HISTOIRE

LES « ABENOMICS » EN ECHEC

Abe

 

Ceux qui suivent régulièrement le bloc-notes savent que je suis depuis son arrivée au pouvoir la politique de Shinzo Abe, le premier ministre japonais. C’est une tentative de redressement économique  pour sortir le Japon de la déflation et relancer la croissance en utilisant  des procédures qui rappellent par certains aspects ce que propose Marine Le Pen dans son programme. Sachant, évidemment, que le contexte japonais est très différent de celui de la France.

Rappel bref : le gouvernement conservateur nationaliste est revenu au pouvoir il y a presque deux ans. Il a été élu sur un programme qui proposait un grand plan de redressement qui s’appuyait sur trois volets ou « flèches » : incitations fiscales combinées avec une injection massive de liquidités pour faire baisser le yen, puis des réformes structurelles. On a appelé cet ensemble de mesures : les « abenomics ».

L’audace des premiers mois a laissé place au désenchantement. Après  quelques frémissements au début, les deux premières flèches ont raté leur cible. Le grand plan de redressement ne s’est pas déroulé comme prévu. Les stimuli fiscaux n’ont dopé l’activité que quelques mois et au 2ème trimestre 2014 le PIB s’est effondré avec un recul de 7% en rythme annuel. La baisse du Yen et les facilités en liquidités offertes par la banque du Japon n’ont que faiblement profité aux entreprises dont les demandes de prêts stagnent comme celles des particuliers. Pourtant la monnaie a perdu 25% de sa valeur au cours des 20 derniers mois. Cette dépréciation devait relancer la production mais les exportations n’ont jamais décollé et elle a surtout renchéri le coût des produits importés. 

Cette politique avait aussi pour but de provoquer un choc inflationniste dans un pays rongé par la déflation depuis deux décennies. Celui-ci a bien eu lieu : les prix ont augmenté d’environ 1,5% et ils vont encore progresser de l’avis général. Mais la hausse des salaires qui devait en être la résultante n’a pas eu lieu et les Japonais ont vu leur pouvoir d’achat baisser de 6%. L’explication est simple : les groupes du pays ont préféré consolider leurs marges et n’ont pas modifié les prix de leurs marchandises en devises étrangères, ils ont continué leurs délocalisations et la compétitivité de leurs produits a continué de s’effriter face à la concurrence asiatique, notamment dans l’électronique. Ils n’ont donc pas augmenté les salaires. Par contre les ménages paient plus cher leur essence, leurs légumes ou leurs Iphone assemblés en Chine.

Le récent relèvement de la TVA de 5 à 8%, intervenu dans ce contexte, et qui faisait partie du plan initial pour contrebalancer l’émission de liquidités, n’a fait qu’accentuer la contraction de la demande. Les classes moyennes sont aujourd’hui moins bien loties qu’il y a un an et la situation est pire encore pour les travailleurs précaires et les femmes qui représentent 40% de la masse salariale de l’archipel. Résultat : jamais les Japonais n’ont été aussi prudents dans leurs achats. Nouveau pari perdu pour Shinzo Abe qui voulait changer l’état d’esprit de la population pour la rendre plus optimiste et la pousser à consommer.

C’est dans ce contexte déprimé que le premier ministre doit lancer sa dernière « flèche », celle des grandes réformes structurelles qui doivent libérer les énergies. Aucun des grands chantiers n’a réellement été lancé. Le Japon reste très protectionniste sur une poignée de produits agricoles jugés sacrés, la réforme du marché du travail végète, les dérégulations sont repoussées, et surtout, le péril démographique d’un pays très vieillissant reste ignoré. En même temps, la dette publique a grimpé et atteint les 230% du PIB. Et normalement il doit enclencher l’an prochain le second volet de la hausse de la TVA nécessaire pour éviter un dérapage irrémédiable des finances publiques. Un exercice périlleux à l’approche de nouvelles élections à la mi-2016.

Dévaluation de la monnaie, protectionnisme, hausse de la TVA, baisse de l’impôt sur les sociétés, déficit budgétaire, dette abyssale…  le soufflé des « abenomics » est retombé. Les investisseurs désertent et l’indice Nikkei pique du nez. La dégringolade de l’investissement (-19%) est particulièrement inquiétante et les stocks étant pleins, la demande des prochains mois n’entrainera aucune production supplémentaire. La banque du Japon prépare un nouveau choc monétaire pour l’automne  avec pour objectif de relancer l’économie. Le pire est donc à craindre.

Moralité : on ne peut pas faire une politique de relance économique tout seul dans son coin dans un monde ouvert et faire du protectionnisme quand on a de grands groupes internationaux qui font vivre le pays. Il faut reconnaître que le vieillissement de la population est un handicap supplémentaire. Cette politique vaguement nationaliste inspirée de celle des années 30 ne pouvait pas marcher. 

 


MAIS OU PASSE NOTRE ARGENT ?

Contribuable détroussé

Question cruciale après l’annonce par notre ministraillon- des-Finances-en-socquettes-roses du nouveau dérapage de nos finances : à son grand regret notre déficit  atteindra au moins 4,4% du PIB à la fin de l’année. On est loin des 2,3% affichés pendant la campagne présidentielle et même des 3,6% inscrits au budget initial 2014. Et pourtant,  on avait sorti l’artillerie lourde pour parvenir aux objectifs négociés à Bruxelles en échange d’un délai supplémentaire pour rentrer dans les 3% permis par le traité de Maastricht : 22 milliards d’impôts en 2012, 29 milliards en 2013 et cette année l’augmentation des prélèvements obligatoire a encore pesé 10 milliards sur les ménages. Après les 18 milliards de 2011, cela fait 69 milliards de prélèvements en trois ans. Au moins avec Fillon et Pécresse aux finances on en avait pour notre argent : les milliards d’impôts supplémentaires avaient permis à la France de respecter ses engagements avec un déficit ramené à 5,2% (au lieu des 5,7 prévus) et une réduction drastiques des dépenses publiques.

Depuis l’arrivée des socialistes rien ne va plus.

La majorité de gauche a planté l’économie de la France dès son arrivée au pouvoir avec les mesures anti-entreprises et anti-capitalisation  auxquelles il faut ajouter le discours haineux à l’égard du patronat. Depuis, ils annoncent sans cesse des baisses de dépenses qui n’arrivent pas, et ils font comme si le pacte de compétitivité était clairement engagé alors que les 40 milliards ne sont toujours pas financés en totalité. Quel chef d’entreprise de TPE ou de PME accepterait de s’engager avec un tel partenaire qui a commencé par l’assommer fiscalement avant de se résoudre à lui redonner quelques sucreries en échanges d’emplois.

Et de fait, à cause de ce blocage, les choses ne sont pas passées comme prévu. Si les mesures ont eu le rendement espéré, la hausse des recettes fiscales nettes de l’Etat a été deux fois moins importante qu’espérée : 15,6 milliards au lieu des 30,2 prévus, à cause de prévisions de croissance et de recettes trop optimistes. Et puis, on le sait, l’impôt tue l’impôt, les consommateurs ont moins consommé, et les impôts trop élevés génèrent toujours des stratégies d’évitement.  Le trou des recettes de 2013 s’est donc reporté sur 2014 dont le quatrième trimestre pourrait réserver encore quelques mauvaises surprises avec la croissance atone et l’inflation trop faible qui plombent les rentrées de TVA. Côté dépenses, le budget a déjà été rectifié pour tenir compte des 1,25 milliards d’euros en faveur des ménages modestes et il va falloir financer les mesures fiscales pour relancer le bâtiment.

La France ne fait toujours pas les réformes nécessaires.

Vous l’avez compris, pour les déficits, chaque année on repart plus haut que prévu et on décale les objectifs. Pas de quoi sourire quand on constate que l’assommoir fiscal n’a servi à rien. Au contraire, il aggravé la situation. Les erreurs commises depuis trois ans sont considérables. Pour Bercy, les aléas entre prévisions et résultats non obtenus sur la croissance et  la réduction des déficits sont dus à la dégradation du contexte international et au comportement des agents économiques. En clair : les ménages épargnent plus que prévu par peur du chômage, les entreprises peinent à relancer leurs investissements et l’absence de croissance vient des autres… On oublie au passage que la France est la seule à ne pas faire les réformes structurelles qui pourraient la relancer. Et tant qu’un ministre annoncera un jour qu’il « ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible »  et que rajouter des économies pour compenser 2 milliards perdus « ne  lui paraissait pas adapté à la situation », (en bref il annonçait 19 milliards d’économies en 2015), pour changer d’avis 48 heures plus tard en ramenant les économies prévues à 21 milliards d’euros sans dire comment il trouverait la différence, nos partenaires européens ne pourront pas nous prendre vraiment au sérieux. En effet, les comptes de Bercy apparaissent souvent comme des comptes d’apothicaire : pour économiser 7 milliards d’euros, on se contente de faire l’effort sur un petit milliard, les six manquant sont attribués à la progression « naturelle » qui aurait dû se produire !!!  On comprend pourquoi l’inflation est si importante à leurs yeux, elle est une manière de comptabiliser en monnaie de singe. Une autre façon de camoufler qu’on ne fait pas  les efforts indispensables.

Le pouvoir au pied du mur.

C’est que faire passer la pilule à Bruxelles à la fois sur de très mauvais chiffres et sur le renoncement aux économies semble très compliqué. Ce n’est pas le nouveau commissaire européen, Pierre Moscovici qui sera le plus facile à convaincre, lui qui annonçait en 2013 que le déficit serait sous 3% en 2014 ! La France devrait exercer son leadership en donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire. « La croissance devrait venir de l’intérieur. Ce n’est ni aux gouvernements voisins, ni à la BCE mais à chaque gouvernement de créer chez lui un environnement favorable à l’innovation et à l’emploi ! » Tel est l’avis, que nous pouvons partager, de Jens Weidemann, Président de la Banque Centrale Allemande. Cette Allemagne dont le budget sera à zéro déficit et dont les exportations viennent de franchir les 100 milliards d’euros …

Mais voilà, après avoir trop augmenté les impôts, puis compris qu’il fallait les baisser, notre gouvernement risque d’oublier de baisser vraiment les dépenses qui font parties de son ADN. Jusqu’à quand va-t-on continuer de louvoyer, raboter sans modifier le tendanciel des dépenses ?  Il y a beaucoup à craindre que la plaisanterie ne soit terminée. Aussi bien la Cour des Comptes que le Haut Conseil aux Finances Publiques et aussi la commission européenne vont demander des plans détaillés d’économies et sommer l’Etat de tenir ses engagements. De beaux jours pour les frondeurs. La rigueur imaginaire qu’ils déploraient va devenir réalité.

En attendant, on alimente le tonneau des Danaïdes.

L’antidote à la déflation, c’est la croissance, et le moteur de la croissance ce sont les réformes comme le montre le redressement de l’Espagne et de l’Irlande. Tant que notre pays refusera de se moderniser, la dérive persistante de ses dépenses à 57,4% du PIB, de son déficit à plus de 4% et de sa dette publique à plus de 100% du PIB en 2016, le vouent à la stagnation voire la régression, tout en l’érigeant en principal obstacle à une lutte efficace contre la déflation dans la zone euro. Comme le chef de l’Etat n’a toujours rien compris au monde de l’entreprise et reste aveuglé en matière de doctrine économique, l’interview donnée le 21 août au journal Le Monde en témoigne si besoin était, il ne faut pas s’attendre à une quelconque amélioration dans les mois qui viennent. Pour le malheur de notre pays. 

Les feuilles d’impôts tombent et la facture est à nouveau salée. En pure perte évidemment ! Les contribuables alimentent le tonneau des Danaïdes des chimères économiques socialistes totalement déconnectées du monde actuel et dans lequel même les roses flétrissent !

 

 


URGENCE A DROITE

 

Le dernier sondage publié mettant Marine Le Pen en position de l’emporter face à François Hollande, même s’il est largement manipulé puisque ce cas de figure ne se produirait pas, reste néanmoins une simulation riche d’enseignement. Elle démontre l’important rejet dont fait l’objet d’actuel locataire de l’Elysée de la part des électeurs de droite comme de gauche. Le second enseignement, c’est que Marine Le Pen est désormais en mesure de rassembler près de 30% du corps électoral. L’explication peut être double : cette situation est due à l’état de décomposition du paysage politique caractérisé par un effondrement de la gauche jamais vu et le vide créé à droite par la crise de l’UMP et sa quasi paralysie tant que n’aura pas été résolu le choix de son leadership. Dans ce contexte, le parti de Marine Le Pen apparaît comme la seule alternative organisée à défaut d’être crédible.

La crise à gauche caractérisée par l’affrontement entre les deux « gauches » ne nous concerne pas et nous n’avons pas à l’arbitrer. Mais elle dégage un espace politique dont la droite devrait largement bénéficier et ce n’est pas le cas. Il ne faut pas s’étonner alors si « mécaniquement » le FN en profite, grâce à un discours qui gomme ce qui dérange et se cale sur les valeurs « nationales » et de la « République ». Une habileté qui ne trompera que les naïfs, mais qui fonctionne. Il faut dire que les affaires du style « Thévenoud » sont pain béni pour le parti protestataire.

Pour remédier à cette situation, il n’y a qu’une solution : remettre en route rapidement l’UMP. Car la crise majeure peut survenir à tout moment. Supposons que le 16 septembre Manuel Valls n’obtienne pas la confiance ?  Un éclair de lucidité devrait donc parcourir les têtes de nos chers dirigeants pour accélérer le processus actuellement en cours. La concurrence normale entre les candidats à la présidence du parti amène à des déclarations programmatiques qui ne sont pas toujours convergentes, sans parler de la concurrence supplémentaire des candidats de 2017 qui vient rajouter une strate de propositions par-dessus le tout. Bref, c’est bien gentil, généralement poli, mais le quidam n’y retrouve pas ses petits parmi un fatras de déclarations où chacun donne son avis. Il est urgent d’arrêter de s’occuper de son nombril présidentiel : les Français attendent qu’on se préoccupe avant tout de la situation de notre pays et pour cela souhaite une opposition à droite et au centre qui ne parle que d’une seul voix pour apprécier l’alternative qu’elle pourrait offrir.

L’urgence est donc de restaurer la capacité à gouverner en indiquant comment on s’y prendrait pour redresser le pays et faire reculer le chômage. Il faudrait pour cela dès maintenant qu’une conférence des leaders de la droite, prétendant aux fonctions de responsabilités, se réunisse avec pour objectif de définir un programme minimum commun sur lequel ils s’accorderaient : des axes incontournables qui n’empêcheraient pas ensuite chacun de décliner sa manière de les appliquer. Un socle en quelque sorte.

L’urgence est d’affirmer que « non » la droite ne ferait pas la même politique que Valls comme de nombreux commentateurs s’appliquent à le faire croire, et qu’elle a autre chose à proposer sur la réduction des déficits, le temps de travail, la compétitivité des entreprises, la sécurité, la lutte contre les communautarismes… mais aussi sa vision par rapport au monde et à l’Europe.

L’urgence est de combattre la montée du FN et sa dialectique populiste largement assise sur le « protectionnisme ». Il serait pourtant facile de démonter un programme qui n’a aucun sens dès lors que l’on sait comment les tissus économiques des pays européens sont imbriqués les uns dans les autres quand ce n’est pas au niveau de la planète. Ainsi des composants électroniques pour lesquels le rétablissement de frontières serait mortel tant les importations sont vitales. De même, sur les sujets sociétaux, la droite n’aura aucune peine à se démarquer tout en affirmant ses intentions que ce soit en matière d’immigration ou de défense de la laïcité.

Dès demain, nous serons peut-être face à une crise majeure et à des élections anticipées. Il faut que nous soyons prêts. Le temps presse. Il n’y a pas une minute à perdre.

 


JUSQU’A LA NAUSEE !

 

Combien de temps la comédie va-t-elle encore durer ? L’épisode que nous venons de vivre avec la parution du livre de l’ex-concubine et les révélations qu’il contient, achève de dresser un portrait peu flatteur du pantin qui nous gouverne. Oui, pantin, le mot n’est pas trop fort, d’autres auraient dit « guignol », mais c’est encore trop gentil. Le spectacle qu’il nous donne à voir ne fait pas rire. Il abaisse la fonction qu’il occupe à un niveau qui rejoint sa cote de popularité.

Avec son air bonhomme, cet homme est un mélange de Machiavel et de Rastignac. Il promène son sourire niais et son air béat, mais derrière se cache un redoutable cynique, calculateur, prêt à tout pour atteindre ce qu’il a décidé d’obtenir, femme ou fonction…

C’est un menteur.

La semaine dernière c’est Arnaud Montebourg qui le répétait à qui voulait l’entendre. On s’en serait douté. C’est aussi un bon comédien. Souvenons-nous des meetings de sa campagne au cours desquels il « singeait » Mitterrand dans le verbe, les intonations et les postures, ou encore de son débat avec Nicolas Sarkozy avec sa fameuse anaphore : « Moi, président… » dont aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose. Peu importe puisqu’il a obtenu le poste. Cette longue litanie apprise par cœur n’était donc que du vent. Il ne croyait pas ce qu’il disait puisque depuis il a bafoué chaque engagement un par un.

