CRAC, BOUM, … AIE !
09 février 2016
J’avais prévu de vous parler du « blues » de Marine, et aussi du RSA, mais voilà, actualité brûlante (avec accent circonflexe) oblige : parlons du « krach » bancaire, puisqu’il y a « krach » ! Le reste viendra demain...
La plongée mondiale des bourses.
Depuis le début de l’année le CAC 40 a perdu 14% et est repassé sous les 4000 points. La bourse grecque fréquente à nouveau les abysses, retrouvant le niveau des années 90. Face à la montée des incertitudes, les investisseurs se détournent des actifs risqués et, en premier lieu, des actions. Ils ne s’inquiètent plus seulement pour la croissance chinoise où les marchés sont fermés une semaine pour le nouvel an, et pour les déséquilibres nés de la baisse du prix du pétrole. Ils s’interrogent aussi sur les risques de récession aux Etats-Unis, dont l’économie souffle le chaud et le froid, et sur l’éventualité d’un retour du désordre dans la zone euro. On assiste à une déroute ou une panique d’une violence qu'on a rarement vue depuis la crise de 2008. Heureusement pour les Chinois que leurs marchés sont fermés car nul doute qu’on les aurait encore accusés d'être responsables de la baisse ! Mais non, les marchés s’écroulent tout seul, sans même le prétexte d’une mauvaise statistique. Un parfum de panique flotte dans l’air comme si nous étions à la veille d’une secousse de très grande envergure, comme l’avait un peu prédit Patrick Artus, récemment.
Le système bancaire vacille.
Les banques sont au cœur de la tourmente. En Europe, elles ont perdu presque un quart de leur valeur. Voilà de quoi rappeler de mauvais souvenirs aux marchés. Débâcle, affirment même certains, en constatant avec étonnement, car personne ne s’y attendait, que les banques du monde entier, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie sont touchées. Deutsche Bank se retrouve à son niveau de 1999, et les banque italiennes sont en chute libre, attendant que leur gouvernement les débarrasse de leurs créances pourries. La défiance s’étend à tout le secteur bancaire et même les valeurs sûres comme Goldman Sachs ou certaines banques françaises se font massacrer. Pourtant on ne peut pas dire que les valeurs bancaires étaient surévaluées, mais tout se passe comme lors d'une explosion de bulle. Pour comprendre, on évoque leur exposition à des secteurs en crise comme le pétrole, l'impact des taux bas et négatifs, le ralentissement économique, mais toutes ces explications ne sont pas convaincantes. Elles justifieraient une stagnation ou une baisse modérée mais pas un krach.
Néanmoins, les banques ne semblent pas en danger.
Heureusement les banques sont largement plus solides que lors de la crise des subprimes ou celle de la dette européenne. L'arrêt d'une partie de leurs activités de spéculation les expose moins aux risques du marché et elles ont renforcé leurs bilans. Si dans des pays comme l’Italie ou la Grèce, elles sont encore très fragiles, on ne peut pourtant pas parler de risque immédiat de crise bancaire. La réalité c’est que les marchés sont très volatils et très nerveux parce que les investisseurs paniquent et vendent à n'importe quel prix et le cycle s’est mis en place : la baisse entraîne la baisse. Il y a trop d’argent disponible et il ne sait plus où se poser. Les investisseurs ont peur de tout : ils ont fait plonger les valeurs pétrolières, ils ont continué avec les valeurs bancaires et demain ils s'acharneront peut-être sur le secteur numérique. La spirale de la défiance sera difficile à enrayer. Et vous savez quoi ? Les banques pourraient bien être tentées de remonter les taux d’intérêt pour franchir cette mauvaise passe, entraînant pour le coup une réédition de la crise des dettes souveraines. Une vraie catastrophe !
Consolons-nous, il y a plus grave : hier soir « Les Tuches » ont fait un carton sur TF1 avec 8,5 millions de téléspectateurs ! On fait ce qu’on peut pour se remonter le moral.
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