ECONOMIE MONDIALE : ON COMMENCE A Y VOIR PLUS CLAIR !
17 février 2016
Je vais essayer de faire simple... pardonnez-moi si c'est un peu compliqué ! Je pense que comme moi vous voulez comprendre pourquoi, malgré la politique généreuse de la BCE et de la Fed qui inondent le monde de liquidités, on a, en ce début d'année, après une euphorie boursière, un quasi krach financier !
D’abord, on a bien un effondrement global des marchés.
Les économistes non seulement n’ont rien vu venir, comme d’habitude, mais ont peiné à donner des explications suffisamment éclairantes. Il faut espérer que la consolidation qui s’est installée depuis le début de la semaine permette à la fois d'avoir des comportements plus rationnels mais également des analyses plus argumentées. Sur les marchés boursiers, tout devait être simple : en baissant les taux d'intérêt à zéro, puis en descendant même en-dessous de zéro, les banques centrales voulaient pousser les banques et les épargnants à investir dans des actifs plus risqués, notamment les actions. Et c'est ce qui s'est passé, puisque nous avons pu observer, au cours de l’année dernière, des records sur la plupart des indices boursiers. Ainsi le CAC montait à 5200 points et certains le voyaient déjà à 6000 pour la fin 2015. Pourtant la situation s’est retournée, et assez violemment dès le début 2016. Cet argent investi dans les actifs en actions devait servir à financer l'économie réelle. Sauf que les entreprises n'ont pas besoin que d'argent, elles ont aussi besoin de perspectives pour investir. Le manque de confiance a fait que l'argent distribué par les banques centrales est resté cantonné sur les marchés financiers ou, pire, est revenu se placer à des taux négatifs auprès des banques centrales et des gouvernements. Et c’est ainsi que le piège s’est refermé par un mécanisme simple à comprendre : les taux négatifs ont eu (et ont encore) un effet dévastateur en envoyant un signal peu rassurant. Car plus les banques centrales baissent leurs taux, plus le message perçu est celui d’une situation économique dégradée. De fait les perspectives de l’économie mondiale sont plutôt moroses et n’incitent pas à la sérénité. C’est là que la réaction en chaîne s’installe : les banques totalement asphyxiées par les taux négatifs voient leur cours s'effondrer ce qui entraîne les indices à la baisse. Du coup, tous les investisseurs qui ont cru à l'effet positif des taux négatifs sur les actifs risqués subissent le krach boursier et s'appauvrissent. Nous observons alors une nouvelle phase où les taux négatifs ont un effet négatif sur les marchés. Ce qui n’empêche pas, allez comprendre pourquoi, les banque centrales de continuer à inonder les dits marchés de liquidités.
La conjonction de plusieurs facteurs de crise.
Plusieurs facteurs de crise se sont en fait superposés. Les économistes patentés ont tout mélangé : crise économique, krach boursier, crise financière, krach bancaire, assortis d'analyses qu’on voudrait éclairées sur la Chine ou les conséquences de la chute du pétrole. Ces facteurs qui ne sont pas liés se sont déclenchés en même temps. Des ajustements comme l’économie en produit régulièrement mais qui interviennent cette fois-ci simultanément. Il y a d’abord la Chine dont le problème spécifique est celui d’un changement de modèle de croissance ; le pétrole qui est d’abord une guerre d’offres à quoi il faut lier une guerre tout court entre l’Arabie Saoudite, le schiste américain, la Russie et maintenant l’Iran ; les banques comme on vient de le voir ci-dessus qui sont confrontées à un problème de modèle économique, celui des taux négatifs. L’effondrement des marchés est la conséquence logique de tous ces problèmes cumulés mais aussi d'un réajustement à un nouvel environnement de croissance marqué par l'absence d'inflation. Ce qui veut dire que nous sommes probablement dans un nouveau cycle économique. Il a démarré en 2008 et il est alimenté par trois données fondamentales qui sont la démographie, la nouvelle évolution technologique et l’endettement des états. En toute logique, la conséquence majeure que l’on observe c’est la croissance molle et la déflation, qui risquent de durer sur une période longue. Un ajustement de la valeur des actifs était inévitable. Il avait eu lieu pour les matières premières chez les émergents. Il se fait aujourd’hui sur les marchés des pays développés.
La suite, demain : le Japon, la Chine, les Etats-Unis et l’Europe… Pour un peu plus de détails.
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