HISTOIRE

RSA : LE BON SENS … OU PAS

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Le RSA a remplacé le RMI et n’a pas servi à grand-chose : pas mieux en terme d’activité pour les bénéficiaires. Voilà pourtant une « promesse tenue » de Nicolas Sarkozy. Et quand le dispositif a été pensé et présenté, il paraissait susceptible de faire revenir à l’emploi les personnes au chômage de longue durée qui en étaient les plus éloignées. C’était en 2006-2007 et la France connaissait une période de croissance qui faisait reculer le chômage, réduit à 7% de la population active début 2008, une situation qui frôlait le plein emploi. Dans ce contexte la mise en place du RSA paraissait amplement justifiée. Le temps que Martin Hirsch fasse adopter les textes et publie les décrets d’application, la situation avait changé du tout au tout : en 2008, la crise des subprimes vient déstabiliser violemment l’économie mondiale et la France est prise dans la tourmente. Le dispositif d’aide au retour à l’emploi est complètement pris à contrepied et la montée du chômage rend son application périlleuse. Il n’a, depuis, jamais vraiment réussi à remplir l’objectif qui lui était assigné et s’est transformé en dispositif coûteux d’assistance.

Les promesses sont toujours faites dans un contexte donné qui peut varier.

Une première réflexion me vient à l’esprit, à destination de tous ceux qui se complaisent à raconter que les politiques ne tiennent pas leurs promesses. Celles-ci devraient être indexées sur l’environnement économique et social au moment où elles sont faites. Or, il arrive que celui-ci varie sans que les politiques en soient responsables : la crise de 2008-2010 venue de l’extérieur en est un bon exemple. Bien des projets tombent inévitablement à l’eau ou doivent être revus. Toujours se souvenir que la politique n’est que l’art du possible. Evidemment, je ne mets pas dans le même cas, les promesses intenables assises sur des contre-vérités évidentes comme celles de Hollande en 2012. On ne s’étonnera pas qu’ils ait été obligé de les renier, la plus emblématique étant celle de la renégociation du traité européen sur le « pacte de stabilité ».

Le RSA est une bombe à retardement.

Les départements découvrent chaque jour un peu plus l’impasse dans laquelle le dispositif les plonge financièrement. Ils n’ont plus un euro en caisse, l’Etat leur rabote les dotations et beaucoup de majorités ont été élues sur un engagement de ne pas augmenter les impôts. La faillite les guette et la révolte gronde. A fin 2015, le nombre des bénéficiaires a atteint 1,6 millions de personnes. Les conseils départementaux doivent 110 millions d’euros aux Caisses d’allocations familiales au titre du RSA. Celles-ci sont à leur tour menacées de difficultés de trésorerie par contre coup, mettant en péril le versement du RSA aux bénéficiaires.

Le Conseil départemental du Haut Rhin a souhaité récemment proposer que les bénéficiaires du RSA puissent accomplir 7 heures hebdomadaires de bénévolat au service de la collectivité. La polémique s’est enflammée aussitôt. Balayons d’entrée de jeu l’argument consistant à refuser le principe pour ne « pas stigmatiser » les bénéficiaires. C’est l’attitude généralement mise en avant par les gens de gauche « touche pas à mes pauvres ! ». Comme si le fait d’être au RSA n’était pas stigmatisant en soi. Essayons d’examiner la proposition, sans a priori. Le Hic, c’est que le gouvernement augmente l’allocation, mais ce sont les départements qui paient.

Lier le RSA à une activité est-il approprié ?

On peut faire trois réserves recevables qui vont à l’encontre de l’idée. D’abord le lien entre bénévolat et activité obligatoire n’est pas évident. Celui-ci ne saurait être ni obligé, ni rémunéré, ou alors ce n’est plus du bénévolat. Ensuite, certains avancent, non sans raison, qu’établir un lien entre le RSA et le bénévolat c’est dégrader la notion de bénévolat : certains allocataires sont déjà bénévoles dans des associations de solidarité ou non. Enfin la rémunération pose problème : payer une activité définie subordonnée à un titulaire du RSA reviendrait à la qualifier en salariat, indemnités ou honoraires. Sans parler des autres problèmes posés aux autres bénévoles, de concurrence déloyale ou autre… Sans compter que ceux qui savent compter mettront en avant que 7 heures de mise à disposition pour 450 euros par mois, ça fait 16 euros de l’heure, en gros deux fois le SMIC ! Sac de nœuds assuré.

La politique de lutte contre la pauvreté.

C’est un angle plus convaincant.  Conditionner le versement du RSA à la réalisation d’une action bénévole pose le problème de l’efficacité des politiques de lutte contre la pauvreté. La proposition du Conseil départemental du Haut-Rhin est pertinente si on l’aborde sous l’aspect rationnel de « l’équilibre des droits et des devoirs ». Le principe est clair : tous ceux qui reçoivent une aide publique et qui peuvent travailler ont l’obligation de participer à la vie de la cité. Il existe de multiples tâches possibles qui ne soient ni stigmatisantes, ni marchandes. C’est d’autant plus justifié que, à la différence des allocations chômage, le RSA est un revenu accordé grâce aux impôts payés par tous les Français. Ces politiques « droit-devoir » sont appliquées ailleurs en Europe, au Danemark et aux Pays-Bas. Chez les Scandinaves on les considère comme naturelles. Elles sont à la fois un outil de régulation de la dépense publique et de valorisation de la personne. En plus, ces politiques facilitent la réinsertion. Autre idée : et si on laissait aux collectivités la possibilité de mener les politiques qui leur paraissent pertinentes sur leur territoire, nous verrions peut-être émerger de bonnes pratiques qui pourraient être ensuite imitées par les autres. Si ça donne des résultats à l’étranger, pourquoi pas chez nous ?

Question de bon sens, voilà tout !

 


LA PRIMAIRE AU BANC D’ESSAI - CHEZ « LES REPUBLICAINS » : EGOS A GOGO !

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Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Il fallait s’y attendre, les médias n’ont vu du Conseil national « Les Républicains » que l’absence des candidats à la primaire le dimanche matin, interprétée comme un boycott du discours-programme de Nicolas Sarkozy, programme qui sera soumis à la discussion dans tous les comités départementaux.  Mais peut-être que c’était là leur objectif : faire en sorte que l’évènement principal soit occulté. Si c’est le cas, on appelle ça se tirer une balle dans le pied.

L’image catastrophique de la désunion.

D’abord parce que le thème « désunion » est démobilisateur pour notre électorat qui attend du rassemblement et de l’unité. Cela ne veut pas dire être aligné systématiquement sur le « chef ». Mais au moins qu’on le respecte, et avec lui tous les militants qui font l’effort de s’engager et sacrifient un week-end au parti. Il faut être bien crédule pour ne pas y voir une forme de contestation. Mon avis, en écoutant les commentateurs, est que tout le monde y perd.

On a toujours tort d’être absent.

Ensuite parce que la politique de la chaise vide est une erreur de stratégie. La première réunion des instances nouvellement élues méritaient davantage d’attention. Le Président est-il illégitime ? Son élection a-t-elle été contestée ? Evidemment non. Alors peut-on lui reprocher de faire son travail et de vouloir doter le parti d’un projet politique. C’est bien la moindre des choses. Il est le président, c’est donc son projet. Il aurait peut-être pu prendre davantage de précautions en le personnalisant moins, mais qu’aurait-on dit ? Et puis, cela n’empêche pas chacun de continuer à avoir ses propres propositions, pour peu qu’elles ressortent de la même philosophie. Chacun sait que le moment venu, l’élection présidentielle c’est l’affaire d’une personne face aux Français avec « son » programme. Aussi l’absence des principaux candidats à la primaire peut-elle être interprétée comme une marque de mépris à l’égard du travail effectué par les instances élues du parti.

Au judo, quand l’un pousse, l’autre doit tirer à soi… pour déséquilibrer l’adversaire.

Ce comportement est d’autant plus incompréhensible qu’il ne peut que jeter un peu plus la base militante dans les bras de Nicolas Sarkozy qui n’attend que ça. Si les intéressés y ont vu un piège, ils n’étaient pas obligés de tomber dedans. Et ils devraient savoir ce que cela peut coûter : on peut dire tout ce qu’on veut sur le rôle des partis politiques, mais on ne gagne pas d’élection sans le soutien d’une « machine électorale » puissante. Et « les Républicains » en sont une formidablement huilée, avec ses 250 000 adhérents, ses fichiers, ses réseaux d’adhérents et de militants, armée souvent dans l’ombre mais indispensable pour tenir le terrain. Le parti n’est pas tout, mais sans lui rien n’est possible. Nicolas Sarkozy qui a vécu la défaite de Balladur face à la « machine RPR » de Chirac le sait très bien : tenir le parti est primordial, s’en abstraire est suicidaire. Pourquoi croyez-vous qu’il ait mis la présidence du parti comme priorité sur le chemin de son retour ?

Mais voilà, les egos rendent aveugles.

Notre famille politique vit sur le « mythe » de « l’homme providentiel » depuis De Gaulle. Et qui peut nier que dans chacun des candidats à la primaire il n’y a pas cette part d’auto-désignation. Si on y ajoute l’ivresse des sondages pour Alain Juppé, on peut friser la cécité. D’autant plus que la bonne cote attire les soutiens, de conviction ou d’opportunisme. Edouard Balladur a vécu cela aussi, avec le résultat que l’on sait. Toujours est-il que pour ceux qui comme moi n’ont pas encore choisi, les absents du dimanche n’ont pas marqué des points. Je n’étais pas à Paris. Je ne suis plus qu’un simple adhérent de base, et pourtant j’ai ressenti cela comme une petite trahison. De la part de Bruno Le Maire, je n’en suis pas étonné. Venant de François Fillon et d’Alain Juppé, pourtant si brillants, c’est décevant.

Encore une chose.

J’ai écouté, hier soir, mon ami Jean-Pierre Raffarin avec intérêt, mais je l’ai trouvé bien naïf dans son commentaire sur la candidature de Jean-François Copé : « plus il y a de candidats, plus on élargit la base électorale de la primaire ». Au nombre des prétendants qui manifestent leur volonté de s’aligner dans la compétition, de Nadine Morano à Frédéric Lefèvre en passant par Jean-Frédéric Poisson plus je ne sais quel centriste, et parmi eux combien d’ « Iznogoud », je crains plutôt l’effet dissuasif de ce qui ressemble de plus en plus à une foire d’empoigne.

La primaire promet !

 


C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !

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L’expression du jour.

AVALER DES COULEUVRES

 

Elle me paraît très adaptée à l’arrivée de trois verts au gouvernement. Un vert, ça va, trois verts, bonjour les dégâts. Comment en est-on arrivé là ? Pour Placé et Pompili, ce n’est qu’une demi-surprise, tant ils envoyaient de signaux faisant connaître leur « disponibilité ». L’expression du jour peut s’appliquer à leur cas. C’est un des sens qu’on lui attribue : crever d’envie, tout faire pour parvenir à ses fins. En ce qui concerne l’ex-patronne d’EELV, la Coste (en deux mots, pas le crocodile), il s’agit plutôt du sens plus habituel : renoncer à ses convictions pour obtenir un poste en échange d’une promesse inepte.

Revenons à l’histoire de l’expression : avaler des couleuvres.

Bien qu’elle soit une espèce non venimeuse, la couleuvre n’en demeure pas moins un serpent. Comment peut-on en venir à en avaler ?

Une première explication de la locution la fait naître à une époque où les anguilles étaient de grande consommation. En jouant sur la ressemblance de ce poisson avec le serpent, on pouvait servir une couleuvre à un convive de qui on voulait se venger. Le malheureux invité ne se rendant compte de rien avalait donc des couleuvres à son insu. Faire « avaler des couleuvres », c’est donc chercher à tromper quelqu’un soit pour assouvir une rancune, soit pour parvenir à ses fins.

Une autre origine indique que l’expression doit sa naissance à une ancienne signification de « couleuvre » qui désignait une allusion dissimulée, tortueuse, ayant les sinuosités du serpent. Au cours de la période de fixation de la langue française, le terme « couleur » signifiait  avoir une apparence trompeuse. Cette similitude de forme et de sens entre les deux termes, couleur et couleuvre, a pu contribuer à la création de la locution « avaler des couleuvres ».

C’est pourquoi la locution verbale « avaler des couleuvres » possède aujourd’hui une double signification. On l’utilise pour caractériser le comportement d’une personne qui supporte toutes sortes d’affronts sans se plaindre. Elle s’emploie également pour dire que quelqu’un accepte comme des vérités des propos qu’elle ne devrait pas croire.

Un exemple tiré de Balzac :

Il s’agit d’une phrase tirée des Splendeurs et misères des courtisanes : « Lucien eut le courage des parvenus : il vint là cinq jours sur sept de la semaine, avala gracieusement les couleuvres de l’envie, il soutint les regards impertinents… ». L’essentiel pour Lucien de Rubempré était d’atteindre ses objectifs, peu importaient les couleuvres qu’il lui fallait avaler. N’est-ce pas là une bonne définition du parvenu ?

Voilà un adjectif qui s’applique bien à nos trois compères verts. Les deux premiers croient-ils vraiment pouvoir infléchir la politique du gouvernement en étant à des postes subalternes, et ne sont-ils pas plutôt satisfaits d’avoir enfin un poste ministériel pour quelques mois, sachant qu’après 2017, il leur faudrait probablement attendre bien longtemps. La troisième aura été bien crédule d’accepter la place en échange d’un vrai-faux referendum sur NDDL, qui s’avère être une promesse de Gascon. Car de deux choses l’une : ou le chef de l’Etat savait qu’il proposait quelque chose d’infaisable, ou il ne connaissait pas la loi, ce qui serait un peu gros, bien qu’avec lui, tout soit possible. Mais le résultat recherché est là : les Verts sont en miettes et Duflot … à poil !

 


HOLLANDE AUX ABOIS, LES FRANÇAIS AUX ABRIS !

Bricoleur

 

Le monde s’effondre, « il » fait mumuse !

Le krach boursier qui balaie la planète est en train de s’étendre en crise financière et déjà les pays fragiles voient leur dette attaquée par une remontée des taux d’intérêt. Pour l’instant, la France est épargnée, mais pour combien de temps. On est dans un processus qui pourrait conduire à une catastrophe aussi dramatique que celle de 2008 si les banques centrales n’arrivent pas à enrayer le mouvement. Tout cela mériterait une analyse en détail. Dans cette affaire, les politiques ont un rôle déterminant à jouer, en réunissant les organismes financiers mondiaux pour tenter de coordonner ce qui peut l’être… Mais où est la France ? En 2008, avec Nicolas Sarkozy, elle était aux avant-postes des initiatives. Mais non, pépère fait joujou : il remanie son équipe de bras cassés en vue de 2017, sa seule obsession. L’opération montre qu’il est aux abois, le dos au mur et prêt à tout.

Rabibochage, racolage et bricolage.

Voilà un bien triste spectacle. La France vient de se doter d’un « gouvernement » de combat ! C’est à pleurer de rire, si la situation n’était pas aussi grave ! Jamais remaniement n’a prêté à une telle pantalonnade. D’abord les rebuffades : Hulot qui décline est l’arbre qui cache la forêt des refus ; puis les prétentions : le départ de Fabius a suscité bien des convoitises à commencer par celle de la « toquée du Poitou » mais la levée de boucliers et de protestations dans les « milieux autorisés » ont réduit « l’ex » à continuer d’exercer ses foucades (contraction de folles tocades) au même endroit ; la défense aurait intéressé « la butée » de la Santé, Marisol Touraine, mais qui peut faire mieux que Le Drian, malgré son cumul ?

Suivent les ajustements, les vidages et les entrées. Macron est déclassé mais reste, La vipérine Najat continuera de sévir à l’Education, Fleur Pellerin, qui déplaisait dit-on à la Julie, est débarquée sans ménagement et Marilyse Le Branchu, proche de "l’amère de Lille", paie peut-être pour un refus de son mentor. Du côté des recrues il y a de quoi rester pantois : il faut que le chef de l’Etat soit bien démuni pour faire à ce point les fonds de tiroir ou se laisser aller au marchandage ignoble, indigne de la fonction. En matière de recyclage, c’est le retour du sombre Ayrault qui avait si bien échoué comme premier ministre : aux Affaires étrangères, avec lui, on est sûr qu’elles vont le rester. Passons sur le cas Baylet puisqu’ayant épuisé le stock des radicaux de gauche, il ne restait plus que le « vieux » pour les représenter. Enfin le coup de maître c’est l’entrée de trois écolos incarnant toutes les nuances de vert. Avec Pompili et Placé, il n’y a pas eu de difficulté, ils trépignaient depuis si longtemps à la porte, c’est pour eux le gouvernement de la dernière chance… d’être ministre avant longtemps. Placé est casé à la réforme de l’Etat, on ne rit pas et Pompili écope (21) « des relations internationales sur le climat » : celle-là on ne nous l’avait encore jamais faite. Par contre l’arrivée de la patronne d’« EELV », Emmanuelle Cosse, est doublement dramatique et emblématique  du jeu hollandais. Son débauchage en échange d’un referendum local pour NDDL est une première. Qu’un Président de la République s’abaisse à un tel niveau de donnant-donnant est pitoyable, mais surtout, la caser au logement où Duflot a commis les ravages que l’on sait, est un curieux signal envoyé aux investisseurs. Pas certain que le « logement », qui commençait à se relever mollement,  s’en remette ! C’est « costernant ».

On cherche toujours un cap 

Au troisième temps de la Valls, on cherche toujours un axe politique, un cap, une volonté incarnée pour lutter contre le premier fléau, le chômage, et le terrorisme. Au lieu de cela, c’est la confusion, l’ambiguïté, le flou. On voit bien les dosages pour tenter de donner une assise plus large au gouvernement. La réaction de l’état-major des Verts (de rage pour le coup) en dit long sur le peu d’effet de la manœuvre. Quant à l’entrée d’une réfractaire qui a voté « non » à la réforme constitutionnelle, elle est plus le symbole d’une faiblesse que l’image d’une magnanimité de l’exécutif. Moi président, … c’est le retour de la pléthore. 38 ministres et secrétaires d’état : on hésite entre « sauve-qui-peut » et « bande à Basile ». Jamais la gauche n’a été si divisée, et le Président a beau parader, le vote au Congrès reste hypothétique. Avec ses trucages, le remaniement-rabibochage veut faire croire à l’action, mais le ravalement cache mal l’usure.  Il peut toujours affirmer « je dirige », mais personne n’y croit. Il remanie pour « tenir sa ligne », mais on ne sait laquelle, il n’est plus lisible. Il explique vouloir « aller vite », mais plus personne n’écoute. Qui peut croire encore à l’impact de ce barnum ridicule si près de la présidentielle ? En tout cas, pas Mélenchon qui a pris les devants en annonçant sa candidature !

