LE PS FERAIT BIEN DE CENSURER FABIUS !
09 juillet 2009
A quoi sert le dépôt d’une motion de censure au mois de juillet, alors que beaucoup ont la tête dans ou vers le sable… ? Fabius voulait faire la roue une fois de plus et prouver qu’il y a une opposition. Il aime bien faire le paon. L’exercice lui va très bien. Sa voix de tribun excelle dans les redondances et les bons mots, ponctués par les effets de manches répondant aux effets oratoires. A côté, Martine à l‘air d’une poupée mécanique et Ségolène d’une institutrice laïque déguisée en enfant de Marie.
L’homme est brillant. Il est capable de parler longtemps et sans notes. Il sait tenir un auditoire. Bref, on allait voir ce qu’on allait voir. Surtout que notre Premier Ministre, appelé en renfort pour répondre, avec son air de premier de la classe, s’il a une voix chaude, s’exprime souvent avec des discours très construits, qui font plus appel à la raison qu’à l’émotion. Ce n’est pas laborieux, non, mais très méthodique. En regard d’un Fabius qui manie les mots et les images « choc », ses formules peuvent être au vitriol, mais sont plus apprêtées.
Eh bien on a vu : un Fabius brillant mais qui a « tout faux », un démagogue de bas étage alignant les arguments les plus usés, visage orgueilleux d’un parti à la rue qui n’a toujours pas compris que le monde lui échappe, reproduisant à l’envi les mêmes schémas dépassés…Et je taille en pièce le « grand emprunt », le recul de l’âge de la retraite, la réforme du scrutin territorial. Et les leitmotiv : la fin de la baisse du nombre des fonctionnaires, le bouclier fiscal. Et les « faudrait » : mieux indemniser les précaires et les CDD, abandonner les niches fiscales, ne pas toucher à la Poste, renoncer au démantèlement des services public imposés par l’Europe…. Pas une proposition neuve ou audacieuse.
Que du vieux !
Il a été bien reçu. Il faut toujours se méfier des premiers de la classe. L’ancien premier ministre ne se doutait pas qu’il allait fournir à l’actuel l’occasion d’une belle remise à l’heure des pendules. Dans un discours au ton acerbe et particulièrement bien documenté, il a renvoyé les socialistes dans les cordes, soulignant leurs contradictions comme l’ouverture du capital de France Telecom par Lionel Jospin (alors reprocher La Poste!), l’emprunt, le RSA qui sont des idées nées à gauche. Le clou a été le chapitre des retraites : il s’est payé le luxe de reprendre le discours du Président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, en 2007 à la Rochelle, qu’il pourrait signer des deux mains… Tout y passe, y compris les autocritiques de Manuel Valls qu’il utilise évidemment à son avantage. C’est ce qui s’appelle une reprise de volée. En guise de discours de politique générale, le PS s’est pris sa motion de censure dans la figure comme un boomerang.
Contrairement à l’adage, quand on n’a rien à dire de nouveau, on ferme sa Gu… !
Et dire que Bayrou l’a votée…
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