Parole contre parole.

Certains mettent en doute la véracité de ce que rapporte Valérie Trierweiller. A commencer par « l’ex » précédente, la plus véhémente pour défendre son ancien compagnon sans même avoir lu le livre. Risible sinon ridicule ! Mais nous n’avons aucune raison de mettre en doute son témoignage, même si le souci de vengeance doit être pris en compte, car il vient compléter un portrait que l’on connait déjà. Ce qu’elle affirme ne s’invente pas. On a découvert d’abord l’incompétent incapable de prendre une décision, de fixer un cap. On a vu ensuite le manoeuvrier tentant de ménager la chèvre socialiste et le chou patronal, sans grand succès il faut le dire. On a subi l’entêté sectaire refusant de tenir compte du rejet de la loi sur le mariage pour tous. On a été témoin de ses frasques de la rue du Cirque, trahissant une maîtresse pour une autre, et finalement la congédier comme un goujat. Ce que nous dit cette ex-maîtresse vient compléter ce qu’en dit un autre témoin, en la personne de Cécile Duflot, elles font voir du personnage des facettes bien peu engageantes. On peut se demander si cet homme croit encore à quelque chose et s’il n’est pas d’abord préoccupé de lui-même pour profiter de la place.

La confusion des genres.

On peut comprendre qu’il ait envie de se défendre, tant les accusations sont graves et le trait d’humour sur les « sans-dents » est ravageur dans ce qui reste de son électorat. De quoi donner des raisons supplémentaires pour les pauvres d’aller se jeter dans les bras de la Marine. Mais le faire à l’occasion d’une réunion internationale est choquant. On ne mélange pas les graves sujets internationaux avec la sous-intendance de problèmes de jupons ! Il est la risée de la scène internationale et la France avec lui !  En voulant nous faire croire qu’il n’aime pas les riches et que les pauvres c’est l’engagement de toute sa vie, il profère à la face du monde un énorme mensonge de plus. Car on ne peut plus le croire. Pire, il nous donne la nausée !

Mais on est prévenus, il restera jusqu’au bout, il continuera d’agir. On peut donc craindre le pire. Le mieux ce serait que ses amis « l’empêchent », pour ne pas sombrer avec lui dans le déshonneur des engagements trahis !

Et la France dans tout ça, est-ce qu’il y pense ?

 


LE PEDALO IVRE

Hollande pit
 

La publication du livre de Valérie Trierweiller est le coup de grâce d’une rentrée mortelle pour le « capitaine de pédalo » sous le feu des retours de bâtons en tout genre.

Retours de bâtons.

Retours de bâtons politiques avec le livre réquisitoire de Cécile Duflot, la naufrageuse du logement en France, avec une université politique du PS où les affrontements ont été soigneusement minimisés par les médias alors que le divorce des idées entre les « réalistes » et les « idéologues » n’a jamais été aussi profond, avec la succession des couacs qui fleurissent à nouveau sur les 35H, la hausse de la TVA et le contrôle des chômeurs, pour ne citer que ceux-là…

Retours de bâtons économiques, avec la succession de flops officiels de l’économie française, publiés en août : montée du chômage, économie à l’arrêt, inflation trop faible, dérapage des dépenses, burn-out fiscal… Et les deux têtes de l’exécutif condamnées à psalmodier leurs solutions comme l’imam ses versets du Coran, solutions déjà présentées et re-présentées à chaque occasion sans que rien ne se passe.

Défaitisme.

Pire, même, le Ministre des Finances lui-même baisse les bras et annonce qu’il ne tiendra pas les objectifs fixés ni en 2014, ni en 2015. Les nouvelles économiques sont chaque jour plus mauvaises. Notre Sapin-les-chaussettes-roses déclare qu’il ne sera pas capable de réduire la dépense publique de 21 milliards cette année (le premier paquet d’un total de 50 milliards en trois ans) ce qui place la France dans une situation intenable vis-à-vis de Bruxelles. Car nous n’avons respecté aucun des objectifs budgétaires depuis 2012, nous continuons à emprunter et notre dette nationale va dépasser les 100 % du PIB dès cette année. Ultime aveu d’impuissance d’un gouvernement à la ramasse qui n’arrive pas à reconquérir le moindre crédit tant les voix discordantes nuisent au message officiel. Comment les croire ?

L’Élysée annonce que le gouvernement de Manuel Valls engagera sa responsabilité le 16 septembre. Personne ne croit vraiment, pour l’instant, que le Premier ministre sera mis en minorité, même si le schisme entre les « frondeurs » et le pouvoir est consommé. En effet, la gauche « dure » a tout fait, depuis quelques jours, pour brocarder Manolito, pour s’opposer à ses idées, pour réclamer un retour à l’orthodoxie socialiste. L’épisode Rebsamen en est l’illustration : le ministre du Travail, muet sur le chômage, a annoncé qu’il allait multiplier les contrôles de Pôle emploi pour écarter les chômeurs qui ne cherchent pas un emploi ou refusent ceux qui leur sont proposés. La riposte de l’aile gauche a été d’une violence inouïe, faisant de François Rebsamen le pire des réactionnaires.

L'exécutif en sursis.

Ce contexte politique très malsain pose la question de la survie de l’exécutif. L’ex-concubine décrit un président rendu cynique et méprisant par le pouvoir, et même barricadé à l’Élysée. Constamment dans le déni, il rejette la cause de son impopularité sur les autres. Si M. Sapin baisse les bras publiquement, c’est parce que, pendant les deux premières années du mandat présidentiel, le chef de l’État a mené une politique erronée, caractérisée par des dépenses et des hausses d’impôt qui ont empêché le retour de la croissance. Et au moment où il change enfin de politique, provoquant un séisme dans son propre camp, il ne trouve pas les ressources qui assureraient un début de redressement du pays. L’hostilité croissante dont il est l’objet, en particulier des siens qui ne souhaitent même plus sa candidature à un second mandat, crédibilise les hypothèses catastrophiques de dissolution de l’Assemblée ou encore celle de sa démission. On observe toujours aucune discipline dans les rangs du parti socialiste, et pas davantage au gouvernement. Christiane Taubira, déguisée en égérie de la gauche sans concessions, se permet un pied-de-nez au chef du gouvernement en arrivant triomphalement à la Rochelle. Les frondeurs et ceux qui les soutiennent n’ont pas mis leurs revendications en sourdine, bien au contraire ! Ils continuent de croire qu’ils sont en mesure de modifier en profondeur la politique de l’exécutif. Cet entêtement les conduira inéluctablement, à court terme à la crise de régime s’ils ne prêtent pas attention au dégoût qu’ils inspirent à l’opinion tant on décèle dans leurs palinodies une atmosphère de fin de règne. Le blocage institutionnel se dessine à l’horizon, avec, parmi d’autres probabilités, l’arrivée au pouvoir du Front national. 

Tout joue contre l'hôte de l'Elysée : la double opposition qui le harcèle, le cumul d’échecs annoncés quotidiennement, une chute sans précédent dans les sondages d’opinion. Manifestement il ne sait plus à quel saint se vouer. Mais il récolte ce qu'il sème !

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

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VIVE LA RENTREE !

C’est toujours comme ça diront les grincheux : temps pourri pendant les vacances, et le soleil s’invite la semaine de la rentrée, de quoi chanter du Claude François ! Si, vous savez : « le lundi au soleil… ». La rentrée des classes réveillent chez le prof retraité les souvenirs de ces jours uniques renouvelés chaque année de la découverte de nouvelles têtes blondes… ou brunes, avec tout le cortège des activités connexes.

Et d’abord l’ambiance de la fin des vacances. Les grandes surfaces se sont déjà mises depuis le début de l’été à l’heure des « fournitures ». Des palanquées de pochettes de feutres multicolores, des tonnes de copies entassées, des kilomètres de classeurs de tous formats et sur tous les tons, des alignements de cahiers à grand ou petits carreaux, épais ou minces, couverture glacée ou non, des forêts de crayons, stylos, compas, gommes, règles, équerres, donnent le tournis à de pauvres parents malmenés par les exigences de gamins à l’affût des dernières nouveautés et bataillant tant bien que mal avec la fameuse « liste » des non moins exigences professorales.

Et puis il y a les odeurs bien spécifiques qui accompagnent tout ce déploiement de matériel : parfums de papier et d’encre, odeurs des plastiques,  arômes des cartables en vrai cuir et émanations plus âcres des similis, alignés en foultitude par colonnes et rangées entières, comme à la parade. Il n’y a que le prof qui a le privilège de humer la classe vide dans laquelle il va officier pendant plusieurs mois : ce mélange particulier qui émane des meubles en stratifiés et des sols récemment désinfectés auquel se joint le picotement alcalin des vitres fraîchement nettoyées. Les craies sont là, toutes lisses et encore entières, dans leur boite, en avant du tableau. L’armoire que l’on ouvre semble avoir accumulé pendant ces mois d’inactivité un stock d’effluves concentrés comme à l’ouverture d’une bouteille de bon vin : un bouquet savamment dosé de vieux carton, de papier jauni et de sapin légèrement ranci.

La rentrée est une fête. Le collège se réveille après sa léthargie forcée de juillet et août et semble sortir d’un rêve. Quelques travaux ont réparé une porte dégradée ou un mur écaillé. Les couloirs récemment nettoyés sentent encore la lessive. Retrouvailles entre élèves, avec les collègues, découverte des nouveaux visages, installation du matériel et parfois, la bonne surprise de la classe refaite à neuf. On se raconte les vacances, on prend son temps et ses nouvelles marques, on se réjouit de retrouver telle classe ou tels élèves. Et déjà on se projette dans la tâche à accomplir, se délectant d’avance du programme qu’on va dérouler au fil des mois et des rendez-vous inattendus fixés aux élèves.

J’aimais ces jours de retour dans la forteresse du savoir. Je prenais en sifflotant le chemin du local qui m’était attribué. Je lisais le même plaisir dans le sourire des collègues que je croisais, et venus comme moi, quelques jours avant l’heure pour se remettre dans le bain, à l’affût de quelques infos sur le sacro-saint emploi du temps. J’aimerais être tellement sûr qu’il en est toujours ainsi.

 


UNE PEPITE ET TROIS BOULETS

 

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Le gouvernement Valls II est sur les rails. On serait tenté de dire : « on prend les mêmes et on recommence », exceptés les trois « sortis »pour faute de goût. A suivre le nombre de « twits » qui ont couru toute la journée sur le mode : « j’ai été appelé mais j’ai dit non », on se dit que le Manuel a peiné à trouver les kamikazes pour composer sa (si peu) nouvelle équipe.

La pépite.

La bonne nouvelle, c’est la nomination d’Emmanuel Macron à l’économie. Il est l’exact inverse de Montebourg. C’est un vrai libéral, rompu aux relations avec les entreprises, et en plus, ce qui ne gâte rien, il est brillant. Ce serait une chance pour redonner un peu de confiance à nos patrons, s’il ne devait composer avec le Ministère des finances, cette particularité française qui veut qu’on dissocie les deux, cas unique en Europe. Du temps de Giscard, on était ministre de l’économie ET des finances. Et c’est bien le drame pour notre pépite.

Les trois boulets.

Le premier, on vient d’en parler : c’est l’homme aux socquettes aussi roses que ses idées, aussi courtes les unes que les autres. Quelle idée de conserver Sapin-le-double-échec aux finances, lui qui n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage pas plus que celle de la dette. Même si le ménage avec Macron devrait être moins à histoires qu’avec Montebourg, il n’en demeure pas moins qu’on ne voit pas bien comment ce qui n’a pas marché hier pourrait marcher demain, avec 10 milliards d’impôts attendus qui ne sont pas rentrés.

Le deuxième boulet, c’est Najat Vallaud Belkacem qui se voit attribuer l’Education. Une vraie provocation. Le pouvoir voudrait remettre les parents dans la rue qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Personne n’a oublié ses saillies sur la théorie du genre ni son implication dans la mise en place des ABCD de l’égalité, machine camouflée pour aborder la dialectique de genre dans les classes. Non pas que la donzelle n’ait pas les qualités, mais son côté doctrinaire et son aveuglement idéologique sied mal avec un ministère qui aurait grand besoin de sortir de la doxa gaucho.

Le troisième boulet, vous l’avez trouvé par vous-même : c’est le maintien de l’affreuse Taubira à la (pseudo) justice. Les dégâts en matière de sécurité ne sont probablement pas suffisants ou alors on compte sur elle pour activer « certains dossiers » au « bon moment ». Toujours est-il qu’elle reste et qu’elle va continuer à sévir avec ses a-priori idéologiques. Ce n’est pas demain que le citoyen va retrouver confiance et sérénité dans ses rapports avec la justice.

Et maintenant ?

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la composition du gouvernement, sur royal et consorts, mais ce serait se répéter. La vraie question qui est lui est posée maintenant : avec quelle majorité va-t-il gouverner ? On imagine bien que le Manolito y a pensé. Si son équipe est plus resserrée et a gagné en homogénéité, elle a perdu en assise parlementaire. Bien sûr, il peut faire usage du 49-3 et de la terreur qu’inspire à tout un tas de jeunes primo-élus la menace d’une dissolution qui les balaierait. Mais ce sont des artifices de gouvernance dont il ne faut pas abuser trop longtemps, au risque de le payer cher soit en rébellion généralisée, soit en défaite électorale. On saura rapidement si Valls II est en capacité de faire mieux que la première mouture qui était déjà un »gouvernement de combat. Au vu de ce qu’on vient de vivre, « pugilat » aurait mieux convenu. Le mot d’ordre est donc de donner la priorité à l’action et aux réformes. Autrement dit on a tout à craindre. Le pire est à venir.

 


LA CRISE, ELLE EST LA ! JE LA VOIS ! ...

 

Hollande pit

La crise politique, bien sûr. La France n’avait pas besoin de cet avatar supplémentaire pour affronter les difficultés qu’elle rencontre depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir.

De la gauche plurielle à la gauche « plus rien ».

L’exécutif ne pouvait pas faire autrement après les déclarations Montebourg-Hamon du week-end que de réagir. Il le fait avec la pugnacité d’un Manuel Valls dont ses détracteurs avaient oublié que le Matamore pouvait se transformer en matador.  La démission du gouvernement, on imagine que « Tout mou 1er » aurait bien voulu l’éviter, mais c’était se retrouver de toute façon sans 1er Ministre. Maintenant, avec un gouvernement resserré sur la cohérence de la ligne du pacte de responsabilité, il va falloir passer le cap de la « responsabilité devant le parlement », avec une gauche « frondeuse » renforcée. Y aura-t-il une majorité de gauche pour soutenir la politique présidentielle, rien n’est moins certain. Dans ce contexte, il serait surprenant que le centre serve de béquille pour suppléer aux défections des écolos et de la gauche-gauche.

La dissolution point à l’horizon.

La « bombe Aubry » qui a façonné la majorité parlementaire à sa façon est en train de péter à la face des Hollandais. Des voix s’élèvent déjà ici et là pour réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale. Ce serait évidemment la solution. Redonner la parole au peuple pour trancher le différend entre les « gauches » parait légitime. Mais c’est un calcul à haut risque : même si elle n’est pas vraiment en ordre de marche, l’opposition, avec le scrutin majoritaire et son implantation dans les circonscriptions, pourrait revenir en force. Beaucoup d’élus socialistes y perdraient leur siège, forcément, et c’est ce qui peut les rendre … raisonnables. Mais le cœur à gauche a ses raisons que la raison ne connait pas !

Le roi est nu.

Depuis deux ans on assiste à une lente décomposition du pouvoir. En cause, les atermoiements, l’incapacité à afficher clairement un cap qui ne peut être qu’en contradiction avec des promesses électorales irréalistes et surtout l’inadaptation de l’idéologie économique qui pourrait faire l’unité de la gauche sur une politique de relance par les dépenses mais dont le gouvernement actuel sait bien qu’elle conduirait à une catastrophe encore plus grande. Ce que prônent les Montebourg-Hamon fait totalement l’impasse sur la globalisation de l’économie en feignant de croire que tout se passe dans le cadre étroit de l’hexagone. C’est une méconnaissance des réalités que vivent les entreprises concurrencées par celles du « village mondial », à moins que, et c’est le plus probable, ce ne soit un gros mensonge bien démagogique pour tenter de rallier le « petit peuple ». Après avoir perdu le soutien du Front de Gauche, le plus jusqu’au boutiste et qui vient de licencier son âme damnée, après avoir éconduit les Verts qui se vengent aujourd’hui à travers le livre réquisitoire de Cécile Duflot, après avoir dû supporter les critiques acerbes des députés « frondeurs » du PS, c’est maintenant les chefs de file qui font défaut. Le carré des soutiens de l’exécutif se rétrécit comme peau de chagrin. Le coup de tonnerre de la démission du gouvernement n’est en fait qu’un coup de poker : « ça passe ou ça casse ! ».

De la crise politique à la crise de régime.