En conclusion, l’élargissement apparaît limité. Aucune personnalité de la gauche du PS ne rejoint l’exécutif. L’entrée des écologistes relève du débauchage, pas d’un accord avec EELV. D'ailleurs que pèsent-ils ? Quant au retour de Jean-Marc Ayrault, c’est peu dire qu’il donne une impression de retour en arrière. Au sein même de la majorité, beaucoup avouaient leur scepticisme : « Ni harmonie ni élan ». La messe est dite, la campagne peut conitnuer.

Français, courez aux abris !

 


LE RASSEMBLEMENT BLUES-MARINE

Le pen blues 2

Comment rebondir après une défaite malgré un score inégalé ? A Marine Le Pen aussi le problème est posé. Sa popularité en baisse en témoigne. Il peut y avoir une lassitude de son électorat devant l’incapacité du FN à concrétiser ses progrès par la conquête, par exemple, d’au moins une région aux élections régionales. Et pour la présidentielle, il faudra bien s’atteler à réformer le programme du parti pour le rendre plus crédible si elle veut séduire une majorité de Français, puisqu’elle a annoncé sa candidature.

L’impitoyable scrutin majoritaire.

Tant que le mode de scrutin sera majoritaire, le Front National ne pourra espérer accéder au pouvoir s’il ne trouve pas d’alliance avec d’autres partis. Et il n’y arrivera pas tant qu’il sera considéré par tous les autres comme un parti sulfureux qui professe des idées qui font peur, même s’il séduit 30% de l’électorat. La « dédiabolisation », mot qui en dit long, trouve ses limites dans les urnes des 2èmes tours. Les thèses que le parti frontiste développe en matière d’immigration, de sécurité, associées à la xénophobie de nombre de ses militants, ce n’est pas ce qui inquiète le plus. Elles expliquent même, en surfant sur l’actualité, ses progrès récents. La crise des migrants plus les attentats de novembre ont été de puissants catalyseurs de voix aux dernières élections. Mais, Marine Le Pen a beau gommer le langage intolérant et raciste de son parti, se positionner sur une laïcité présentée comme une protection contre l’Islam, elle ne parvient toujours pas à faire taire les plus ultra de ses « abonnés » qu’elle exclut quand elle ne peut vraiment pas faire autrement. Sans compter le premier de ses opposants internes en la personne d’un certain… Jean-Marie, dans le rôle du trouble-fête.

Un week-end de réflexion pour trouver la pierre philosophale…

Le Front National manque de crédibilité sur de nombreuses propositions de son programme dont trois points essentiels: il continue de préconiser la sortie de l’euro, la retraite à 60 ans et la semaine de 35 heures. Les deux derniers sont empruntés à la gauche et on sait ce qu’il en est : pratiquement plus aucun Français ne croit sérieusement qu’il est possible de ne pas travailler davantage pendant la semaine, pendant l’année et pendant une vie. Ces solutions sont si peu crédibles que certains voudraient s’en débarrasser. Mais Florian Philippot veille au grain. Interrogé au sujet de l’euro, le numéro deux du parti, a déclaré que le « FN est un parti souverainiste » et que, en tant que tel, il défendait la souveraineté française. Les libéraux de son parti n’ont pas eu gain de cause sur ce point. Cela reste un « totem » nécessaire si l’on veut faire croire que l’on peut protéger l’hexagone contre la mondialisation.  Autre dilemme : le FN peut-il adopter un look « convenable » en éliminant la haine de son langage, en retirant à Marine Le Pen son agressivité habituelle, en s’exprimant avec tolérance et non plus par certitudes, en compatissant aux problèmes posés aux immigrants si malheureux, quand bien même renoncerait-il aux 35 heures et à la retraite à 60 ans, ne risque-t-il pas de se banaliser au point de perdre ce qui le différencie des autres partis en général, et de la droite républicaine en particulier. La normalisation est mortifère pour ce type de parti qui prospère sur la protestation.

Faute de mieux, on va assister à une opération maquillage de grande envergure.

L’objectif est simple : présenter sur le terrain économique une image plus moderne et plus rassurante pour gommer le manque criant de crédibilité qui rebute une grande partie de l’électorat. Le mouvement amorcé pendant la campagne des régionales va se démultiplier pour présenter un éventail de dispositions favorables à l’« innovation », l’« industrie du futur », l’« écologie » ou encore au « patriotisme alimentaire » pour s’arrimer les agriculteurs, et on vantera bien davantage le soutien aux TPE-PME à qui on promet une baisse d’impôts, que la sortie de l’euro. Un « FN-Janus » : je suis souverainiste, regardez Marine, je suis libéral, regardez Marion ! Cette opération de communication ne doit pas masquer le fait que, sur le fond, le Front National ne renonce pas à ses options économiques qui mèneraient le pays dans le gouffre. Pour continuer de capter les votes contestataires de tous horizons, il doit persévérer dans sa défense du retour au franc  qui nécessitera la mise en place de barrières protectionnistes, un programme nationaliste et étatiste agrémenté de dépenses sociales massives à destination d’à peu près tout le monde. On a déjà dit ce qu’il fallait en penser : dramatiquement coûteux et irréalisable. Alors, pour masquer  cet épouvantail et tenter de paraître crédible, condition pour  attirer davantage l’électorat de droite, il va faire miroiter que son but est de faciliter la bonne marche des entreprises et de réduire les prélèvements. Un leurre.  Même en mettant en sourdine la sortie de l’euro, qui ne se ferait de toute façon que de manière « négociée » et après un référendum. Marine Le Pen s’exerce ainsi à l’art de la synthèse.

Chassez le naturel …

Avec un programme économique pour 2017 qui s’annonce encore plus démagogique que le précédent, en réalité, Marine Le Pen impose le choix d’une économie encore plus administrée et collectionne les mesures inapplicables dans le concert européen actuel : retour à l’échelle mobile des salaires, mise en place d’un revenu parental, augmentation de 200 euros des bas salaires financée par une taxe de 3 % sur les produits importés,... sans parler de tout ce qui touche à nos libertés, déjà bien amputées : contrôle des médias et autres. Marine Le Pen veut bien la discussion, mais si tout le monde  est d’accord avec elle à la fin ! Le FN veut garder sa spécificité, ce qui signifie qu’il continuera à horrifier des millions de Français. Il va donc devoir combattre avec une argumentation rejetée par 70 % de  l’électorat. Ce n’est pas à cause de l’euro ou du temps de travail qu’il est insupportable à la plupart d’entre nous, c’est parce qu’il véhicule les débris historiques du pétainisme, parce que ceux qui le rejoignent utilisent des mots choquants pour toutes les minorités, parce qu’il a été fondé, qu’il a prospéré et qu’il s’est imposé en s’appuyant sur des idées anti-républicaines. S’il les abandonnait, il disparaîtrait. Qu’il les garde et comme ça il restera indéfiniment à la porte du pouvoir !

Son projet, c’est « retour vers le passé » garanti.

Il ne suffira pas de quelques coups de pinceau pour lui donner l’apparence de la modernité, même avec un slogan « antithèse » qui vante « l’apaisement et la réconciliation ». Un comble ! C’est le loup de la fable qui se couvre d’une peau de mouton pour amadouer les petits cochons… d’électeurs.

 


CRAC, BOUM, … AIE !

 

Récession

J’avais prévu de vous parler du « blues » de Marine, et aussi du RSA, mais voilà, actualité brûlante (avec accent circonflexe) oblige : parlons du « krach » bancaire, puisqu’il y a « krach » ! Le reste viendra demain...

La plongée mondiale des bourses.

Depuis le début de l’année le CAC 40 a perdu 14% et est repassé sous les 4000 points. La bourse grecque fréquente à nouveau les abysses, retrouvant le niveau des années 90. Face à la montée des incertitudes, les investisseurs se détournent des actifs risqués et, en premier lieu, des actions. Ils ne s’inquiètent plus seulement pour la croissance chinoise où les marchés sont fermés une semaine pour le nouvel an, et pour les déséquilibres nés de la baisse du prix du pétrole. Ils s’interrogent aussi sur les risques de récession aux Etats-Unis, dont l’économie souffle le chaud et le froid, et sur l’éventualité d’un retour du désordre dans la zone euro. On assiste à une déroute ou une panique d’une violence qu'on a rarement vue depuis la crise de 2008. Heureusement pour les Chinois que leurs marchés sont fermés car nul doute qu’on les aurait encore accusés d'être responsables de la baisse !  Mais non, les marchés s’écroulent tout seul, sans même le prétexte d’une mauvaise statistique. Un parfum de panique flotte dans l’air comme si nous étions à la veille d’une secousse de très grande envergure, comme l’avait un peu prédit Patrick Artus, récemment.

Le système bancaire vacille.

Les banques sont au cœur de la tourmente. En Europe, elles ont perdu presque un quart de leur valeur. Voilà de quoi rappeler de mauvais souvenirs aux marchés. Débâcle, affirment même certains, en constatant avec étonnement, car personne ne s’y attendait, que les banques du monde entier, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie sont touchées. Deutsche Bank se retrouve à son niveau de 1999, et les banque italiennes sont en chute libre, attendant que leur gouvernement les débarrasse de leurs créances pourries. La défiance s’étend à tout le secteur bancaire et même les valeurs sûres comme Goldman Sachs ou certaines banques françaises se font massacrer. Pourtant on ne peut pas dire que les valeurs bancaires étaient surévaluées, mais tout se passe comme lors d'une explosion de bulle. Pour comprendre, on évoque leur exposition à des secteurs en crise comme le pétrole, l'impact des taux bas et négatifs, le ralentissement économique, mais toutes ces explications ne sont pas convaincantes. Elles justifieraient une stagnation ou une baisse modérée mais pas un krach.

Néanmoins, les banques ne semblent pas en danger.

Heureusement les banques  sont largement plus solides que lors de la crise des subprimes ou celle de la dette européenne. L'arrêt d'une partie de leurs activités de spéculation les expose moins aux risques du marché et elles ont renforcé leurs bilans. Si dans des pays comme l’Italie ou la Grèce, elles sont encore très fragiles, on ne peut pourtant pas parler de risque immédiat de crise bancaire. La réalité c’est que les marchés sont très volatils et très nerveux parce que les investisseurs paniquent et vendent à n'importe quel prix et le cycle s’est mis en place : la baisse entraîne la baisse. Il y a trop d’argent disponible et il ne sait plus où se poser. Les investisseurs ont peur de tout : ils ont fait plonger les valeurs pétrolières, ils ont continué avec les valeurs bancaires et demain ils s'acharneront peut-être sur le secteur numérique. La spirale de la défiance sera difficile à enrayer. Et vous savez quoi ? Les banques pourraient bien être tentées de remonter les taux d’intérêt pour franchir cette mauvaise passe, entraînant pour le coup une réédition de la crise des dettes souveraines. Une vraie catastrophe !

Consolons-nous, il y a plus grave : hier soir « Les Tuches » ont fait un carton sur TF1 avec 8,5 millions de téléspectateurs ! On fait ce qu’on peut pour se remonter le moral.

 


LA FRANCE POUR LA VIE

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J’ai lu le livre de Nicolas Sarkozy.

Tous ceux qui ont voté pour lui en 2007 devraient le lire et aussi ceux qui n’ont pas voté pour lui en 2012, mais qui auraient dû. Surtout ne pas se fier à ce que les médias en disent. Manifestement je n’ai pas lu le même livre que Mrs Besson et Schneider qui livrent leur analyse cette semaine dans Le Point. Il ne s’agit pas pour moi de faire une quelconque propagande de sarkozyste aveugle. Comme beaucoup de ceux qui ont soutenu son action, j’avais besoin d’y voir clair et j’attendais des réponses : sur l’absence de communication pour valoriser l’action réformatrice engagée pendant et après la période 2007-2012, sur l’abandon en chemin de certains d’entre elles, sur la réussite de l’action diplomatique internationale, sur le financement de sa dernière campagne… Il fallait un bilan du quinquennat et seul l’intéressé pouvait le faire, avec sa part de vérité, bien entendu.

C’est du Sarkozy dans le texte.

Balayons déjà toutes les supputations qui portent sur la main qui aurait écrit le livre. Aucun doute : c’est du pur Sarkozy. Le style, les expressions, le choix des métaphores, le recours à un vocabulaire volontiers hyperbolique : il suffit de mettre la voix sur le texte pour s’apercevoir de l’authenticité de l’auteur. Je relève ici et là : « l’immense question », « ni plus ni moins », « de fond en comble », « rien de moins que… », « faire l’économie de », « une fois pour toutes », « rien ni personne… », « en lieu et place », toutes ces béquilles si familières de l’expression sarkozienne jalonnent l’ouvrage, et lui confèrent ce rythme que l’on connait trop bien.

Des clés pour comprendre.

Certains ont vu les « mea culpa » sur les attitudes ou les paroles qui ont fait les choux gras de la presse à l’époque, et s’y sont arrêtés. C’est une vue un peu courte. Certes, « La France pour la vie » met en lumière les erreurs du quinquennat, mais le livre montre aussi ce qui a marché, et l’intérêt réside dans les clés qui sont données pour comprendre non seulement les écarts verbaux, mais aussi l’ensemble d’une gestion du temps et de l’action politiques  dans un monde où tout s’accélère et où il est important de remettre en scène le contexte, qu’il soit personnel au président ou extérieur. En bref, un « hyper président » trop humain qui met trop de temps à monter sur son piédestal. Un regret : l’auteur n’insiste pas assez sur les propositions de l’opposition d‘alors. Par exemple : on lui a reproché l’augmentation de la dette en faisant abstraction de la crise dramatique qui a secoué le monde entier alors qu’il fallait laisser filer les « amortisseurs sociaux » et lancer un « plan de relance », mais la gauche hurlait que le gouvernement Fillon n’en faisait pas assez !! J’entends encore les rodomontades de Mrs Hollande, Cahuzac et compagnie.

Un retour d’expérience utile pour l’avenir.

C’est certain, Nicolas Sarkozy s’adresse d’abord à ses partisans qu’il veut fédérer autour de lui, et au-delà aux Français qui peuvent le suivre dans son positionnement. Mais revenir au 1er plan quand on a été battu, aussi minime qu’ait été l’écart, est toujours très compliqué, surtout quand il s’agit de la magistrature suprême. Il faut bien comprendre que pour ceux qui ont renoncé à voter pour lui en 2012, il est un reproche vivant de la catastrophe hollandaise. Le plus que peut apporter l’expérience vécue d’un mandat sera-t-il suffisant ? Il sait bien qu’il n’aura aucune chance  de convaincre Bayrou, le procureur solitaire, ou Cambadélis, le piètre 1er Secrétaire du PS.  Il s’agit de conquérir des électeurs qui se sont éloignés de lui après avoir cru en lui.  Alors, le petit inventaire des erreurs, des fautes de goût et des regrets était forcément nécessaire. Reconnaissons-lui que dans l’exercice il y a des accents de sincérité, un souci de transparence, une volonté de lucidité sur son expérience du pouvoir. Il savait bien que ce qui retiendrait l’attention des médias-à-courte-vue ce sont les « erreurs » de comportement qui retiendraient l’attention (« Casse-toi pauvre con » a la vie dure) et qu’on ironiserait sur le caractère intime d’une confession qui reste pourtant très pudique. Plus intéressantes sont pourtant les précisions apportées sur le contenu des réformes et de l’action déployée pendant cinq ans. Un retour d’expérience sans concession qui vise à lui redonner de la crédibilité. Le message subliminal est « l’art de la politique c’est d’abord l’art du possible ». Sur les 35 heures, le RSA, la fiscalité, la méthode pour réformer, il tire les leçons de ce qui a été utile et de ce qui n’a pas marché. Toutes choses qui ont alimenté sa réflexion et qui justifieraient un mode de gouvernement renouvelé. Ce qui n’était pas possible hier l’est aujourd’hui après bientôt 4 ans d’échecs socialistes.

Des parts d’ombre subsistent.

Alors bien sûr, en 260 pages, il n’a pas pu entrer dans le détail d’une action débordante et riche « agrémentées » de crises à répétition. Quelques détails comme son entrevue avec Poutine à Moscou, sa rencontre avec Bush à Camp David ou la crise Dexia suffisent à montrer sa capacité à gérer et à prendre les décisions. Et beaucoup découvriront alors le poids déterminant qu’il a eu dans la création du G20 ou le sauvetage de l’euro. Néanmoins on aurait aimé en savoir plus sur les conclusions qu’il tire de « l’ouverture » de son gouvernement à Kouchner ou Fadela Amara, au-delà du satisfecit accordé à Besson et Bockel. Il ne s’étend guère non plus sur sa campagne de 2012, les conditions de son financement, et ses relations avec Patrick Buisson. Beaucoup continueront de se poser la question : « comment le patron pouvait-il ignorer l’existence de Bygmalion ? » et de douter qu’il n’ait pas contrôlé les engagements financiers. Or, l’affaire Bygmalion est un point de rupture dans la courbe de ses soutiens.

On peut enfin tirer un trait sur le quinquennat.

Après les regrets et les succès, l’ouvrage sert aussi à présenter les projets de l’ancien président. C’est essentiel de convaincre sur ce chapitre s’il veut reprendre la main. Sans tout dévoiler, car il faut toujours garder des billes et tenir compte de l’existence du parti, Nicolas Sarkozy veut démontrer qu’il est le meilleur grâce à l’expérience qu’il tire de son quinquennat. Ainsi, il ne choisira pas la même méthode pour engager les réformes qui devront être claires et d’envergure dès les tout premiers jours du mandat. Il cite un plan de 25 milliards de baisses d’impôts et de charges et une réduction de 100 milliards des dépenses publiques sur 5 ans, assorti d’une réforme du marché du travail. Evidemment, le projet n’est pas complet. Il s’agit de mettre en appétit avec quelques esquisses qui paraîtront trop superficielles, sur l’éducation, sur l’Europe, sur les dépenses sociales, et une réflexion sur le mariage pour tous qui fait déjà débat…

Nicolas Sarkozy peut passer à autre chose.

En exerçant lui-même son devoir d’inventaire et en remettant tout son bilan en perspective face à celui de Hollande, il peut ouvrir des perspectives nouvelles au moment où va s’engager la campagne de la primaire. Après le temps de l’introspection et du bilan, viendra celui de l’approfondissement du projet, à travers le travail au sein de la maison « Les Républicains » et auréolé du travail accompli, peu avant l’été, il pourra réellement entrer en lice. Les choses sérieuses commenceront réellement.

 

Un livre franc, utile, un bon livre selon Alain Duhamel « parce qu’il a un ton personnel et apporte des informations » avec une part d’autocritique bienvenue sans jamais être insupportable. La bataille peut commencer sur le projet. Le passage de Fillon à C/Politique hier soir, où il a démontré que le sien était mûr, annonce un débat passionnant, dont Juppé au final pourrait faire les frais.

« La France pour la vie » – Nicolas Sarkozy - Plon.

 


C’EST DIMANCHE, ON SE DETEND !

Tournoi entrer en lice

 

Le vocabulaire politique fourmille d’expressions venues des profondeurs de notre histoire. Je vous propose d’en passer quelques-unes en revue au gré de l’actualité, et comme l’Histoire est plutôt malmenée, ce sera l’occasion de rafraîchir quelques mémoires ou tout simplement d’instruire.

