VALLS DE MAUVAIS AUGURES
18 août 2014
Les prévisions de croissance en berne ne sont pas désastreuses que pour l’emploi et les perspectives du déficit budgétaire pour respecter les critères de la zone euro. C’est maintenant certain, l’objectif de 3% ne sera pas atteint en 2015. Le sera-t-il seulement en 2016 ? Autre certitude, le chômage ne baissera pas, ni cette année, ni en 2015. Il faudra attende le début de 2016 si l’économie se réveille un peu, ce qui n’est pas avéré.
La France est prise dans une spirale de conséquences qui ne vont pas aider à rétablir la confiance qui manque tant aujourd’hui. Il ne suffit pas d’exhorter les patrons à embaucher, encore faudrait-il créer les conditions favorables pour qu’ils puissent le faire. Mais ce serait admettre que même avec le pacte de compétitivité, elles ne sont pas réunies.
Une spirale de répercussions
La révision à la baisse de la croissance et le maintien du déficit public au-dessus de 4% aura inéluctablement des répercussions sur de nombreux paramètres financiers et sociaux. Citons les régimes de retraite, notamment du public, l’évolution de la dette, le déficit de l’assurance maladie parmi d’autres.
La réforme des retraites qui devait pérenniser le financement du système à l’horizon 2020, construite sur des hypothèses économiques trop optimistes devra faire l’objet de nouvelles mesures, en particulier pour les régimes des fonctionnaires déjà lourdement déficitaires.
La dette publique qui va dépasser les 2 000 milliards d’euros à la fin de cette année, va inévitablement continuer à augmenter, alors qu’à Bercy, on espérait une stabilisation l’an prochain puis une décrue à partir de 2016. La Cour des comptes avait déjà attiré l’attention du gouvernement fin juin sur ce sujet.
Le déficit de l’Assurance-maladie sera affecté par les moindres rentrées de cotisations sociales engendrées par la hausse du chômage. Moins de recettes, plus de dépenses en indemnisations.
Sans emploi, point de salut
L’emploi est la clé de toute amélioration, les Français en ont parfaitement conscience. Et ils savent aussi que pour faire baisser le chômage, il faudrait au moins 1,5 point de croissance. On en est loin.
Une autre répercussion est à craindre : c’est la baisse de la note de la France par les agences de notation. Début août, Moody’s a émis des doutes sur le programme d’économies du gouvernement et ses prévisions de déficit, estimant que notre pays continue à se montrer moins performant que les autres pays de sa catégorie (AA1), concluant sur une « perspective négative ». Bien des quidams y attacheront peu d’intérêt au moment où la France continue d’emprunter à des taux historiquement bas, taux qui ne sont pas liés à sa bonne santé économique comme on peut l’imaginer. Sauf que le jour où les taux vont remonter, ce qui arrivera forcément, le montant des intérêts pourrait devenir rapidement explosif !
Comme on le voit, Valls n’a pas fini de broyer du noir, pendant que le pingouin passe son temps en commémorations et réceptions. Le discours sur les méfaits de la déflation est un calcul politique misérable pour tenter de cacher avec l’arbre, la forêt des errements économiques.
Esope le disait déjà en son temps : « Ne t’attend qu’à toi-même… » Autrement dit, personne ne fournira les efforts de redressement à notre place. Un chiffre pour conclure : chaque Français doit 7 500€ à un investisseur étranger !
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