Le discours de Saint Quentin
27 mars 2009
A
l’occasion d’une réunion publique à St Quentin, le 24 mars, le Président de la
République s’est adressé aux Français pour leur expliquer les avancées du
gouvernement sur les différentes problématiques engendrées par la crise
économique.
Un discours de valeurs
Nicolas Sarkozy a souhaité rappeler les valeurs qui sont au cœur de sa
politique : le travail et la responsabilité. Il entend poursuivre sa dynamique
de revalorisation du travail. Il a répondu ainsi aux critiques nées de sa
volonté de ne pas supprimer le bouclier fiscal qu’il qualifie d’ « expression
d’une société qui valorise la réussite ». Il se refuse donc à tout égalitarisme
« qui ne fait pas parti de [ses] valeurs ». Il a rappelé qu’il n’y aura pas
d’augmentation des impôts qui serait un obstacle à la reprise de la croissance.
Le Président souhaite s’adresser à « cette
majorité silencieuse qui n’a pas les moyens de se mettre en grève, qui n’a pas
les moyens de manifester ou qui a la volonté de privilégier son travail ».
Les réformes engagées seront donc maintenues et il ne veut pas fléchir devant
les contestataires. Il faut « laisser le
temps à toutes les mesures de produire leurs effets » a insisté Nicolas
Sarkozy.
Mais l’Elysée n’excusera pas pour autant les dérives du capitalisme. Le
Président s’adresse directement à ceux parmi les chefs d’entreprise qu’il juge
irresponsables et sans scrupules et a rappelé que le capitalisme c’est « l’éthique de l’effort, de la responsabilité
et de l’honnêteté ».
Il n’a pas hésité à sermonner fermement les entreprises qui ne respectent pas
ces valeurs. Selon lui, il ne « doit plus
y avoir de bonus, de parachute doré ou de stock-options dans une entreprise qui
reçoit une aide de l’Etat ou qui met en œuvre un plan social d’ampleur ».
Le Président déposera une proposition de loi à l’automne sur le partage des
profits. Il dressera un premier bilan, en juin, avec les différentes
organisations syndicales, sur les mesures mises en place depuis le début de la
crise.
La relance par l’investissement
Nicolas Sarkozy est revenu sur la nécessité de soutenir les entreprises. Il poursuit
sa stratégie de relance par l’investissement souhaitant répondre aux attentes
de « la France qui travaille malgré
l’angoisse ». Il utilisera ainsi le fonds stratégique d’investissement afin
d’investir 10 millions d’euros dans Heuliez et de soutenir l’industrie
automobile.
Le Président a annoncé la mise en place d’une taxe carbone visant à lutter contre
le dumping environnemental et à « faire
participer les importations au financement de notre protection sociale ».
Il a rappelé qu’ « il n’y a aucune raison
que nous acceptions (…) un dumping environnemental qui finira par conduire le
monde à la ruine ». Il entend ainsi défendre les entreprises françaises
contre leurs concurrentes étrangères n’étant pas soumises aux mêmes
législations environnementales.
Le Président a rappelé l’intention du gouvernement de supprimer la taxe
professionnelle « qui n’existe nulle part
ailleurs. Dans un monde libre, si on taxe l’investissement et le travail, [ils]
iront ailleurs » conclut-il.
Le discours avait également pour vocation de rassurer les Français sur la
légitimité de la relance par l’investissement qualifiée d’ « occasion historique de rattraper notre retard ». Le
Président a ainsi pris l’exemple du réseau ferré francilien, aujourd’hui
vétuste et saturée, qui « impose tous les
jours à des millions de Franciliens une vie infernale ». Il s’exprimera le
29 mars sur ce sujet.
Les mesures pour l’emploi
Afin de permettre une plus grande réactivité face aux
restructurations et aux plans sociaux, Nicolas Sarkozy a annoncé la création de
« commissaires à la réindustrialisation
». Ils bénéficieront de « moyens
d’intervention financiers accrus avec la création d’une ligne de prêts du
trésor qui permettra d’intervenir directement ». Ces commissaires
auront un rôle de médiateur.
Il s’est aussi engagé pour la jeunesse en annonçant la mise en place d’un « plan d’urgence pour les jeunes avant le 15
avril ». L’Elysée étudie actuellement les
propositions de Martin Hirsch, Haut Commissaire aux Solidarités actives et
à la Jeunesse.
Le gouvernement n’a pas commis
d’erreur
Nicolas Sarkozy a clôt son discours en rassurant les Français sur la direction
choisie par le gouvernement : « le chemin
que nous avons pris nous permettra de nous en sortir. J’ai confiance. »
Frédérique Lefebvre, porte parole de l’UMP, de réagir en saluant la lucidité et
la détermination du discours du Président : "A
Toulon, le président de la République a été le premier chef d'Etat à mesurer
l'ampleur de la crise. A Saint-Quentin, il nous montre le chemin pour en
sortir".
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