BOUILLONNEMENTS POST-ELECTORAUX
04 juin 2019
Des résultats sans lendemains.
Que d’excitation sur les plateaux médiatiques, que de commentaires définitifs et péremptoires, que d’assassinats en règles … Pourtant, ils devraient bien savoir qu’aucune élection européenne n’a donné des résultats fondateurs. Performances ou revers, tous se sont révélés sans lendemain. Pour une raison simple : la moitié du corps électoral n’est pas allée voter. On raisonne donc sur des bases erronées, les électorats captifs se mobilisant davantage, ils avantagent leur camp. Le graphique ci-dessus de comparaison avec la présidentielle de 2017 est explicite. Alors ceux qui parient sur la « mort » de la droite feraient bien de se méfier. Le seul résultat qu’ils auront obtenu c’est la démission de Laurent Wauquiez. Ils ne savent pas les malheureux qu’ils lui ont peut-être rendu service.
Sur les conditions du déroulement de ces élections, il y a bien des choses à relever.
J’observe que Macron a perdu son pari, mais sur consignes de l’Elysée, des médias complaisants l’ont transformé en victoire. La vérité, c’est que sur la moitié du corps électoral qui est venue voter, puisque le Président en avait fait un referendum sur sa personne (« Vous n’avez pas le choix »), plus de 75% des suffrages exprimés ont choisi une forme de sanction. D’ailleurs deux Français sur trois considèrent qu’il a perdu. Il a parait-il réduit la droite en miettes et cela suffirait à lui déblayer le chemin. On s’apercevra rapidement que ça n’est pas du tout la réalité et que la fin de son quinquennat va être chahutée.
J’observe aussi que le Président s’est arrogé un temps de parole dont le « grand débat » a été le prétexte. Celui-ci, sans contradiction, a été de nature à influencer pendant des semaines toute une partie de l’électorat qui passe ses après-midis devant la télé. Après on s’étonne qu’il a attiré à lui une part importante des retraités. La prolongation du « grand débat » a été une manière d’occulter la campagne des Européennes et d’empêcher le débat sur l’Europe pour lequel Macron se savait bien isolé. Malgré son engagement en dehors de toute règle de bienséance, il a eu bien du mal à faire face, notamment à cause de la médiocrité de sa tête de liste.
J’observe encore que Macron s’est comporté en Président d’un clan et qu’il a, de fait, entamé sa capacité à être le Président de tous les Français. Il a abîmé un peu plus notre démocratie. Les études d’opinion indiquent d’ailleurs que sa politique est rejetée par près de 80% de nos concitoyens. Le pays profond continue d’aller mal et les remèdes proposés jusqu’à maintenant ne favorisent pas le retour à une cohésion nationale.
J’observe enfin que la majorité présidentielle fait toujours preuve d’autant d’arrogance, et je sens même, à l’égard des Républicains, une sorte de haine diffuse de la part de ceux qui l’ont ralliée en provenance de la droite, comme s’ils cherchaient à masquer la honte de leur trahison. Leur empressement à susciter d’autres ralliements par le chantage frise l’indécence quand ce n’est pas de l’inconséquence.
Les idées ne meurent pas.
La droite a été fort démunie face au tam-tam médiatique de la "campagne officielle". Cela n'empêche pas qu'il y ait un espace politique entre la fausse droite de Macron qui continue de faire du Hollande, mais qui se sert habilement de Philippe et de ses laquais Darmanin et Le Maire, et l’extrême-droite même ripolinée en « Rassemblement national » de Marine Le Pen dont le programme économique rappelle celui de feu Georges Marchais. Cet espace politique c’est celui de tous les problèmes non traités par Macron : le chômage, les déficits, la dette dont le FMI s’inquiète, les prélèvements confiscatoires, les territoires abandonnés, la montée du communautarisme, la famille, l’éducation et la jeunesse, l’écologie responsable … Réinventer une « France pour tous », voilà un beau sujet avec comme objectif le retour à la prospérité pour tous !
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