HISTOIRE

BOUILLONNEMENTS POST-ELECTORAUX

Européennes répartition des voix

Resultats-e-europeenes-2019 (1)

Des résultats sans lendemains.

Que d’excitation sur les  plateaux médiatiques,  que de commentaires définitifs et  péremptoires,  que d’assassinats  en règles  …  Pourtant, ils devraient bien savoir qu’aucune élection européenne n’a donné des résultats fondateurs. Performances ou revers, tous se sont révélés  sans lendemain.  Pour une raison simple : la  moitié du corps électoral  n’est pas allée voter.  On raisonne donc sur des bases erronées, les  électorats  captifs se mobilisant davantage,  ils avantagent leur camp. Le  graphique ci-dessus de comparaison avec la  présidentielle de 2017 est explicite. Alors ceux qui parient sur la « mort » de la droite feraient bien de se méfier. Le seul résultat qu’ils auront obtenu c’est la démission de Laurent Wauquiez.  Ils ne savent pas les malheureux qu’ils lui ont peut-être rendu service.

Sur les conditions du déroulement de ces élections,  il y a bien des choses à relever.

J’observe que Macron a perdu son pari,  mais  sur consignes de l’Elysée, des  médias complaisants l’ont transformé en victoire. La vérité, c’est que sur la moitié du corps électoral qui est venue voter,  puisque le  Président en avait fait un referendum sur sa personne (« Vous n’avez pas le  choix »), plus de 75% des suffrages exprimés ont choisi une forme de sanction.  D’ailleurs deux Français sur trois considèrent qu’il a perdu. Il a parait-il réduit la droite en miettes  et  cela suffirait à lui déblayer le chemin. On s’apercevra rapidement que ça n’est pas du tout la réalité et que la fin de son quinquennat va  être chahutée.

J’observe aussi que le Président s’est arrogé un temps de parole dont le « grand débat » a été le prétexte.  Celui-ci, sans contradiction, a été de nature à influencer pendant des semaines toute une partie de l’électorat qui passe ses après-midis devant la télé.  Après on s’étonne qu’il a attiré à lui une part importante des retraités. La  prolongation du « grand débat » a été une manière d’occulter la campagne des Européennes et d’empêcher le débat sur l’Europe pour lequel Macron se savait bien isolé. Malgré son engagement  en dehors de toute règle de bienséance, il a eu bien du mal à faire face, notamment à cause de la médiocrité de sa tête de liste.

J’observe encore que Macron s’est comporté en Président d’un clan et qu’il a, de fait,  entamé sa capacité à être  le Président de tous les Français. Il a abîmé un peu  plus notre démocratie. Les études d’opinion indiquent d’ailleurs que sa politique est rejetée par près de 80% de nos concitoyens. Le pays profond continue d’aller mal et les remèdes proposés jusqu’à maintenant ne favorisent pas le retour à une cohésion nationale.

J’observe enfin que la majorité présidentielle fait toujours preuve d’autant d’arrogance, et je sens même, à l’égard des Républicains, une sorte de haine diffuse de la  part de ceux qui l’ont ralliée en provenance de la droite, comme s’ils cherchaient à masquer la honte de leur trahison. Leur empressement à susciter d’autres ralliements par le chantage frise l’indécence quand ce n’est pas de l’inconséquence.

Les idées ne meurent pas.

La droite a été fort démunie face au tam-tam médiatique  de  la  "campagne officielle". Cela n'empêche pas qu'il  y ait un espace politique entre la fausse droite de Macron qui continue de faire du Hollande, mais qui se sert habilement de Philippe et de ses laquais Darmanin et Le Maire, et l’extrême-droite même ripolinée  en « Rassemblement national » de Marine Le Pen dont le  programme  économique rappelle celui de feu Georges Marchais. Cet espace politique c’est celui de tous les problèmes  non traités  par Macron :  le  chômage, les déficits,  la dette dont le FMI s’inquiète, les  prélèvements  confiscatoires, les territoires abandonnés, la montée du  communautarisme, la famille, l’éducation et la jeunesse,  l’écologie  responsable … Réinventer une « France pour tous », voilà un beau sujet avec   comme objectif le retour à la prospérité pour tous !

 


EN REPONSE A LECORNU ET A CEUX QUI DESERTENT…

Cyrano

 

Monsieur Lecornu a l’indécence d’appeler les élus LR à rejoindre la  fausse  droite de ceux qui ont trahi.  Il  y aura forcément quelques brebis apeurées  pour y répondre. Je  leur dédie ce  passage de Cyrano de Bergerac. Car, manifestement nous n’avons pas  les mêmes valeurs ni les mêmes convictions. 

« …Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non, merci.

Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? Se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci.

Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? Une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…
Non, merci.

D’une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci !

Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! ... » 

A bon entendeur…

Et je complète avec cette  excellente notre de Maxime Tandonnet :

« Un maire qui sera élu sans l’appui du MODEM ou LREM sera l’ennemi du président " Cette phrase, prononcée par un député européen LREM, illustre une évolution préoccupante  de la vie politique française [même s’il s’en est excusé par la suite]. Un maire qui ne ferait pas allégeance au président serait traité en ennemi par ce dernier. Cette déclaration repose sur une vision des choses  foncièrement antirépublicaine. Elle viole la Constitution selon laquelle le président de la République « assure par son arbitrage » le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, dès lors président impartial de tous les Français – et de tous les maires. Tout un état d’esprit, une mentalité se profilent derrière cette phrase. De fait, elle n’est que le reflet d’une évolution du régime politique français qui l’éloigne des valeurs de la démocratie. Il ne saurait donc y avoir de maire qu’asservi au culte du chef de l’Etat. Telle est la conception de la libre administration des collectivités locales qui s’en dégage. La réélection de 2022 semble dès lors tout justifier, jusqu’à la mise en cause du socle même des principes de la République. Par ailleurs, les manœuvres destinées à achever de détruire l’opposition républicaine se précipitent, avec la bénédiction d’une partie de la presse et des médias, comme pour couvrir les déceptions, les échecs  et l’effondrement d’une popularité. Un climat profondément malsain et délétère s’est emparé du pays. Nul ne sait de quoi demain est fait. Que sera l’issue du troisième, ou du quatrième acte? Tout va dans le sens d’un désastre. Mais en attendant, j’ai envie de dire aux élus républicains, tentés de céder au chantage des municipales: « vous avez choisi le déshonneur pour éviter la défaite. Vous aurez le déshonneur et la défaite ».

 


CETTE DROITE QUI SE RENIE…

Raffarin europe 2

 

... Et qui fait tranquillement le lit de Marine Le Pen.

Le comédien Raffarin.

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui se dit toujours membre de LR alors qu’il  ne paie plus sa cotisation, a renouvelé son soutien sans faille à la liste portée par LREM, samedi, lors d'un meeting à Strasbourg. Il a prononcé  pour l’occasion un discours qu’il faudrait mettre en parallèle avec  celui qu’il avait prononcé au Futuroscope en soutien à … François Fillon. On aurait alors une franche rigolade !  Si Jean-Pierre était en face de moi, voilà ce que je lui dirais : l’art de dire  tout et son contraire ne fait pas  une stratégie bien que cela fasse  partie de la  philosophie macronienne .  Et quand il affirme « habiter la même adresse : rue Juppé »,  il  oublie qu’entre-temps elle est devenue une impasse.  Certes, on peut admettre qu’ « entre Nathalie Loiseau et Édouard Philippe », il  ne se sente pas comme un étranger puiqu’ils viennent tous les  deux de l’entourage du même Juppé,  mais je lui conteste le constat : « c'est à droite sur l'avenue de l'Europe, dans le prolongement des grands boulevards Pompidou, Giscard, Chirac et Sarkozy » en prenant en otage les  anciens présidents. La  politique du gouvernement est une politique de gauche et je suis certain qu’aucun des Présidents cités ne cautionneraient le contenu vague et  attrape-tout du  programme de la  liste Loiseau. Je connais suffisamment Jean-Pierre  pour savoir que tout ça, c’est de la comédie.

Donc Raffarin cautionne.

Quand on soutient,  on soutient. Donc Raffarin cautionne : la baisse des crédits de la Pac, le délire écologiste, le  smic européen, la création des structures technocratiques supplémentaires, l’exclusion des pays réfractaires aux quotas d’immigration de la zone Schengen… et sur le plan intérieur le matraquage fiscal des classes moyennes et des retraités, le renforcement du dirigisme (lui naguère  libéral), le massacre de la politique de la famille, l’abandon de la réduction du nombre des fonctionnaires, le  creusement des déficits  et de la dette publiques.Et  sur le plan sociétal, j'aimerais savoir ce que pense le catholique qui a parcouru les chemins de Compostelle de  la généralisation de la PMA... Belle conversion n’est-ce pas ? Je me demande bien où est passé le  libéral-décentralisateur qu’il était. Quant au soutien « à  la vision d’Emmanuel  Macron »  sur l’Europe, il faut  bien constater que c’est celle qui a été rejetée  au moment du referendum constitutionnel et n’a jamais reçu depuis, l’adhésion  des  Français. C’est comme ça.  Le projet giscardien doit s’adapter à  la  réalité et avant de revenir à une ambition  plus fédéraliste, il faut d’abord réconcilier l’Europe avec les peuples  en la rendant plus efficace.  C’est ce que propose  le projet des Républicains.  Je ne peux  pas  croire  que Jean-Pierre  Raffarin ne l’ait pas  compris. Il est trop intelligent  pour que ce soit le cas. Et  comme  Laurent Wauquiez non seulement n’a franchi aucune des deux lignes rouges fixées  par Alain Juppé, à savoir le rapprochement avec le  RN  et un projet anti-européen, pour justifier sa trahison, et a rassemblé toute la famille sur la liste LR, il y a dans son comportement une forme de  malhonnêteté  intellectuelle,   comme le  souligne Arnaud Danjean, ancien soutien de Juppé lors de la primaire et n°3 de la liste Bellamy.   C’est  donc qu’il y a autre chose.

L’ambition européenne, parlons-en !

Le prêche de Raffarin pour le rassemblement sonne faux. Justifier  un engagement par  l’unique argument de la vision d’un président qui appelle à une « renaissance de l’Europe » ne tient pas la route. D’abord parce que Macron est isolé en Europe comme jamais  un Président français ne l’a été, ses propositions n’ont reçu  pratiquement aucun soutien des partenaires européens  et il est encore revenu du dernier sommet les  mains  vides. De plus, les députés  qui seront élus sur la liste Loiseau iront siéger dans un petit groupe sans influence au sein du parlement européen.  Avancer  l’argument de "l’affaiblissement du président de la République",  c’est un peu vain dans la mesure où c’est  déjà largement fait. Personne ne peut croire dans ces conditions à une « Renaissance » de l’Europe vision Macron,   dans les  six prochains mois.  Si c’est vrai que le  Président a en charge nos  intérêts,  ce que personne ne peut nier, il n’est pas difficile de constater  que jusqu’à maintenant, il ne les a  pas  vraiment fait fructifier ! Alors vouloir nous enfermer  dans ce duel mortifère  entre  progressistes et populistes, Macron ou Le Pen,  provoquera ,  compte tenu du  rejet actuel  de la  personne du Président, un avantage pour Le Pen. On  peut  éviter  ça dans une élection à un seul  tour : choisir Bellamy,  c’est   la sagesse et  l’efficacité. Le centre droit peut et doit le comprendre.  C’est le seul  vote qui construit l’avenir.

Quant à Jean-Pierre Raffarin, j’en conclus que son soutien est un mélange de copinage et d’intérêt personnel.  N’est-il  pas le représentant spécial du gouvernement pour la Chine et n’a-t-il pas une ONG (Leaders for Peace) à faire vivre  … ? Décevant, très décevant ! Car ce sont ces reniements qui alimentent le dégoût des "politiques"  et le  vote  populiste !

 

 


TRIPATOUILLAGES FISCAUX ET CULTE DU POUVOIR D’ACHAT !

Contribuable détroussé

 

Baisse…relative !

Darmanin n’arrête pas de nous vanter sa  baisse des impôts. Il  parait que ce sera en moyenne 300€ par foyer fiscal. Bon déjà, c’est pas grand-chose à côté de ce qui m’a été pompé avec la CSG et la désindexation. Sans compter que je n’ai pas eu droit au dégrèvement de la Taxe d’Habitation. Il faut ajouter à cela que la hausse du prix du carburant m’en aura repris une grande partie : mais pas question de toucher aux taxes. C’est vrai que selon  le «  petit arriviste du Nord », il paraît que ma retraite de prof fait de  moi un « riche ».  Je redécouvre en faisant ma déclaration d’impôts que j’ai une part de CSG non déductible qui se rajoute à mon revenu imposable : de l’impôt sur l’impôt. Et en plus, je m’aperçois qu’on m’aura prélevé à la fin de l’année plusieurs centaines d’euros de plus que l’année dernière avec le prélèvement à la source, sur  lesquels l’Etat va évidemment m’en rendre une partie,  mais en attendant j’aurais fourni de la trésorerie à Bercy…  Entre l’avance sur défiscalisation perçue en février et le reste à recevoir à l’automne, comment s’y retrouver  dans cette usine à gaz ! Tout cela n’est pas sérieux et s’avère bâti sur du sable puisqu’il n’y a aucune économie sérieuse réalisée pour combler les largesses de l’Etat. Au contraire, c’est la dette qui va financer  ou pire, les  entreprises. Avec un tel système, la  France continuera de s’enfoncer. Mais les finances n’ont-elles pas été les grandes absentes du « grand débat » !

Toujours la recette du bonneteau.

Après les retraités et les automobilistes, les entreprises vont être les nouvelles victimes du bonneteau fiscal du gouvernement. Pourtant, il serait urgent de redonner de l'oxygène à nos entreprises, PME, artisans et commerçants. Les  chiffres parlent d’eux-mêmes : 60%, c'est le taux moyen d'imposition des entreprises sur leur chiffre d'affaire en France, soit 20 points de plus que la moyenne européenne et les allégements de charges envisagés  sont toujours remis  à  plus tard : report d’une partie des baisses de charges sur les entreprises prévues cette année, report d’un an de la baisse prévue en 2019 de l'impôt sur les sociétés, augmentation du 5e acompte d’impôt sur les sociétés dans la loi de finances pour 2019, bonus-malus sur les contrats courts dès cet été. Quelle confusion, ça va dans tous les sens ! Et on voudrait que les chefs d’entreprises aient confiance ?

Le chômage est la résultante de cette politique désastreuse.

Regardons les taux de chômage : États-Unis 3,6% (au plus bas depuis 50 ans),  Japon 2,5%,  Grande Bretagne (malgré le Brexit) 3,9%,  Allemagne 3,2% et France ...  8,8%!  Il y a problème, non ? Mais le chômage  a été l’autre grand absent du « grand débat » ! Alors expliquez-moi pourquoi la plupart des grands  pays développés  sont au plein emploi. Inutile d’argumenter avec les habituelles excuses,  petits jobs, emplois low-cost, et autres temps partiels, la vérité c’est que partout la part des emplois à temps plein explose et que les salaires augmentent. Si notre taux de chômage est deux à trois fois plus élevé que celui des autres pays développés cela ne vient pas d’eux, mais de nous. Nous avons  un  problème avec l’emploi qui est le  produit d’une pratique politique obsolète dans  laquelle  on s’entête : tant que  l’on fera du pouvoir d’achat l’obsession comme vecteur principal de la  croissance par la consommation, on alimentera la machine à fabriquer des chômeurs. Des déficits et de  la dette  en plus. De  l’appauvrissement pour tous  et en particulier les classes moyennes. Le  chômage n’est pas une fatalité. La  preuve, dans les pays d’Europe du Sud qui ont frôlé la faillite en 2010 et qui, eux, ont réagi, il recule fortement !

Alors,  on fait quoi ?

Puisque macron n’a été  capable que de dégainer  17 milliards de dépenses supplémentaires pour alimenter le  monstre, il faut  qu’on en finisse avec cette  politique qui fait du pouvoir d’achat l’alpha et l’oméga de la croissance. Il faut qu’on reprenne une politique de production de richesse, seule vraie solution pour créer de l’emploi et augmenter les salaires. Trois priorités s’imposent : un choc de libération fiscale, afin de baisser en priorité les impôts de production ; simplifier radicalement le droit du travail ; augmenter le temps de travail et en finir avec le boulet des 35 heures ! Tant que l’on ne fera pas ça, on  appliquera des cautères sur une jambe de bois. Ce que fait Bruno Le Maire. Mais ça voudrait dire se soustraire à la pensée dominante des technocrates et de la gauche, l’idéologie de l’égalité à  tout prix et  de la redistribution à outrance ciblée sur les classes moyennes.

On n’a donc pas fini de voir des gilets jaunes …

 

 


LES CHARMES DE LA PROPORTIONNELLE !

Proportionnelle

 

33 listes !

Qui dit mieux, ou  plutôt qui dit plus ?  Il y aura donc 33 listes  en compétition pour l’élection des députés au Parlement européen. Record battu ! Personne ne pourra dire qu’il n’avait pas  le choix. Encore que… Avec une telle inflation de candidature  l’embarras du choix peut faire place  à l’impossibilité de choisir. A condition d’avoir tous les éléments pour le faire. D’expérience je peux vous annoncer déjà que bien peu de ces 33 panneaux officiels recevront leur affiche réglementaire.  Et dans aucun bureau de vote à travers la France et tous ses territoires, il  n’y aura 33 bulletins de vote. Il parait que certains ont envoyé sur les  réseaux sociaux un bulletin de vote  à « tirer soi-même » ! C’est qu’une campagne, même en s’en tenant à l’officielle,  nécessite une infrastructure militante et a  un coût, et ce coût n’est remboursé qu’après avoir obtenu au moins 3% des suffrages (ou 4%).  Encore faut-il faire au moins 5% pour commencer à avoir des élus.  Si c’est ça la  démocratie ! Je crains surtout que  la vue de tous ces panneaux inutilisés, qui ont un coût eux aussi, ne soient une dissuasion de plus pour les sceptiques d’aller  voter. Déjà que pour l’instant  on n’aurait que 40% de participation !

Trop facile.

On nous dit que l’élection à la proportionnelle est la plus juste et la plus démocratique. Sur  le   principe, il  n’y a rien à redire.  Mais dans les faits, on voit tout de suite  à quoi ça conduit : pléthore de candidatures, dispersion des voix,  absence de majorité pour décider, et forcément détournement des suffrages par des arrangements post-électoraux de cuisine boutiquière. C’est exactement ce qui s’est produit sous la IVème République. On a vu comment les  partis minoritaires  par le chantage arrivaient à obtenir des postes en proportion inverse à leur poids  électoral, avec basculement à la première occasion,  provoquant une instabilité gouvernementale devenue proverbiale. On est bien loin de l’image que voudrait en donner Marine Le Pen et François Bayrou, sur les bienfaits de la diversité à l’Assemblée. Sans compter que le système, en privilégiant les listes nationales, conduit à élire des apparatchiks  parisiens et contribue à éloigner les élus du peuple. Cependant, trop c’est trop !  Il n’y a pas dans notre pays autant de courants d’opinion. On assiste  à un détournement de la démocratie. C’est donc qu’il y a un intérêt autre. Cette profusion vient probablement de ce que l’opération peut-être juteuse financièrement en utilisant convenablement le financement public accordé à chaque voix qui se porte sur un candidat ou une liste. Si je n’ai aucun frais de campagne et si je récupère quelques dizaines de milliers de voix,  le tour est joué : il suffit de créer un micro parti et de trouver 79  potes… Et  c’est le « jack pot »  inutile de vous demander comment font Asselineau  et compagnie…

Equilibre entre représentativité et efficacité.

