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ECONOMIE MONDIALE : ON COMMENCE A Y VOIR PLUS CLAIR !
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ECONOMIE MONDIALE : APRES LA TOURMENTE, LA CONFUSION

Des-liasses-de-billets

 

Un calme troublant. Ce qui est important c'est le signal envoyé par l'Arabie Saoudite.

L’Arabie saoudite a gagné son rapport de force sur le pétrole. Après s’être préparée à une guerre d’usure en augmentant ses ressources par un énorme emprunt, elle a déclenché les hostilités en ouvrant à fond les vannes pour faire baisser le prix du pétrole, une action dévastatrice aussi bien pour les producteurs que pour les marchés financiers. Son objectif est atteint : elle a mis au tapis pour quelques années l'industrie du schiste aux États-Unis, dont  les producteurs américains, petits et moyens, ne survivent pas avec un baril à 30 ou 35 $, et elle fait en sorte, en même temps de limiter les recettes de l'Iran, son adversaire chiite, qui revient sur le marché. Mais l’Arabie ne veut pas de pétrole en-dessous de 30 dollars, et on peut penser qu'au-dessus de 50 ou 60 dollars, elle rouvrira les robinets. C'est un élément de la volatilité des marchés qui disparaît. L'Arabie Saoudite se comporte comme la Banque centrale du marché du pétrole, et pour la première fois depuis la débâcle boursière, elle est intervenue sur les marchés, envoyant un signal clair. La stabilisation du pétrole qui a regagné 20% en quelques séances a permis leur rebond, permettant aux valeurs massacrées dans la panique de se refaire une santé. Les indices boursiers ont enchaîné plusieurs séances de hausse, avec, pour Paris par exemple, une hausse de 6%. Le calme semble être revenu.

La panne de l’économie mondiale se confirme.

Quelques semaines après le FMI, c'est au tour de l'OCDE de réviser ses prévisions de croissance à la baisse pour 2016. L’Office lance un cri d'alarme : l'économie mondiale est en panne, et il est urgent de la relancer. C’est le message délivré par l'institution, qui a révisé à la baisse la perspective de croissance de quasiment tous les pays en dehors de la Chine et de l'Inde : 1,4% seulement en zone euro contre 1,8% précédemment, avec la France qui chute à 1,2% et les États-Unis qui tombent de 2,5% à 2%. Au total, la croissance mondiale sera, avec 3%, équivalente cette année à celle de 2015, alors qu'elle était prévue initialement à + 3,3 %. Il faudrait une « action collective forte », précise l'OCDE, sous forme de réformes structurelles et fiscales qui doivent permettre de transmettre à l'économie les effets des politiques monétaires accommodantes des banques centrales. La recherche d’un redémarrage de l’inflation est toujours à l’ordre du jour.

Pour les Etats-Unis, c’est le brouillard.

Le rapport de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (FED) révèle ses anticipations ou ses inquiétudes. Il donne une vision intéressante de l'économie américaine. Et justement on découvre dans ce rapport que la FED ne comprend pas bien ce qui se passe, n'a pas de visibilité à court terme et est totalement troublée par la situation. Notamment les patrons de la politique monétaire américaine ne s’expliquent pas le fossé entre l'économie réelle américaine et les marchés, alors que l'Amérique se porte plutôt bien, que l'emploi continue à progresser malgré le plein emploi, et que les salaires décollent enfin avec des hausses significatives. Ils sont perturbés par la déconnexion entre la croissance et les marchés et ne comprennent pas l'anticipation de récession en 2016 qui circule sur les marchés,  et ils comprennent encore moins la chute des marchés. Mais si celle-ci était durable elle aurait un impact immédiat sur l'économie. Ils insistent aussi sur le possible impact de la situation en Chine sur l'économie américaine bien qu'ils ne voient pas de signes tangibles de ralentissement. Donc, tant que les marchés seront nerveux, ils ne toucheront pas aux taux. Ils ne les remonteront pas. Sauf si …  Ce n’est qu’un « stand by » !

Les autorités monétaires japonaises sont totalement perdues.