Les institutions de la Vème République sont ainsi faites : le régime est présidentiel et s’appuie sur une majorité élue pour le soutenir. Si celle-ci fait défaut, pas d’autre moyen que de revenir devant les électeurs soit par la démission du Président, soit par la dissolution de l’Assemblée. Le mieux serait que le Président démissionne. Ce serait le plus simple. Même à 17%, il ne le fera certainement pas. Alors la dissolution ? Elle est possible, comme il est probable qu’une nouvelle majorité obligera à une cohabitation. Le mieux ce serait qu’elle refuse de gouverner pour obliger le président à démissionner, sinon, bonjour les dégâts, parce que c’est elle qui devra se taper le « sale boulot » du redressement. C’est bien une crise de régime !

Les deux prochains mois vont être « passionnants ».

 


BREVES DE NET

 

 

Pour D. VOYNET, « les « Verts » ont encore besoin de mûrir ! »

-       Mais s’ils mûrissent, ils ne seront plus verts !

Le livre de C. Duflot : un vrai brûlot contre Hollande.

-       On ne pourrait pas s’en servir pour décongeler le bâtiment ?

Dans le même livre, elle affirme : « Hollande est le président de personne ! »

-       Mais quand on est l’élue d’un parti qui ne représente que lui-même, c’est-à-dire pas grand monde, on devrait fermer sa gu…. Et se faire tout petit !

Montebourg et Hamon s’allient pour prôner une politique à l’exact opposé de celle poursuivie par le gouvernement… Mais ils n’y voient pas de contradiction.

-       Alors, il faut qu’ils changent de lunettes ! A moins qu’ils nous prennent pour des cons.

Hollande à 17%, au plus bas, Valls en chute libre !

-       Je parie qu’il a sauté avec le sac à dos que Hollande lui a donné pour un parachute.

« Hollande est pire que Sarkozy !» c’est Mélenchon qui vient de l’affirmer. Si c’est lui qui le dit…

-       Merci, mais nous, y’a longtemps qu’on s’en était aperçu !

Après l’échec du Front de Gauche, le même Mélenchon, jamais avare de grandes formules, veut « fédérer le peuple ». Tout seul ?

-       Pour l’instant il n’a réussi qu’un exploit : envoyer ses électeurs chez Le Pen !

Enfin une bonne nouvelle : la récolte des mirabelles sera exceptionnelle cette année, en Lorraine. Si, si !

-       Mais il parait que ça ne sera pas suffisant pour rééquilibrer notre commerce extérieur.

 


JUPPE ENTRE EN LICE

Juppé

Alain Juppé vient de se déclarer candidat de l’UMP à la primaire de l’élection présidentielle de 2017. Ce faisant, il a pris de court tous les autres concurrents ou présumés tels. Le maire de Bordeaux dispose d’atouts non négligeables : sa popularité -il est en ce moment premier au hit-parade politique-, son expérience -il a été Premier ministre et un brillant ministre des Affaires étrangères deux fois-, et on peut compter sur sa capacité à rassembler la droite et le centre, condition sine qua non de toute victoire de l’opposition.

Est-ce que cela gêne Nicolas Sarkozy ? Peut-être mais celui-ci est plus attendu sur sa candidature à la présidence de l’UMP, la question de la présidentielle venant, dans son esprit, après la reconstruction indispensable de la  maison. Des démarches parallèles, donc, mais qui se télescopent un peu.

Une démarche estimable.

Néanmoins, il faut accueillir la démarche d’Alain Juppé avec beaucoup de bienveillance. Il ne sert à rien de crier à la guerre des chefs. Son ambition n’est pas illégitime et le moment venu, tout le monde devra faire équipe autour du champion désigné. Alors gardons-nous d’insulter l’avenir ! Attendons de voir ce que les uns et les autres proposeront. N’oublions jamais que l’élection présidentielle sous la Vème république, c’est toujours un rapport direct entre un candidat et le peuple.

Si on examine le cas d’Alain Juppé, sa candidature n’est pas exempte de faiblesses : il est clair, par exemple que les militants de l’UMP, qui formeront les bataillons de la primaire, lui préfèrent Nicolas Sarkozy. Son âge, sans faire injure aux septuagénaires dont je fais partie, peut jouer en sa défaveur : il aura près de 72 ans au moment de l’élection présidentielle, ce qui peut laisser supposer qu’il ne sera élu que pour un mandat. Certains lui reprochent toujours son manque de charisme et de dynamisme, ce qui est une vieille fausse idée : il a prouvé le contraire à Bordeaux. Il n’a pas le caractère fonceur de Nicolas Sarkozy, c’est vrai, mais c’est un décideur. Il rassurera néanmoins toux ceux qui, à droite ou au centre, n’ont pas compris que Nicolas Sarkozy ait tenté de concurrencer le Front national en 2012. Son aura de vieux sage peut plaire à un électorat vieillissant et apporte une garantie de compétence et de sérieux dans un moment où la France est gouvernée par des gens qui en manquent terriblement.

Ratisser large.

Sa stratégie est claire et on la connait : il n’ira pas sur le terrain de l’extrême droite, il proposera une politique susceptible de séduire le centre et même l’électorat de gauche modérée qui a été déçu par François Hollande. Du gaullisme classique. Ce n’est pas un hasard si François Bayrou s’est félicité de l’annonce de sa candidature. Les deux hommes ont toujours entretenu d’excellentes relations personnelles. L’ancien Premier ministre a soutenu François Bayrou pendant sa campagne pour la mairie de Pau en mars dernier, mairie que le président du MoDem n’a pu emporter que parce que le candidat UMP s’était retiré de la course. Mais cela n’empêche pas nombre de militants UMP de considérer que Bayrou, éternel candidat à la présidence, a trahi la droite quand, entre les deux tours de la présidentielle de 2012, il s’est prononcé en faveur de François Hollande, faisant battre Nicolas Sarkozy, ce qui reste une tache indélébile à leurs yeux. Pourtant, si les deux hommes s’associaient pour rassembler la droite et le centre, leur crédibilité y gagnerait incontestablement

La primaire, une quasi-certitude.

On n’est pas en 2017. D’ici là, les incertitudes sont suffisamment nombreuses pour que ce scénario n’aille pas au bout de sa logique. D’abord, il est évident qu’il faudra compter avec Nicolas Sarkozy qui ne va pas disparaître du paysage comme par enchantement. Il y a gros à parier qu’il sera dans la course avec l’ardeur qu’on lui connaît, assortie de la volonté probable d’annihiler les velléités de ses amis avant de vaincre ses ennemis. Il n’empêche qu’Alain Juppé vient de contraindre littéralement l’ancien président de la République à passer par la primaire de l’UMP, parce que lui non plus, face à la candidature d’un homme aussi important ne pourra obtenir l’intronisation de l’UMP par le seul pouvoir de son statut. D’autant qu’il y aura d’autres candidats, notamment ceux qui se sont déjà déclarés, par exemple François Fillon, lequel, ne bénéficie pas de la popularité d’Alain Juppé dont il est la première victime.

En bref, l’offre politique de l’ancien Premier ministre conviendra à tous ceux qui, à droite, ne souhaitent pas que l’UMP aille sur les terres du Front national et voient d’un bon oeil une alliance droite-centre dont François Bayrou ne serait plus l’homme-lige. En outre, M. Juppé serait le mieux placé pour remettre de l’ordre dans le parti que Jean-François Copé a plongé dans le chaos, mais il n’annonce pas son ambition d’en prendre la présidence par ailleurs convoitée pour l’instant par d’autres candidats et peut-être bientôt par Nicolas Sarkozy lui-même. Tout cela va se décanter à l’automne.

Il reste à espérer que la primaire de l’UMP ne soit pas une foire d’empoigne avec trop de candidats pour donner le vertige aux électeurs. Pour aller au bout du parcours qu’il vient de décider de suivre, Alain Juppé devra avoir du coffre et du coeur. Il a prouvé à Bordeaux qu’il en avait. Mais la présidentielle n’est pas une municipale.

 


POURQUOI IL FAUT SOUTENIR NADINE MORANO

  Nadine Morano

 

Nadine Morano a posté sur sa page Facebook une photographie prise il y a quelques jours sur une plage où elle se trouvait. Il s’agit d’un couple dont l'épouse, habillée, porte le voile simple, alors que son mari, en maillot de bain, étale sa pleine liberté virile pour aller se baigner. Une inégalité évidente, ostensible et affichée. Mais choquante en France ! L’ancienne ministre, tout en soulignant qu'il n'y avait dans cette configuration «rien contre l'ordre public», s’est contentée de déplorer à juste titre «une atteinte à notre culture qui heurte» et entend dénoncer une contrainte contre la liberté des femmes.

Et évidemment, l'Observatoire contre l'islamophobie juge le billet de Nadine Morano «stigmatisant». Parce que le propos vient d'elle, elle est forcément coupable. Faut-il considérer qu'invoquer la liberté des femmes n'est permis qu'aux féministes militants et à la gauche? Que, pour la droite, il y aurait là un interdit, une usurpation ? Le jugement que porte Jean-Marc Germain, mari d’Anne Hidalgo, qui considère « que nous avons la pire des droites, qui rejette l’autre, qui considère que quand on est un bon musulman, on n’est pas un bon français » est édifiant et consternant. Il montre que cette gauche-là se trompe d’arguments et méconnait gravement l’Islam tout en flattant le communautarisme. Ce sont les fossoyeurs de nos libertés.

Il n'est pas question d'Islamophobie. 

Car il n’est pas question dans cette affaire de condamner l’Islam, mais une interprétation machiste des textes religieux. Le droit musulman dispose qu’un musulman ne doit pas s’installer dans un pays de « mécréance ». Et s’il le fait, il est dispensé de respecter toutes ses obligations coraniques, afin d’éviter de subir des réactions de rejet de la part de la population du pays d’accueil. Répondant à une question sur le sujet, le cheikh Muhammad Sayid Tantaoui de la mosquée d’Al Azhar au Caire avait répondu « qu’une musulmane vivant dans un pays non musulman n’était nullement obligée de porter le voile » ! A ma connaissance, la France est, par son histoire, une terre chrétienne laïcisée.

Il faut donc bien comprendre que les femmes qui arborent leur condition de musulmane par quelque signe que ce soit, sont avant tout des militantes politiques de l’islamisation, conscientes, inconscientes ou contraintes, et on se laisse duper si on accepte de se placer sur le terrain de la liberté religieuse, encore plus si c’est sur celui de la convenance personnelle. Car toute concession faite à l’islam comme religion est aussi une concession faite à l’islam comme projet politique. Derrière son attitude se cache la conception selon laquelle la charia prime sur la loi.   (Ces dispositions du droit musulman rapportées par Claude Sicard, sont, de façon incompréhensible, totalement méconnues des autorités politiques de notre pays.)

La dérision pour éviter le débat !

Il est plus facile de se gausser des propos de Nadine Morano, qui a au moins le mérite de dire ce qu’elle pense. « Outrance ! » diront les contempteurs de la bien-pensance. Cette volonté de tourner en dérision le moindre de ses propos est un bon moyen d’éviter le débat de fond qui s’impose et qui n’a pas lieu par la diabolisation à laquelle on a droit dès que le problème est posé. On cherchera vainement la tolérance et la rigueur de la réflexion dans les réactions qu’elle a suscitées. Ce faisant, elle parle aussi au nom de la France profonde qui  est de plus en plus indisposée par ce militantisme religieux.

Il eût été plus honnête de commencer par partager ce qu'elle a éprouvé et qui est irréfutable pour toute personne de bonne foi. Où que ce soit, dans l'espace public, notamment sur une plage, même s'il n'y a aucune transgression punissable, le simple fait de constater, en démocratie, l'existence de ce voile et de cette immobilité contrainte face au corps naturellement dénudé de l'homme qui peut, lui s’adonner au plaisir de la baignade, est évidemment source de malaise, d'inquiétude, voire de révolte devant cette inégale condition humaine. Il est normal même que notre passivité, rendue obligatoire dès lors qu’il n’y a pas d’atteinte à la loi, puisse nous faire ressentir une sorte de honte.

La résistance civile peut compléter l'exigence de la loi.

Ceux qui brandissent la discrimination comme anathème pour discréditer ceux qui sont attachés à défendre notre système de valeurs fondé sur l’égalité et la laïcité, c’est-à-dire la séparation du religieux et du politique, pratiquent au mieux une autocensure coupable, au pire se rendent complices de l’instrumentalisation de la religion à des fins communautaristes. Agréer ainsi le concept de diversité, c’est mener avec beaucoup d’inconscience à l’effacement de la diversité culturelle que seule la laïcité peut protéger. Nadine Morano a raison de ne pas accepter de capituler devant ce qui est le refus de se conformer aux normes collectives en vigueur dans notre pays : ce serait nourrir les revendications communautaires. Avec elle, il faut refuser d’endosser le rôle d’idiots utiles en acceptant par facilité de contribuer à la banalisation de comportements que nous jugeons contraires à nos convictions profondes de liberté, d’égalité et de fraternité.

Car, ce que la loi impose, c’est l’obligation de neutralité religieuse dans certains lieux à la spécificité structurellement républicaine d'institutions, de services publics et de communautés exigeant l’égalité, l’équité dans l'apparence. C’est évidemment une hypocrisie. Celle qui permet de donner tort au maire de Wissous-Plage. La plage n’est pas l’école. Et du point de vue de la liberté et de l’égalité ??? Le voile aujourd’hui, et demain la burka ? Non, la laïcité est un rempart qui doit servir à protéger notre société. Quelle que soit notre culture de naissance, sachons nous réunir dans un élan collectif pour la préserver.

 


VALLS DE MAUVAIS AUGURES

Valls 2

 

Les prévisions de croissance en berne ne sont pas désastreuses que pour l’emploi et les perspectives du déficit budgétaire pour respecter les critères de la zone euro. C’est maintenant certain, l’objectif de 3% ne sera pas atteint en 2015. Le sera-t-il seulement en 2016 ? Autre certitude, le chômage ne baissera pas, ni cette année, ni en 2015. Il faudra attende le début de 2016 si l’économie se réveille un peu, ce qui n’est pas avéré.

La France est prise dans une spirale de conséquences qui ne vont pas aider à rétablir la confiance qui manque tant aujourd’hui. Il ne suffit pas d’exhorter les patrons à embaucher, encore faudrait-il créer les conditions favorables pour qu’ils puissent le faire. Mais ce serait admettre que même avec le pacte de compétitivité, elles ne sont pas réunies.

Une spirale de répercussions

La révision à la baisse de la croissance et le maintien du déficit public au-dessus de 4% aura inéluctablement des répercussions sur de nombreux paramètres financiers et sociaux. Citons les régimes de retraite, notamment du public, l’évolution de la dette, le déficit de l’assurance maladie parmi d’autres.

La réforme des retraites qui devait pérenniser le financement du système à l’horizon 2020, construite sur des hypothèses économiques trop optimistes devra faire l’objet de nouvelles mesures, en particulier pour les régimes des fonctionnaires déjà lourdement déficitaires.

La dette publique qui va dépasser les 2 000 milliards d’euros à la fin de cette année, va inévitablement continuer à augmenter, alors qu’à Bercy, on espérait une stabilisation l’an prochain puis une décrue à partir de 2016. La Cour des comptes avait déjà attiré l’attention du gouvernement fin juin sur ce sujet.

Le déficit de l’Assurance-maladie sera affecté par les moindres rentrées de cotisations sociales engendrées par la hausse du chômage. Moins de recettes, plus de dépenses en indemnisations.

Sans emploi, point de salut 

L’emploi est la clé de toute amélioration, les Français en ont parfaitement conscience. Et ils savent aussi que pour faire baisser le chômage, il faudrait au moins 1,5 point de croissance. On en est loin.

Une autre répercussion est à craindre : c’est la baisse de la note de la France par les agences de notation. Début août, Moody’s a émis des doutes sur le programme d’économies du gouvernement et ses prévisions de déficit, estimant que notre pays continue à se montrer moins performant que les autres pays de sa catégorie (AA1), concluant sur une « perspective négative ». Bien des quidams y attacheront peu d’intérêt au moment où la France continue d’emprunter à des taux historiquement bas, taux qui ne sont pas liés à sa bonne santé économique comme on peut l’imaginer. Sauf que le jour où les taux vont remonter, ce qui arrivera forcément, le montant des intérêts pourrait devenir rapidement explosif !

Comme on le voit, Valls n’a pas fini de broyer du noir, pendant que le pingouin passe son temps en commémorations et réceptions. Le discours sur les méfaits de la déflation est un calcul politique misérable pour tenter de cacher avec l’arbre, la forêt des errements économiques.

Esope le disait déjà en son temps : « Ne t’attend qu’à toi-même… » Autrement dit, personne ne fournira les efforts de redressement à notre place. Un chiffre pour conclure : chaque Français doit 7 500€ à un investisseur étranger !

 


L’ECONOMIE DANS LE COMA

 

France-faillite

Encéphalogramme plat pour l’économie française au 2ème trimestre à %. C’est la confirmation, s’il en était besoin du grave échec non seulement de la politique du gouvernement mais de son socle idéologique qui la sous-tend. La France est plantée depuis l’élection de 2012, et toutes les mesures qui ont été décidées depuis ont aggravé la situation. Voilà ce qui arrive quand on persiste dans un diagnostic erroné, qu’on procrastine en permanence et qu’on refuse de prendre en compte la dimension mondiale et européenne du contexte économique.

