C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !
14 février 2016
L’expression du jour.
AVALER DES COULEUVRES
Elle me paraît très adaptée à l’arrivée de trois verts au gouvernement. Un vert, ça va, trois verts, bonjour les dégâts. Comment en est-on arrivé là ? Pour Placé et Pompili, ce n’est qu’une demi-surprise, tant ils envoyaient de signaux faisant connaître leur « disponibilité ». L’expression du jour peut s’appliquer à leur cas. C’est un des sens qu’on lui attribue : crever d’envie, tout faire pour parvenir à ses fins. En ce qui concerne l’ex-patronne d’EELV, la Coste (en deux mots, pas le crocodile), il s’agit plutôt du sens plus habituel : renoncer à ses convictions pour obtenir un poste en échange d’une promesse inepte.
Revenons à l’histoire de l’expression : avaler des couleuvres.
Bien qu’elle soit une espèce non venimeuse, la couleuvre n’en demeure pas moins un serpent. Comment peut-on en venir à en avaler ?
Une première explication de la locution la fait naître à une époque où les anguilles étaient de grande consommation. En jouant sur la ressemblance de ce poisson avec le serpent, on pouvait servir une couleuvre à un convive de qui on voulait se venger. Le malheureux invité ne se rendant compte de rien avalait donc des couleuvres à son insu. Faire « avaler des couleuvres », c’est donc chercher à tromper quelqu’un soit pour assouvir une rancune, soit pour parvenir à ses fins.
Une autre origine indique que l’expression doit sa naissance à une ancienne signification de « couleuvre » qui désignait une allusion dissimulée, tortueuse, ayant les sinuosités du serpent. Au cours de la période de fixation de la langue française, le terme « couleur » signifiait avoir une apparence trompeuse. Cette similitude de forme et de sens entre les deux termes, couleur et couleuvre, a pu contribuer à la création de la locution « avaler des couleuvres ».
C’est pourquoi la locution verbale « avaler des couleuvres » possède aujourd’hui une double signification. On l’utilise pour caractériser le comportement d’une personne qui supporte toutes sortes d’affronts sans se plaindre. Elle s’emploie également pour dire que quelqu’un accepte comme des vérités des propos qu’elle ne devrait pas croire.
Un exemple tiré de Balzac :
Il s’agit d’une phrase tirée des Splendeurs et misères des courtisanes : « Lucien eut le courage des parvenus : il vint là cinq jours sur sept de la semaine, avala gracieusement les couleuvres de l’envie, il soutint les regards impertinents… ». L’essentiel pour Lucien de Rubempré était d’atteindre ses objectifs, peu importaient les couleuvres qu’il lui fallait avaler. N’est-ce pas là une bonne définition du parvenu ?
Voilà un adjectif qui s’applique bien à nos trois compères verts. Les deux premiers croient-ils vraiment pouvoir infléchir la politique du gouvernement en étant à des postes subalternes, et ne sont-ils pas plutôt satisfaits d’avoir enfin un poste ministériel pour quelques mois, sachant qu’après 2017, il leur faudrait probablement attendre bien longtemps. La troisième aura été bien crédule d’accepter la place en échange d’un vrai-faux referendum sur NDDL, qui s’avère être une promesse de Gascon. Car de deux choses l’une : ou le chef de l’Etat savait qu’il proposait quelque chose d’infaisable, ou il ne connaissait pas la loi, ce qui serait un peu gros, bien qu’avec lui, tout soit possible. Mais le résultat recherché est là : les Verts sont en miettes et Duflot … à poil !
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