La  France est  un pays latin particulièrement enclin à la division. Le  Général De Gaulle en instituant le scrutin majoritaire pour toutes les élections avait fait preuve de bon sens. On peut évidemment nuancer en injectant une petite dose de proportionnelle  pour qu’une ou plusieurs oppositions puissent siéger dans des conditions démocratiquement acceptables. Aller au-delà de 15% dans l’état actuel du paysage  politique,  c’est prendre le risque de ne pas avoir une majorité stable de  gouvernement à l’Assemblée nationale. Surtout si on diminue le nombre des députés. Pour ce qui concerne l’élection au Parlement européen, le responsable de cette  situation ubuesque, c’est Macron,  en rétablissant les listes nationales. Il a facilité le travail de  constitution de ces listes parasites. Avec le scrutin régional tel qu’il avait été mise en place, la tâche était infiniment plus compliquée pour tous les petits plaisantins. Voilà comment un intérêt  politicien, il n’avait pas d’implantation de terrain suffisante pour la République en Marche,  conduit à la pagaille. Je crains qu’il ne récidive avec sa réforme  constitutionnelle. Cet homme-là a une aptitude à mettre la France sens dessus-dessous impressionnante !  

 


MACRON N’A RIEN REGLE !

Macron flutiste

 

Les samedis se suivent…

Hier c’était le 25ème samedi de protestation des « Gilets jaunes ». Peu importe leur nombre, peu importe que ce ne soient plus les mêmes qu’au début du mouvement. Ils sont le symptôme d’une crise sociale qui perdure, faute de décisions adaptées. Le pouvoir actuel donne l’impression de se contenter de gérer la situation par la répression. Maintenir l’ordre public est nécessaire, mais il n’est pas suffisant. On nous a fait tout un plat de ce « magnifique Grand débat » qui n’a en fait été « grand » que dans la tête de ses propagandistes, car ni la participation (entre 500 000 et 1,5 millions de personnes sur 47 millions d’électeurs), ni les propositions qui en sont sorties  ne méritent  une si grande attention.  Que ressort-il de ces cinq mois de discussions sinon qu’ils ont servi au Président de gagner du temps par un exercice pseudo-démocratique cousu de fil blanc, sévèrement encadré par le pouvoir et accaparé par le chef de l’Etat. Quant  aux « Gilets jaunes », on serait bien en peine aujourd’hui d’énoncer quelques revendications cohérentes.

Des annonces déconnectées.

Les annonces faites il y a quinze jours par l’hôte de l’Elysée, dont on nous annonçait qu’après, plus rien ne serait comme avant, n’ont qu’un lointain rapport avec la crise sociale. Certes il nous a épargné le RIC et le retrait de l’ISF, et pour le reste il s’est contenté de disserté, comme d’habitude, en annonçant au passage, sans en préciser les contours, quelques diminutions d’impôts très clientélistes comme de revenir sur la désindexation des petites retraites d’ailleurs imposée par le Conseil constitutionnel,  quelques préoccupations écologiques, et en découvrant qu’il fallait travailler plus et baisser la dépense publique, sans toucher à rien, comprenne qui pourra. Ce sont les classes moyennes dites aisées qui vont être à nouveau broyées. La réalité c’est que la France n’a plus aucune marge de manœuvre : notre déficit est de 1,5 point supérieur à la moyenne de la zone euro ce qui est considérable, et notre endettement est ce que l’on sait. Notre déficit commercial reste abyssal.  On va donc continuer à percevoir de l’impôt sur de l’impôt. D’ailleurs, et ça c’est nouveau, ce sera au Premier Ministre de décider de la mise en œuvre de multiples petites mesures plus floues les unes que les autres. Tout ça pour ça !  On s’étonne après que rien ne soit réglé.

La poursuite de la même politique.

Emmanuel Macron poursuit  dans la même voie : une politique de la demande qui ne marche pas. Il redonne du pouvoir d’achat par la redistribution, mais comme il ne peut plus augmenter les prélèvements, il finance par le déficit et la dette. La vente d’Aéroport de Paris n’est qu’un expédient pour trouver un peu d’argent frais. Aux 100 milliards de déficit du budget 2019, depuis le mois de décembre, l’exécutif a ajouté 17 milliards supplémentaires ! Il cherche des ressources dans la suppression de quelques niches fiscales : cette fois-ci on viserait les entreprises, comme si elles étaient dans les meilleures conditions d’épanouissement ! Mais tout le monde sait bien que ces niches ne sont là que pour compenser les carences de l’Etat quand il ne peut plus financer. Tout le monde voit bien, que malgré les annonces tonitruantes de Le Maire et Darmanin, les baisses d’impôts annoncées sont bâties sur du sable et les statistiques qu’ils brandissent sont aussi fiables que le maquillage d’un camion volé. Sur l’essentiel, Emmanuel Macron fait preuve d’une absence de courage qui condamne son quinquennat : sur les retraites, il finasse en maintenant artificiellement l’âge de départ à 62 ans, sans dire la vérité aux Français ; sur la dépense publique, on a compris qu’il agirait à la marge puisqu’il renonce à réduire le nombre des fonctionnaires ; sur le fameux 3ème acte de la décentralisation, il ne se passera pas grand-chose sinon la création de maisons cantonales des services de l’Etat, préoccupation bien en ligne avec l’assistanat d’un Etat qui se veut omnipotent. La réalité, c’est que la majorité, déchirée par son « en même temps », est si minoritaire dans le pays qu’aucune réforme d’envergure n’est plus possible.

Les Républicains, de plus en plus la solution.

Ce pouvoir qui se veut centriste est faible, et s’il se révélait qu’il n’y ait d’autre alternance possible qu’avec les extrémistes, alors il nous met en grand danger. Il joue avec le feu, car tout est fait dans le jeu politico-médiatique pour valoriser l’affrontement avec le Rassemblement National de Marine Le Pen, dans une sorte de scénario à l’Italienne. Mais le rayon de soleil qui perce annonce la fin de l’éclipse de l’opposition démocratique avec le retour dans le jeu de la droite républicaine. Les Républicains  sont les seuls à proposer les mesures qui réclament du courage politique, avec notamment un plan de réduction de 20 milliards d’euros de la dépense publique. C’est en faisant preuve de vertu budgétaire qu’on peut dégager des marges de manœuvre politique.  Voilà pourquoi il est important qu’à l’occasion des « élections européennes », ils reviennent en force en réalisant le score le plus élevé possible. L’espoir est là, pas ailleurs ! La seule alternance crédible est là, pas ailleurs… Mais pour cela il faut que les électeurs de la droite et du centre décident de se retrouver et de marcher à nouveau ensemble. Convaincre les égarés partis chez Macron de sortir de leur envoûtement, convaincre les « écoeurés » de 2017 de revenir aux urnes. L’avenir de notre pays mérite bien cet effort !

 

 


SEULE UNE REVOLUTION LIBERALE POURRAIT RETABLIR LA FRANCE

Des-liasses-de-billets

 

Je sais ce que le titre ci-dessus a d’incongru dans un pays nourri de la pensée unique que l’Etat peut tout et est la seule institution salvatrice : il suffit de quémander pour avoir… et de descendre dans la rue pour obtenir. Le  libéralisme a mauvaise  presse : encore l’autre  jour,  j’entendais Perico Légasse, journaliste à Marianne, affirmer sur LCI, sans la moindre retenue, que Macron avait sombré dans « l’ultra-libéralisme » au début de son quinquennat.  Il pensait sans doute à la  suppression de  l’ISF. Mais comment peut-on affirmer une ânerie pareille dans un pays qui prélève 57,6% de la richesse produite (soit près de 1 100 milliards d’euros) pour financer les dépenses de l’Etat et les dépenses sociales ?  Il aurait mieux fait de rester à s’occuper de critique gastronomique puisqu’il paraît que c’est sa spécialité. Manifestement ses références en économies sont pour le moins obsolètes ! Voilà comment on abrutit les Français avec des idées fausses assénées  avec la certitude du « sachant ». Nos concitoyens ont une vision tronquée du libéralisme, déformée par une grande partie des médias où l’inculture économique sévit, et par l’Education nationale dont les personnels ne connaissent que les vertus du socialisme. Demandez à un enseignant de vous décrire les ressorts de l’entreprise privée, et vous allez bien rire. Et pourtant, c’est bien de l’excès de dirigisme étatique que notre pays est en train  de crever.

Macron persiste et signe.

Macron, c’est Hollande en pire, nous dit Christian Jacob, qui préside le  groupe LR à l’Assemblée  nationale. Et c’est vrai si l’on considère la croissance des dépenses publiques depuis son arrivée au pouvoir. Près de 50 milliards supplémentaires, contre 30 milliards pour Hollande sur la même période. Le saupoudrage keynésien auquel il vient de  procéder lors de sa conférence de presse confirme la même ligne : s’il rend du pouvoir d’achat à quelques-uns, c’est au prix de hausses d’impôts quelque part, comme les niches fiscales qui seraient supprimées. Toujours le même procédé. Mais on ne cherche pas les économies. Pire même, on y renonce en abandonnant l’objectif pourtant bien modeste de supprimer 120 000 fonctionnaires sur le quinquennat. Il  se moque de nous quand il annonce la réindexation des retraites sur l’inflation à partir de 2020 : il oublie de dire que le Conseil constitutionnel l’y oblige après avoir invalidé la décision de ne pas les indexer. Et il n’est pas certain que la limite de 2 000 euros ne subisse le même sort. Il y a quelque chose de malsain dans le raisonnement présidentiel qui consiste à rétablir partiellement ce qu’il avait supprimé en le présentant comme un effort de sa part. Un mensonge ! Et que penser de sa proposition de « retraite minimale à 1 000 euros » non accompagnée du financement, ce qui revient à creuser un peu  plus le déficit et la dette… Irresponsable. Tout ce qu’il  a  proposé sort du même  tonneau : celui des Danaïdes ! Rien de structurel,  rien d’opérationnel, rien de durable. Le  comble : Macron réussit à discréditer le libéralisme sans jamais l’avoir pratiqué !

Il est possible de rétablir la France.

Et  ça peut aller vite !  Rappelons-nous, 1958 et le retour du Général De Gaulle. C’est grâce aux réformes libérales du plan Armand-Rueff que la France s’est rétablie et en quelques années avait remboursé sa dette tout en assurant une croissance vigoureuse de son économie. Notre pays a besoin  de réformes en profondeur. Il est le seul grand pays démocratique qui n’ait pas refaçonné son Etat après la crise de 2008. Tant que celui-ci n’engage pas un vaste mouvement d’optimisation de ses ressources et de ses missions, il ne pourra relâcher la pression fiscale, aujourd’hui confiscatoire, ni sur les acteurs de l’économie, ni sur les contribuables. Partout ailleurs, les recettes libérales ont été appliquées avec succès. Macron avait annoncé une « transformation » mais les réformes ne sont jamais faites, autres que 11 nouveaux prélèvement et  taxes… Pour que la  France redevienne un pays compétitif et retrouve le chemin de la richesse il va falloir oser : réduire la  place de l’Etat, ouvrir les services  publics à la concurrence du secteur privé, diminuer les impôts et donc les dépenses, et réduire les réglementations qui empêchent les entreprises de croître. Et  il faudra aussi que la droite colbertiste  se convertisse au « moins d’Etat ».  En même temps il faudra sortir les Français de l’infantilisation dans laquelle l’Etat-providence les a plongés, habitués qu’ils sont à ce que l’Etat leur donne tout et s’occupe d’eux en permanence. C’est donc à la droite d’assumer des positions fortes, libérales dans le domaine économique et fiscal,  et conservatrices sur le plan sociétal.  C’est ainsi qu’elle créera les conditions de son retour au pouvoir.

Car, jamais le pays n’a été aussi inquiet pour son avenir.  Il voit bien que le gouvernement actuel n’offre pas les perspectives du redressement. Le discours de Bruno Le Maire  est  constamment contredit par le jeu de bonneteau auquel  il se livre. Les  Français voient bien que le gouvernement se contente d’administrer le déclin du pays, de protéger au passage l’héritage socialiste en entretenant la haine du riche, et surtout d’assurer la survie du vieux modèle étatique ruineux. C’est de ce cercle infernal qu’il faut sortir.

 


AU-DELA DES MOTS… LE MIRAGE.

Conf de  presse Macron

 

« J’ai écouté, j’ai appris, j’ai compris… mais je ne change rien ! »

En fait, ce sont nous, les citoyennes et citoyens qui sommes  bêtes, qui ne comprenons rien.  C’est d’ailleurs ce qui ressortait de ses longs plaidoyers au cours  de ses rencontres du « grand débat ». A  part la mise-en-scène bien léchée à laquelle on est habitué, la conférence de presse d’hier était dans le droit fil de ce qui avait fuité du discours qu’il devait  prononcer le soir de l’incendie de Notre-Dame. Rien de bien nouveau, il tire même prétexte de la synthèse (très partielle) du débat national  où  il y avait à boire et à manger, pour faire avancer ses marottes à commencer par la réforme constitutionnelle. Du contenu de ses deux heures et demie  de baratin on ne retient aucune solution durable, on y voit que du rafistolage teinté de clientélisme électoral, comme la nécessité de recoller avec une partie des retraités qu’il a sérieusement  maltraités depuis le début de son quinquennat. Mais il ne faut pas nous prendre pour des buses. Je ne changerai donc pas d’avis à son sujet : cet homme est un escroc (intellectuel) et on ne peut pas lui faire confiance, parce qu’il change de discours au gré des circonstances.

Assez de comédie !

Il aurait pu être un artiste et jouer dans Starmania. Il voulait  peut-être devenir acteur de théâtre, et dans le tragique il aurait pu faire un malheur. Mais voilà, il est  Président de la République. Je ne sais pas s’il a raté sa vocation, mais c’est un fait : le naturel chez lui n’existe pas. Il est toujours en représentation et ça se voit. Après on s’étonne que ça ne passe pas avec les Français. C’est qu’en politique, le factice c’est mortel. Et tout en lui, postures,  gestes, vocabulaire, est factice. Quel contraste avec la  fraîcheur authentique d’un Bellamy ! Encore une fois, Emmanuel Macron a donc cédé à la communication stérile et aux effets d’annonce trompeurs. Il a démontré une fois de plus qu’il ne comprenait toujours pas la colère des Français.

Ras-le-bol de la ségrégation fiscale !

Avec ma retraite de prof je n’ai pas droit aux lots de consolation (remboursement de l’augmentation de  la CSG et réindexation) parce que trop riche ! Et que penser d’un cadeau fiscal de 5 milliards d’€ alors qu’il a prélevé 24 milliards avec l’augmentation de la CSG ! En promettant la réindexation des retraites à l’horizon 2021, Emmanuel Macron propose carrément un marché de dupes aux retraités car cela veut dire que leur pouvoir d’achat continuera de baisser jusqu’en 2021. Les aînés sont traités comme un segment électoral à conquérir avant les élections et de préférence la présidentielle. C’est un marché de dupes parce qu’il n’y a en face aucune mesure d’économie des dépenses. Il trompe les retraités. De même il baisse des impôts pour les classes moyennes à bas revenus mais pas pour les « zézés ». C’est de la pure ségrégation fiscale. Et il oublie les automobilistes qui sont pourtant les grandes victimes de son quinquennat, alors que le prix du carburant affiche une hausse de 11% depuis le début de l’année 2019, Emmanuel Macron n’a eu aucun mot pour ces derniers. C’est pourtant ce qui a poussé les Français dans la rue ! Il démontre par là son indifférence et son manque de courage face à l’inquiétude profonde des Français qui se lèvent tôt pour aller au boulot. Et  si on commençait d’abord par supprimer les hausses de taxes sur le carburant et par supprimer la hausse de la CSG !

Le mirage des baisses d’impôts.

Le Président nous dit qu’il veut baisser les impôts mais ne dit pas lesquels. Il souhaite réduire la dépense publique mais ne dit pas concrètement comment, surtout quand il  abandonne sa volonté de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires et trahit ainsi son engagement de campagne. En revanche, la suppression de niches fiscales est bien une hausse des impôts. Alors  Monsieur Le Maire peut bien marteler que le gouvernement a baissé les impôts, il nous prend pour des amnésiques : il oublie tout simplement que le quinquennat a commencé par une hausse massive. On n’a pas la mémoire si courte. Sinon, comment aurions-nous le record des prélèvements !

Absence de courage, manipulation et tentation  du pouvoir personnel.

Manque de courage sur l’immigration. Alors que les Républicains avaient proposé un débat sur la politique migratoire au Parlement, cette proposition de bon sens avait été refusée par la majorité « En Marche ». Un débat annuel sans vote de quotas est une supercherie. En deux ans, rien n’a été fait pour réduire drastiquement l’immigration, au contraire, le nombre de titres de séjours délivrés par la France atteint désormais un record. Son incursion dans les  références de François-Xavier Bellamy, "la maison" relève de la  disruption à laquelle il est accoutumé.Un artifice de  plus !  Il parle également de sécession islamiste dans certains territoires de la République, mais derrière la communication la France compte toujours en 2019, 100 mosquées clandestines et 3391 étrangers radicalisés qui gangrènent les quartiers. Enfin en proposant d’instaurer une dose de proportionnelle et en voulant baisser le nombre de parlementaires, Emmanuel Macron n’innove pas, il ne fait que recycler le pire du système politique en cédant au Modem et à l’antiparlementarisme qui sévit sur tous les plateaux médiatiques. Ces décisions vont éloigner les Français de leurs élus sans rendre ces derniers plus efficaces. Par contre il affaiblira à coup sûr le Parlement. Loin d’être un progrès, c’est un recul démocratique. On ne tardera pas à le constater. Cela finira mal !

 

 


DROITE PROGRESSISTE : UN OXYMORE !

Il est  temps que la politique reprenne ses droits. Commençons par remettre les pendules à l'heure.  La droite et la gauche ça existe, et ça n'est  pas la même  chose.  Tant pis pour ceux qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

 

Comédie grecque

 

Les transfuges de la droite et du centre qui ont rejoint  Macron ou le soutiennent se proclament appartenir à une "droite progressiste". Un « oxymore » : c’est comme si on disait « droite de gauche ». Contradictoire et impossible. Pour bien comprendre et avoir les idées claires, pour appeler un chat « un chat », il  est nécessaire de faire  un peu d’histoire des idées. La confusion entretenue provient de ce que la frontière entre droite et gauche passe à l’intérieur du « libéralisme » dont Macron se réclame.

Le libéralisme sociétal.

En effet, celui dont Macron se réclame est le « libéralisme de gauche » qui prône la souveraineté absolue du moi.  À l’état pur, quand il ne prend en compte que l’individu et l’humanité, ce libéralisme est une utopie de la liberté illimitée, un messianisme qui prétend faire naître un monde parfait au moyen d’un principe sacré. Cela devrait vous rappeler les discours enflammés de la campagne présidentielle, se terminant par les bras  en croix : messianisme oblige ! Pour ce libéralisme qui, dans sa forme extrême, refuse les spécificités des peuples, des civilisations, des sexes mêmes, il n’y a que des individus interchangeables. Il constitue un système total. Macron met en oeuvre l’une des facettes majeures de ce libéralisme qui est ce que l’on appelle le « libéralisme sociétal » (ou encore libéralisme libertaire). « En Marche » s’inscrit dans cette filiation : le livre de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien, en témoigne.  

Le progressisme n’est pas au centre, il est à gauche.

Pour le mettre en œuvre, il s’est attribué l’étiquette de « progressiste », vieille revendication remise au goût du jour. Elle permettait de distinguer autrefois les deux gauches : celle qui voulait transformer la société, les communistes marxistes, en s’affichant « progressistes », et celle qui voulait  simplement réformer la société, dite  gauche sociale, les socialistes. Cette dernière est tombée à peu de chose faute d’avoir renouvelé et adapté sa doctrine et de fait la « social-démocratie » est en panne partout en Europe,  en même temps que les communistes s’effondraient. Profitant de l’espace, la gauche « sociétale » s’est énormément développée et a pris le pouvoir. Cette gauche-là a renoncé à la révolution sociale et l’a remplacée par « la révolution sociétale », au nom du « libéralisme libertaire »,  d’où les  positions sur la GPA, par exemple, et le discours sur la « transformation »  mis en scène par le macronisme. Elle trouve aujourd’hui ses marqueurs privilégiés dans la défense des droits illimités de l’individu et reprend à son compte le label « progressiste ». Elle s’accommode aussi du centralisme étatique et de la technocratie : ce libéralisme-là ne doit  pas être confondu avec le « libéralisme économique ». Les progressistes ne sont pas au centre, mais bel et bien à gauche. C’est de cette gauche-là que le « macronisme » est le nom.  