« ENTRER EN LICE »

Le monde politique bruit à droite comme à gauche à propos des primaires que l’on organise pour sélectionner les « hérauts » qui auront le privilège de porter les couleurs de leur camp pour la compétition présidentielle. Occupons-nous du cas de la droite et du centre, puisqu’à gauche on est empêtré dans des querelles de principe. Les prétendants sont nombreux, bien que tous n’aient pas encore fait connaître leur décision de participer. Tous ne sont pas encore « entrés en lice » !

Entrer en lice : l’expression vient du Moyen Age. Les Lices ont d’abord désigné les fortifications en bois qui ceinturaient les premiers châteaux forts. Ensuite, ces mêmes palissades ont servi à entourer les champs dans lesquels on organisait les tournois. Ils apparaissent au XIIème siècle et sont des reproductions codifiées des batailles qui permettent aux jeunes chevaliers de montrer leur savoir- faire et aux princes de renforcer leur vassalité. Le combat oppose d’abord des groupes de cavaliers armés de lances qui s’attaquent frontalement en se jetant les uns sur les autres. A partir du XIIIème siècle, le tournoi devient individuel pour permettre à l’aristocratie chevaleresque de se distinguer. C’est alors que la « joute » apparaît. Les « lices » deviennent une palissade séparant chacun des concurrents et forçant les chevaux à se faire face. L’enjeu est de désarçonner son adversaire par la puissance de la lance, face à un public friand du spectacle. Le tournoi devient une fête où le seigneur du lieu doit briller. Entrer en lice, c’est donc aborder le combat, en entrant dans l’espace où il se livre.

Aujourd’hui, l’expression a perduré : c’est s’engager dans une joute symbolique, un concours, une élection, un débat, une compétition… Les concurrents ainsi en lice se préparent à l’affrontement, à l’image des chevaliers des tournois.

 


LA GRECE A L’EPREUVE DU POPULISME

Tsipras

La Grèce paie le prix fort pour avoir choisi Syriza. Le PIB a reculé de 7 points et elle est paralysée par les contraintes imposées par ses créanciers en raison de réformes attendues qui tardent à se réaliser. Où est passé la « superbe » de celui qui annonçait un matin de janvier 2015 « il en sera fini de l’humiliation nationale. Nous mettrons un terme aux ordres venus de l’étranger ! » Eloquence et promesses intenables se sont fracassées contre la réalité. Un an après on cherche vainement les effets du « miracle » attendu.  L’austérité sévit plus que jamais, Alexis Tsipras et sa gauche radicale ont dramatiquement échoué. Ils voulaient imposer à l’Europe un autre modèle économique, c’est l’Europe qui continue de dicter sa loi, et il ne faut pas que les Grecs se plaignent, parce que sans elle le pays se serait complètement effondré. 

Le Populisme, ça ne marche pas.

On n’entend plus Marine Le Pen louer le gouvernement d’Athènes.  Et pour cause, il a fait perdre à son pays un temps précieux. Alors que la Grèce était en train de sortir de l’ornière fin 2014, l’économie affichait une croissance de 1,3% et on attendait 2,9% pour 2015. Aujourd’hui elle est toujours en récession. L’économie vit en quasi autarcie avec un contrôle des capitaux toujours en vigueur. Les 55 milliards d’euros qui ont fui ailleurs ne sont pas revenus, obligeant les banques à une nouvelle recapitalisation. Il faut dire que les réformes imposées ont un impact récessif, alors même qu’elles ne vont pas assez loin, comme celle des retraites. Conséquence : à Athènes les manifestations ont repris : agriculteurs, avocats, entrepreneurs sont dans la rue pour protester contre les réformes. 

Tsipras n’a même pas changé les habitudes.

Le népotisme demeure, sauf qu’il bénéficie maintenant aux proches du nouveau pouvoir. De quoi alimenter une grogne croissante. La dette atteint 187,8% du PIB et le pays est à nouveau menacé par la faillite. « Tsipras-du-vent », dont la popularité était restée longtemps intacte suscite désormais déception et colère. Incapable de rigueur, maniant le double langage, il est contraint, à chaque bras de fer, de rendre les armes. Le cynisme a remplacé l’habileté tactique qui lui avait permis d’obtenir un « oui » au referendum du 5 juillet dernier. L’heure du reniement est venue. Il a bien été obligé de demander un plan d’aide puisqu’il ne pouvait pas changer l’Europe, faute d’être suivi d’aucun partenaire. Il a bien remporté de nouvelles élections mais au prix d’une scission de son parti, avec son aile gauche qu’il retrouve aujourd’hui dans les opposants. Combien de temps pourra-t-il tenir le rôle de Sisyphe avant d’être écrasé par le rocher des réalités ? Le pays va droit dans le gouffre.

La Grèce est dans une impasse politique.

Le nouveau leader de la droite ne fera aucun cadeau à Tsipras et fera tout pour précipiter sa chute. Mais son projet politique ne peut que reprendre les mesures impopulaires du memorandum européen face à une société grecque qui subit de plein fouet les aléas politiques qu’elle a provoqués, et comme prise au piège, continue de résister aux mesures d’austérité. Où trouver les assises pour une reconstruction durable et acceptée par une majorité ?

Comme on le voit, la Grèce n’est pas sortie de l’auberge. Pour arranger les choses, elle est en première ligne de Schengen et faute de contrôle aux frontières, certains européens envisagent son exclusion provisoire… Une autre humiliation supplémentaire peut-être pas souhaitable !

Plus de pauvres encore plus pauvres, merci Alexis !

 


C’EST UNE CHOSE ETRANGE A LA FIN QUE CETTE EPOQUE !

Haddock se marre bis

 

Oui, je sais, c’est facile de parodier Jean d’Ormesson. Mais enfin … on marche sur la tête :

Placer en perdant de l’argent !

Nouveaux records à la baisse des taux d'intérêt. Mais jusqu'où peuvent-ils baisser ? On croyait que zéro était le plancher,  puis on a découvert les taux d'intérêt négatifs. L'Allemagne vient de battre encore des nouveaux records. Elle peut emprunter à 5 ans en recevant 0.32% : des investisseurs paient 0.32% par an pour que l'État allemand daigne leur prendre leur argent. Incroyable non ? Mieux, aujourd'hui un quart des emprunts d'état traités dans le monde ont des taux négatifs et malgré ces taux défavorables, la demande est toujours aussi forte. Il y a trop d'argent dans le circuit, les banques centrales continuent d’inonder le monde de liquidités pour relancer l'économie, mais les investisseurs qui en bénéficient ne les investissent pas dans l'économie réelle. Ils préfèrent les stocker à taux négatifs. C'est une aberration économique et financière totale. Manifestement ce traitement n'est pas le bon. Ça finira mal !

Cohn Bendit votera Juppé !

C’est tellement le « bordel » à gauche et chez les écolos que le moins pire est encore de participer à la primaire de la droite en votant Juppé ! On aura tout vu. Que 1968 est loin !

Une réforme constitutionnelle vidée de son sens.

Finalement on va inscrire dans la constitution un principe qui ne servira à rien puisque la « déchéance de nationalité » devra être prononcée par … un juge.

Hulot à la présidentielle.

Il ne manquait plus que lui dans le paysage. Un peu comme une marionnette que l’on ressort pour faire trois tours… Il faut dire que c’est tellement le cirque chez les Verts. Tiens, Hollande pourrait bien lui proposer un maroquin histoire de neutraliser des velléités concurrentielles encombrantes. On parie ?

La France et le cannabis

Ce n’est pas souvent que la France est au premier rang. Elle l’est souvent pour la production de vin. Son palmarès s’enrichit : elle est le premier pays consommateur de cannabis en Europe. 17 millions de Français l’ont déjà essayé et 1.4 million fument régulièrement. Plus inquiétant, 63% des jeunes de 15 à 24 ans disent qu'ils peuvent s'en procurer facilement. Vous croyez qu’il faut que je m'y mette ?

Gaulois incorrigible.

Gilles Bourdouleix, l’excellent maire de Cholet menace de quitter son parti (le CNI, je crois), dont il n’est plus président. Il ne s’entend pas avec le nouveau. Il envisage de créer son propre parti. Un petit chez soi… Quand on le connait, on sait qu’il est capable de mettre sa menace à exécution. C’est d’ailleurs pour ça qu’on l’aime bien !

Allocations dégressives 

Révolution : la gauche va mettre en place des allocations chômage plus dégressives pour favoriser l’emploi. Incroyable, non ? Allez, pas de panique : Macron va nous faire deux ou trois sorties, Manolito deux coups de menton bien sentis et … il ne se passera rien.

NDDL (Notre Dame des Landes)

Les électeurs ont pourtant tranché et bien ! En votant Retailleau, ils ont validé démocratiquement le projet aux 250 recours (au moins)… Manolito, martial, annonce l’évacuation. Mais Royal derrière est à la manœuvre. Elle a, parait-il pris la main. Le pire est donc à craindre pour le projet. En attendant, les opposants peuvent mettre le feu aux engins de chantier et racketter les citoyens. C’est « l’Etat de droit » version Royal. Car tel est mon bon plaisir !

 


LA FRANCE TOUJOURS DANS LE ROUGE

La croissance en panne

 

Notre Sapin-les-bas-roses a beau se targuer d’un déficit de l’Etat meilleur que prévu pour 2015, ce qui reste encore à démontrer, notre pays ne fait pas beaucoup d’efforts pour réduire dette et fiscalité. Il a de moins bons résultats que la plupart de ses voisins européens. Pire, en ce début d’année on assisterait plutôt à une inflation de promesses coûteuses.

Déficit 2015 : amélioration en trompe l’œil.

Le déficit de l’Etat a atteint 70, 5 milliards d’euros, soit 4 milliards de moins que prévu initialement. Ce résultat s’explique en grande partie par une charge de la dette moins élevée que prévu en raison des taux bas et une baisse de la contribution française au budget de l’Union européenne. La lutte contre la fraude a contribué pour un peu plus d’1 milliard et le rabot des dépenses a apporté 1,4 milliard d’économies supplémentaires. Finalement, le gain est plus dû à des paramètres extérieurs qu’à une volonté politique, alors que le contexte hyper favorable aurait permis beaucoup plus. Rappelons que dans le même temps, l’Allemagne a réalisé 12 milliards d’euros d’excédents. Ce qui remet les pendules à l’heure.

Notre pays ne fait pas d’efforts.

En matière de dépenses publiques, la France reste un cancre si on prend comme paramètre la nécessité  de les réduire. Notre déficit public est à 3,9% en 2014 contre 3% en moyenne dans l’Union européenne, nos dépenses publiques représentent 57,1% du PIB en 2015 contre 48,7% dans l’Union européenne et notre dette atteint 96, 9% contre 86,8% dans l’UE.  Notre pays est celui où la dette publique a diminué le moins vite depuis 2010 à cause d’une croissance en berne principalement. C’est aussi dans l’hexagone que la dette publique a le plus progressé, bondissant de plus de 3% contre 1,3% dans l’UE. Le poids des dépenses publiques se traduit par un niveau trop élevé de prélèvements obligatoires dont elle est vice-championne du monde avec le Danemark. En cause une part prépondérante de nos cotisations sociales : une politique dont nous n’avons plus les moyens et qui a forcément recours à la dette pour son financement. Qui plus est, elles pèsent principalement sur les entreprises, faisant de la part des cotisations patronales, la plus élevée d’Europe.  Et puis il y a la multitude de ces petites taxes (192 au rendement inférieur 150 à millions d’euros) qui rapportent quand même plus de 5 milliards. Une manie française que le gouvernement n’arrive pas à inverser. En 2016 on crée 5 taxes nouvelles pour une seule supprimée. En contre coup d’une politique fiscale désordonnée et de dépenses insuffisamment maîtrisées, la TVA rapporte moins qu’ailleurs de même que l’impôt sur le bénéfice des sociétés et l’impôt sur le revenu. Un cercle vicieux dont il est difficile de s’extraire.

L’inflation des promesses coûteuses.

Elles sont belles les promesses du budget 2016 : des impôts censés ne plus augmenter, 16 milliards d’économies, le tout reposant sur une croissance de 1,5%, avec une réduction du déficit à 3,3% du PIB. Seulement voilà, depuis le vote, il a fallu ouvrir le porte-monnaie des dépenses « imprévues ». Je veux bien pour celles concernant la sécurité après les attentats de novembre. Le « pacte de sécurité » l’emporte sur « le pacte de stabilité » s’est empressé d’affirmer le chef de l’Etat, beau prétexte pour se défiler d’engagements intenables. Après 800 millions supplémentaires pour les forces de l’ordre et la justice, le montant aurait été insignifiant s’il s’était arrêté là, le président  a multiplié les vœux dépensiers sans préciser le coût de ce qu’il annonçait (généralisation du service civique, augmentation du nombre des réservistes, évolution du point d’indice des fonctionnaires…). La dépense la plus importante sera affectée à la lutte contre le chômage pour en améliorer les statistiques, près de 2 milliards quand même ! Une nécessité découverte bien tardivement alors que la montée continue du nombre des sans emploi n’est pas une nouveauté. L’équation budgétaire est donc loin d’être garantie au moment où Bruxelles rappelle que la France ne bénéficiera d’aucuns délais supplémentaire. Le vice-président de la commission européenne le constate : « la France ne délivre pas les efforts structurels qui lui avaient été réclamés par le Conseil ».

Rien n’a été fait pour freiner la dérive des déficits.

Pour Agnès Verdier-Molinié, de l’IFRAP, la France ne pourra pas respecter son engagement de ramener à 3% son déficit en 2017. C’est tout simplement impossible. Les calculs de son Institut prévoient un dérapage du budget à 80 milliards pour cette année, et il ne voit aucune raison pour que le solde des comptes publics s’améliore vraiment en 2017. La croissance prévue pour 2016 est déjà sérieusement revue à la baisse en raison du contexte international, ce serait 1,1% plutôt que 1,4 ou 1,5. Quoi qu’il en soit, on sera toujours dans une atonie qui ne permettra pas de créeer suffisamment d’emplois. Bref, l’IFRAP évalue à 3,5% le déficit pour 2017, loin des 1% prévus dans les accords avec l’Europe. Un motif d’inquiétude supplémentaire s’ajoute à ce constat austère : nous allons droit vers les 100% de dette publique. Or, la seule manière de redresser les comptes est de baisser les dépenses. Depuis le début du quinquennat elles sont passées de 1 150 milliards d’euros à 1 280 milliards par an, avec une inflation négligeable et une absence de croissance. La dérive continue donc. En France, que la conjoncture soit bonne ou mauvaise, les comptes sont toujours dans le rouge. Voilà un motif justifié de modification constitutionnelle : mettre dans l’article 34 que tout excédent budgétaire devra être intégralement affecté à la réduction de la dette. De nombreuses mesures techniques sont possibles pour enrayer les mauvaises habitudes et la tendance au laxisme budgétaire. La Cour des Comptes n’est pourtant pas avare de bonnes recommandations. Ainsi nous payons tous les ans 60 milliards de plus que nos voisins en couts de production de nos services publics. Les économies sont sous nos yeux, il suffirait de les ouvrir pour les voir. L’IFRAP fait même un catalogue de 10 propositions pour retourner à l’équilibre budgétaire sans affecter la qualité des services publics. Il suffit de volonté politique.


Reprise France002 Difficile de sortir de l’économie « pouf ».

Cette image utilisée par une chroniqueuse en économie est très parlante. Le "pouf", c'est ce siège confortable dans lequel on s’enfonce mollement mais dont on a du mal à s’extraire ensuite, surtout quand on a un certain âge. C’est le cas de notre « vieille » économie. Notre modèle social et économique amortit les secousses des crises et nos chutes sont plus douces qu’ailleurs. En 2009 la récession en France a été de moins de 3% quand elle atteignait 6% outre-Rhin. Le poids de l’Etat en est la cause. Mais la contrepartie c’est la lourdeur au redémarrage quand la croissance repart. Ce qui était un amortisseur devient un boulet : les prélèvements obligatoires sont un frein à la création de richesse. Le « pouf » agit comme un piège !

En attendant, on n’est pas près de voir le bout du tunnel...

Gilles Carrez et Eric Woerth chiffrent à 4 milliards d’euros les dépenses nouvelles non financées. De quoi rendre la France encore plus vulnérable !

 


TREMBLEMENT DE TERRE A GAUCHE

Taubira départ

La démission de Christiane Taubira « pour désaccord politique majeur » est un vrai séisme pour la gauche avec des répliques qui se prolongent au sein même du parti socialiste où les déclarations hostiles au chef de l’Etat se multiplient. Elle met en échec la stratégie de François Hollande, qui voulait, peu ou prou, se rabibocher avec la gauche pour imposer sa candidature et se présenter à un second mandat.

La situation est résumée par Jean-Luc Mélenchon.

Le procureur des premières heures du quinquennat n’y va pas avec le dos de la cuillère, avec son habituel sens de la formule, il résume assez bien la situation : « Sur tous les marqueurs de l'époque - et au premier rang le chômage - la situation est pire que sous Sarkozy, quant aux dommages moraux, ils sont vertigineux. François Hollande est le nom de toutes nos misères et de toutes nos désillusions… » Le départ de la Taubira a été salué par des cris de joie à droite, mais il ne faut pas que cela occulte l’hommage que lui a rendu une bonne partie du PS et de toute l’extrême gauche. Il a le mérite de délier toutes les langues, de relancer les opposants à gauche qui espèrent récupérer une hégérie à défaut d’un leader. Chacun se croit obligé d’y aller de son avis, et il faut reconnaitre qu’ils sont bien peu nombreux ceux qui défendent l’actuel président. De Christian Paul à Laurent Hamon en passant par Duflot et Montebourg, le front TSH (Tout Sauf Hollande) se met en place, ce qu’a bien perçu le Camba de Solférino.

Le pingouin sur un morceau de glace qui se détache de la banquise.

Et il va bientôt se retrouver tout seul au milieu de l’océan déchainé. Le président de la République et ses amis tentent encore de défendre l’idée qu’il est le candidat « naturel » de la gauche en 2017. Il est vrai que même s’il n’est pas soutenu par trois-quarts des électeurs, il a une notoriété que ne possède aucun de ses concurrents putatifs. Et il peut imposer sa volonté et faire renoncer la gauche à l’organisation de la primaire pourtant prévue par les statuts du PS. Encore qu’il ne soit pas avéré qu’il puisse imposer son point de vue à tous ceux qui contestent son autorité. Beaucoup d’anciens ministres, comme Arnaud Montebourg et Aurélie Filipetti souhaitent qu’une primaire soit organisée à gauche et que Mme Taubira se présente à cette consultation.

Double impasse pour la gauche.