Cette stagnation économique qui ne va pas tarder à déboucher sur une récession et plus grave sur une déflation, ne trouvera pas de solution dans ce que propose le gouvernement actuel. Ne parlons même pas du sommet de l’Etat. On ne croit plus à ses oracles que plus personne n’écoute et encore au moins à la vacuité de la ligne suivie. Il en résulte une grave crise de défiance de tous les acteurs de l’économie qui se manifeste par de nombreux signes négatifs, dont la fuite des capitaux et des cadres ne sont pas les moindres. Investissements en berne à – 1,1%, faible consommation à 0,5% qui ne profite en rien à la production nationale, commerce extérieur toujours plombé, recul de la production industriel et du bâtiment : voilà un tableau bien noir pour une rentrée qui ne s’annonce pas plus gaie.

Ce que nous propose notre Ministre de l’économie relève du numéro de clown : il annonce, sans rire, que la solution n’est pas dans les hausses d’impôts. Au moment où les feuilles d’IRPP tombent, avec les additions que l’on sait, ça ne manque pas de sel. Encore heureux est-on tenté de se dire. Il affirme sans sourciller que la solution c’est encore moins la baisse des dépenses publiques, se référant aux 50 milliards décidés –mais à l’application pour le moins fumeuse-. Non ? la solution, elle n’est pas chez nous (ben voyons !) : c’est l’Europe qui détient les clés. Trop facile. La réalité c’est que la France plombe l’Europe et la tire vers le bas. C’est donc aux autres de faire les efforts. De qui se moque-t-on ?

L’échec est patent. L’exécutif est visiblement désemparé par la faute d’un raisonnement qui n’est plus de saison. La reprise ne viendra pas de l’extérieur : dans l’économie ouverte à laquelle nous ne pouvons pas échapper, n’en déplaise aux thèses du FN, les réponses sont d’abord en nous-mêmes. Ce n’est pas de simples constats comme s’en contente Sapin-les-chaussettes-roses, mais d’initiatives urgentes susceptibles de débloquer la situation en commençant par rétablir la confiance avec les chefs d’entreprises qui n’ont même pas envie d’utiliser l’usine à gaz du CICE.

Echec et … mat ! Seul un changement radical de politique pourrait sortir la France de l’ornière où elle est enlisée sans espoir d’en sortir. Changement radical, cela veut dire une politique qui se situe à l’exact opposé de celle qui a été menée pendant deux ans et dont les gouvernants actuels n’ont pas les moyens politiques. Elle est connue : baisse drastique et immédiate des dépenses publiques à tous les niveaux, diminution franche et immédiate des charges pour toutes les entreprises, abandon des impôts bloquants comme la tranche à 75% ou ses succédanés, libération du temps de travail, suppression des seuils bloquants remplacés par des seuils « glissants » pour les TPE et les PME…

Pour que ce changement radical ait lieu, il faudrait donc changer de majorité.  Et donc provoquer de nouvelles élections. C’est au peuple français de l’exiger s’il les souhaite. Les moyens ne manquent pas ! 

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

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LE MARCHE GOURMAND

L’été, même chahuté comme celui que nous connaissons cette année, est la période propice au dénudement. Il suffit de faire les bords de mer pour le constater : les anatomies variées, même les plus improbables, sont livrées à nos yeux qui n’en peuvent mais… La simple observation permet de constater que la proportion des « dodus » l’emporte largement sur les maigrichons. Le Français aime la table, et quand il ne fait pas beau, il compense en bouffant. Déjà que la table tient une place primordiale dans notre « art de vivre », l’été est la saison de toutes les aggravations. Avec les glaces et les chichis, évidemment, les moules frites, bien sûr et les nombreuses occasions de se faire un « p’tit apéro ».

Cependant j’ai trouvé une explication supplémentaire à la progression de l’embonpoint chez nos contemporains de tous âges : c’est le « marché gourmand ». Pas une station n’y échappe. En nocturne, en matinée, ou à l’occasion des foires et brocantes, difficile d’y échapper. Il est devenu une institution qui colle aux vacances comme le maillot à la peau du marathonien à la fin de sa course. D’un village à l’autre, de l’est à l’ouest et du nord au sud, vous rencontrerez forcément le « marché gourmand », ou ses cousins le « marché fermier » et le « marché traditionnel ». Comme son nom l’indique, on y vend essentiellement des « comestibles ». Il y a bien l’intrus qui vend sa bimbeloterie rutilante à quatre sous dans un coin, mais la composition des étals est quasi immuable.

D’abord, on n’y vend que des produits « artisanaux », fabriqués maison ou en « direct » du producteur. C’est le principe de base. Le « régional » marque son territoire, mais côtoie les « valeurs sures » dont l’appellation de terroir est garante de la qualité. Inévitablement, le « bio » y trouve une place de choix. Les produits ne sont pas donnés, c’est le moins qu’on puisse dire, mais heureusement pour le vendeur, l’insouciance du vacancier favorise les échanges.

Vient en premier l’incontournable étal de miel. Il sera de Vendée si vous êtes en … Vendée, du Gâtinais ou des Alpes selon que vous serez en villégiature dans ces régions. En France il y a des abeilles partout, alors forcément du miel avec. Toute la gamme est là, plus la gelée royale et les bocaux de pelotes de pollen. Beaucoup font donc leur provision de tonus pour l’hiver.

Suivent de près les « saucissons d’Auvergne ». C’est incroyable comme ils sont sur tous les marchés. Aux noisettes, au poivre, sec, en saucisse sèche ou en gros diamètre, seul ou en lot de cinq ou dix, toutes les variétés et toutes les formules sont proposées. De quoi varier à l’infini l’apéro du soir au camping dont il est un des éléments préférés.

Et la tome de Savoie : impossible de faire un marché fermier sans la rencontrer. A croire que ce sont des gros bataillons qui sont descendus des Alpes pour envahir toute la basse plaine. On vous en proposera généreusement une lichette histoire de goûter à l’indicible saveur des prairies d’altitude. Et comme elle est super bonne, vous voilà en train de vous en faire couper une tranche. Même fine, c’est encore un gros morceau, mais tant pis, vous le prenez. « Onze euros ! » Ah quand même !

Et puis, comme le miel et le fromage que l’on produit partout, il y a le stand du viticulteur local. Rouge, rosé, blanc : toute la palette est exposée et à un bout de l’étalage, une sorte de petit comptoir invite à la dégustation. Du vin bio, évidemment, annonce fièrement le « magicien des ceps », avec force détails sur ses méthodes « révolutionnaires ». C’est certainement ce qui lui donne ce petit goût oxydé lié à la pratique ancestrale et la quasi absence de sulfites. Ouais, On pense en soi-même qu’il aurait mieux fait d’en avoir des sulfites, le breuvage « naturel ».

Un marché gourmand c’est aussi des fruits et des légumes vendus « en direct », des brioches si vous êtes en Vendée ou des fouaces faites devant vous, ailleurs, des confitures en veux-tu en voilà, des plats cuisinés qui remplissent des bocaux alléchants, le spécialiste des magrets de canards garantis tout frais, et, pour l’animation et les goules sucrées, le stand du roi de la crêpe bretonne et de la galette au sarrasin.

Ne manquez pas ce rendez-vous où la gastronomie le dispute au chauvinisme local ou hexagonal. Il arrive qu’on y fasse de jolies rencontres gustatives. Beaucoup des produits proposés sont des concentrés de passion et d’amour du goût, fruit de la recherche de la perfection et de talents méconnus. Et puis, tant pis pour le régime. Il sera temps d’y penser à la rentrée.

 


PITOYABLE !?

 

Hollande pit


« Pitoyable », ils osent dire « pitoyable ! »

« Pitoyable ! » Le mot est des socialistes pour qualifier l’interview de Nicolas Sarkozy dans « Valeurs Actuelles ». Ils n’ont vraiment pas peur du ridicule. Ont-ils vu seulement la situation dans laquelle ils ont plongé le pays qui est devenu la risée du monde entier ? Et depuis ses déclarations du 14 juillet, vraiment « pitoyable » elles,  le chef de l’exécutif enchaine déconvenues sur camouflets. Les deux derniers illustrent assez bien l’impéritie de ceux qui prétendent nous gouverner : la censure de la baisse des charges salariales par le Conseil Constitutionnel qui ruine le peu de marge qui restait au « pacte de responsabilité » et le « nein » de la chancelière allemande aux demandes françaises  de contribution de notre voisin à la relance de l’économie européenne. Tout le monde a bien compris que la France veut faire faire les efforts par les autres pour mieux s’en dispenser elle-même. Surtout, elle a épuisé pour rien les deux ans de prolongation qui lui ont été accordés pour réussir à revenir aux 3% de déficit annuel, puisque  le chiffre qui circule pour cette année serait une aggravation à 4,4% et l’objectif ne sera atteint ni en 2015, ni en 2016.

L’hôpital se fiche de la charité : on dénonce la déflation qui risque de s’abattre sur l’Europe alors que c’est la France qui contribue grandement à accroître ce risque par sa lenteur à se réformer et par le marasme économique engendré par une politique inepte qui va à contresens.

François Hollande aurait pu se dispenser de cet entretien du 14 juillet. Il ne pouvait pas espérer convaincre ses concitoyens par des démonstrations sans rapport avec la réalité qu’ils vivent. La politique du gouvernement n’a produit à ce jour aucun résultat. Pis, la France s’enfonce dans le chômage et les déficits. S’il voulait tenir aux Français un discours qui ne n’aggrave pas leur morosité, c’est raté.

Quelle considération peut-on avoir pour un chef d’état qui réaffirme « la reprise est là » (où ?), mais qu’elle est « fragile », alors que c’est manifestement un « pitoyable » mensonge qui ne convainc personne, même pas lui probablement ?

Le 14 juillet, il a aussi entonné le « chant martial » de la réforme, autre mensonge « pitoyable », tout en sachant qu’il ne procède pas aux plus nécessaires que conteste une partie de sa majorité et qui, elles, commenceraient enfin à entamer un chômage épouvantable. Il a aussi tenté une nouvelle diversion en affirmant qu’il relancera le projet de droit de vote des étrangers, lequel divisera de nouveau le pays mais ne fera rien pour le pouvoir d’achat ou contre la précarité. Les propos du président étaient trop jalonnés de contradictions pour qu’un cap se dessine, on constate que la barre n’est toujours pas tenue. Nous avons toujours un « infra-président ».

Le psychodrame de la France s’aggrave.

En cet été au climat erratique, les incertitudes se renforcent quant à l’avenir du pays, avec un président qui n’est pas sûr de sa majorité, qui ne sait pas quand la conjoncture économique deviendra enfin favorable, qui demande aux ministres d’être sur le pont sans qu’on sache ce qu’ils y font, et qui après avoir persisté à annoncer un retournement entonne maintenant le grand danger d’une déflation, un mensonge « pitoyable » de plus, qui ruinerait le peu d’efforts fournis, afin de préparer les esprits à une rentrée « catastrophique ». Sa réforme territoriale fait l’objet des protestations les plus vives et tourne au vaudeville avec le vote par l’Assemblée nationale d’une version différente de celle élaborée au « château » de sorte que Martine Aubry et Ségolène Royal mangent leur chapeau. Le couple qu’il forme avec son Premier ministre et qui serait soudé « parce qu’il ne pourrait en être autrement » pose une question de fond,  à savoir quelle marge de manœuvre a Manuel Valls pour engager les réformes, bousculer les obstacles, et obtenir enfin les changements dont nous avons tellement besoin ! Et personne n’a évidemment la réponse.

On  n’est pas au bout de nos peines.

Le mot « pitoyable » prononcé par les dirigeant socialistes contre Nicolas Sarkozy est un cautère sur la jambe de bois d’une majorité bancale et cache mal la fronde que celle-ci mène pour réduire à néant la seule politique qui n’ait pas été engagée à ce jour, celle qui a été appliquée avec succès ailleurs en Europe et au sujet de laquelle, maladivement, nos gouvernants actuels continuent à trouver tous les défauts, comme pour empêcher le salut du pays.  S’il y a bien un mot qui caractérise nos ministres et les dirigeants du PS, c’est bien celui-là.  Pitoyable, en effet, notre ministre du redressement productif qui croit encore que la croissance peut faire l’objet d’une loi. Pitoyable notre ministre du travail, muet et impuissant sur le chômage. Pitoyable le ministre de l’économie, disparu des écrans radars. Pitoyable Le Ministre de l’Intérieur face à la montée de la violence. Pitoyable la ministre de la famille sur le dossier de la GPA… Pitoyables !  A tel point qu’on se demande par quels artifices ils vont tenter de se maintenir au pouvoir. Le déni de réalité étant permanent, le pire est à craindre et même à venir !

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

 

Les glaçons

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Midi sur la plage de Scaffa rossa. Les auvents agrafés aux caravanes face à la mer frémissent comme leurs occupants sous les rafales d’un vent frisquet qui fait qu’on a sorti les « doudounes » habituellement réservées aux sorties en montagne. Très inhabituel ce temps, selon les autochtones ! mais il faut faire avec. Depuis le début de l’été, le temps est détraqué, les vagues orageuses se succèdent et le grand soleil estival n’arrive pas à s’établir pour de bon au grand dam des vacanciers qui maugréent sur l’époque, les variations climatiques et ce gouvernement de mouise qui vraiment n’apporte rien de bon …

Bien, mais midi, c’est l’heure de l’apéro. Un rituel sur la plage. Comme tout le monde se connait, la tablée s’allonge au gré des circonstances selon le programme des uns et des autres. Le « jaune » est à l’honneur, avec ou sans menthe, c’est comme on veut, suivi de près par le rosé. Mais le roi de la fête c’est le glaçon !

En Corse, le glaçon fait l’objet d’une attention précautionneuse hors du commun, pas seulement chez les vacanciers. Il s’agit de boire frais, et en manquer ce serait une catastrophe. Pourtant la température du jour n’impose pas vraiment sa présence dans les gobelets, mais l’été, c’est l’été, et en été on boit AVEC glaçons ! Et pas qu’un ! Une poignée en général qu’on verse d’autorité dans le verre avant tout liquide.

Le culte du glaçon est très exigeant. Il suppose une organisation sans faille. Il faut non seulement le produire, mais aussi faire des stocks, le garder en forme jusqu’au moment où il sera servi. Les campements sont donc équipés en conséquence et il n’est pas rare que l’auvent abrite plusieurs frigos qui tournent à plein régime. Des glacières sont appelées en renfort pour le stockage et assurer dans de bonnes conditions la consommation quotidienne. C’est donc toute une industrie savamment organisée de façon à ne pas déborder sur les nombreuses activités : entre baignade, sortie en mer, excursion en montagne avec bivouac, sans parler des nombreuses occupations avec les coups de main à donner aux copains locaux.

Le glaçon suit partout. Les 4x4 sont tous équipés de glacières électriques dont une partie est consacrée à la conservation du précieux cube. Et même au fin fond du maquis, votre hôte vous servira un « 51 » bien frais avec un sourire malicieux : au moins trois glaçons occupent le volume du liquide jaune procurant la fraîcheur nécessaire à la durée de votre dégustation.

Pour l’heure, on est sur la plage, on a installé les « joues » coupe-vent sur l’auvent et nous dégustons tranquillement notre apéro accompagné de délicieuses tranches de charcuterie locale. Frais dehors, frais dedans. Mais c’est exceptionnel. La chaleur ne va pas tarder à arriver ! Les glaçons s’avéreront alors indispensables et n’en auront que plus de prix.

 


UNE SEMAINE D’ACTU … EN BREF

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Après une semaine en Corse du sud où le temps n’a pas toujours été sympa (toutes les valeurs se perdent, décidément), les journaux accumulés pendant notre absence réservent toujours quelques infos qui retiennent l’attention. Enfin, MON attention. Et comme je ne doute pas que votre esprit vagabonde à d’autres délices en ce début août et afin de vous éviter une synthèse fastidieuse, je vous livre quelques-unes de ces précieuses nouvelles que vous aurez eues de façons éparses et qui rassemblées ici en une suite de « brèves » prennent un tour… inattendu.

Six trimestres consécutifs de hausse du PIB : l’économie revient à son niveau d’avant crise. Voilà qui peut donner le sourire. Oui, mais ça c’est au Royaume Uni !... Et si on essayait le libéralisme ?

310 000 chômeurs de moins au 2ème trimestre : avec un PIB en croissance de 1,3% en 2014 et une prévision de 2% pour 2015, le pays remonte la pente. La courbe du chômage se serait-elle inversée enfin ? Oui, mais ça c'est l’Espagne dirigée par les conservateurs du Parti Populaire de Rajoy…

Plus bas niveau historique pour le taux de la dette (du jamais vu) à 1,147% : c’est un taux qui permet d’emprunter, non ? Il faut dire que le pays à 6,7% de taux de chômage… Oui, mais ça, c’est en Allemagne !