La droite peut-elle être de gauche ?

La gauche sociétale, incarnée par Edouard Philippe, les  centristes d'Agir et les  "Juppéistes", mord très loin au centre, et même sur une portion de l’électorat de ce qui fut la droite de gouvernement. La partie de l’électorat de Macron relevant de ce qu’on appelle improprement « la droite libérale » n’est tout simplement pas de droite, elle appartient consciemment ou non à la gauche sociétale. Car le libéralisme n’est de droite qu’à condition d’intégrer les autres dimensions de la droite : les impératifs de la durée du groupe, de justice et de sécurité, le refus de l’utopie. Ce  libéralisme est respectueux de la cité, de la nation, de la famille, où il garde l’idée de la responsabilité de l’individu quant aux conséquences de ses actes. Il se conjugue souvent avec le « libéralisme économique » qui privilégie logiquement la libre entreprise et souhaite réduire l’état à ses fonctions régaliennes. La droite reste, sans en avoir conscience, l’héritière des valeurs de durée dont était porteuse la civilisation chrétienne avec  laquelle s’est forgée l’Europe. L’antagonisme entre droite et gauche est irréductible car il est inscrit dans l’antagonisme de leurs racines religieuses. La gauche, en effet, provient de deux hérésie, comme l’explique Jean-Marie Harouel : l’une fut caractérisée par la divinisation de l’individualisme et l’apologie de la subversion, l’autre a été la croyance messianique dans la certitude de l’avenir radieux d’un paradis égalitaire et dans les vertus de la révolution ; deux grandes déviations du christianisme.

Progressisme et conservatisme.

Aurélien Taché et Jean-Pierre Mignard viennent d’annoncer la création d’un « laboratoire de gauche » au sein de LREM. La création de ce groupe, dont le nom « Hypérion » évoque le thème du retour de « l’homme-Dieu de l’âge d’or » chanté par Hölderlin, corrobore ce que je viens d’expliquer et ne peut s’être faite qu’avec l’aval de Macron. Il est destiné à envoyer un message clair aux électeurs de gauche pour les inciter à porter leurs voix, lors des élections européennes, sur la liste fourre-tout présentée par La République en Marche. En face, le choix d’un philosophe chrétien comme tête de liste LR accompagne la volonté de refondation doctrinale de la droite. La tâche paraît relativement plus aisée pour François-Xavier Bellamy, dès lors qu’il est assez facile de construire la droite autour des notions d’attachement aux valeurs de durée et de liberté dans la responsabilité. Car, bien que la déchristianisation soit à l’oeuvre en France où l’appartenance revendiquée à la religion chrétienne est devenue très minoritaire, pour les esprits qui ont été façonnés par un millénaire et demi de chrétienté, ce qui est le plus normal, c’est d’avoir une sensibilité de droite, souvent inconsciente d’elle-même, mais qui existe à l’état diffus dans le corps social.

Le conservatisme est un humanisme.

Alors, la vox médiatique acquise à la gauche sociétale taxe cette  droite-là de « conservatrice », comme  on jette l’anathème ! Mais le « conservatisme », ce n’est pas la frilosité, c’est la seule philosophie capable d’inspirer une politique à hauteur d’homme. Car, seul le conservateur, fort de sa connaissance et de son attachement à l’histoire dont il hérite, est capable de se lever et de s’opposer au monde comme il va,  pour ne pas le subir. Le sens de l’histoire et l’adaptation au monde, vécus comme des fatalités, c’est  bon pour les progressistes : à la question « tout ce qui est techniquement possible est-il souhaitable ? », le progressiste fonce, le conservateur s’interroge et sonde le passé,  parce qu’il sait que celui-ci possède une puissance d’inspiration inégalée. L’histoire indique toujours une direction : quand on est redevable de son passé, on se sent comptable de l’avenir. Le clivage entre progressistes et conservateurs connait  un regain d’actualité.  Rien d’étonnant. Face à l’accélération et à la démesure des innovations technologiques et biotechnologiques, la  question est bien de savoir sur quels types de dirigeants on doit compter. Feront-ils droit aux besoins fondamentaux de l’être humain et au droit des peuples à la continuité historique ou seront-ils  enivrés par  les nouveautés, quitte à rendre obsolète la  France et ses singularités ? On comprend mieux ainsi, dans les discours de Macron,  la  négation de la culture française ou le besoin de fédéralisme qui dissoudrait la nation, et inversement, que le mouvement originel des Gilets jaunes, avant d’être phagocyté par l’ultra-gauche, se dressait contre la philosophie libérale-libertaire qui inspire le Président et son équipe, et contre les idoles du progressisme : ouverture,  mondialisation, multiculturalisme, en réclamant pour la France périphérique, un monde humainement viable, traduisant ce besoin de stabilité, de continuité, de familiarité avec les lieux et des êtres  qui sont indissociables de la condition humaine.

Nous saurons bientôt si le Président de la République infléchira sa politique, au-delà des manipulations politiciennes, pour tenir compte de  ce clivage bien plus profond qu’il n’y parait. Personnellement, je pense qu’il n’a pas la culture pour y faire face. Depuis le début, il ne comprend pas le pays qu’il dirige  et l’émiettement de mesures catégorielles en sera  la preuve.  J’espère seulement me tromper.

 


SI, UN AUTRE CHOIX EST POSSIBLE !

Daniel Houlle001

 

Je m’adresse aux électrices et aux électeurs de la droite et du centre. Mon passé  politique de l’UDF à l’UMP et aux Républicains, mon passé d’élu local, attestent de la permanence de mes convictions  et m’autorisent, aujourd’hui à leur donner mon avis et à leur lancer  un appel : celui de ne pas céder au chantage exercé par  des élus en place au parcours fluctuant. Ainsi, d’après Monsieur Béchu, signataire d’une tribune parue dans le Journal du Dimanche, nous n’aurions pas d’autre choix que de voter pour la liste « Renaissance de l’Europe », initiée par le Président de la République.

Eh bien si, un autre choix est possible !

Un leadership mort-né.

Le Président de la République a produit de beaux discours grandiloquents sur l’Europe, du Parthénon à la Sorbonne, proposant de multiples avancées vers toujours plus de fédéralisme, mais force est de constater que personne en Europe ne l’a suivi. Il a voulu réaffirmer son leadership  en publiant une tribune publiée dans tous les pays de l’Union, mais il n’a fait qu’indisposer un peu plus nos partenaires par cette démarche vécue comme une arrogance supplémentaire. Sur le Brexit, esseulé à nouveau, il vient d’être obligé de faire  marche arrière en acceptant un report jusqu’au 30 octobre. Il nous propose une liste caméléon qui  réussit l’exploit de juxtaposer l’oiseau technocrate, le lapin vert et la  carpe centriste, avec pour projets principaux toujours plus d’officines et de budget commun, tout en modifiant son programme qu’il infléchit en mots pour reprendre à son compte les thèmes de l’écologie, de  l’immigration, de la  protection des peuples, défendus depuis longtemps par « Les Républicains » et tenter de détourner des suffrages à son profit. Une telle démagogie et absence de substance ne méritent pas qu’on lui fasse confiance.

L’Europe de Macron ou mourir ?

« Vous n’avez pas le choix ! » Cette injonction hurlée  dans un clip électoral ne doit ni nous faire peur ni nous intimider. Nous n’aurions pas d’autre choix que de voter pour un autre programme que celui bricolé à la va-vite par les petites mains du cabinet présidentiel. Au moins aurait-on  pu espérer avec  un slogan prônant une « Renaissance européenne » un vrai projet de réorganisation stratégique  face aux grands empires chinois et américains, une réaffirmation forte de notre identité, de notre culture, et autre chose que la perpétuation du déficit démocratique d’une Europe confisquée par les technocrates de la Commission. Il n’en est rien.  Comme d’habitude, on joue sur les  mots, les symboles et les peurs. Face aux réalités que l’Europe étale et aux défis qu’elle doit affronter, la liste LRem choisit la politique de l’Autruche. Ce  n’est pas en méprisant le concept de « nation » et en le couvrant d’adjectifs « bruns » que l’on réussira une quelconque renaissance. Ce n’est pas en faisant perdurer l’entre-soi d’une technocratie déconnectée du réel, un centralisme sans légitimité démocratique, le gadget fumeux d’une banque du « climat » inventé pour faire plaisir à l’écologie médiatique que  l’on répondra aux demandes légitimes des peuples qui composent l’Union. Cette Europe-là qui ne protège de rien et dont  la technocratie nous affaiblit, on nous l’a déjà proposée et elle a conduit à toujours plus de rejets et d’abstentions.

Voter  pour la  liste LRem, ce sont des voix de perdues. Comme leur chef, isolé au milieu des chefs d’Etats, que pourront faire une vingtaine de députés  parmi 750, esseulés, ne  sachant dans quel  groupe ils siégeront : ils n’ont aucune chance de faire avancer leur projet. Non, Monsieur Béchu, entre le  fédéralisme irréaliste de Monsieur Macron et le populisme de  Madame Le  Pen, il existe un autre choix.

L’Europe de la « réconciliation »

L’Union européenne n’a pas besoin d’une  « renaissance »,  mais d’une « réconciliation » avec ses peuples.  C’est donc une autre vision, réaliste, concrète qu’il faut avoir, et qui tient compte des réalités : celles de l’Europe de 2019, celle de nations qui se réveillent, qui refusent d’être des passoires sans frontières, ou, comme Le Danemark et la Suède, se trouvent contraintes de prendre des mesures radicales pour endiguer l’immigration massive… Pour sauver l’Europe de l’implosion, « les Républicains » pensent qu’elle doit changer de direction, entendre les inquiétudes des peuples et répondre au triple défi migratoire, économique et civilisationnel qui lui fait face. L’Europe ne progressera que si elle s’appuie sur les nations qui la composent. Pour ces élections, le projet  conquérant pour une Europe qui protège nos frontières, nos entreprises et  notre civilisation, existe, c’est celui proposé par la liste menée par François-Xavier BELLAMY. Avec  ses soixante-quinze propositions concrètes il  est le seul  projet détaillé soumis à l’électorat. Il propose cinq priorités qui permettront de réconcilier l’Union européenne avec les peuples : Une Europe frontière qui prend à bras-le-corps le  problème de l’immigration de  masse, nous défend face au terrorisme islamiste, et protège notre territoire en refusant tout nouvel élargissement ;  une  Europe « civilisation » qui assume et défend notre Histoire, transmet et fait rayonner notre identité et nos valeurs ; une Europe Puissance, qui assume la défense de nos intérêts, de nos emplois, de nos entreprises , face aux géants de la mondialisation que sont la Chine et  les Etats-Unis ; une Europe Projet, qui met fin à la surenchère des normes et axe le travail de la Commission en privilégiant de grands projets stratégiques, utiles pour nos peuples, pour notre économie, pour notre futur ;  une Europe efficace, plus démocratique,  moins technocratique,  plus respectueuse des citoyens et des nations européennes.

Electeurs de la droite et du centre, Monsieur Béchu vous trompe et vous n’êtes pas obligés de vous laisser prendre en otage  par un choix qu’il voudrait manichéen, entre le sauveteur progressiste  Macron et les populistes du Rassemblement national, qui ne correspond pas à la  réalité.

Vous voterez pour l’efficacité en choisissant la liste d’union de la droite et du centre de François-Xavier Bellamy. Vous enverrez des députés siéger dans un groupe  influent et nombreux au Parlement européen, le PPE, où ils pourront faire avancer et concrétiser leurs  propositions.

 

 


LE PEUPLE DEPOSSEDE

Mouton_panurge_democratie_loup

 

On a beaucoup glosé sur les motivations des « Gilets jaunes », je parle des  vrais, ceux de novembre. Si l’overdose fiscale, notamment sur les carburants, a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, cela n’a pu se faire que parce que  le malaise était déjà profond et venait de bien plus loin. On peut le résumer en un mot : abandon. Une grande  partie de la population de notre pays, celle que l’on situe communément dans la « France  périphérique »,  celle qui va  au travail chaque jour pour de maigres revenus et pour laquelle les services publics  ont peu à peu disparu de son environnement, s’est  progressivement sentie exclue. Exclue de la  progression sociale, exclue de l’espoir d’un avenir meilleur,  cantonnée à végéter. Mais d’où est venu ce  phénomène et pourquoi s’est-il  aggravé ?  De multiples causes évidemment ont été identifiées. Mais il y en a trois que je voudrais mettre en exergue, dont le gouvernement actuel a aggravé  l’impact conduisant à toujours plus d’assistanat  et de déresponsabilisation… qu’on  pourrait résumer avec la formule : « Dormez en paix,  braves gens, l’Etat s’occupe de tout pour vous ».

L’impôt automatique et la fin du consentement.

Je ne dirai jamais assez combien le « prélèvement à la source » de  l’impôt sur le  revenu participe de cette déresponsabilisation collective. Ne plus être en mesure de contester son impôt en suspendant par exemple le paiement, est déjà grave en soi. Mais pour un grand nombre de contribuables, dès l’année prochaine, ce sera pire : ils n’auront plus besoin de faire de déclaration de revenus.  Tout sera automatique. L’impôt disparait du paysage. Ce n’est bien sûr qu’une apparence. L’Etat est parvenu à ses fins : rendre l’opération indolore. Mais que restera-t-il de la conscience citoyenne, celle de l’acte volontaire pour participer au train de vie de la Nation ? Bercy nous transforme en un peuple de fourmis. Après le tiers payant généralisé, l’impôt aseptisé.

L’affaiblissement du système électif.

Les  Français n’ont pas une grande estime déjà de leurs élus. Cela tient à l’impuissance politique à laquelle ceux-ci sont souvent confrontés : nous avons tellement rendu possibles toutes les formes  de recours contre leurs décisions qu’il faut un temps fou entre une décision et sa réalisation, quand celle-ci a réussi à traverser le maquis juridique. L’exemple de Notre-Dame des Landes est à cet égard emblématique.  Pourtant,  nous avons une classe politique, malgré ce qu’on en dit, désintéressée et qui a à cœur d’être au service de tous. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle est découragée : beaucoup de  maires ne veulent plus se représenter, dans des proportions jamais vues, les parlementaires sont attaqués régulièrement sur  leurs « privilèges » à tel point qu’on finira par n’avoir plus que « des fleurs de naves » comme candidats.  Qui plus est, le  pouvoir exécutif a transformé les députés de la majorité en godillots avec un conditionnement jamais atteint, et l’opposition n’a jamais été traitée comme quantité négligeable à un tel degré. Le pouvoir a multiplié les mises à l’écart des élus locaux, traités comme quantités  négligeables, et mis sous tutelle les collectivités locales en supprimant la taxe d’habitation, entre autres. Affaiblissement du Parlement, mépris pour les élus des territoires, partenaires sociaux tenus comme des empêcheurs : c’est toute l’architecture démocratique qui est atteinte.

De la démocratie à la technocrature.

Le « nouveau monde » dans lequel  veut nous faire entrer Emmanuel Macron  souhaite se  passer des élus et des corps intermédiaires. On n’a  plus besoin de droite ni de gauche, puisque  le « technicien » suffit à gérer les affaires communes. La fin du clivage fait le lit du technocrate. Plus besoin de penser.  Le « progressisme »  doit suffire. C’est en son nom que la « transformation » doit avoir lieu. Le progrès est la solution de tout : si c’est le cas, « big brother » n’est pas loin. Car le triomphe de la technocratie et le renforcement de  l’étatisation conduisent tout droit à la dictature de la technocratie toute puissante et sans contre-pouvoirs : nous allons passer de la démocratie à la technocrature. Nous saurons bientôt de quel côté va pencher le quinquennat. Le Président nous promet des mesures fortes. S’il touche aux Institutions pour affaiblir la démocratie représentative, nous ne laisserons pas faire !

 


RENAISSANCE ET RECONCILIATION !

Daniel Houlle001

A mes amis de la droite et du centre, 

Notre parti est vivant.

Encore convalescent mais il reprend des couleurs. Chaque jour qui passe montre combien le procès en radicalité fait par certains était dérisoire et dénué de fondement, et un prétexte alimenté par des intérêts personnels pour lui tourner le dos.

Dans la crise que traverse notre pays et où nous a conduit la politique inepte du « en même temps » d’Emmanuel  Macron, l’échéance européenne est une belle occasion de lui démontrer  qu’il y a une autre voie que son mortifère affrontement avec Marine Le Pen.

Le moment est venu de tourner la page de l’année 2017 et de ses turpitudes de tous ordres. Chez « les Républicains », une nouvelle génération s’est levée pour relever le défi de faire vivre une nouvelle droite, humaine, fraternelle et libérale, largement ouverte sur toutes ses sensibilités. La  composition de la liste de François-Xavier Bellamy en témoigne.

Le moment est venu d’accompagner ce mouvement en nous rassemblant. Cessons de jouer à « cinquante nuances de Républicains »,  si c’est pour dire la même chose chacun de son côté dans le but de préserver un petit pré carré, attitude qui ne pourra déboucher que sur des déconvenues pour tous.

Le moment est venu de la réconciliation, c’est la condition d’une renaissance durable.

La désignation de François Xavier Bellamy comme tête de liste pour les élections européennes est une belle illustration de l’attachement à nos idéaux humanistes et européens de toujours.

L'alternative est à droite.

Amis de la droite et du centre, ne nous laissons pas leurrer par les discours séduisants d’un président qui ne comprend toujours pas le pays qu’il gouverne. Le « nouveau monde » devait effacer le clivage droite-gauche, il resurgit au sein même de sa majorité. Le « progressisme », vieux concept emprunté à la doxa communiste, devait ouvrir le chemin de lendemains qui chantent : il a débouché sur la jacquerie des « Gilets jaunes ».

Le gouvernement pratiquerait une politique de droite, mais ce n’est que la continuation de la politique socialiste de Hollande, la centralisation technocratique en plus accentuée. On n’est pas de droite quand on augmente les dépenses de  50 milliards d’euros, on vote  un budget avec 100  milliards de déficit, on reporte toujours  les  économies  qui permettraient de baisser la dépense publique, on massacre  la  politique familiale, on taxe toujours plus les classes moyennes aisées,  on propose d’empiler les agences et les technostructures de l’Union européenne… avec  à la clé des taxes en plus. Y avait-il besoin de dépenser 12 millions d’euros dans un « grand débat » pour découvrir ce que les parlementaires « Les Républicains » dénonçaient et réclamaient depuis des  mois face à  une majorité sourde et arrogante : l’urgence d’une baisse des impôts, la justice fiscale, la prise en compte des territoires notamment pour la santé ? 12 millions d’euros pour que le Premier Ministre redécouvre l’Amérique et enfonce des portes ouvertes !

« Les Républicains »  ont tiré les leçons de leurs défaites de 2017. C’est  une nouvelle droite qui émerge, ferme dans ses convictions,  fidèle à ses valeurs humanistes, lucide sur les difficultés  du pays,  consciente de sa responsabilité sociale et motivée pour y apporter les remèdes avec un discours de vérité. Elle est la seule formation politique à proposer un plan de réduction des dépenses de 20 milliards d’euros par an, documenté et chiffré, préalable à toute baisse de la fiscalité.

A l’occasion de l’élection des députés  au Parlement européen, elle fait la démonstration de son sérieux : elle est la seule formation politique à proposer un programme réaliste de 75 propositions détaillées, dont l’objectif est de redonner du sens  à la construction européenne. Des propositions qui ne cherchent pas une « Renaissance » mais la « réconciliation » avec les peuples par leur caractère concret et applicable.

Le 26 mai, c’est une nouvelle  page de l’histoire de notre parti qui va s’écrire, pour  le succès de  la France en Europe et de l’Europe dans le monde. 

Ensemble, soyons au rendez-vous !

 

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

Haddock cons

 

Soutien implicite ?