Si l’actuel locataire de l’Elysée accepte qu’une primaire soit organisée, ce sera avouer publiquement qu’il ne dispose plus de l’autorité suffisante pour représenter la totalité de son camp. Même s’il peut légitimement espérer vaincre des candidats qui n’ont pas fait leurs preuves, plus bruyants que populaires, et montrer que ceux-ci risquent de conduire le pays dans une nouvelle mésaventure, il restera les obstacles que sont un chômage toujours en hausse et une popularité très basse. L’humiliation que serait une primaire, en l’obligeant à se distraire momentanément des affaires de l’Etat, n’est pas de nature à améliorer son image déjà bien écornée. En plus elle ne résoudrait rien. En effet il restera toujours l’obstination d’un Mélenchon qui réfute tout compromis et se présentera contre vent et marée. Il risque de ne pas être le seul. Christiane Taubira, Cécile Duflot sont démangées par le prurit de la candidature elles aussi. Si ces hommes et femmes se présentent, ils assureront la défaite du sortant dès le premier tour. En effet, même si les unes ou les autres ne recueillent qu’un nombre limité de voix, ce sera suffisant pour que Hollande ne passe pas le cap.

C’est tellement prévisible que l’on se demande pourquoi il y en a encore à vouloir en découdre avec lui, comme s’ils n’avaient pas compris que leur projet n’offre, au second tour, que le choix entre la droite et le Front national. C’est une stratégie suicidaire et ne doutons pas qu’en habile manœuvrier il va se servir de cet argument ultime. On peut douter qu’il parvienne à ses fins.

Le retrait ne résout rien.

La gauche est en manque de rassembleur. Imaginons que le chef de l’État tienne son engagement de ne pas se présenter parce que la courbe du chômage ne sera pas inversée. Cela donnerait à Manuel Valls une occasion unique de se porter candidat tout en n’excluant pas qu’Emmanuel Macron, le populaire ministre de l’Économie, tente sa chance lui aussi. Dans ce cas on peut être assuré que la gauche dure fera tout pour faire barrage à l’un et à l’autre et présentera son propre candidat. Toutes ces hypothèses aboutissent au même constat : la gauche court au-devant de l’une de ses défaites les plus cuisantes. On peut même craindre le pire : comme le pays sera, en 2017, à ramasser à la petite cuillère, les Français mécontents exprimeront leur colère ou leur désarroi en votant encore plus pour le Front National et augmenteront ses chances de conquérir le pouvoir.

C’est l’autre aspect incompréhensible de la stratégie de la gauche. Mais la gauche du PS, le PC et d’autres, continuent de croire dans leurs certitudes et qu’ils peuvent proposer un projet inspiré du socialisme, pour ne pas dire du marxisme alors que près de deux-tiers des Français se positionnent désormais à droite. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, des gens de gauche prennent des initiatives citoyennes comme celle de Claude Posternak avec « La Transition », pour bousculer le système politique en se servant des réseaux sociaux et tenter de construire un « Podemos » à la française. Confusion assurée !

Il arrive même que les tremblements de terre déclenchent des éruptions volcaniques !

 


DEUX BONNES NOUVELLES !

 

Voilà deux journées à marquer d’une pierre blanche. Oublions les désagréments causés par tous les désordres auxquels un pouvoir incompétent et incapable doit faire face : ce sont ceux de la France en colère. Hier, selon un scénario bien préparé, La Taubira a décidé de quitter le pédalo en perdition. On ne s’en plaindra pas. C’est la première bonne nouvelle. Et aujourd’hui, c’est Alain, qui est reçu à l’Académie Française, je veux dire « MR » Finkielkraut. C’est la seconde bonne nouvelle et on va pouvoir dire : « taisez-vous, Mr Finkielkraut… parle ! ».


Taubira 2La justice est passée !

Ouf, elle est partie. 80% des Français sont satisfaits, c’est dire la popularité de l’ex-Ministre de la Justice. Elle ne pourra plus nuire. Elle laisse derrière elle un bilan catastrophique et (heureusement) bien maigre : déconstruction de l’arsenal répressif avec la suppression des peines planchers, des tribunaux correctionnels pour mineurs, arrêt du programme de construction des prisons puisqu’elle veut les vider, mise en place de la contrainte pénale qui fait de la probation la règle et de l’incarcération l’exception. Heureusement son vaste programme de « justice du XXIème siècle » en est resté aux palabres. On a échappé au pire. Notamment la réforme de la justice des mineurs. Il restera néanmoins son œuvre « totem » : le « mariage pour tous ». On retiendra surtout son « angélisme judiciaire » et son absence de retenue militante : le Syndicat de la Magistrature lui fournit les équipes et les idées avec une cogestion de fait. Sa conduite personnelle, autoritaire et insensible aux opinions contraires, souvent arrogante et même triomphaliste, l’a rendue insupportable, elle était davantage guidée par un sentiment d’injustice né de ses origines guyanaises que par la réalité sécuritaire qui n’autorisait plus le laxisme à l’égard des criminels et l’indifférence que lui inspirent les victimes. Elle est restée animée par la « furia révolutionnaire » de l’époque où elle militait pour l’indépendance de la Guyane, comportement peu en adéquation avec un ministère qui exige recul, retenue et hauteur de vue. On peut lui reprocher d’avoir fait passer la militante politique sectaire avant la Ministre.

Les positions personnelles de la garde des Sceaux n’étaient plus en adéquation avec la politique judiciaire du gouvernement, son départ était devenu inévitable. Elle sera regrettée par la gauche dure, celles des « frondeurs » qui perdent une figure de proue, les communistes, les mélenchonistes, ce dont  on n’a cure. Sa démission apporte une clarification indispensable de la politique conduite par l’exécutif au moment où Manolito présente le projet de réforme constitutionnelle. « Parfois, résister, c’est partir », a dit la Taubira dans une expression laconique qui en dit long. Le président de la République, qui l’a gardée au gouvernement en dépit de divergences éclatantes, sait à quoi il doit s’attendre. Elle ne sera ni inerte, ni muette et combattra ouvertement le gouvernement actuel. Jusqu’à se présenter à la présidentielle comme en 2002 où elle avait fait chuter … Jospin ?! La démission de Taubira « pour désaccord politique majeur » fait échec à la stratégie de « François l’embrouille », qui voulait se rabibocher avec sa gauche pour se présenter à un second mandat. Ce n’est pas nous qui nous en plaindrons.

Alain FinkielkrautBienvenue sous la coupole.

Cette jeune professeure d’Anglais, soi-disant apolitique, qui a pris à partie le philosophe sur le plateau de « Des paroles et des Actes » n’y pourra rien : aujourd’hui Alain Finkielkraut parlera, il va prononcer son discours de réception sous la coupole parmi les « Immortels ». On retiendra de cet échange comme seule la télévision populiste sait nous en proposer,  la grande dignité de notre penseur qui venait de mener un débat courtois de grande qualité avec Daniel Cohn Bendit, face à un discours « victimaire » appris par cœur dans la pure tradition khmère rose chère à notre Ministre de l’inéducation nationale. Comment peut-on reprocher à l’auteur de "La défaite de la pensée" (mon bréviaire) d’être "approximatif", « vaseux » et de contribuer à obscurcir les esprits. Le sourire niais qu’elle afficha pour conclure : « Taisez-vous Mr Finkielkraut ! » est la signature de son inculture. A-t-elle seulement lu les ouvrages du philosophe ? Et si c’est le cas, il faut qu’elle retourne à l’école, car elle a fait la démonstration qu’elle n’a rien compris.

L’idéologie en prêt-à-porter ne fait illusion que trente seconde. A quoi bon lui répondre. La langue utilisée par Finkielkraut n’est pas audible pour elle, d’ailleurs elle n’écoutait pas. Ce qui est grave, c’est l’injonction téléguidée du « taisez-vous ! ». Elle est l’expression du gauchisme culturel dont le journal Le Monde se fait régulièrement le porte-parole : il faut « fuir les débats imposés, refuser de constituer certains idéologues comme des interlocuteurs, certains thèmes comme discutables, certains problèmes comme pertinents. Ces thèmes rendent la confrontation d’idées impossible, les évacuer est la condition du débat ». Ainsi sévit le terrorisme culturel gauchiste. Heureusement, personne n’empêchera Alain Finkielkraut de continuer à se faire « l’accoucheur de notre inquiétude collective ». Il continuera à célébrer et défendre les acquis de notre civilisation qu’il a reçus en partage et si bien intégrés. Aujourd’hui, l’affront est réparé. C’est l’héritier d’une généalogie, d’une histoire, d’une littérature, qui s’avance parmi les Académiciens.

« Taisez-vous, Mr Alain Finkielkraut parle ! »

 


NOTRE-DAME-DES-LANDES : IL EST PLUS QUE TEMPS !

ND Landes oui

 

L’aéroport Nantes-Atlantique vient de battre à nouveau son record de l’année écoulée : avec une croissance de 5,7% en 2015, il a servi 4 395 000 passagers, ce qui le place comme l’un des aéroports régionaux les plus performants. Mais cela n’est pas sans conséquence. Il a fallu gérer 135 journées à forte densité, à plus de 14 000 passagers/jour. C’était 80 en 2014 et 6 en 2011. Août 2015 a même connu une pointe à plus de 500 000 passagers sur le mois, et cinq autre mois ont dépassé les 400 000.

L’aéroport connait donc un trafic de plus en plus dense, qui se concentre sur l’Europe (44% du trafic total), en augmentation de 20% en 2015. De fait, les compagnies aériennes sont de plus en plus nombreuses à venir servir les destinations assurées par l’aéroport. Elles sont aujourd’hui 23.

La compétition est forte entre les plates-formes aéroportuaires. « Nous sommes au début de l’ère des aéroports », affirme Augustin de Romanet, PDG d’Aéroport de Paris, qui doit veiller à la place de Roissy Charles de Gaulle comme l’un des cinq ou six grands équipements de la planète. La concurrence qui règne entre les aéroports internationaux se fait à l’échelon mondial. Elle est la partie émergée de l’iceberg des nécessaires dessertes. Cette concurrence existe aussi au niveau régional. Aujourd’hui, un aéroport performant est nécessaire à la croissance économique à tous les niveaux. Il est l’infrastructure du XXIème siècle autour de laquelle se concentrera de plus en plus l’activité économique.  Le transport aérien connait un essor très dynamique au rythme de 4,5% à 5% par an pour les vingt prochaines années. Le trafic va donc doubler d’ici 20 ans.

L’explication tient dans l’avènement des classes moyennes dans le monde : près de 5 milliards d’individus en 2030 seront à même de voyager. Une chance de développement économique phénoménale quand on sait que le tourisme pèse aujourd’hui 9% du PIB mondial, plus que le secteur agroalimentaire ou automobile. Le trafic aérien se concentre sur les villes qui ont la plus forte puissance d’attraction.  Un aéroport est donc un élément clé de la puissance économique d’un pays ou d’une région. Les équipements parisiens sont des portes d’entrée pour la France. Ceux des Régions ont un rôle de relais important, notamment à l’échelon intra-européen. Dans ce contexte, les terminaux doivent pouvoir suivre l’évolution du trafic : pouvoir augmenter le nombre des pistes devient alors capital.

Dans ce contexte, le transfert de Nantes-Atlantique va devenir urgent, à l’horizon 2020. D’autant plus que les résultats de 2015 sont obtenus avec une chute à l’international (- 27%) liée aux événements de Turquie ou de Tunisie. Qu’en sera-t-il quand ces destinations reprendront à un rythme normal, ce qui arrivera bien un jour. Il faut donc commencer les travaux sans attendre. Cela mettra fin, en même temps, à une situation inacceptable, celle d’une zone où le droit de la République ne peut plus s’exercer normalement, où des individus imposent la loi par la terreur et l’intimidation. L’Etat doit se faire respecter. Il en va du développement de la Région des Pays de la Loire, pour laquelle un aéroport moderne est désormais un atout stratégique indispensable, tant pour la métropole nantaise que pour tout l’arrière-pays ligérien et breton.

Chaque époque a ses exigences : l’Antiquité avait ses ports pour assurer la prospérité, le XIXème siècle ses chemins de fer et le XXème ses autoroutes. Le XXIème sera celui des aéroports.

 


LA PRIMAIRE : « FAIRE », UN LONG CHEMIN POUR FILLON !

Fillon homme_2
 

 

« Road-movie » en continu.

Les mois se suivent et se ressemblent pour François Fillon. Il est sur la route, à la rencontre des Français et des militants,  il travaille, il voyage. Ne rien négliger pour être « au niveau » du combat, qu’il mène comme un sacerdoce. L’été dernier, il a sillonné les Etats-Unis  avant de rencontrer Christine Lagarde et de faire une brève étape à New York, histoire de peaufiner une stature internationale. De retour dans l’hexagone, il a suivi de près l’évolution de la crise agricole. Et pour finir, il s’est imposé une séquence studieuse pour mettre la dernière main à son livre « FAIRE » paru à la rentrée.

Le programme le plus abouti ne suffit pas.

Ce livre-programme est un succès d’édition : plus de 80 000 exemplaires. Je l’ai lu (voir mon article à ce sujet) et affirmer qu’il contient le programme le plus abouti pour redresser la France n’est pas un slogan en l’air, c’est la vérité reconnue par nombre d’observateurs crédibles. La campagne des régionales lui aura permis ensuite d’aller aux quatre coins de la France pour le décliner devant des assemblées souvent nombreuses et enthousiastes. Les sujets collaient parfaitement avec l’actualité : éducation, Europe, sécurité, immigration, économie et finances… Une conception exigeante du redressement national. Et pourtant le sentiment que le candidat piétine persiste. L’adhésion qui devrait être massive ne vient pas. La concurrence est rude.

Un léger décollage dans les sondages.

Depuis le mois de septembre dernier, les efforts de François Fillon lui ont permis de grappiller quelques points dans les études d’opinion. Mais la percée n’est pas vraiment là malgré tous les efforts consentis pour exister. Cela ne semble pas le décourager. L’arrivée est encore loin, et il sait par expérience qu’il suffit de peu de choses pour que ça bascule. Il sait aussi que la ténacité en politique est toujours récompensée. Alors il continue de creuser son sillon, tout en essayant de faire entendre sa différence. Inlassablement, il reprend son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des Français, à raison d’une réunion au moins par semaine.

Une capacité opérationnelle certaine.

De tous les candidats à la primaire actuellement connus, il est de loin celui qui a le plus de parlementaires et d’anciens parlementaires pour le soutenir. Ce sont autant de relais dans toute la France. Il retrouve de ses proches à la tête de régions : Bruno Retailleau, Valérie Pécresse. Il a inauguré un siège de campagne dès le début du mois de janvier et son nouveau site internet est un modèle du genre pour son interactivité. Voilà un candidat qui a un programme, des troupes, un siège avec une équipe opérationnelle composée de gens aguerris… Il a de l’avance dans sa préparation.  Alors, pourquoi la mayonnaise tarde-t-elle à prendre ?

Qu’est-ce qui empêche la percée ?

De nombreuses causes peuvent expliquer ce relatif marasme que suscite sa candidature. Il est possible que les électeurs de la droite et du centre attendent de connaître toutes les candidatures avant de se prononcer. Relativisons en effet les sondages qui prennent en compte des aspirations très larges et peuvent contribuer à gonfler des baudruches. Mais surtout, François FILLON doit se faire une image d’homme qui a la carrure. Il l’a certainement, mais on retient de lui le Premier Ministre du quinquennat précédent : une solide expérience… de second. Et la sotte question revient en boucle : «  Ce que vous préconisez aujourd’hui, pourquoi ne l’avez-vous pas fait alors ? ». Son image reste celle d’un « notable de province », de premier de la classe discret et pudique. Et pourtant, il suffit de l’écouter pour s’apercevoir que derrière ce portrait d’homme réservé se cache une détermination, une autorité, un tempérament de décideur. Cela transparait dans son livre. Mais voilà, le grand public ne vient pas aux meetings et les plateaux de télé sont réducteurs. Enfin, dans ce qui nuit encore à son image, il reste le souvenir persistant de son duel avec Copé. Un désastre à la fois médiatique et militant. Combien ont quitté le parti à ce moment-là et j’en rencontre encore qui n’ont pardonné ni à l’un, ni à l’autre. Le retour de son ancien rival sur la scène politique, de ce point de vue, n’est pas une bonne nouvelle.

La ligne d’arrivée est encore lointaine.

Le chemin est long et la pente est rude, aurait dit Raffarin. Mais le Sarthois aime l’escalade. François Fillon n’a rien à perdre. Il a dit qu’il irait jusqu’au bout. Il va donc continuer à battre la campagne. Il est passé de 6% à 12% dans les sondages. Il a encore une bonne marge de progression. La surprise peut sortir des isoloirs. Il va tout faire pour la créer.

 

 


PAS D’EMPLOIS, PAS DE CROISSANCE !

Chômeur pro

 

L’emploi crée la croissance.

C’est le b-a ba de l’économie. L’opinion  publique mal informée par des médias incultes en économie croit évidemment l’inverse, à savoir que c’est la croissance qui crée l’emploi. Et nombre de politiques, surtout à gauche mais pas que, font la même erreur. Ne me faites pas dire pour autant que la croissance nuit à l’emploi. L’un entraine l’autre et réciproquement. Mais c’est bien l’artisan qui, refusant une embauche alors qu’il a du travail, bloque son chiffre d’affaires et une hausse du PIB pour le pays. Curieusement la France s’est blindée, armée, cuirassée contre l’emploi. Embaucher c’est trop cher, trop compliqué, trop aventureux. Dans notre pays, c’est devenu un réflexe : il est préférable de refuser un marché ou un client. Mieux vaut ne pas croître plutôt que de prendre un salarié de plus. Ce qu’on constate souvent dans la vie courante, lorsqu’il s’agit de trouver un plombier, de faire réparer sa voiture ou rénover une façade, s’est généralisé à l’ensemble de l’économie. Le résultat, nous le connaissons : notre faible croissance vient de la non-création d’emplois. Pourtant avec l’alignement historique des planètes – les taux d’intérêt nuls voire négatifs, le pétrole à 30 dollars ou moins, le dollar en baisse de 30 % depuis deux ans, la reprise chez nos clients importants, américains, britanniques, espagnols – la croissance française devrait être bien supérieure à celle que nous connaissons. Si elle est si atone, la cause est en nous-mêmes : un mélange de découragement, d’attentisme, aggravé par les départs à l’étranger des talents et des capitaux. A la préférence pour le chômage, s’est ajoutée une préférence pour le non-emploi et la non-croissance. Les Verts peuvent applaudir !

L’échec véritable de François Hollande.