Bref, vous l’avez compris, l’économie redémarre en Europe sauf en France.

La France où il n’y a toujours pas de pause sur le front du chômage : avec 2,1 millions de chômeurs de longue durée à la fin juin,  près de 100 000 chômeurs de plus en 6 mois, les séniors qui morflent… et les contrats temporaires toujours privilégiés, preuve que la confiance n’est toujours pas là. Aucun frémissement…

La France où les collectivités locales ont continué à dépenser et à embaucher en 2013 à cause dit-on des élections, des salaires, du coût des rythmes scolaires… toutes les excuses sont bonnes ! Mais ça, c’était avant. Espérons que les équipes élues en mars seront plus économes  et responsables !

La France où l’activité manufacturière continue de se replier en juillet.

La France où le travail au noir explose dans le BTP où il atteindrait un taux record. Voilà ce qui arrive quand on assomme les entreprises d’impôts et de charges. C’est le résultat des choix économiques désastreux faits au début du quinquennat. Et le bâtiment ne redémarre pas !

La France où 1 million de foyers sont touchés par la baisse du quotient familial en 2013 pour ponctionner 550 millions d’€ qui devaient financer la hausse de 25% de l’allocation de rentrée scolaire ; allocation qui sera versée aux parents des 16-18 ans dès ce mois-ci et sans justificatif… Le nombre de foyers touchés par la baisse du quotient familial atteindra 1,4 millions cette année avec l’abaissement à nouveau du plafond. Merci pour les familles !

La France où l’on préfère ponctionner tout ce qui peut encore l’être, renforcer les contrôles et les sanctions. Malgré les résultats désastreux,"l’enfer fiscal" s’accentue et on voudrait que les Français aient confiance !

La France où la machiavélique ministre de l’écologie remet en cause l’autoroute Fontenay le Comte - Rochefort, aussitôt contredite par Manuelito. Cela s’appelle un coup à la Royal : comme ça elle pourra dire aux écolos qu’elle avait tenu compte de leur avis, mais que … L’art de faire porter le chapeau ! Préparerait pas 2017 celle-là ?

La France où l’infra président en est réduit à copier… Sarkozy en parlant de France « Forte » ! Mais plus personne ne l’écoute …  Cocasse : il a fait savoir qu’il allait passer ses vacances à « la Lanterne ». Tout un programme. « Ah ça ira, ça ira » !!!! Voilà une incantation qui lui va bien.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Supermarche-caisse-

AH,AH,AH LA QUEUE LEU LEU …

Tout le monde connait la chanson qui fait les bonnes animations délirantes des fêtes familiales après boire. C’est moins drôle quand il s’agit de la queue à la caisse du super marché, un jour d’affluence. Non seulement les caddies sont chargés comme des ânes qui reviennent du souk, et les caissières malgré leur virtuosité diligente, débordées, en plus il faut que je tombe fatalement sur « l’incident de ligne », motif qui explique que toutes les autre files avancent sauf la mienne. Une fatalité. A croire que j’attire les dysfonctionnements ! Et il y en a de nombreux possibles. Je les ai tous eus. En voici quelques-uns d’emblématiques.

Le classique : le rouleau de papier de la caisse est épuisé. Il suffit de le changer. Mais, comme par hasard, le préposé à cette besogne n’a pas fait son boulot, et la recharge n’est pas disponible sous les genoux de la caissière. Téléphone, attente. Les clients s’impatientent. Pas de rouleau, pas de caisse fonctionnelle. Le voilà qui arrive enfin sur roller, à toute vitesse. La mise en place est laborieuse : elle se fait sous l’œil inquisiteur d’au moins quatre clients en attente de redémarrage ce qui exerce une pression indicible sur les gestes devenus fébriles de la pauvre caissière aussi à l’aise qu’une autruche devant un tournevis et qui se confond en excuses. En réponse elle obtient des grognements. Mais, bon, c’est reparti.

Le banal : le code barre qui ne passe pas. Et voilà la queue en rade ; la caissière a beau tenter de multiples angles devant le faisceau rouge, taper le code chiffre, rien à faire. Deux possibilités : ou le client renonce à son achat en délaissant le produit récalcitrant, ou il faut en passer par la caisse centrale, c’est-à-dire téléphoner, expliquer le cas et attendre une solution. Là encore, deux possibilités : soit la procédure obtenue est fonctionnelle, soit il faut attendre qu’une personne se déplace. Les minutes défilent. En général, j’ai droit à la seconde solution. Il faut encore que l’intervention débouche sur l’enregistrement par la caisse. Ouf !

Le frustrant : la caissière termine son service trois clients devant vous. Elle vient de poser son panneau : « caisse fermée » et prend un dernier chariot. La remplaçante n’arrive pas. Il faut changer de caisse et recommencer une queue. Vous me direz, « ça n’arrive qu’à toi ! » et vous aurez raison. Dans le genre frustrant il y a aussi l’agent d’encaissement en apprentissage. Avec une personne expérimentée derrière lui (ou elle), il passe un à un les articles et découvre les différentes situations qu’il aura à gérer. Le rythme ralenti ne permet pas à la queue d’avancer rapidement. Encore peut-on se réfugier dans une autre file si on s’aperçoit à temps de la situation.

L’horripilant : la cliente qui veut une facture pour chaque article, un à un. Une procédure qui permet de faire de réels gains avec des articles en promotion dont la réduction est obtenue par envoi d’un formulaire accompagné du ticket de caisse. Mais qu’elle est fastidieuse. Elle est le fait de maniaques qui pourraient au moins venir faire leurs courses aux heures creuses. Mais non ! Je n’ai rien contre les p’tits vieux retraités, néanmoins je les trouve parfois malicieux pour ne pas dire vicieux. En attendant que la caissière, le visage fermé comme une boite Tupperware, fasse le tour de tous les produits dont pas un n’échappe à la démarche, il faut patienter et subir le regard pour le moins narquois voire agressif de la cliente. On sent qu’elle attend avec délectation la réflexion de l’un de ceux qui suivent. Celle-ci ne viendra pas. Ce jour-là, les grincheux étaient de sortie. De toute façon ça n’aurait pas fait avancer le schmilblik.

Conclusion : si vous me voyez faire la queue, prenez une autre file, vous gagnerez du temps.

Vous avez encore la possibilité de pratiquer les caisses self-service, mais rien ne vous assure que tout ira bien !


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Bricoleur

 

L’OBJET QUI PEUT SERVIR …

Les vacances, c’est le moment propice pour bricoler un peu. Et c’est là que l’affaire se corse. Il y a toujours un objet « qui-peut-servir », soigneusement mis de côté en son temps, et qui devrait s’avérer utile justement pour ce qu’on vient d’entreprendre. Mais voilà : impossible de le retrouver. « Où ai-je bien pu le fourrer ? ».

Commence alors une fouille incertaine dans le bric-à-brac de ces rogatons soi-disant indispensables puisqu’on ne les a pas jetés, et qui va épuiser une bonne partie de la journée. Morceau de bois, goupille, ressort, bout de tuyau, charnière, fil électrique ou prise, tube de colle, sans parler des vis et écrous dépareillés… c’est fou ce qu’on peut entasser dans les tiroirs-à-fouillis ou les recoins d’un garage.

Evidemment, impossible de mettre la main sur l’objet tant convoité. On passe en revue tous les endroits possibles où il aurait pu être rangé. Une chasse au trésor méthodique commence à travers toute la maison qui est passée au peigne fin. Chou blanc, forcément ! Et pourtant la certitude de le posséder continue de vous obséder malgré l’évidence et surtout le temps perdu à le chercher.

On repasse donc une deuxième fois. Souvent, on a l’idée de l’endroit où il a pu être entreposé : celui-ci sera vérifié plusieurs fois, sans succès. « C’est pourtant bien là que je l’avais mis ! ». Alors il faut que ce soit quelqu’un d’autre qui l’ait déplacé. Et la question fuse : « tu n’aurais pas vu… ? ». La réponse va de soi : non, bien sûr. Ce qui n’arrange rien. Pourtant, un doute accusatoire persiste dans votre esprit, bien commode pour panser la frustration ressentie. C’est tellement plus simple que ce soit quelqu’un d’autre qui puisse être responsable de cet échec cuisant.

Alors, il faut se rendre à l’évidence : puisque l’objet convoité qui aurait enfin pu servir reste introuvable, il faut se résoudre à aller, à contre-cœur, à la grande surface de bricolage se procurer le nécessaire.

L’objet en question, c’est écrit, on le retrouvera un jour qu’on ne le cherche pas et qu’on en n’aura plus besoin. Mais on le gardera à nouveau, au cas où…

 


COMME UNE ROUTINE…

Paris plage

Week-end sur les Côtes d’Armor enchaîné d’une semaine sur la côte vendéenne avec les trois juniors de nos huit petits-enfants : de quoi  perdre un peu de vue l’actualité, à peine désengourdie par quelques frasques cyclistes sur la « grande boucle ».

Une courte escale dans nos pénates permet de rétablir le contact. Un constat : rien de ce qui se produit ne sort de l’ordinaire auquel les médias nous ont habitués. L’actualité nous déroule son tapis de faits et de méfaits avec une routine implacable.

La violence au Proche-Orient.

Rien de nouveau. Le Hamas envoie des rockets sur Israël qui réplique par des bombardements et des destructions ciblées. Des morts. Toujours des morts. De part et d’autre, mais surtout dans la bande de Gaza où la population concentrée sert de « bouclier » humain aux combattants du Hamas. Déjà vu, trop souvent, malheureusement. A qui la faute ? Aux extrémistes des deux côtés, sans crainte de se tromper.

La violence gagne la France ?

Rien d’étonnant. Le basculement en faveur des Palestiniens de populations que des « imams islamistes» travaillent souterrainement ne peut surprendre personne. Il est déjà ancien. Et qu’il serve de prétexte à des manifestations violentes à caractère antijuif voire anti-français, exploitées comme d’habitude par l’extrême gauche, n’est pas nouveau non plus.  Ce qui en fait l’originalité, c’est le terrain laxiste proposé par le gouvernement socialiste sur lequel ces manifestations se développent, et le déni qu’il ne peut plus afficher. Le pouvoir « se veut » ferme mais uniquement en verbe. « Inacceptable » est le mot qui revient dans la bouche de notre Premier Ministre, comme une rengaine et comme toutes les « scies », les mots perdent rapidement de leur force et de leur sens quand ils ne sont pas suivis d’effet. Inacceptable, en effet, qu’on puisse crier, sans retenue, « mort aux juifs ». Inacceptable ce déferlement de haine barbare.

La violence dans les airs.

Un avion de ligne « descendu » comme un vulgaire transport de troupes ennemies… Erreur ou bavure volontaire des uns pour tenter de discréditer les autres. Un jeu effrayant aux épisodes déjà connus. L’histoire recèle de nombreux événements similaires qui confinent à l’acte terroriste. Sauf qu’avec les moyens électroniques modernes, celui qui s’y risque joue avec le feu, et en l’occurrence la Russie de Poutine pourrait bien y perdre ce qui lui reste de « face ». Mais la France est occupée ailleurs !

Deux meurtres de plus à Marseille.

On finit par en faire une chronique des assassinats annoncés. Cette routine est la partie visible de l’iceberg de la violence qui infuse dans toute la France avec un demi-million d’actes violents constatés. Que va nous dire le Casanova de l'Intérieur ? Et à la Justice, victime de Taubirite aiguë, on va encore nier toute relation de cause à effets entre la politique suivie et les malfrats qui en prennent à leur aise, certain de leur impunité ? Les actes délictueux, enfants de la crise et d’une société sans repères, ne risquent pas de régresser avec nos actuels gouvernants. Leur responsabilité ne saurait être exonérée : la crise, ils l’ont aggravée, et la société, ils en sapent tous les fondements, loi après loi.

L’oracle de l’Elysée annonce la croissance.

Sérieux ? « Il » a osé refaire le même pari qu’un an plus tôt. « La croissance est là ! » Au château on confond toujours le péremptoire et la réalité. Combien de fois faudra-t-il expliqué à son locataire, qu’il ne suffit pas de « dire » pour que cela « soit ». Car il est bien le seul à annoncer la croissance dans un pays éteint comme jamais, où l’on fait les poches de tout ce qui a encore un peu de monnaie : les chambres de commerce, les chambres d’Agriculture, les rentiers bientôt, où l’on annonce toujours des économies qui ne se réalisent jamais que sous la forme de coups de rabots imposés par les contraintes. Comment en serait-il autrement dans un pays où le Ministre du Redressement  croit que la croissance se « décrète » et qu’il suffit de faire une loi, ne voit que l’argent qu’il peut reprendre à l’activité privée sans jamais voir celle qu’il pourrait économiser dans la fonction publique. « Frère Yvon, ne vois-tu rien venir ? » Non, avec sa franchise coutumière, le patron des patrons ne voit rien venir et ne craint pas de contredire le Président, en le criant haut et fort. La routine, quoi !

A l’Elysée on plane pendant que la France brûle. Là, on sort de la routine. Un tel désastre, c’est du jamais vu !

 


LA FRANCE EN RADE ! (et pas qu’à Marseille !)

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Le titre m’est venu en lisant la « glorieuse » histoire des grévistes CGT de la SNCM. Si cette compagnie maritime n’est pas le symbole du fiasco dirigiste, je veux bien renoncer au pastis pour toujours. Et ce n’est pas faute pour l’Etat d’y avoir englouti des dizaines de millions d’euros des contribuables. Cette « épopée » du partenariat social est assez emblématique de l’état de notre pays : en rade ou à la dérive, comme on veut.

Le dialogue social est à plat.

La conférence sociale, qui se veut être le temps fort annuel de la concertation avec les partenaires sociaux a tourné cette année au véritable fiasco. Les deux CGT ont claqué la porte. Celle de Lepaon parce qu’il n’a plus rien à négocier, étant dépassé partout par sa base, celle de Mailly pour tenter de continuer à exister. Alors en fait de grand-messe, la montagne a accouché d’une souris sous forme de quelques annonces de négociations à la rentrée et de mesurettes (200 millions) en faveur de l’apprentissage pour réparer l’erreur de la suppression des aides dont le résultat a été une baisse de 8% du nombre des apprentis en 2013 et une chute de 14% des contrats au début de cette année. En guise de nouveauté, on prévoit de recruter 10 000 apprentis dans la fonction publique !!! Pour remplacer les fonctionnaires qu’on supprime ? En matière de dialogue social, on aura été servi ce printemps avec les mouvements à la SNCF, ceux des intermittents du spectacle et cerise sur le gâteau, la paralysie de la SNCM. A quoi ça sert d’avoir un gouvernement de gauche si en plus on doit avoir les grèves ? Le paritarisme à l’allemande est encore bien loin.

Les politiques sont en folie.

C’est la querelle et la discorde partout. A l’UMP, on est passé de « stupeur et tremblements » à « règlement de comptes à OK Koral ». Malgré la mise en place du triumvirat pour tenter d’apurer la situation, les francs-tireurs s’emploient à pourrir la situation. Il y a pourtant mieux à faire que ces chamailleries dont le citoyen lambda n’à que faire. Ils feraient bien mieux de s’interresser à l’Eta de la France. La gauche leur fait un boulevard politique et ils ne s’intéressent qu’à leur nombril ! Au PS, c’est pas mieux. Les frondeurs continuent de créer des problèmes à l’Assemblée. Il a fallu que Valls menace de démissionner pour que le vote contre se transforme en abstention. Les quelques mesures du pacte de « responsabilité » vont enfin pouvoir être mises en application. Trop tard , mais c’est mieux que rien. Chez les Verts, c’est guère mieux. Dans le parti écologiste, on se regarde en chiens de faïence et les clans ne se font pas de cadeaux. La tutelle de la miss Duflot ne fait pas l’unanimité et pour elle, c’est « Noël » plus qu’à son heure. Et puis il y a le centre où les chapelles n’en finissent pas de se chercher : un seul Borloo vous manque et tout est dépeuplé ! Au moins pour la présidence de l’UDI, il n’y a pas la crise des vocations.

L’économie est en déroute.

La production industrielle a reculé en mai de 1,7% alors qu’on l’attendait en hausse. Le pingouin de la rue St-Honoré ne va pas nous refaire le coup du 14 juillet 2013 : « la croissance, elle est là » ! Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? Si Hamon la sent, elle n’est pas perceptible, mais il la sent. Et puis tout va bien puisque notre Sapin-la-vie-en-rose est devenu l’ami de la finance (c’est lui qui le dit), de la « bôôônne finance ». Nuance ! En attendant le déficit du commerce extérieur continue de se creuser et la consommation des ménages ne se réveille guère. Tous les moteurs restent en panne. Je vous passe le couplet sur la dette qui frôle les 2000 milliards d’euros et les déficits qu’on creuse. C’est pourquoi, notre formidable ministre de l’économie-bis, Arnaud Montebourg, a décidé de faire une loi pour la croissance. La croissance par décret, il faut être socialiste pour croire à ça ! Mais voyons, il fallait y penser ! La croissance est absente : convoquez-là !

En Europe la France est en marge.

