LA PRIMAIRE AU BANC D’ESSAI - CHEZ « LES REPUBLICAINS » : EGOS A GOGO !
15 février 2016
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Il fallait s’y attendre, les médias n’ont vu du Conseil national « Les Républicains » que l’absence des candidats à la primaire le dimanche matin, interprétée comme un boycott du discours-programme de Nicolas Sarkozy, programme qui sera soumis à la discussion dans tous les comités départementaux. Mais peut-être que c’était là leur objectif : faire en sorte que l’évènement principal soit occulté. Si c’est le cas, on appelle ça se tirer une balle dans le pied.
L’image catastrophique de la désunion.
D’abord parce que le thème « désunion » est démobilisateur pour notre électorat qui attend du rassemblement et de l’unité. Cela ne veut pas dire être aligné systématiquement sur le « chef ». Mais au moins qu’on le respecte, et avec lui tous les militants qui font l’effort de s’engager et sacrifient un week-end au parti. Il faut être bien crédule pour ne pas y voir une forme de contestation. Mon avis, en écoutant les commentateurs, est que tout le monde y perd.
On a toujours tort d’être absent.
Ensuite parce que la politique de la chaise vide est une erreur de stratégie. La première réunion des instances nouvellement élues méritaient davantage d’attention. Le Président est-il illégitime ? Son élection a-t-elle été contestée ? Evidemment non. Alors peut-on lui reprocher de faire son travail et de vouloir doter le parti d’un projet politique. C’est bien la moindre des choses. Il est le président, c’est donc son projet. Il aurait peut-être pu prendre davantage de précautions en le personnalisant moins, mais qu’aurait-on dit ? Et puis, cela n’empêche pas chacun de continuer à avoir ses propres propositions, pour peu qu’elles ressortent de la même philosophie. Chacun sait que le moment venu, l’élection présidentielle c’est l’affaire d’une personne face aux Français avec « son » programme. Aussi l’absence des principaux candidats à la primaire peut-elle être interprétée comme une marque de mépris à l’égard du travail effectué par les instances élues du parti.
Au judo, quand l’un pousse, l’autre doit tirer à soi… pour déséquilibrer l’adversaire.
Ce comportement est d’autant plus incompréhensible qu’il ne peut que jeter un peu plus la base militante dans les bras de Nicolas Sarkozy qui n’attend que ça. Si les intéressés y ont vu un piège, ils n’étaient pas obligés de tomber dedans. Et ils devraient savoir ce que cela peut coûter : on peut dire tout ce qu’on veut sur le rôle des partis politiques, mais on ne gagne pas d’élection sans le soutien d’une « machine électorale » puissante. Et « les Républicains » en sont une formidablement huilée, avec ses 250 000 adhérents, ses fichiers, ses réseaux d’adhérents et de militants, armée souvent dans l’ombre mais indispensable pour tenir le terrain. Le parti n’est pas tout, mais sans lui rien n’est possible. Nicolas Sarkozy qui a vécu la défaite de Balladur face à la « machine RPR » de Chirac le sait très bien : tenir le parti est primordial, s’en abstraire est suicidaire. Pourquoi croyez-vous qu’il ait mis la présidence du parti comme priorité sur le chemin de son retour ?
Mais voilà, les egos rendent aveugles.
Notre famille politique vit sur le « mythe » de « l’homme providentiel » depuis De Gaulle. Et qui peut nier que dans chacun des candidats à la primaire il n’y a pas cette part d’auto-désignation. Si on y ajoute l’ivresse des sondages pour Alain Juppé, on peut friser la cécité. D’autant plus que la bonne cote attire les soutiens, de conviction ou d’opportunisme. Edouard Balladur a vécu cela aussi, avec le résultat que l’on sait. Toujours est-il que pour ceux qui comme moi n’ont pas encore choisi, les absents du dimanche n’ont pas marqué des points. Je n’étais pas à Paris. Je ne suis plus qu’un simple adhérent de base, et pourtant j’ai ressenti cela comme une petite trahison. De la part de Bruno Le Maire, je n’en suis pas étonné. Venant de François Fillon et d’Alain Juppé, pourtant si brillants, c’est décevant.
Encore une chose.
J’ai écouté, hier soir, mon ami Jean-Pierre Raffarin avec intérêt, mais je l’ai trouvé bien naïf dans son commentaire sur la candidature de Jean-François Copé : « plus il y a de candidats, plus on élargit la base électorale de la primaire ». Au nombre des prétendants qui manifestent leur volonté de s’aligner dans la compétition, de Nadine Morano à Frédéric Lefèvre en passant par Jean-Frédéric Poisson plus je ne sais quel centriste, et parmi eux combien d’ « Iznogoud », je crains plutôt l’effet dissuasif de ce qui ressemble de plus en plus à une foire d’empoigne.
La primaire promet !
SARKOZY a ramené l'ordre dans notre pauvre maison. Aujourd'hui, les ténors incapables de régler la situation à l'époque, tirent la couverture. SARKOZY aura la reconnaissance des militants. J'en connais qui ont soutenu BAYROU en mars 2014.... je n'ai pas oublié et nous sommes des centaines de milliers "mémoire incluse"......
Rédigé par : Richard VIAU | 16 février 2016 à 16:45