CETTE DROITE QUI SE RENIE…
12 mai 2019
... Et qui fait tranquillement le lit de Marine Le Pen.
Le comédien Raffarin.
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui se dit toujours membre de LR alors qu’il ne paie plus sa cotisation, a renouvelé son soutien sans faille à la liste portée par LREM, samedi, lors d'un meeting à Strasbourg. Il a prononcé pour l’occasion un discours qu’il faudrait mettre en parallèle avec celui qu’il avait prononcé au Futuroscope en soutien à … François Fillon. On aurait alors une franche rigolade ! Si Jean-Pierre était en face de moi, voilà ce que je lui dirais : l’art de dire tout et son contraire ne fait pas une stratégie bien que cela fasse partie de la philosophie macronienne . Et quand il affirme « habiter la même adresse : rue Juppé », il oublie qu’entre-temps elle est devenue une impasse. Certes, on peut admettre qu’ « entre Nathalie Loiseau et Édouard Philippe », il ne se sente pas comme un étranger puiqu’ils viennent tous les deux de l’entourage du même Juppé, mais je lui conteste le constat : « c'est à droite sur l'avenue de l'Europe, dans le prolongement des grands boulevards Pompidou, Giscard, Chirac et Sarkozy » en prenant en otage les anciens présidents. La politique du gouvernement est une politique de gauche et je suis certain qu’aucun des Présidents cités ne cautionneraient le contenu vague et attrape-tout du programme de la liste Loiseau. Je connais suffisamment Jean-Pierre pour savoir que tout ça, c’est de la comédie.
Donc Raffarin cautionne.
Quand on soutient, on soutient. Donc Raffarin cautionne : la baisse des crédits de la Pac, le délire écologiste, le smic européen, la création des structures technocratiques supplémentaires, l’exclusion des pays réfractaires aux quotas d’immigration de la zone Schengen… et sur le plan intérieur le matraquage fiscal des classes moyennes et des retraités, le renforcement du dirigisme (lui naguère libéral), le massacre de la politique de la famille, l’abandon de la réduction du nombre des fonctionnaires, le creusement des déficits et de la dette publiques.Et sur le plan sociétal, j'aimerais savoir ce que pense le catholique qui a parcouru les chemins de Compostelle de la généralisation de la PMA... Belle conversion n’est-ce pas ? Je me demande bien où est passé le libéral-décentralisateur qu’il était. Quant au soutien « à la vision d’Emmanuel Macron » sur l’Europe, il faut bien constater que c’est celle qui a été rejetée au moment du referendum constitutionnel et n’a jamais reçu depuis, l’adhésion des Français. C’est comme ça. Le projet giscardien doit s’adapter à la réalité et avant de revenir à une ambition plus fédéraliste, il faut d’abord réconcilier l’Europe avec les peuples en la rendant plus efficace. C’est ce que propose le projet des Républicains. Je ne peux pas croire que Jean-Pierre Raffarin ne l’ait pas compris. Il est trop intelligent pour que ce soit le cas. Et comme Laurent Wauquiez non seulement n’a franchi aucune des deux lignes rouges fixées par Alain Juppé, à savoir le rapprochement avec le RN et un projet anti-européen, pour justifier sa trahison, et a rassemblé toute la famille sur la liste LR, il y a dans son comportement une forme de malhonnêteté intellectuelle, comme le souligne Arnaud Danjean, ancien soutien de Juppé lors de la primaire et n°3 de la liste Bellamy. C’est donc qu’il y a autre chose.
L’ambition européenne, parlons-en !
Le prêche de Raffarin pour le rassemblement sonne faux. Justifier un engagement par l’unique argument de la vision d’un président qui appelle à une « renaissance de l’Europe » ne tient pas la route. D’abord parce que Macron est isolé en Europe comme jamais un Président français ne l’a été, ses propositions n’ont reçu pratiquement aucun soutien des partenaires européens et il est encore revenu du dernier sommet les mains vides. De plus, les députés qui seront élus sur la liste Loiseau iront siéger dans un petit groupe sans influence au sein du parlement européen. Avancer l’argument de "l’affaiblissement du président de la République", c’est un peu vain dans la mesure où c’est déjà largement fait. Personne ne peut croire dans ces conditions à une « Renaissance » de l’Europe vision Macron, dans les six prochains mois. Si c’est vrai que le Président a en charge nos intérêts, ce que personne ne peut nier, il n’est pas difficile de constater que jusqu’à maintenant, il ne les a pas vraiment fait fructifier ! Alors vouloir nous enfermer dans ce duel mortifère entre progressistes et populistes, Macron ou Le Pen, provoquera , compte tenu du rejet actuel de la personne du Président, un avantage pour Le Pen. On peut éviter ça dans une élection à un seul tour : choisir Bellamy, c’est la sagesse et l’efficacité. Le centre droit peut et doit le comprendre. C’est le seul vote qui construit l’avenir.
Quant à Jean-Pierre Raffarin, j’en conclus que son soutien est un mélange de copinage et d’intérêt personnel. N’est-il pas le représentant spécial du gouvernement pour la Chine et n’a-t-il pas une ONG (Leaders for Peace) à faire vivre … ? Décevant, très décevant ! Car ce sont ces reniements qui alimentent le dégoût des "politiques" et le vote populiste !
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