Les déclarations de Giscard sont toujours éclairantes. Dans les colonnes du « Parisien », il décrit les  grands enjeux de  l’élection européenne. Il  estime que l’échéance électorale n’est pas destinée à régler un certain nombre  de problèmes (comprenez  les  Gilets  jaunes ou les changements que le  parlement européen n’a pas le pouvoir d’accomplir). Il est contre une armée européenne, il faut renforcer les  frontières de l’espace Schengen contre l’immigration, il  est  pour une Europe confédérale puissante, il soutient une candidature de l’Allemagne au Conseil de Sécurité de  l’ONU et pas question que la France abandonne le sien… Des points essentiels qui rejoignent le programme défendu par François-Xavier Bellamy et  la  liste LR !

LR, 50 nuances…

Xavier Bertrand, Président des Hauts de France, a  quitté le parti après l’élection de Laurent Wauquiez : « Je ne crois plus aux partis  politiques,  parce que dans les partis politiques on est obsédé par la  conquête du pouvoir, par garder le pouvoir et  on ne s’occupe  pas des idées ». Mais ce discours n’est-il pas adapté  justement à sa situation personnelle d’élu avec des voix socialistes…  Sinon,  si vous l’écoutez bien, ce  qu’il raconte sur  les retraites, sur la décentralisation, etc… c’est du pur LR.  On ne se refait pas.

Cacophonie européenne.

Un débat à 12 avec des temps de parole de 1 mn par question, c’est mission impossible !  Surtout quand tout le monde parle en même temps.  Pas certain que cela incite nos concitoyens à aller voter. On retient l’élégance verbale de Bellamy, le déluge oratoire de Bardella, l’erreur magistrale de Dupont Aignan qui multiplie par deux  le nombre des immigrés  accueillis par l’Europe, les suppliques de Glucksman  à l’union de la  gauche. Asselineau n’a rien à faire là, il est contre tout. Les  Verts  sont bien verts et croient toujours au paradis  vert des bisounours verts. Hamon est toujours aussi austère, et Loiseau a confirmé ce qu’elle était, une technocrate froide sans empathie avec  le charisme d’une huître. Pour le crédo on a eu Lagarde… Le communiste est bien rouge et Philipot toujours aussi antipathique. Quant à la France insoumise on l’a reconnue à la faconde mélenchonnienne dans une petite brune bouclée, mais à  part ça …

Cafouillage.

L’âge de départ à la retraite,  c’est comme le  calcul de l’âge du capitaine : complexe. Il  y a les  partisans du maintien des 62 ans, il y a ceux qui acceptent un léger recul et il y a ceux qui brisent vraiment le tabou et  demandent  qu’on aille jusqu’à 65 ans.  Dans  la majorité LRem c’est l’effervescence, au gouvernement on n’est tout sauf clair et même Jupiterion  a entrouvert la  porte du recul de l’âge. De quoi mettre Delevoye hors de lui au point de  poser sa démission sur la table ! Ouh, là, là …. Dur, dur, le ni de droite, ni de gauche.

Intox du JDD.

On nous avait  dit que la droite et la gauche, c’était le monde ancien. Alors pourquoi dans le JDD  d’aujourd’hui, cet  article  qui titre : « Le  pack de droite  montre ses muscles »,  citant Philippe, Le  Maire et Lecornu… Sous prétexte qu’ils sont venus de LR. Mais ils ont renié leurs convictions et  font une politique de gauche depuis qu’ils sont au gouvernement. Et quand Darmanin annonce la baisse des impôts,  c’est à la fois un mensonge et toujours la même rengaine : si baisse il y a,  ce sera toujours pour les mêmes, ceux qui touchent, et compensé  par une hausse pour les autres ! Rappelons-nous que la « baisse » de 2018 s’est traduite par 4,5 milliards d’impôts  en plus pour les ménages. On cherche toujours vainement  une proposition de baisse des dépenses publiques. Sauf celle de Wauquiez, bien sûr.

Une huître vieille de 30 ans et pesant plus d'1kg a été retrouvée en Vendée.

Pour se changer  les idées : deux jeunes Vendéens âgés de 10 ans ont fait une trouvaille assez incroyable il y a une semaine. Ils ont déniché une huître géante dans un parc à huîtres de Talmont-Sainte-Hilaire, près d'une rivière. Un mastodonte qui pèse 1,3kg et mesure 27 centimètres ! Ce coquillage pèse habituellement en moyenne 60 à 80g. La famille a décidé de l'adopter !

Et aussi …

Brexit : le rythme des départs s’intensifie à la City de Londres. Les entreprises britanniques stockent comme en temps de guerre.

​​​​Pôle emploi confirme qu'un chômeur sur cinq touche plus que son ancien salaire.

Emmanuel Macron a achevé sa tournée de jouvence auprès des maires corses.  Ouf !

Le grand débat national a coûté 12 millions d’euros à l’Etat. Ah, quand même ! Et ça met l'heure verbale de Macron à combien ?

Automobile : le budget toujours plus lourd. L'entretien et les taxes sur le carburant font grimper la facture des voitures essence. Retour à la case départ ?

...

 


BAISSER LES IMPÔTS !

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A force de le répéter, « Les Républicains » vont-ils se faire voler  l’idée ?

Il semble que le pouvoir ait pris en compte le danger d’un discours qui reçoit un écho  dans les classes  moyennes et pas seulement. Après avoir laissé ses ministres et autres  responsables lancer toutes sortes de ballons d’essai de hausses possibles, dans le droit fil des  travaux de France Stratégie ou de Terra Nova, le  voilà qui commence  à mettre des contrefeux. Ainsi, nos deux turlupins  des finances, Darmanin et Le  Maire ont-ils fait la « une » des Echos en annonçant  « une baisse de la pression fiscale d’ici 2022 (année de l’élection présidentielle)   plus forte que prévue. » De quoi se demander si c’était bien de notre pays qu’il  parlait.  Ont-ils été touchés par la grâce ?  S’agit-il d’un  miracle ? Ont-ils senti qu’il y avait urgence ?

Encore de la com’ !

Voyons voir ce qu’ils annoncent : d’abord  une révision de la croissance à la baisse de 1,7% à 1,4% de 2019 à 2022. Difficile de faire autrement compte tenu des résultats obtenus et du contexte. Ils auraient pu éviter de se vanter du fait que la croissance française est supérieure à celle de nos partenaires... C’est peut-être  bien vendre la  peau de l’ours  avant de l’avoir vendu.  Ensuite, ils  se  donnent comme objectifs : chômage à 7%, stabilisation de la  dette,  baisse du déficit (100 milliards aujourd’hui) mais moins ambitieux qu’auparavant. Pour les impôts, c’est encore un peu « demain on rase gratis » : baisse de l’Impôt sur les sociétés à 25% en 2022, suppression intégrale de la taxe d’habitation d’ici 2021  et  baisse d’impôts sur  le revenu pour les classes moyennes dites « inférieures »…  Donc,  ceux qui restent, les  classes moyennes plus ou  moins aisées, vont s’en prendre plein la poire ! Le  cauchemar continue ! En corollaire, comme la Taxe d’Habitation abritait la  taxe audiovisuelle, voilà  qu’on s’aperçoit qu’elle va coûter cher à collecter,  trop  par rapport à ce qu’elle produit : encore une improvisation ! Il est donc probable qu’elle soit supprimée  sans qu’on sache vraiment  par quel prélèvement elle sera  remplacée. Mais en vérité, tout ça c’est encore de la com’. Chaque année, les mêmes nous promettent un effort structurel promis pour … dans deux ans ! D’ailleurs pour baisser les  impôts, il faudrait commencer  par baisser les  dépenses, et sur ce chapitre-là, ils sont plutôt  muets.  Le budget 2019 ne comporte que très peu d’économies structurelles et reporte  l’effort à 2020 voire 2021.

Par ici la sortie !

On attend avec impatience ce que notre « beau parleur » va avoir retenu de ses heures interminables de conciliabules (ça a coûté 12 millions d'euros quand même). Mathieu Laine, essayiste libéral macroniste, dans une tribune publiée aujourd’hui par le Figaro, parie sur un virage « libéral », une mutation du progressisme vers un un macronisme pariant davantage sur les baisses d’impôts, la réduction de la dépense publique, la sécurité et la réduction des inégalités par l’école plus que par la redistribution. Avec en ligne de mire, une nouvelle disruption sur le territoire de la droite, à la fois pour la piéger sur son programme et  par contrecoup l’annihiler définitivement. Le Président percevrait désormais les attentes légitimes de la classe moyenne. Comme il est capable de tout, cette nouvelle tentative de hold-up à droite  est  à prendre au sérieux. Néanmoins, il faudra qu’il compte quand même avec  son entourage et sa majorité largement venue de la gauche et qui attendent « un virage social ». On saura vite ce qu’il trame  dans sa solitude. Il pourrait tenter de brouiller les cartes avant le 26 mai,  conscient que sa dame « cui-cui » a du mal  à faire  prendre son envol à la liste bariolée qu’elle dirige par délégation. Le problème, c’est sa sincérité : pourra-t-on avoir confiance  dans cet esprit sans convictions, mais suffisamment plastique pour épouser successivement toutes les postures ? Macron  prêchant la pleine récompense du travail, du mérite et de l’effort, le recentrage sur l’Etat régalien en proposant une nouvelle étape de la décentralisation ? Il pourrait se parer des plumes du paon en apparaissant comme  le vainqueur non des Gilets jaunes mais des égarés violents, communiant dans la même haine anti-riches. Comme toujours avec lui, il n’est pas certain que les mots soient suivis d’effets. Il appartiendra à la droite d’être elle-même, et comme au judo, si Macron pousse un peu trop, le tirer très fort à elle pour le déstabiliser. Notre électorat est prévenu : il est possible qu’on cherche encore à le duper un peu plus.  

Pas de liberté sans « détechnocratisation. »

Car pratiquer le libéralisme qui passe par l’Etat, ce n’est pas du libéralisme. Tant que les hauts fonctionnaires de Bercy garderont la main, il ne faut guère espérer des marges de manœuvres pour nos entreprises autres que celles qu’on voudra bien leur concéder,  sous étroite surveillance, comme le CICE. Il faudrait une vraie révolution libérale pour remettre la France sur les rails du progrès. Ce n’est  pas avec le gouvernement actuel et  sa clique de conseillers keynésiens qu’elle se fera.  D’autant plus que  les  Français, gavés d’assistanat et sous cultivés sur l’économie, continuent d’attendre tout de l’Etat. Comme le demande Xavier Bertrand : commençons par supprimer l’ENA ! Une petite remarque pour conclure, puisque le capitalisme n’est pas à la mode dans notre pays : le nombre de projets d'investissement réalisés par des groupes étrangers en France a atteint le plus haut niveau depuis plus de 10 ans (Les Échos), avec 1323 projets. La  France attractive pour les capitaux étrangers. Dommage qu’on empêche par tous les moyens le capitalisme français de prospérer. Mais ça aussi,  c’est la politique de Macron et de ses amis banquiers.

Le  feu continue de couver.

Le pétrole continue sa progression : 70 $ sur le Brent, 63 $ sur le Brut. Donc encore une hausse des prix à la pompe... Rappelons que c'est le prix de l'essence qui a mis le feu aux poudres en novembre dernier. On sait pourtant que la hausse du prix de l'essence plombe le budget automobile et pèse sur le pouvoir d'achat des Français, notamment des « périphériques » ! De quoi alimenter le mouvement des Gilets jaunes.

 


NON, SURTOUT PAS LUI !

Fantôme de l'Elysée

 

François Hollande s’en est pris à Emmanuel Macron au cours du week-end, à deux reprises. Cela n’est pas nouveau. Il a sans doute avec l’espoir de le discréditer un peu plus dans le cadre des élections européennes. Je ne peux pas être suspect de prendre la défense du Président actuel, mais je trouve que son prédécesseur a la mémoire un  peu courte et très sélective sur son bilan. Bref, il  me paraît bien mal placé pour venir donner des leçons. Le « boulet » veut revenir dans le jeu.

L’écriture salvatrice ?

Se prenant pour un auteur à succès, il exploite au maximum l’occasion de rencontrer ses sympathisants (il y en a) dans les librairies de France. Et pour justifier la prolongation de la méthode, il vient d’ajouter trois chapitres à son livre pour repartir dans une grande tournée nationale, ce qui lui permet de se livrer à la péroraison la plus confortable et dans laquelle il est le plus à l’aise, celle qui consiste à dénigrer, non sans espérer qu’à l’occasion de jours meilleurs, il puisse reprendre la place. Il n’est pas le seul à jouer à ce jeu-là. Reconnaissons qu’il n’a pas attendu longtemps, après sa décision de ne pas se présenter à un second mandat, pour dénoncer son ancien ministre de l’Économie, sa trahison et même pour reconnaître qu’il s’était fait avoir comme un gamin par Emmanuel Macron. Lucidité tardive. Tant de roublardise chez le candidat de la République en marche méritait bien une vive contre-offensive. Cependant on se passerait bien qu’elle soit associée par M. Hollande, à un éloge permanent de sa propre personne et à une revisitation curieuse et quelque peu fallacieuse de son bilan.

La mémoire revisitée.

Tout le monde, apparemment sauf lui, sait que ce bilan a été déplorable. Il l’a été d’abord parce qu’il a appliqué son programme avec Jean-Marc Ayrault.  Inspiré ensuite par le rapport de Louis Gallois, il a changé de cap. Aujourd’hui, il se présente comme un socialiste ou un social-démocrate, ce qui veut dire tout et son contraire. En réalité, il a passé son temps à piloter à vue, dans une grande confusion avec pour résultat, à la fin de son mandat, une France qui allait beaucoup moins bien qu’au début. Le réenchantement avait viré au cauchemar. Déjà qu’on a du mal à l’oublier tant la politique de son successeur ressemble à celle qu’il avait menée, on n’a vraiment pas besoin qu’en plus Hollande vienne jouer la mouche du coche et vouloir apparaître, par ses fréquentes interventions médiatiques, comme le grand sage dont nous nous serions collectivement privés et qui voudrait apparaître comme un espoir pour demain. Quelques milliers de livres vendus ont développé en lui un narcissisme excessif et tout ce qu’il nous propose, on l’a déjà vu et on a suffisamment donné.

Une vieille antienne socialiste.

Dimanche dernier, à deux reprises, dans le « Parisien » et sur France 2, il a livré son analyse à partir d’une déclaration sentencieuse : « Un jour, l’extrême droite arrivera au pouvoir en France », en laissant entendre que l’action du président actuel revenait à accélérer l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir. C’est vraiment le pyromane qui se fait pompier. Certes, Monsieur Macron, comme lui, joue sur l’argument et s’en sert comme assurance de sa réélection. Tout ça n’est pas nouveau. François Hollande invente le fil à couper le beurre. « Le résultat (de l’action de Macron) n’est bon ni pour la vitalité économique ni pour la cohésion sociale », a-t-il ajouté. Ce qui revient à enfoncer une porte ouverte car, en comparaison avec son bilan, celui de Macron n’est guère meilleur : dette, déficits, chômage... En fait, s’il critique Macron c’est pour tenter de se mettre lui-même en valeur, en comptant sans doute sur une défaillance de mémoire du peuple –on sait qu’elle est courte- celui-là même qui lui a si bien fait sentir sa déception qu’il n’a pas poussé l’outrecuidance de se lancer dans une nouvelle campagne. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Sa rentrée épistolaire marque son impatience et elle n’est que l’habillage de sa tentation à revenir en politique, et même à revenir dès 2022.

Le vieux coup du recours.

Les propos de François Hollande montrent qu’il se considère comme un recours pour la gauche, celle qu’il a massacrée en la précipitant dans le labyrinthe de ses initiatives confuses, qui ont commencé par une surtaxe confiscatoire de 50 % pour ceux payant l’ISF en 2012, puis en surtaxant la classe moyenne, pour revenir ensuite au secours des entreprises. Lui, l’unificateur de la gauche ? Lui, dont on ignore complètement le programme ? Lui, qui fait de la politique depuis près d’un demi-siècle et n’est toujours pas rassasié ? Lui qui a lamentablement échoué et ose se présenter à nous aujourd’hui comme s’il n’avait pas ce passé calamiteux ?  Il dit qu’il en a tiré la leçon, c’est trop facile.  Certes, il a de bonnes raisons d’en vouloir personnellement à Emmanuel Macron. Mais on ne bâtit pas une seconde carrière sur la rancune et la colère. La vérité, c’est qu’aveuglé par son estime de soi, il ne peut nous proposer que sa propre confusion politique et idéologique. Et cet aveuglement l’amène à croire que cent mille lecteurs représentent des millions d’électeurs. Le pire, c’est que, en agissant de la sorte, il n’apporte aucun baume aux maux dont nous souffrons. Il les aggrave, avec un cynisme qu’on lui connaît bien, tout à fait dommageable à l’avenir du pays. Il est vrai qu’il a créé un tel vide à gauche avec la destruction du PS qu’il peut penser être un recours, que sa personne et son jugement sont irremplaçables et qu’il peut exposer son expérience comme une valeur sûre. C’est pourtant tout ce qui le disqualifie ! On a besoin que la gauche se rétablisse, mais il est le plus mal placé pour y contribuer.

Une longue méditation solitaire eût été préférable à cette agitation médiatique dépourvue de tout scrupule et de modestie. Et d’humilité !

 


MACRON OU L’IMPUISSANCE POLITIQUE

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Vingtième samedi …

En attendant le vingt-et-unième ? C’est désormais un rituel bien établi : discours sur les réseaux sociaux, incantations enregistrées, et rendez-vous du week-end pour une communion déambulante souvent accompagnée de son cortège de casseurs qui profitent de l’aubaine. Pourtant, ça n’avance pas.  On ne sait plus à quels saints se vouent tous ces pénitents à la casaque jaune tant leurs messages sont confus et contradictoires. Qu’ont-ils de commun d’ailleurs ? Un agrégat de colères ou de rancoeurs venues de différentes sources ne constituent pas forcément un mouvement fédérateur au-delà de l’expression d’une solidarité de façade. Seule certitude : le point de départ a été le ras-le-bol fiscal d’une tranche de population certaine d’être mise à contribution jusqu’au-delà de ses limites. Elle n’a pas grand’chose à voir avec le mal vivre de ceux qui « touchent » et ont le sentiment d’être exclu ou de végéter sans avenir et qui se sont joints au cérémonial. C’est là qu’est peut-être le grand malentendu.  Les 10 à 15 milliards distribués au début du mois de janvier n’ont apparemment pas apporté la réponse attendue, même s’ils vont permettre à notre croissance de se maintenir artificiellement cette année à travers la consommation qu’ils relancent.

Le « grand débat » est un leurre.

La seule réponse politique tentée par le pouvoir aura été de lancer un « grand débat national », à peine vingt mois après la campagne électorale de la présidentielle. Cet épisode du « je suis votre chef, donc je vous suis » contraste furieusement avec la mise en scène jupitérienne devant la pyramide du Louvre. Ce « grand débat » lancé le 10 décembre 2018 et officiellement clos le 15 mars 2019 aurait réuni  plus de 500 000 participants dans 10 500 réunions locales, et autant ont déposé une ou plusieurs contributions sur le site dédié, sans compter les cahiers de doléances ouverts dans 16 000 communes. Et puis il y a eu les conférences citoyennes dans les régions, dont les débatteurs ont été tirés au sort sur leur numéro de téléphone, avec, dit-on un déchet de refus de 90%...  Enorme et « en même temps » insignifiant si on prend en compte les 60 millions de Français que nous sommes. Forcément, il faut relativiser, même si le pouvoir se flatte de « l’énorme succès ».  Maintenant, il va falloir décrypter le fatras de toutes ces élucubrations. On voit bien quelques lignes de force se frayer un chemin, mais tellement contradictoires. Et il faudra compter aussi avec le scepticisme qui entoure tout ce qui procède du pouvoir politique. La confiance est réduite : 62% des Français pensent que l’exécutif ne tiendra pas compte de leurs suggestions. Le grand débat n’aura été qu’un leurre.

Jupiter impuissant .

