LA SECU VA-T-ELLE MOURIR ?
16 juin 2009
La commission des
comptes de la
Sécurité sociale vient de nous le révéler : le déficit du régime
général pour 2008 s’établit à 10,2 milliards d’Euros (9,3 prévus) avec une dégradation qui s’explique en grande
partie par la baisse des recettes due à la dégradation du marché de l’emploi.
La branche maladie a pourtant poursuivi son r
Mais ce qui inquiète
le plus, ce sont
les projections qui annoncent un quasi doublement du déficit en cette fin
d‘année, soit un gouffre qui avoisinerait les 20 milliards d’euros. Le prix de
la récession. Il n’en faut pas plus pour que réapparaissent les questions sur
l’avenir du dispositif. L’ampleur d’un tel déficit ne permet pas de se
contenter d’un simple recours au crédit. Certes, le Ministre du Budget, Eric
Woerth, n’envisage pas pour l’instant de lancer la procédure d’alerte, tant que
les dépenses « restent dans les clous » fixés par l’objectif national
des dépenses d’assurance maladie. Mais il se réserve bien sûr, le droit de
prendre « quelques mesures d’ajustement », d’ici l’été, pour
consolider ces résultats. Pourtant, l’émoi suscité a fait ressurgir la vieille
problématique : entre la diminution des retraites et des prestations,
l’allongement du temps de travail en repoussant l’âge de la retraite et
l’augmentation des cotisations, quel parti prendre ?
En attendant, la branche maladie va servir de
variable d’ajustement pour freiner le plongeon, puisqu’on ne peut pas faire
grand-chose pour enrayer le dérapage de la branche retraite, pas plus que pour
la branche famille qui supporte le poids de la crise. Les bons élèves sont
toujours mis à contribution.
Mais quel point
d’équilibre trouver
pour financer notre dispositif de sécurité sociale ? Et a-t-on encore les moyens de se payer un tel
niveau de protection ? Voilà un sujet sur lequel tout le monde devrait
pouvoir se retrouver. Au moins les gens qui se disent responsables. Les
paramètres son connus : vieillissement, diminution de la population
active, augmentation du nombre des retraités… Indépendamment des réflexions sur
la répartition pour financer les retraites, dont le principe est intangible, ne
peut-on pas explorer l’impact qu’aurait la mise en place d’une TVA sociale,
dont on sait qu’elle permettrait de trouver tout ou partie du financement sans
peser sur le travail ? Cela ne permettrait-il pas d’attendre la mise en
place de l’hypothétique « taxe carbone » ? Le contexte
d’inflation zéro dans lequel nous nous trouvons paraît pourtant propice à une
telle expérience.
Ce qui est certain c’est qu’on ne tiendra pas
longtemps avec l’endettement et que le moment où le poids à supporter par la
part de la population active pour financer la répartition va devenir
insupportable, arrive à grandes enjambées. Après la réforme ? – La
réforme ! De toutes façons, il faudra, d’une manière ou d’une autre …
payer !
Quoi qu'on fasse !
Lorsque l'on parle de repousser l'âge de départ à la retraite, pourquoi ne parle-t-on jamais de temps partiel ? On pourrait envisager des cessations progressives d'activité avec du travail à mi-temps. Soyons inventifs, que diable ! Proposons des 4/5èmes, des 3/5èmes, des 1/5èmes. Tout le monde y trouverait son compte.
Rédigé par : lucien martin | 17 juin 2009 à 06:17