Au Parlement européen, notre pays est marginalisé. Il n’a réussi à décrocher que 2 présidences de commission sur 20. Au moment où Renzi préside, c’est l’Italie qui fait figure de pays dynamique. On risque d’avoir un bien piètre lot de consolation : en effet, il est possible que Mosco deviennent commissaire à l’Economie. Une nomination, si elle intervient, qui doit certainement trouver sa justification dans les « excellents résultats » qu’il a obtenus au même poste en France : en matière de croissance en berne et de hausse du chômage, c’est un expert !

Si avec ça vous passez de bonnes vacances, c’est que vous avez la foi du charbonnier chevillée au corps. Heureusement, il est possible qu’avec l’été, l’activité se ralentisse aussi pour les mauvaises nouvelles ! 


NOTRE LAICITE EN GRAND DANGER

  Laicite

 

La validation de la loi contre le port du voile islamique par la cour européenne et la victoire de Baby-Loup contre le recours de la personne licenciée parce qu’elle prétendait porter le foulard dans la crèche sont des victoires intéressantes pour notre conception de la laïcité. Elles risquent pourtant d’être illusoires face à la poussée islamiste, alimentée par les événements du proche orient et sensible en France, notamment avec les départs de jeunes pour le djihad.

Il conviendrait de réagir vigoureusement. Car, entre l’irruption du Front National sur ce terrain, alimentée par l’islamophobie et le discours pro-communautariste déguisé d’une grande partie de la gauche socialiste-bobo incarnée par Julien Dray, la laïcité est bel et bien menacée.

Le communautarisme gagne du terrain.

La poussée islamiste au Moyen-Orient n’est pas seulement inquiétante pour la paix dans cette partie du monde. La constitution d’un califat avec une volonté déterminée de répandre le djihad est un puissant vecteur de radicalisation des populations musulmanes installée en Europe, et particulièrement en France. Le rejet de plus en plus affirmé de la France et de ses valeurs républicaines est de plus en plus voyant. La fracture identitaire se manifeste à travers un nationalisme de substitution comme on l’a vu récemment avec les manifestations de jeunes supporters à l’équipe d’Algérie. Ce n’est que la partie émergée d’un iceberg communautaire dont la réalité pour « les femmes des quartiers » est violence et oppression au quotidien : polygamie, excision, tenue vestimentaire imposée sont le lot de jeunes épousées et de leurs semblables et le port du voile est le signe de cet asservissement sexiste. La présence visible des « barbus » les rappelle constamment à l’ordre et marque des territoires. C’est sur ce terrain que l’oppression est la plus forte parce qu’il s’agit d’imposer le rejet des valeurs portées par notre société qui s’incarnent dans la liberté des femmes, en particulier.

La gauche n’est pas claire.

Une grande partie de la gauche refuse de voir cette fracture identitaire et semble s’en accommoder, y cherchant même, en application des réflexions de Terra Nova, un électorat de substitution pour remplacer celui des ouvriers, employés et précaires  qui se détachent d’elle parce qu’elle refuse de prendre en compte leur malaise. Les classes populaires rejoignent le camp des « réactionnaires », se sentant devenir étrangères sur leur propre sol. Julien Dray, en appelant à « construire notre avenir avec la jeunesse des pays du Maghreb » assume son renoncement à l’assimilation et son consentement au communautarisme. La Ministre de la Culture est sur la même ligne quand elle clame « On a tous un peu d’Algérie au cœur ce soir ». Benoit Hamon, Ministre de l’Education, quand il revient sur la circulaire Chatel qui interdit le port du voile pour les femmes accompagnant les sorties scolaires valide le même parcours. Ces comportements contredisent le discours laïciste de Vincent Peillon et la doctrine officielle du gouvernement. Cette cécité volontaire est désastreuse car, au nom du respect du multiculturalisme et des différences, elle permet à la contre-société des communautés de s’étendre. Elle pousse ses tentacules de plus en plus loin, et notamment au sein du système éducatif. Les établissements scolaires devraient être des sanctuaires, mais le corps enseignant est gangréné ou impuissant. Les enseignements sont de plus en plus contestés ou « aseptisés », notamment en Histoire, et témoignent du refus de partager une « histoire » commune. Mais pas seulement. Rousseau est banni, des œuvres comme Tartuffe ou Mme Bovary donnent lieu à des confrontations virulentes, car contraires à la religion… Et l’on en passe sur les autres matières, sciences naturelles ou éducation physique. N’abordons même pas le sujet des menus à la cantine. De plus en plus, c’est la religion du « halal » (permis)  et du « haram » (interdit) qui impose sa loi.

Le cas de Baby Loup est édifiant. Il ne faut rien céder.

Dans ce combat, la laïcité est notre rempart en même temps que notre spécificité culturelle. La bonne position est celle qui s’est cristallisée dans le conflit avec la crèche Baby Loup : la neutralité qui implique l’abandon de signe religieux est la garantie de pouvoir faire cohabiter la diversité. Il faut une politique exigeante d’intégration et d’assimilation et une grande vigilance quant au respect des lois républicaines. C’est notre héritage qui est ainsi menacé, alors qu’il mérite d’être préservé et entretenu. La France est une nation à laquelle on peut s’attacher par le cœur aussi fortement que par les racines. Avec son génie propre, sa langue, son histoire, ses œuvres, ses échanges, elle dessine un monde qui est une facette de la civilisation européenne. Ce monde, nous prétendons qu’il s’impose aussi bien aux autochtones, Français de souche ou non, qu’aux nouveaux arrivants. « Il est tout de même paradoxal que l’accueilli refuse à l’accueillant, quel qu’il soit, la faculté d’incarner le pays d’accueil », comme le souligne Alain Finkielkraut. Pour relever le défi contemporain du vivre ensemble, on voudrait effacer la proposition identitaire. Elle doit au contraire être maintenue fermement et transmise sans honte, nous enseigne Claude Levi-Strauss, qui ne peut pas être qualifié de « réactionnaire ».

Le pacte national court un grand danger.

Le Premier Ministre dénonce à juste titre l’islamisme radical  comme « ennemi de l’intérieur », mais ce n’est pas suffisant si dans le même temps on diabolise ceux qui dénoncent les atteintes à nos lois, s’offusquent de manifestations d’allégeance à des patriotismes étrangers ou tout simplement expriment leur malaise face à des coutumes et des comportements qui les agressent. Il est grand temps que lui qui a voté la loi contre la burka et ses amis de la sociale démocratie se réveillent et  sortent de leur mirage hérité de 1968 comme quoi tout se vaut. La désinformation appliquée par leurs idéologues, en maquillant la réalité au nom du refus de stigmatiser la diversité, conduit tout un peuple dans les bras de l’extrême-droite. Les partis de gouvernements portent aujourd’hui une grande responsabilité. Il incombe aussi bien au parti socialiste qu’à l’UMP et au Centre de former un front commun pour défendre notre héritage : celui des « Lumières », dans lequel nous nous reconnaissons, fondateur de notre démocratie et de notre conception du rapport entre l’Etat et l’individu. Si ce modèle que la révolution voulait « universel » n’est plus considéré comme tel, il reste néanmoins le nôtre et il importe d’affirmer haut et fort qu’il n’est pas à vendre, encore moins qu’il soit soldé en tolérant ici ou là qu’il soit écorné ! 

Sinon, tôt ou tard, la France sombrera dans une guerre civile qui opposera les « patriotes » pris en main par le Front National qui a bien vu l’opportunité de capter à bon compte un électorat dérouté et abandonné, avec tout ce que cela comporte de risques pour les libertés, au fascisme vert des « Ayatollah » des quartiers qui voudront imposer partout la charia, avec tout le cortège des préceptes qui ne sont pas compatibles avec les lois de notre république. La laïcité est notre bien commun, elle est le dernier rempart qui protège la République, mais les brèches y sont de plus en plus nombreuses. Il est encore temps d’en faire le cheval de bataille commun de la lutte contre toutes les formes de communautarisme. Sans elle, point de salut.

 


L’OMBRE D’UN DOUTE ?

Allez, une dernière analyse pour la route. Le point de vue du militant !

Sarko exam

Au contraire, il n’y a pas l’ombre d’un doute.

En mettant en garde à vue Nicolas Sarkozy, pour l’humilier  (car pour l’impressionner, il en faudra plus), les magistrats désignés par Mme Taubira pour poursuivre l’ancien président, ont voulu marquer leur détermination à lui nuire et empêcher son retour en politique. Dans cette procédure, les arrière-pensées sont claires.

Non qu’il faille traiter Nicolas Sarkozy différemment d’un justiciable ordinaire, même si, ancien chef de l’Etat et membre de droit du Conseil constitutionnel, il n’est pas tout à fait comme tout un chacun.

La mise en scène de sa garde à vue est un événement tellement spectaculaire qu’elle nourrit forcément plus que des soupçons.

D’abord sur les juges. Pas tous, seulement ceux qui instruisent son cas. Pourquoi s’acharner sur un homme alors que toutes les affaires qu’on tente artificiellement de lui coller sur le dos font « flop » : Bettencourt, Karachi, Kadhafi, et bientôt Tapie où l’on n’arrive pas à démontrer qu’il a influencé l’arbitrage. Vengeance de leur part parce qu’il les a malmenés pendant son mandat ou plutôt combat idéologique de personnes aveuglées par leurs certitudes ? On peut aussi constater que curieusement leur agenda d’action est directement corrélé au calendrier politique.

Ensuite soupçon sur le pouvoir. Bien que M. Le Foll s’en défende et ose prétendre à l’indépendance de la justice, on ne peut pas imaginer qu’il ne soit pas à la manœuvre, dans l’ombre, pour orchestrer chaque épisode. Comment croire des gens qui ont fait preuve de tant de mauvaise foi et qui ont la haine chevillée au corps contre l’ancien président tout en se donnant le visage d’anges pacificateurs.

Soupçon enfin sur les procédures. Il est tout de même curieux que chaque affaire serve de marchepied à la suivante, alternant non-lieu et saisine connexe, comme s’il fallait absolument trouver quelque chose. Ainsi du filet dérivant d’écoutes téléphoniques mise en place pour une affaire et qui servent, faute d’avoir pêché ce qui était recherché, à intenter une nouvelle action dont le moins qu’on puisse dire, pour ce qu’on en sait, c’est qu’elle est tirée par les cheveux.

Ce curieux cocktail a, en fait, pour objet de nourrir le doute sur l’honnêteté de Nicolas Sarkozy, et ainsi ébranler la foi de ses partisans encore trop nombreux au goût du pouvoir, écorner la réputation d’un homme dont la compétence et le talent rendent par contraste encore plus évidente la nullité et l’inconsistance de celui qui occupe la place. Quant à savoir si cette accumulation est susceptible de le dégoûter de la politique, c’est mal le connaître : ce serait plutôt l’effet contraire.

Si la justice doit s’exercer sereinement, alors il faudra qu’elle trouve d’autres chemins. En commençant par dessaisir des juges dont la partialité apparaît au grand jour, dans les faits.

On est libre de ne pas croire Nicolas Sarkozy quand il raconte ce qu’on lui fait. Mais on a encore le droit de le croire. Rien n’est démontrable, bien sûr. C’est vérité contre vérité. A chacun de choisir son camp. Et tant qu’on n’aura pas fait la preuve de sa culpabilité, il est innocent.  Alors pour ceux qui ont les yeux ouverts, point de malaise.  

Dans un pays malade qui accumule les contre-performances économiques et sociales, Il n’y a pas de place pour cette suspicion qui s’insinue partout dans la vie publique, achevant de convaincre les plus indécis que, décidément, la politique sent mauvais.

Mauvais signal pour la démocratie, surtout. Merci les doctrinaires de gauche !

 


SARKOZY : LE REGARD DU PRO

Sarko exam

Affaire N. SARKOZY. Retour vers le futur fiasco judiciaire…

par Jean-Paul Garraud, magistrat (source : Union Républicaine)

 

De quoi s’agit-il ? Résumons-nous :

Tout démarre à partir d’une enquête (qui ne donne rien) menée par deux juges d’instruction dans le cadre du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Plusieurs personnalités sont placées sur écoute téléphonique en 2013 (!) dont l’ancien Président, du jamais vu…

Certaines écoutes laissant supposer l’existence d’un trafic d’influence, des procès-verbaux sont extraits de cette procédure pour servir de fondement à une nouvelle affaire, n’ayant rien à voir avec la première.

Cette nouvelle enquête est lancée par le tout nouveau parquet national financier créé par le gouvernement actuel.

Il s’agit donc d’un des tous premiers dossiers de ce Procureur national dont l’institution est justifiée par la volonté de lutter efficacement contre les grandes affaires financières, notamment internationales.

On en est loin…

En effet, on reprocherait à Nicolas Sarkozy et son avocat d’avoir tenté d’obtenir des informations protégées par le secret de l’instruction concernant l’affaire Bettencourt. Nicolas Sarkozy aurait, par l’intermédiaire de son avocat, approché un avocat général de la Cour de Cassation pour obtenir des informations sur l’éventuelle restitution des agendas personnels saisis par la Justice dans le cadre de cette affaire Bettencourt et dont il estime la saisie illégale.

Il y aurait eu promesse en échange pour le magistrat d’un poste honorifique à Monaco alors qu’il occupe déjà un des postes les plus prestigieux en … France !

En fait, on s’aperçoit très vite que Nicolas Sarkozy voulant récupérer ses agendas saisis dans le cadre d’un dossier pour lequel il a fait l’objet d’un non-lieu, en parle à son ami et avocat Thierry HERZOG qui s’en entretient avec son ami et avocat général à la Cour de cassation, Gilbert AZIBERT.

Un pourvoi en cassation a d’ailleurs été formé par Maître HERZOG contre l’ordonnance de non-lieu qui, pourtant, innocente Nicolas SARKOZY car ce dernier souhaite avoir la restitution de ses carnets.

La Cour de Cassation rejettera cette demande estimant que Nicolas Sarkozy n’est plus une partie à la procédure puisqu’il a fait l’objet d’un non-lieu…
Et donc il ne peut demander de restitution…

Logique juridique imparable mais comment fait-on pour obtenir ces agendas ?  C’est la seule et unique question de ce colossal dossier !

Gilbert AZIBERT se serait renseigné auprès d’un collègue, avocat général à la chambre criminelle, Patrick SASSOUST, qui, après plus de 24H de garde à vue a été relâché sans aucune charge contre lui.
Comment peut-on violer un secret de l’instruction si celui qui serait chargé de violer ce secret n’a absolument rien à se reprocher ?!!

Gilbert AZIBERT aurait souhaité obtenir un poste honorifique à MONACO, une fois retraité de la magistrature en France ?

Oui, il s’est porté candidat mais le poste était déjà pourvu…et il n’y a eu aucune intervention de Nicolas SARKOZY, c’est enregistré sur une écoute !!

Pourtant, au cours de la nouvelle information confiée à deux autres juges d’instruction, les placements sur écoutes se poursuivent, dont ceux concernant l’ancien Président et son avocat… Et qui durent plus de 6 mois au total…

Du jamais vu s’agissant de conversations entre un avocat et son client, entre son avocat et son propre Bâtonnier (!) …

Un premier scandale éclate lorsque la Ministre de la Justice affirme ignorer l’existence d’écoutes concernant l’ancien Président en se justifiant d’autant plus maladroitement que le document qu’elle tient en main affirme le contraire…

La directrice de Cabinet en fera les frais, elle sera limogée.

Des perquisitions et des premières gardes à vue sensationnelles sont menées : à la Cour de Cassation dans le bureau d’un haut magistrat (une première dans les annales de la Justice), au domicile d’un avocat de renom dans des conditions dignes d’un film à grand spectacle.

Du jamais vu encore…

On « cueille » ensuite au petit matin à leurs domiciles bordelais deux hauts magistrats de la Cour de Cassation et on les amène dare-dare à Paris pour interrogatoires. De même pour l’avocat, déjà placé en garde à vue, quelques semaines auparavant. Pourquoi ne pas les avoir convoqués ? Redoutait-on une fuite digne de grands criminels, de terroristes ?

Du jamais vu encore…

On convoque l’ancien Président et on le place en garde à vue avec interrogatoires serrés à la clef.

Après plus de 24H de garde à vue, on libère l’un des hauts magistrats contre lequel absolument aucun indice n’est relevé et on lui dit de vaquer tranquillement à ses occupations… Il s’agit d’un avocat général à la Cour de Cassation remarquable qui a passé sa vie professionnelle au service de la Justice, qui dispose d’une excellente réputation et de l’estime de tous ses collègues.

C’est le même que l’on est allé « cueillir » et conduire toute affaire cessante dans des locaux de garde à vue pour une garde à vue qui a été prolongée.

Du jamais vu toujours et encore…

Les juges d’instruction décident de faire déférer les trois autres gardés à vue : un ancien Président de la République, un Premier Avocat Général à la Cour de Cassation, un avocat renommé.

Pourquoi les déférer encadrés par des policiers ? Redoutait-on une fuite ?
Voulait-on les placer en détention provisoire ?

