HISTOIRE

GROS PLANS

Longue vue 2

 

Cette semaine, je braque ma lorgnette sur quelques évènements plus ou moins surprenants.

Ben et Nuts.

AGIR, le micro parti politique qui prétend remplacer l’UDF, est né. Il  se  veut « une jeune start-up politique collaborative », prête à sauver l’Europe à elle toute seule. Sur les fonds baptismaux  deux parrains de poids, enfin surtout pour un (pour le poids) : Ben Raffarin et Nuts Juppé, les  messieurs « plus » : « plus européen que LR, plus attaché aux classes moyennes que la majorité, plus démocrate que les extrêmes ». Il n’exclut pas  les partenaires pour y parvenir car il faut des moyens d’agir (ouaf !).  Attention, Riester n’est pas Giscard ! Au fait, les  constructifs ont servi  à quoi depuis dix-huit mois, sinon à affaiblir la droite et le centre ?

Hulotade.

La procédure Hulot fait des émules. C’est Bruno Julliard qui claque  la porte de la mairie de Paris  avec un sévère réquisitoire contre la « hidalga », en désaccord sur la méthode et sur le fond.  Quoi qu’elle en dise, la maire de Paris traverse une sale passe  et sa popularité n’est pas au zénith parmi les habitants de la capitale qui n’en peuvent plus de ses foucades de bobo dictatoriale. A tel  point que le nombre des prétendants à sa succession grossit chaque jour.

Des plans sur la comète.

Qu’est-ce qu’on fait quand on n’a  pas les moyens financiers de réformer ?  Le technocrate répond : « faisons un plan ». Depuis la semaine dernière donc, les plans fleurissent, car il faut bien que Macron ait l’air d’agir : plan contre  la pauvreté, plan vélo, plan santé… viennent s’ajouter à la longue liste des plans décidés depuis quinze mois. D’ailleurs il suffit d’interroger les gens concernés, ils répondent tous : « c’est  bien,  mais  où sont les moyens ? »

Macron défenseur des retraités !

Celle-là,  elle est forte ! « Arrêtez d’emmerder les  retraités » aurait clamé  le  Président à l’adresse de « castagnette »  qui se répandait partout en affirmant qu’il fallait « aborder la réforme des droits de succession sans tabous ! » Jolie coup  monté en fait. Un peu trop téléphoné quand même. L’homme à tout faire de la  macronie a  été envoyé sur le terrain  avec ce  message qui arrive dans la rentrée comme un cheveu sur la soupe, uniquement pour permettre à son boss  d’avoir l’air de s’offusquer, en espérant  reprendre la main avec les retraités qui lui tournent majoritairement le dos.  Il s'est rendu compte que taper sur les retraités n'était pas bon pour sa cote de popularité. Et  pour améliorer la potion, le gouvernement, comme par hasard, va introduire dans son projet de budget 2019 un dispositif pour exonérer 100 000 retraités modestes qui allaient subir la hausse de la CSG de 1,7 point. Encore un revirement complet pour l'ex-président des riches actifs. A moins que d’afficher ainsi sa détestation des seniors ce n'était pas très honnête vis-à-vis de qui vous savez... (Oui, bon, c’est de mauvais goût, mais j’assume).

L’Intérieur n’a pas assez le goût du bouchon.

Collomb va prendre la tangente, lui aussi.  Le N°2 du gouvernement se languit de ses bouchons lyonnais et rêve de reprendre sa mairie.  Il faut dire que son bilan n’est  pas reluisant en matière de sécurité et de délinquance. Et puis, le « vieux » s’est permis de dire  au « jeuneot » qu’il manquait « d’humilité ». Qu’il est désagréâââble ! Narcisse a un sens limité de la critique. De là à ce qu’on ait fait comprendre au découvreur de la macronie qu’il ferait mieux de reprendre le chemin de la capitale des Gaules, il n’y a pas loin. Pourra-t-il tenir jusqu’aux européennes ?

Benalla.

Il a été auditionné par le Sénat. Il s’est aplati comme une limande, après avoir fait  le bravache. Mais on n’est pas plus avancé. Il n’était pas garde du corps du Président, "mais il était proche de lui physiquement" (comprenez ce que vous voulez) ! Il co-or-don-nait à tout va ! Que voulez-vous, cette comédie qui cache certainement quelque chose (de quoi ont-ils peur pour s’acharner à discréditer la commission d’enquête du Sénat ?) me fait vraiment sourire.

Biloute.

On en apprend de belles sur Trump. « C'est peut-être la relation sexuelle la moins impressionnante que j'aie jamais eue » affirme Stormy Daniels, l’actrice porno  avec laquelle il  aurait eu une liaison et qu’il  aurait payée 130 000 $ pour qu’elle se taise. Dans son livre  à paraître  prochainement, « Full  disclosure », elle livre même des détails assez précis sur l’anatomie de l’intéressé. De quoi le surnommer « biloute » ? En fait ça expliquerait son caractère :  grande gueule, mais petite  b…. (rôôô).

 


TAXES, SURTAXES ET TAXES DE TAXES

Contribuable détroussé

 

La créativité fiscale en France est sans limites.

Elle dépasse même les  bornes aurait complété Alphonse Allais. Créer  des taxes c’est bien plus simple que de baisser les  dépenses. Ainsi, l’impôt est capable de prendre toutes les  formes y compris les plus sournoises, il est devenu  une ressource illimitée puisque notre pays est celui où la pression fiscale s’aligne automatiquement sur les besoins des  administrations et jamais sur la prise en compte réelle de la capacité contributive des  contribuables. Le parcours est  simple : des technocrates cherchent un  « objet » taxable, proposent une taxation au ministre, lui-même issu de la technocratie, de la faire  adopter par  une majorité bien docile.

Taxer tout ce qui bouge.

Ce TOC de notre ministère des Finances, comme le nomme Nicolas Beytout, est  particulièrement productif en cette rentrée où l’argent va  manquer faute de croissance. Rarement on  aura vu une  telle pléthore de projets de taxes et d’impôts nouveaux. Toutes n’aboutiront pas, mais toutes sont menaçantes. Ainsi refait surface une réforme de  l’impôt sur les successions, qui est  pourtant déjà  le plus élevé d’Europe, aussitôt démentie par l’Elysée ; mais on est  prévenu, elle est dans les têtes.  La  fiscalité verte va nous faire voir rouge  tant elle va sanctionner tout écart au catéchisme environnemental. On nous inflige maintenant des taxes pour corriger  nos  mauvais comportements : sur les sodas à cause du sucre,  bientôt sur  la charcuterie et  les plats  cuisinés, à cause du sel, et même sur notre  conduite parce qu’on   peut assimiler le 80 km/h à une forme de racket ; il suffit de voir l’augmentation des  PV. Et puis le fisc  s’intéresse maintenant à toutes ces transactions qui  lui échappaient jusqu’à  maintenant : après le filon Airbnb, il  s’intéresse à des sites  comme « Le bon coin »… Quant aux baisses d’impôts,  elles sont reportées. Ben voyons ! Voilà de  l’aisance budgétaire à bon compte qui  permet  d’augmenter  en lousdé le budget de 25 milliards d’euros.

Mieux, il y a la taxe sur la  taxe.

Examinez  vos  factures d’eau, de gaz et d’électricité. Ces  produits de première nécessité sont un vrai filon pour l’Etat.  Ainsi, sur votre facture d’électricité, en plus de l’abonnement et de votre consommation, vous payez une Contribution au Service Public de l’Electricité (0,0225 € le kw/h), une Taxe Communale sur la Consommation Finale (communal + départemental), une Contribution Tarifaire d’Acheminement, calculées en fonction de la consommation. Pour les deux premières, l’Etat leur applique la TVA à 20% et pour la dernière la TVA à 5,5%. Même chose pour la Taxe Intérieure sur la consommation de gaz naturel. Oui, vous avez bien compris, on paye de la TVA sur un bien ou un service déjà soumis à une autre taxe. Ce qui fait que plus ils augmentent les taxes et les contributions, plus le produit de la TVA est élevé pour le consommateur, et plus l’Etat se remplit les poches. C’est d’ailleurs le même processus qui est en vigueur pour les carburants. On va finir par payer plus de taxes et d’abonnement que de consommation. Cet  empilage représente en général, déjà un bon tiers de la facture. C’est pourquoi, le député des Alpes-Maritimes, Eric Pauget et 41 de ses collègues se sont émus de cette situation.  Ils ont déposé à l’Assemblée un projet de  loi « visant à exclure de  la base  d’imposition de la taxe sur la valeur ajoutée, les impôts, taxes et prélèvements obligatoires applicables à la fourniture d’électricité, de gaz et d’eau ». Ce projet sera discuté lors du vote du budget pour 2019. Encore faudrait-il que les  députés soient majoritairement convaincus de son bien fondé. Car cette façon de taxer sournoisement n’est pas anecdotique. Par exemple  la Contribution au Service Public de l’Electricité n’a cessé d’augmenter depuis  le début des années 2000 :  + 650% en 15 ans du fait du développement des énergies renouvelables.  ET, évidemment,  la  TVA payée sur cette contribution a mécaniquement augmenté. Une « double peine »  inacceptable !  Alors, ne cherchons pas pourquoi le pouvoir d’achat des familles est en berne : il suffit qu’on additionne les taxes sur l’eau, l’électricité, le gaz, l’essence, que l’on consomme tous les jours ! Le plus extraordinaire est la tranquillité avec laquelle le gouvernement assume tout cela.

Grâce à cette inépuisable énergie créatrice, la France, pays développé le plus taxé au monde, a même réussi à faire progresser son niveau de pression fiscale. Un bien triste record qui explique pourquoi la pauvreté progresse. Ce n’est pas aux riches qu’il faut s’en  prendre, il en reste si peu,  mais à l’Etat confiscateur !

 


LA FRANCE EST UNE MACHINE A PAUVRETE

Pauvrete Kakdessin de KAK (L'Opinion)

 

Vouloir réduire la  pauvreté avec un plan qui remodèle les aides pour les rendre plus efficaces, qui met en place une structure de plus  pour s’occuper de l’insertion et qui prévoit de dépenser un  peu plus d’argent qu’on n’a pas (8 milliards d’euros sur quatre ans)  c’est comme mettre un cautère sur une jambe de bois. Tout simplement parce qu’on continue d’alimenter la machine à entretenir la  pauvreté à l’œuvre depuis plus de trente ans dans notre pays et singulièrement aggravée par les politiques de gauche. D’ailleurs le slogan est explicite : « donner  plus à ceux qui ont moins ! ».  En prenant à qui ? En appauvrissant ceux qui ne sont pas encore pauvres, forcément !  

Le  mythe de  la pauvreté 

La France est la championne du monde  des dépenses sociales. C’est le fruit d’une préférence pour l’égalité. Pourtant on nous fait croire que l’injustice et  les inégalités n’y ont jamais été aussi fortes.   Rien n’est plus faux. La France est l’un des pays développés les moins inégaux : elle compte 13,6% de pauvres.  En Europe, seuls les pays nordiques,  les Pays-Bas et la République tchèque en comptent moins. Il est vrai que les inégalités de revenus sont fortes,  mais leur répartition très inégalitaire est compensée par  une redistribution basée sur des cotisations sociales et des impôts massifs. L’inégalité croissante entre les revenus s’explique par la faiblesse du taux d’emploi : les Français ne sont pas assez nombreux à travailler. Seulement 65% des 15-64 ans ont un emploi, 77% en Suède ! Ces politiques «  d’égalisation » par la fiscalité ont des effets pervers. Ainsi, quand la redistribution devient trop forte, elle est un obstacle à la croissance. On le mesure avec le coefficient de « Gini » (rapport de comparaison des revenus bruts avec les revenus nets). On estime à 13 le coefficient au-delà duquel une redistribution commence à avoir des effets négatifs sur la  croissance. La France serait autour de 20.  Une dynamique « perverse » qui explique que plus on relance l’économie pour distribuer et créer de l’emploi,  plus on étouffe les entreprises et moins on résorbe le chômage. Démonstration inutile, c’est ce qu’on vient de vivre début 2018.

La machine à prélever

Inutile, non plus, de revenir sur la hausse de la CSG non compensée pour les retraités et faiblement contrebalancée pour les  actifs par la diminution des charges salariales et la suppression de la taxe d’habitation par tranches. Mais cet exemple est emblématique. L’Etat prélève et redistribue en dépensant plus au passage. Tout  le système d’imposition tend à se concentrer sur les mêmes, les classes dites moyennes, qu’il appauvrit évidemment parce qu’elles doivent payer toujours plus, sans que les plus démunis, chômeurs ou précaires, n’en profitent vraiment,  malgré tous les dégrèvements et avantages « sous conditions de ressources » dont ils bénéficient par ailleurs. Ce système débouche sur une situation explosive à terme : il n’y aura que des très riches et des pauvres. Du pain béni pour le populisme. Il présente un inconvénient majeur : il freine pour ne pas dire obère, la production de richesse, par les charges qu’il impose : 56% du PIB.

Le choix de l’appauvrissement

Le financement des retraites nous donne un autre exemple de la préférence pour la pauvreté : les cotisations de retraite complémentaire prélevées sur le plus grand nombre d'actifs, celles de l'Agirc et de l'Arrco,  vont être relevées, pour harmoniser les normes des deux régimes et pour les renflouer. La hausse des cotisations reste une tentation, même si les syndicats rétifs semblent avoir compris qu'il n'est pas souhaitable de relever indéfiniment les charges sur le travail. Mais c’est ce qui va se passer le 1er  janvier prochain. Ensuite, les retraites vont être moins augmentées que la hausse des prix, qui a fâcheusement accéléré ces derniers mois. La baisse des pensions reste là encore une autre solution de facilité, comme on le voit avec les arbitrages gouvernementaux d’un gouvernement à la recherche de marges de manœuvre inexistantes. Autrement dit, on reste dans l'ancien monde. Face à des problèmes de financement, on relève les cotisations et on laisse s'éroder le pouvoir d'achat des prestations sans toucher au troisième paramètre de l'équilibre du système, l'âge de la retraite. Or il est à la fois possible et souhaitable de relever cet âge. Et  au moins la solution serait durable. Le  manque de lucidité et de courage est évident.

Il existe encore un autre moteur de la pauvreté,  c’est notre modèle de croissance qui privilégie la « consommation ». Or celle-ci est génératrice du lourd déficit de notre balance commerciale. Je le répète, si nous produisons 2 points de croissance en la stimulant, soit 44  milliards d’€ de plus pour le PIB, nous creusons en même temps le déficit du commerce extérieur qui s’est soldé l’an passé par un trou de 65 milliards d’€ (et nous avons déjà 33,5 milliards d’€ de déficit à la fin du premier semestre de cette année). Le calcul est simple : voilà un cycle pervers qui nous appauvrit collectivement.

Le  choix de la dépense publique

Depuis son arrivée au pouvoir, l’exécutif a-t-il cherché à réduire la dépense publique ? Evidemment non, puisque les dépenses de  l’Etat ont encore augmenté. Et au lieu de s’attaquer aux réformes structurelles indispensables, comme  la réduction drastique du nombre des fonctionnaires, il préfère encore, pour le budget 2019  pratiquer la vieille technique du « rabot » qui consiste à plafonner artificiellement les dépenses des ministères, uniquement guidé qu’il est par l’objectif de tenir le déficit en-dessous des 3%. On n’en finirait pas de lister tous les choix  gouvernementaux qui cèdent à  la dépense. Les propositions des experts de CAP 22 qui préconisaient une baisse de 30 milliards d’€ des dépenses publiques d’ici la fin du quinquennat ont été mises à la corbeille. Et on engage de nouvelles dépenses ruineuses comme l’inutile service universel ou  l’extension du champ de l’assurance-chômage. L’euphorie de l’an passé aura été de courte durée.  La dégradation de l’environnement international explique en grande partie le ralentissement : hausse des taux d’intérêt et du prix du pétrole, guerre commerciale, technologique et même monétaire. Mais les erreurs de politique économique de Macron pèsent lourd tout de même. Le  choc fiscal de 4,5 milliards d’€ de prélèvements supplémentaires sur les ménages et l’explosion de la fiscalité sur les carburants et sur l’immobilier ont jeté un coup de froid sur la consommation. Et maintenant, il faut rajouter le choc du prélèvement à la source qui ne manquera pas de se  produire, ne serait-ce que par le vaste transfert des charges de l’Etat sur les entreprises.

Produire de la richesse d’abord

Il faut remplacer le cercle vicieux de la pauvreté par le cercle vertueux de la prospérité. Il faut privilégier les entreprises et en premier lieu l’investissement et l’innovation. Cela suppose une baisse significative de leurs charges qu’on peut obtenir par un transfert de deux ou trois points de TVA, et de leurs contraintes administratives. Le retour de la compétitivité leur permettra de regagner des parts de marché, notamment en Europe  où c’est le plus facile, de générer des emplois et  enfin d’augmenter les salaires. Produire la richesse d’abord avant de la distribuer. Rien n’interdit d’accompagner une telle politique de mesures favorisant l’emploi en diminuant les indemnités du chômage progressivement.