Forclos, le Président n’en continue pas moins de parcourir le pays pour discuter avec les Français, avec les élus, avec des élèves, hier dans le Maine-et-Loire… Faire la leçon et écouter pour après  se justifier à l’infini. Le roi de la transgression et de la disruption n’est pas à ça près. Triste spectacle d’un pouvoir tombé à terre des mains d’un Président incroyablement déconnecté de la réalité du pays qu’il dirige. Brillant dans les discours, mais disqualifié par son parcours iconoclaste. On découvre un personnage sans morale, sans convictions établies, une âme vide à qui il manque l’épaisseur humaine que forge le « cursus honorum » des mandats locaux. Depuis l’affaire Benalla, à propos de la moralité, chacun a compris que le « nouveau monde » avait accouché d’un gnome hideux. Quant aux idéaux, on ne dirige pas un pays en connaissant par coeur les tableaux « excel » fournis par Bercy. Un retraité ce n’est pas une statistique et le montant de sa pension ne se résume pas à une « strate » plus ou moins imposable. En voulant gommer les différences politiques de la gauche et de la droite pour imposer sa pensée unique du « en même temps », Macron a consacré l’impuissance du politique. L’image bien réelle en a été l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, décision prise avec des arguments fallacieux pour faire plaisir à un ministre qui a démissionné ensuite, en bafouant, les élus locaux, la justice et même les citoyens qui s’étaient exprimés par referendum. Tout ça aussi pour ne pas affronter une poignée de zadistes violents. On comprend alors qu’on peine à prendre des décisions courageuses.  Maintenant, voilà le pouvoir Jupitérien pris au piège d’un mouvement venu des profondeurs du pays dont il n’est manifestement pas en mesure de saisir la dimension ni de répondre à la quête, encore moins de circonvenir l’expression hebdomadaire.

A quoi faut-il s’attendre ?

On nous annonce des décisions fortes ! Si c’est le cas, on peut craindre le pire : l’autoritarisme étant inversement proportionnel à l’autorité réelle. Jusqu’à maintenant le pouvoir nous a habitués à des paroles fortes suivies de décisions peu ou pas du tout à la hauteur. Faut-il suivre les pistes de sa majorité présentées par l’insipide Stanislas Guérini qui consistent à s’en prendre toujours aux mêmes : baisse du plafond d’indemnisation chômage pour les cadres, alourdissement de l’IFI, hausse de la taxation des successions, … un catalogue parmi d’autres dans ce concours Lépine pour faire davantage contribuer les classes moyennes aisées. Par contre bien peu de choses quand il s’agit de baisser la dépense publique, pourtant  mère de toutes les réformes pour relancer le pouvoir d’achat, le vrai. Toucher aux Institutions : on sait la tentation du pouvoir en la matière. Là encore un jeu dangereux qui ne résoudra en rien la crise sociale que nous traversons. On ne voit pas en quoi moins de parlementaires permettra de rapprocher les citoyens des élus et de faire des économies (l’ensemble des élus, députés et sénateurs coûtent 12€/an/Français), ou la proportionnelle faciliter la prise de décisions. Attendons d’en savoir plus. J’aurai donc l’occasion de revenir sur le sujet. Avec une certitude : les zézés seront bézés. Le tout est de savoir comment.

J’vous quitte, il y a FX Bellamy à la télé. Lui, au moins ouvre des perspectives, n’est pas possédé par le dogme matérialiste, ne se prive pas d’offrir un peu de transcendance dans le débat et ne fait pas l’impasse sur « l’idée de nation » comme élan d’appartenance. Raffraîchissant !

 


LA FAUSSE BONNE CROISSANCE.

Croissance économique

 

Quand on est pauvre, on se réjouit du peu qu’on a. C’est un peu ce qui arrive à Monsieur Le Maire, dont le jugement peu amène qu’il a sur son ancienne famille politique me  conforte dans l’idée qu’effectivement il n’avait plus rien à y faire, surtout si c’était pour y importer la politique ruineuse qu’il mène. Venons-en à notre sujet : l’Insee prévoit une croissance de 1,4% pour notre pays en 2019, chiffre retenu par notre « petit argentier ». C’est moins bien que le 1,7% initialement prévu,  mais c’est mieux, pour une fois que nos voisins,  notamment l’Allemagne qui connait un coup de mou. Y a-t-il vraiment de quoi se réjouir ?

L’exception française.

Une fois n’est pas coutume, l’environnement économique international est plus sombre que celui de notre hexagone. En effet, à l’automne dernier, le commerce mondial s’est replié pour la première fois depuis début 2016, pénalisé par l’escalade des droits de douane américains et la chute conséquente des importations et des exportations chinoises. Alors que tous les pays développés révisent à la baisse leur croissance, parfois de façon drastique comme l'Allemagne, avec une croissance à 0,7%, la France va peut-être afficher une croissance pour 2019, certes médiocre, mais, pour une fois, supérieure à la zone euro. L'Insee prévoit 0,4% au premier trimestre, 0,4% au deuxième trimestre. Après, c’est plus flou. L’économie française ne pourra rester longtemps insensible à la violence du choc subi par  son premier partenaire commercial : l’Allemagne est notre premier client et notre premier fournisseur. L’écrivain britannique Herbert George Wells disait : « On a les défauts de ses qualités, rarement les qualités de ses défauts ». En ce moment, la France a les qualités de ses défauts : elle exporte trop peu par rapport à l’Allemagne, et c’est bien pratique, lorsque le commerce mondial ralentit ; elle dépend trop de la demande intérieure  et c’est bien commode, quand le pouvoir d’achat et l’investissement des entreprises sont dopés par les milliards de l’Etat, en principe pour calmer les Gilets jaunes. Ainsi, le début 2019 avantage la France par rapport à ses voisins européens.

Une France déconnectée.

La France fait cavalier seul économiquement. À la hausse  cette fois-ci mais plus souvent, à la baisse. Si on regarde l'évolution de la France sur les 10, 20 ou 30 dernières années, l’évidence saute aux yeux : Elle semble être totalement déconnectée économiquement du reste du monde. Nous avons totalement loupé le cycle de rebond de la croissance mondiale pendant 5 ans du fait du quinquennat désastreux d'Hollande et nous sommes le seul pays développé à afficher encore un chômage élevé alors que la plupart affichent un plein-emploi. Quand la croissance mondiale rebondit, nous faisons du surplace  et quand la croissance mondiale chute violemment, nous baissons un peu. Mais il n’y a rien d’étonnant. C’est le résultat d’une économie totalement administrée caractérisée par une part significative de la population dans le secteur public qui amortit les chocs, une fiscalité confiscatoire qui freine toutes les envolées et un état omniprésent.

Une économie de pays socialiste.

Macron libéral ? Laissez-moi rire ! Contrairement aux apparences, loin d’être capitaliste, notre pays a toutes les caractéristiques d'un pays socialiste. La croissance est tirée par le moteur de la consommation des ménages directement dépendant de la hausse du pouvoir d’achat insufflé par les mesures étatiques financées sur le déficit public. Ce n’est pas le meilleur moteur et il va vite caler quand les effets conjoncturels de la relance budgétaire auront disparu. Le  peu de richesse induite sera absorbé rapidement par le poids des prélèvements opérés par l’Etat avec les impôts et les charges sociales qui empêchent les entreprises de s’épanouir en liberté. Celles-ci sont en plus corsetées par une forêt réglementaire de règles et de normes la plus touffue d’Europe, sur laquelle veille une armée de fonctionnaires zélés.  Avec plus de 1 000 milliards d’euros nous sommes les champions du monde des prélèvements  qui flirtent avec les 47% du PIB. Si bien que le fonctionnement de notre économie n’aurait rien eu à envier à celui de feu les démocraties populaires qui végétaient derrière le rideau de fer. On se souvient de la pauvreté qui y régnait. Eh bien, ne nous étonnons pas que la pauvreté se répande en France : mêmes causes, mêmes effets ! Notre système économique est une machine à fabriquer de la pauvreté dont le mécanisme s’est déclenché avec les 35 heures et s’est aggravé depuis 2012. Le résultat en est une faible ouverture  de son économie à l’international, relative protection aujourd’hui, mais lourd handicap quand la conjoncture s’améliorera.

Normal donc que nous soyons totalement dé-corrélés de l'économie mondiale globalisée. Même la Chine a opté pour le capitalisme…

 

 

 

 

 


SOMMES-NOUS GOUVERNES ?

Macron mongie

 

La question se pose !

Je revois défiler les images de samedi sur les Champs-Elysées et j’ai envie de répondre « non » ! Ce dont nous avons été témoin en direct est surréaliste : des forces de l’ordre malmenées, une mise à sac des commerces de luxe et de l’emblématique Fouquet’s, et pendant ce temps-là Messieurs Philippe et Castaner, faisant tranquillement la tournée des popotes à quelques encablures. Et par-dessus tout, voilà qu’on découvre que le Président  au lieu d’être sur le pont, est en train de prendre du bon temps sur les pistes de La Mongie. Comme si c’était le moment ! Quelle désinvolture ! Déjà qu’il parle beaucoup trop, et va d’ailleurs continuer ce soir avec une cohorte d’intellectuels dont la plupart seront là pour l’encenser, alors qu’il ferait  mieux de  passer aux actes !  Car si la crise s’éternise c’est bien parce qu’il n’a été pris aucune initiative politique digne de ce nom, excepté la tarte à la crème du « grand débat national », faite davantage pour gagner du temps que pour apporter des solutions. Du côté  de la REM, on a eu droit au commentaire affligeant du pathétique Gilles Legendre, patron des députés  majoritaires, s’émouvant des réactions largement justifiées mais qualifiées de « politiciennes » provenant de l’opposition. Probablement la violence était-elle trop subtile et trop intelligente pour qu’on en comprenne l’origine. Si tous ces gens-là se respectaient un peu et respectaient les Français, devant tant d’inconséquence et d’incompétence de leur part, ils démissionneraient !

On peut penser que c’était voulu.

Comme l’affirmait l’autre jour  Alain Bauer à « C dans l’air », « les forces de l'ordre en place devaient avoir reçu des ordres pour ne pas bouger sinon comment expliquer qu'elles étaient témoins pendant de longues minutes de scènes de gens qui dépavaient la rue pour se resservir des  pavés contre eux après… Si la police est capable de déjouer des attentats, comment se fait-il qu’elle reste muette à contrer les casseurs, il y a un mensonge ou une omission ordonnée quelque part. Pour l'instant je pense que le but de Jupiter est de discréditer par tous les moyens les GJ qui ont osé le braver. »  Voilà une analyse qui a sa cohérence. Sauf qu’à vouloir jouer avec le feu, il arrive qu’on se brûle (merci de ne pas y voir du mauvais esprit). Il faut prendre  en compte aussi le  syndrome qui hante nos hauts responsables depuis « le  mort » du barrage de Sivens. Les forces de l’ordre ne doivent plus aller « au contact ». Et il faut prendre en compte aussi le très mauvais exemple de  l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, symbole de la défaite de l’Etat devant une poignée de zadistes violents, et de l’impuissance publique puisqu’on désavouait tous les élus, toutes les collectivités, toutes les décisions de justice et  jusqu’aux citoyens qui avaient voté  majoritairement. Après on s’étonne qu’il n’y ait plus de confiance dans les pouvoirs publics ! Samedi dernier le pouvoir a voulu jouer trop fin et il a perdu. Je  comprends la colère  des élus parisiens et des grandes villes saccagées. Cette colère ne tardera pas à se communiquer aux citoyens qui seront  appelés à payer la facture.

Philippe ce faux dur.

Pour samedi prochain, le  ton est donné. Acculé,  l’exécutif est bien obligé de réagir.  Mais au lieu de limoger  le  Ministre défaillant, c’est le préfet qui saute. Une lâcheté de plus. Il paie pour  l’inconsistance d’un pouvoir aux abonnés absents. Un fusible bien commode. Car la réalité est là Monsieur Castaner n’est pas à la hauteur des fonctions qu’il doit assumer. Edouard Philippe peut bien annoncer des mesures de durcissement du maintien de l’ordre : des moyens renforcés ou nouveaux, comme l’usage de drones… Il est bien temps ! Il est grand temps en effet qu’il comprenne qu’il n’a pas affaire désormais à de simples manifestants, mais à des émeutiers professionnels de l’ultra gauche anticapitaliste, organisée et  constituée  d’éléments aguerris et chevronnés.  Il  comprend enfin que les  débordements comme ceux de samedi dernier finiront par se retourner contre le pouvoir. On jugera donc sur pièce. On sait aussi que le prochain fusible sera place Beauvau, voire à Matignon dont  l’hôte doit trembler et prier pour qu’il n’y ait pas un mort ou des blessés malencontreux.

Pour autant, rien n’est résolu. Les débats passent, la crise continue. Les mouvements sociaux ne perdurent que parce la crise est aussi politique : la  majorité qui cafouille, empêtrée dans ses tendances divergentes, ajoute à  la carence d’un pouvoir  incapable de prendre les décisions.  Et gare si tout cela se termine  par une couche d’impôts supplémentaires payée par toujours les mêmes ! Car dans la majorité silencieuse se cachent de nombreux citoyens en gilets jaunes virtuels.

 


IL FAUT BAISSER LA DEPENSE PUBLIQUE !

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Sans surprise, le thème du pouvoir d’achat arrive en tête des revendications exprimées aussi bien par les gilets jaunes que dans les séances du « grand débat national ». La  difficulté,  c’est que le gouvernement n’a plus aucune marge de manœuvre pour l’augmenter par les procédures qui lui sont familières : prélèvement sur les « riches » pour saupoudrer, augmentation du smic…, autant de remèdes  mortifères pour une croissance déjà bien molle. Quant  à augmenter les impôts comme le proposent chaque jour des irresponsables qui n’ont toujours pas  compris,  c’est prendre le  risque de réveiller la jacquerie fiscale, qui pourrait alors être bien plus violente que celle du  mois de novembre dernier. Il n’y a qu’un seul et vrai moyen d’augmenter le pouvoir d’achat :  baisser les impôts !

Baisser les dépenses publiques. 

C’est urgent et c’est un préalable à la baisse des impôts.  Il est affligeant d’observer que l’exécutif continue d’évoquer des hausses d’impôts  sans jamais envisager de réduire la dépense publique qui a encore  augmenté de 44 milliards en 2018, et de 51 milliards depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. La baisse de la dépense publique est la mère de toutes les réformes quand on sait qu'en France, on a 56% de dépenses publiques et 45% de fiscalité contre 47,5% de dépense publique et 40% de fiscalité dans les autres pays de la zone euro.  

Economiser plus de « 20 milliards d'euros » par an c’est possible ! Dès l’automne dernier, « Les  Républicains » ont proposé un plan documenté et chiffré portant sur des éléments certifiés, préconisés soit par l’Ifrap, soit par la Cour des comptes.  Mais pour que cet effort soit acceptable, il faut qu’il soit accompagné de contreparties, c’est ce qui a été prévu.

La  première cible concerne évidemment la gestion de la fonction publique : porter progressivement le temps de travail à 39H/ semaine et réduire les effectifs en compensant par une hausse du temps de travail, soit 400 000 postes  en 5 ans. En même temps, on sanctuarise le régalien (sécurité, justice, défense), on reverse la moitié des économies en revalorisation salariale, mais on supprime la surrémunération des temps partiels  et on instaure 3 jours de carence.  Résultat : un gain de 3,6  milliards d’euros/an.

Il est possible aussi d’économiser sur le train de vie de l’Etat et des collectivités : en rationalisant le parc immobilier public,  le parc automobile administratif,  en optimisant les achats publics, en généralisant la digitalisation des administrations… Le  gain potentiel est estimé  à 2,5 milliards d’euros.  Les  Régions Ile-de-France et Auvergne Rhône Alpes ont testé la démarche avec succès. Ce travail doit être mené de pair avec la réflexion sur le périmètre des missions de l'Etat.

Les retraites  constituent un gisement important d’économies et nous ne pourrons pas faire l'impasse sur une réforme qui vise à une convergence des modes de calcul de la pension : un système de retraites plus juste qui supprimerait tous les régimes spéciaux et qui alignerait le public sur le privé, avec un recul inéluctable de l’âge de départ porté progressivement à 65 ans,  accompagné  d’une amélioration des coûts  de gestion, permettrait un gain de 3 milliards par an et 5 milliards à terme.

Des économies peuvent être faites sur le système de santé en améliorant la prévention et en optimisant le parcours de soins avec le développement de la e-santé. Avec la  création d’une allocation sociale unique plafonnée à 75% du Smic,  on pourrait atteindre un gain de l’ordre de 6 milliards  d’euros. La lutte contre les fraudes sociales et fiscales de tous ordres  déjà bien identifiées ajouterait 1 milliard supplémentaire.  Enfin avec la fin des  dispositifs incitant à l’immigration (type  AME  et accès aux prestations  sociales)  et la réduction du financement des syndicats, c’est près de 4 milliards d’économies !

Diminuer les impôts.

L’effort de baisse de  la  dépense permet de rétablir le cercle vertueux de la croissance. En effet, la  baisse  structurelle  de la dépense  publique permet la réduction du déficit, de la dette et par voie de conséquence des intérêts de la dette auxquels l’Etat consacre bon an mal an entre 40 et 50 milliards d’euros par an. Ensuite, on peut enclencher la baisse des prélèvements obligatoires, dont la France est championne du monde, sur les entreprises en priorité et sur les ménages.  Les entreprises retrouvent alors de la compétitivité et les ménages du pouvoir d’achat. Cela  débouche sur une amélioration de la balance du commerce extérieur et de la  consommation qui entraînent plus de croissance et des effets  bénéfiques sur la situation de l’emploi. C’est, en effet, par la création  de richesse qu’on augmente le pouvoir d’achat et non par la redistribution entre riches et moins riches  qui, elle, conduit à la pauvreté  généralisée.

Voilà pourquoi, Les Républicains proposent comme sortie de crise des mesures qui se concentrent autour de 3 thématiques : d’abord une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu et la hausse de 50% du patrimoine que l'on peut transmettre à ses enfants et petits-enfants, de son vivant, sans acquitter d'impôt ; la revalorisation du travail avec l'instauration de contreparties au RSA et la création d'une allocation sociale unique plafonnée à 75% du SMIC ; la réindexation des pensions de tous les retraités sur l'inflation, l'annulation de la hausse de CSG et le retour de la demi-part des veuves. Le coût : 14 milliards, largement financés si on met en œuvre le plan précité. Ils appellent aussi à une grande vigilance sur les attaques fiscales actuelles sur les successions : il faut au contraire faciliter la transmission familiale et baisser la fiscalité sur les donations - c'est une excellente proposition de loi de Nicolas Forissier - pour permettre un transfert plus rapide des richesses.

Vous direz que 20 à 30 milliards d’euros c’est encore bien peu pour résorber le gouffre des 100 milliards de déficit, mais le réenclenchement du cercle vertueux de la prospérité aura un effet démultiplicateur de croissance et l’on peut en espérer une accélération de l’amélioration de notre situation budgétaire, car les effets cumulatifs jouent aussi bien dans un sens que dans l’autre. A la spirale de l’endettement peut succéder celle beaucoup plus positive du désendettement !

 

 


RECOMPOSITION A DROITE.

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Loin de se désintégrer, la  droite résiste. Que les  Républicains aient été  mis à terre par  l’horrible année 2017, personne ne peut le nier. Mais le parti est là et il se reconstruit. Et ce  n’est pas du neuf avec du vieux.  Il faudra s’habituer aux têtes nouvelles, tant elles sont nombreuses et bien dans leurs  baskets. Alors que ceux qui disent que la droite n’a  pas d’espace entre Macron et le RN, chaussent leurs lunettes,  ça leur évitera de dire des bêtises  grosses comme eux.  Voilà pourquoi.

Le  centre éparpillé.

Ce  n’est pas la droite qui a explosé, c’est le centre. Il est éparpillé « façon puzzle » aurait dit Blier (Les tontons flingueurs).  On trouve  des centristes  à  LR, notamment les libéraux de l’UDF qui sont nombreux à  être restés ; à l’UDI de Jean-Christophe Lagarde, réduite à peau de chagrin  et créditée de 1  à 2% d’intention de votes ce qui est catastrophique pour les européistes « canal historique » ; à la  Rem, où  ils sévissent avec le clan des Juppéistes ;  à Agir, ce parti qui est à l’UDF ce que le « canada dry.. » et qui a courageusement rejoint la macronie ; et enfin il  y en a chez les « centristes » d’Hervé Morin qui viennent de rejoindre logiquement la liste des Républicains  sur un constat réaliste. Alors oui, Macron a réussi, avec  son langage « en même temps », à  diviser  le  Centre : reconnaissons qu’il n’a  pas eu grand mérite, tant le travail était déjà largement fait. Il n’y a pas si longtemps, j’entendais déjà l’expression : " le  centre ? Combien de divisions ! " Traditionnellement alliés de la  droite,  les  différentes composantes du centre n’auront pas grand  mal  à revenir vers elle quand celle-ci démontrera sa capacité à être l’alternance crédible, ce qui ne saurait tarder.  On en a l’habitude !