Il est là : non seulement il n’a pas pu inverser la courbe du chômage (mais reconnaissons que d’autres ont échoué avant lui), mais il a ajouté avec ses décisions inappropriées du début de son quinquennat, le blocage de la création d’emplois privés, les vrais emplois. La France avait depuis vingt ans un taux de chômage élevé, mais elle réussissait quand même à créer des emplois : environ un million par décennie. Ce qui est nouveau, c’est l’arrêt brutal ces deux dernières années de ce mouvement. Le gouvernement tente de l’expliquer par la faible croissance : 0,3 % en 2013, 0,4 % en 2014, 1,1 % l’an dernier. Ce sont en effet des chiffres trop faibles pour faire baisser le chômage, mais pas pour créer des emplois ! Selon les statistiques tirées  des chiffres d’Eurostat, de juillet 2013 à septembre 2015, la France n’aurait créé que 57.000 emplois privés alors que dans le même temps, l’Allemagne en a créé 482.000, soit près de dix fois plus, l’Espagne 651.000 et même l’Italie, pourtant en récession, 288.000, six fois plus que la France. L’erreur de François Hollande a été à son arrivée en 2012 de n’avoir pas senti que l’économie qui sortait à peine d’une série de crises dévastatrices, n’était pas en mesure de supporter des taxes et des contraintes réglementaires, juridiques, sociales, supplémentaires. Le choc fiscal infligé par le gouvernement Ayrault, comme je l’avais prédit alors, a été mortel.

La conversion à « la politique de l’offre »

Le chef de l’Etat a bien vu cette paralysie et  il s’est donc converti à « la politique de l’offre », tout en tentant de mener parallèlement une relance de la consommation par la fiscalité allégée des bas revenus. Il a engagé son gouvernement  à réaliser  une baisse du coût du travail (de 6 % pour le Cice). Mais, d’une part les mesures arrivent tard dans un climat dégradé par les premiers mois du quinquennat, et, d’autre part, il commet l’erreur de laisser continuer des politiques contraires comme « la pénibilité », et laisse ses « camarades » tenir des propos qui font penser qu’un retour sur la vieille ligne est toujours possible sinon attendu, en tout cas prévisible parce qu’électoralement nécessaire à l’union de la gauche. Comme la suspicion demeure, la moindre petite mesure anti-business ruine tous les coûteux efforts pour la compétitivité. Toutes les semaines nous apportent leur lot de telles mesures qui décrédibilisent la politique favorable à l’emploi. Au budget 2016, deux taxes seront supprimées mais cinq nouvelles apparaîtront. On voit bien que les syndicats bloquent les ouvertures des magasins le dimanche. Le gouvernement semble désemparé, irrésolu entre les deux politiques contradictoires : entre la volonté de moderniser et celle de préserver le dialogue social. Il ne suffit pas qu’un ministre constate qu’il y a « trop de syndicats » et qu’ils se radicalisent par concurrence, personne ne fait rien pour poursuivre ce qu’avait utilement fait le précédent président en la matière afin de simplifier la représentation syndicale.

Le Président a réussi à inverser la courbe ... de l'emploi !

Bref, un mauvais départ, l’incohérence ensuite et, sur le fond, l’irrésolution : le chef de l’Etat ne peut pas raisonnablement espérer parvenir à ses fins sur le chômage, malgré les grands moyens utilisés pour en améliorer les statistiques. Le plus grave, c’est que le corps économique est prêt pour l’embauche. Il est vrai que la politique de l’offre a rétabli en partie la compétitivité. Mais trop de décisions sottes et trop de discours anti-business bloquent les projets. L’économie française reste donc congelée. 

 


LE PHENOMENE MACRON : MOI, MOI ET MOI … UNE ESCROQUERIE !

Macron barbu

 

De manière générale, les Français souhaitent qu'il y ait un renouvellement du personnel politique (56%), actuellement insuffisant à leurs yeux (88%).

C’est une vieille antienne.

On a connu ça avec les « quadras » dans les années 80, avec le succès que l’on sait : c’est toujours un vieux renard qui tire l’épingle du jeu. Et c’est logique. Notre république s’inscrit par son histoire et sa « pyramide des pouvoirs » du local au national, dans la logique du « cursus honorum » de la république romaine, dont nous sommes les lointains héritiers. Impossible de faire l’impasse dessus, et c’est préférable. L’élection de François Hollande en est la preuve un peu iconoclaste : par accident, il a pu s’affranchir du parcours et être élu sans avoir jamais participé à un gouvernement. On mesure chaque jour ce que son manque d’expérience des rouages de l’exécutif nous coûte.

Que signifie la popularité d’un Macron.

Il suffit d’une belle gueule et d’une intelligence brillante pour être propulsé en tête de gondole. Il faut dire que ça n’est pas trop difficile dans l’univers de médiocrité idéologique où il navigue, lui qui n’a aucun engagement ni idéologie, sauf peut-être celle apprise dans la finance. Entouré de bras cassés, au sens propre comme figuré, il jaillit comme une pépite au milieu des scories. Il parle un langage différent, pratique l’empiètement permanent sur les plates-bandes de l’opposition tout en criant sa loyauté à son camp. Voilà de quoi plaire au microcosme médiatique gaucho-bobo-parisien. Celui qui crache dans la soupe est toujours mis en exergue, fût-il minoritaire. Alors, évidemment, il est celui qui incarne le mieux le renouvellement en politique, selon 55% des personnes interrogées (contre 43%). Il est le seul à obtenir une approbation majoritaire, aussi bien à gauche qu'à droite. Il devance la députée FN Marion Maréchal-Le Pen (43%) et le député Les Républicains Bruno Le Maire (36%). Une unanimité factice !

Le culte de l’image.

Devenu la coqueluche des médias, Emmanuel Macron peut se permettre de donner une interview sans rien à annoncer. Dans la page que « Le Monde » lui a consacré, pas de mots qui dérangent ni de totem dénoncé, pour une fois la transgression n’est pas dans les mots,  elle est dans la photo. Emmanuel Macron a « la barbe de trois jours ». Changement de « look », pour attirer l’attention et du coup le « tout Paris » bruisse. Histoire de faire parler de lui au moment où les attentats ont relégué au second plan les priorités économiques. Les moulinets sécuritaires de Manuel Valls conviennent mieux à la période que les coups de bélier verbaux portés aux rigidités françaises par son ministre de l’Economie. La loi Macron2 est d’ailleurs passée à la trappe, absorbée par celle que la ministre du Travail, Myriam El Khomri, prépare sur l’emploi et le Code du travail. Dans ce contexte défavorable il faut pourtant continuer à exister. Donc, il procède par expressions mesurées, le mot « responsabilité » répété. Emmanuel Macron porte la barbe d’un sage ou d’un homme d’affaire parisien où elle est très « mode ». Dans « Le Monde » on fait de la pédagogie, on rappelle l’état de la France, on explique ses fondamentaux car on s’adresse à des « intellos ». On ponctue le tout de quelques aphorismes : « La croissance n’est pas assez riche en emplois », « le devoir qui est le nôtre, c’est d’acter que la croissance ne viendra pas de l’extérieur », « on n’a pas tout fait pour l’emploi ». S’il s’agissait de convaincre le « patron » de donner du contenu au plan pour l’emploi détaillé  le 18 janvier, il en a été pour ses frais. On a vu où menait « l’état d’urgence économique et sociale » ! Alors, Emmanuel Macron bouge à nouveau : il ira chez « Bourdin » et dégainera à nouveau ses vérités, sur un ton beaucoup plus trivial, défendant le patron qui risque son argent…  en semant le trouble chez ses « amis » du côté de sa majorité. Avec ou sans loi, il est là, il ne renoncera pas, avec la complicité des médias, mais jusqu’à quand ? Réponse : tant qu’il fera de l’audience.

Mais c’est une escroquerie intellectuelle.

Rien de ce beau langage réaliste sur l’entreprise, les rigidités qu’il faudrait supprimer dans le marché du travail, le code du même nom, les marges … ne sera appliqué. C’est une « disruption », c’est-à-dire un écran de fumée pour exister soi-même et déstabiliser le camp d’en face. Personne n’est dupe. Macron peut croire à son destin, l’ivresse ministérielle y conduit. Mais en fait, il ne peut aller très loin. Car un destin national ne peut pas se construire sans le soutien solide d’un parti de gouvernement, ses militants, ses électeurs. Sans appareil, pas de conquête du sommet. Et le soutien médiatique fond alors comme neige au soleil.

Le désir de changement est aussi une escroquerie…

Je dirai même que c’est une « tarte à la crème ». Bruno Le Maire tente de surfer sur cette tentation et déploie une énergie phénoménale, mais peine à se faire une place. Si c’était si vrai, il devrait être au « hit-parade » à la place de Juppé.  C’est donc vrai qu’on peut avoir le sentiment que ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Pourtant il suffit de gratter un peu pour s’apercevoir que le renouvellement se fait par le bas : combien de nouvelles têtes ont pris des villes, des départements, des régions et sont promises à un avenir national : les Pécresse, Béchu, NKM, et bien d’autres encore. Parmi les mesures à même de favoriser le renouvellement en politique, les Français plébiscitent le non-cumul des mandats (86%) : une autre naïveté héritée du culte égalitariste imposé par la gauche et totalement incongrue dans un pays jacobin et centralisé comme la France où il faut avoir un mandat national pour faire aboutir quelques grands projets locaux. Quant au cumul des indemnités, le trouble est alimenté par les informations qui circulent sur internet, toutes fausses parce qu’elles oublient systématiquement le plafonnement imposé par la loi et l’écrètement. Plus justes ou réalistes seraient l'obligation pour tout élu concerné de démissionner de la fonction publique (84%) et l'interdiction d'exercer plus de 10/15 ans un mandat électif (81%).

En fait, c’est surtout le manque de résultats obtenus par les gouvernements successifs qui crée la lassitude. Comme s’il suffisait de changer le personnel sans se soucier de l’état de l’établissement que celui-ci fait tourner. La gauche, par le désenchantement qu’elle crée et ses erreurs, ses dénis, a aggravé le mal. Mais, les Français seraient bien inspirés  de regarder ce qui se passe autour d’eux : à quoi ont servi les initiatives nées d’internet et des réseaux sociaux ? Réponse : au Portugal et en Espagne à rendre les pays ingouvernables. Belle réussite en effet ! 

Au lieu de critiquer le système, que les Français adhèrent donc massivement dans les partis de gouvernement existants,  ils seront à même alors de provoquer le renouvellement. Mais ce serait trop facile et peut-être trop contraignant de participer ainsi à la vie démocratique.


REJETER SARKOZY ET HOLLANDE DOS-A-DOS : QUELLE INJUSTICE !

Sarko 2012

 

Huit Français sur dix.

Huit Français sur dix ne souhaitent pas voir Nicolas Sarkozy se présenter à l'élection présidentielle de 2017. Selon les sondages successifs, de moins en moins d'électeurs souhaitent voir l'ancien président de la République se présenter. Ils étaient 33% en juillet 2014 et 22% en février 2015. Autre constat, l’actuel locataire de l’Elysée et son prédécesseur font exactement jeu égal : seuls 24% des Français veulent qu'ils soient candidats à la prochaine élection présidentielle, 74% étant d'un avis opposé.

C’est ce constat qui me scandalise le plus.

Vous allez tout de suite penser que je suis un sarkozyste inconditionnel comme on en rencontre dans le noyau dur chez « Les Républicains ». C’est mal me connaître. Je peux comprendre que des électeurs n’aient pas envie de rejouer la même pièce qu’en 2012. Je sais que la multitude des « affaires » que la gauche lui colle sur le dos fait peser un inévitable soupçon sur le personnage. Je vois bien que le financement de sa campagne de 2012 n’est pas clair. J’admets que le personnage à des travers qui peuvent paraître détestables, sa vulgarité parfois, ses petites phrases assassines, ses manies que des stars du show biz ne désavoueraient pas. Mais je ne comprends pas la violence du rejet de certains, même dans mes amis. Ce sont le plus souvent des gens de la bourgeoisie aisée, ou membres de certaines corporations qui ont pu avoir à souffrir de quelques-unes de ses réformes. On ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs. Ce ne sont pas les handicapés ou les personnes âgées qui ont vu indemnités et minimum vieillesse augmenter de 25% entre 2007 et 2012 qui viennent se plaindre. Et les Français, en général, devraient plutôt le remercier pour avoir pris les mesures qui s’imposaient en 2008, pour sauver les banques et donc leur épargne. C’est pourquoi renvoyer François Hollande et Nicolas Sarkozy dos-à-dos m’apparait comme une injustice, une ingratitude même. Il suffit de comparer les deux bilans pour en prendre conscience.

Bilan de l’action de l’actuel président :

Le chômage sous Hollande :

Sur cinq indicateurs clés, les résultats au bout de 43 mois de présidence sont plus catastrophiques que ceux enregistrés par son prédécesseur sur l'ensemble de son quinquennat. Son bilan en matière de lutte contre le chômage et de créations d'emploi est catastrophique.  C’est plus de chômeurs par mois, 16.351 chômeurs supplémentaires chaque mois soit près de 3000 de plus que lorsque Nicolas Sarkozy était à l'Élysée. En 2016 il affichera un aussi mauvais bilan en 4 ans que Nicolas Sarkozy en 5, la crise mondiale de 2008 en moins. C’est plus de chômeurs de longue durée, à fin novembre 2015, on ne compte 782.500, soit 254.700 de plus, au bout de 3,5 ans, que la hausse enregistrée pendant les cinq ans de mandat de Nicolas Sarkozy. C’est plus de chômeurs seniors : depuis mai 2012, Pôle emploi compte 294.400 demandeurs d'emploi de plus de 50 ans en plus, soit 40 000 de plus que le total atteint sous Nicolas Sarkozy, en cinq ans. C’est plus de destructions d'emploi : au troisième trimestre 2015, la France avait détruit pas moins de 191.000 emplois depuis l'élection de François Hollande, soit en 13 trimestres. Sur l'ensemble du quinquennat de Nicolas Sarkozy les compteurs se sont arrêtés à -255.200 emplois, soit en 20 trimestres. Ce qui porte la moyenne du nombre d'emplois détruits par trimestre à 14.692 pour l'actuel chef de l'État, contre 12.760 pour son prédécesseur. 2 000 emplois de plus détruits chaque trimestre qui passe.

Quelques réformes emblématiques :

Il serait fastidieux de passer en revue tous les aspects de l’action de l’actuel président et ses revirements. Retenons quelques réformes emblématiques : le mariage pour tous qui a déchiré la France, la justice en vrac avec Taubira, le matraquage fiscal avec la taxe à 75% heureusement abandonnée, une réformette des retraites qui n’a rien résolu, une réforme territoriale intelligente abrogée et remplacée par un redécoupage des cantons et des régions qui confine à l’absurde, des déficits publics qui ne se résorbent pas, une dette qui continue de croitre (il faudra encore emprunter plus de 180 milliards d’euros en 2016 sur les marchés), le nombre des fonctionnaires qui augmente sans cesse… Où est donc passé la présidence « normale » quand on prend l’avion pour aller inaugurer un cinéma à Tulle ? Et je ne parle pas des décisions prises puis abandonnées : on massacre l’apprentissage, pour le célébrer deux ans après, on surimpose les entreprises pour leur redonner ensuite des primes à l’embauche et des crédits d’impôts. Et que dire du taux de croissance en berne depuis 2012 et du pouvoir d’achat des ménages. Que retiendra l’histoire, sinon  celle d’un quinquennat zigzagant au gré des circonstances. Et tout cela sans crise majeure, ni financière, ni des dettes souveraines, ni de l’euro. Le pouvoir a, au contraire bénéficié d’une conjoncture heureuse dite « d’alignement des planètes », sans en tirer aucun profit pour notre économie. Une occasion gâchée. Sarkozy avait parait-il abîmé la France, alors que dire de l'état dans lequel Hollande va la laisser !

J’ai été un ardent défenseur du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Le « calepin » en est le reflet et je ne pourrais pas dire le contraire. Je n’ai jamais compris pourquoi le bilan de son action n’a jamais été fait réellement, d’abord avant la présidentielle de 2012, et depuis, en dehors de l’initiative (partielle) prise par Valérie Pécresse. A plusieurs reprises j’ai évoqué les nombreuses réformes réalisées. Je l’ai fait d’abord par militantisme, puis c’est davantage le regard de l’historien qui a prévalu. J’ai même été tenté de comparer l’action des deux présidents les plus réformateurs depuis De Gaulle : Giscard et Sarkozy. Mais ce bilan de 2007 à 2012, pour qu’il soit crédible, il n’y a guère que Nicolas Sarkozy qui puisse le faire. Dans son livre peut-être ?

Jetons encore un bref regard sur la période 2007-2012.

On doit à Nicolas Sarkozy la réduction des pouvoirs du Président de la République au profit du parlement et des citoyens, la limitation à deux mandats de cinq ans pour le Président de la République, le droit pour les députés de fixer 1/3 de l’ordre du jour de l’Assemblée, la loi de représentativité des syndicats, l’autonomie des universités aujourd’hui battue en brèche, la réforme des collectivités territoriales qui devait s’appliquer en 2014 et qui fusionnait le mandat de conseiller régional et général, la réforme de la carte judiciaire, de la carte militaire, de la carte hospitalière, le Grand Paris, mise en place d’une même autorité pour les gendarmes et les policiers, création du service civique… Et puis la réforme des retraites qui a permis d’ajuster le dispositif, sauver son financement et sur laquelle il vit encore, Le service minimum dans les transports, le remplacement de la taxe professionnelle, la suppression de la publicité sur les chaines publiques. Les crises successives qui ont marqué les années 2008 à 2010, dont on sait la violence et les effets dévastateurs (50% de recettes fiscales en moins en 2009), n’a pas empêché la relance de l’économie par l’investissement, la réduction de 160 000 fonctionnaires, la mise en place de la rupture conventionnelle pour mette de la souplesse et de la flexibilité dans l’emploi,…  En matière de logement, entre l’action des années 2007-2012 et celle de Duflot, c’est le jour et la nuit : 2 millions de logements dont 600 000 logements sociaux en 5 ans. Sur le plan social, il ne faut pas oublier la  création du RSA, malgré le contexte inapproprié. Un dernier chiffre pour finir : augmentation du pouvoir d’achat de 4% malgré le contexte de crise. A ce bilan intérieur partiel (il y a eu 930 réformes), il faudrait ajouter l’action décisive du président en matière de politique extérieure : au sein de l’Otan, avec la création du G20, au moment de la crise Géorgienne, etc… Une France qui assure un leadership et qui est respectée. Peut-on en dire autant aujourd’hui ?

Alors, certes, son action n’est pas exempte de faiblesses et de reproches.

Ainsi la réforme de la justice n’a pas été menée jusqu’au bout, la réforme du financement des charges familiales par transfert sur la TVA est intervenue trop tard, la baisse de la TVA aux restaurateurs était discutable, sa volonté de débattre sur l’identité nationale a tourné à l’aigre mais aurait été bien utile pour aujourd’hui ! Je pourrais allonger le propos en prouvant qu’il n’a pas gouverné pour les riches comme la gauche a tenté de le faire croire en permanence avec la complicité des médias. Et il a tenu près de 80% de ses promesses. On ne peut pas en dire autant de Hollande.

Une fois que tout cela est dit, il faut vivre avec le réel.

Son passage à Angers lors des dernières régionales m’a laissé sur ma faim. N’ayant aucune aversion à son égard, je reste disponible, comme à l’égard des autres candidats que ce soit Juppé ou Fillon. A lui de prouver qu’il peut être encore le meilleur.

