UNE PEPITE ET TROIS BOULETS
26 août 2014
Le gouvernement Valls II est sur les rails. On serait tenté de dire : « on prend les mêmes et on recommence », exceptés les trois « sortis »pour faute de goût. A suivre le nombre de « twits » qui ont couru toute la journée sur le mode : « j’ai été appelé mais j’ai dit non », on se dit que le Manuel a peiné à trouver les kamikazes pour composer sa (si peu) nouvelle équipe.
La pépite.
La bonne nouvelle, c’est la nomination d’Emmanuel Macron à l’économie. Il est l’exact inverse de Montebourg. C’est un vrai libéral, rompu aux relations avec les entreprises, et en plus, ce qui ne gâte rien, il est brillant. Ce serait une chance pour redonner un peu de confiance à nos patrons, s’il ne devait composer avec le Ministère des finances, cette particularité française qui veut qu’on dissocie les deux, cas unique en Europe. Du temps de Giscard, on était ministre de l’économie ET des finances. Et c’est bien le drame pour notre pépite.
Les trois boulets.
Le premier, on vient d’en parler : c’est l’homme aux socquettes aussi roses que ses idées, aussi courtes les unes que les autres. Quelle idée de conserver Sapin-le-double-échec aux finances, lui qui n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage pas plus que celle de la dette. Même si le ménage avec Macron devrait être moins à histoires qu’avec Montebourg, il n’en demeure pas moins qu’on ne voit pas bien comment ce qui n’a pas marché hier pourrait marcher demain, avec 10 milliards d’impôts attendus qui ne sont pas rentrés.
Le deuxième boulet, c’est Najat Vallaud Belkacem qui se voit attribuer l’Education. Une vraie provocation. Le pouvoir voudrait remettre les parents dans la rue qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Personne n’a oublié ses saillies sur la théorie du genre ni son implication dans la mise en place des ABCD de l’égalité, machine camouflée pour aborder la dialectique de genre dans les classes. Non pas que la donzelle n’ait pas les qualités, mais son côté doctrinaire et son aveuglement idéologique sied mal avec un ministère qui aurait grand besoin de sortir de la doxa gaucho.
Le troisième boulet, vous l’avez trouvé par vous-même : c’est le maintien de l’affreuse Taubira à la (pseudo) justice. Les dégâts en matière de sécurité ne sont probablement pas suffisants ou alors on compte sur elle pour activer « certains dossiers » au « bon moment ». Toujours est-il qu’elle reste et qu’elle va continuer à sévir avec ses a-priori idéologiques. Ce n’est pas demain que le citoyen va retrouver confiance et sérénité dans ses rapports avec la justice.
Et maintenant ?
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la composition du gouvernement, sur royal et consorts, mais ce serait se répéter. La vraie question qui est lui est posée maintenant : avec quelle majorité va-t-il gouverner ? On imagine bien que le Manolito y a pensé. Si son équipe est plus resserrée et a gagné en homogénéité, elle a perdu en assise parlementaire. Bien sûr, il peut faire usage du 49-3 et de la terreur qu’inspire à tout un tas de jeunes primo-élus la menace d’une dissolution qui les balaierait. Mais ce sont des artifices de gouvernance dont il ne faut pas abuser trop longtemps, au risque de le payer cher soit en rébellion généralisée, soit en défaite électorale. On saura rapidement si Valls II est en capacité de faire mieux que la première mouture qui était déjà un »gouvernement de combat. Au vu de ce qu’on vient de vivre, « pugilat » aurait mieux convenu. Le mot d’ordre est donc de donner la priorité à l’action et aux réformes. Autrement dit on a tout à craindre. Le pire est à venir.
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