Il suffisait évidemment de les convoquer ! Encore et encore du jamais vu pour ces mêmes infractions supposées…

Sans aborder le fond du dossier, une chose est certaine : les moyens et les méthodes employées sont totalement disproportionnés par rapport à la gravité des faits reprochés et à la situation personnelle des suspects.

Les mêmes résultats auraient pu être obtenu sans déployer autant de moyens, à grands frais pour les contribuables d’ailleurs…

Mais, ce n’est pas tout.

Rappelons la 1ére mise en examen de Nicolas SARKOZY qui avait aussi fait grand bruit. Dans l’affaire Bettencourt, celui-ci était subitement passé en fin d’information et sans aucune raison juridique du statut de témoin assisté à celui de mis en examen pour aboutir quelques jours plus tard à une ordonnance de… non-lieu !

Pourquoi mettre en examen si le juge n’a pas l’intention de renvoyer devant le tribunal correctionnel ?

Encore du jamais vu…

En l’occurrence, il s’agissait d’un autre juge d’instruction qui n’avait pas hésité à nommer comme expert dans le dossier l’un des témoins de son mariage…

S’agissant de la dernière mise en examen, elle a été prononcée par deux juges d’instruction dont l’un est membre du virulent syndicat de la magistrature qui avait publiquement appelé à voter F. HOLLANDE et qui avait publié un texte au vitriol sur le bilan en matière de Justice de Nicolas SARKOZY…

La présidente de ce syndicat a été mise en examen dans la sinistre affaire du « mur des cons » où figurait en bonne place Nicolas SARKOZY et des anciens ministres de la Justice et de l’Intérieur…
Pour le moins la question de l’impartialité du juge se pose.

Renversons les rôles : si, demain, en tant que juge d’instruction, je déploie autant de moyens, j’utilise des méthodes réservées au grand banditisme pour garder à vue et mettre en examen, après déferrement et pour des supposées infractions mineures, Mme TAUBIRA, dont j’ai combattu la politique pénale, ne croyez-vous pas qu’il serait possible de me taxer, à juste titre, de partialité ?

« L’affaire » ne tient pas la route, tant au niveau légal que procédural. 

Les méthodes employées sont disproportionnées car généralement réservées à la grande délinquance et à des criminels dangereux.

Les règles d’impartialité et de préservation du secret professionnel des avocats sont foulées aux pieds.

S’il est naturel que la loi soit la même pour tous, y compris pour un ancien Président de la République redevenu citoyen « comme les autres », il est certain que « les autres » n’auraient pas connu un tel traitement.

En définitive, pour de tels faits, qui ne sont d’ailleurs en aucune façon établis, si Nicolas SARKOZY, Gilbert AZIBERT, Thierry HERZOG avaient été des citoyens « comme les autres », ils n’auraient vraisemblablement pas été mis en examen, déférés, gardés à vue, et peut être même poursuivis !

Alors pourquoi ?

Il faut maintenant mettre autant de moyens, de rigueur et de détermination afin de le savoir.

L’emballement contrôlé ou non de cette affaire annonce un nouveau fiasco judiciaire, un de plus, un de trop.

 


PUISQU’ON VOUS DIT QU’IL N’Y A PAS D’ACHARNEMENT !

Justice

 

L’ancien président de la république mis en examen pour corruption active et trafic d’influence. Une réalité qui dépasse la fiction. Avec ses démêlés judiciaires, il y a de quoi écrire un roman. Car avec la mise bout à bout des affaires dans lesquelles la justice veut l’impliquer, on a l’impression de sombrer dans une histoire directement issue du cerveau d’un écrivain. On y trouverait à souhait des juges partisans en connivence avec un pouvoir politique avide de vengeance, des procédés inavouables, des procédures au tempo soigneusement calculé, et, évidemment des supputations sans preuves. Un but : empêcher le retour en politique d’un citoyen redevenu « ordinaire » après avoir exercé les plus hautes fonctions.

Je vais donc me faire conteur pour vous relater cette sombre histoire. Il s’agit évidemment d’une fiction. Toute ressemblance avec une situation existante serait pure coïncidence.

« En garde à vue ! Vous allez répondre de vos actes ».

15 heures d’interrogatoire. De quel criminel s’agit-il ? D’un ancien président à qui jusqu’à présent on n’a rien trouvé à reprocher. Garde à vue quand même ! Il doit être traité comme n’importe quel justiciable. Logique, non ? Comme dans un roman il faut forcer le trait, on va lui infliger un régime judiciaire bien corsé pour mettre l’eau à la bouche du lecteur. Les médias en profitent pour ressortir des placards toutes les affaires dans lesquelles son nom est cité, ne serait-ce qu’à la marge, même celles où il a été disculpé.

« Si les juges agissent ainsi, c’est qu’ils ont entre leurs mains du lourd ! »

Alors tant pis pour la présomption d’innocence, le secret de l’instruction. Dans la vraie vie on n’en fait pas cas, alors, pensez, dans une fiction. Que lui reproche-t-on ? Bien des choses apprises par des écoutes téléphoniques. Ah, les enregistrements de conversations et les écoutes : voilà des filons inépuisables de possibles procédures. Déjà l’affaire de la richissime milliardaire, aujourd’hui éteinte, avait commencé par des révélations tirées d’enregistrements clandestins effectués par son majordome. Et on avait réussi à extrapoler une possible implication de notre homme jusqu’à le mettre en examen pour finalement aboutir à un non-lieu. Palpitant, non ?

Où en est-on ? Figurez-vous que son avocat, homme compétent et avisé avait cherché à connaître l’évolution des enquêtes concernant son client et autres renseignements utiles pour la défense. C’est l’usage dans la profession, mais  là, non. Interdit d’être ami avec un juge qui pourrait donner des indications. C’est là que les écoutes téléphoniques interviennent : au mépris des règles ordinaires de l’instruction, pendant de longs mois (on est dans un roman) l’avocat et son client sont espionnés par des policiers qui se relaient 24H sur 24. Les droits de la défense sont bafoués : vous êtes certain ? On ne trouve rien de ce qu’on cherche. Il s’agit d’un financement occulte lointain qu’un site de journalistes a dévoilé et pour lequel on cherche des preuves. On ira jusqu’à perquisitionner chez l’avocat, fouiller son lave-linge, démonter sa bibliothèque… vous allez me dire que j’exagère, que ça fait pas réel ! Dans un roman les faits doivent rester plausibles.

Alors, on met sur écoutes…

Intéressantes les écoutes, parce qu’elles vont permettre de trouver un prétexte pour une nouvelle implication de ce personnage qui échappe sans cesse à ses poursuiteurs. Peu importe que les faits ne soient pas constitués. Avec un peu de mauvaise foi, on va mettre en relation ce qui peut constituer un grave délit de trafic d’influence. L’essentiel n’est pas de condamner, mais de poursuivre. Car dans son cas, le soupçon est aussi destructeur que l’acte délictueux établi. Et peu importe que la procédure débouche à nouveau sur une impasse ou un non-lieu.  Alors on organise un tourbillon judiciaire : rumeur, accumulation, mensonges. Et de l’accumulation nait la présomption d’une culpabilité puisqu’un honnête citoyen ne serait pas ainsi incriminé dans autant d’affaires. Il est forcément coupable de quelque chose : « il n’y a pas de fumée sans feu ! »

De l’instruction à l’instrumentalisation.

Le roman ne serait pas complet s’il n’y avait pas une dimension politique. Et bien sûr, le pouvoir politique est impliqué : il est tenu informé. Il n’a pas besoin de donner des consignes. La connivence idéologique et l’envie de faire sa fête à l’intéressé en tiennent lieu et place. Ce n’est pas par hasard si ce sont  ces juges-là qui instruisent, ils ont été nommés pour ça. On peut alors mettre en avant le principe de la séparation des pouvoirs et de la présomption d’innocence, en sachant fort bien que ni l’un ni l’autre ne sont respectés. Pour faire bonne mesure, on met dans le scénario un ministre pris en flagrant délit de mensonge en plein JT de 20H et une haute personnalité qui se livre à des confidences dans ses réceptions : il sait tout ce que fait l’énergumène en question. Voilà du romanesque !

Et le roman se termine comment ? Attendez, on n’est pas au bout : la victime va se débattre et va chercher à en découdre avec ses adversaires. Et on peut s’attendre à des rebondissements, car son tempérament  ne l’encline pas à l’abattement, et ses atouts sont nombreux.

Une petite idée de la suite : cherchez à qui profite le crime…

Mais enfin, laissez la justice faire sereinement son travail, puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas d’acharnement !

 


LA GUERRE DES GAUCHES

   Mélenchon Bastille 2013   Marine le Pen 2013   Hollande 14

Une guerre meurtrière.

Elle était inévitable. Toute une partie de la gauche n’a pas fait sa révolution intellectuelle et en est restée à l’idéologie marxiste et ses vieilles lunes. Aussi le clash avec les réformistes était-il inévitable. Il est même classique. Il était inscrit dans la campagne de Mélenchon. Il est devenu une réalité.

Il touche aussi bien le monde syndical que la classe politique : les clivages éclatent au grand jour entre les anarchos de Sud et de FO, les néo-staliniens de la CGT et les « traitres » de la CFDT et autres syndicats autonomes ; on retrouve le même schéma entre le Front de Gauche, PC et Mélenchonistes, gauche du PS et les tenants de la sociale démocratie qui soutiennent le gouvernement de Valls.

Cela nous vaut de beaux débats. Et à l’assemblée, les récalcitrants de la gauche dure font dérailler la majorité sur le PLFSS (loi de financement de la sécu pour les béotiens). Le collectif budgétaire sur lequel a plané la menace des frondeurs a été adopté dans les grimaces et la douleur, sous la menace probable du 49-3 ou d’une dissolution.  D’autant plus que la gauche « verte », les écolo-gauchos soixante-huitards, soutient le gouvernement comme la corde (pure chanvre indien) soutient le pendu. Ambiance !

Cela nous vaut surtout une belle pagaïe dans le pays, comme on le voit avec les excités du rail, de la SNCM ou du spectacle, partout où la CGT peut user de son pouvoir de nuisance.

Mais cette guerre meurtrière n’est pas perdue pour tout le monde.

Il faut dire que les atermoiements et le manque d’autorité du Président de la République n’aident pas un Premier Ministre plus velléitaire que volontaire. Avancées et reculades se succèdent auxquelles s’ajoutent un amateurisme déconcertant qui accélère la décomposition à la tête de l’Etat. Pour les contestataires, c’est du pain béni. Que les communistes et autres marxisants s’en prennent au « social-traitre » n’est pas nouveau. Ce qui rend la faiblesse du PS encore plus dramatique.

Car il y a un os supplémentaire dans la mécanique. Il s’appelle Front National. Il n’était pas prévu, en effet, que ce soit lui qui tire les marrons du feu de cette guerre fratricide. Après avoir vidé le Front de Gauche de ses électeurs, le discours de Marine Le Pen se fait sans ambiguïté : « à gauche toute ! ». On n’abandonne pas une stratégie qui marche et qui peut la conduire au deuxième tour de la présidentielle par élimination de la gauche comme en 2002, dont il semble que seul le parti populiste ait tiré une expérience utile.

De l’extrême droite à l’ultra gauche !

Il est difficile de classer aujourd’hui le parti lepéniste à droite, aussi bien sur son antienne laïcarde que sur son programme économique. Un programme très à gauche. Car en matière de surenchère, la Marine n’est pas à ça près. Qu’on en juge : tout ce qui touche à la libéralisation des services publics est condamné sans nuances, EDF, gaz, service public ferroviaire, avec une vision étatique que n’aurait pas reniée Georges Marchais. Antilibérale, elle se fait l’alliée objective des syndicats en attisant les colères catégorielles dont elle engrange les voix aux élections. Elle cible aussi bien les patrons du CAC 40 que les dirigeants de l’OMC, sans parler des instances européennes, sources de tous nos maux. Thierry Lepaon est un tiède à côté d’elle.

Avec ses promesses intenables d’augmentation de 200€ des salaires inférieurs à 1500€, la revalorisation des pensions de retraite et de réversion, le relèvement du point d’indice de la fonction publique, la baisse immédiate des tarifs du gaz, de l’électricité (infaisables), de la taxe sur les carburants, l’âge de la retraite ramené à 60 ans et la tranche supérieur de l’impôts sur le revenu portée à 46% (eh oui, elle aussi cible les riches), on se demande bien ce que la gauche pourrait proposer de plus et de mieux en mesures démagogiques ! Avec le rejet de la mondialisation « libérale » et le refus de l’austérité budgétaire « imposée par Bruxelles », le tableau est complet.

La guerre des gauches sert le populisme.

Et ça marche ! Le FN a fait une percée exceptionnelle dans l’électorat ouvrier, au grand dam des Mélenchon et Besancenot dont le discours rouge paraît désormais bien palôt et délavé. C’est que dans la bouche de Marine Le Pen, ces arguments éculés prennent un coup de neuf ! Les résultats sont éloquents : le parti frontiste progresse dans tous les bastions de gauche aux dernières élections et partout où la désindustrialisation sévit, dans les banlieues en proie à l’insécurité ou à l’emprise islamiste. Le FN a capté le vote ouvrier à près de 60% dans l’est et plus de 50% dans le nord et est désormais le premier parti de la « classe ouvrière ». Sauf que son programme est à usage exclusivement électoral. On peut être persuadé que sa patronne, qui n’a pas de leçon à recevoir en matière de cynisme, ne croit en rien à ce qu’elle propose et qu’elle sait très bien que c’est inapplicable. C’est un axe stratégique pour prendre le pouvoir. Faute de pouvoir prendre des électeurs à la droite, ce que son père s’est épuisé à faire, elle a trouvé le filon dans la faillite des idées marxistes.

La guerre des gauches alimente le populisme, comme les eaux chaudes de l’océan un cyclone. En précipitant la France dans le chaos économique, la gauche porte une lourde responsabilité. Elle alimente le désespoir des Français les plus fragiles, fait fuir à l’étranger les plus industrieux, et risque de plonger l’Europe dans une nouvelle crise. Un film d’épouvante qu’on a le sentiment d’avoir déjà vu.

Si l’histoire ne se répète jamais, il arrive qu’elle bégaie !

Il y a urgence pour la droite et le centre à proposer une alternative crédible. Mais là encore, ce n’est pas parce qu’on craint le pire qu’il ne se réalisera pas.

 


DE-SEM-PA-RES !

Chomage-mai-2014


Hausse du chômage et silence radio...

En mai, le nombre de chômeurs de catégorie A (n'ayant pas du tout travaillé le mois dernier) a bondi de 25 000. Ce septième mois consécutif de hausse marque un cap : la barre des 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues, vient d'être franchie en France métropolitaine. Le nombre des demandeurs d’emplois n’en finit pas de grossir. Pôle Emploi a du mal à faire face à cette explosion des demandeurs d'emploi. En regard de cette situation, les réactions des Ministres de l’Economie et du Travail sont affligeantes : entre constat banal de la situation et silence sidéral, on a le choix de la médiocrité.

En effet, François Rebsamen, le ministre du Travail et de l'Emploi, n'a pas voulu commenter ce chiffre. Pire, notre Sapin, d’habitude expert en langue de bois (avec nœuds), s’est réfugié cette fois-ci dans la blagounette que même Hollande n’aurait pas osé faire : interrogé sur l’opacité et l’obésité du code du travail qui ne faciliterait pas l’embauche, le « grand argentier » (je rigole) a préféré s’esclaffer , affirmant que pour qu’il soit moins épais, il suffisait d’écrire plus petit ! Indigne !

... de ministres dépassés et désarmés...

Si on manquait de preuves qu’on a affaire à des incapables, en voilà une belle. La vérité, c’est que le Ministre des Finances tout comme le Ministre du (manque de) Travail sont désarmés face à la situation que l’arrivée au pouvoir des socialistes a créée, bien qu’ils tentent d’en faire porter le chapeau à leurs prédécesseurs.

Et que va-t-on donc faire pour y remédier ? La même chose : du traitement social ! Le Premier Ministre se propose de dépenser un peu plus d’argent en pure perte en grossissant le nombre des contrats d’emplois dits « d’avenir » (on admirera l’acuité de la formule !) pour les « d’jeunes » et doubler la prime d’embauche pour les séniors.

On se demande bien comment et par quel miracle la prolongation et la réitération de la même politique pourrait aboutir à d’autres résultats que ceux enregistrés. Ils ne peuvent que s’aggraver. Comme le dit un Vert, « Hollande attend la croissance comme on attend le bus ». Apparemment les bus sont en grève.  La dégradation des chiffres du chômage et des indicateurs de croissance devrait inciter le gouvernement à plus de professionnalisme, ne serait-ce que par respect des chômeurs et des partenaires sociaux.

pendant que les irresponsables jouent leur comédie...