 


2 MILLARDS D’URGENCE… POUR ASSURER MA REELECTION !

Pole emploi direction

 

Voilà en résumé comment il faut interpréter la collection de mesures inscrites dans le nouveau et énième « plan d’urgence pour l’emploi ». Il va mobiliser, en théorie, 2 milliards d’euros, avec un objectif : faire baisser artificiellement le chômage en gommant 500 000 personnes affectées à des formations plus ou moins adaptées et inverser par ce moyen la courbe … Ainsi le « magicien » pourra proclamer à tous les vents qu’il a réussi son pari et qu’il peut donc se … représenter. 2 milliards qu’on n’a pas pour permettre à un nul de tenter sa chance pour rester à la tête de l’Etat. Je trouve que c’est vraiment cher payé pour un pari quasiment perdu d’avance.

Une grande manipulation dans la tradition hollandienne.

Avec 5 743 600 demandeurs d’emploi, les formations proposées aux chômeurs sont déjà, en temps normal, aussi aléatoires en qualité qu’en débouchés. Pôle emploi peine déjà à convaincre entrepreneurs et chômeurs de son efficacité. Le plan d’urgence va charger un peu plus la barque d’un organisme qui est saturé avec 650 000 personnes en formation, tout le monde le sait. Et l’on se demande bien avec quelles sessions commandées à la va-vite (urgence) à des sous-traitants de sous-traitants, les demandeurs d’emplois pourront trouver une formation adaptée à un emploi … qui n’existe pas. La charrue devant les bœufs.

Le plan d’urgence continue de marcher à l’envers.

On va continuer dans la démarche de l’économie administrée avec des primes allouées par l’Etat pour favoriser artificiellement l’embauche en créant des effets d’aubaine. Il serait bien plus efficace de consacrer les mêmes sommes à la baisse des charges durable des entreprises, particulièrement les PME et TPE. Mais ce serait trop simple. 

Le gouvernement souhaite atteindre le nombre de 500 000 apprentis en 2017 : une rigolade ! Leur nombre a baissé d’année en année depuis son arrivée au pouvoir. On est rendu à 400 000. Vouloir  mettre 50 000 jeunes de plus par an sur la voie de l’alternance après en avoir perdu plus de 40 000, c’est bien, encore faut-il savoir avec qui ? Si c’est pour favoriser les Centres de formation des branches professionnelles, il y aura une meilleure chance d’insertion sur le marché du travail au bout de la formation, dans deux, trois ou quatre ans. Si c’est pour les orienter vers les centres de formation de l’Education nationale, où le personnel est encore très éloigné des réalités et figé dans des certitudes, on ne risque pas d’améliorer la situation. Et puis qui dit apprenti, dit entreprise pour signer le contrat : et là encore ça n’est pas gagné d’avance. Chat échaudé craint l’eau froide.

Le pacte de responsabilité avec le CICE sera pérennisé en 2017. La belle affaire ! On a enfin compris qu’il fallait baisser les charges des entreprises dans la durée, mais pourquoi maintenir une usine à gaz. La mise en place des allégements fiscaux et sociaux du Pacte de responsabilité, annoncés le 31 décembre 2013 n’est toujours pas achevée, au point qu’un « chèque-emploi-PME » doit être présenté pour faire patienter les petits patrons ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Par contre, il y a urgence à attendre. 

Attendre la conférence de février, attendre les conclusions de la commission Badinter qui fait un rapport sur la commission Combrexelle, attendre la loi El Khomri, attendre la loi Macron. On est bien dans le droit fil de la méthode hollandienne de procrastination permanente. On comprend pourquoi la France est le cancre de l’Europe en matière de création d’emplois privés, avec moins de 3% sur les deux dernières années. On recommence sans cesse avec les solutions qui ne marchent pas, essayées cent fois, sans que le chômage structurel recule. Et pourtant il y a d’autres chemins que le gouvernement ne veut pas voir : libérer la négociation sur le temps de travail dans les entreprises, aménager les seuils sociaux si bloquants, régénérer le contrat de travail pour le mettre en accord avec l’économie contemporaine, …

Le plan Hollande est au pire un mensonge et au mieux un habillage statistique.

Mais il a beaucoup mieux à faire. Inlassable, il entend occuper la totalité du terrain politique et ne pense qu’à la présidentielle de 2017. Il est sur tous les fronts, commémore jusqu’à l’overdose, se présente comme le père protecteur en chef de guerre, va sur tous les terrains un jour rassembleur de la gauche, le suivant s’exerçant à séduire la droite dans le nord, ou n’hésitant pas à s’emparer de la déchéance de nationalité pourtant portée par l’extrême droite. Une danse du ventre largement relayée par des médias complaisants. Mais pour quoi faire ? Pour s’imposer à l’opinion ? Manifestement ça ne marche pas.

2 milliards d'euros pour sauver 1 emploi, le sien, c'est cher !

Tout de même, il y avait moyen de dépenser 2 milliards d’euros plus utilement !

 


LA PRIMAIRE : JUPPE FAIT LA COURSE EN TÊTE

Juppé

 

Depuis le 4 janvier dernier, la campagne est lancée.

Et Alain Juppé qui avait déjà la faveur des sondages tout au long de l’année 2015 peut savourer la dernière étude qui est tombée : non seulement il reste en tête, mais creuse l’écart. Avec 38% des intentions de vote, devant Nicolas Sarkozy à 29% (IFOP), il accroit son avance. Est-ce le résultat de son offensive médiatique avec la publication de son livre sur l’Etat fort ? C’est possible. Les thèses qu’il y développe le rapprochent en effet de l’électorat traditionnel de la droite, qui attend des réponses fermes sur le régalien. Une manière de corriger l’impression que son positionnement concédait trop au centrisme.

Lors du Grand Jury RTL, en octobre dernier, il tenait encore un discours très modéré : « Je suis là pour apaiser et rassembler », répétait-il à l’envi, ajoutant même : « s’il y a des déçus du hollandisme qui veulent nous rejoindre, ou des électeurs du FN, ils sont les bienvenus ». A l’époque, il tenait aussi à se différencier de Fillon, en condamnant toute nécessité de rupture, lui préférant la notion de « changement », plus classique… et aussi moins porteuse de sens. D’ailleurs c’est le style qu’il voulait donner à sa démarche, annonçant vouloir bâtir un projet pour la France qui sorte un peu des clivages traditionnels, se revendiquant « réformiste ». Il pense qu’il ne faut pas ouvrir des fronts de tous les côtés et plaide pour les réformes en douceur. Le point de comparaison là-dessus est facile. Raffarin avait appliqué la méthode Juppé, une réforme après l’autre, avait rencontré beaucoup de difficultés et finalement réalisé peu. Nicolas Sarkozy avait mené de fronts toutes les réformes. Toutes n’ont pas été jusqu’au bout, mais contrairement à ce qui est dit couramment, le total est impressionnant. Néanmoins, le Maire de Bordeaux annonce la sortie des 35 heures, pour revenir à 39 heures, et on le sait maintenant, il veut renforcer le rôle de l’Etat, renégocier Schengen, conditionner le regroupement familial, simplifier la procédure pénale… tout en revendiquant son « identité heureuse ».

Dans son positionnement, on reconnait une posture assez chiraquienne, sur le thème du « rassemblement ». En cela, l’imprégnation gaulliste de sa manière de faire ne renie pas la source de son engagement. Comme son ancien mentor, il sait que les périodes trop longues dans la peau de favori se paient parfois très cher. Sa stratégie était de ne changer ni de tempo, ni de ligne, affichant sa sérénité face à ses concurrents. Son livre sur l’éducation n’avait pas dépassé le succès d’estime et s’était révélé assez ennuyeux à lire. Et de fait il y prenait mille précautions pour ne pas déplaire aux enseignants. C’est pourtant à un changement de pied auquel il s’est livré pour enclencher le deuxième temps de sa campagne avec son livre « Pour un Etat fort ». Il fallait de toute urgence reconquérir une partie du noyau dur de son électorat à droite, un peu hésitant à son égard en raison du soutien réitéré de Bayrou à sa candidature. Il n’a pu rester, comme il le souhaitait, à contre-courant de l’exigence actuelle de fermeté, cherchant à résister à une forme de radicalisation qu’imposait la ligne suivie par Sarkozy. Les attentats de novembre ont dû jouer le rôle d’un électrochoc. Il a visiblement ressenti le besoin d’écouter cette exaspération française qui traverse tout le spectre politique,  au risque sinon de se retrouver décalé par rapport au centre de gravité de l’électorat de droite.

Il ne suffit pas de faire la course en tête. Il faut y rester. Ses concurrents sont eux aussi en campagne. Et on connait la pugnacité d’un Nicolas Sarkozy que ne se laissera pas facilement déposséder de son désir de revenir aux affaires. Alain Juppé est capable d’infléchir sa stratégie, comme on vient de s’en apercevoir. Il a de l’expérience, non seulement pour avoir été de nombreuses fois ministres et même le Premier d’entre eux, mais aussi en matière de tactique. Il n’est pas tombé de la dernière pluie pour mener une campagne. Reste que ses deux passages en Maine-et-Loire ne m’ont pas complètement convaincu. Je l’ai trouvé à chaque fois trop académique, incapable de se passer de son papier qu’il lisait ; le discours était là, mais pas l’orateur. C’est un point qu’il devrait travailler : le souffle, l’emphase doivent emporter une salle. Les campagnes présidentielles, c’est aussi sur la capacité à convaincre par le geste et la voix qu’elles se gagnent. Personne ne conteste qu’Alain est un homme carré, solide, compétent. Son âge n’est pas un handicap a priori, encore qu’il faille tenir un rythme épuisant pendant de longs mois. Il a gardé des munitions : il a prévu de jalonner son parcours tout au long de 2016 en publiant des « livrets » et encore deux livres programmatiques, un sur l’économie et un autre à l’automne. Il a un atout de taille dans son jeu, qui est aussi un non-dit : la seule chance de Hollande, c’est que Sarkozy gagne la primaire et que Bayrou se présente. Et à droite, les électeurs le savent.

Je serais encore plus convaincu si j’étais vraiment certain qu’il est bien devenu girondin. Son dernier livre penche plutôt du côté jacobin. C’est ce qu’il dira sur avenir de l’Europe qui comptera à mes yeux.


FRANCOIS LA FINASSE PRIS DANS LA NASSE

Hollande grimace

 

La manœuvre était pourtant bien pensée : en annonçant la déchéance de nationalité dans son discours devant le congrès, pépère se mettait sur le terrain de Sarkozy pour les mesures sécuritaires et ne pouvait donc pas être soupçonné de mollesse. En même temps, il prenait la précaution de consulter le Conseil Constitutionnel, en espérant une réponse négative, ce qui lui permettait de renoncer à la mesure « malgré lui ». Mais voilà, le dit Conseil a donné son vert. Et là commence l’embrouille.

Un projet parti de travers.

L’affaire de la déchéance de nationalité s’est mise à évoluer de travers et entrave les projets présidentiels. Hollande espérait réunifier la gauche et trouver des soutiens à droite de façon à pouvoir se prévaloir d’une sorte unité nationale avant les élections de 2017. Un joli coup de dés après la séquence post-attentats. Au lieu de cela, la gauche s’étripe et la droite multiplie les exigences pour voter la réforme constitutionnelle dans laquelle il veut inscrire la mesure. Le paradoxe veut qu’il soit combattu par Mélenchon, Aubry et consorts alors que plus des deux tiers des Français souhaitent la déchéance de la nationalité française pour les binationaux terroristes. Les frondeurs, les écologistes (pas tous), les communistes se battent au nom des grands principes contre la volonté populaire, mais peu leur chaut. La violence de la controverse offre même à l’opposition une occasion en or d’exprimer ses thèmes et contraint la gauche à retomber dans le marasme de la zizanie. L’exécutif tente bien de se sortir du piège où il s’est lui-même enfermé en alimentant un débat surréaliste sur une mesure somme toute mineure au regard des difficultés que rencontrent les Français. Manuel Valls défend le projet avec toute la vigueur dont il est capable en cherchant des aménagements susceptibles d’arrondir les angles avec le front des contestataires : déchéance des droits civiques pour les mono-nationaux, par exemple… Voici donc une mesure, dont tout le monde admet qu’elle n’aura aucune efficacité pour lutter contre le terrorisme, mais qui accapare la totalité du débat ; une mesure approuvée par les Français qui, pour la plupart, se désintéressent totalement des arguments moraux, juridiques et politiques que se renvoient défenseurs et adversaires ; une mesure sur laquelle on voit se produire un étrange tour de passe-passe : au nom des valeurs républicaines et de l’égalité, ce sont les plus farouches opposants à la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux qui deviennent les plus ardents promoteurs de la déchéance pour tous. Allez comprendre quelque chose !

On en oublie l’essentiel.

Ce charivari intellectuel est d’autant plus incompréhensible qu’il masque le cœur du sujet : il s’agit de renforcer les pouvoirs de la police et de l’administration. Annoncé dès le discours du chef de l’Etat au Congrès, au lendemain des attentats de Saint-Denis et du Bataclan, le dispositif prévu  devra prendre le relais de l’état d’urgence et pérenniser les pouvoirs que la police et les services de renseignement en ont provisoirement tirés. C’est ça qui est important et répond à la gravité de la menace terroriste. On comprendrait que les débats, les arguments, les divergences se focalisent dessus. Mais non, rien : le ministère de la Justice n’existe plus. Il est comme déchu. Les prises de position intempestives de la Ministre de la Justice, sans qu’elle soit sanctionnée ni amenée à démissionner, alors que d’autres ont été débarqués pour beaucoup moins, achève de décrédibiliser le sommet de l’exécutif. Cela se traduit immédiatement par une chute vertigineuse de la cote des deux têtes de l’exécutif dans les sondages. Il faudra bien qu’on nous explique pourquoi Mme Taubira jouit d’un statut inexplicable qui défie le bon sens.  A moins que machiavéliquement ce ne soit le moyen d’envoyer le Premier Ministre au casse-pipe.

La révision de la constitution court à l’échec.

Car le vote de la réforme est de moins en moins assuré. La révision de la Constitution, nécessaire pour que la déchéance soit incluse dans le texte fondamental, doit recueillir une majorité des deux tiers des députés et sénateurs. La droite est de plus en plus réticente, et ne votera pas si les conditions qu’elle y met ne sont pas remplies, encore moins si les mesures portant réforme de la nomination des membres du Conseil Constitutionnel et du Conseil Supérieur de la Magistrature sont incluses dedans. On comprend d’autant moins cet amalgame qu’il plombe la réforme, à moins que ce ne soit une pirouette supplémentaire pour trouver des boucs émissaires à un échec cuisant : la droite !

Une fracture de plus avec l’aile gauche.

Ce débat, amplifié par les médias, ouvre une nouvelle crise avec la gauche de la gauche et, cette fois, non plus sur les orientations économiques et sociales, mais sur la Constitution, donc sur le socle démocratique du pays. Ce que Martine Aubry a rappelé en montant au front dans une conférence de presse. Si le nombre d’élus n’est pas réuni pour voter le nouveau texte, un référendum pourrait assurer la révision constitutionnelle. Il s’agit donc d’une bataille que l’exécutif peut gagner, mais à quel prix ? Avec un tel passage en force, la fracture du PS serait consommée, les élus communistes, du parti de gauche et écologistes, découvriraient alors qu’ils sont encore plus minoritaires, de quoi garder une rancune tenace contre celui qui les aura mis dans cette situation : François Hollande. De quoi hypothéquer lourdement la réconciliation indispensable (il suffit d’entendre Mélenchon tonner) avant 2017.

Machiavel ne gagne pas toujours.

L’affaire de la déchéance, quelle que soit sa conclusion, aura démontré que, avec l’empiètement éhonté sur les plates-bandes de l’adversaire, il ne faut pas aller trop loin si on ne veut pas perdre la légitimité que l’on tire de son propre camp. Hollande est bien plus machiavélique que ne le laissent croire sa bonhomie et ses blagounettes. Mais le machiavélisme ne suffit ni à se maintenir au pouvoir ni à le conquérir. Il y faut aussi de la sincérité.

En ouvrant la boîte de Pandore de la déchéance de nationalité, le locataire de l’Elysée pensait profiter du trouble que cela créerait au sein de la droite ; en réalité, le désordre qu’il est en train de provoquer à gauche l’empêchera de sortir politiquement vainqueur de cette manigance.

 

 


NOTE ICI ET LA, EN VRAC

Doigts dans le nez

 

Primaire : il y aura 10 337 bureaux de vote dans toute la France pour « la primaire de l’alternance ».

35 heures : une heure de travail en plus des fonctionnaires équivaudrait à 2 milliards d’euros d’économies.

Qui croire ? Selon Agnès Verdier-Molinié, la France sera incapable de tenir ses engagements de réduction des déficits en 2017 : elle serait au mieux à 3,8% en 2016 et 3,5% en 2017. Ce n’est pas l’avis de Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques et à la fiscalité, qui précise  que « le délai accordé à la France ne saurait être prolongé » ! … A votre avis ?

12 milliards d’euros !!! c’est l’excédent allemand en 2015. Pendant ce temps-là, nous on multiplie les dépenses non financées.

Emplois publics : on va encore augmenter leur nombre pour tenter d’infléchir la courbe du chômage. Une méthode vouée à l’échec : un emploi public détruit 1,5 emploi privé et génère 0,3 point de chômage.

Livre sterling : entre la baisse du pétrole, la chute de la Chine et les craintes de plus en plus fortes de Brexit, la monnaie britannique s'est pris une claque magistrale. Elle est au plus bas depuis plus 5 ans et ce n'est pas terminé. Je vous ai entendu, vous avez pensé « bien fait ! ». Si, si !

Inflation 0 : du jamais vu depuis … 1954, l’inflation a été nulle en France en 2015. Le pétrole est en cause. C’est bon pour le pouvoir d’achat des ménages, mais une moins bonne nouvelle pour les finances de l’Etat. On est loin de l’hypothèse de 0,9% sur laquelle a été bâti le budget.

Même l’Inde : dans mon « Etat des lieux sur les prévisions 2016 », j’écrivais que l’Inde restait un pays à croissance dynamique. En fait, c’est comme pour la Chine : les chiffres sont faux et surévalués. Elle serait entre 3 et 4% de taux de croissance, une réalité qui se mesure à de nombreuses observations comme le fret ou la consommation de ciment en baisse, etc…  Il n’y a pas de miracle. Les oasis de prospérité dans un désert de stagnation ou de ralentissement, ça n’existe que dans la tête des Dupont : mirage !

Piratage : le directeur du renseignement américain a été victime d’un hacker. Si même lui …

77% : C’est la part des individus au sein des classes moyennes inférieures qui, selon une étude du Crédoc, affirment avoir l’impression d’être « perdants » entre « ce qu’elles versent aux administrations publiques et ce dont elles bénéficient en retour à travers les allocations, l’école, la santé, le chômage ou la retraite ». Eh oui, lucides !

