HISTOIRE
URGENCE A DROITE
LES « ABENOMICS » EN ECHEC

MAIS OU PASSE NOTRE ARGENT ?

Contribuable détroussé

Question cruciale après l’annonce par notre ministraillon- des-Finances-en-socquettes-roses du nouveau dérapage de nos finances : à son grand regret notre déficit  atteindra au moins 4,4% du PIB à la fin de l’année. On est loin des 2,3% affichés pendant la campagne présidentielle et même des 3,6% inscrits au budget initial 2014. Et pourtant,  on avait sorti l’artillerie lourde pour parvenir aux objectifs négociés à Bruxelles en échange d’un délai supplémentaire pour rentrer dans les 3% permis par le traité de Maastricht : 22 milliards d’impôts en 2012, 29 milliards en 2013 et cette année l’augmentation des prélèvements obligatoire a encore pesé 10 milliards sur les ménages. Après les 18 milliards de 2011, cela fait 69 milliards de prélèvements en trois ans. Au moins avec Fillon et Pécresse aux finances on en avait pour notre argent : les milliards d’impôts supplémentaires avaient permis à la France de respecter ses engagements avec un déficit ramené à 5,2% (au lieu des 5,7 prévus) et une réduction drastiques des dépenses publiques.

Depuis l’arrivée des socialistes rien ne va plus.

La majorité de gauche a planté l’économie de la France dès son arrivée au pouvoir avec les mesures anti-entreprises et anti-capitalisation  auxquelles il faut ajouter le discours haineux à l’égard du patronat. Depuis, ils annoncent sans cesse des baisses de dépenses qui n’arrivent pas, et ils font comme si le pacte de compétitivité était clairement engagé alors que les 40 milliards ne sont toujours pas financés en totalité. Quel chef d’entreprise de TPE ou de PME accepterait de s’engager avec un tel partenaire qui a commencé par l’assommer fiscalement avant de se résoudre à lui redonner quelques sucreries en échanges d’emplois.

Et de fait, à cause de ce blocage, les choses ne sont pas passées comme prévu. Si les mesures ont eu le rendement espéré, la hausse des recettes fiscales nettes de l’Etat a été deux fois moins importante qu’espérée : 15,6 milliards au lieu des 30,2 prévus, à cause de prévisions de croissance et de recettes trop optimistes. Et puis, on le sait, l’impôt tue l’impôt, les consommateurs ont moins consommé, et les impôts trop élevés génèrent toujours des stratégies d’évitement.  Le trou des recettes de 2013 s’est donc reporté sur 2014 dont le quatrième trimestre pourrait réserver encore quelques mauvaises surprises avec la croissance atone et l’inflation trop faible qui plombent les rentrées de TVA. Côté dépenses, le budget a déjà été rectifié pour tenir compte des 1,25 milliards d’euros en faveur des ménages modestes et il va falloir financer les mesures fiscales pour relancer le bâtiment.

La France ne fait toujours pas les réformes nécessaires.

Vous l’avez compris, pour les déficits, chaque année on repart plus haut que prévu et on décale les objectifs. Pas de quoi sourire quand on constate que l’assommoir fiscal n’a servi à rien. Au contraire, il aggravé la situation. Les erreurs commises depuis trois ans sont considérables. Pour Bercy, les aléas entre prévisions et résultats non obtenus sur la croissance et  la réduction des déficits sont dus à la dégradation du contexte international et au comportement des agents économiques. En clair : les ménages épargnent plus que prévu par peur du chômage, les entreprises peinent à relancer leurs investissements et l’absence de croissance vient des autres… On oublie au passage que la France est la seule à ne pas faire les réformes structurelles qui pourraient la relancer. Et tant qu’un ministre annoncera un jour qu’il « ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible »  et que rajouter des économies pour compenser 2 milliards perdus « ne  lui paraissait pas adapté à la situation », (en bref il annonçait 19 milliards d’économies en 2015), pour changer d’avis 48 heures plus tard en ramenant les économies prévues à 21 milliards d’euros sans dire comment il trouverait la différence, nos partenaires européens ne pourront pas nous prendre vraiment au sérieux. En effet, les comptes de Bercy apparaissent souvent comme des comptes d’apothicaire : pour économiser 7 milliards d’euros, on se contente de faire l’effort sur un petit milliard, les six manquant sont attribués à la progression « naturelle » qui aurait dû se produire !!!  On comprend pourquoi l’inflation est si importante à leurs yeux, elle est une manière de comptabiliser en monnaie de singe. Une autre façon de camoufler qu’on ne fait pas  les efforts indispensables.

Le pouvoir au pied du mur.

C’est que faire passer la pilule à Bruxelles à la fois sur de très mauvais chiffres et sur le renoncement aux économies semble très compliqué. Ce n’est pas le nouveau commissaire européen, Pierre Moscovici qui sera le plus facile à convaincre, lui qui annonçait en 2013 que le déficit serait sous 3% en 2014 ! La France devrait exercer son leadership en donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire. « La croissance devrait venir de l’intérieur. Ce n’est ni aux gouvernements voisins, ni à la BCE mais à chaque gouvernement de créer chez lui un environnement favorable à l’innovation et à l’emploi ! » Tel est l’avis, que nous pouvons partager, de Jens Weidemann, Président de la Banque Centrale Allemande. Cette Allemagne dont le budget sera à zéro déficit et dont les exportations viennent de franchir les 100 milliards d’euros …

Mais voilà, après avoir trop augmenté les impôts, puis compris qu’il fallait les baisser, notre gouvernement risque d’oublier de baisser vraiment les dépenses qui font parties de son ADN. Jusqu’à quand va-t-on continuer de louvoyer, raboter sans modifier le tendanciel des dépenses ?  Il y a beaucoup à craindre que la plaisanterie ne soit terminée. Aussi bien la Cour des Comptes que le Haut Conseil aux Finances Publiques et aussi la commission européenne vont demander des plans détaillés d’économies et sommer l’Etat de tenir ses engagements. De beaux jours pour les frondeurs. La rigueur imaginaire qu’ils déploraient va devenir réalité.

En attendant, on alimente le tonneau des Danaïdes.

L’antidote à la déflation, c’est la croissance, et le moteur de la croissance ce sont les réformes comme le montre le redressement de l’Espagne et de l’Irlande. Tant que notre pays refusera de se moderniser, la dérive persistante de ses dépenses à 57,4% du PIB, de son déficit à plus de 4% et de sa dette publique à plus de 100% du PIB en 2016, le vouent à la stagnation voire la régression, tout en l’érigeant en principal obstacle à une lutte efficace contre la déflation dans la zone euro. Comme le chef de l’Etat n’a toujours rien compris au monde de l’entreprise et reste aveuglé en matière de doctrine économique, l’interview donnée le 21 août au journal Le Monde en témoigne si besoin était, il ne faut pas s’attendre à une quelconque amélioration dans les mois qui viennent. Pour le malheur de notre pays. 

Les feuilles d’impôts tombent et la facture est à nouveau salée. En pure perte évidemment ! Les contribuables alimentent le tonneau des Danaïdes des chimères économiques socialistes totalement déconnectées du monde actuel et dans lequel même les roses flétrissent !

 

 

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