Le recentrage bidon du RN.

Ceux qui accusent Les  Républicains de faire la course derrière le Rassemblement national feraient bien de réviser leurs arguments. Car c’est bien l’inverse qui se produit.  C’est Marine Le Pen  qui cale son discours  sur celui des Républicains, notamment sur l’Europe. La  voilà qui prend des références gaulliennes, qui adoucit son discours sur  les institutions européennes qu’il faut transformer de l’intérieur, qui ne veut plus sortir de l’euro… Le vieux Jean-Marie n’a pas fini de faire des tours dans ses godasses ! Tout est bon  pour élargir son électorat en cherchant à séduire la droite  plus  modérée,  après avoir pompé les électeurs du PC. La stratégie  attrape-tout est coutumière de l’extrême-droite. Il ne faut évidemment pas  en croire un mot. Ses alliances avec les autres  partis nationalistes européens en disent long.  Ce discours disruptif, Les Républicains qui ont toujours opposé des fins de non-recevoir très fermes à toute idée d’alliance avec l’extrême-droite,  doivent le dénoncer avec  constance : c’est une supercherie ! En matière d’Europe raisonnable, l’original vaut mieux  que la copie.  Surtout que sur tout le reste, il n’y a aucun accord ni aucune ressemblance  possibles.

La droite retrouvée.

C’est un fait : les réunions locales, les débats, les meetings, font salles combles. Les sympathisants se réveillent, les  militants s'investissent à nouveau et approuvent massivement la liste aux Européennes qui leur semble un ensemble cohérent, limpide et rassembleur. L’audience de notre tête de liste devient un  must des chaines d’info. Les sondages commencent à prendre en compte le discours apaisé mais clair et ferme dans ses fondements. Les Républicains sont en train d’investir l’espace qui est le leur. L'intérêt suscite une dynamique qui met du temps à se construire mais qui est effective. La force du réveil vient de la base. Les télés font tout pour tenter de nier la  progression,  mais les réseaux sociaux y suppléent largement. L’important, pour le moment, c’est que nos trois têtes de liste et le président du parti fassent l'unanimité des sympathisants qui vont à leur contact. Dans cette campagne LR a tout à gagner.

Et bientôt, vous ne reconnaîtrez plus la droite. Elle va  occuper à nouveau toute sa  place parce que son diagnostic est le bon : animée par l'amour de la France, consciente de ses responsabilités, elle va s'imposer avec tous ses nouveaux visages qui n'ont comme objectif que l'intérêt général. C’est la droite qui a tout compris : la fracture territoriale, les lacunes dans la gestion des affaires publiques et surtout  le besoin de justice des classes moyennes et populaires. Elle revient aussi avec ses valeurs, si précieuses en ces temps d’incertitude généralisée. On ne tardera pas à voir que sa vision de l’avenir est celle recherchée par le plus grand nombre de nos concitoyens. Oui, l'agriculture de demain se construit maintenant autour de nos terroirs ; non, l'industrie n'est pas condamnée ; évidemment, notre système éducatif et culturel a besoin de rigueur et d'ouverture et la discipline collective doit prendre le relais du laxisme. La droite, c’est la  France des femmes et des hommes qui croient qu'il est possible de stopper le déclin du pays et de la démocratie.

Chaque citoyen a son rôle à jouer dans la recomposition de la Nation. Ainsi, cette militante de l’UDI qui appelle son parti à rejoindre les Républicains. Son avis n'est pas neutre. La  vérité, c’est que le Centre traditionnel vit mal sa séparation avec les Républicains avec qui il a partagé tant de combats politiques. Cette député du centre enclenche une réalité qui va prendre forme de plus en plus. Avec  les Européennes, on va donc assister à une autre recomposition des forces du centre ou Hervé Morin peut jouer le rôle de chef d'orchestre. Car, c’est bien connu,  l’électorat ne suit pas forcément les stratégies des leaders des  partis, surtout si celles-ci apparaissent commandées par des rancunes et des querelles d’ego !

Je ne serais pas surpris que le score de la liste de François-Xavier Bellamy flirte avec les 20%,  voire plus. De quoi faire évoluer les rapports de force. Chacun sait, que Macron est un adepte de l’ambiguïté et on n’en sort rarement à son profit !

 

 


DU GRAND MENTOR AU GRAND MENTEUR

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Pour quelques points…

Pour quelques points de plus grappillés dans les sondages, il se damnerait. Aussi notre « grand  mentor » va-t-il prolonger un peu le  plaisir en continuant à organiser des « débats » au-delà du 15 mars. Quoi de plus confortable, en effet, que ces rencontres encadrées, pour ne pas dire très cadrées, où le Président peut exhiber son savoir et son talent d’orateur, bien réels, face à des questionneurs et quelques rares  contradicteurs, triés sur le volet et tous très policés. Lui qui rêve d’être en perpétuelle « apesanteur » trouve avec les chaînes d’info continue, un excellent  moyen de nous imposer sa présence à longueurs de journées. Mais on ne sait pas où va nous mener ce matraquage médiatique. Avec le mouvement des « Gilets Jaunes »  à l’automne dernier, Jupiter est tombé brutalement de son Capitole, ébranlé par l’été meurtrier de l’affaire Benalla. Tous ses mensonges lui sont revenus en pleine figure. La promesse des « jours meilleurs » s’est traduite par une aggravation sans précédent de la situation et des records de prélèvements fiscaux. Depuis, la France « en marche » continue d’être ballottée chaque fin de semaine par ce qui est devenu un rituel : « la  marche des gilets », avec  à la clé un ou plusieurs centre-ville plus ou moins saccagés. La  jacquerie tourne en eau de boudin, n’ayant ni leader, ni vrai projet, ni même une utopie.  Elle est devenue de la violence pour de la violence,  de la haine sociale, ou encore  pour les  plus paisibles, la simple détestation des élites  et la dénonciation naïve de ceux qui « ont » plus que les autres. Les vrais "gilets" du début ont laissé la place aux nihilistes. Comment satisfaire les imprécations les  plus contradictoires : c’est le rond-point de Raymond Devos, avec un sens interdit à chaque sortie ! Une forme d’impasse.

Le désarroi de la République en Marche.

Le terrain étant occupé  au plus haut niveau, difficile d’exister derrière. Le parti présidentiel en fait la cruelle expérience, ainsi que le gouvernement. Ce qui nous vaut un beau concert discordant. Comment  sortir du débat : voilà la bonne question. La  profusion des propositions dans tous les sens conduit à des choix inconciliables.  Il y aura forcément des déçus. Au lieu de promouvoir des idées neuves qui devaient « réinventer le monde » pour mettre fin aux maux de la France, à commencer  par la fiscalité confiscatoire, il ne se passe pas un jour sans qu’on nous propose d’augmenter les impôts ou d’en créer de nouveaux, et tout y passe. Le  rétablissement de l’ISF, ce dont Macron ne veut pas entendre parler ; l’élargissement de l’IFI, sans se soucier de l’état du secteur du bâtiment qui bat furieusement de l’aile à cause de sa mise en place ;  durcissement du régime des successions, bonne manière de se  mettre à dos les  Français très attachés à la transmission ;  CSG  progressive, l’arnaque qui écrasera un peu plus les classes moyennes ; retour de la taxe carbone  qui serait un retour  à la case départ des gilets jaunes…. Une quête éperdue pour trouver de l'argent pour boucher le gouffre d'un Etat impécunieux. Chaque jour,  le Président ou son premier Ministre, doit refermer  la porte  que des députés en mal de visibilité veulent ouvrir. Par contre, pas un ne s’est penché sur une possible diminution des dépenses publiques qui conditionne l’indispensable baisse des impôts. Le  grand débat n’aurait donc eu pour but que d’être un grand défouloir en attendant que « ça se calme »,  ce qui finira bien par advenir. Le parti présidentiel vient de sortir du bois dimanche dernier pour constater « une forte demande de justice fiscale » qui émanerait du mouvement des gilets jaunes. Les Ministres avaient déjà semé leurs petits cailloux : de Darmanin à Gourault, de Le  Maire à Poirson et à Schiappa, les  propositions  ont fusé, avec  le  plus souvent en musique de fond  la ritournelle  bien connue : "faire payer les riches !" Au moment où la croissance marque  le  pas, on admirera  la synchronisation. On voudrait plomber un  peu  plus  le pays qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

Le grand menteur.

C’est  là que l’as de la manipulation et de la disruption va entrer en action. On nous prépare, parait-il  des  "mesures fortes". On peut donc craindre  le pire. Et ça recommence : en mots, on s’adresse à la droite,  et en faits, on va faire une politique de gauche, comme d’hab. ! Au charbon, Edouard Philippe : « il y aurait quelque chose de curieux à  imaginer que la sortie du grand débat soit plus d’impôt ». Ce serait oublier que la révolte a été déclenchée par un ras-le-bol fiscal. De l’autre côté, il faut bien comprendre que sans effort de baisse de la dépense publique, on ne pourra pas aller au-delà des 100 milliards de déficits programmés et qui représentent déjà une somme énorme par rapport aux 400 milliards  de recettes de l’Etat : 25%. Mais Macron a une botte secrète : comme pour sa lettre aux Européens, il  peut changer d’avis et s’emparer des idées des autres. Annoncer qu’on va faire, ne veut pas dire le faire !  Peut-on faire confiance à un Président qui donne le feu vert pour faire voter la loi anti-casseur et (en même temps) saisit le Conseil Constitutionnel avant même  qu'elle soit complètement votée  ? De  la  même façon, il ne peut sortir de son « grand débat » que par un grand mensonge. Et on sait qui seront une fois de plus les cocus : les classes moyennes. Qu’il se méfie, parce que le feu continue de couver partout.  Le  pays voit   bien que le système « prélèvements, déficits, emprunts, dette » a rongé toutes  les marges  et  est  une machine à fabriquer de la misère et de la pauvreté. Rien de bon ne peut sortir de cette crise, excepté des efforts, ce que visiblement l’exécutif répugne à proposer.

Pour gouverner, il ne suffit pas de dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre ou de faire la leçon.

 

 


çA FAIT PEUR !

Archibald en colère

Le Brexit fonce dans le mur, les populismes gagnent du terrain et l'économie européenne montre des signes de fatigue inquiétants dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale. De plus, l'arme monétaire est épuisée. Trump se plante partout et ça commence à se voir. Enfin notre dette est catastrophique et notre déficit abyssal.

L'OCDE a publié ses prévisions de croissance.

Elles ont été revues à la baisse. 3.3% seulement  pour la croissance mondiale. Malgré des taux d'intérêt proches de 0, voire négatifs, malgré les injections massives de liquidités par les banques centrales, malgré des plans de relance comme la baisse massive des impôts aux États-Unis. C'est principalement la zone euro qui ralentit : en trois mois, l'OCDE vient quasiment de diviser par deux son pronostic de croissance, n'attendant plus qu'un maigre 1 % cette année. L'Allemagne marque le pas brutalement avec une croissance à 0.7%. L'Italie sera en récession. Le bilan de la banque centrale a dépassé depuis longtemps le seuil d'obésité et n'a plus guère de munitions. Elle doit se contenter de gagner du temps, ce que Draghi fait en relançant la politique de souplesse monétaire.

L'OCDE avance les explications suivantes : le ralentissement du commerce mondial, les tensions entre la Chine et les États-Unis qui ne s'apaiseront que momentanément avec un deal commercial, les incertitudes politiques. Mais ce sont des causes apparentes. Les causes réelles sont ailleurs. Nous vivons une rupture économique majeure. Le ralentissement de l'économie n'est pas conjoncturel, il est structurel. Et les économistes patentés semblent déroutés.

Trump a tout faux !

Le déficit commercial des Etats-Unis a explosé en 2018 : 621 milliards de $. Le plus large depuis 2008 : une claque pour Trump qui en avait fait son cheval de bataille avec les droits de douane et le protectionnisme. J’avais dit que ça ne pouvait pas marcher ! Le déficit avec la Chine est largement en cause : 419 milliards de $, une hausse de 43.6 milliards de $ sur l'année. Pour Trump, cela ne va pas être simple à assumer, ni à expliquer.

Trump veut retirer ses troupes d'Afghanistan. Et il s'apprête à laisser les clés de l'Afghanistan...aux Talibans, un groupe qui contrôle maintenant plus de la moitié du territoire et qui multiplie les attentats.

Le boulet de la dette de la France.

La gravité de la dette française ne fait, elle, aucun doute car notre niveau d'endettement excède ce que notre potentiel fiscal peut absorber. Les facteurs d’aggravation sont déjà présents : une croissance qui plafonnera à 1,3% cette année, des taux d’intérêt bas qui amputent  la capacité de prêter des banques. Cette configuration va à l'opposé de l'expansion. Si on retient comme hypothèse  que la France peut continuer à subir 1.038 milliards de prélèvements obligatoires et si on suppose inchangé le niveau des taux d'intérêt, on s’aperçoit qu'il faudra près de 27 ans si l'on éponge 30 milliards par an, pour amoindrir la seule moitié de notre dette, sans y inclure les près de 4.000 milliards additionnels de la dette hors-bilan. L'hypothèse d'une inversion des taux (taux d'intérêt et taux d'inflation) est imminente car la crise va générer de véritables tensions déflationnistes que la BCE a déjà anticipées. Le signal nous est envoyé par l'Allemagne  qui a frôlé la récession au quatrième trimestre de 2018. Et ça, ce n’est pas bon du tout pour notre dette ! Cette situation mène Macron dans l’impasse. Il cherche à se défausser sur l’Europe, mais ce n’est pas en créant un empilage de structures technocratiques supplémentaires qu’elle  pourra nous aider à sortir de l’ornière.

On n’est pas près de voir la fin des déficits.

Côté fiscal, au gouvernement, c’est la foire, entre ceux qui proclament qu’il faut baisser les impôts  et  ceux qui en proposent un différent chaque jour. Voilà un climat d’instabilité très dangereux pour l’économie et les  investisseurs. Dernière  en date : le retour des successions dans le viseur.  De quoi déclencher une guerre de tranchée avec les propriétaires. Mais le  plus grave n’est pas là, il tient dans l’ampleur du déficit  public 100 milliards d’euros en 2019. Vous allez dire, bah, ça n’est que 3% du PIB. Mauvaise pioche, la  vérité est autre : les recettes de l’Etat ne sont que de 400 milliards d’euros (TVA : 130, CSG :  115, IRPP : 70, IS : 30, carburants : 17,  autres : 30).  Le déficit représente donc 25% du budget. C’est énorme. Voilà la réalité. Imaginez un ménage qui gagne 2 000 euros/mois et qui en dépense 2 500. Voilà pourquoi l’exécutif ne parle jamais de baisser la dépense.  Il  en est strictement incapable ! Par contre, on  peut être certain qu’il y aura des impôts supplémentaires.

Pourtant les armes économiques et politiques sont les seules qui nous restent : pour l’hexagone, il faut au moins 25 milliards de baisses des dépenses publique par an. Les Républicains ont présenté un plan chiffré et sérieux en octobre dernier. Pour l’Europe, il faudrait une initiative de relance budgétaire coordonnée par les pays les moins endettés, ce qui exclut la France, la poursuite des réformes structurelles, une refonte des règles de concurrence qui permettrait l'émergence de champions européens face aux mastodontes chinois et américains. Justement, c’est ce que proposent, pour l’essentiel les Républicains. Une Europe du bon sens ! Mais Macron passe  son temps  à brasser du vent !

Vivement  l’alternance !

 

 


LE JOUEUR DE FLÛTE D’HAMELIN

Macron flutiste

 

Macron,  c’est le joueur de flûte d’Hamelin : il nous conduit à la catastrophe. Il ne joue pas de la  flûte, mais il parle. Il aime s’écouter parler aussi. Il a transformé le « grand débat » en Macronthons qui multiplient les contributions et les motions,  mais ne résolvent en rien la  crise. Et l’on découvre, si besoin était, ce qu’est le système de  pouvoir qu’il a mis en place : immense et vide. Son discours sur l’Europe est du même acabit. Encore un coup de pipeau !

Depuis le discours de la Sorbonne…

Athènes, la Sorbonne : les deux grands moments européens qui ont inauguré le quinquennat. Mise  en scène : le Parthénon, pour le premier, le temple du savoir pour le second. Le Président y proclamait une nouvelle ère  et une action extraordinaire qui allait permettre la résurrection de  la construction de  l’Union du vieux continent. Les  mots y étaient, pompeux et grandiloquents, les principes aussi, démocratie et puissance. Il allait entraîner tous nos partenaires dans son sillage et enrayer définitivement la glissade populiste. Le discours de la Sorbonne devait donner le « la », force est  de constater que chacun a continué de jouer sa partition dans son coin. Il n’a été suivi par aucun autre pays sur ses propositions, qu’il s’agisse de la réforme de la zone euro ou de la taxation des Gafa. 

La France peut-elle assurer le leadership ?

Pouvait-il en être autrement ? Pour entraîner les autres, il aurait fallu que notre pays donne l’exemple, qu’il se réforme en profondeur. La « transformation » n’est restée qu’un mot, mis à toutes les sauces pour cacher une réalité, elle aussi, immense et vide. Le bilan est celui que nous connaissons tous : champion du monde du déficit, des prélèvements, de la dépense publique avec une dette à 100% du PIB, un chômage de masse persistant quand il est à 6% en moyenne chez nos partenaires et un déficit commercial de 60 milliards d’euros.  Pas étonnant alors que la France soit la risée de l’Europe quand elle veut faire la leçon. Car  en plus, notre Jupiter tombé de l’Olympe ajoute l’arrogance !

Les mots, toujours les mots.

Emmanuel Macron ne peut pas s’empêcher de donner des leçons à la terre entière. Mais la réalité c’est qu’avec sa tribune il continue à isoler la France. Il a l’outrecuidance de  passer par-dessus les gouvernements pour s’adresser directement aux peuples d’Europe. Viendrait-il à l’idée d’Angela Merkel de s’adresser ainsi aux Français pour leur dire ce qu’il faut faire ?

Ce que Macron propose, les Français n’en veulent pas, et les autres européens pas plus : toujours plus de technocratie ! On en crève en France, et il veut en rajouter une couche en Europe. Que retenir de sa tribune publiée dans les journaux européens sinon un peu plus d’incantations et d’organismes de gestion, comme s’il n’y en avait pas déjà assez. Un «conseil de sécurité européen» sans qu’on sache avec quels membres, selon quels critères et quelles modalités ; ainsi la France qui n’a pas été en mesure de faire accepter une coopération structurée permanente de défense avec moins de 25 États pourrait imposer cette idée ultra-sélective ! Comme ce n’est pas suffisant, il rajoute : une agence de protection des démocraties, un office de l’asile, une banque du climat, une agence de supervision des plateformes numériques, un conseil de sécurité intérieure, un conseil de sécurité extérieure, un conseil de l’innovation, et pour couronner le tout une «conférence pour l’Europe», grand débat fourre-tout version européenne, qui devra tout proposer. De  la pure technocratie à la mode énarque : un problème égal une structure pour le résoudre. Au fond, comme dit à juste titre Bruno Retailleau : « cette tribune européenne est une tribune très macronienne : incantatoire et technocratique, c’est une tribune qui enfile les mots comme on enfile les perles. » Immense et vide une fois de plus !

L’air de la disruption.