Pologne : La Commission européenne a décidé de lancer une procédure formelle de surveillance de l’Etat de droit en Pologne, suite à l’adoption de plusieurs mesures controversées par le nouveau gouvernement populiste. Elle souhaite mener une évaluation préliminaire de la réforme du fonctionnement du Tribunal constitutionnel, où cinq nouveaux juges ont été placés par le pouvoir. En cas d’échec des discussions, d’autres mesures pourraient être prises, pouvant aller  jusqu’au retrait des droits de vote de la Pologne au Conseil. La Commission s’inquiète également des nouvelles règles de nomination des dirigeants des médias publics. Le Parlement européen débattra de la situation en Pologne, lors de sa session plénière.  Un peu ce qui arriverait avec Marine Le Pen si elle était élue.

S’il vous plait, ne payez pas avant l’échéance ! Le canton de Zug en Suisse a décidé de supprimer la décote en cas de paiement anticipé des impôts car il faudrait placer cet argent à des taux négatifs !!  À quand un discount pour les retardataires ? Les suisses nous « étônneront »  toujours !

 


LA PRIMAIRE A DROITE AU BANC D’ESSAI (2)

Primaire à droite

 

LES CANDIDATS DANS LES « STARTING-BLOCS »

La règle du jeu est prête et les modalités sont connues. Les candidatures commencent à se préciser. Certains postulants se retirent comme Xavier Bertrand et Christian Estrosi en raison de leur élection à la tête de leur région. C’est tout à leur honneur. D’autres sont connus de longue date et battent campagne depuis de longs mois déjà comme Alain Juppé et François Fillon. D’autres encore ont fait savoir qu’ils « iraient » comme Jean-Frédéric Poisson pour le Parti Chrétien Démocrate, ou Nadine Morano, sans qu’on sache s’ils réuniront toutes les conditions, et enfin il y a ceux qui font campagne, comme Bruno Le Maire, dont la candidature est un secret de polichinelle, mais qui souhaitent ménager le suspense et évidemment Nicolas Sarkozy qui ne tardera pas à rendre publique son intention, maintenant que l’équipe nationale est remaniée et verrouillée… D’aucuns trouveront que ça commence à faire beaucoup. La liste n’est pourtant pas close. Combien d’autres encore, au centre et chez les radicaux vont tenter l’aventure : le jeu reste ouvert.

Une chose est certaine : les Français qui souhaitent participer à cette épopée unique pour désigner le champion de la droite et (peut-être) du centre pour la présidentielle de 2017 pourront voter moyennant 2 € de participation, pour le premier tour le 20 novembre prochain. Le « cirque » de la campagne va donc occuper nos longues soirées d’hiver, du printemps, de l’été et même de l’automne ! Thierry Solère qui préside le comité d’organisation n’a pas fini d’avoir des sueurs froides. 10 000 bureaux de vote sont prévus et répartis dans les 577 circonscriptions législatives selon un processus très complexe, qu’il faudra encore distribuer commune par commune et quartier par quartier dans les grandes villes. Une haute autorité, composée de quatre membres extérieurs aux partis doit contrôler la mise en oeuvre de tout le processus. Pour l’instant, ce sont les conditions d’application qui sont passées à la moulinette par certains membres du bureau politique chez les Républicains, à la recherche du « loup » qui pourrait favoriser le Président du parti. Comme on le voit, la confiance règne.

Avant de passer au détail des propositions de chaque candidat, il convient d’observer que certains sont plus avancés que d’autres. Un petit point s’impose : le plus avancé est François Fillon avec son livre-programme « Faire », il dispose d’un projet complet, financé, qu’il ne lui reste plus qu’à vulgariser. Pour ce faire (sic), il a inauguré sa permanence de campagne sans perdre de temps et un site internet qu’il veut « à la pointe », en « geek » qu’il est, et interactif. Il dispose aussi du soutien d’une partie importante du groupe parlementaire « Les Républicains », probablement le plus nombreux. L’autre concurrent qui a déjà bien démarré sa campagne, c’est Alain Juppé. Chouchou des sondages depuis de longs mois, il avance par touches progressives, selon un agenda et une méthode différents. Après un livre sur l’Education, un peu décevant reconnaissons-le, il vient d’en publier un autre sur les fonctions régaliennes. Ce qui en a transpiré dans les médias semble le ramèner dans le giron de la droite jacobine classique, mais je vais lire le document avant d’en juger. Alain Juppé fait la course en tête, mais les enquêtes d’opinion, si elles sont des indicateurs, sont néanmoins à prendre en considération avec précautions. On a connu dans le passé le phénomène Simone Veil. Enfin parmi les personnages qui y pensent et s’activent, il y a Bruno Le Maire qui mène une entreprise de labour en profondeur par ses nombreux déplacements à travers tout l’hexagone et dans les départements d’Outre-Mer, pour se faire connaître et exposer ses idées, un programme entièrement axé sur le « renouveau ». En matière de renouveau, il s’agit surtout de sa personne. Pour les idées, beaucoup sont du recyclage de déjà vu. Quand on est à droite, le champ est heureusement limité.

Il reste le cas Sarkozy. Jusqu’à maintenant, il s’est surtout consacré à la remise en ordre de marche du parti et à la réussite des élections départementales et régionales. Ces échéances passées, sa candidature officielle ne devrait plus tarder. On verra alors si le travail sur le projet engagé par Eric Woerth lui sert pour sa campagne. Nous aurons l’occasion de revenir sur la place qu’il occupe dans l’opinion publique et au sein de l’électorat de la droite et du centre.

Affaire à suivre… à petites doses pour ne pas vous lasser. Demain, promis on passe à autre chose. Hollande et le caillou Taubira dans sa chaussure, par exemple.

 


LA PRIMAIRE A DROITE AU BANC D’ESSAI (1)

Primaire à droite

 

UNE METHODE A HAUT RISQUE POUR LA DROITE ET LE CENTRE

Voici un premier article d’une série qui nous permettra de faire le tour de cette primaire dans tous ses aspects : candidats, organisation, campagne … Cette procédure est inédite pour la Droite.

La « primaire » est une nouveauté pour la droite.

D’habitude, c’est le « chef naturel », patron du parti, qui le représente dans la compétition. Ceci nous a valu des premiers tours avec des candidatures multiples de la droite et du centre, chaque sensibilité voulant être représentée pour des raisons aisément compréhensibles : il en va de l’existence et de la notoriété du parti que seule la compétition présidentielle peut valider. Nous avons donc connu les confrontations UDF-RPR, les chocs Chirac-Balladur, la concurrence Sarkozy-Bayrou, … Mais avec l’irruption du Front National à un niveau très élevé, -Merci Hollande-, ce scénario d’éparpillement des voix au premier tour serait suicidaire s’il était appliqué, aussi bien pour la droite que pour la gauche, les deux candidats arrivés en tête étant seuls qualifiés pour le second tour. Les scores obtenus par le FN lui assurant de figurer dans tous les cas. Il y a donc nécessité d’avoir la moindre dispersion des voix pour éviter un scénario à la 2002. Voilà pourquoi la gauche avait fait une « primaire » en 2012. Voilà pourquoi la droite et le centre qui doivent absolument faire front commun doivent en organiser une pour désigner leur champion pour 2017. En espérant que les « marginaux », tels Dupont Aignan, ne progressent pas trop.

Le contexte politique tel qu’il ressort des Régionales.

La droite et le centre n’ont pas fait le plein des voix, tant s’en faut, lors des dernières élections régionales. Le Front national a réalisé un score important, équivalent à celui de la présidentielle, malgré le faible taux de participation. La gauche s’est partiellement réveillée sous l’émotion suscitée par les attentats et la remontée de la cote du Président. On ne peut pas dire que le résultat soit rassurant pour la droite et le centre. Il a fallu attendre le second tour pour observer une mobilisation plus importante de ses électeurs. Certes, les « Régionales » n’attirent pas nos électeurs autant que les échéances majeures, mais l’indicateur est là : certains y lisent une lassitude devant le débat anticipé des primaires, venu polluer la campagne. De fins observateur ont même noté que toutes voix additionnées, la gauche était majoritaire au 1er tour. Un élément que nous serions bien inspirés de ne pas oublier.

Le risque d’aggraver les querelles et les clivages entre les « droites ».

Si à gauche, on est habitué aux débats, jusqu’à en abuser, à droite et au centre, la tradition n’est pas la même. Combien de fois ai-je entendu au cours de ma carrière militante, ce « quand allez-vous vous mettre d’accord ?» qui était la manifestation d’une mauvaise humeur devant nos « concurrences » qui nous paraissaient pourtant naturelles. Cela a fini, après l’avatar de 2002, par la création de l’UMP. La primaire c’est par définition la multiplicité des candidatures. Les candidats seraient bien inspirés d’éviter le dénigrement réciproque, surtout venant des entourages, les petites phrases assassines, le souci du démarquage. Ils devront gérer l’inévitable chevauchement des idées, car, quand on appartient à une même famille, on a nécessairement un capital en commun. Encore faut-il régler l’épine que représente la participation hypothétique du centre. S’il ne s’implique pas, l’initiative perd tout son sens.

Le grand risque tient dans la capacité à organiser le scrutin.

Nous avons gardé un mauvais souvenir du duel Copé-Fillon.  Avec la « primaire », on change de dimension. Faire venir voter plusieurs millions d’électeurs volontaires suppose une organisation sans faille. Il faut du personnel formé aux procédures en nombre suffisant. Il faudra des représentants de chaque candidat, le dépouillement et la collecte devront suivre des procédures à la traçabilité indiscutable. Déjà que le soupçon est permanent à l’intérieur du parti entre les grands rivaux ! En effet, rien que pour les 150 ou 160 bureaux de vote prévus dans le Maine-et-Loire, il faudrait entre 500 et 600 personnes qualifiées pour garantir la bonne tenue du scrutin. Même avec 2 500 adhérents, je ne sais pas où on trouvera les volontaires quand on voit avec quelle difficulté on a recruté quelques délégués pour surveiller ici ou là le scrutin régional. Il y aura donc prétexte à contentieux et à refuser le verdict sorti des urnes. On peut donc craindre le pire.

Le niveau de la mobilisation est un autre risque.

A moins de 2,5 millions de votants, on frisera le ridicule. Comment notre électorat va-t-il recevoir cette initiative ? Je serai tenté de répondre : diversement, selon les régions et le tempérament local. En Anjou, où l’on n’aime pas s’afficher, je vois mal nos électeurs se précipiter vers les urnes d’un scrutin qui « étiquette », au vu et au su de tous. La participation est la clé de la réussite de l’opération. Encore faut-il que la campagne se passe bien, que les candidats se respectent, que les arguments ne volent pas trop bas. Le contexte ne pardonnera pas. Une campagne trop violente ou trop agressive débouchera inévitablement sur une … démobilisation. Sans compter que « le noyau dur partisan » chez les Républicains  n’est pas forcément prêt à jouer le jeu : pourquoi payer une cotisation à 25€ ou 30€ si avec 2€ on peut avoir les mêmes droits ! C’est une remarque qui revient souvent.

C’est donc facile à comprendre : il y a la nécessité d’une déontologie partagée si on ne veut pas mener l’opposition à la catastrophe. A quoi bon dire du mal du concurrent s’il faut au final voter pour lui, je vous le demande ? Personnellement, je ne ferai campagne pour personne. Je serai un observateur scrupuleux et intransigeant du respect de la règle du jeu. J’en rendrai compte sur le calepin. Et chaque candidat aura droit à sa part de compte-rendus et de commentaires. Surtout, ne pas perdre de vue l’objectif final : battre la gauche et l’extrême-droite.

Mais cette primaire est vraiment à hauts risques.

 


2016 : ETAT DES LIEUX (5) - L'ECONOMIE MONDIALE

Tintin Bonne annee neige

 

QUAND LA CHINE ETERNUE…

… C’est l’économie mondiale qui s’enrhume !

Le ralentissement chinois.

L’effondrement des bourses chinoises a provoqué une belle panique en ce début d’année : mouvements en tous sens des monnaies, forte volatilité des capitaux, cris d’alarme sur l’économie mondiale et annonce d’une nouvelle crise plus violente que celle de 2008… On a constaté comme effet une chute de tous les indices boursiers. Il faut dire que les Chinois nous ont raconté un conte merveilleux pendant 10 ans, celui d'une croissance à 10% alimentée par des exportations et celle de réserves de change énormes qui leur permettraient de s'acheter une partie du monde. En fait, cette croissance était gonflée par des surinvestissements bidons et des dettes colossales. Ils nous racontent maintenant une nouvelle histoire : c'est la transition d’une économie d'exportations et de surinvestissements publics vers une économie de consommation interne à rythme de développement moins rapide, avec l'émergence d'une classe moyenne. Seulement voilà, on ne change pas de modèle sans période d’adaptation. Le changement prend du temps, car il passe par une transition longue et difficile et cela fait bien sept ans que la Chine a pris ce chemin.  La durée de cette période de transition finit par inquiéter. Mais le ralentissement économique de la Chine n’est pas une nouveauté. Pour se relancer, elle va devoir, comme l'ont fait le Japon et l'Europe, laisser filer sa monnaie. La chute boursière n’est qu’un épiphénomène. En fait, elle est surtout due à la libéralisation décidée par le gouvernement chinois qui redonne la possibilité aux investisseurs de vendre librement leurs actions après des mois de contraintes. Quant à l’impact du ralentissement chinois sur la croissance mondiale, il a déjà eu lieu, il ne fait que continuer.

La croissance mondiale sera molle de toute façon.

Le vrai problème de la croissance mondiale date de 2008. La démographie, le poids des dettes et le développement de la technologie, viennent se surajouter au ralentissement chinois  si bien que nous entrons dans un monde d'inflation nulle et de croissance molle durable. Certains décrivent ça comme les effets de la transition vers la nouvelle économie. Celle-ci a déjà fait plonger les matières premières et les marchés émergents. Donc il ne faudra pas compter sur les « BRICS » sauf peut-être l’Inde, pour relancer l’activité. C’est facile à comprendre quand l’un des plus gros consommateurs d’énergie et de matières premières, la Chine, divise par deux ou par trois son taux de croissance. Et forcément tous les autres marchés sont impactés. Il suffit de voir comment le cours actuel du prix du pétrole met en difficulté l’économie de tous les pays producteurs qu’ils soient du golfe persique, russe ou américains du Nord ou du sud. D’autre part, en période de déflation et de croissance lente, la valeur des actifs monte rarement. Or la bourse américaine a triplé depuis 2009 : l’ajustement interviendra à un moment ou un autre, forcément. Une nouvelle secousse est inévitable. Ce qu’on appelle crise est en fait le passage à une nouvelle économie, et l’histoire nous enseigne que cela se fait toujours avec des à-coups et avec une volatilité qui restera forte sur les marchés. Le problème est aggravé par l’incapacité qu’ont certains pays à retrouver un rythme de développement dynamique : le Japon est un bon exemple d’économie plombée par le vieillissement de la population. Il est incapable de se relancer.

Et la France risque le coup de froid.

Christine Lagarde nous a avertis. Il n’y aura pas grand-chose à attendre de la croissance mondiale en 2016. La France va devoir affronter l’année plus faible que jamais. Elle n’a pas mis à profit la conjoncture très favorable constituée par « l’alignement des planètes » pour réduire ses handicaps financiers et se réformer. Les taux bas masquent le poids préoccupant de ses dépenses publiques.  Ils rendent la dette potentiellement explosive en cas de retournement de tendance. Le baril peu cher entretient l’illusion d’une restauration des marges des entreprises et d’une augmentation du pouvoir d’achat des ménages, quand la bataille de la compétitivité est loin d’être gagnée. L’euro faible dope nos exportations, et encore, sans vraiment raviver l’investissement. Face à cet échec avéré, la parade est toute trouvée. Ce sera la faute à la Chine, aux pays émergents, à l’Europe, à la Réserve fédérale, aux attentats… et pour preuve de leur volontarisme, les guignols qui nous gouvernent  pourront bientôt proclamer un état d’urgence économique et social. Mais la vérité est ailleurs. Elle sort de la bouche du ministre de l’Economie : si la croissance ne se décrète pas, elle se prépare, s’entretient et « dépend d’abord de notre volonté ». On avait les Raffarinades, on a maintenant les « Macronneries », nouvelle version des vérités de la Palice ! Le gouvernement s’est trouvé un Tartuffe.

 


2016 : ETAT DES LIEUX (4) - LA FRACTURE EUROPEENNE

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Avec les élections espagnoles, l’Europe bascule à nouveau dans l’incertitude.

Le fossé se creuse à nouveau entre les pays du Nord et ceux du Sud. Après la Grèce, puis le Portugal, c’est au tour de l’Espagne de quitter le chemin de l’effort et du redressement en sanctionnant le gouvernement sortant.  L’échec pourtant monumental de Syriza n’aura donc pas suffi. Aujourd’hui la Grèce qui a donné le pouvoir à Syriza, en est réduite à faire de la résistance pour retarder les réformes, et à chaque fois Tsipras doit manger un peu plus son chapeau. Le Portugal a choisi une coalition de gauche improbable et hétéroclite, pourtant battue, mais le score obtenu par le gouvernement sortant ne lui assurait pas la majorité absolue… d’un cheveu. Et évidemment le chômage repart à la hausse. Quant aux élections espagnoles, elles sont riches en enseignements. deux nouveaux partis émergent et viennent perturber le tête-à-tête entre le parti populaire et le PSOE qui n’obtient que 90 sièges. Podemos avec 69 sièges sur 350 et Ciudadanos avec 40 sièges ne sont pas en mesure de construire une majorité d’appoint dans chaque camp. Le parti Populaire de Rajoy, au pouvoir depuis 2011 est premier, mais avec 123 sièges seulement, il n'a pas la majorité non plus. Et donc, depuis bientôt un mois, l’Espagne n’a pas de 1er Ministre. Si on ajoute à ça le basculement de la Pologne, un autre bon élève européen, vers le populisme, on pourrait avoir un effet de dominos qui donne toutes les raisons d'inquiéter.

L'Allemagne et l'Europe sont à nouveau montrées du doigt.

Elles seraient responsables de tous les maux de ces pays et de la colère de leurs électeurs. Les critiques vont bon train de la part des leaders des nouveaux partis contestataires. A commencer par Podemos, qui s’est empressé de déclarer que l'Espagne ne serait plus le vassal de l'Allemagne. Matteo Renzi s’est fendu d’une interview au Financial Times dans laquelle il juge que c'est l'austérité imposée par l'Allemagne qui a provoqué ce mini-séisme, considérant qu'il avait désormais le droit de critiquer à la fois l'Allemagne et l'Union Européenne, car il a fait le job qu'on lui avait demandé. Pour lui, l'heure est venue de privilégier l'Europe de la relance à celle de l'austérité si on ne veut pas voir tous les pays basculer vers le populisme ou devenir ingouvernables. De quoi inquiéter l’Allemagne qui se retrouve de plus en plus isolée. Mais à quoi sert donc le « Quantitative Easy » de Draghi ?

L'Allemagne et l'Europe sont les boucs émissaires commodes.