 

 


GROS PLANS

Longue vue de pirate

 

J’ai pris ma lorgnette  pour vous sélectionner quelques sujets qui m’ont fait sourire.

La droite et Wauquiez

Selon  certains sondages, Wauquiez ne serait  pas  perçu comme étant vraiment de droite.  Il arrive bien après Sarkozy,  ce qui n’a rien d’étonnant  mais  aussi Juppé, peut-être  en souvenir de 95, et plus troublant Edouard-Philippe-le-traître qui mène pourtant une bonne politique hollandaise. Si Wauquiez n’est pas de droite,  moi je suis évêque. Parfois un peu trop même,  à mon goût. Mais vaut mieux trop que pas assez. Les  Français veulent des nouvelles têtes,  mais quand elles sont là, ils  les snobent. Pas nouveau !

Mélenchon  le fier-à-bras

Serait-il un tigre de papier ?  Il en clame des discours dégoulinant de la démagogie  populiste la  plus  simpliste dans lesquels la politique de Macron est vouée aux Gémonies. D’après lui,  il ne peut pas y avoir pire. Pourtant, le  Maduro français n’en aurait pas pour longtemps à mettre notre pays dans la même  situation que le Vénézuela. Et voilà que fortuitement sur le coup des 0h30,  il croise sur le vieux port son ennemi intime en la personne de Macron, incognito, entouré de 20 journalistes.  Et  lui de s’aplatir devant Jupiter  comme le  plus méprisable des courtisans… Les usages républicains ont parfois le dos large !

Le Bordeaux-Juppé 2018

Ou l’art d’avoir le cul entre deux chaises. Personnellement, de Bordeaux, je préfère les vendanges dans le vignoble à celles du maire, que je trouve manquer singulièrement de corps. Tant que je verrai Gilles Boyer, le triste sire, dans le panel,  je me dirai qu’Alain n’a pas tiré les conclusions de ses  échecs. Quand on voit sa ville, on a  le droit de penser qu’il mérite mieux que ça. Il ne voit pas qu’ « Agir » est un chemin inutile qui affaiblit son camp.  La nostalgie l’aveugle. Et on comprend le chemin qu’il a à  parcourir quand on sait qu’il a eu dans son équipe la macronienne hystérique Aurore Berger. Sa sagesse serait pourtant bien utile aux « Républicains ». Et il devrait rappeler de temps en temps le contenu de son programme, ça éviterait à Philippe de faire  croire aux  gogos qu’il puise dedans.

Ferrand sans coup férir

Avec la majorité  alignée comme jamais, le  sieur Ferrand se retrouve au perchoir. J’allais dire au « parloir ».  Quel  mauvais  esprit ai-je donc ! Il ne manquerait plus qu’il soit mis en examen,  ça au moins ce serait drôle. Ce serait un vrai nouveau monde, parce qu’un président de l’Assemblée nationale convoqué par des juges, c’est encore du jamais vu. Au fond, les oppositions, à commencer par celle  de droite, devraient s’en féliciter : Macron ne pouvait faire pire choix !  

 

 


BRUNO LE MAIRE CROIT AU PERE NOËL

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Notre économie va mal.

La croissance de 2,2% de l’année dernière était due à l’embellie de la  conjoncture internationale,  mais était restée inférieure à la moyenne de nos partenaires de  la zone euro. Pour 2018,  avec  les 0,4% du premier semestre,  il sera  miraculeux d’atteindre  le 1,7%  prévu.  Le taux de chômage stagne à 9,2%.  Enfin le poids de nos échanges dans le  commerce  mondial et dans celui de la  zone euro ne cesse de décliner, signe d’un déclassement inquiétant. L’aspect  le plus grave  de cette dérive tient dans nos comptes  extérieurs, lourdement déficitaires : 62,3 milliards d’euros l’an passé et va  continuer à se creuser avec déjà plus de 33,  5 milliards d’euros pour le 1er semestre,  du fait du renchérissement du coût de  l’énergie. Globalement, notre pays consomme plus qu’il ne produit et cette situation correspond à un transfert de croissance vers le reste du monde. Autrement dit, quand nous relançons artificiellement la  consommation à coups de prélèvements d’impôts  et de déficits  publics pour stimuler notre croissance, c’est celle des pays qui alimentent notre marché qui en profite. Et l’horizon continue de s’assombrir avec le doublement du prix du baril de pétrole (80$) générant une inflation de l’ordre de 2%, ce qui fragilise encore un peu plus les marges de nos entreprises et donc leur capacité d’investissement, d’innovation et d’exportation. Enfin, il faut s’attendre, cette fois pour de bon, à une remontée des taux d’intérêt à long terme du fait du découplage entre les US et la zone euro,  ce  qui mettra à mal la solvabilité de notre dette qui vient de franchir les 100% du PIB (grâce à la SNCF). Voilà une équation budgétaire bien compliquée pour le  gouvernement en cette fin d’année.

Trop de temps a  été perdu.

Hollande peut faire le fanfaron,  les  cinq années de son mandat compteront terriblement par leur immobilisme et la  fuite en avant des déficits et de la dette. Depuis son élection, Macron n’a fait guère mieux. Le CICE qui a légèrement amélioré les marges et les réformes successives du marché du travail pour introduire un peu de flexibilité, si elles étaient nécessaires, n’en ont pas moins été très insuffisantes. En tout cas loin de pouvoir attaquer le chômage structurel de notre économie qui pèse 7 à 8% et qui limite la croissance potentielle autour de 1,7%. Le  gouvernement a bien compris qu’il fallait s’attaquer au problème de la formation,  mais les choix qu’il a faits, avec  la  loi qui vient d’être votée pour l’apprentissage et la formation professionnelle, ne sont pas  les  meilleurs. Au  lieu de s’appuyer sur les Régions dont c’est la compétence et qui pouvaient en plus abonder les efforts de l’Etat en faisant levier, celui-ci les a écartées. Et tant qu’on ne se posera pas la question de la pertinence de nos dépenses  publiques (56,4% du PIB) en prenant le chemin des économies, tant que la  France ne choisira pas d’abandonner la modèle social ruineux qui la dévitalise pour le  modèle de compétitivité, elle ne pourra pas régénérer son tissu industriel  qui ne pèse plus que 11% du PIB, un des plus faibles de l’Union européenne, moitié moins que l’Allemagne.

Le mirage de la loi PACTE.

Le Ministre de l’Economie compte beaucoup sur la loi PACTE, dont il a obtenu qu’elle soit discutée en urgence, pour doper nos entreprises et la croissance.  D’abord il ne faudrait pas  en attendre des effets immédiats, car  il faut tenir compte du parcours  législatif et du délai de publication des décrets d’application puis le temps d’appropriation par les chefs d’entreprises. Mais son contenu, comme toutes les lois macroniennes, est ambigu. Certes, le projet contient quelques avancées,  comme le « gel des seuils » : une entreprise devra avoir dépassé les 10, 50 ou 250 salariés pendant cinq ans consécutifs avant de se voir appliquer les taxes et obligations liées à ces passages de seuils. Et le seuil des 20 salariés est supprimé. De quoi faciliter l’embauche dans nombre de TPE et PME.  Bon point aussi pour la simplification des démarches pour créer une entreprise. Mais, « en même temps »,  la loi complexifie le rôle de l’entreprise en lui accolant un objectif social et environnemental, et de nouvelles contraintes sociales pour en rendre la gestion plus « démocratique »… De nouvelles usines à gaz en perspective. Le fait de vouloir une « entreprise inclusive » dont l’intérêt et l’apport positif soit bien compris par nos concitoyens ne remplacera  jamais la première nécessité qui est de reconstituer leurs marges laminées par leur insuffisante compétitivité et surtout par la pression insupportable des charges de la fiscalité qu’elles supportent. Un débat qui renvoie à  la pertinence de nos dépenses publiques. Et comme cela ne suffit pas, le gouvernement leur colle sur le dos,  dès le 1er janvier prochain,  la mission « régalienne » de la collecte de l’impôt sur le revenu avec le « prélèvement à  la source ». Une charge dont elles se passeraient très bien.

Je cherche vainement dans tout cela le chemin salutaire de l’effort et de la vertu, le seul qui pourrait enrayer la glissade de plus en plus accélérée de notre déclin. Les mêmes causes  provoquant les mêmes effets, le rafistolage du budget 2019 à coups de rabots  par-ci, de désindexation des pensions par-là, il serait étonnant que la France se redresse. Entre les beaux discours et la réalité… On peut toujours croire au Père Noël !

 


LA VICTOIRE DES TECHNOCRATES DE BERCY

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L’école avait ses « pédagogistes », Bercy a ses « inspecteurs des Finances », des technocrates fiscalistes les meilleurs du monde.  On n’en doutera pas  à voir leur capacité d’invention de taxes en tous genres et à constater tout ce qu’on paie. Enfin,  ceux qui paient. En effet,  en ce qui concerne l’impôt sur le revenu, seuls 43%  des  Français  y sont assujettis. Mais leur  capacité essentielle tient probablement dans leur  faculté à obscurcir  le  discernement de nos politiques. Ainsi, les commentateurs avisés  n’hésitent pas à affirmer que la  décision prise  par  le  Président de la  République est d’abord une victoire de Bercy. Il est  pourtant évident que c’est une mauvaise décision et qu’il en paiera à coup sûr le prix, le  moment venu. Pour l’heure, il importait à Macron d’affirmer son autorité ébréchée par un été qui l’a sérieusement mise à mal. Sévèrement ! Il n’y a plus que 23% des Français qui lui soient favorables.

Pour la fiscaliste Virginie Pradel, présidente de l'Institut Vauban, le prélèvement à la source n'est concevable que si le système fiscal est simple - or celui de la France  se caractérise par une extrême complexité. Mais rien ne fait peur  à nos experts de Bercy. Ce sont parait-il des « dentelliers » de  la fiscalité et ils sont capables de s’adapter aux situations les  plus compliquées. Ainsi,  pour un célibataire qui dispose seulement d'un salaire, sans recourir aux niches fiscales, le prélèvement à la source va lui simplifier la vie,  mais pour un couple dont les montants sont très différents, la situation sera beaucoup plus complexe. Si madame perçoit un salaire nettement inférieur à celui de son mari, et qu'elle ne veut pas que son employeur ait connaissance du montant des revenus du foyer fiscal, elle pourra opter pour un taux non individualisé, c'est-à-dire ne prenant en compte que son salaire, à l'exclusion des revenus de son mari. Une telle option l'obligera à verser chaque mois un complément d'impôt sur le site internet de la DGFiP. Et cela tourne au casse-tête, notamment lorsque les modalités de recouvrement de l'impôt sont distinctes, selon le type de revenu : ainsi, l'impôt sur les honoraires ou les revenus locatifs continuera d'être versé directement par le contribuable, selon de nouvelles modalités, et non prélevé. Une usine à gaz !

On oppose aux détracteurs du prélèvement à la source que la quasi-totalité des pays européens ont opté pour ce mode de récupération de  l’impôt. Mais en France, l'impôt est calculé au niveau de la famille, contrairement aux autres pays où l'impôt est individualisé et il existe généralement beaucoup moins de crédits et réductions d'impôt chez nos voisins européens. Avec un impôt aussi complexe que le nôtre, un tel prélèvement relève de la gageure.  Il  ne faudra pas s’étonner s’il y a des dysfonctionnements, malgré les assurances de M. Darmanin. Mais c’est lui qui en paiera la facture et pas les technocrates planqués dans leur bureau. Il ne faudra  pas qu’il vienne se plaindre.

Et,  de plus,  ce  n’est pas  aux entreprises de prélever l'impôt pour l'Etat. Ce n'est pas leur rôle. D'autant qu'elles ont déjà à prélever plusieurs milliards de cotisations sociales et même d'impôts, comme la TVA et la CSG. La réforme risque de changer le climat des  relations patron-salariés. Et  elles n’ont pas besoin de cette surcharge de travail  alors qu’elles luttent  pour préserver un  peu de compétitivité. Les Républicains par la  voix d’Eric Woerth et de Christian Jacob ont proposé  un système de mensualisation modernisé bien plus simple à mettre en œuvre et sans passer par les entreprises. Mais voilà,  c'est « le vieux monde », on ne peut donc pas le prendre  en considération.

D’ailleurs le  gouvernement craint par-dessus tout le double effet psychologique et récessif de  la  mise en place du prélèvement fin janvier. D’autant plus que la  croissance annoncée pour 2019 est plutôt  morose. Aussi multiplie-t-il  dans l’urgence les gestes notamment en faveur des contribuables qui pratiquent la « défiscalisation » pour qu’ils n’aient pas à avancer la totalité de leur dégrèvement d’impôt. C’est là qu’on s’aperçoit qu’avec nos technocrates, ce qui n’était pas  possible hier, le devient aujourd’hui. Mais entre 200 et 300 euros de moins sur la fiche de paie, cela se ressent, et la consommation pourrait en pâtir. La communication de Bercy se veut résolument optimiste,  mais elle fait volontairement l'impasse sur certains aspects négatifs pour le contribuable. L'opinion n’a pas conscience que pour obtenir le remboursement d'un surplus d'impôt prélevé, elle devra attendre plusieurs mois. Qu’il y ait des « bugs »,  c’est inévitable, mais ils ne concerneront plus les avis d'imposition, mais directement les prélèvements sur salaires... Ce qui change tout.

Le  débat sur le  prélèvement à la source ne doit  pas occulter les dernières mauvaises nouvelles en provenance de l’INSEE : Le déficit et la dette publics de la France ont été révisés en raison du reclassement de SNCF Réseau comme administration publique et de la prise en compte du coût de la recapitalisation l’an dernier du groupe nucléaire Orano par l’Etat. Le déficit public à fin 2017 s’inscrit dorénavant à 2,7 % du produit intérieur brut, après 3,5 % fin 2016, soit 0,1 point de plus qu’annoncé précédemment pour ces deux années. La dette publique monte de son côté à 98,5 % du PIB fin 2017 après 98,2 % fin 2016, contre respectivement 96,8 % et 96,6 % auparavant.Ces révisions tombent à un mauvais moment pour le gouvernement, déjà contraint de revoir ses prévisions pour 2018 pour tenir compte du ralentissement de la croissance.

C’est pourquoi aussi Bruno Le Maire pousse les  feux sur la  nouvelle loi « Pacte » dont il  attend qu’elle soutienne la croissance. Nous analyserons son contenu,  mais encore faut-il qu’elle fasse le  parcours  législatif et ensuite que les décrets d’application sortent… Au mieux pour  l’été 2019.   En attendant, la France continuera d’aller dans le mur.

 


ACCOMPAGNONS LE RENOUVEAU DES REPUBLICAINS DE MAINE-ET-LOIRE

 

Chers amis, 

Voici une nouvelle qui me fait chaud au coeur : la candidature de Stéphane PIEDNOIR à la présidence de notre fédération. Lui qui a commencé à  militer au "Parti Républicain" que je présidais  a toutes  les chances de se retrouver à la tête d'un parti qui porte presque le  même nom,  mais dont la vocation est de rassembler toute la droite et  le centre "Les Républicains"  !   En accord avec Jean-Charles Taugourdeau, dont je salue au passage l'action et les convictions, qui a accepté de se retirer pour lui faciliter l'élection, Stéphane PIEDNOIR a le profil idéal pour donner un nouvel essor à notre parti. Sa fidélité depuis trente ans à  la  fois à ses convictions, celles de la droite modérée, et à notre famille  politique sont autant de gages qui devraient nous inciter tous à l'accompagner dans cette nouvelle étape de sa  vie politique. Ces qualités de nombreux électeurs les ont déjà reconnues, comme Maire de  Montreuil-Juigné et dernièrement comme Sénateur, élu au côté de Catherine Deroche.

Vous êtes adhérent à jour de cotisation : d'ores et déjà vous pouvez lui apporter le soutien de votre parrainage. Vous recevrez un courrier à cet effet. Vous n'êtres pas à jour : vous allez aussi recevoir un courrier et il est encore temps de payer votre cotisation pour pouvoir voter,  mais uniquement par internet sur le site Les Républicains. Vous avez été adhérent dans le passé  et  vous souhaitez participer à l'élection de Stéphane PIEDNOIR, rien n'est perdu,  mais le temps presse.  La date limite  de  réadhésion est fixée au 13 septembre. 

J'espère que nous serons nombreux au rendez-vous du renouveau.

 

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APRES L’ETE MEURTRIER, LA RENTREE ASSASSINE !

Macron-ne-convainc-pas
 

 

Pour le  gouvernement, l’équation se complique un peu plus chaque jour.

