DEJA DEUX ANS
07 mai 2009
Déjà deux
ans : le temps passe vite et la crise semble l’accélérer. Avec une telle
conjoncture, et alors que s’annonce une échéance électorale, d’aucuns pouvaient
imaginer un Président dans les 36èmes dessous, mis en lambeaux par les effets d’une
crise majeure et les feux croisés de tous ses adversaires. Rien de tout cela,
ou … si peu. Des feux de ses adversaires nous n’avons que l’outrance et la
vacuité, ce qui d’ailleurs contribue à solidifier le socle d’électeurs sur
lequel il s’était appuyé au premier tour de 2007 : une remarquable
stabilité qui ne décolle pas des 30% et qui fait que selon un sondage d’un
quotidien du Sud Ouest, si l’élection avait lieu cette année, il aurait été (à
nouveau) élu triomphalement.
En deux
années à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est taillé une place prépondérante sur l'échiquier
national, dominante sur la scène internationale, importante dans les médias. Si
sa popularité est en baisse, c’est qu’elle est plombée par les effets d'une
crise économique historique. Mais les
Français jugent encore que Nicolas Sarkozy a de fortes qualités personnelles :
« dynamique » pour 85%, « courageux » pour 75%, « capable
de prendre des décisions difficiles » pour 66%, et avec « le sens de
l’état » pour 60%. Bien des présidents rêveraient d’un tel portrait !
Mais il y a
le revers de la médaille et la crise alimente des sentiments contrastés chez
nos compatriotes : ainsi ils sont 55% à penser qu’il ne fait pas un « bon président » parce qu’il n’est « pas assez à leur écoute » (73%)
et « n’apporte pas les solutions à
leurs problèmes » (67%). 54% pensent même « qu’il n’a pas de vrai projet pour la France ». En fait, les Français
voudraient avoir un magicien comme Président, et ils prennent pour de l’indifférence
l’inertie que les rouages de l’état imposent à toutes les décisions qui sont
prises. Le temps de la mise en oeuvre politique est confronté à l’impatience d’en
voir les résultats. Comment ne pas excuser la myopie de gens qui perdent leur
emploi ou qui sont inquiets pour leur avenir !
Nombreux sont ceux, et pas seulement dans son camp, qui lui
reconnaissent sa volonté de faire bouger les choses. SARKOZY, c’est l’action et
le mouvement. Plus de 90 réformes lancées. Certes, toutes les promesses ne sont
pas tenues, même si le volontarisme reste d’actualité. Il est vrai cependant que
les difficultés nées de la crise
compliquent tout. Tout a déjà été dit sur ce président hyperactif, super-présent,
toujours en mouvement, prenant la parole à chaque instant et semblant décider de
tout. De déplacements dans l'hexagone en visites à l'étranger, il a fait voler
en éclats l'image « jupitérienne » d'un chef de l'Etat rare, donc
forcément sage et respecté.
Ceux qui ne voyaient dans cette agitation qu'un feu de
paille de début de mandat en ont été pour leur frais. Nicolas Sarkozy a du
souffle. Et loin de l'apaiser, la tempête économique qui s'est abattue sur le
monde à l'automne dernier nourrit son énergie. Depuis qu'il a décrété la
mobilisation générale contre la crise, le chef de l'Etat multiplie les sorties
pour décliner le même discours : « les
difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes mais pas question de rester
immobiles », répète-t-il à qui veut l’entendre, et loin de les stopper
« la crise appelle à continuer les
réformes, et grâce aux réformes, nous sortirons plus forts de la crise ».
Il a fallu adapter les priorités. Véritable leitmotiv de sa
première année de mandat, le fameux « travailler
plus pour gagner plus » est provisoirement mis de côté. Avec
pragmatisme il a privilégié la relance par l'investissement, pour mettre en
face du dérapage inévitable des déficits publics, des réalisations concrètes. Il
reste par contre solidement campé sur ses positions, à juste raison, en
refusant de puiser dans l’endettement pour financer un soutien à la consommation, en refusant d’augmenter
les impôts ou en renonçant au fameux « bouclier fiscal ». Il a encore
le temps de devenir le « président du pouvoir d’achat », pouvoir d’achat
qui a d’ailleurs repris des couleurs avec la baisse du prix de l’énergie et la
disparition de l’inflation.
Face à l’empilement des difficultés : la longue crise
sociale dans les Antilles, la polémique sur la nomination contestée de son
collaborateur François Pérol à la tête du groupe Banque populaire/Caisse
d'épargne, l’inexorable montée du chômage et des plans sociaux, la violence qui
en découle, Nicolas Sarkozy affiche une foi inébranlable dans sa politique et
sa méthode, relayée par un premier ministre qui la met scrupuleusement en
musique.
Face à un PS qui a radicalisé son discours, qui peine encore à panser les plaies de ses divisions, et à un François Bayrou esseulé, et qui les uns comme les autres n’ont rien d’autre à proposer que leur « antisarkozysme » primaire (aurait dit Geogeo), il a de bonnes raisons de rester confiant. Et ceux qui le soutiennent avec !
En deux ans on a eu le loisir de repèrer les faiblesses du Président. Il manque de culture MAIS il est reconnu intelligent (même par Lucien M. !!!) - Franchement, je préfère un Président inculte et intelligent que le contraire (style premier de la classe, mais... stupide.)
J'avoue ne pas apprécier ses "saillies" (pas celles qui tiennent de la vie privée...) mais par exemple sa vulgarité au salon de l'agriculture et quelques autres.
Mais , il n'y en a aucune de ces erreurs vénielles qui méritent l'excommunication populaire. Je crois au personnage et donc j'accepte ses imperfections. Je garde mon esprit critique surtout par ce que je ne fais pas partie des "Sarkophages" qui ne trouvent rien de rien qui tienne grâce à leurs yeux !
Rédigé par : jibe124 | 07 mai 2009 à 17:57
Allez, rigolons un peu avec les meilleures blagues de Nicolas.
En Septembre 2007 : "C'est pourquoi Nicolas Sarkozy assure désormais qu'il veut aller chercher les points de croissance manquants « avec les dents ». « Je veux 3 % de croissance », a-t-il renchéri dans l'avion qui le ramenait vendredi soir de Hongrie "
J'espère qu'il a un bon dentiste...
Rédigé par : Lucien Martin | 12 mai 2009 à 16:17