Son talent de jouer de flûte il tente aussi de l’exercer dans la préparation des élections. La liste LRem est toujours un canard sans tête, mais elle ressemble de  plus en plus à une auberge espagnole. Le caillou dans la chaussure ce sont les Républicains qui viennent de désigner un trio séduisant et qui incorporeront deux « centristes » d’Hervé Morin dans les vingt premiers, ce qui en fait vraiment une liste de la droite et du centre. Macron enrage de ne pas pouvoir annihiler la droite. Elle le gêne.  Il fait tout pour tenter de la faire imploser.  Certains tombent dans le piège, comme Juppé et Raffarin. Tant qu’elle existe, son rêve de se retrouver seul face à Le Pen, seule chance pour sa réélection, pourrait être compromis. Mais c’est un pari terrible, car soyons en persuadé, si cela se reproduisait, la prochaine fois c’est Le Pen qui l’emporterait. En attendant, Macron continue de tendre  le miroir aux alouettes aux électeurs de la  droite et du centre.  Il infléchit son discours et il copie des morceaux du programme des Républicains. Mais cette disruption ne peut séduire qu’à la marge, tant la manoeuvre pue la vieille politique politicienne. Il  faut dénoncer cette  façon de faire. Mieux vaut, en effet, l’original que la copie. Il suffit de regarder la politique nationale qu’il mène : technocratique et dirigiste comme jamais, à droite par le verbe, mais à gauche dans les faits, penchant imposé par le groupe LRem composé très majoritairement d’anciens du PS. On cherche vainement le libéralisme sauf dans ce qui touche à la financiarisation de l’économie, en paiement des soutiens qu’il a obtenus lors de la présidentielle.

Heureusement, la musique de Macron n’est pas du Mozart, elle sonne faux, c’est pourquoi elle n’attirera pas grand monde. Car au fond, les ralliements de Juppé et Raffarin sont des « non événements », tant leurs prises de positions étaient prévisibles.  Ils n'obtiennent que les commentaires des laudateurs  du macronisme,  abonnés aux « éléments de langage ».

 

 


ET LES LUMIERES DANS TOUT ÇA ?

Foulard islamique

L’affaire n’est pas anodine comme certains communautaristes déguisés en défenseurs de la laïcité tentent de nous le faire croire. Le débat sur le port du voile (foulard serait  plus exact)  relancé  par l’initiative commerciale de Décathlon, revient dans l’actualité avec toujours le même argument en boucle : nous n’avons pas à nous immiscer dans le choix vestimentaire de tout un chacun. Présenté sous cet angle-là, cela paraît effectivement puéril. Mais ce n’est pas  de ça qu’il est question. On appelle foulard islamique, le foulard qui détoure le visage et cache complètement la chevelure. On sait qu’il n’est  pas religieux, mais les islamistes en fond un étendard politique. Le foulard islamique est bien autre chose qu’un simple vêtement et le comparer, comme l’a fait Aurélien Taché à un serre-tête qu’auraient porté les jeunes enfants de Marie,  c’est commettre une faute énorme de la part d’un député de la République.  Car il s’agit bien, de la part de celles qui ont décidé de le  porter, consentantes ou par obligation, d’afficher une volonté  politique qui va à l’encontre des valeurs de la République, notamment celle qui édicte l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le débat ne se situe pas sur le plan vestimentaire.

Ce n’est pas la question du simple port d’un vêtement qui est posée, mais bien celle des rapports entre notre civilisation occidentale et l’interprétation la plus étroite de l’Islam. Il y a une trentaine d’années, les chefs d’établissement interdisaient la mini-jupe ou le pantalon pour les filles, au nom des usages en vigueur à l’époque. L’usage impose encore aujourd’hui quelques règles de politesse comme se découvrir pour saluer (de moins en moins) ou entrer dans certains lieux, dont l’école fait partie. A ce  sujet, sur le plan strictement vestimentaire, si l’on accepte une exception pour le « foulard », rien ne permettra plus alors de s’opposer à la casquette sur l’oreille ou d’autres accessoires moins anodins. Et de ce point de vue, l’école reste un des rares endroits où se fait l’apprentissage de la politesse et des usages. A l’école, et encore plus en classe, quelle que soit sa forme, il est contraire aux usages. Le foulard islamique, dans la rue, pas plus que la kipa ou le turban hindou, personne ne songe à l’interdire tant qu’il se limite au fichu posé sur la tête,  mais on voit aujourd’hui apparaître des formes beaucoup plus austères qui flirtent avec la provocation : la sorte de « cagoule » proposée par Décathlon en fait partie.

Le débat ne peut se situer que sur le terrain des valeurs.

D’abord, une précision : ne confondons pas le foulard avec le  voile qui est le tissu  qui cache le visage. Pour ce dernier, le  cas  est tranché par la loi : son port est interdit. Ce qu’on essaie de nous imposer avec le foulard islamique, quand il ne laisse apparaître que le visage, comme avec le burkini,  c’est une obligation associée à une morale et une pratique sociale toutes deux incompatibles avec nos valeurs. Rappelons que le foulard islamique est le symbole ostentatoire d’une condition féminine inacceptable pour nous, instituant l’inégalité avec l’homme par la soumission de la femme : la femme stérile répudiée, la femme adultère punie de mort, le témoignage de l’homme qui vaut celui de deux femmes, la soeur qui n’obtient que la moitié de la succession dévolue à son frère, le mariage mixte interdit, la polygamie autorisée… Nous avons le devoir de ne pas l’ignorer. C’est là sa vraie signification. L’affirmation de leur « islamité » par les jeunes filles ne s’arrête pas à cet accessoire vestimentaire. Elle s’accompagne généralement de contraintes supplémentaires telles que l’interdiction de suivre les cours de sciences naturelles, d’éducation physique ou de musique, voire même de s’adresser au professeur si celui-ci est de sexe masculin. D’où le mutisme de certaines filles en classe  que les professeurs ne comprennent pas toujours.

Un « voile »  sur les « Lumières » ?

Tolérer le foulard islamique, c’est renier le « siècle des lumières ». Depuis le XVIIIème siècle, l’individu européen a conquis une à une toutes ses libertés. Cette remise en cause devenue permanente, à laquelle l’église catholique s’est elle-même adaptée, a permis la proclamation puis l’application progressive des « Droits de l’Homme ». C’est au nom des Droits conquis que nous avons le devoir de lutter contre toutes les atteintes aux droits élémentaires de la personne. Comme le dit Alain Finkielkraut : « ou les hommes ont des droits, ou ils ont une livrée… ». De peur de paraître intolérants avec les musulmanes « on les confond avec la livrée que leur a taillée l’Histoire ». Voilà le piège : sous prétexte de droit à la différence, on voudrait imposer sur notre sol un apartheid. Ces musulmanes devraient savoir que les lois de la République s’imposent à tous et qu’elles ne sont pas toujours compatibles avec celles édictées par leur coutume. Les respecter est un devoir pour chaque citoyen et impose des comportements : il n’est pas possible de remettre en cause ce qui touche aux fondements de notre Constitution, au nom des pratiques d’une religion. La France est d’abord un état laïc. Ce débat,  je l’ai eu avec mon petit-fils qui a vingt ans. Le fait que la France soit porteuse de valeurs « universelles » lui échappe totalement, comme cela  échappe à Aurélien Taché. Une génération à laquelle on a oublié de transmettre l’essentiel et qui a pris le raisonnement à la mode : celui du relativisme. C’est la  France qui porte la « déclaration universelle des  Droits de l’Homme et du citoyen ».  Cela nous impose des devoirs face au reste du Monde.

Céder serait catastrophique.

Ce serait donner aux partisans d’une certaine pratique de l’Islam les moyens de renforcer leur oppression intellectuelle sur la communauté musulmane. Comme me disait une jeune « beur » : « n’oubliez jamais qu’une jeune fille musulmane vit sous le regard permanent de sa communauté et que cela suffit à la persuader de faire autrement qu’elle le souhaiterait ». Et de fait, depuis quelques années, le port du foulard islamique se fait de plus en plus fréquent et de plus en plus jeune. S’il ne faut pas obliger toute personne d’origine étrangère à calquer sa conduite sur notre façon d’être, il est possible tout de même de dénoncer cet aspect de la tradition islamique, sans pour autant vouloir détruire sa culture. D’autant plus qu’il s’agit d’une interprétation la plus étroite de l’Islam, issue du Wahabisme, contre laquelle les femmes luttent dans beaucoup de pays musulmans.

Les minorités religieuses doivent pouvoir exister à condition que celles-ci soient constituées d’individus libres et égaux. Il nous appartient de faire en sorte que ces deux conditions soient toujours remplies.

 

 


A QUOI JOUE VALERIE PECRESSE ?

Valérie Pécresse

 

Puisqu’elle vient après-demain mardi, chez nous, à Angers,  c’est l’occasion pour moi de dire ce que je pense  de son action. Et  j’espère bien qu’il y aura quelques bonnes âmes pour relayer  mon message à sa réunion,  car je ne m’y rendrai pas. Non  pas que ce soit lâcheté ou sectarisme de ma part,  mais plutôt l’envie de ne pas cautionner une démarche que je trouve désobligeante à  l’égard  d’un grand nombre de militants et d’adhérents de notre parti. J’en connais, en Seine-Saint-Denis, qui ont tracté pour elle en se levant à 6h du matin, et qui ne comprennent plus !

Un bilan  exemplaire en Ile-de-France.

Valérie Pécresse est  talentueuse et compétente. On l’a peut-être oublié, mais c’est la seule Ministre des Finances à avoir fait voter un budget en régression en euros réels par  rapport à celui de l’année précédente.  C’était en décembre 2011. Hollande s’est empressé de rajouter 40  milliards de prélèvements dès juillet 2012.  Malheureusement !

A la tête de  la Région Ile-de-France, elle a fait preuve de la même technicité : là aussi, et c’est incontestable, elle a fait reculer fortement la dépense publique à coups d’économies bien ciblées. On peut aussi mettre à son actif sa victoire aux régionales : si elle préside la plus prestigieuse région de France, elle ne le doit qu’à elle-même,  parce que les puissances tutélaires ne se sont pas précipitées outre-mesure  pour la soutenir. Je ne peux même pas  lui reprocher d’avoir soutenu Alain Juppé, j’ai failli faire comme elle. J’ai finalement opté pour Fillon. On connait la suite… J’avoue que  le  positionnement de Juppé aujourd’hui me déçoit profondément, moi qui ai été à la fondation de l’UMP, son Secrétaire départemental dévoué et actif. Pour des raisons personnelles, je lui gardai  une place à part dans mon panthéon. Les derniers avatars de sa  carrière qui le font entrer au Conseil Constitutionnel  par la grâce de Macron me libèrent totalement. Je ne sais pas ce qu’en pense Valérie…

Un pied dehors, un pied  dedans.

Elle a choisi de rester dans le parti.  Très bien.  Elle n’aime pas Wauquiez. Elle a le droit, on ne peut pas plaire à tout le monde. Ce serait mieux qu’elle dise pourquoi  en ne se contentant pas des banalités affligeantes : « ligne droitière… » . C’est un procès en diabolisation un peu trop simpliste et trop commode. Je ne crois  pas qu'il y ait deux droites, il y a une droite qui s'allie avec  le centre qu'il faut reconquérir. Moi,  je soutiens notre  Président. Ai-je eu le choix au moment de son élection à la tête du parti ? Pas  vraiment.  Valérie Pécresse avait là une occasion  de  faire valoir sa vision différente,  si tant est qu’elle le soit. Elle ne l’a pas fait. A-t-elle été pour autant rejetée du parti ? Pas que je sache. Si ma  mémoire est bonne,  elle a sa place au Bureau politique qu’elle a refusé  d’occuper  et  Laurent Wauquiez lui a aussi proposé la présidence du Conseil National, qu’elle a refusée aussi.  C’est son droit.  Elle a  préféré faire bande à part avec « Libres ! ». Je cherche vainement dans ses prises de position et son projet, excepté quelques nuances que je qualifierais de puériles, de vraies divergences avec la ligne politique défendue par la direction actuelle des Républicains sur les grands sujets : la dette, les dépenses publiques, la fiscalité, les classes moyennes,  la famille … Au premier Conseil national, elle est arrivée en retard, à grand renfort de brouhaha, pour délivrer quelques propos peu amènes et est repartie sans attendre la réponse.  A  Menton, elle a rejoué le même scénario. Pourtant le projet esquissé pour l’Europe a tenu compte de ses demandes. Récemment, j’ai lu dans le Figaro Magazine qu’elle ne "se sentait pas impliquée par la liste Bellamy", arguant du fait qu’elle "n’était consultée sur rien" !  Un peu facile.  Elle a tout fait pour ne pas l’être, non ? pourtant le trio désigné rassemble les sensibilités du parti, et la suite  des  candidats,  j’en prends le pari,  sera de même facture. Elle donne rendez-vous à Laurent Wauquiez le 26 mai : elle prend un gros risque, et  en disant cela, elle se tire déjà une balle dans le pied. Si elle n’avait pas fait cette déclaration, je serais venu l’écouter.  Mais c’est trop. Elle fait le jeu objectif des macronistes et du RN, en tentant d’affaiblir Wauquiez. Sa position ne sera  pas tenable longtemps et une grande partie de l’électorat LR pourrait un jour s’en souvenir. Car n’en doutons pas, Valérie Pécresse « y pense », comme on dit, le  matin en se poudrant le minois.

Et si on commençait par jouer groupé. 

Le  moment n’est pas  venu de  choisir qui devra représenter notre famille à la Présidentielle. Si elle espère une primaire de la  droite et du centre comme la dernière fois, qu’elle n’y compte pas. Chat échaudé craint l’eau froide !  Tout au plus peut-on imaginer une compétition interne. Encore faudrait-il que Laurent Wauquiez n’ait pas réussi à devenir le candidat légitime d’ici là. Je demande donc à Valérie Pécresse de rentrer un peu ses griffes et je fais donc appel à son intelligence. Le  combat pour nos valeurs et nos idéaux, pour la  France,  bien mise à mal  par la gestion chaotique de Macron, mérite mieux que les petites cuisines personnelles qui se font dans leur petit coin sur de petits réchauds. D’autant plus qu’elle doit savoir qu’elle n’est pas seule dans ce cas.   

PS. Ce lundi matin, sur RTL, Valérie Pécresse annonce qu'elle votera pour la liste LR, au motif que FX  Bellamy a la volonté de réconcilier toutes les sensibilités de la droite. Dont acte.  Encore un petit effort Valérie et faites campagne ! Je réviserais alors mon jugement.

 

 


LA TARTE A LA CREME DU GRAND DEBAT

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Je ne vais pas tomber dans la théorie complotiste, mais enfin, à écouter tous ces commentaires  ébaubis sur le  « succès phénoménal » du grand débat qui dégoulinent sur toutes les chaînes à  jets continus, je me  dis que toute la planète gaucho-bobo-participative s’est donné rendez-vous dans la gent journalistique. Avec émerveillement puéril devant les prouesses chronométriques macronniennes ! Malheureusement, un débat qui s’éternise trop longtemps n’est pas un signe de qualité des échanges. Le mouvement des gilets jaunes aura eu au moins une vertu : il nous interroge sur les  fondations de notre vie commune.  En effet, quelles sont donc les vraies causes, au-delà des commentaires convenus, qui ont conduit à l’émergence d’une telle contestation il y a maintenant quinze semaines. Laissons de côté les grilles de lectures traditionnelles, d’ailleurs commandées  par les  attitudes idéologiques des uns ou des autres. On peut affirmer sans trop se tromper que le mouvement trouve sa source dans deux malaises, l’un alimentant l’autre : le premier est  fiscal, le  second est démocratique.

Ras-le-bol fiscal.

Au moment où les manifestations s’essoufflent et changent de visage, et avec  le  grand débat qui pourrait faire écran,  il me paraît important de redire que le  point de départ à bien été une jacquerie fiscale provoquée  par le ras-le-bol  d’une  imposition confiscatoire.  Ce n’est pas par hasard si l’idée  que tout le monde doit payer l’impôt sur le revenu remonte à la surface. Mais là encore, on s’aperçoit que ceux qui nous gouvernent ne veulent pas comprendre.  Ils ne cessent de lancer des ballons d’essais pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve notre  pays. Vous remarquerez que tous proposent d’une manière ou d’une autre, une augmentation des impôts plus  ou  moins déguisée. Or, rien ne sortira de bien de cette crise si on ne prend pas comme premier principe impératif : faire baisser la dépense publique !  Là est la leçon à tirer.

Hanounacratie de Mme Michu, oligarchie des énarques  ou démocratie représentative ?

Le  grand débat a aussi eu des moments forts  singuliers comme celui de voir une ministre rendre visite au plateau de M. Hanouna. Comme on dit, là, on ne risque pas d’élever le débat. Mais, l’essentiel n’est-il  pas de comuniquer ! Il  faut dire que la ministre en question n’est pas non plus ce que le gouvernement compte de mieux en puissance intellectuelle. Je ne crois pas que notre pays est prêt pour la démocratie de Mme Michu, version Hanouna ou autre. Dans les revendications d’ordre démocratique qui ont émergé,  le  RIC, référendum d’initiative citoyenne, est le marqueur principal. C’est peut-être la conséquence d’un pouvoir perçu comme illégitime. En effet, nous avons aujourd’hui le président le plus mal élu de la Vème République et une majorité parlementaire obtenue avec moins de 50% de participation avec  une abstention record. Ce déficit de représentativité n’est pas nouveau mais a atteint son apogée sous la Macronie. Il a été aggravé par le choix du nouveau pouvoir de gouverner verticalement façon « Jupiter » en s’appuyant sur l’énarchie de la haute fonction publique et en méprisant tous les corps intermédiaires, habituels tampons amortisseurs de nos rouages institutionnels. De  fait la  Macronie a débouché sur le pouvoir d’une oligarchie à peine dissimulée, continuant, avec la même  doctrine, les politiques engagées sous le mandat précédent, et avec  les  mêmes résultats : déficits  publics, dettes, chômage. Il n’y a qu’un retour à une démocratie représentative retrouvée, et la confiance qui va avec, que nous pourrons nous en sortir. De fait, la  France est à la croisée des chemins.

La présidence abandonnée.

Mais au lieu de chercher à résoudre la crise, nous avons un exécutif sans boussole. Matignon se bat avec les problèmes du quotidien au fil de l’eau,  ayant à gérer, semaine après semaine, des manifestations violentes qui épuisent nos forces de l’ordre.  Le Président,  lui, passe son temps à parler, en bavard impénitent qu’il est, tant sa soif de reconnaissance est inextinguible. Il bat des records de présence dans les débats,  il  a atteint le  suprême du ridicule en restant 14H30 au salon de l’Agriculture.  Il va falloir inscrire l’exploit  dans le Guiness ! Avec quel  objectif concret atteint,  je vous le demande ?  J’ai le sentiment d’assister au triste spectacle de la détresse d’un homme seul, contraint de tout faire lui-même,  jusqu’à pousser le ridicule d’aller à la rencontre de la France rurale dans le cadre étroit d’un salon parisien. Dire  à chacun ce qu’il a envie d’entendre, avoir recours au fan club pour jouer l’illusion de la popularité,… Décidément, le vieux monde n’est pas mort. Comme Stoléru en son temps, il paiera bientôt des figurants pour faire peuple. Après la démagogie de Mme Michu, on a le président bla-bla. Qui gouverne pendant ce temps-là ? Ah oui, les technocrates veillent.

Ce simulacre de débat est un dévoiement de nos institutions. Il permettra, à n’en pas douter de nous imposer des décisions savamment choisies, dans une transparence relative. Or, je ne crois pas à la démocratie « paper-board » même si l’exercice dans un cadre défini, celui d’un parti par exemple, peut avoir un intérêt. L’échange sur un projet de société, qui doit avoir lieu avec les Français, a un nom : il s’appelle élection. Ce sont les élections qui permettent d’encadrer et de trancher le débat. Les élections européennes pourraient être un bon test. Encore faut-il que les règles de temps de parole soient suffisamment respectées. Sinon, la confiance ne sera pas au rendez-vous.

 


ACCABLANT … ET AFFLIGEANT !

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Surréalisme.