L’affaire Macron-Benalla n’est pas terminée mais on en parle moins  et ce sont  les  exploits de   Madame Nyssen qui prennent le relais. Et patatras, le  Canard publie une note de Bercy du mois de juillet qui fait état de  bugs à répétition pour le prélèvement à la source. « Les  emmerdes, ça vole en escadrille » disait Chirac. C’est apparemment toujours d’actualité. En effet,  les  mauvaises nouvelles continuent de s’accumuler  en cette rentrée 2018 : démission de Nicolas Hulot, croissance qui a fait du surplace au 2ème trimestre avec 0,2%  ce qui confirme le coup de frein, inflation qui s’invite à 2,3%, et pour ajouter au climat, les traits d’humour malencontreux de Macron sur les  « gaulois réfractaires ».  Et maintenant c’est la Ministre des Sports, Laura Flessel,  en délicatesse avec  le fisc (décidément) qu’il faut remplacer au pied levé… Sans parler de la mauvaise humeur des  retraités  qui vont subir une fois de plus les rigueurs de la prévention philippienne à leur égard : ils vont  encore trinquer, leurs pensions seront désindexées de l’inflation.

Le feuilleton du prélèvement à la source.

Les rebondissements rocambolesques s’achèvent ce 4 septembre. Edouard Philippe est venu en personne à la télé pour confirmer qu'il s'entêtait. Le doute s’était installé après une série d’informations contradictoires  jusque dans la tête du Président. Le prélèvement à la source en France verra le jour en janvier 2019 comme prévu. Pourtant y renoncer aurait permis d’éviter des complications inutiles.  Au-delà des erreurs lors de tests, il faut craindre de multiples effets pervers. Ce n’est pas parce que 60% des Français y sont favorables, ce sont probablement ceux qui ne paient pas l’impôt, que la mesure n’aura pas de répercussions. A commencer, sur la consommation pendant au moins les trois  ou quatre premiers mois de  2019. Qui peut croire que la diminution brutale du salaire, amputé de  l’impôt ne pèsera pas sur la consommation des ménages. D’autant plus que tous ceux qui pratiquent le dégrèvement devront avancer leur crédit d’impôt dont ils  ne bénéficieront qu’à l’automne : une facture  plutôt douloureuse dans ce cas-là. Un choc récessif qui  pourrait être de 0,5% sur la croissance de l’année : on voit la catastrophe si on retranche ce demi-point des 1,5 prévus !   Et qu’en sera-t-il des  capacités d’emprunts  avec une fiche de salaire net diminuée des impôts… Et puis on oublie de dire  l’essentiel : le prélèvement à la source supprime le « consentement à  l’impôt » dont Bercy s’affranchit. Or c’est l’un de fondements du pacte démocratique. L’exécutif vient de prendre un énorme risque. Probablement parce qu’il ne voulait pas  mettre en jeu sa crédibilité sur sa volonté de réformer.

Le pouvoir d’achat escamoté.

La  crainte c’est que le gain de pouvoir d’achat qui concerne les  bénéficiaires de la suppression de 30% de la taxe d’habitation et de la suppression des charges salariales, passe inaperçu avec  le prélèvement à la source. A cela s’ajoutera la hausse des cotisations liées à la fusion de l’AGIRC et de l’ARCCO, caisses de retraites des salariés du privé, qui prendra effet le 1er janvier en même temps qu’un nouveau train de hausses de certaines taxes dont celle sur les carburants. Un effet à redouter d’autant plus que le petit gain de pouvoir d’achat est aussi grignoté par l’inflation.  Dans ce contexte, la solution de la généralisation de la  mensualisation du paiement de  l’impôt sur le revenu apparaissait comme une solution toute simple, déjà pratiquée par la  grande majorité des contribuables, et infiniment plus souple. Bercy a imposé son délire technocratique.

Et le chômage qui fait de la résistance.

Le tohu-bohu autour des ennuis de l’exécutif a fait passer à la trappe les  chiffres publiés dernièrement. Le nombre de demandeurs d’emploi a dramatiquement bondi en juillet : + 19 300 en catégorie A, rayant d’un trait la timide décrue amorcée en début d’année et + 26 000 pour les catégories A, B et C. La France compte désormais 5,645 millions de demandeurs d’emplois dans ces trois principales catégories, un bien triste record. En choisissant de ne plus commenter les statistiques mensuelles de Pôle Emploi, le gouvernement Philippe souhaitait privilégier une communication trimestrielle permettant une meilleure analyse de fond. Sauf que le risque est de sortir complètement le chômage du débat public, ce qui est en train de se concrétiser. Et c’est dramatique parce que les gens perçoivent bien sur le terrain que l’emploi reste le problème numéro un. Dans ces conditions, ne plus en parler c’est donner l’impression d’ignorer leur principale difficulté avec toutes les conséquences populistes que l’on connaît. Et, autre corollaire, cela nuit évidemment  au débat sur la politique économique. Car il n’est pas certain que les choix du gouvernement pour boucler le budget 2019, en décalant par exemple de six mois la baisse des cotisations au niveau du SMIC, facilitent la reprise des  embauches alors que la  croissance stagne et que les  investissements fléchissent. Encore qu’il n’y ait pas beaucoup à attendre,  au-delà des effets d’aubaine, d’une mesure vieille comme « l’ancien monde » qui consiste à aider les chômeurs en réduisant le coût du travail des moins qualifiés pour leur permettre de retrouver un emploi. Le débat sur les choix budgétaires devrait plus porter sur l’alternative entre compétitivité des entreprises et baisse des dépenses publiques. Mais « les entreprises doivent participer à l’effort » affirme Matignon.  Très bien. Mais ça n’est pas comme ça qu’elles deviendront exportatrices !

Macron est au plus bas. On attend la prochaine tuile !

 


RENTREE REUSSIE POUR LES REPUBLICAINS DES PAYS DE LA LOIRE

La Baule  2018 2  La Baule 2018 3  La Baule 2018 5


La Baule 2018 6   La Baule 2018 4 La Baule 2018

  

Le Rendez-vous annuel de la Baule a  été très réussi : plus de 600 personnes ont suivi les tables rondes du matin et de l’après-midi dans une ambiance enthousiaste.

Après les discours de bienvenue de Yves Métaireau, maire de La  Baule, et de Christophe Priou, sénateur, le secrétaire Départemental de Loire-Atlantique a lancé les travaux de la journée, en présence de ses homologues des autres départements et de  Franck Louvrier secrétaire de  la  circonscription, de Christian Jacob, président du groupe Les  Républicains à l’Assemblée nationale, des députés, sénateurs, de la Présidente du Conseil Régional, et de nombreux élus locaux, maires, conseillers départementaux et régionaux. Stéphane Piednoir retenu par une inauguration de foire dans le Maine-et-Loire a rejoint le campus en début  d’après-midi.

La table ronde du matin « Macron un an après » avec Nadine Morano comme « grand témoin », avec  le renfort d’Agnès Le Brun, maire de Morlaix et d’Angélique Delahaye, députée européenne a rencontré un franc succès et suscité de nombreuses questions et interventions de l’auditoire  avec des interventions riches et précises sur la croissance et sur  les territoires. Au bilan, il ressort, preuves à l’appui, que Macron n’est ni de droite, ni libéral et qu’il conduit la France dans le mur.

L’après-midi, les travaux ont repris avec  la table ronde  sur « l’Europe », animée par trois députés au Parlement de Strasbourg : Geoffroy Didier, Alain Cadec et Marc Joulaud. Là encore, un moment passionnant grâce à l’expérience des élus présents et à la connaissance pointue de leurs dossiers, avec des éclairages utiles sur le  fonctionnement du parlement européen. Un échange très fourni avec la salle a montré l’intérêt pour le futur scrutin de 2019.

Il revenait ensuite à Christian Jacob, Brice Hortefeux et  Bruno Retailleau de conclure les travaux : des discours unitaires, dont l’humour n’était pas absent, et des réflexions approfondies pour l’avenir avec les jeunes de plus en plus nombreux à participer à notre reconquête de la place que nous n’aurions jamais dû perdre dans la direction de notre pays. 

Avec le beau temps, de nombreux participants et élus se sont retrouvés pour un « After » organisé par les Jeunes Républicains dans un  bar  de plage,  histoire  de  clore la journée  par une note joyeuse et festive.

Une certitude :  l’avenir appartient aux Républicains !

 


CHOUETTE, HULOT QUITTE LE NAVIRE !

N.HULOT
 

 

Le  navire serait-il en train de sombrer ?

La décision a été annoncée au débotté dans une « matinale » à la radio. Hulot a décidé de quitter  le  gouvernement sans tambours ni trompettes, surtout avec la suprême inélégance de ne prévenir ni le Premier Ministre ni le Président de la République. Du jamais vu. On le savait colérique,  mais quelle marque de mépris ! Quel orgueil ! Avec  cette excuse minable d’avoir eu la crainte d’être « retourné » une fois de plus s’il les en avait informés. Une confidence qui confirme  son caractère immature. Quant au prétexte, il est risible  et d’ailleurs démenti vigoureusement par celui qu’il  incrimine, le conseiller des chasseurs, et dont les arguments  sont  tous vérifiables. Il voulait donc faire  mal. Il aura réussi visiblement même si la  réaction de Macron  s’est voulue mesurée en la jouant « grand prince ». Hulot voulait faire un « coup d’éclat »  médiatique, c’est pourquoi il a attendu que le souffle de l’affaire Benalla retombe. Il fait carton plein : on n’a  parlé que de ça hier et ça va durer quelques jours. Ainsi va le  « nouveau monde » !

On ne lui dira pas  merci.

Les  Français sont parait-il  majoritaires (55%) à  penser que son départ est une mauvaise chose pour la France.  Ils ne sont pas rancuniers. Je n’en suis pas. Je paie chaque fois que  je fais le  plein de mon réservoir d’essence,  « plein  pot »  sa conception de  la transition énergétique. Hulot pratique l’écologie punitive comme naguère sa consoeur Royal. Son plan éolien est une ineptie coûteuse comme le dénonce Jean-Marc Jancovici. Je lui reproche aussi sa participation à l’abandon du projet  d’aéroport de Notre-Dame des Landes,  en dépit de  la  volonté majoritaire exprimée  par  les habitants, ce qui dénote de sa part le souci d’imposer ses idées au mépris  de  la  démocratie : cela s’appelle la tyrannie de l’idéologie. Ce qui me permet de dénoncer au passage une certaine inconséquence, puisque le nombre des vols ne diminuant pas, le trafic se détourne sur Paris où il va ajouter ses nuisances à toutes les pollutions dont souffre la région Ile-de-France. Comme si la centralisation était la meilleure des choses. Et c’est donc au nom de cette tyrannie idéologique qu’il  préfère aujourd’hui démissionner. La  planète s’en remettra.

Le cynisme se paie toujours.

Le  Président de la République ne s’est jamais caché que son ministre « de la Transition écologique » était d’abord une prise de guerre pour étouffer électoralement les écologistes, au même titre que les débauchages pratiqués à droite et à gauche. Il faut croire que le cynisme élyséen était devenu insupportable au point de provoquer ce départ, non pas inattendu car il  couvait depuis quelques  temps, tout au moins inopiné. Le départ fracassant de Nicolas Hulot du gouvernement marque la faillite de cette pratique cynique. Il  faut y voir aussi le manque de marge de manœuvre laissé aux ministres pour mener leur action, Hulot comme les autres, par un  Macron jupitérien de qui tout doit procéder. De quoi décevoir la très haute opinion que Nicolas Hulot a de lui-même,  confortée  par son aura populaire. Il n’a pas supporté l’inconfort des contraintes gouvernementales,  les arbitrages perdus vécus comme des humiliations, et la vision du « en  même temps » peu compatible avec des certitudes considérées comme indiscutables. Les raisons de fond que l’ex-ministre de la Transition écologique a invoquées le démontrent : Emmanuel Macron n’a pas recruté Nicolas Hulot pour servir des convictions écologiques profondes. D’ailleurs, aux dires mêmes de l’ex-ministre, le bilan écologique de  son passage au gouvernement est particulièrement faible. Ce qui est, heureusement, vrai.  En effet, rien ne sert d’être plus écologiste que le  reste de la planète dans notre petit hexagone, sinon à s’auto-flageller. 

Une autre transition écologique est possible.

Aussi, nous ne nous reconnaissons pas dans bon nombre des propositions de cette écologie décliniste et  souvent irresponsable au regard des impératifs économiques. Nous sommes, pourtant, convaincus que la priorité écologique ne peut plus être absente d’un projet crédible pour l’avenir de la France. Comme  l’écrit Bernard Accoyer, « Depuis plusieurs décennies, la droite a toujours été au rendez-vous de l’écologie et de la protection de l’environnement. Tous les présidents de la République appartenant à notre famille politique et, récemment encore, … Nicolas Sarkozy, qui a voulu le Grenelle de l’environnement, ont inscrit la dimension écologique au cœur de leur action. Aujourd’hui, alors que notre planète, que notre environnement au quotidien sont confrontés à des mutations, voire à des menaces, considérables, il nous revient de renouveler notre réflexion, de refonder les bases d’une véritable écologie de droite. » A la vision dogmatique et punitive, qui conduirait à la ruine nos agriculteurs, nos industriels et qui interdit les grands projets d’infrastructures, nous préférons une écologie de projets respectueuse du développement économique et social, qui concourt à la préservation de nos paysages et de  nos terroirs. C’est  une écologie qui s’appuie  sur l’innovation technologique,  porteuse d’emplois, qui oblige  aux changements des habitudes et  des modes de vie en faisant confiance au génie humain et à la capacité des sciences à trouver des solutions. Cette écologie positive peut relever tous les défis. Nous pouvons faire de la France un pôle mondial d’influence diplomatique, scientifique et industriel en matière de l’écologie et du développement durable.  C’est le chemin auquel les Républicains réfléchissent et qu’ils proposeront.  

 


LE « POUVOIR D’ACHAT », CURIEUSE OBSESSION

Pouvoir d'achat 3

 

Le sacro-saint « pouvoir d’achat ».

Darmanin prétend baisser les impôts pour donner du « pouvoir d’achat » aux Français, Wauquiez  veut « qu’on rende l’argent aux Français »  avec  le même but. Si on regarde à gauche et du côté  des extrêmes, on trouvera des discours ayant la même préoccupation avec des modalités  différentes…
Bref,  le « pouvoir d’achat » c’est l’alpha et  l’oméga de la politique française. S’il  y a des revendications pour l’augmenter, je n’ai trouvé personne pour expliquer vraiment d’où il vient,  et c’est pourtant essentiel.  Le « pouvoir d’achat » des ménages n’est que la résultante de la richesse produite qui permet aux entreprises et à l’Etat de verser des salaires. Excusez-moi d’enfoncer le clou !

On peut comprendre la nécessité de l’augmenter en période d’inflation pour compenser la hausse des prix ou pour partager de la meilleure façon une prospérité effective. Pourtant la France n’est pas dans une période d’excédent de richesse, ce serait plutôt  l’inverse,  quant à  l’inflation, elle vient tout juste de redémarrer à 2,3% après une longue période de stabilité des prix. Alors cette idée fixe d’augmenter le « pouvoir d’achat »  doit bien avoir une justification. Et cette justification, on la connait, elle est une aberration économique : il faut augmenter le « pouvoir d’achat » pour relancer la croissance par  la consommation.

Le jeu malsain de l’Etat-providence.

Comme les entreprises ne sont pas en situation de pouvoir augmenter les salaires, à quelques exceptions près, c’est la puissance publique par  le  jeu de la fiscalité qui va se charger d’en distribuer.  On va donc ponctionner  les  uns pour redonner aux autres,  avec  une justification imparable –la justice sociale-, de façon à relancer la production par la consommation. Créer une demande pour augmenter l’offre… Au passage, précisons que comme  le niveau de ponction fiscale a atteint un niveau quasi-confiscatoire, nos technocrates augmentent la marge de manœuvre en recourant à l’emprunt,  qui gonfle la dette.  Tout irait pour le mieux si c’était les entreprises hexagonales qui profitaient de la  manne providentielle. Mais nous sommes en économie ouverte  et il y a belle lurette que les chemises, chaussures, articles ménagers et autres smartphones ne sont plus fabriqués chez nous. Ce sont donc les  entreprises chinoises, indiennes ou coréennes qui vont être mises à contribution et donc des produits importés que nos concitoyens vont acheter.  Pour 100€ de « pouvoir d’achat » supplémentaire, 70€ vont aux importations. De ce  fait, notre balance du commerce extérieur est lourdement déficitaire.

Nos politiques marchent sur la tête.

La  quête du « pouvoir d’achat » est profondément démagogique. Le poids des prélèvements obligatoires, des charges et de la fiscalité la plus lourde d’Europe font déjà que notre croissance potentielle endogène est poussive, entre 1% et 2% du PIB. En la stimulant artificiellement, comme nous faisons depuis plus de trente ans (rappelez-vous la « cagnotte » de Jospin, sous Chirac), et en exceptant celle de 2010, vraiment utile, justifiée par la crise de 2008, nous creusons un peu plus à chaque relance, déficits, dette et chômage… Pour une raison toute simple : le petit plus de recettes du PIB produit par 1,5% de croissance, soit environ 35 milliards d’euros, avec son cortège négatif d’augmentations d’impôts et de déficits publics, est largement repris par les 65 milliards de déficit commercial, même si les produits importés génèrent de la TVA. En réalité, à chaque fois,  la France s’appauvrit un peu plus. Et comme notre contexte socio-économique est déprimé, la croissance induite s’essouffle tout de suite si elle n’est pas confortée par l’environnement extérieur. Ce qui vient de se produire : 2,2% en 2017, 1,7% (peut-être) en 2018, 1,5% prévu en 2019.

