LE XXIème SIECLE EST UNE PROMESSE
03 mars 2016
Eh bien non, l’avenir n’est pas lugubre !
L’économie mondiale a de beaux jours devant elle. Ses deux moteurs, la démographie et le progrès technique, vont nécessairement déboucher sur une période de prospérité. La population mondiale va passer de 6 à 10 milliards d’habitants ce qui ne peut qu’augmenter la demande qu’il faudra satisfaire. Quant à la technique, avec l’économie numérique, elle va apporter des réponses qui vont bouleverser les services, la production des biens d’équipement, et concerneront aussi des secteurs vitaux comme la santé et l’éducation. Ce n’est pas un hasard si les entreprises multimilliardaires sont issues du numérique comme Amazon, Facebook, Google… et portent la croissance de la bourse américaine. C’est un bouleversement du temps et de l’espace qui met déjà à la portée du consommateur mondial le marché de la concurrence, universel et instantané. Nous sommes entrés dans le monde du XXIème siècle qui est un monde de demandes et d’offres mondiales.
Les turpitudes du monde actuel nous empêchent de voir la réalité.
La politique des banques centrales, la croissance chinoise et la stratégie des saoudiens sur le marché pétrolier obnubilent les observateurs. Or on s’aperçoit que la marge de manœuvre des banquiers centraux devient nulle, que les marchés fantasment sur l’effondrement de l’économie chinoise qui en fait se stabilise en changeant logiquement de modèle de croissance, que les bourses s’affolent au moindre écart du prix du pétrole provoqué par la volonté du régime saoudien de tuer l’ours russe, le revenant iranien et l’ami américain. Chacun de ces phénomènes connaitra sa fin même s’ils créent des désordres non négligeables actuellement, comme le montrent l’essoufflement des locomotives mondiales Etats-Unis et Chine, la panne de croissance des BRICS (Brésil, Russie…), l’atonie de l’Europe qui doit se débattre avec les migrants et le Brexit… Et les marchés toujours myopes et abreuvés par la sorcellerie financière, ne voient plus les fondamentaux décrits ci-dessus.
La troisième révolution industrielle.
Depuis les années 80, nous sommes en train de vivre une nouvelle révolution qui a commencé à transformer, d’abord modestement puis de plus en plus rapidement toutes nos activités. On nous annonce, comme toujours, les catastrophes que produiront les effets de la digitalisation et de la robotisation sur la croissance et l’emploi. Et pourtant, il y a gros à parier, que cette troisième révolution, s’appuyant sur les fondamentaux du monde, population associée au progrès technique, loin de détruire l’emploi et la croissance, débouchera sur une longue période de prospérité. Elle repose sur de nouvelles sources d’énergie verte telles que l’éolien, le photovoltaïque, la géothermie, la pile à hydrogène, les hydrates de méthane… qui s’organiseront en réseaux de production de stockage et de partage. En même temps, les formes de communication avec le web, permettent de relier le monde entier rendant possible une nouvelle organisation de la vie économique en « réseaux collaboratifs », et les applications Uber, bla-bla car, Airbnb n’en sont que les prémisses. Le miracle de l’économie numérique se résume en deux formules : « coût marginal zéro » et « économie du partage ». Le premier permet de tomber dans l’univers du « gratuit » comme on le voit déjà pour la musique et les logiciels, et on peut imaginer ce que les imprimantes 3D vont pouvoir faire pour les objets matériels. La seconde avec les financements participatifs et les « plates-formes » à l’exemple d’Uber, ouvrent des horizons inédits qui feront disparaître la « rareté » dans presque tous les domaines économiques, comme l’imprimerie l’avait fait pour le livre. L’élévation du niveau de vie dans les pays émergents permet d’anticiper la constitution d’une classe moyenne mondiale passant de 1,8 milliard de personnes à 4,6 milliards au début des années 2030. La population mondiale à moyen et fort pouvoir d’achat passerait de 2 milliards d’individus à 5 milliards, correspondant à l’offre de nouveaux biens et services en train d’émerger.
L’ubérisation du monde est une chance.