Le Premier Ministre qui vient sur le perron de Matignon affirmer que « la séparation des pouvoirs n’ a pas été respectée » à propos du rapport de la commission parlementaire du Sénat, sombre dans le ridicule et confirme qu’il n’est pas à la hauteur de sa fonction. Les contre-feux organisés pour détourner l’attention de ce que ce rapport contient, sont à la fois pénibles et affligeants.  Que ce soit Mme Belloubet, M. Griveaux ou les députés LRem avec les mêmes éléments de langage pour minorer des dysfontionnements graves et des parjures, tous interviennent  pour dénoncer la forme et se gardent bien d’aborder le fond. Il est clair que ça n’est pas comme ça qu’on va réconcilier les Français avec le monde politique. La fébrilité qui règne dans la majorité et à l’Elysée est symptomatique d’un exécutif qui perd les pédales, jusqu’au plus haut niveau. Des réactions à mettre en relation avec le « Qu’ils viennent me chercher ! ». L’affaire Benalla est tout sauf la dérive d’un homme seul, ce qu’on voudrait nous faire croire. Oui, le déni est surréaliste !

Un rapport accablant.

Le Sénat a poursuivi jusqu’au bout son enquête sur l’ancien conseiller de l’Elysée qui a  commis des voies de faits  en usurpant une fonction policière qu’il n’avait pas, était muni d’un port d’arme bizarrement obtenu, avait voyagé avec des passeports diplomatiques qu’il n’aurait jamais dû garder, pris des contacts avec des gouvernements africains alors qu’il n’était chargé d’aucune mission officielle et évolué dans des milieux russes qui ne sont pas tout à fait bienveillants pour la France. Les abus de pouvoir, manipulations et mensonges dont est truffé ce feuilleton ne sont pas du côté de la Haute Assemblée, mais bien le fait de ce curieux garde du corps qui n’en était parait-il pas un, mais qui ne semble guère s'embarrasser de scrupules et des manquements du cabinet présidentiel. Et on ne peut que se féliciter de la persévérance des sénateurs, dont le travail a révélé les pratiques pour le moins curieuses de l’Elysée. Sauf que cette comédie où on semble avoir menti jusqu’au plus haut niveau pouvait aussi mettre en danger la sécurité nationale, à travers les dysfonctionnements du sommet de l'État.

Le déni n’est pas une solution.

Le camp macronien voudrait nous faire croire que le comportement de Benalla et l’influence qu’il avait acquise au cœur du pouvoir, est facile à comprendre et donc faire un procès est inutile. Emmanuel Macron et son entourage se seraient laissé conquérir par le « bagout » d’Alexandre Benalla. Tout ce qui est établi : que cet homme avait des passeports diplomatiques officiels et un téléphone crypté, qu’il a effectué des missions à l’étranger, qu’il avait des relations avec un oligarque russe, tout cela ne serait que dérive personnelle et débrouillardise. C’est tout juste si on reconnait que son cas a été traité avec laxisme (le mot est faible) par ses supérieurs.  Cet étalage de faiblesses ne suffirait pas à constituer un dossier à charge contre les collaborateurs du président de la République, si ce n’est lui-même ! Ce sont les mensonges que Benalla a pu faire pendant ses auditions, ceux concertés de ses supérieurs hiérarchiques et les invraisemblances de certaines dépositions qui rendent ce rapport inquiétant. Car l'entourage du chef de l'État n'a jamais réussi à justifier l'injustifiable.

Le Sénat est dans son rôle.

Le Sénat ne se juxtapose pas à celui des juges, dans sa mission de contrôle du fonctionnement de l’exécutif, et "la commission d'enquête ne constitue pas un précédent dangereux", comme l'affirme Aurore Berger, qui n'en est pas à une sottise près. Ce qui est dangereux c'est bien qu'il y ait une affaire Benalla ! Bien entendu, rien de ce qui se passe à l’Elysée ne peut être exclu du champ politique. Donc on va assister à des affrontements entre la majorité et les Républicains (LR) sur l’importance et le rôle des commissions parlementaires, c’est de bonne guerre. Quand on se souvient de la mascarade de la commission d’enquête de l’Assemblée, on se dit qu’heureusement il y a les gens sérieux du Sénat. Mais quoi qu’elle fasse, la République en Marche, en tout cas, ne peut échapper à l’affaire Benalla en la repoussant d’une chiquenaude. Les sénateurs ont raison: cette affaire ne révèle pas que la dérive d'un homme. Ils montrent que l’ancien garde du corps  a menti sous serment, et que des « dysfonctionnements graves » se sont produits à l’Elysée. Il est grand temps de mettre fin aux graves tribulations élyséennes et de remettre à plat le fonctionnement du Palais.

Et les mots, s’ils viennent, ne suffiront pas. C’est que pour gouverner, il ne suffit pas de bavarder.

 


POUR RENOUER AVEC L’ACTUALITE

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Il fallait bien une semaine d’air pur  à la montagne pour réoxygéner les neurones. Et ça fait du bien. Le  problème,  c’est que pendant ce temps-là, l’actualité court. Je ne vais pas essayer de la rattraper, vous vous contenterez d’une petite sélection… aux petits oignons.

Dictature de minorité.

Le  militantisme peut rendre franchement con. On en a vu un échantillon avec l’épisode de la loi pour imposer « parent 1 » et « parent 2 » au lieu de « père » et « mère ». Y aurait-il une majorité de couples homos dans notre pays pour qu’on impose un tel chambardement ? Evidemment non.  Cette  dénomination est le fait de minoritaires sans cortex cérébral dont le savoir-faire principal est   la  provocation. Comment  peut-on oser à ce  point nier l’anthropologie et  renommer l’origine de la vie ? On ne sait si l’inculture le cède à l’intolérance ou l’inverse.  L’immense  majorité des enfants, de parents unis ou divorcés, peu importe, ont un père et une mère qui les élèvent et la  plupart du temps les protègent,  les  aiment. Où est la République dans cette affaire ? Bien sûr l’intérêt général veut qu’on respecte les situations d’homoparentalité,  même si elles sont largement minoritaires. Cela ne justifie pas que le cas majoritaire soit obligé de disparaître au point de ne plus se nommer. Au nom de quoi on m’interdirait d’être nommé «père » de mes enfants !  Si cette loi  devait perdurer, ce qui semble  ne pas être le cas, elle serait une loi d’exclusion de la majorité sur un sujet fondamental. Un déni de démocratie doublé d'un déni de réalité : nier la réalité  au nom d’une abstraction agressive, pur produit de l’idéologie et du militantisme. La bêtise militante dans sa plénitude ! En disant cela, je serais, parait-il,  un demeuré ou un arriéré : l’arriéré vous salue bien !

Une satisfaction et trois réserves.

La nomination d’Alain Juppé au Conseil Constitutionnel est une jolie surprise. J’en ai d’abord ressenti une satisfaction : ponctuer son parcours par une telle porte de sortie était inespéré, lui qui a tant donné, a accepté de payer pour un autre, avait réussi à rassembler la droite et la plus grande partie du centre, et perdu une primaire pour une présidence qui lui était pourtant promise. Il y aurait beaucoup à dire sur les responsabilités de ses proches dans cette défaite, mais ils sont justement au pouvoir. Juste retour des choses donc. Cela va l’obliger au devoir de réserve en ce qui concerne les élections européennes et de mon point de vue, c’est  une chance supplémentaire : au moins il n’aura pas à trahir son camp. J’ai cependant trois réserves à émettre au sujet de cette nomination. Trois réserves qui la ternissent quelque peu. D’abord le fait qu’elle soit advenue par la décision de Richard Ferrand. Inutile de préciser pourquoi. Ensuite, le moment qui fait qu'on ne peut s'empêcher d’y voir une manœuvre politique de l’Elysée avec l’espoir de fractionner un peu plus l’électorat du centre en lui envoyant un signal de complicité. Enfin, le  manque de courage du Maire de Bordeaux qui n’a pas su imposer celle qu’il était allé chercher à fin de lui succéder, Virginie Calmels, cédant aux luttes intestines du Palais Rohan. On ne sera pas surpris si le clan juppéiste s’entre-déchire pour le siège convoité. Une partie d'entre eux ayant franchi le Rubicon macronien sans aucune retenue. Celtte dernière préfère  partir en même temps que son mentor et retourner à ses premières amours, l’entreprise privée, et  elle a bien raison.

Touche pas à mon « Fink » !

Dans Le Figaro de samedi dernier, mon Académicien préféré, maintenant que Jean d’O est parti, Alain Finkielkraut, nous livre une magnifique analyse du mouvement des « Gilet Jaunes », dénonçant avec sa verve habituelle et des arguments imparables à l’appui, ce « produit du nouveau monde » où «  les inhibitions sont levées,  chacun se  lâche et vient pêcher, en guise de vérité, le  mensonge qui comble  son attente. A l’ère de l’écran interactif, tous les grands partages du vrai et du faux, du beau et du laid, du haut et du bas, de  la barbarie et de la civilisation  sont abolis ». Il  ne croyait pas si bien dire.  Ce même jour, rentrant paisiblement chez lui,  il s’est fait copieusement insulter par des excités à la bêtise épaisse, que le port du « gilet jaune » n’exonérait pas de leurs propos bassement racistes et injurieux. S’attaquer ainsi au philosophe qui a dû à la présence policière de ne pas se faire écharper, est une insulte non seulement à sa personne admirable, mais à la France tout entière, tant il est porteur et défenseur des valeurs universelles qui fondent notre nation.  Il est le rempart de ce que ces crétins veulent justement déconstruire. Il est le symbole d’une intégration  et d’une assimilation complètement réussie. On comprend alors les commentaires gênés de certains biens pensants de la gauche communautariste ou de l’extrême gauche internationaliste. Pour dénoncer ce racisme  immonde, il  ne suffira pas de manifester mardi, en solidarité, encore que ce soit un moment d’ardente obligation.

 


LES RICHES, CETTE OBSESSION FRANCAISE

Contribuable détroussé

 

Moins je pédale plus vite, plus j’avance moins vite !

Ou comment augmenter les impôts  en annonçant une baisse.  C’est du Darmanin ! Après avoir subi des attaques, en particulier de la droite, sur des propositions aboutissant à une augmentation de la pression fiscale, le ministre affirme vouloir à l'inverse diminuer celle-ci avec l'argent récupéré sur les niches. Gérald Darmanin souhaite plus exactement « placer ces aides fiscales sous condition de ressources ». Des niches dans les niches ! L'idée étant d'abaisser le taux des premières tranches d'imposition, pour cibler les classes moyennes.  En conditionnant les niches fiscales à des conditions de revenus on « peut baisser les tranches d'impôt sur le revenu des gens qui gagnent 1700€ par mois de 180 € en moyenne ». L'idée est simple : accélérer le transfert entre la classe moyenne supérieure et la classe moyenne inférieure, en laissant les hyper riches tranquilles (Il y en a encore 5 000 de plus qui sont partis sous  des cieux fiscaux  plus cléments). Taper sur la seule classe qui ne se plaint pas.
La classe moyenne « supérieure », les « aisés », parce qu'ils ne manifestent pas. On trouve pêle-mêle dedans les retraités qui perçoivent plus de 2 000 € de pensions, les salariés du privé qui gagnent plus de 3 500 ou 4 000€, les entrepreneurs, les professions libérales. « Salauds de pseudos-riches » !

Bercy est devenu une machine folle.

On est prévenu, le  calvaire des contribuables va s’aggraver. Pas tous. Toujours les mêmes. Macron a balayé d’un revers de main  les propositions sur les niches, mais le feu couve toujours.  La surenchère d’idées au gouvernement et de ceux qui le conseillent ne concerne pas la baisse des dépenses publiques, mais la hausse des impôts directs.  Il faut absolument compenser  l’échec cuisant de l’augmentation des taxes sur les carburants. Alors on rêve  de transformer le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile en aide sociale, avec forcément « conditions de ressources » au nom de la sacro-sainte justice fiscale. L’universalité des prestations  des aides à la famille déjà bien écornée va en prendre un nouveau coup de plus. Ou bien une nouvelle tranche de l’impôt  sur le revenu à 45% : voilà qui va plaire au bon peuple (57% des Français) qui n’en paie pas.  C’est oublier qu’avec la CSG ,  la  France est déjà au maximum,  sans compter  que notre pays se paie le luxe d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus à 250 000 euros par an  (500 000 pour un couple) !  A moins que l’on revienne sur le principe d’exonération des plus-values de cessions des résidences principales… à partir d’un certain montant : ce serait en fonction du prix de vente, et évidemment sans tenir compte de l’inflation. Il faut que ce soit juteux un max. Une injustice de plus. Sans compter que les droits de succession sont dans le collimateur, eux aussi. Vous vous rendez compte, il y a  encore des  héritiers en France, des entreprises et des patrimoines à transmettre !  Allez expliquer à ces névrosés  que la Suède, paradis social-démocrate, a supprimé purement et simplement les droits de succession.

Macron n’a pas les félicitations de  Migaud.

L’exécutif, que ce soit à l’Elysée ou à Matignon, ne s'attache pas à l'essentiel. La réforme à faire en priorité c'est la baisse des dépenses publiques. La France continue de sombrer sous le poids de sa charge publique : 100% du PIB pour la dette, 100 milliards de déficit pour les dépenses, 60 milliards de déficit en 2018 pour le commerce extérieur. Sans baisse des dépenses publiques, l’Etat passera son temps à prendre dans la poche de l'un pour donner à l'autre, tout en augmentant régulièrement tous les impôts et les taxes. Par manque de courage ou par idéologie fiscale,  ou les deux à la fois.  Avertissement de la Cour des Comptes bien inutile puisqu’elle parle  à des sourds. Ce quinquennat est parti pour être celui de l’explosion de la pression fiscale. Les  Gilets Jaunes n’ont pas été compris. Le  Président pérore pour démontrer qu’il ne changera rien. Comme la plupart des  vrais riches sont partis, maintenant ce sera le tour de nos cadres supérieurs : qui voudrait faire une carrière en France pour servir de vache à lait à un Etat inconséquent ? Pendant ce temps-là, les Chinois et les fonds de  pensions rachètent la France. Dans les beaux quartiers et dans les villes touristiques à forte valeur immobilière, les Français y résidant n’ont plus les moyens financiers de faire face aux montants exorbitants de l’IFI et des droits de succession qui leur sont réclamés : le patrimoine change de mains au profit de SCI et de sociétés détenues par des étrangers. La fiscalité   va tuer la classe moyenne supérieure (le vocable vient d’apparaître, comme par  hasard), tuant toute espérance  d’ascension sociale. Bienvenue en Corée du Nord !

 


LA FRANCE QUI TOURNE EN ROND

Bagarre_village_gaulois

Des ronds-points au grand débat, des gilets jaunes  qui font trois petits tours le samedi suivis des casseurs aux salles polyvalentes où les citoyens s’assoient en cercle, le rond est à la mode dans un pays qui ne tourne pas rond.

Acte 12 : ça rime à quoi ?

Les Gilets Jaunes vont encore défiler. Avec probablement le même spectacle de désolation après leur passage. Les  casseurs et provocateurs en font leur rendez-vous de prédilection tandis qu’une foule qui va se clairsemant  arpente  le bitume . Que veut-elle ? On ne sait plus. Les slogans les plus contradictoires cohabitent. Les éléments plus engagés pointent leur nez avec leurs banderoles intemporelles. Par tous ses aspects, sa durée, la répétition des samedis violents, la présence dans ses rangs de gens venus des extrêmes, par l’ignorance contenue dans certains discours, le mouvement des gilets jaunes est sans précédent. Ce n’est pas mai 68 et ce n’est pas non plus la prise de la Bastille, mais cela ressemble beaucoup à une sorte d’insurrection permanente qui s’alimente d’idées simplistes, sans but ni boussole.  Autant le premier mouvement de colère exprimant un ras-le-bol des taxes était compréhensible et pouvait être soutenu, autant son prolongement sans fin dans la durée avec des revendications devenues illisibles devient problématique et inquiétant. Quant à la violence qui accompagne chaque samedi elle est inacceptable et insupportable.

Le gouvernement a-t-il la volonté de rétablir l’ordre ?

Le mouvement est devenu un handicap économique pour la France, en prenant plus ou moins en otage la liberté de circuler des non-manifestants  qui constituent l’immense majorité, et en causant des dégâts importants aux biens ;  sans compter les onze morts, et les deux mille cinq cents blessés, dont mille policiers ! Pour remédier à la violence, il faut s’en donner les moyens. L’Assemblée nationale a adopté la loi anti-casseurs destinée à interdire ou à sanctionner ceux qui profitent des manifestations pour se livrer à des actes de violence et à des déprédations. Le projet présenté pour la première fois par le Sénat à majorité de droite a été sérieusement édulcoré à l’Assemblée sous la pression de la fraction gauchisante de la majorité parlementaire,  et pour ainsi dire vidé de son sens. Il fera l’objet de plusieurs navettes entre les deux Chambres, ce qui laissera aux élus le temps de bien réfléchir, mais malheureusement aux casseurs celui d’agir en toute impunité. Car les habituels défenseurs des libertés,  les angéliques « droitdel’hommistes » poussent leurs cris d’orfraie, sans même avoir lu le texte initial ni prendre en compte les garanties juridiques qu’il comporte. Curieusement, les dispositions sur le port de la cagoule et les fouilles préventives de manifestants font l’objet d’un débat intense. On croit rêver. Comme le gouvernement, les Républicains n’ont pas l’intention de limiter ou de supprimer le droit de manifester, inscrit dans la Constitution, mais ils veulent limiter la casse, sachant que le mouvement peut se prolonger pendant encore plusieurs semaines ou plusieurs mois. C’est pourquoi ils insistent pour qu’une nouvelle loi soit adoptée et appliquée qui vise uniquement les casseurs. C’est aussi une manière de tester un exécutif toujours mou du genou quand il s’agit d’ordre public.

L’ordre est nécessaire.

On ne peut pas traiter la violence des anarchistes par l’angélisme. La démocratie a besoin, pour vivre, de l’ordre. Les gilets jaunes représentent une minorité active, mais une minorité quand même. Sans le tam-tam des télévisions en continu, il y a longtemps que le mouvement serait retombé, peu de nos concitoyens s’intéresseraient à eux. Accepter qu’ils profitent de la « publicité » que leur apporte la violence, est une attitude très dangereuse pour l’équilibre de la société française dont on ne dira jamais assez qu’il est particulièrement fragile.

Un débat qui tourne en rond.

Les Français se retrouvent ici et là en petites assemblées à l’initiative d’un maire, d’un député, d’une association,  quand ce n’est pas d’un ministre… Le Président était censé être à l’écoute, mais avec les ministres de son gouvernement, il est à la manœuvre et parle beaucoup. Beaucoup trop. A croire qu’il ne sait faire que ça. J’entendais l’autre jour son argumentation sur la suppression de la taxe d’habitation : sidérant ! On voit tout de suite son inculture de la démocratie locale. Il ne raisonne toujours qu’à partir des fiches de ses technocrates et des tableaux statistiques qu’on lui prépare. En bon inspecteur des finances. Il n’a toujours pas compris  que si la taxe varie d’une commune à l’autre, ce n’est pas une injustice,  c’est juste un rapport entre le niveau de la taxe et celui des services offerts à la population, variable d’une collectivité à l’autre. Il ne sait pas, parce qu’il ne l’évoque jamais,  que 40% des contribuables en étaient déjà exonérés… C’était l’impôt qu’il ne fallait pas toucher. D’ailleurs il ne sait pas par quoi le remplacer  et ne sait toujours pas comment financer sa suppression, sinon à crédit et par la dette. Même chose pour l’augmentation de la CSG. Bref, il ne renonce à rien, ne reconnait  pas ses erreurs et promet  des « gestes forts » : on peut craindre le pire !  Tout le monde s’y met : les radios, les télés, les journaux lancent leurs appels à contribution. Que va-t-il en sortir ? Personne ne sait quoi ni comment. Mais on débat ! En fait l’exécutif en profite sournoisement pour se remettre en selle et faire une campagne indirecte pour les élections qui sont en vue : ça, on l’a bien compris. Il remonte tout doucement dans les sondages jusqu’à ce qu’une  petite phrase mesquine ou un épisode de l’affaire Benalla vienne tout remettre par terre.

Bon week-end quand même !