Il y aurait mieux à faire.

Il faudrait arrêter de prendre  le problème à l’envers et commencer par se  préoccuper de restaurer notre capacité  à créer de  la richesse  en redonnant à toutes nos entreprises, pas seulement les grandes, les marges de manœuvre nécessaires. La tâche est énorme, tant le retard accumulé est important. Il faut que nos entreprises  se  modernisent, rattrapent leur retard en robots  et en informatique, se spécialisent davantage, ce  qui nécessitent des investissements sur plusieurs années.  Il faut susciter les vocations exportatrices : nous n’avons que 124 000 entreprises tournées  vers l’export quand les Allemands en ont 300 000. Il faut permettre aux start-up  de devenir PME,  et aux PME de devenir ETI. Cela suppose des politiques fiscales adaptées avec un allègement drastique des charges, il faut   moderniser les rouages de support à l’action internationale,  comme le fait la Région des Pays de la Loire. Nos gouvernants devront avoir  la  force  d’âme de résister à l’appétit des investisseurs internationaux pour notre dette, ce qui maintient des taux encore très  bas et entretient la facilité de l’emprunt. Il faudrait certainement travailler  plus et revenir enfin sur les 35 heures qui coûtent 20 milliards par an à l’Etat. Et viser le plein emploi qui sera la récompense  des  efforts déployés. Personne ne parle du plein emploi ! Pourtant l’atteindre éviterait  bien des réformes compliquées dès lors que les cotisations seraient au rendez-vous ! Ensuite, le temps viendrait d’augmenter le  « pouvoir d’achat »… comme la résultante logique, une fois notre balance commerciale rétablie. Après, et seulement après !

Quand j’entends que nos technocrates au pouvoir se préoccupent de faire un plan contre la pauvreté, je crains le  pire. Quelle meilleure lutte contre la pauvreté que de procurer des emplois à ceux qui n’en ont pas et de la stabilité à tous les précaires. C’est le meilleur plan qu’on puisse mettre en place.

 


LA FRANCE VA MAL !

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C’est la rentrée pour l’exécutif. Pas encore pour les Français dont beaucoup traînent encore leur flemme sur les plages ou ailleurs. Tout le monde nous dit que ça va mal pour Macron et que son équation de rentrée est compliquée. On veut bien le croire : Jupiter en a pris un sérieux coup derrière la crinière avec l’affaire Benalla et son premier recul sur la réforme de la constitution. Mais c’est la France qui va mal. Beaucoup à cause de sa politique, mais pas seulement.

Une équation politique compliquée.

Il paraît qu’il ne faut pas qu’il arrête les réformes. Il a besoin de maintenir son tropisme « libéral » pour continuer de capter un centre-droit qui commence à lui échapper. Mais qu’a-t-il de libéral ? Il faut que l’intelligentsia parisienne, Yves Tréhard y compris, arrête de le présenter comme tel. S’il s’agit des réformes votées depuis un an et demi, il y a de quoi rester sur sa faim en matière de libéralisme. Aucune n’a vraiment transformé en profondeur le secteur qu’elle visait, qu’il s’agisse du droit du travail, de la formation professionnelle, de la sécurité et de l’immigration. La suppression partielle de l’ISF et la « flat tax » de 30% sur les revenus mobiliers ont de quoi faire hurler la gauche et l’ultra gauche, mais c’est un libéralisme de banquier. Les effets alimentent la valse mondiale des milliards  qui tournent au-dessus de nos têtes sans vraiment toucher l’économie réelle. On a surtout vu un renforcement de la fiscalité tous azimuts et de l’emprise technocratique sur l’Etat et les collectivités par le biais de la suppression de la taxe d’habitation et des dotations.  On est loin du rêve libéral qui libérerait nos entreprises. Alors ne nous étonnons pas que les résultats ne soient pas au rendez-vous : croissance molle, chômage persistant, commerce extérieur à la rue, et encore et toujours déficits publics et dette… D’autant plus que l’Allemagne émettant de moins en moins de titres pour cause d’excédents budgétaires, les investisseurs internationaux privilégient la dette française, permettant de maintenir des taux bas. Donc, rien d’étonnant, les fondamentaux de la politique de Macron sont les mêmes que ceux de Hollande.

Le « en même » temps et l’omnipotence de la technocratie.

Le fonctionnement de la démocratie est altéré par l’arrivée du macronisme. Il a tué le débat démocratique en même temps que la technocratie, relayée par les ministres qui en sont issus, a pris le pouvoir s’accommodant fort bien de la disparition provisoire des « clivages ». La France est devenue une « technocrature ». A tel point qu’un tiers des ministres ne sont même pas connus des Français. On peut parler de dictature de la technocratie qui fait imposer sans concertation des décision stupides comme la limitation de vitesse à 80km/h généralisée,  méprise les fonctions décentralisées entre les mains des collectivités territoriales, et impose –le mot n’est pas trop fort- le prélèvement à la source pour parachever son pouvoir. En effet, au premier janvier prochain, la France va entrer dans une ère nouvelle : celle du paiement de l’impôt qui supprime le consentement du contribuable. L’impôt sera prélevé sans qu’il ait son mot à dire. Avec la suppression envisagée de l’argent liquide, c’est un état fiscaliste  Big Brother  auquel rien n’échappera. C’est comme ça que les technocrates de Macron tuent la démocratie. Résultat : les Français à qui on a vendu un renouveau vertueux du personnel politique et la promesse d’une transformation profonde  des pratiques, ne croient plus à rien. En effet, depuis dix-huit mois on n’a fait que tourner en rond.

La droite républicaine dispersée façon puzzle.

Ils en avaient tous après Laurent Wauquiez. Certains étaient attirés par les sirènes d’un pouvoir d’autant plus charmeuses que l'exécutif cherchait à se débarrasser d’une opposition des Républicains comme d’un caillou dans la chaussure. La plupart reviennent sur Terre, désenchantés. Mais leurs critiques acerbes contre l’exécutif et le pouvoir présidentiel ne serviront à rien tant qu’elles seront individuelles, et surtout alimentées par un égo ou des ambitions pour 2022, bien trop précoces. Xavier Bertrand, Dominique Bussereau font des observations justes. Alain Juppé, toujours aussi prudent qu’un sioux sur le sentier de la guerre, campe sur son Aventin avant de se décider à franchir le Rubicon qui lui collerait définitivement une étiquette de traître dans une grande partie de l’électorat de la droite et du centre. Dans le contexte actuel, le maire de Bordeaux peut faire mieux, surtout s’il songe à se représenter en 2020. Valérie Pécresse, un pied dedans, un pied dehors, continue de jouer le petit jeu malsain de sa carte personnelle. Se rend-elle compte à quel point elle sape le parti auquel elle prétend adhérer ?  Rassemblés, Les Républicains seraient la seule force crédible de l’opposition, dispersés, nous sommes inutiles ! J'aimerais être persuadé qu'ils ne sont pas tous, eux aussi, accros au dogme du "pouvoir d'achat" comme la proposition inepte d'augmenter le smic de 20% peut le laisser penser.

Un tableau de bord calamiteux.

Les chiffres du chômage qui stagne et de notre commerce extérieur qui sombre en sont la partie la plus visible. Inutile de s’étendre. Si on en est arrivé là, sans qu’aucune amélioration digne de ce nom ne se dessine, alors qu’au contraire des vents contraires s’annoncent, c’est parce que depuis deux ans, on a tourné en rond. Tant qu’on fera du pouvoir d’achat l’alpha et l’oméga de nos politiques, la France continuera d’être un pays de « shaddoks ». On pompe de l’impôt et on emprunte pour redistribuer aux « pauvres » qui s’empressent de consommer des produits que nous importons… Cela s’appelle une « relance » et cela fait trente ans que ça dure. Et la France continue de se désindustrialiser.

Deux chiffres pour comprendre : notre PIB s’est élevé à 2 300 milliards d’euros en 2017. Avec la relance nous générons 1, 8 à 2% de croissance, soit environ 45 milliards d’euros supplémentaires de PIB. Mais dans le même temps nous avons emprunté 70 à 80 milliards d’euros pour financer l’Etat, les prestations sociales, le remboursement des emprunts arrivés à maturité plus les intérêts, et notre déficit du commerce extérieur  a plongé à 70 milliards d’euros. Conclusion : la France a continué de s’appauvrir !  Notre pays présente donc de plus en plus les stigmates du sous-développement : infrastructures mal entretenues, services de moins en moins bien assurés, dette qui croit… On fait du pouvoir d’achat un objectif alors qu’il ne devrait être que la résultante de la production de richesse constatée.

Un seul chemin permettrait de remonter la pente : créer à nouveau de la richesse. En commençant par le bon bout : c’est le chemin qui conduirait notre économie à regagner des parts de marché, à rendre notre commerce extérieur excédentaire.  Ce serait redonner à nos entreprises les marges de compétitivité dont elles ont besoin et les capacités d’investissements pour accompagner initiatives et créativité. Pour financer la baisse des charges massives qu’il faudrait instaurer, il existe un levier efficace et universel : la TVA dont le taux  pourrait passer à 23 ou 24%. Avec que des avantages.  Il faudrait aussi « décorseter » notre système de production de sa gangue de réglementations technocratiques. Ce chemin c’est celui de la liberté. Alors, on pourrait parler vraiment de politique « libérale ». Il ne sert à rien de courir après le pouvoir d'achat, si c'est pour le financer avec des impôts et de la dette, sans réduire  les dépenses.

« En même temps » expliquer aux Français qui sont nuls en économie, que les pays qui pratiquent le libéralisme  produisent plus de richesses que les autres. Il est  frappant de voir que l'excédent commercial de l'Allemagne est accompagné d'un excédent budgétaire record :  CQFD !

 

 


COULIS D’ETE

 

Self service

 

A LA CAFET’

La cafétéria c’est le bon compromis entre le restaurant traditionnel et le fast-food type Mac Do’. Au restaurant, il faut pouvoir prendre son temps, et le fast-food propose des menus stéréotypés qui vont un temps. A la sortie de l’autoroute, une grande enseigne de supermarché s’est installée et offre les services d’une cafétéria où nous mangeons de temps en temps : c’est bon, c’est économique et c’est suffisamment rapide. Le self est organisé en deux parties : la première propose en plusieurs étals et îlots tout ce qui est froid : salades de fruits, salades en tout genre, assiettes froides avec jambon cru ou saumon, pizzas, fromages, pâtisseries, et les boissons. Ensuite on franchit la barrière des caisses où l’on peut commander éventuellement un des plats chauds proposés, viandes grillées, poissons, plats cuisinés, à aller chercher une fois installé à une table. Les légumes sont accessibles à volonté. Nous voilà donc à faire la queue au self-service de cette grande enseigne. Il faut dire que nous avons choisi la bonne heure : midi et demie, l’heure du coup de feu. C’est l’occasion de vérifier trois travers bien de chez nous dont nos compatriotes ont la spécialité.

La peur de manquer.

Le petit hall des plats froids est assez encombré entre ceux qui cherchent à se servir une entrée ou/et un dessert, du pain, une boisson, et ceux qui font la queue aux deux caisses ouvertes. Il pourrait y en avoir trois, mais deux seulement sont opérationnelles. A cette heure d’affluence, c’est assez incompréhensible, mais c’est toujours comme ça. Le mois d’août sans doute … Nous tentons donc de cheminer, plateaux en mains, dans cet agglomérat compact. Etant donné le monde en quête d’objets de sustentation, les vitrines réfrigérées ont tendance à se dégarnir. C’est là que la « peur de manquer » entre en action. Certains n’hésitent pas à bousculer pour atteindre leur objectif : la dernière assiette au saumon, où sur l’îlot des desserts, la dernière tartelette aux myrtilles. Ces goujats sont sans retenue. Ils vous passent devant sans vergogne sans même un « pardon ». S’il n’y en avait qu’un encore. Nous avons donc droit à une « vestale » plantureuse qui profite d’un espace étroit et éphémère entre la personne qui me précède et moi, pour plonger littéralement sur l’assiette dont j’allais me saisir.  Ce manque de délicatesse est bien inutile parce que dans les minutes qui suivent l’étal est réapprovisionné par un service qui a l’œil. Cela ne nous empêche pas de parvenir à nos fins : j’ai opté pour une assiette de jambon cru, un wrap et un bol de fruits rafraîchis en salade. De quoi faire un repas complet agrémenté d’une carafe de 25 cl de rosé remplie à la tireuse. En raison de la foule, inutile d’envisager un plat chaud, il y a gros à parier qu’une queue monumentale s’étirera devant le grill. Il s’agit de ne pas perdre trop de temps. Personne ne nous attend, mais rien n’y fait : on ne change pas les habitudes acquises avec quarante années de vie professionnelle.

La resquille.

Il faut maintenant faire la queue pour payer. Et évidemment, nous devons composer avec ceux qui sont plus pressés que les autres et qui « grugent ». J’en vois deux qui étaient derrière nous et qui se retrouvent maintenant devant. Ils ont profité des mouvements de ceux qui sont en train de se servir et nécessairement coupent la file pour se faufiler et gagner trois ou quatre places. A quelques mètres de la caisse, il faut néanmoins choisir entre la caisse de gauche et celle de droite. Mauvaise pioche : ils ont opté pour la droite et c’est justement dans cette queue-là que devant eux sévit cet autre archétype social : l’emmerdeur qui n’a rien compris, n’a pas ce qu’il faut, cherche éperdument sa carte de paiement, demande des détails, que sais-je encore ! En l’occurrence c’est une « emmerdeuse » qui a oublié de prendre ses couverts et tente de payer avec des tickets restaurants que l’établissement n’accepte pas, c’est écrit en grosses lettres. Nos resquilleurs patientent derrière, impuissants et visiblement énervés. C’est ainsi que, ayant choisi l’autre alternative, nous nous retrouvons bien avant eux dans la salle pour nous installer à deux pas de l’îlot des légumes d’accompagnement. Il y a une justice quand même !

Les yeux plus grands que le ventre.

Ce qui est apprécié dans ce genre de restaurant, c’est la partie « buffet à volonté ». C’est le cas de celui des légumes que chacun peut librement choisir pour accompagner son plat. Les plats sont disposés en cercle sur une plate-forme installée autour d’un pilier : il y a là, côte à côte : les inévitables frites, les pommes sautées, des beignets de fleurs de courgettes, des pâtes, des haricots verts, des mogettes,  des choux fleurs… Alors que nous sommes occupés à déguster notre repas, je ne peux m’empêcher d’observer le va et vient continuel des gens qui viennent se servir. Et je constate alors que pour beaucoup « à volonté » signifie à satiété, voire plus… C’est incroyable ce qu’on peut entasser de frites sur une assiette déjà bien garnie. C’est vrai, elles sont bonnes et toutes fraîches, mais tout de même ! Elles semblent faire l’unanimité. Je remarque aussi que les portions sont proportionnelles au gabarit de celui qui se sert et visiblement personne n’a entamé un régime pour diminuer sa surcharge pondérale. Un peu comme la dette de la France. On y pensera demain. On pourrait y voir aussi comme une volonté de se refaire sur le dos du prestataire, une compensation du prix, pourtant très raisonnable,  qu’il a fallu payer pour le reste. J’en étais là de mes réflexions quand une petite fille plutôt menue est venue s’asseoir à la table voisine avec une énorme assiette de moules…  Nous avions fini notre repas. Je ne saurais jamais si elle l’a terminée !

 


COULIS D’ETE

Blonde sur la plage

 

LA BLONDE SOPHISTIQUEE

La plage est un spectacle.

Pour qui est observateur, elle devient rapidement un observatoire de nos contemporains que le sociologue n’hésiterait pas à classer en catégories, tant les typologies sont variées et révélatrices des tendances comportementales et de l’évolution de nos us et coutumes. Mais il y a des constantes. La « blonde sophistiquée » en fait partie.

Nous sommes installés au pied de la  dune, à l’abri des sautes de vent.  A  droite, la plage s’étale jusqu’à Saint-Vincent sur Jard, à quelques encablures. A gauche elle court sur près de 8 km jusqu’à la  pointe du Grouin du Cou. Un beau cordon littoral continu couronné du vert sombre de la forêt de Longeville. Devant, la  marée à mi-hauteur dégage un large espace de  sable en pente douce, avec un léger ressaut qui marque la limite de  la marée haute. C’est sur cette partie légèrement surélevée qu’elle s’est posée, juste en face de nous.

