HISTOIRE
RENAISSANCE ? BAROQUE CONVIENDRAIT MIEUX !
NON, SURTOUT PAS LUI !

MACRON OU L’IMPUISSANCE POLITIQUE

Grand debat Chaunu001

Vingtième samedi …

En attendant le vingt-et-unième ? C’est désormais un rituel bien établi : discours sur les réseaux sociaux, incantations enregistrées, et rendez-vous du week-end pour une communion déambulante souvent accompagnée de son cortège de casseurs qui profitent de l’aubaine. Pourtant, ça n’avance pas.  On ne sait plus à quels saints se vouent tous ces pénitents à la casaque jaune tant leurs messages sont confus et contradictoires. Qu’ont-ils de commun d’ailleurs ? Un agrégat de colères ou de rancoeurs venues de différentes sources ne constituent pas forcément un mouvement fédérateur au-delà de l’expression d’une solidarité de façade. Seule certitude : le point de départ a été le ras-le-bol fiscal d’une tranche de population certaine d’être mise à contribution jusqu’au-delà de ses limites. Elle n’a pas grand’chose à voir avec le mal vivre de ceux qui « touchent » et ont le sentiment d’être exclu ou de végéter sans avenir et qui se sont joints au cérémonial. C’est là qu’est peut-être le grand malentendu.  Les 10 à 15 milliards distribués au début du mois de janvier n’ont apparemment pas apporté la réponse attendue, même s’ils vont permettre à notre croissance de se maintenir artificiellement cette année à travers la consommation qu’ils relancent.

Le « grand débat » est un leurre.

La seule réponse politique tentée par le pouvoir aura été de lancer un « grand débat national », à peine vingt mois après la campagne électorale de la présidentielle. Cet épisode du « je suis votre chef, donc je vous suis » contraste furieusement avec la mise en scène jupitérienne devant la pyramide du Louvre. Ce « grand débat » lancé le 10 décembre 2018 et officiellement clos le 15 mars 2019 aurait réuni  plus de 500 000 participants dans 10 500 réunions locales, et autant ont déposé une ou plusieurs contributions sur le site dédié, sans compter les cahiers de doléances ouverts dans 16 000 communes. Et puis il y a eu les conférences citoyennes dans les régions, dont les débatteurs ont été tirés au sort sur leur numéro de téléphone, avec, dit-on un déchet de refus de 90%...  Enorme et « en même temps » insignifiant si on prend en compte les 60 millions de Français que nous sommes. Forcément, il faut relativiser, même si le pouvoir se flatte de « l’énorme succès ».  Maintenant, il va falloir décrypter le fatras de toutes ces élucubrations. On voit bien quelques lignes de force se frayer un chemin, mais tellement contradictoires. Et il faudra compter aussi avec le scepticisme qui entoure tout ce qui procède du pouvoir politique. La confiance est réduite : 62% des Français pensent que l’exécutif ne tiendra pas compte de leurs suggestions. Le grand débat n’aura été qu’un leurre.

Jupiter impuissant .

Forclos, le Président n’en continue pas moins de parcourir le pays pour discuter avec les Français, avec les élus, avec des élèves, hier dans le Maine-et-Loire… Faire la leçon et écouter pour après  se justifier à l’infini. Le roi de la transgression et de la disruption n’est pas à ça près. Triste spectacle d’un pouvoir tombé à terre des mains d’un Président incroyablement déconnecté de la réalité du pays qu’il dirige. Brillant dans les discours, mais disqualifié par son parcours iconoclaste. On découvre un personnage sans morale, sans convictions établies, une âme vide à qui il manque l’épaisseur humaine que forge le « cursus honorum » des mandats locaux. Depuis l’affaire Benalla, à propos de la moralité, chacun a compris que le « nouveau monde » avait accouché d’un gnome hideux. Quant aux idéaux, on ne dirige pas un pays en connaissant par coeur les tableaux « excel » fournis par Bercy. Un retraité ce n’est pas une statistique et le montant de sa pension ne se résume pas à une « strate » plus ou moins imposable. En voulant gommer les différences politiques de la gauche et de la droite pour imposer sa pensée unique du « en même temps », Macron a consacré l’impuissance du politique. L’image bien réelle en a été l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, décision prise avec des arguments fallacieux pour faire plaisir à un ministre qui a démissionné ensuite, en bafouant, les élus locaux, la justice et même les citoyens qui s’étaient exprimés par referendum. Tout ça aussi pour ne pas affronter une poignée de zadistes violents. On comprend alors qu’on peine à prendre des décisions courageuses.  Maintenant, voilà le pouvoir Jupitérien pris au piège d’un mouvement venu des profondeurs du pays dont il n’est manifestement pas en mesure de saisir la dimension ni de répondre à la quête, encore moins de circonvenir l’expression hebdomadaire.

A quoi faut-il s’attendre ?

On nous annonce des décisions fortes ! Si c’est le cas, on peut craindre le pire : l’autoritarisme étant inversement proportionnel à l’autorité réelle. Jusqu’à maintenant le pouvoir nous a habitués à des paroles fortes suivies de décisions peu ou pas du tout à la hauteur. Faut-il suivre les pistes de sa majorité présentées par l’insipide Stanislas Guérini qui consistent à s’en prendre toujours aux mêmes : baisse du plafond d’indemnisation chômage pour les cadres, alourdissement de l’IFI, hausse de la taxation des successions, … un catalogue parmi d’autres dans ce concours Lépine pour faire davantage contribuer les classes moyennes aisées. Par contre bien peu de choses quand il s’agit de baisser la dépense publique, pourtant  mère de toutes les réformes pour relancer le pouvoir d’achat, le vrai. Toucher aux Institutions : on sait la tentation du pouvoir en la matière. Là encore un jeu dangereux qui ne résoudra en rien la crise sociale que nous traversons. On ne voit pas en quoi moins de parlementaires permettra de rapprocher les citoyens des élus et de faire des économies (l’ensemble des élus, députés et sénateurs coûtent 12€/an/Français), ou la proportionnelle faciliter la prise de décisions. Attendons d’en savoir plus. J’aurai donc l’occasion de revenir sur le sujet. Avec une certitude : les zézés seront bézés. Le tout est de savoir comment.

J’vous quitte, il y a FX Bellamy à la télé. Lui, au moins ouvre des perspectives, n’est pas possédé par le dogme matérialiste, ne se prive pas d’offrir un peu de transcendance dans le débat et ne fait pas l’impasse sur « l’idée de nation » comme élan d’appartenance. Raffraîchissant !

 

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