On connait le discours : il est pratiqué en France par l’aile gauche de la gauche. Mais sans l'Allemagne et sans l'Europe, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, et le Portugal, seraient en faillite. Il est peut-être bon de le rappeler. Ces pays n'auraient pas pu surmonter leur crise de la dette. La baisse des taux, grâce à la BCE, mais aussi grâce à la garantie de l'Allemagne, permet à tous ces pays, et à la France au passage, d'économiser des dizaines de milliards d'euros. Les pays d'Europe du Sud, et la France aussi, veulent tous les avantages de l'Europe et de l'euro sans les inconvénients d'une gestion rigoureuse, voilà la réalité. L'Europe se retrouve donc à nouveau coupée en deux. Et on va à nouveau parler d'une Europe à deux vitesses. Cela n’empêche pas Tsipras, pour le troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros que la Grèce a obtenu en Juillet, de préférer n'avoir que l'Union Européenne comme partenaire car il trouve le FMI trop exigeant et trop contraignant. Autrement dit, il il veut être tranquille et sait qu'il pourra manipuler plus facilement l'Europe. On ne fait pas mieux pour se moquer du monde : et pourquoi se gênerait-il puisque ça marche.

Un avenir bien incertain.

Reste maintenant à savoir ce qui va se passer avec la nouvelle crise boursière qui pointe le bout de son nez. L’Europe est chahutée, de tous les côtés, et particulièrement l’Allemagne, avec la crise migratoire ; la France a clairement annoncé qu’elle ne ferait pas les efforts demandés au nom de la lutte contre le terrorisme islamique ; l’Angleterre se dirige tranquillement vers le « Brexit »… En ce début d’année 2016, l’Europe pour laquelle tous les signaux de la croissance sont au vert, ne se présente pas au mieux de sa forme, c’est le moins qu’on puisse dire.  Ainsi sont les peuples européens : inconstants en général et ceux du Sud, inconsistants !


2016 : ETAT DES LIEUX (3) – LA GAUCHE DECHIREE, LA DROITE DISPERSEE

Bataille coqs

 

« La maison brûle, mais ils regardent ailleurs »… comme aurait dit l’autre.

L’année commence en effet sur un paysage bien morne. Les nerfs des Français sont mis à rude épreuve : à la crise sociale dont ils souffrent s’est ajoutée l’insécurité morbide créée par les attentats. On aura beau leur dire que le siècle précédent a eu son cortège d’indescriptibles barbaries, à commencer par celles de la seconde guerre mondiale, ils craignent à la fois le présent et l’avenir. Et chacun au fond de soi sait bien que de nouveaux actes de terrorisme ne peuvent être exclus. La prévention, seul moyen efficace de lutter contre nos ennemis de l’intérieur, ne suffira pas à les empêcher s’ils doivent se produire.  Ils n’ont donc aucune raison de se réjouir.

Un monde devenu subitement illisible.

La multiplicité des problématiques nouvelles auxquelles ce 21ème siècle commençant nous confronte, complique sérieusement la donne : les changements fulgurants industriels et commerciaux qui font de nous des victimes désarmées, l’air du temps qui devient irrespirable et l’alternance des saisons qui est chamboulée, les « valeurs » qu’on croyait « inaliénables » et qui brutalement deviennent fragiles au point de vaciller, tous les maux dont notre société souffre depuis si longtemps qui s’aggravent au lieu de s’atténuer : persistance du chômage, précarité galopante, incivilités récurrentes, jeunes en désespérance, … L’idée même de « nation » semble atteinte. Les gens ne reconnaissent plus le monde où ils croyaient vivre : des certitudes qui ont disparu et même de simples espoirs, autrefois naturels, qu’aujourd’hui on ne peut plus nourrir, comme celui d’assurer à ses enfants un avenir meilleur. Même les sacrifices n’ont plus de sens tant les malheurs de longue durée mettent en échec la solidarité nationale, pourtant si coûteuse, et le courage personnel.

Les politiques impuissants.

Nos dirigeants ne contribuent pas à redonner du sens à ce monde tant ils semblent perplexes devant la persistance des maux dont aucune thérapie n’est venue à bout jusqu’à maintenant. Les remèdes appliqués sont loin de produire les résultats escomptés. Jusqu’à l’offre politique, qui, en ce début d’année, contribue certainement à aggraver la morosité et ce manque de confiance dans l’avenir. La « classe politique », expression que je n’aime pas parce qu’elle est utilisée par les « poujadistes » de tout poil, le plus souvent avec mépris, n’est pas au mieux de sa forme. La gauche est allégrement déchirée par la politique sinueuse d’un président virevoltant, agitant les concepts comme on fait sauter les crêpes à la chandeleur. Elle se perd en débats oiseux dont celui sur la « déchéance nationale » est un exemple parmi tant d’autres. A vouloir piéger l’adversaire, on finit par se piéger soi-même. Le PS est profondément divisé, Macron pratique quotidiennement l’escroquerie intellectuelle pour mieux valoriser sa petite personne au puissant ego, Manolito avance à coups de mentons contre ses moulins à vent, les Verts sont devenus une pétaudière où les portes claquent, et l’extrême gauche en est réduite à être extrême par la petitesse de son influence. L’extrême-droite pavoise mais campe amèrement sur son échec et ses divisions internes affleurent  quand elles ne transpirent pas dans le procès père-fifille. La droite républicaine n’aurait plus qu’à se baisser pour ramasser le pouvoir. Mais au lieu de rechercher l’unité et d’approfondir son projet pour en faire un étendard fédérateur du peuple français, elle a mis en place une machine infernale pour se désigner un champion. Par son fonctionnement même, la « primaire » ne peut que fabriquer de la division. Et pourtant on le voit bien : qu’on se tourne vers l’un ou l’autre, les idées sont les mêmes, et comme il faut bien se différencier, on se perd en querelles byzantines.

Vademecum pour éviter une « annus horribilis ». 

Aux Français, il faudra d’abord s’armer de patience, continuer à refuser l’inacceptable, la barbarie, de s’insurger en silence pour ne pas céder à l’adversité. Puisque la société « s’ubérise », demander à chacun d’apporter sa propre contribution à la recherche des solutions, de se demander ce qu’il peut faire pour son pays plutôt que de tout attendre de lui. De se faire un devoir de participer au débat national et d’encourager le civisme, de se sentir plus que jamais partie intégrante de la nation d’autant plus qu’elle est fragilisée par le communautarisme.  Et puis, ne pas céder aux sirènes des idées extrêmes qui, parce qu’elles le sont, ne peuvent nous apporter que des déconvenues supplémentaires.  Les reculs économique, social, sécuritaire, industriel, environnemental, plutôt que de nous abattre et nous diviser devraient au contraire nous galvaniser. Ce qui comptera en 2016, ce n’est pas vraiment le sort de nos hommes et femmes politiques mais les conditions du redressement du pays qui passe par des exigences que nous sommes encore loin de remplir.

 


2016 : ETAT DES LIEUX – LA BOULE DE CRISTAL DES PREVISIONNISTES

Fin du monde tintin

 

Avec le temps des vœux en tout genre, vient aussi celui des prévisions économiques. Chaque organisme y va de son analyse, statistiques à l’appui.

Sur 2015, tout le monde s’est planté !

Pour commencer, rappelons, histoire de prendre du recul, que  toutes les prévisions pour 2015 se sont révélées totalement fausses. En effet, il est frappant de voir à quel point personne n'avait prévu ce qui s'est passé. Au palmarès de l’erreur fatale : le pétrole. Qui aurait pu imaginer que l'Arabie Saoudite utiliserait l'arme de l'or noir de façon si brutale, au point de provoquer de graves déséquilibres dans son budget ? Même défaut d’appréciation en ce qui concerne les indices et les monnaies des pays émergents qui continuent à chercher leurs voies et à évoluer en dehors des prévisions. Au sujet des monnaies, la hausse du dollar avait bien été anticipée face aux fluctuations des monnaies des pays émergents mais contre celles des pays développés, le compte n’y est pas : on devrait être à la parité avec l'euro ou presque et on n'y est toujours pas. Les indices boursiers ne sont pas en reste : aux États-Unis toutes les grandes maisons et tous les prévisionnistes sont allés dans  le mur puisque les indices ont fini l'année dans le rouge ou au mieux à zéro. C’est le CAC qui a donné lieu aux écarts les plus fous avec une surenchère dans les prévisions : les plus pessimistes voyaient le CAC à 5200, mais les plus optimistes le mettaient avec une assurance déconcertante vers les 6000 points voire plus. Constatons simplement que nous sommes restés plantés autour des 4500 points. Peut-on en vouloir aux spécialistes de la prévision quand elle est devenue « imprévisible ». Car la réalité est là : les mouvements des marchés sont devenus de plus en plus erratiques et ce phénomène est amplifié par les masses de liquidités injectées par les banques centrales si bien qu'il devient impossible de faire des prévisions à 12 mois. Conclusion : pour 2016, évitions de prendre les prévisions pour des certitudes. Il y a gros à parier qu’elles seront toutes fausses.

Qu’est-ce qu’on nous annonce pour 2016 ?

Ce qui va se passer en 2016 est extraordinaire.  Les experts en stratégie et scénarios de toutes les agences spécialisées sont capables de nous décrire  dans le détail ce qui va nous arriver … et son contraire. Pour les marchés, les indices boursiers vont monter, surtout en Europe, considérée comme le marché préféré  des investisseurs. Les marchés émergents vont encore un peu souffrir mais ils devraient rebondir en cours d'année, quant au roi-dollar, c’est certain qu’il se renforcera car la FED va continuer à monter ses taux d'intérêt et on devrait enfin aller vers la parité avec l’euro. Pour les matières premières, à commencer par le pétrole, elles vont continuer à glisser un peu avant de rebondir. Madame « Soleil » va même plus loin : si l’on en croit les mêmes experts, qui sont tous d’accord », il n'y aura pas de Brexit, Hillary Clinton va gagner les élections aux États-Unis, Dilma Rousseff va rester à son poste bien que son pays s’enfonce dans le désordre, le Japon va enfin rebondir car les Abenomics vont fonctionner, la Chine va dévaluer sa monnaie et les Russes vont finalement participer aux Jeux Olympiques … Une cerise sur le gâteau : je vous l’annonce, c’est la Belgique qui gagnera l’Euro 2016 ! Vous conviendrez avec moi que tout ça est un peu trop « précis » comme avenir et vous aurez raison car les même prévisionnistes ont aussi prévu… l’imprévisible. Mais si ! Par exemple que le pétrole remonte sous l’effet d’un conflit régional (et c’est bien parti entre l’Iran et l’Arabie), que l'inflation se réveille subitement, que la Chine s'effondre au lieu de se stabiliser et que Donald Trump gagne les élections… Dans le même registre, la croissance européenne pourrait accélérer tandis que la croissance américaine freinerait brutalement, et tout cela affirmé avec la même autorité. Le marc de café associé à la boule de cristal.

Et la réalité !

On observe déjà l’effondrement des bourses asiatiques qui déteint sur les autres places mondiales. Les liquidités flottantes sont telles que, en effet, tout peut arriver, à commencer par une explosion de l’énorme bulle spéculative mondiale alimentée par le déluge de capitaux déversés par les Américains puis par l’Europe… sans vraiment réveiller l’économie réelle. On sait que dans ce concert, la France joue une partition fausse. Elle est devenue le boulet de l’Europe voire de l’économie mondiale, et n’est pas du tout, mais alors pas du tout, préparée à une nouvelle catastrophe financière. Pire, son endettement ne lui permettrait vraisemblablement pas de garantir les dépôts bancaires… comme en 2008 ! Et elle s’apprête à une manipulation sur le nombre des chômeurs qui coûtera 1 milliard d’euros, au lieu de s’atteler aux vraies causes du chômage !!!

Après moi le déluge !

En bref, en 2016, tout peut arriver. Mais ça, vous le saviez déjà !

 


2016 : ETAT DES LIEUX – RETOUR SUR 2015

La croissance en panne

 

Commençons par le nerf de la guerre : l’économie.

Voici deux aperçus significatifs sur l’économie de la France : la croissance et l’épargne.

 

La croissance.

Si l’on en croit les discours officiels complaisamment relayés par des médias serviles ou aux ordres, nous aurions terminé l’année avec une reprise de croissance qui aurait permis à notre pays d’atteindre les objectifs que Bercy s’était fixé. Il suffit de s’appuyer sur les faits pour s’apercevoir que c’est une supercherie de plus.  Certes, factuellement, les statistiques du ministère de l’Economie font état d’une progression de 1,1% sur l’année 2015. C’est un trompe l’œil !

Le premier économiste venu fera observer qu’au cours de la période, la France a bénéficié d’un environnement ultra favorable : le pétrole, qui a perdu les 2/3 de sa valeur, a apporté un supplément de croissance de 0,4 à 0,5% ; les taux d’intérêt, historiquement bas grâce à la BCE, constituent un appoint majeur pour les acteurs économiques, lui aussi de 0,4 à 0,5% en impact positif ; enfin l’euro, qui navigue au-dessous de 1.10 $, est à un niveau très avantageux pour l’économie française que l’on peut évaluer prudemment à au moins 0,3% de supplément de croissance. Faites-le compte : Ces trois facteurs favorables nous ont forcément rapporté au moins 1,3% d’activité supplémentaire.

La réalité apparait alors toute crue : en 2015, la France n’a pas progressé. Au mieux, elle a fait du surplace, plus vraisemblablement elle a régressé de 0,2 à 0,5%. C’est un constat. Il explique pourquoi nous avons plus de 5,7 millions de chômeurs et de précaires. Et nous permet de comprendre pourquoi ça ne redémarre pas vraiment.  La vérité, c’est que notre modèle économique, dirigiste et paperassier, détruit de la croissance et donc l’emploi.

D’ailleurs nos voisins,  qui bénéficient du même environnement ultra-favorable ont tous fait entre 1,5% et 2,5% de croissance réelle.

C'est le constat d'un terrible échec politique et d'une incompétence politique qui a été sanctionnée lors des dernières élections, comme on sait. Comment ne pas se révolter !

On pourrait rêver d'un réveil en 2016. Mais voilà, il faudrait pour cela que les « planètes » restent alignées et que nos gouvernants changent leur fusil d’épaule (de la gauche à la droite). Autant dire que le cauchemar ne peut que continuer. D’ailleurs le FMI commence à alerter sur les tendances faiblardes de la croissance mondiale. Et de plus, malheureusement pour nous, nous sommes déjà entrés en période électorale : les annonces de pépère en témoignent, le chéquier à la main. Nous allons frôler les 100% du PIB avec notre dette : gageons que ce seuil sera allègrement franchi. Pendant ce temps, l'Allemagne serait en dessous des 75%.

Déprimant !

 

L’épargne.

Avec la crise, les Français sont des fourmis.  Nous avons, malgré notre croissance nulle, malgré ou à cause d’un chômage dramatique, un des taux d'épargne les plus élevés au monde. Il est le signe d'un manque de confiance dans l'avenir. Et aussi, compte tenu de ce qui est expliqué ci-dessus, le signe  d'un manque de confiance total dans la capacité de l'État à faire face. Les Français voient bien que les réformes ne sont pas faites ou pas à la hauteur et s’inquiètent à juste titre du paiement des retraites. Les Français épargnent  beaucoup et ceux qui le peuvent gèrent donc cette épargne au mieux.

L'année 2015 en est une belle illustration.

Ils ont tout d'abord sorti l'argent de leurs livrets d'épargne qui connaissent une décollecte record. Ils ont compris que le Livret A n'était plus un placement à long terme, avec un rendement en-dessous de 1%. Tout au plus peut-il servir à de l’épargne de précaution. Une première décision emprunte de sagesse.

Cet argent, ils ont préféré le placer sur l’assurance-vie qui a connu un succès considérable. Et avec une inflation nulle et des rendements supérieurs à 2%, tout en gardant l’avantage d’une vraie liquidité, cela s’est avéré judicieux. Nouvelle bonne décision.

Les plus astucieux sont allés jusqu’à mettre quelques œufs dans le panier boursier, avec un marché français qui finit l’année sur une performance raisonnable, même si elle n’est pas spectaculaire avec un gain de 10 à 15%sur l’année.  D’ailleurs, ils ne l’ont pas fait sans précaution : ils ont placé à travers des fonds logés dans leur assurance-vie, ce qui permet une fiscalité avantageuse,  ou à travers le PEA, une des dernières niches fiscales.

Enfin, c’est aussi un réflexe connu, les Français ont investi dans l’immobilier.

Globalement, ils ont obtenu des rendements supérieurs à l’inflation. Comme quoi, même avec une gauche confiscatoire, on peut encore s’en sortir.

Voilà le vrai visage de la France : un pays immobile, avec une économie bloquée et des Français qui épargnent dès qu’ils le peuvent. Un cercle vicieux qui s’auto-alimente, mais qui conduit au gouffre.

 


BONNE ANNEE TOUT DE MÊME !

Bonne année haddock001

 

Cédons à la tradition. Après tout ce ne sont que des vœux et on ne peut retirer à la nature humaine son droit de rêver.

Commençons par nous-mêmes, notre entourage familial et tous ceux qui nous sont proches, amis et connaissances. Si 2016 pouvait nous apporter un peu de douceur, nous permettre de passer de bons moments et de connaitre quelques joies comme le plaisir de se retrouver, de découvrir de nouveaux paysages, de faire des rencontres inattendues ou passionnantes, ce serait déjà bien !

Continuons avec la vie politique, puisqu’elle fait partie de nos préoccupations. Malheureusement il nous faudra encore subir toute l’année la présidence du pingouin. Pour faire oublier ça, il n’y a pas de vœux qui vaillent. Mais si 2016 voyait tous les prétendants de droite aborder la compétition avec la dose d’humilité nécessaire, le sens de l’intérêt commun avant la préoccupation de l’égo, le souci du rassemblement plutôt que le goût de la querelle ou du débat oiseux… face à une épreuve qui s’annonce acharnée, alors ce serait déjà pas si mal !

Et puis il y a la situation de notre pauvre pays. Pauvre est bien le mot. Voilà où nous auront amenés trois ans et demi d’errements socialistes. Trop de Français sans emplois, trop de jeunes sans avenir, trop d’impôts, trop de lois, trop de règlementations, trop de laxisme pour les voyous, trop de droits pour « ceux qui touchent », toujours plus nombreux, trop de devoirs pour « ceux qui paient », chefs d’entreprises ou ménages. Trop de dette, trop de déficits pour les finances publiques, trop de fonctionnaires dont le nombre a encore augmenté de 40 000. Que souhaiter en 2016, sinon un miracle qui ferait apparaître aux incapables qui gouvernent les décisions draconiennes à mettre en œuvre. Encore faudrait-il qu’ils ne soient pas ignards en économie. Enfin, souhaitons tout de même que la situation ne s’aggrave pas trop, ce serait déjà ça !

Donc, bonne année et bonne santé ! Et serrons-nous les coudes, l’éclaircie n’est plus si lointaine.