Sur sa serviette de plage, elle a pris la pose.

La « blonde sophistiquée » ne laisse rien au hasard. Elle est allongée sur le ventre avec une posture précise : elle tient dans sa main, d’un geste étudié, sa jolie tête dont ses cheveux dorés tirés vers le haut et rassemblés par une petite barrette accentuent la  rondeur. Elle porte évidemment une paire de lunettes de soleil d’un jaune réfléchissant très mode et accordé à sa chevelure. Je ne connaitrai donc pas la couleur de ses  yeux. Je les imagine verts, pour le fun…

Le moment d’aller se rafraîchir est venu.

Evidemment, elle se trouve sur mon chemin.  Passant près d’elle, je prolonge mon observation d’un coup d’œil panoramique : son corps  bien proportionné arbore un maillot de bain deux pièces noir, très pudique, agrémenté, on s’en serait douté, d’une petite bande de broderies dorées. Le côté pile, en tout cas est uniformément  bronzé, d’une belle  couleur pain brûlé,  sans le moindre défaut. On sent là aussi le soin et la précision  pour éviter la moindre imperfection. Près d’elle est disposée à portée de main une petite trousse carrée rose, décorées de bandes tressées dorées, qui appartient sans nul  doute à l’univers des  poupées  Barbie.

Un peu plus tard, le corps correctement refroidi, je refais le chemin vers mon parasol  en sens inverse. Cette fois-ci j’ai droit au côté face. Elle est allongée sur le dos. Même constat sur les proportions du corps et le décorum du maillot de bain, haut et bas, même hâle parfait. Visage impassible.

Une rôtissoire programmée.

Et de fait, de ma  place, prolongeant mon observation, je constate que la « crêpe » est retournée tous  les quarts d’heure, montre en main, en un mouvement de métronome lent. Et à chaque fois, elle plonge la main dans sa trousse  pour en saisir un flacon de produit solaire dont elle s’enduit méticuleusement. Pour elle, bronzer sur la  plage est une activité à temps plein. Pas de lecture, pas de jeu, pas de bain. Juste prendre  le soleil et  le faire savoir,  car la place choisie n’est certainement pas  le fait du hasard. Elle est jolie et elle le sait, elle veut que nous aussi on le sache ! Une blonde à la peau brunie comme ça, ce n’est pas courant.

Je n’ai pas voulu prendre de photo, ce n’est pas l’envie qui manquait. Respect de l’image de la personne oblige. Je ne me voyais pas  lui  demander l’autorisation. Aussi l’illustration ci-dessus ne correspond-elle pas…

 

 


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Achille Talon

 

« TU AS RONFLE ! »

Le ton faussement détaché  a quand même gardé son côté comminatoire : « si, si, tu as ronflé ! ».  Une sentence qui vient sortir l’interpelé de sa torpeur, surpris l’œil quelque peu torve assorti du regard du « ravi de la crèche ». Et cela, juste au moment où il goûtait la volupté de fermer les yeux  tout en suivant une conversation dont les éclats de voix lui parvenaient de plus en plus lointains dans une atmosphère progressivement cotonneuse. Que répondre ? Il n’y était plus !

Devant ses dénégations, car on n’aime pas être accusé de ronfler en public, la question le crucifie : « Ah oui ! Qu’est-ce qu’on disait ? ». Le réveillé est acculé, alors qu’il est encore ébloui par la luminosité de la nappe blanche d’une table  en fin de déjeuner. Le soleil est radieux, l’air embaume les roses toutes proches,  l’ombre est délicieuse. Son regard balaie l’assistance des convives qui, mi-goguenards, mi-ironiques, attendent sa réponse. Avec indulgence bien sûr. De quoi replonger.

Les yeux refermés, l’intéressé marmonne une réponse complètement à côté. Dans sa tête a surgi le visage de la tombe inca qui surprend Tintin dans le tunnel du Temple du soleil. La digestion doit s’accompagner d’une petite sieste, c’est bien connu. Et quand on a des invités et un repas un peu trop riche, l’âge aidant, le résultat est garanti. « Tu devrais aller t’allonger » lui suggère alors la même voix sur un ton bien plus doux. Message reçu dans les nimbes alors que déroulant le fil de l’histoire, on ne sait pourquoi, il en était  à la dalle qui bascule dans la grande salle du trône de l’Inca…

Mécaniquement, le somnolent s’exécute, sans chercher à résister. Les rires ponctuent son parcours sans qu’il cherche à savoir si c’est lui qui en est l’objet. Alors défile la liste des résolutions qu’il avait  prises  pour ces vacances et toujours en rade : faire du vélo, ranger le garage, lire le dernier Pennac… Livré à ses réflexions, tout en marchant vers le canapé, ce coup de pompe lui paraît vraiment surprenant. Ce n’était pas la  première fois qu’un petit coup de mou le prenait après le repas,  mais il trouvait l’excuse dans son activité débordante. Mais là ?  Enigme !

« Finalement, c’est crevant les vacances », dit-il en balbutiant au milieu d’un baillement, en forme de conclusion logique.

 


COULIS D’ETE

Chilienne-double-


 

ATTAQUE DE CHILIENNE EN RASE-MOTTES.

On ne  peut  pas vraiment dire qu’on ne s’y attend pas. Depuis début août, ça couvait,  comme on dit ! Et puis subitement, le 6 août, l’attaque a eu lieu,  sans  prévenir évidemment.  Une  attaque  surprise dans la touffeur méridienne  au pire moment de  la   journée,  quand on sait  l’adversaire sans défense.

Et l’on se retrouve affalé dans la chilienne qui se demandait bien quand ça allait arriver.  Et  vous voilà alangui,  paralysé, inerte, le dos en arc de cercle, les bras ballants. C’est traître une attaque de Chilienne !  J’aimerais vous y voir !  C’est vrai qu’on ne doit pas avoir l’air très malin,  la tête  à moitié à la renverse et la mâchoire à demi pendante. Mais une fois qu’on est dedans,  essayez donc de trouver la force de vous en sortir quand tout le corps dit non et que votre cerveau est aux abonnés absents.

Alors autant se laisser aller en attendant le moment propice à la contre-attaque. Va pour une petite ronflette.  C’est la faute aussi à ce fichu micro-climat vendéen qui vous fait pousser des chênes-verts  comme sur la côte d’Azur.  Il  ne manque que les cigales.  Cette année la température peut rivaliser, et même le bleu de l’Océan, avec celui de la Méditerranée. Il n’y a que la température de  l’eau, dont je ne dirais mot. En attendant c’est la position « relax », car de toute manière, il  fait trop chaud pour envisager quoi que ce soit.  Même tenir un stylo  pour un sudoku n’est pas soutenable, c’est dire : manque d’énergie, cerveau trop mou.

La  chilienne était en embuscade depuis que je l’avais dépliée en arrivant et installée dans son coin habituel du balcon, à l’ombre. Et elle a attendu patiemment son heure. Joli coup très réussi. Elle savait qu’elle parviendrait à ses fins, un jour en début d’après-midi, comptant sur les effets conjugués du rosé – la cuvée « Marie du Fou » est un vrai piège-, de la digestion et de la température. Elle m’a cueilli au moment où j’allais m’endormir sur le journal.  C’est sympa une chilienne quand elle tombe à pic. Elle sait se rendre irrésistible. Même le café n’y peut rien.

Pourtant, j’aurais dû le savoir : chaque année c’est la même chose. J’essaie de faire passer  les bricoles à remettre d’équerre dans l’appartement  en premier. Il y a un an, j’ai tenu quatre jours avant de  me faire  avoir.  Cette année, la chaleur aidant, je n’ai même pas tenu deux jours !  Des  attaques de chiliennes, j’en ai connu plein : en voyage, sur le balcon de la location, à l’hôtel, au bord  de la  piscine, et même l’hiver à la neige,  il y en a toujours une à vous tendre sa toile –les chiliennes n’ont pas de bras, à la différence de leurs cousines  les chaises longues-. Et chaque fois, on se fait prendre parce qu’elle a un allié avec elle, ce rayon de soleil qui fait qu’on cède à la tentation.

Mais va bien falloir que je bouge. On a beau « tuer le temps », il s’échappe quand même et trop vite. L’heure de la contre-attaque a sonné. Ce soir j’ai un apéro à préparer et il ne faut pas que je m’y mette trop tard. C’est un autre type d’attaques, mais celles-là, c’est moi qui les mène. Bah tiens !

La chilienne admet facilement sa défaite, elle compte prendre sa revanche dès demain…

 


COULIS D’ETE.

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LA PLAGE ET LE SABLE

Une plage sans sable, c’est une plage de galets. Ce n’est pas le pied. Ou plutôt, ça fait mal aux pieds, et pas qu’aux pieds. A moins d’avoir un matelas bien épais, on peut compter ses abattis en se relevant d’une petite sieste. Donc, le mieux, c’est la plage de sable fin. Voire …

Le sable de la plage n’est jamais comme il faut. Quand il est sec, il est brûlant, on y marche malaisément, il s’insinue dans les chaussures où il nous picote. Quand il est mouillé, il colle et on ne peut plus s’en défaire. Enfiler les nu-pieds devient alors une torture. Pourtant, il ne dissuade guère les amateurs de plage qui s’agglutinent sous leur parasol, s’étalent sur leurs nattes, serviettes et autres accessoires. En fait, à la plage, quand il fait beau et chaud, il n’y a que dans l’eau qu’on est bien. A condition que des cailloux ou galets vicieux, charriés au gré du flux et du reflux, ne viennent pas meurtrir vos pieds douillets.

Je soupçonne les vacanciers d’être un brin masochistes.

En temps ordinaire, ils jugeraient cette activité insupportable s’il s’agissait de conditions de travail. Rendez-vous compte : une expédition à la plage nécessite d’emporter et transporter un parasol ou une tente pliable, autant de nattes que de personnes, les serviettes de bain, le ballon, les raquettes type Jokary, les anciens ajouteront un siège pliant et je n’oublie pas les planches de surf des enfants, sans parler des goûters et des rafraîchissements qu’il faut trimbaler dans une glacière. On y va à pied, c’est une galère. On y va en voiture, il faut charger le coffre, trouver une place pas trop loin ce qui s’avère être un pari aventureux, surtout si on en cherche une à l’ombre. Ensuite il faudra de toute façon parcourir un bout de chemin « pedibus cum jambis ».

C’est marée haute.

Les gens sont tassés, faute de place. L’océan impose ses règles : il faut tenir compte des marées. On se dit que tout-à-l’heure, il y aura un peu plus de place quand la mer commencera à redescendre. Donc, on s’adapte. Une fois installés, le parasol planté, ployant sous les coups de vent, chacun commence à s’occuper. Le plus simple c’est de s’allonger sur la serviette et de se laisser aller sous le soleil jusqu’à ce point de somnolence où tout s’estompe dans une atmosphère sirupeuse. Le cri des mouettes se fait lointain et le bruit du ressac tout proche couvre les braillements des bambins. On peut aussi reprendre la lecture du polar entamé la veille. Comment se mettre : à plat-ventre, le dos cambré ne tarde pas à protester ; sur le dos, il faut tenir le livre en l’air, à contre-jour ; allongé sur le côté, appuyé sur un coude, ça n’est pas pratique quand il faut tenir les pages à deux mains à cause du vent ; assis en tailleur alors, mais il faut changer souvent de position. Je ne vous parle pas du sudoku et des mots fléchés qui nécessitent en plus de jongler avec un crayon en main. Autant aller au bain.

Quand on est dedans, elle est bonne !

Encore faut-il entrer un corps surchauffé et gorgé de soleil dans une eau à 18-20°. L’océan est rarement plus chaud. Mieux vaut y pénétrer tout doucement. Sauf qu’une vague traîtresse va régler le problème en vous arrosant copieusement. Au moins c’est fait. Alors, c’est vrai, voilà enfin un peu de vrai plaisir. Subitement on se sent mieux dans un corps rafraîchi à se laisser porter par l’eau. Les enfants ont enfourché leur planche et surfent sur les vagues qui se forment près du rivage. Ils vont s’épuiser en allers-retours joyeux. Au moins ils dormiront bien ce soir. Le temps passe, le soleil décline. Il est temps de sortir de l’eau pour sécher un peu avant de penser à tout plier pour le retour.

Attention de ne pas exposer le corps mouillé au sable sec. Déjà, les pieds sont enveloppés d’une gangue dont il faudra se départir tout-à-l’heure. C’est tout un art que de se sécher avec la serviette, en une sorte de danse du scalp, avant de retrouver une position propice au séchage, au soleil et au vent. Mais déjà, on pense à la suite. Le petit apéro bien frais sera la récompense de tant d’efforts pour « se reposer ».

Je ne voudrais pas être grain de sable, l’été sur la plage.

 


ET MOI JE VIS TOUJOURS …

Jean d'ormesson

Pour son dernier roman, Jean d’Ormesson, toujours aussi espiègle, ne pouvait nous faire qu’un pied de nez. En l’écrivant, et en ayant choisi le titre, il ne savait pas qu’il serait publié… après sa mort, survenue aussi subitement qu’un rapt des révolutionnaires sud américains. Pour une œuvre ultime, il fallait un feu d’artifice : nous l’avons ! C’est son ami Jean-Marie Rouart qui le définit le mieux : « Jean d’Ormesson est quelqu’un qui réunit tout le monde. Le passé, le présent et l’avenir.  Il fait partie des meubles de la République. Au-delà de la politique, c’est l’homme du consensus. » Et ça n’est pas pour rien que François Hollande, son ennemi intime, l’a élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, cette décoration qui « ne se demande pas, ne se refuse pas, ne se commente pas ». Pour celui qui dit n’aimer le mot honneur qu’au singulier, a montré qu’il ne détestait pas les recevoir au pluriel, ces moments particuliers sont ceux où il s’épanouit comme une fleur quand il s’expose en pleine lumière. C’est alors qu’il cligne ses yeux bleu azur et qu’il décoche son inimitable sourire, pour commencer… Comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon : « Cet homme est une faille dans l’espace-temps de notre époque morne et cruelle ! » Ce bel hommage d’une personne dont l’académicien ne partageait aucune des idées sinon l’amour de ses adversaires, convient tout-à-fait au dernier ouvrage publié à titre posthume par les soins de sa fille.

Et moi je vis toujours…

Avant de passer au contenu, redisons que Jean d’Ormesson excellait dans l’art de la conversation, qu’on succombait immanquablement à son charme, qu’il avait au plus haut degré la faculté d’empathie. Alors quand il nous prend à témoin pour  se glisser dans l’Histoire des hommes, par le subterfuge inattendu de l’acteur qui prend tour à tour l’identité de personnages qui l’ont faite ou y ont participé, on est d’abord dérouté puis très rapidement conquis. Et il n’y va pas de main morte, c’est un vrai festival qu’il nous livre, un monument dans lequel son érudition n’a d'égale que son immense culture. La lecture n’est pourtant jamais laborieuse, toujours plaisante, à la portée du premier venu. Et on en apprend à toutes les pages. Avec Jean d’O, même le tragique n’est jamais triste. Le voilà qui aborde l’histoire de l’humanité, que dis-je, de la Terre, de l’Univers… avec un entrain d’enfer, sans jeu de mot. Il va nous mener au mur de Plank et à cette question fondamentale : le moment où « il n’y aura plus personne pour se souvenir de rien » .

"Longtemps j’ai erré dans une forêt obscure …"

Tout commence avec un petit garçon qui vit dans un grotte… La longue marche de l’Histoire commence ainsi personnifiée par ce petit garçon contemporain de l’âge du feu, peut-être. « J’ai été africain. J’ai été sumérien. J’ai été égyptien. J’ai été juif. J’ai aussi été troyen… » Un peu plus loin, après avoir énuméré Moïse, Homère, Eschyle, Sophocle, Platon, Aristote qui avaient du génie et Alexandre, Ah Alexandre, c’était autre chose, un demi-dieu, Jean d’O nous donne la clé, : « Tantôt homme, tantôt femme, je suis, vous l’avez déjà deviné, je suis l’espèce humaine et son histoire dans le temps.» Et suivent des fresques qui balaient les siècles avec une profusion de détails. Tout défile comme un film accéléré où la précision des connaissances n’omet aucun détail avec des « arrêts sur image » pour développer ce qui mérite de l’être. L’auteur se fait tour à tour le Juif errant, valet du Titien, serveuse à la Pomme de pin, en train de servir un pichet à quatre amis venus s’enivrer de vin et … de poésie, Messieurs De la Fontaine, Boileau, Molière et Racine. Une manière d’entrer dans un siècle qu’il connaît par cœur, où on le suit avec gourmandise tant il s’y meut avec aisance. Ses multiples personnages, tantôt drôles, tantôt au destin tragique, à l’image de l’Histoire qui mêle la paix et la guerre, l’amour et la haine, les splendeurs et les horreurs, se succèdent comme si « La recherche du temps perdu » était la suite de « l’Odyssée » elle-même emboitant le pas aux « Mille et une nuits »… Toutes les époques sont passées en revue avec la même fougue, le même enthousiasme pour nous en décrire le pire et le meilleur. Les portraits se succèdent, avec un art consommé, en quelques lignes tout est dit.

