EN REPONSE A LECORNU ET A CEUX QUI DESERTENT…
02 juin 2019
Monsieur Lecornu a l’indécence d’appeler les élus LR à rejoindre la fausse droite de ceux qui ont trahi. Il y aura forcément quelques brebis apeurées pour y répondre. Je leur dédie ce passage de Cyrano de Bergerac. Car, manifestement nous n’avons pas les mêmes valeurs ni les mêmes convictions.
« …Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non, merci.
Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? Se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci.
Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? Une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…
Non, merci.
D’une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci !
Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! ... »
A bon entendeur…
Et je complète avec cette excellente notre de Maxime Tandonnet :
« Un maire qui sera élu sans l’appui du MODEM ou LREM sera l’ennemi du président " Cette phrase, prononcée par un député européen LREM, illustre une évolution préoccupante de la vie politique française [même s’il s’en est excusé par la suite]. Un maire qui ne ferait pas allégeance au président serait traité en ennemi par ce dernier. Cette déclaration repose sur une vision des choses foncièrement antirépublicaine. Elle viole la Constitution selon laquelle le président de la République « assure par son arbitrage » le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, dès lors président impartial de tous les Français – et de tous les maires. Tout un état d’esprit, une mentalité se profilent derrière cette phrase. De fait, elle n’est que le reflet d’une évolution du régime politique français qui l’éloigne des valeurs de la démocratie. Il ne saurait donc y avoir de maire qu’asservi au culte du chef de l’Etat. Telle est la conception de la libre administration des collectivités locales qui s’en dégage. La réélection de 2022 semble dès lors tout justifier, jusqu’à la mise en cause du socle même des principes de la République. Par ailleurs, les manœuvres destinées à achever de détruire l’opposition républicaine se précipitent, avec la bénédiction d’une partie de la presse et des médias, comme pour couvrir les déceptions, les échecs et l’effondrement d’une popularité. Un climat profondément malsain et délétère s’est emparé du pays. Nul ne sait de quoi demain est fait. Que sera l’issue du troisième, ou du quatrième acte? Tout va dans le sens d’un désastre. Mais en attendant, j’ai envie de dire aux élus républicains, tentés de céder au chantage des municipales: « vous avez choisi le déshonneur pour éviter la défaite. Vous aurez le déshonneur et la défaite ».
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