Le Japon est passé récemment en taux négatifs, le Nikkei s'est effondré et le yen s’est renforcé, le contraire de l’effet attendu, faire rebondir le Nikkei et baisser le yen. Les investisseurs japonais mettent leur argent sur des emprunts d'État à 10 ans à moins 0.035% ! La seule solution pour la Banque du Japon serait d'intervenir sur le marché des changes en achetant massivement du dollar. Ce qui se passe au Japon devrait attirer l’attention des européens car c’est peut-être ce qui nous attend. Rappelons-nous, quand Shinzo Abe revient au pouvoir en 2012, il explique sa méthode « des trois flèches » pour redresser l'économie : la relance budgétaire, les réformes structurelles et une politique monétaire ultra-accommodante. Et tout le monde y a cru, au Japon comme à l'étranger. Le Nikkei s'est envolé. Les autres gouvernements se demandaient même s'ils n'allaient pas copier les Abenomics. Plus de 3 ans après, les effets de la relance budgétaire se sont volatilisés, les réformes structurelles n'ont toujours pas démarré, et le pays se tire chaque jour les flèches de la politique monétaire dans le pied avec le résultat que l’on sait : la chute du Nikkei et l'envolée du yen. On attend toujours la grande réforme du marché du travail, un peu comme en France, elle est toujours annoncée mais jamais réalisée. Avec sa population très vieille, le Japon est le modèle d’un krach historique et durable puisque le Nikkei est en baisse de plus de 60% par rapport à son record historique de 1989, le modèle d'une croissance nulle ou molle sur 25 ans, le modèle de la déflation probablement liée à une démographie dévastatrice. Un modèle qu’on ferait bien de ne pas imiter, car si l'Europe ne trouve pas sa voie, elle pourrait se nipponiser.

La bombe à retardement des banques chinoises. 

Les banques chinoises ont distribué des crédits en janvier à un rythme record, elles ont accordé 2.510 milliards de yuans de nouveaux prêts (soit 360 milliards d'euros). C'est quatre fois plus qu'en décembre. C'est la preuve que Pékin cherche à relancer l'économie avec une politique monétaire plus agressive. La Chine va tout faire pour stopper le ralentissement du pays et elle peut y parvenir. Après la semaine de vacances pour cause de nouvel an, la Banque centrale chinoise a pris les marchés à contre-pied en poussant le yuan à la hausse, provoquant la plus forte hausse de la monnaie chinoise contre le dollar depuis plus de 10 ans. Le problème c’est qu’elle devrait au contraire faire baisser sa monnaie pour relancer son économie…  Comme on sait, la Chine a décidé de changer de modèle pour passer d’une économie tournée vers les exportations à bas coûts et les surinvestissements publics financés par les dettes, à une croissance plus durable mais plus faible assise sur la consommation intérieure. Mais voilà, les créances douteuses sont elles aussi en train de battre des records. A fin décembre, il y en avait pour 1 274 milliards de yuans, du jamais vu. Comme les autres grandes banques centrales, la banque chinoise fait tourner la planche à billets à plein régime et le paradoxe est qu’en procédant ainsi elle a peut-être  mis en route une machine infernale. Les marchés n'en ont donc pas fini avec la Chine ! 

L’Europe en « stagflation ».

Croissance molle et absence d’inflation vont continuer de caractériser l’économie européenne. La France campe sur sa position de cancre et plus personne ne croit que ses objectifs de réduction des déficits et de la dette seront tenus, d’autant plus que les dernières prévisions de croissance pour 2016 sont en-deçà de celles sur lesquelles le budget a été bâti. Mario Draghi veut continuer sa politique « accommodante » de liquidités,  c'est ce que révèle le rapport de la dernière réunion de la Banque centrale européenne, sans se rendre compte qu’elle ne produit pas l’effet escompté, tant la planète financière est déconnectée de l’économie réelle. A quoi bon baisser encore des taux déjà négatifs. Il y a gros à parier que ses décisions inquiéteront plus les marchés qu'elles ne les rassureront. Ceux-ci ne croient plus à une hausse des taux et la pression sur la BCE continue d’être forte alors que les anticipations d’inflation décrochent.

 

 

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