Blaise Pascal : « A trois ans, il perd sa mère. A six ans, il trace à la craie des figures géométriques sur le parquet. A seize ans, il rédige un Essai pour les coniques où d’après Mersenne, l’ami de Descartes, « il passait sur le ventre de tous ceux qui avaient traité le sujet » . A vingt-cinq ans, il est dissipé et futile. Après un Archimède enfant, il est un Rimbaud mondain. Il meurt à trente-neuf ans ».

Napoléon Bonaparte : «  Achille dans l’Iliade, était le modèle d’Alexandre le Grand. Alexandre le Grand était le modèle de César. Alexandre et César, à leur tour sont les modèles de Napoléon Bonaparte. Il est leur héritier. Peut-être est-il plus digne encore d’admiration que ses prédécesseurs. César descendait d’une illustre famille qui se réclamait de Vénus. Alexandre était fils de roi. Achille était fils d’une déesse. Napoléon Bonaparte sort d’une famille sinon modeste, du moins sans ancêtres ni pouvoir. Il n’est fils de personne. Il est fils de ses œuvres. Le successeur d’Alexandre, de César, de Charlemagne, de Charles Quint, est un enfant de la Révolution. Il l’achève dans les deux sens du mot… »

« Tout passe. Tout fini. Tout disparaît. Et moi qui m’imaginais devoir vivre toujours, qu’est-ce que je deviens ? »

Ultime chapitre avant « un dernier masque. ». Le bouquet final qui met fin à ce véritable feu d’artifice de culture, d’érudition et de talent d’écriture, 280 pages qu’on dévore avec en écho sa voix mélodieuse aux accents chantants ! On devine que cette interrogation ne concerne pas seulement l’Histoire, mais aussi l’auteur qui pressent que la fin n’est plus très loin. La sentait-il venir, en son for intérieur ? Lui seul le sait. Toujours est-il qu’elle est intervenue si peu de temps après que le point final de ce dernier témoignage de son talent ait été mis, qu’on peut s’interroger.  Reste que comme le titre de l’avant dernier chapitre, l’ensemble de son œuvre, comme l’Histoire, restera « une beauté pour toujours ».

Avec Jean d’Ormesson, l’Histoire devient divertissement. Son dernier roman est peut-être la synthèse de son œuvre entière tant on y retrouve la célébration de la vie qui n’ignore jamais le tragique de la condition humaine. Concilier les contraires, indifférence et passion, scepticisme et espérance, désinvolture et sérieux, respect de la tradition et dérision des institutions…   ce faux sceptique, en éternel costume beige sur une chemise bleue comme ses yeux, pieds nus dans ses mocassins vernis, nous accompagne encore une fois de sa silhouette agile d’éternel jeune homme avec la même verve charmeuse !

Jean d’O nous manque déjà. Mais non, c’est un « immortel. « Et moi, je vis toujours ! »

Puisqu’il nous le dit !

« Et moi, je vis toujours. » Roman – Jean d’Ormesson. Gallimard.


COULIS D’ETE

Mots fléchés sudo

SUDOKU OU MOTS FLECHES ?

 

Sur la plage, la guerre fait rage.

Hormis les ados courbés sur leurs petits écrans, les autres tuent le temps, stylo en main, étalés sur leur serviette de plage, assis en tailleur ou affalés sur un pliant.  Ils se partagent en deux camps : les « sudokistes » et les  « mots-fléchistes ». Quelques « cruciverbistes » font encore  de la  résistance, mais ils sont nettement minoritaires et font clairement partie d’un autre âge, généralement  vénérable.

La source d’approvisionnement.

Comme les cahiers de devoirs de vacances, ils fleurissent à l’étal du marchand de journaux du coin. Une sorte d’armistice a conduit à un partage égal du présentoir : d’un côté les recueils de grilles à neuf chiffres, classées par difficulté de 1 à 10 puis assortis d’épithètes plus ou  moins terrifiants, « expert », « diabolique » et autre ;  de l’autre, en carrés plus imposants, les recueils de grilles à définitions, eux aussi en ordre gradué par difficulté. Le  marché hésite,  bien que le jeu japonais, comme son nom l’indique, semble prendre l’avantage.  Est-ce  la perte du vocabulaire par l’usage abusif des textos qui décourage les quidams en mal  de passe-temps ?

Il n’y a pas que les recueils du  libraire.

Les vacanciers ont à  leur disposition de nombreuses autres sources d’approvisionnement : le journal quotidien, les hebdomadaires, proposent généralement  des grilles.  Et comme tout le  monde doit s’y retrouver, ils offrent la  plupart du temps  le choix, y compris des grilles de mots croisés, signe peut-être  d’un lectorat vieillissant. Je n’ai, en effet, pas encore vu un jeune s’attaquer à un problème  posé par Michel Laclos ou Claude Abitbol…  Certains hebdos proposent des jeux gagnants avec des primes de 50 ou 100 € et même des lots allant jusqu’à 500 € ! Et je remarque que ce sont la plupart du temps les sudokus qui sont ainsi mis en exergue,  preuve tangible d’un engouement. Mais les accros préfèrent les recueils qui permettent d’enchainer les problèmes, les uns après les autres.

Comme la pâte à crêpes.

Adepte de l’activité cérébrale, je préfère alterner les plaisirs.  D’abord un bon bouquin sous le coude pour toile de fond. Dans ma  panoplie de plage, un stylo à encre effaçable accompagne des grilles des deux types. Après la  lecture, la grille de mots fléchés,  au moins de force 3, garde ma prédilection : une bonne grosse et  large grille. Parfois une série de définitions me résiste. C’est qu’il faut l’inspiration. Dans ce cas-là, comme  pour le  sudoku, il faut faire une  pause, passer à une autre activité. Voilà pourquoi il faut avoir sous la main tout le nécessaire. C’est comme  les positions sur le  sable,  au bout d’un moment, il faut en changer pour éviter les courbatures. Eh bien, les grilles c’est comme la pâte à crêpes, il faut laisser reposer.  Après, c’est meilleur : souvent la solution qui ne voulait pas sortir, saute aux yeux subitement, le croisement de deux lignes dégage une case qui permet de placer le chiffre décisif, le mot qui ne prenait pas forme jaillit dans un éclair de lucidité. 

Choix des stratégies.

D’une personne à l’autre, la manière de procéder diffère. Pour  le sudoku, j’ai observé deux types d’approche. Il y a ceux qui procèdent par tâtonnement  une fois épuisées les évidences. Il s’agit d’essais successifs au crayon qui remplissent les cases de petits chiffres pouvant convenir, jusqu’à la solution qui fonctionne, au risque de s’empaler sur une erreur dans la  dernière ligne droite. Cela m’a toujours paru laborieux. La procédure par la logique  pure me convient mieux.  Il faut de la perspicacité, jouer sur les colonnes ou les lignes rendues obligatoires  pour un chiffre, sans connaître son  positionnement exact dans  un casier,  pour l’inscrire par déduction avec certitude dans le casier  où il manque. Parfois, il faut faire la manipulation sur deux « tiroirs » successivement : c’est là qu’il faut rester concentré. Là encore, il faut multiplier les démarches en les associant : par élimination, par cumul, par énumération … Une astuce : je commence toujours une grille par les trois casiers du côté droit. J’ai constaté que c’était un bon moyen de démarrer. C’est peut-être parce que le concepteur l’a terminée par ce côté-là.  Pour les mots fléchés, c’est moins complexe.  En général un premier balayage de la grille permet de trouver une première série de mots correspondants aux définitions. Ensuite, si on hésite, les lettres posées peuvent orienter la recherche. Il faut compter avec l’humour du concepteur qui donne parfois des définitions « tirées par les cheveux », mais ça fait  partie du plaisir. Tiens, par exemple, « pour la coiffure » ou « en hiver », en trois lettres : « gel » évidemment ! Bon, il y a plus subtil,  j’en conviens.

Sur ce, bonne plage !

 


DE LA CONSTANCE, MAIS PAS DANS LA MAUVAISE DIRECTION !

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Allez, une dernière  pour  la  route, avant les vacances politiques.

« Pour réformer la France il faut de la constance ».

Dans une interview au Figaro, Bruno Le Maire notre  grand apothicaire a déclaré que pour réformer  la France, il fallait de la constance dans l’effort.  Si on peut être d’accord avec  la sentence, encore faudrait-il que les  efforts en question aillent dans la bonne direction. Notre pays a besoin de remèdes autrement  plus efficaces que  les évolutions à petites touches qui ont eu lieu depuis un an sur le droit du travail. Les  mesures les  plus significatives ont concerné la financiarisation de l’économie avec l’ISF et la « flat tax ». La formation  professionnelle et l’apprentissage font l’objet de choix catastrophiques dont je serais étonné qu’elles produisent les résultats attendus. Les  décisions fiscales sont incohérentes  et illisibles,  qu’il s’agisse de la taxe d’habitation ou de l’augmentation de la CSG sans contrepartie pour les retraités.  Le  prélèvement  à la source est une décision technocratique qui privera les Français du consentement  à l’impôt et commencera par un choc récessif et qui fera  peser  des charges supplémentaires sur les employeurs… Mais le  plus grave  c’est l’erreur de fond qui sous-tend la  politique économique de la  France. Nos gouvernants continuent de privilégier  le vieux schéma de la croissance  par la  consommation, financée par l’impôt et l’emprunt et se refusent à voir qu’il continue de nous appauvrir, tout simplement  parce  qu’il  produit moins de richesse que ce qu’il  coûte  en dette et en importations.  Les  constats  actuels : fléchissement de la croissance, augmentation de la dette, stagnation du chômage à  un niveau élevé, n’ont donc rien d’étonnant. Ils  étaient prévisibles et je les avais annoncés. C’est une politique qui conduit à l’échec. : La situation économique est décevante et n'est pas à la hauteur des promesses faites par Emmanuel Macron sur l'efficacité de sa politique.  

Et même sur le pouvoir d’achat,  le gouvernement a été mauvais.

La médiocrité de l'évolution de la consommation des ménages est la conséquence directe de celle du pouvoir d'achat. Il ne fait guère de doute que la hausse de la CSG des retraités et celle des taxes sur les carburants ont pesé. Le gouvernement paie cash sa stratégie illisible sur le calendrier de mesures fiscales qui sont contradictoires. L'opération de bascule des cotisations sociales ne concernait pas tout le monde au début de l'année et il faudra attendre le dernier trimestre -avec la taxe d'habitation- pour que les perdants du premier commencent à récupérer leur mise. Et encore un grand nombre de retraités seront perdants y compris sur trois ans !

Le retour à une croissance molle est un avertissement.  

Le chef de l'Etat doit sortir de l'ambiguïté sur les sujets   cruciaux. Le financement de ses mesures fiscales, notamment  la suppression imbécile de la taxe d’habitation, en est un. La façon dont il compte respecter ses engagements de baisse des déficits publics en est un autre, et pour l’instant, rien n’a  vraiment été fait,  puisque les dépenses ont encore augmenté. Sans faire d'économies dans les dépenses, rien ne sera  possible  et ce sera plus douloureux avec des rentrées  moindres. Le budget 2019 devra être celui de la clarification.

Le tableau de bord de la  France est explicite.

La dette continue d’augmenter à 96,8 du PIB,  parce que les dépenses ne sont pas contenues, c’est le  pays le plus taxé d’Europe, et nous sommes 23ème sur 28 pour le taux de chômage. L’impôt devrait être l’exception pour corriger les inégalités, il est aujourd’hui la norme de Bercy pour financer  les dépenses nouvelles. Le retard de compétitivité de nos entreprises s’exprime  clairement : pour 100€ dans la  poche du salarié, l’employeur doit débourser en plus, en taxes et en impôts 131€ en France, 109€ en Allemagne, 77€ en Espagne, 54€ au Royaume-Uni (qui a créé 2,5 millions d’emplois).

Une autre politique est nécessaire.

L’assainissement de nos finances et l’amélioration de  la compétitivité de nos entreprises sont les seuls moyens  de rétablir la situation de notre économie et le retour à la prospérité  pour les Français. Ce n’est pas par la consommation des  ménages qu’il faut commencer,  mais par l’augmentation de nos exportations pour parvenir à un excédent de notre balance commerciale. L’urgence c’est donc un grand plan d’économies pour baisser les charges et les impôts. La résorption du chômage structurel et l’amélioration du pouvoir d’achats suivront logiquement.  Ce n’est pas le gouvernement actuel qui peut porter cette politique.   

Ensuite, il faudra de la constance dans la bonne direction.

 


BENALLA, OH, LA, LA …

TEMPETE-DANS-UN-VERRE-D-EAU

 

Voilà une histoire tellement ubuesque qu’on a bien du mal à y croire.

Je vais  vous la conter  telle  que  Monsieur Toutlemonde a   pu  la comprendre. D’abord  le feuilleton commence  par  un coup de théâtre : le 19 juillet, le  journal Le Monde, ça n’est pas rien, publie un article qui relate les  exploits  d’un Superman, venu à l’aide de la police  lors  des  manifestations du 1er mai.  Mais on a réussi à mettre  un nom  sur le superman : Alexandre Benalla, garde du corps (parait-il que non) et « ami » du président de  la République. Et tourne alors  en boucle sur les réseaux sociaux une vidéo où il  apparaît casqué et muni d’un brassard de la police, en train de  molester un homme puis une femme…. On est quand même deux mois  et demi après les faits. Aussitôt la classe politique s’enflamme, mais ça  c’est  une autre histoire.

Revenons à nos moutons.

Voilà donc un membre du cabinet de l’Elysée qui se trouve avec les forces de l’ordre,  place de la Contrescarpe.  Déjà on peut se demander ce qu’il fait là.  On nous dit qu’il a été invité pour observer.  Soit. Première anomalie : à un moment donné il se précipite sur des personnes  qui jettent des projectiles sur les CRS. Je  résume : il contribue à interpeller deux personnes au comportement violent, c’est indiscutable. Il  les moleste au passage sans qu’on en voie l’utilité. Deuxième anomalie : les deux personnes ne sont pas déférées, comme cela aurait dû se faire  normalement. C’est que,  troisième anomalie, il aurait fallu faire mention de  l’intervention « inappropriée » de M.  Benalla qui n’avait pas le  pouvoir d’intervenir et expliquer, quatrième anomalie, pourquoi il portait un brassard de  la  police, un casque de CRS et était muni d’une radio. Pour éviter que l’affaire s’ébruite, est donc la réponse à  cette deuxième anomalie. D’ailleurs, le Procureur de la République, M.  Mollins  demande aujourd’hui officiellement des explications sur cette absence de défèrement de ces deux personnes aux forces de polices concernées.

Je continue.

Forcément, les  policiers mécontents ont fait remonter  l’incident à l’employeur du superman. Comme ça n’est pas bien,  il sera  puni.   Va-t-on le dénoncer et le présenter  à  la   justice ? Que nenni,  un membre du cabinet,  ça ferait désordre : il sera  mis à pied deux semaines sans salaire (qui apprend-on, n’a pas été retenu), sanction jugée proportionnée. C'est déjà scandaleux au regard du simple flic qui est mis en examen pour un coup de   matraque. Et la vie a repris, tranquille comme Baptiste.  On a pu voir à nouveau dans le sillage de Jupiter le sieur Benalla au Panthéon pour la  cérémonie Veil, au 14 juillet, dans le  car des bleus… Pendant deux mois et demi, le grand public a été tenu à l’écart de l’incident,  mais aussi la  justice. Tout a été fait  pour enterrer cette histoire, ce qui est scandaleux de la part de gens qui prêchent la « République exemplaire ». "Enorme" crierait Fabrice. A l’Elysée, on peut croire l’affaire oubliée et  la vie a repris comme si de rien pour l’intéressé : attribution d’un logement de fonction, voiture de fonction  équipée « police », …  Un puni qui se  porte bien,  quoi ! Les vacances approchent, et il semblerait qu’on lui ait confié la sécurité  du Président au fort de Brégançon. Est-ce la goutte qui a fait déborder le vase ?  Toujours est-il que quelqu’un de bien intentionné a pris soin de faire  parvenir la vidéo compromettante dûment commentée pour son interprétation au journal Le Monde.

Et voilà  le scandale qui éclate.

L’Assemblée nationale s’enflamme, la majorité En Marche est à l’arrêt, comme tétanisée (il faudra attendre que Macron appuie sur le bouton « reset » pour qu’elle redémarre), Le Président pourtant très bavard se mure dans le  silence… La suite vous la connaissez, et elle n’est pas triste, avec les auditions par les parlementaires, l’ouverture généralisée des  parapluies par  les (hauts) fonctionnaires, les contradictions, les trous de mémoire … On n’a pas  fini d’en entendre parler.

