RECOMPOSITION A DROITE.
13 mars 2019
Loin de se désintégrer, la droite résiste. Que les Républicains aient été mis à terre par l’horrible année 2017, personne ne peut le nier. Mais le parti est là et il se reconstruit. Et ce n’est pas du neuf avec du vieux. Il faudra s’habituer aux têtes nouvelles, tant elles sont nombreuses et bien dans leurs baskets. Alors que ceux qui disent que la droite n’a pas d’espace entre Macron et le RN, chaussent leurs lunettes, ça leur évitera de dire des bêtises grosses comme eux. Voilà pourquoi.
Le centre éparpillé.
Ce n’est pas la droite qui a explosé, c’est le centre. Il est éparpillé « façon puzzle » aurait dit Blier (Les tontons flingueurs). On trouve des centristes à LR, notamment les libéraux de l’UDF qui sont nombreux à être restés ; à l’UDI de Jean-Christophe Lagarde, réduite à peau de chagrin et créditée de 1 à 2% d’intention de votes ce qui est catastrophique pour les européistes « canal historique » ; à la Rem, où ils sévissent avec le clan des Juppéistes ; à Agir, ce parti qui est à l’UDF ce que le « canada dry.. » et qui a courageusement rejoint la macronie ; et enfin il y en a chez les « centristes » d’Hervé Morin qui viennent de rejoindre logiquement la liste des Républicains sur un constat réaliste. Alors oui, Macron a réussi, avec son langage « en même temps », à diviser le Centre : reconnaissons qu’il n’a pas eu grand mérite, tant le travail était déjà largement fait. Il n’y a pas si longtemps, j’entendais déjà l’expression : " le centre ? Combien de divisions ! " Traditionnellement alliés de la droite, les différentes composantes du centre n’auront pas grand mal à revenir vers elle quand celle-ci démontrera sa capacité à être l’alternance crédible, ce qui ne saurait tarder. On en a l’habitude !
Le recentrage bidon du RN.
Ceux qui accusent Les Républicains de faire la course derrière le Rassemblement national feraient bien de réviser leurs arguments. Car c’est bien l’inverse qui se produit. C’est Marine Le Pen qui cale son discours sur celui des Républicains, notamment sur l’Europe. La voilà qui prend des références gaulliennes, qui adoucit son discours sur les institutions européennes qu’il faut transformer de l’intérieur, qui ne veut plus sortir de l’euro… Le vieux Jean-Marie n’a pas fini de faire des tours dans ses godasses ! Tout est bon pour élargir son électorat en cherchant à séduire la droite plus modérée, après avoir pompé les électeurs du PC. La stratégie attrape-tout est coutumière de l’extrême-droite. Il ne faut évidemment pas en croire un mot. Ses alliances avec les autres partis nationalistes européens en disent long. Ce discours disruptif, Les Républicains qui ont toujours opposé des fins de non-recevoir très fermes à toute idée d’alliance avec l’extrême-droite, doivent le dénoncer avec constance : c’est une supercherie ! En matière d’Europe raisonnable, l’original vaut mieux que la copie. Surtout que sur tout le reste, il n’y a aucun accord ni aucune ressemblance possibles.
La droite retrouvée.
C’est un fait : les réunions locales, les débats, les meetings, font salles combles. Les sympathisants se réveillent, les militants s'investissent à nouveau et approuvent massivement la liste aux Européennes qui leur semble un ensemble cohérent, limpide et rassembleur. L’audience de notre tête de liste devient un must des chaines d’info. Les sondages commencent à prendre en compte le discours apaisé mais clair et ferme dans ses fondements. Les Républicains sont en train d’investir l’espace qui est le leur. L'intérêt suscite une dynamique qui met du temps à se construire mais qui est effective. La force du réveil vient de la base. Les télés font tout pour tenter de nier la progression, mais les réseaux sociaux y suppléent largement. L’important, pour le moment, c’est que nos trois têtes de liste et le président du parti fassent l'unanimité des sympathisants qui vont à leur contact. Dans cette campagne LR a tout à gagner.
Et bientôt, vous ne reconnaîtrez plus la droite. Elle va occuper à nouveau toute sa place parce que son diagnostic est le bon : animée par l'amour de la France, consciente de ses responsabilités, elle va s'imposer avec tous ses nouveaux visages qui n'ont comme objectif que l'intérêt général. C’est la droite qui a tout compris : la fracture territoriale, les lacunes dans la gestion des affaires publiques et surtout le besoin de justice des classes moyennes et populaires. Elle revient aussi avec ses valeurs, si précieuses en ces temps d’incertitude généralisée. On ne tardera pas à voir que sa vision de l’avenir est celle recherchée par le plus grand nombre de nos concitoyens. Oui, l'agriculture de demain se construit maintenant autour de nos terroirs ; non, l'industrie n'est pas condamnée ; évidemment, notre système éducatif et culturel a besoin de rigueur et d'ouverture et la discipline collective doit prendre le relais du laxisme. La droite, c’est la France des femmes et des hommes qui croient qu'il est possible de stopper le déclin du pays et de la démocratie.
Chaque citoyen a son rôle à jouer dans la recomposition de la Nation. Ainsi, cette militante de l’UDI qui appelle son parti à rejoindre les Républicains. Son avis n'est pas neutre. La vérité, c’est que le Centre traditionnel vit mal sa séparation avec les Républicains avec qui il a partagé tant de combats politiques. Cette député du centre enclenche une réalité qui va prendre forme de plus en plus. Avec les Européennes, on va donc assister à une autre recomposition des forces du centre ou Hervé Morin peut jouer le rôle de chef d'orchestre. Car, c’est bien connu, l’électorat ne suit pas forcément les stratégies des leaders des partis, surtout si celles-ci apparaissent commandées par des rancunes et des querelles d’ego !
Je ne serais pas surpris que le score de la liste de François-Xavier Bellamy flirte avec les 20%, voire plus. De quoi faire évoluer les rapports de force. Chacun sait, que Macron est un adepte de l’ambiguïté et on n’en sort rarement à son profit !
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