Les innovations technologiques ne vont pas anéantir le travail salarié et la croissance. Certes de nombreuses tâches répétitives sont digitalisables, et c’est tant mieux. Mais il s’en faut de beaucoup que tous les métiers le soient. On estime que 45% des tâches pourront être automatisées dans un avenir proche, mais seulement 10% des métiers, ce qui rassure sur la pérennité du travail. Cela ne veut pas dire que tout est simple : un manque de formation et d’adaptation des individus au marché, le manque de flexibilité a pour conséquence la montée du chômage dans les pays qui ne s’adaptent pas. C’est ce que connait la France aujourd’hui. Mais le problème n’a rien de structurel ni d’irréversible… enfin pas tant que nous aurons les guignols actuellement au pouvoir. Ils ne peuvent empêcher les innovations technologiques de s’imposer, comme on le voit avec le conflit entre les taxis et les VTC d’Uber. Et on aurait bien tort, car ce sont les innovations qui tirent la croissance, ce sont elles qui nous tentent par des produits nouveaux, mais qui détruisent aussi au passage des emplois « dépassés ». Le progrès technique ne détruit pas l’emploi mais le transforme. Il ne sert à rien d’entraver la progression de l’économie des « plates-formes » telles qu’Uber. Car les « plates-formes » vont apporter des gains gigantesques d’efficacité. Il faut les encourager. Nous devrions suivre l’exemple américain qui passe du statut de superpuissance à celui de cyberpuissance. Il y a urgence pour nous d’avoir une politique fiscale, industrielle pour ne pas nous faire voler toutes nos mémoires et leur valeur, mettre en place les machines équivalentes, les programmes, la recherche, et avec eux, les emplois. Or, la politique numérique de l’Union en est encore au bricolage.
La feuille de route des politiques.
Elle devrait être claire : accompagner la transformation des emplois ! C’est le seul moyen de conjurer les peurs françaises qui ne correspondent pas au monde réel. D’ailleurs dans toutes les économies développées le chômage diminue grâce à l’alliance de la flexibilité du marché du travail, d’un système de formation performant et d’une politique macroéconomique orientée vers la croissance. La France est à l’écart avec ses blocages et sa gauche encore dominée par le marxisme. Il n’y a pas de fatalité au chômage, il n’y a que de mauvaises politiques. De nombreux pays européens flirtent avec le plein emploi : l’Autriche (45% des jeunes passent par l’apprentissage), le Danemark, le Royaume-Uni, et de nombreux landers allemands. Ce plein emploi ne s’accompagne pas, comme on voudrait nous le faire croire, d’un accroissement des inégalités et de la pauvreté. L’emploi est potentiellement illimité, mais il est rendu rare par les obstacles que l’on met devant lui. Particulièrement en France : le chemin vers la lumière passe par la réforme du marché du travail, la déconcentration de l’Education nationale, la réduction du périmètre des actions de l’Etat, et sans sombrer dans le libéralisme (mot honni chez nous alors que nous l’avons inventé), libérer l’économie des boulets qui l’empêchent de progresser en baissant les prélèvements obligatoires (45% du PIB), la dépense publique (57,5%) et alléger la bureaucratie législative et réglementaire. La mutation économique doit conduire à une évolution du droit social de même ampleur, en n’oubliant pas que le droit est d’abord là pour protéger le salarié. Les citoyens sont beaucoup plus prêts aux réformes que ceux qui les gouvernent, ils évoluent plus vite que la classe politique. La French Tech est reconnue dans le monde et ne demande qu’à prendre son essor, témoignant de notre capital technologique et intellectuel. Et il existe encore une fraction importante de la population qui croit aux valeurs de la République et est disposée à s’engager pour les faire vivre.
Les clés de l’avenir sont désormais dans la société civile : c’est par la mobilisation des acteurs économiques que se développera le nouvel entrepreneuriat adapté à la société ouverte. Mais pour cela, il faut désadministrer l’économie, réformer pour ne plus subir. Un programme tout tracé pour les candidats à 2017 !
Bravo pour cet article qui doit nous aider à ne pas sombrer dans le défaitisme.... Quand te présentes-tu à la "Présidence"?????????
Tes propos me remontent le Moral!!! Merci aussi pour avoir pensé à ma date de naissance hier.
Huguette.Mouchet-Vienne Fidèle lectrice.
Rédigé par : Huguette Mouchet-Vienne | 03 mars 2016 à 17:51
Bonjour ,
a écouter absolument Emmanuel Druon sur RCF , voilà un entrepreneur formidable , humain , cohérent , intelligent et en plus il sait très bien exprimer avec des termes simples sa démarche écologique ,économique et philosophique. Il a publié un livre " l'Ecolonomie " . L' Avenir c'est lui et tout ceux qui partagent sa vision qui est plus collaborative que compétitive . Il n'a pas chercher à devenir numéro 1 , il a chercher à développer son entreprise sans détruire son environnement en respectant les humains et sans l'aide d'actionnaires assoiffés d'argent et cela en toute indépendance et cela depuis 20 ans . Il sait de quoi il parle .
Voici le lien Podcast :
https://rcf.fr/culture/emmanuel-druon-leco-entrepreneur-de-demain
Rédigé par : Chris | 04 mars 2016 à 10:29