Que va dire l’ordinateur de Benalla ? Sur quoi va déboucher la procédure judiciaire ?  L’affaire de l’été est  bien une affaire d’Etat quoi qu’en disent les partisans de M. Macron : un Président qui soustrait un justiciable à l'action de la  justice, c'est inqualifiable. Et  j’imagine Alexis Kohler lui téléphonant : « On est  mal patron, on est mal ! ».

Moi, j’ai envie de chanter :  « Oh lé, lé, Oh la, la, Quand il faut y aller, Benalla est là  … »

Et du coup, on en a même oublié qu’on était champions du monde ! Incroyable !

 


EDOUARD TETREAU, T’ES TROP !

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Hystérie collective ?

Dans une tribune publiée ce 24 juillet par le Figaro l’essayiste proche de Macron crie à « l’hystérie collective » contre le président au sujet de l’affaire Benalla. Sa plaidoirie prête à rire à défaut de pouvoir être prise au sérieux. On voit bien la ligne suivie, celle fournie par le « château », il s’agirait de « l’histoire minable d’une dérive personnelle ». Pour le reste circulez, il n’y a rien à voir, excepté « quelques erreurs commises et reconnues par l’Elysée ». Et encore, avec quelques excuses : « une équipe éprouvée par deux années ininterrompues de campagne et de présidence ». Il suffira « d’un renouvellement des hommes et des méthodes de gouvernement à la rentrée » et roule ma poule. Sur les deux maux que l’auteur a identifiés –les hommes et les méthodes-, je reviendrai plus loin.

Le procès des médias : tiens ?

Edouard Tréteau dénonce les « piliers du système politique et médiatique » qui font le lit du populisme par leur comportement. Et il nous livre une analyse extraordinaire. Je vous en livre les principales lignes : «  … un mélange toxique de propagande, d’approximations, de non-vérifications des faits mêlés aux opinions, d’incapacité à prendre du recul sur l’évènement. Le journalisme d’investigation se fait journalisme de délation, avec la nécessaire complicité de policiers bafouant le secret de l’enquête ou de l’instruction pour faire avancer leurs agendas parallèles. Le journalisme de combat est devenu journalisme d’invective : exit Henri Frenay et Albert Camus, place à Jean-Jacques Bourdin… » Cela ne vous rappelle rien ? Ne découvre-t-il pas tardivement le traitement qui a été infligé à François Fillon auquel M. Macron doit sans nul doute son élection. Cette indignation est donc à la fois suspecte et tardive.

Le procès des partis traditionnels : tellement facile !

Quant aux « grandes gueules de l’opposition », elles n’ont rien de comparables avec celles du XXème siècle. Il n’y voit qu’une radicalisation des comportements et des expressions : « on exécute d’abord, on écoute et on réfléchit ensuite ». Forcément quand on ne voit dans l’affaire Benalla, qu’on devrait d’ailleurs plutôt appeler « Benjupiter », qu’un épiphénomène, alors qu’il y a accumulation de dysfonctionnements qui consacrent la confusion des pouvoirs et des genres entre ce qui appartient au gouvernement et ce qui procède de la présidence ; forcément quand on se fait le chantre du pouvoir avec la thèse et les éléments de langages fournis par le cabinet de la rue Saint-Honoré, forcément, ce sont les autres qui font le lit du populisme. Il ne veut pas voir que c’est la pratique du pouvoir et le comportement de la majorité qui provoquent cette exacerbation, imprégnée d’arrogance et de mépris. Les oppositions sont dans leur rôle : elles ont le devoir d’exiger toute la lumière sur ce qui est bien plus qu’un incident dont on peut penser que tout a été fait pour qu’il soit enterré. Sans elles, il n'y aurait pas de commission d'enquête !

Le renouvellement des pratiques démocratiques : chiche !

Néanmoins, la tribune n’est pas exempte de réflexions lucides. Quand il présente LREM comme « un parti d’automates et de dévots qui doit s’enrichir de vrais débats internes… et de débats externes avec les autres partis de gouvernement », ne fait-il pas le procès de l’incompétence et d’une certaine arrogance conférée par la « masse », qui a accentué la « verticalité » du pouvoir macronien. Le silence et la tétanisation qui les saisit depuis que le « château » se mure dans le silence en dit long. Il regrette fort justement que le système « majoritaire projette (malencontreusement –dit-il) ce qui ressemble à une arrogance de caste au lieu de diffuser une confiance collective ». Mais changer les équipes et la méthode suffira-t-il ?  Oui, cette affaire constitue une belle occasion de sursaut et de renouvellement de toutes nos pratiques démocratiques. A l’Elysée, d’abord : arrêt des tentatives de renforcement du pouvoir personnel et d’affaiblissement du parlement, et de régression démocratique, contenus dans la réforme de la Constitution ; au Parlement en prenant en compte les propositions souvent constructives des députés n’appartement pas au parti majoritaire, et celles des sénateurs, au lieu de les rejeter en bloc. Il a le même refrain pour les instructions judiciaires, les pratiques journalistiques et policières : on peut rêver.  La vérité, c’est que le sujet « Benalla » est bien une affaire d’Etat, ce que montrent assez bien les découvertes successives auxquelles elle donne lieu. Ce n’est pas une dérive personnelle mais celle d’un système qui procède d’un seul homme.

Et c’est à juste titre qu’on s’en prend à Emmanuel Macron.

Car, le Premier ministre et les députés LREM ont continué à nier l’importance de l’affaire pour empêcher qu’elle remonte au Président de la République, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Il a été répété en boucle le même mensonge : une sanction a été appliquée à sa juste mesure. Mais répéter un mensonge n’en fait pas une vérité. Le ton moralisateur un brin méprisant empreint d’une certaine désinvolture qu’Edouard Philippe a utilisé à maintes reprises ne préjuge pas de l’évolution souhaitée par Edouard Tétreau, pas plus que les déclarations suant l’arrogance et le mépris du Président devant ses troupes, en marge de l’Assemblée, bombant le torse et se revendiquant comme « le seul responsable », (« s’ils cherchent un responsable, qu’ils viennent le chercher ») une forme de provocation à l’égard de l’opposition qui a obtenu la mise en place des commissions d’enquêtes parlementaires. Un Président qui choisit la provocation après s’être muré dans le silence et avoir tout fait pour que l’affaire ne soit pas sue ! Enfin, Un mot sur les auditions de Gérard Colomb : le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur se comporte en expert lyonnais qu’il est de Guignol, tant ses « ignorances » sont grotesques.

 


LE FEU CHEZ JUPITER

Macron Benalla

 

Le conseiller a été finalement « foudroyé ».

Les agissements « curieux » d’Alexandre Benalla ont pris, en vingt-quatre heures de révélations et de condamnations, un tour vertigineux. Premier temps : les faits, ils  sont confirmés par des vidéos, et suivis de l’insuffisante réaction du staff élyséen. Deuxième temps : le silence présidentiel. Pourtant, il est impossible de relativiser la gravité des faits. Un homme, tout conseiller pour la sécurité à l’Élysée qu’il fût, a usurpé la fonction de policier et a tabassé un manifestant le 1er mai. Il a été filmé. Quand le cabinet du président, qui l’avait autorisé à se rendre à la manifestation en tant qu' « observateur », a su ce qu’avait été son comportement, il s’est contenté de lui infliger une mise à pied soi-disant non rémunérée de quinze jours.  C’est une sanction bien légère au regard de la  gravité des faits, alors qu’on nous assure qu’il s’agit d’une punition exemplaire. On apprend au passage que ce genre d’autorisation est une pratique courante. Il y aurait donc des barbouzes parmi les policiers qui assurent le  maintien de  l’ordre quand il y a des  manifestations. Emmanuel Macron est mouillé,  forcément Contraint et forcé, il  a bien fallu qu’il licencie M. Benalla. Il aura fallu attendre deux mois et demi pour que l’affaire soit rendue publique : c’est sans doute parce que Alexandre Benalla a été vu dans d’autres circonstances, notamment lors du retour en France de nos footballeurs, que la vidéo a été diffusée et a permis au « Monde » de raconter l’histoire. Une histoire que l’Elysée a pu croire enterrée puisque  le  conseiller du président s’est vu attribuer un logement de  fonction début juillet.

La loi n’a pas été  appliquée.

Il était pourtant simple, pour les conseillers de M. Macron, de saisir la justice dès le 2 mai et de se dispenser définitivement des services de M. Benalla.  S’ils ne l’ont pas fait, c’est forcément sur instructions venant d’en haut, et sans doute parce qu’ils ont pensé que, si l’affaire ne s’ébruitait pas, ils pourraient l’enterrer. Sauf qu’il existe un article 40 du code de procédure pénale qui stipule que, si un fonctionnaire a connaissance d’un délit ou d’un crime, il doit le signaler à la justice. Tenu au courant, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, n’a pas cru bon, lui non plus, d’informer le procureur de la République. Qui plus est, le Président lui-même informé, n’a pas fait la démarche non plus, ni donné la consigne de la faire ! L’erreur du pouvoir est là, et elle gravissime, surtout si on se souvient que M. Macron a fait campagne sur le thème de la République exemplaire ! Evidemment, dès qu’elle a été connue l’affaire a créé  le tohu-bohu à l’Assemblée nationale  qui, à la vitesse grand V, a décidé de créer une commission d’enquête, tandis qu’une instruction judiciaire était ouverte, parallèlement à une enquête de l’IGPN, demandée  par le Ministre de l’Intérieur. Branle-bas de combat tardif mais nécessaire. On finira donc par connaître la vérité dans ses moindres détails et il est indispensable que l’exécutif prenne la pleine mesure de cette affaire dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ébranle la République. Et  plus on en apprend et plus l’exécutif s’enfonce.

Un président atteint.

A l’Assemblée, les explications fournies par le Premier ministre et par la ministre de la Justice n’ont été ni claires ni utiles, à l’établissement de la vérité. Édouard Philippe et Nicole Belloubet n’ont, en réalité, probablement rien à voir avec cette histoire et ils ont été certainement court-circuités par les manigances de l’Élysée. Mais pas Gérard Collomb, informé, selon France-Inter, depuis le 2 mai. Dans ce contexte, Emmanuel Macron doit absolument prendre la parole. Il n’a pas voulu répondre au débotté pendant une visite en province, il a esquivé une question sur l’altération de la République qui pouvait en résulter. Il a seulement répondu qu’elle restait « inaltérable. » Et il feint d’ignorer les injonctions multiples en provenance des oppositions. Non seulement  la République est touchée au cœur, mais sa présidence, elle, est altérée,  ça  c’est certain. C’est ce qu’on appelle « une  affaire d’Etat », sans doute la plus grave depuis son arrivée à l’Élysée. On attend ses explications, or il se mure dans le  silence, tout en laissant la  justice, qu’il a  oublié de saisir, faire enfin  son travail. En tout état de cause, sa crédibilité est désormais atteinte et entachée d’insincérité par la volonté de cacher des faits délictueux. Jusqu’à maintenant, la  communication de l’Elysée sur cette affaire accumule les mensonges, sans qu’on sache pourquoi M.  Benalla a bénéficié d’un tel régime de faveurs. Comme manifestement il y a le feu à la maison, la foudre jupitérienne s’est abattue sur le malfrat. Même si d’autres têtes tombent, personne ne sera dupe : la foudre pourrait bien s’abattre aussi sur le directeur de cabinet et même sur le Ministre de l’intérieur. Cela ne suffira pas à éteindre l’incendie : il faudra  que le Président explique l’inexplicable ! Et l’arrogance ne suffira pas.

Un cadeau aux oppositions.

Les oppositions n’en demandaient pas tant. Leur rôle  est cependant de mettre le doigt où ça fait mal,  et d’alerter l’opinion publique. Cette histoire est  tellement rocambolesque que les militants et élus de la République en marche en ont le tournis. Les rares qui acceptent de s’exprimer veulent minimiser le rôle  de leur « dieu ». Ils  voudraient bien que le chef de l’État fasse toute la lumière sur l’affaire, mais comme c’est périlleux pour lui  et que  les « éléments de langage » venant habituellement du « château »  sont aux abonnés absents, la plupart préfèrent se terrer, ne sachant quoi dire. Quel  crédit  pourra-t-on désormais accordé  à un Président qui oublie  d’appliquer la  loi dont il  est  le garant ?  Les forces de l’ordre elles-mêmes sont furieuses de ce qu’un individu dangereux ait usurpé les fonctions qui sont les leurs et entaché leur réputation.  Macron  comptait sur l’effet Coupe du monde du football pour rassembler les Français  et  aborder ainsi plus aisément un programme chargé  de réformes  difficiles. C’est raté.  Il  veut réformer la Constitution : mieux vaudra y regarder à deux  fois !  Un referendum s’impose !

 


LA DROITE VA DANS LE MUR !

Virginie Calmels   Laurent-wauquiez- la droite de retour   Valérie Pécresse


Un été qui promet d’être meurtrier.

Consternation : quel que soit le côté où je me tourne, je ne trouve que militant désemparé, sympathisant déboussolé, perdu, écoeuré. Le spectacle qu’offre la droite en est évidemment la cause. Si Les Républicains continuent leur guéguerre des chefs, oubliant l’essentiel, je ne donne pas cher du résultat des élections au Parlement européen, même avec un programme réaliste : notre électorat fera ce qu’il fait quand il ne veut pas arbitrer, il restera à la maison. Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez en seront les principaux responsables, ce qui n’exonère aucun des autres. Valérie Pécresse parce qu’elle mène une guérilla interne « d’Iznogoud » dont tout le monde voit bien que ses postures sont artificielles et dictées par une ambition personnelle. Laurent Wauquiez parce qu’il manque à sa mission de rassembleur du parti et de la droite, à cause de son caractère emporté et de son intransigeance. Le limogeage de Virginie Calmels qui se prolonge en affrontement brutal, les manigances de la Maire de Paris dans les élections internes ont toutes les chances de perdurer avec la constitution de la liste européenne. Tout cela est désolant, catastrophique.

La ligne politique est en cause.

Les Républicains ne sont pas audibles parce qu’ils ont l’air de se répéter avec une antienne qui est toujours la même : l’immigration et  le communautarisme islamiste. Ces sujets, s’ils ne sont pas à négliger, ne doivent pas occulter les autres tout aussi essentiels, sinon plus. Et notamment, ceux touchant au projet économique. Or l’on voit se développer avec des propositions telles que celle lancée par Guillaume Peltier d’augmentation du SMIC de 20%, reprise par Valérie Pécresse, dans un concours démago-populiste inacceptable, un discours jacobino-étatiste qui n’est pas de nature à sortir la France de l’ornière. On sait que le patron du parti n’est pas favorable  à repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, mesure indispensable à l’équilibrage du financement et tient par ailleurs un discours plutôt protectionniste évoquant les ravages de la libre concurrence…  On attend un projet axé sur la baisse de la dépense publique et la promotion de la libre entreprise, la baisse massive des impôts et des charges, mais déjà les Jacobins du parti dénoncent le caractère trop « dur » (trop libéral) du programme de Fillon ce qui n’annonce rien de bon. En présentant Macron comme « ultra-libéral », en reprenant ce thème de l’ultragauche, on lui facilite la tâche pour tromper les électeurs de droite, alors que nous avons un président centralisateur comme jamais, étatiste comme jamais, faisant de la France une "technocrature". Au contraire, c’est sur le terrain du libéralisme qu’il faut le combattre, car c’est avec la liberté que nous aiderons les classes moyennes à retrouver espoir.

Pourtant, un boulevard s’ouvre devant la droite.

La meilleure critique de l’action du pouvoir que j’ai lu nous vient de Patrick Mignola, député Modem de Savoie. Vous allez dire « un comble ». Presque. Que dit-il ? Qu’Edouard Philippe fait les poches des collectivités locales et des « CCI », lance des ballons d’essai sur les aides sociales et les pensions de reversion… et que ce n’est pas en cherchant sans cesse des recettes nouvelles au lieu de baisser les dépenses qu’on s’en sortira. Avec 57% de dépense publique, nous persistons dans la voie du « toujours plus »  alors que nous sommes à un niveau de l’impôt « confiscatoire » !  Il va même plus loin : nous inventons une nouvelle forme de « démocratie illibérale » qui rogne sur les libertés économiques (et j’ajouterai bientôt sur les libertés publiques avec la loi sur les « fake news »). Il précise que ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la trajectoire budgétaire à laquelle se raccroche Bercy pour justifier toutes les ponctions, mais surtout les classes moyennes, la rémunération de leur travail, la reconnaissance de leurs efforts, la capacité à préparer l’avenir de leurs enfants. Démonstration à l’appui, tout ce que nous savons déjà. Comme j’aurais aimé entendre cette argumentation venant de chez Les Républicains ! Au-delà, cela montre que sur ce terrain, le fait qu’un député Modem s’alarme démontre sans qu’il y ait besoin d’être grand clerc, qu’un boulevard existe à droite, qu’il suffit d’emprunter pour peu qu’on élargisse un peu la vision politique, profitant des excès de communication d’un Président hyper narcissique. Oui, la France moyenne n’en peut plus et j’enrage qu’on passe à côté de ce constat. Si la ligne du parti doit se résumer à la droite Buisson-Houellebecq, alors attendons-nous à un funeste devenir.  Alors, ce sera sans moi.

