NOTRE-DAME-DES-LANDES : IL EST PLUS QUE TEMPS !
27 janvier 2016
L’aéroport Nantes-Atlantique vient de battre à nouveau son record de l’année écoulée : avec une croissance de 5,7% en 2015, il a servi 4 395 000 passagers, ce qui le place comme l’un des aéroports régionaux les plus performants. Mais cela n’est pas sans conséquence. Il a fallu gérer 135 journées à forte densité, à plus de 14 000 passagers/jour. C’était 80 en 2014 et 6 en 2011. Août 2015 a même connu une pointe à plus de 500 000 passagers sur le mois, et cinq autre mois ont dépassé les 400 000.
L’aéroport connait donc un trafic de plus en plus dense, qui se concentre sur l’Europe (44% du trafic total), en augmentation de 20% en 2015. De fait, les compagnies aériennes sont de plus en plus nombreuses à venir servir les destinations assurées par l’aéroport. Elles sont aujourd’hui 23.
La compétition est forte entre les plates-formes aéroportuaires. « Nous sommes au début de l’ère des aéroports », affirme Augustin de Romanet, PDG d’Aéroport de Paris, qui doit veiller à la place de Roissy Charles de Gaulle comme l’un des cinq ou six grands équipements de la planète. La concurrence qui règne entre les aéroports internationaux se fait à l’échelon mondial. Elle est la partie émergée de l’iceberg des nécessaires dessertes. Cette concurrence existe aussi au niveau régional. Aujourd’hui, un aéroport performant est nécessaire à la croissance économique à tous les niveaux. Il est l’infrastructure du XXIème siècle autour de laquelle se concentrera de plus en plus l’activité économique. Le transport aérien connait un essor très dynamique au rythme de 4,5% à 5% par an pour les vingt prochaines années. Le trafic va donc doubler d’ici 20 ans.
L’explication tient dans l’avènement des classes moyennes dans le monde : près de 5 milliards d’individus en 2030 seront à même de voyager. Une chance de développement économique phénoménale quand on sait que le tourisme pèse aujourd’hui 9% du PIB mondial, plus que le secteur agroalimentaire ou automobile. Le trafic aérien se concentre sur les villes qui ont la plus forte puissance d’attraction. Un aéroport est donc un élément clé de la puissance économique d’un pays ou d’une région. Les équipements parisiens sont des portes d’entrée pour la France. Ceux des Régions ont un rôle de relais important, notamment à l’échelon intra-européen. Dans ce contexte, les terminaux doivent pouvoir suivre l’évolution du trafic : pouvoir augmenter le nombre des pistes devient alors capital.
Dans ce contexte, le transfert de Nantes-Atlantique va devenir urgent, à l’horizon 2020. D’autant plus que les résultats de 2015 sont obtenus avec une chute à l’international (- 27%) liée aux événements de Turquie ou de Tunisie. Qu’en sera-t-il quand ces destinations reprendront à un rythme normal, ce qui arrivera bien un jour. Il faut donc commencer les travaux sans attendre. Cela mettra fin, en même temps, à une situation inacceptable, celle d’une zone où le droit de la République ne peut plus s’exercer normalement, où des individus imposent la loi par la terreur et l’intimidation. L’Etat doit se faire respecter. Il en va du développement de la Région des Pays de la Loire, pour laquelle un aéroport moderne est désormais un atout stratégique indispensable, tant pour la métropole nantaise que pour tout l’arrière-pays ligérien et breton.
Chaque époque a ses exigences : l’Antiquité avait ses ports pour assurer la prospérité, le XIXème siècle ses chemins de fer et le XXème ses autoroutes. Le XXIème sera celui des aéroports.
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