La comédie permanente jouée par les « intermittents du spectacle » ces « profiteurs abusifs » de la générosité sociale, nous donne un exemple emblématique de la décomposition de notre modèle social. Mais c’est une comédie amère, elle ne nous distrait même pas, elle nous accable. Le gouvernement trouve encore le moyen de temporiser avec ces irresponsables qui ne respectent même pas les accords signés par leurs pairs. Ce faisant, il déresponsabilise un peu plus les partenaires sociaux dont il fait pourtant la pierre angulaire de son pseudo dialogue social. Ah qu’il est beau le défilé sur les estrades de tous ces beaux esprits bien gominés aux cheveux en bataille, artistes reconnus aux silhouettes replètes, metteurs en scène aux millions bien cachés, anciens ministres en mal de pompe, pour défendre « la cause », celle d’un régime sous perfusion des cotisations du régime général érigé « en pompe à finances » au profit d’un petit nombre de personnes et d’entreprises vivant au crochet du salarié de base qui n’a pas voix au chapitre, le gueux !

la France est en chute libre.

Pendant ce temps-là, on discutaille à l’Assemblée nationale sur le collectif budgétaire qui doit mettre sur les rails le si mal nommé « pacte de responsabilité ». Et la France continue de sombrer. Tous les moteurs de l’économie sont à l’arrêt : consommation et investissements sous l’effet des prélèvements et de la hausse des impôts, exportations à cause de l’effondrement de la compétitivité de nos entreprises qui attendent toujours les allégements promis comme l’Arlésienne de Bizet. Désormais le chômage touche 3,6 millions de personnes, 5 millions toutes catégories confondues et le déficit  public de 4% va propulser la dette au-delà des 100% du PIB à l’aube de 2016, sinon avant. Une chute libre qui contraste avec le redressement de nos voisins de la zone euro.

Dehors les incapables !

 

 


LA BCE, OUTIL DE LA CROISSANCE !... SAUF POUR LA FRANCE ?

  Euro

Chose promise, chose due. Je vous avais promis de revenir sur les principales mesures prises par Mario Draghi pour booster la zone euro, menacée par la déflation.

La politique menée par la banque centrale européenne s’est longtemps contentée d’une maîtrise de l’inflation comme objectif et ses dirigeants n’avaient qu’à monter les taux d’intérêt quand ils s’inquiétaient de la hausse des prix. Avec la crise de 2007-2008, le contexte s’est profondément modifié. Ce n’est pas à une menace inflationniste que la zone euro est confrontée, mais plutôt à une baisse des prix qui en perdurant pourrait déboucher sur la déflation et son corollaire, la « décroissance ». Un mal que le Japon connait bien et contre lequel il a tenté depuis plusieurs mois le remède des « Abenomics ».

La Banque centrale avait plutôt bien réussi dans sa principale mission : maintenir la hausse des prix dans un couloir étroit autour de 2 % l'an, en montant et baissant ses taux. Mais la crise a inversé la tendance. Avec des dettes devenues trop lourdes, les prix ont désormais tendance à ralentir - voir à baisser avec les politiques drastiques de rééquilibrage budgétaire adoptées dans plusieurs pays. Sur la dernière année écoulée, les prix n'ont augmenté que de 0,5 % et le proche avenir ne s'annonce guère mieux. La déflation se pointe. Au lieu de freiner les prix, la BCE cherche donc à les accélérer. 

Mais le remède n’est pas simple. C’est qu’en même temps, il faut continuer de contraindre les pays dont les finances publiques restent en déficit, à tenir leurs objectifs d’assainissement budgétaire. Elle a donc recours à des outils de plus en plus complexes censés mettre fin à la crise… Elle baisse ses taux et offre 400 milliards de liquidités en plus aux banques qui prêteront au secteur privé et accès illimité à taux fixe aux liquidités jusqu’à fin 2016. La relance de la croissance passera par donc une relance des prêts bancaires des banques privées … aux entreprises privées. Car c’est là que le bât blesse. Les marchés ne s’y sont pas trompés qui ont plutôt bien réagi. Une position dynamique de la BCE dont le FMI s’est félicité.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a fini par admettre que l’Italie, la France, l’Espagne et le Portugal ne pouvaient pas se contenter d’une cure d’austérité qui entame à peine les déficits tout en empêchant la croissance. Elle a évidemment refusé que les règles du jeu soient changées, c’est-à-dire qu’elle a rejeté toute idée de modification des principes régissant le fonctionnement de l’Union, mais elle a consenti à ce que soient davantage utilisés les mécanismes de relance prévus par les traités, ce qui avalise les dispositions extrêmement importantes que vient de prendre la Banque centrale européenne. Ces mesures devraient soulager quelques pays encore en proie aux déficits et au chômage, et donner un peu d’oxygène au président français qui est noyé dans le chômage de masse.

Ce qui a le plus favorablement surpris les investisseurs et les responsables politiques européens, ce sont les injonctions de liquidités en faveur des banques pour les encourager à prêter en priorité aux PME qui n’ont pas accès aux marchés financiers et aux ménages, à l’exception des crédits immobiliers. Il ne s’agit pas non plus  d’encourager la création de « bulles » aux effets toujours néfastes. Reste à savoir si cet « arsenal » de mesures sera suffisant pour réveiller l’économie du vieux continent.

Souhaitons à la banque centrale qui s’aventure sur le terrain de la croissance et de l’emploi, le même succès dans cette nouvelle politique que dans celle de la maîtrise de l’inflation. On pourra alors dire merci à « Super Mario ». Car sa politique audacieuse s’inspire directement de celle de la fed, la banque centrale américaine. Il profite de l’indépendance de son institution prévue par les traités pour briser tous les tabous : taux directeur abaissé à presque zéro, taux de dépôts négatif, rachats illimités de dettes d’Etat, … Sa politique économique combine la baisse des dépenses publiques, la baisse des impôts, les réformes structurelles et une relance de l’investissement. Avec en prime une baisse du taux de change. On ne pouvait rêver mieux !

Une politique qui, avec l’union bancaire européenne et le renforcement de l’union budgétaire, donne enfin à l’Union européenne les moyens de rivaliser avec ses concurrents planétaires. En tout cas, c’est le pari de Mario Draghi.

Dans le même sillage, Madrid baisse les impôts pour les ménages et les entreprises, après avoir exécuté sans sourciller l’austérité imposée par Bruxelles et les marchés financiers. L’Espagne espère désormais atteindre ses objectifs de diminution de son déficit par une augmentation de la croissance. La France aimerait bien en faire autant, mais en mettant la charrue de la croissance avant les bœufs de l’austérité et des réformes…

 


UNE SEMAINE DE PÊCHE… AUX NOUVELLES !

 

Valls 2  Hollande 14



Petite sélection de ce que j’ai retrouvé  dans mes « sources » à mon retour.

Le PIB ne devrait progresser que de 0,7 % cette année.

C’est la prévision de croissance de l’Insee pour l’année 2014. Une prévision très inférieure aux 1% attendus par le gouvernement. Les statisticiens publics prédisent 0,3% de croissance chacun des trois prochains trimestres ce qui porterait l’acquis de croissance début 2015 à 0,4%. Si cela s’avère exact, ça va être dur-dur de faire 1,7% de croissance en 2015 (prévisions officielles du gouvernement). Le taux de chômage devrait encore augmenter légèrement sur l’année. Après une croissance de 0,4 % l’an passé, l’Hexagone connaîtrait une reprise bien faible.

L’Assemblée entame son marathon budgétaire.

Malgré ces mauvaises prévisions, la machine à dépenser continue sa course folle. Les députés ont voté une réduction d’impôt pour les foyers les plus modestes lundi 23 juin, lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative. C’était le premier acte d’une discussion qui doit se prolonger jusqu’à la mi-juillet avec l’adoption du budget de la Sécu. D’ici la mi-juillet, le Parlement va être amené à adopter d’une part le projet de loi de finances rectificatif, ou PLFR (fiscalité, économies, etc.) et d’autre part le budget rectificatif de la Sécurité sociale, ou PLFRSS (exonération de cotisations sociales, gel de prestations…), examiné à partir de la semaine prochaine. Ces deux textes sont les premiers à mettre en œuvre le Pacte de responsabilité et de solidarité annoncé par François Hollande, financé par 50 milliards d’euros d’économies d’ici la fin du quinquennat. Au total, ce sont près de deux milliards d’euros de « cadeaux » non financés. Et l’argent on le prend où ?

Un parcours semé d’embûches.

La politique du gouvernement favorable aux entreprises et les économies prévues passent toujours mal dans une partie de la gauche, notamment les 41 abstentionnistes sur le vote du programme de stabilité budgétaire. le PLFR prévoit 4 milliards d’euros d’économies, dont 1,6 milliard du budget de l’État, afin de réduire le déficit public à 3,8 % du PIB. En plus de l’exonération d’impôt, le gouvernement va ajouter un amendement pour y introduire le successeur de l’écotaxe, le “péage de transit” prévu pour les poids lourds. Le gouvernement s’est montré ouvert à la suppression du gel des aides personnelles au logement prévue dans le projet de loi, à condition que le coût, 130 millions d’euros en année pleine, soit compensé par de nouvelles économies. Mais la rapporteure générale au budget, Valérie Rabault, juge « fragiles » les hypothèses du gouvernement sur la consommation des ménages.

La Cour des Comptes en rajoute une couche !

Avec des rentrées fiscales en baisse et une croissance au ralenti, le déficit des finances publiques va continuer de se creuser ! Le diagnostic des magistrats de la rue Cambon est sans concession et les remèdes préconisés difficiles à avaler. Dans la potion amère, la diminution du nombre des fonctionnaires ! Et le gel du point d’indice ne suffira pas : il faudra aussi augmenter leur temps de travail ! De quoi plaire aux frondeurs du PS …

Depuis qu’il l’a découverte, la marche arrière est la vitesse de prédilection du gouvernement

Exemple, l’immobilier : on reprend tout et on recommence. Retour du prêt à taux zéro pour le logement ancien, simplification des normes de construction, amélioration des incitations à l’investissement locatif, garantie universelle des loyers revue… Bref Duflot avait tout faux. Il faut absolument enrayer le marasme que sa loi a produit. Donc, retour à la case départ à vive « allure » ! Sans le dire, évidemment.

Réforme territoriale : c’est pas la joie !

Pris dans le tourbillon de la réforme territoriale, les élus des conseils généraux n'ont pas dit leur dernier mot. Réunie en assemblée générale le 25 juin, l'Assemblée des Départements de France (ADF) s'est accordée sur la bataille à engager dans les mois qui viennent sur les deux textes présentés par le gouvernement. Sur la nouvelle carte régionale proposée par l'exécutif et examinée en juillet au Sénat, le président socialiste de l'ADF, Claudy Lebreton, a demandé qu'un « avis officiel des départements soit sollicité », tout en appuyant l'idée de permettre aux départements de changer de région. Mais c'est surtout le deuxième projet, clarifiant les compétences des collectivités et débattu à partir d'octobre, qui cristallise l'opposition des élus départementaux. Le Sénat n’est pas en reste. Le groupe socialiste y a déposé deux amendements au projet de loi sur la réforme territoriale. L'un propose la fusion des régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin. Le second veut donner la possibilité aux départements de changer de région au cours de la période 2016-2020. Pour cela, un triple accord serait nécessaire : celui du conseil départemental et ceux des deux conseils régionaux de la région de départ et d'accueil, indique le groupe dans un communiqué. Le projet du gouvernement prévoit uniquement des fusions de régions entières. Y’a du rififi dans l’air ! Et si  en faisant « marche arrière » on revenait au « Conseiller territorial » ? 

UMP : les premières décisions tombent.

Le prochain président du parti sera élu le 29 novembre par vote électronique. En cas d'égalité, un second tour se tiendra une semaine plus tard. Des dates arrêtées par le bureau politique de l'UMP, qui a également lancé la procédure de radiation de Jérôme Lavrilleux. Seule Michèle Tabarot, ex-secrétaire générale, à voter contre, critiquant le fait que «certains aient envie de régler des comptes de façon précipitée». En Sarkozyste convaincue, elle peut toujours se consoler avec le fait que la date choisie pour le congrès tombe le jour de la Saint-Nicolas !

Bonne nouvelle : La cour de cassation donne raison à Baby Loup !

La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi de la salariée de la crèche Baby Loup qui avait été licenciée pour refus de retirer son voile. Six ans de procédure. Espérons que la décision fera jurisprudence. Et Benoit Hamon ferait bien de s’en inspirer pour régler le problème de l’encadrement des sorties scolaires ! Un peu de courage !

Parlement européen.

Enfin, une bonne nouvelle ! Marine Le Pen n’a pas réussi à former un groupe. Elle n’y est pas arrivée. Moins d’un mois après s’être imposée en tête des élections européennes en France, elle n’est pas parvenue à rassembler suffisamment de partis eurosceptiques. Elle doit faire face à un constat d’échec qu’elle tente de minimiser en annonçant que c’est partie remise.

 

 


OTAGES EN TOUT GENRE …

Archibald en colère
 

A la veille de ce week-end, j’avais plutôt envie d’aborder avec vous un sujet plus riant : vous expliquer pourquoi, par exemple, la Banque Centrale Européenne a décidé la semaine dernière de prendre les mesures fortes qui devraient réveiller la croissance et l’emploi dans l’Union, avec la bénédiction d’Angela… Ce sera partie remise et pour plus tard. Le bloc-notes va en effet faire une pause jusqu’au moins au 25 juin. Nous aurons encore quelques sujets sérieux puis ce sera le régime estival avec des thèmes plus ensoleillés et souriants.

En attendant, c’est un coup de gueule que j’ai envie de vous faire partager.

Entre les intermittents et les cheminots, j’ai l’impression qu’il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.

Ras-le-bol de ces prise d’otages qui sont toujours les mêmes : que ce soit le spectateur usager du spectacle, ou le voyageur usager des trains, c’est toujours le même cochon de payant que l’on emmerde. Car ces gens-là ne se rendent même pas compte que ce sont nos impôts qui font vivre leurs statuts largement déficitaires. Les uns contestent l’aménagement de leur régime  d’indemnisation pourtant décidé par l’Unedic et les partenaires sociaux, les autres s’élèvent contre une réforme de la SNCF, voulue par un gouvernement de gauche, en bâtissant un argumentaire qui relève pour la plus grande part du procès d’intention.

Arrêtons-nous un instant sur cette dernière réforme, car la situation est complexe.

Le projet, qui sera discuté dès ce mois-ci à l’Assemblée, même s'il n'y a pas d'accord avec les syndicats, consiste à remplacer les deux entités actuelles, le SNCF et RFF (Réseau Ferré de France), nées sous Jospin, par trois établissements publics à caractère industriel, ou Epic, avec un Epic « mère », la SNCF, et deux Epic « filles », "SNCF mobilités" et "SNCF réseau". L’idée est de rationaliser le système ferroviaire pour faire des économies pourtant modestes (1,5 milliard d’euros par an), et de stabiliser la dette ferroviaire, qui atteint 44 milliards d'euros.

La CGT réclame évidemment un cadre social unique pour que les salariés de la SNCF continuent à bénéficier de leur statut particulier dont on sait qu’il est très avantageux, ce qui semble acquis. UNSA et Sud Rail demandent eux que la dette soit « reconnue comme dette publique », ce que le gouvernement, déjà accablé par un fardeau de près de 2 000 milliards ne veut pas. Cependant, celui-ci s’est employé à rassurer les syndicats sur le sort des cheminots. Le financement de la dette est un problème qui relève de la responsabilité nationale, et dans le contexte d’endettement que nous connaissons tous, il est impossible de laisser filer des dépenses qui ne sont pas compensées par des recettes.

La SNCF, à elle seule, illustre parfaitement notre mal français. 

Nous avons un réseau ferroviaire performant, moderne, accessible à tous, mais nous ne nous sommes jamais vraiment posé la question de son coût. Pour le rail, comme ailleurs, nous avons vécu et vivons encore au-dessus de nos moyens : s’il fallait rembourser la dette de la SNCF en augmentant le prix des billets, les Français n'auraient plus les moyens de prendre le train. Au temps des 30 glorieuses la croissance autorisait toutes les revendications, celles-là d'ailleurs qui ont rendu prohibitive l’exploitation du réseau. Et comme les cheminots actifs ont diminué des deux tiers en 50 ans, leur nombre ne permet plus depuis longtemps de financer des retraites qui commencent à 55 ans. Ces syndicats qui prolongent une grève au sujet d’un endettement dont ils sont peu ou prou responsables ne se rendent pas compte de ce qu’il y a de choquant dans leur comportement. 

Si l’on examine l’affaire de plus près, on s’aperçoit que cette réforme pourtant timide, sur laquelle le ministre a déjà lâché beaucoup de lest, a peu de chances d’assurer l’avenir de la SNCF. Elle donne pourtant lieu à un conflit social dans lequel deux syndicats jusqu’auboutistes défient le gouvernement et même le Président de la République dont l’appel à la raison a eu pour réponse mépris et surenchère ! La grève pure et dure reste la seule concption du dialogue social pour certains syndicats indifférents aux changements du monde. 

Alors qu'est-ce que ce serait si on alignait les retraites des cheminots sur le régime général !

Pourtant, ce ne serait que justice.

En attendant, les perturbations vont durer et ce sera tant pis pour les lycéens qui rateront leur bac parce que des irresponsables ne leur auront pas permis d’arriver à l’heure pour passer leurs épreuves. Et je n’évoque pas la galère de tous ceux qui bossent…