière qui nous menace.
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