HISTOIRE
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LE RASSEMBLEMENT BLUES-MARINE

Le pen blues 2

Comment rebondir après une défaite malgré un score inégalé ? A Marine Le Pen aussi le problème est posé. Sa popularité en baisse en témoigne. Il peut y avoir une lassitude de son électorat devant l’incapacité du FN à concrétiser ses progrès par la conquête, par exemple, d’au moins une région aux élections régionales. Et pour la présidentielle, il faudra bien s’atteler à réformer le programme du parti pour le rendre plus crédible si elle veut séduire une majorité de Français, puisqu’elle a annoncé sa candidature.

L’impitoyable scrutin majoritaire.

Tant que le mode de scrutin sera majoritaire, le Front National ne pourra espérer accéder au pouvoir s’il ne trouve pas d’alliance avec d’autres partis. Et il n’y arrivera pas tant qu’il sera considéré par tous les autres comme un parti sulfureux qui professe des idées qui font peur, même s’il séduit 30% de l’électorat. La « dédiabolisation », mot qui en dit long, trouve ses limites dans les urnes des 2èmes tours. Les thèses que le parti frontiste développe en matière d’immigration, de sécurité, associées à la xénophobie de nombre de ses militants, ce n’est pas ce qui inquiète le plus. Elles expliquent même, en surfant sur l’actualité, ses progrès récents. La crise des migrants plus les attentats de novembre ont été de puissants catalyseurs de voix aux dernières élections. Mais, Marine Le Pen a beau gommer le langage intolérant et raciste de son parti, se positionner sur une laïcité présentée comme une protection contre l’Islam, elle ne parvient toujours pas à faire taire les plus ultra de ses « abonnés » qu’elle exclut quand elle ne peut vraiment pas faire autrement. Sans compter le premier de ses opposants internes en la personne d’un certain… Jean-Marie, dans le rôle du trouble-fête.

Un week-end de réflexion pour trouver la pierre philosophale…

Le Front National manque de crédibilité sur de nombreuses propositions de son programme dont trois points essentiels: il continue de préconiser la sortie de l’euro, la retraite à 60 ans et la semaine de 35 heures. Les deux derniers sont empruntés à la gauche et on sait ce qu’il en est : pratiquement plus aucun Français ne croit sérieusement qu’il est possible de ne pas travailler davantage pendant la semaine, pendant l’année et pendant une vie. Ces solutions sont si peu crédibles que certains voudraient s’en débarrasser. Mais Florian Philippot veille au grain. Interrogé au sujet de l’euro, le numéro deux du parti, a déclaré que le « FN est un parti souverainiste » et que, en tant que tel, il défendait la souveraineté française. Les libéraux de son parti n’ont pas eu gain de cause sur ce point. Cela reste un « totem » nécessaire si l’on veut faire croire que l’on peut protéger l’hexagone contre la mondialisation.  Autre dilemme : le FN peut-il adopter un look « convenable » en éliminant la haine de son langage, en retirant à Marine Le Pen son agressivité habituelle, en s’exprimant avec tolérance et non plus par certitudes, en compatissant aux problèmes posés aux immigrants si malheureux, quand bien même renoncerait-il aux 35 heures et à la retraite à 60 ans, ne risque-t-il pas de se banaliser au point de perdre ce qui le différencie des autres partis en général, et de la droite républicaine en particulier. La normalisation est mortifère pour ce type de parti qui prospère sur la protestation.

Faute de mieux, on va assister à une opération maquillage de grande envergure.

L’objectif est simple : présenter sur le terrain économique une image plus moderne et plus rassurante pour gommer le manque criant de crédibilité qui rebute une grande partie de l’électorat. Le mouvement amorcé pendant la campagne des régionales va se démultiplier pour présenter un éventail de dispositions favorables à l’« innovation », l’« industrie du futur », l’« écologie » ou encore au « patriotisme alimentaire » pour s’arrimer les agriculteurs, et on vantera bien davantage le soutien aux TPE-PME à qui on promet une baisse d’impôts, que la sortie de l’euro. Un « FN-Janus » : je suis souverainiste, regardez Marine, je suis libéral, regardez Marion ! Cette opération de communication ne doit pas masquer le fait que, sur le fond, le Front National ne renonce pas à ses options économiques qui mèneraient le pays dans le gouffre. Pour continuer de capter les votes contestataires de tous horizons, il doit persévérer dans sa défense du retour au franc  qui nécessitera la mise en place de barrières protectionnistes, un programme nationaliste et étatiste agrémenté de dépenses sociales massives à destination d’à peu près tout le monde. On a déjà dit ce qu’il fallait en penser : dramatiquement coûteux et irréalisable. Alors, pour masquer  cet épouvantail et tenter de paraître crédible, condition pour  attirer davantage l’électorat de droite, il va faire miroiter que son but est de faciliter la bonne marche des entreprises et de réduire les prélèvements. Un leurre.  Même en mettant en sourdine la sortie de l’euro, qui ne se ferait de toute façon que de manière « négociée » et après un référendum. Marine Le Pen s’exerce ainsi à l’art de la synthèse.

Chassez le naturel …

Avec un programme économique pour 2017 qui s’annonce encore plus démagogique que le précédent, en réalité, Marine Le Pen impose le choix d’une économie encore plus administrée et collectionne les mesures inapplicables dans le concert européen actuel : retour à l’échelle mobile des salaires, mise en place d’un revenu parental, augmentation de 200 euros des bas salaires financée par une taxe de 3 % sur les produits importés,... sans parler de tout ce qui touche à nos libertés, déjà bien amputées : contrôle des médias et autres. Marine Le Pen veut bien la discussion, mais si tout le monde  est d’accord avec elle à la fin ! Le FN veut garder sa spécificité, ce qui signifie qu’il continuera à horrifier des millions de Français. Il va donc devoir combattre avec une argumentation rejetée par 70 % de  l’électorat. Ce n’est pas à cause de l’euro ou du temps de travail qu’il est insupportable à la plupart d’entre nous, c’est parce qu’il véhicule les débris historiques du pétainisme, parce que ceux qui le rejoignent utilisent des mots choquants pour toutes les minorités, parce qu’il a été fondé, qu’il a prospéré et qu’il s’est imposé en s’appuyant sur des idées anti-républicaines. S’il les abandonnait, il disparaîtrait. Qu’il les garde et comme ça il restera indéfiniment à la porte du pouvoir !

Son projet, c’est « retour vers le passé » garanti.

Il ne suffira pas de quelques coups de pinceau pour lui donner l’apparence de la modernité, même avec un slogan « antithèse » qui vante « l’apaisement et la réconciliation ». Un comble ! C’est le loup de la fable qui se couvre d’une peau de mouton pour amadouer les petits cochons… d’électeurs.

 

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