 


COULIS D'ETE ...

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LA PLAGE AUX « SENIORS-EN-MODE-PAUSE »

Les séniors en mission.

Juillet et août sont les mois bien connus où l’on voit sur les plages nombre de grands parents en mission : ils assurent la garde de leurs petits-enfants pendant que les parents sont encore au travail et en attendant qu’ils prennent la relève. Non pas que les structures d’accueil manquent, il y a souvent des « centres aérés » et autres « camps d’été » à disposition, mais fréquemment les enfants préfèrent aller chez « papy et mamy » où ils savent par avance qu’ils seront choyés. Alors quand en plus, il y a la mer à la clé, la question ne se pose même plus. Et l’on voit donc des têtes chenues s’affairer ballon au pied ou faire trempette entourées de leur descendance… au milieu de la foule des vacanciers qui ont envahi l’espace, armés (au sens maritime) de parasols, planches, nattes, serviettes, pelles et seaux. Nous n’échappons pas à la règle.

Heureusement, il y a aussi des moments de pause au cours de l’été.

C’est alors que nous changeons de stratégie.Tiens, par exemple, aujourd’hui, il fait chaud, très chaud, surtout au-début de l’après-midi. Depuis la fin de la matinée, nous avons vu passer, parfois en bataillons constitués, des cohortes de vacanciers, fuyant leur « habitat de plein air » surchauffé. Elles se dirigent vers la plage. Celle-ci, naguère déserte ressemble maintenant aux Champs-Elysées au moment du retour des champions du Monde ou au hall de la gare de Lyon un soir de grève. Le mètre carré de sable disponible est devenu très cher. Le temps est magnifique, le ciel est bleu immaculé et vers vingt heures la marée sera haute,  inutile de se presser. Nous attendons que la chaleur commence à retomber. Vers dix-sept heures trente, des « écrevisses géantes » commencent à remonter, saturées de rayons solaires. Puis, ce sont les jeunes mamans qui abandonnent le terrain, entourées de leurs bambins dont il faut assurer l’intendance exigeante. Le moment est venu. En chemin nous croisons les mères de famille qui remontent, transat sous le bras, vers les « mobile homes » du camp tout proche : il faut préparer le repas du soir ; elles sont suivies de près par leur mari qui aura en charge le barbecue, corvée ou plaisir, c’est selon. Nous voilà maintenant sur notre coin favori, à l’abri du vent.

La plage a pris un aspect plus fréquentable.

Quelques groupes de minettes, allongées sur leur natte, en cercles façon « concertation grave », nous gratifient de leurs éclats de rire pointus ; elles prolongent leur séjour mais ne tarderont pas à lever le siège pour aller se faire une beauté : ce soir, il y a karaoké sur le port. Le calme s’est fait progressivement. Un père, peut-être divorcé, esseulé, tape dans la baballe avec fiston ; lui ira probablement au restaurant. Le bruit du ressac reprend le dessus. Désormais, le sable nous appartient. Les cris aigus des mouettes ont remplacé les rires des midinettes. Elles passent en rase-motte pour chiper quelque reste de goûter ou de pique-nique abandonné au sable. Le soleil sur le déclin, nous caresse de ses rayons obliques. Le vent est tombé. L’océan a pris sa couleur « Méditerranée » tandis que la plage blondit dans une ambiance dorée. Restent maintenant quelques couples, célibataires ou retraités comme nous, encore là parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Nous sommes installés confortablement sur notre siège de plage : reprendre l’un, la lecture du bouquin en cours, l’autre s’affairer sur un sudoku. Le moment venu, une petite baignade viendra ponctuer cette séquence de « lâché-prise ». Laisser le temps filer…  Pas de ballon intempestif, plus de rumeur sourde de la foule. Juste la mer, les oiseaux et quelques odeurs marines. Il fait franchement bon. Nous clignons juste un peu des yeux au soleil vespéral. Un vrai plaisir d’été !

Ah ! Déjà 20 heures passées… Il est temps de plier bagages. Vivement demain, même heure, même lieu.

 


DES BLEUS… SI TERNES !

Champions du monde

C’est entendu, nos bleus sont champions du monde.

Rien à y redire. Hier, Pogba et Mbappé nous ont gratifiés chacun d’un joli but. Comme celui de Pavart ou de Umtiti avant eux. Une main et une tête malheureuses de joueurs croates leur a permis de creuser l’écart. Il aura fallu une bévue monumentale de LLoris pour qu’ils réduisent le score au tableau d’affichage. 4-2 : une belle victoire donc !

Pourtant, ce ne sont pas nos bleus qui ont fait le jeu.

L’équipe croate a développé un football attrayant, fait de passes précises, de renversement de jeu, de rapidité d’exécution, à tel point que les commentateurs de TF1 tremblaient tellement nos adversaires nous étouffaient et empêchaient toute relance de notre équipe. On avait l’impression de joueurs tétanisés par l’enjeu, courant après le ballon sans jamais parvenir à le saisir et quand c’était le cas c’était pour des passes avortées ou des gestes de sauvetage. L’impression d’une équipe assiégée dans ses dix-huit mètres. Le gardien français, malgré sa maladresse qui nous a valu un but, peut être pardonné tant il en a sauvé d’autres. Il a suffi de quelques contres, à l’italienne, avec la vitesse d’un Mbappé ou le réalisme d’un Pogba, pour faire la différence.

Un jeu qui n’enflamme pas.

Depuis le début de la coupe, cette équipe, malgré un parcours sans faute, n’a jamais réussi à m’enthousiasmer, que ce soit contre l’Argentine ou contre l’Uruguay. Elle est certes efficace, sinon la quête du trophée serait inexplicable, mais il y manque cette touche de génie qu’un Platini ou un Zidane apportait. Son jeu est rarement fluide, et les gestes épatants comme cette roulette en arrière de Mbappé devant les buts argentins (si je me souviens bien), beaucoup trop rares. Reconnaissons à Deschamps d’avoir su créer un bon collectif et de leur avoir permis de faire toute la coupe avec une excellent condition physique, preuve d’un entraînement rigoureux.

Mon commentaire n’est que celui d’un spectateur lambda.

Les spécialistes vont nous abreuver de leurs explications à l’infini. Je m’en tape. Je sais que mon avis est partagé par mon voisin, ma concierge et le monsieur « toutlemonde » perdus parmi les 19 millions de Français qui, comme moi, ont tremblé pendant quelques 100 minutes. Jamais content, vous allez dire : non, exigeant ! cette chose qui manque tant à notre époque, dans presque tous les domaines.

Cela étant dit, on est bien content.

On a pu voir aussi que, comme son prédécesseur, notre président attirait l’orage. A moins que ce soit le ciel qui n’ait manifesté son mécontentement, trouvant le score infligé aux Croates par trop injuste au regard de la physionomie du match. Allez savoir !

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Internet

OUF, Y A DU RESEAU !

On vient à peine de se lever et déjà les ordis sont allumés. Pour eux, pas de problème, la wi-fi fait le job et la « box » se laisse faire. Les engins sont connectés. Mais depuis que le smartphone a remplacé  le portable, en fait on est « branché » sur le réseau 24h sur 24. C’est quoi  le « réseau » ? On ne sait pas vraiment, alors on dit Internet, ça fait savant pour pas cher. Mais comme beaucoup de gens, on ne sait  pas  vraiment comment ça  marche. Il faut bien en passer par là puisque le « fixe » ne sert plus que lorsqu’on est près de lui. Et encore.

Bon, mais ça, c’est quand tout va  bien et qu’Orange ne nous fait pas de misères. On a connu une époque où c’était la galère, la  « box » décrochait sans arrêt. C’était parait-il parce qu’on était en fin de boucle. Puis un technicien plus malin s’est aperçu que notre prise de raccordement au réseau téléphonique était très érodée en raison de son grand âge. Une fois remplacée par une neuve, nos problèmes avaient disparu. Depuis les décrochages sont devenus rares et nous prenons la précaution de tout débrancher, y compris la prise téléphone, chaque fois que nous nous éloignons pour quelques jours. Chat  échaudé  craint  l’eau froide. Il a  suffi qu’on  oublie une fois  pour qu’on retrouve  la « box » cramée à cause d’un orage.

La  « box »  est devenue le  centre névralgique de la  vie familiale. Enfants et petits-enfants, à peine arrivés, réclament  la clé de connection pour pouvoir profiter du réseau. Je l’ai photographiée dans mon « smart » pour éviter la  gymnastique indispensable pour énumérer la liste longue comme un jour sans pain de chiffres et de lettres. Tous sont munis  de  tablettes, de iphones ou de ipads et autres objets connectés. Dans le  monde connecté, il y a les « avec fil » et les « sans fil ». Ces derniers ont pris le pas sur les premiers. Mais pourquoi donc se connekton ? (pardon,  se connectent-on). De jour comme de nuit, à la maison ou sur la route, en voyage ou au travail (pour ceux qui bossent), en haut débit ou bas débit, nos écrans  servent pour jouer ou pour consulter nos messages, pour suivre la vie de la famille ou des amis sur Viber ou Whatsap, pour travailler aussi…  nous sommes connectés. On va sur la page facebook pour  lire les derniers « post » arrivés sur le  « mur », écrits par des  connaissances le plus souvent, mais aussi des  inconnus, amis de nos amis…

Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, l’important, c’est : « y a-t-il du réseau ? »  C’est aussi vital  que le soleil. Ainsi nous avons une résidence secondaire dont nous avons supprimé  la ligne téléphonique fixe. Payer un abonnement pour si peu de consommation,  ça ne valait plus le  coup depuis que nos téléphones mobiles nous permettent de rester joignables ou d’appeler partout. Sauf qu’Internet, c’est  comme « les bras et le chocolat » : plus de ligne, plus de connection. Nous  avons donc opté pour la clé 4G, dénommée option « nomade » dans notre abonnement (sans la caravane ni la guitare). Elle nous permet de connecter l’ordi portable au réseau mobile. Enfin quand il est disponible. C’est qu’à certaines heures, à certaines  époques, au bord de la  mer, nous ne sommes pas tout seuls à vouloir utiliser le dit réseau, et il sature, l’animal.  Il faut se brancher tôt le matin quand les djeunes roupillent, par exemple. Quelle galère pour vaquer à nos occupations « webiennes » quotidiennes !

Bah,  à quelque chose malheur est bon. On a  plus de temps à consacrer à la lecture ou à  la   promenade dans le monde réel, et ça fait  grand bien : sentir le vent,  humer les odeurs iodées de  l’océan, sentir la  caresse des rayons du soleil sur la peau et … rencontrer des vrais gens avec qui « causer ». Car plus nous sommes connectés, en vérité,  plus nous sommes   déconnectés de la  réalité du monde  physique.  L’écran peut nous transporter partout, et  c’est à  peine si on regarde le  temps qu’il fait dehors. Mais l’écran est aussi un as du virtuel qui fait plus vrai que le vrai. La différence entre le vrai et le faux  n’a jamais été aussi difficile à établir et plus nous nous connectons, plus nous mettons d’écrans entre nous et la réalité du monde extérieur, quelle qu’elle soit. Au point que  l’informatique fait écran entre les choses (ou les informations) et  ce  que nous croyons qu’elles sont. Vous suivez encore ?  J’ai envie de dire qu’avec les objets  connectés nous sommes devenus des « sujets » connectés. Esclaves quoi !  Et nous le serons de plus en plus.  Déjà nous sommes, si nous n’y prenons garde, géolocalisables. Demain nous serons peut-être tapissés de puces qui renseigneront notre robot médecin sur notre santé… La chance au grattage garantie !  Et encore, je ne vous ai pas parlé de « réalité virtuelle » un oxymore (si c’est  virtuel, ce n’est  pas réel ?) ni de « réalité augmentée ».

Je crains qu’avec Internet notre bon vieux sens critique s’émousse. Ne pas croire tout ce qu’on nous raconte, cesser de gober sans réflexion les histoires les plus invraisemblables, savoir rester vigilant, autonome, attentif, face aux rumeurs et aux fables que charrient les médias et la « toile ».  Prenons le progrès pour ce qu’il est : en prendre  la  part utile, laisser le reste à ceux qui aiment l’asservissement.

Ouf, y a pas  de réseau !

 

 

 


LE FAUX LIBERALISME D’EMMANUEL MACRON

Des-liasses-de-billets

 

Le Président peut  pérorer tant qu’il veut et continuer à faire croire qu’il fait du « en même temps », si la  politique qu’il mène est vue comme « ultra-libérale » par le gars  Jean-Luc, elle n’en est pas  moins  une politique de  gauche classique sociale-démocrate, faisant quelques concessions au « capitalisme » faute de pouvoir s’en passer, mais profondément dirigiste et étatiste. Tant que je ne le verrai pas « détricoter »  toutes les lois et tous les règlements qui corsètent étroitement l’économie, mettant la liberté d’entreprendre et l’initiative privée  sous  contrôle  de «  l’Etat-stratège » et autres fadaises, je combattrai ce que j’appelle une escroquerie intellectuelle. Il est, comme ses  prédécesseurs  et pour les mêmes raisons, condamné  à l’échec.  Celui-ci commence à se voir malgré les efforts des médias pour le masquer. Et de voir tous ces gens de droite qui  se laissent avoir, parmi  les plus instruits, cela me laisse pantois.  Mais  j’ai une explication : ils ne savent pas ce qu’est le vrai  libéralisme.

Et  d’abord, le  constat.

Et  si on commençait par faire un simple  constat : le socialisme est en échec, même dans sa version   modérée sociale-démocrate. Partout la sociale-démocratie est en panne de logiciel et n’arrive pas à renouveler sa  pensée.  La France où  elle est minoritaire à gauche, n’échappe pas  à la  règle et la  première année de  pouvoir de  Macron en est une belle  illustration. Malgré quelques  timides réformes et  une  relance  keynésienne  avec  un énième prélèvement d’impôts   pour relancer  la  machine ( 24 milliards  d’euros avec  la hausse de la CSG), l’embellie de  croissance qui venait  de  l’extérieur  retombe sans  que  nous  ayons pu commencer  à redresser nos comptes, à rembourser  la  dette, à relancer durablement l’activité de nos entreprises. 24 milliards prélevés  en pure   perte  partis alimenter, comme les  précédents, le tonneau des Danaïdes, n’améliorant ni  le sort des  pauvres toujours plus nombreux, ni le chômage structurel et laissant en actualité  permanente le thème de « la pauvreté » qu’il  faudrait  éradiquer.  Tant qu’on fera la même politique,  il n’y a  aucun espoir d’y parvenir,  puisqu’on se paie le luxe, si je puis  dire,  de  creuser  encore un  peu plus  la  dette ! Si le  social-étatisme ça marchait, ça se saurait  depuis  le  temps qu’on l’applique !

En France,  l’offre  libérale n’a jamais  été présentée.

Exceptés François Fillon, chose exceptionnelle, qui a  présenté un volet  économique franchement libéral dans son  projet présidentiel, et  dans une moindre  mesure Alain  Juppé, les projets de gouvernement depuis des  lustres tournaient autour d’une même démarche étatiste. Au point que l’échec de la droite comme de la gauche  à force de  se complaire dans l’étatisme, la  réglementation,  la centralisation, a rendu tout changement de  majorité illusoire et  toute alternance vide de sens. On s’étonne  ensuite que les Français se tournent vers  les  extrêmes ou se  réfugient dans l’abstention. C’est l’échec de l’économie dirigée qui fait que les Français vouent une défiance  massive à la classe politique. C’est bien qu’ils attendent autre chose ! Mais encore aujourd’hui, une grande partie de  la droite et du  centre ne croit toujours pas  à l’alternative libérale, il suffit  d’entendre François Bayrou ou même Valérie Pécresse avec  sa  hausse du SMIC. Et demandez  à  Laurent Wauquiez s’il faut  privatiser  Air France,  il  vous répondra que non.

Il ne suffit  pourtant  pas de montrer l’échec économique et humain du socialisme. Les  déboires et les injustices que notre peuple subit n’ont  rien à voir avec le vrai capitalisme. La  crise de l’emploi et de son corollaire, la pauvreté, est  le  sous-produit  d’un capitalisme frelaté, amputé justement  de sa  dimension libérale. La  grande nouveauté de   notre temps,  c’est  de construire méthodiquement une alternative libérale. Elle n’a jamais été vraiment  présentée aux Français,  par aucun parti,  et la plupart de nos concitoyens ignorent que de nombreux  pays ont  pu éviter  la crise ou  en sortir sans dégâts  majeurs en acceptant les réformes libérales : le Canada, l’Australie, la  Suède, l’Allemagne.

Réconcilier le capitalisme avec le libéralisme.

Nous vivons les derniers soubresauts du capitalisme frelaté, où  le succès économique n’est plus la récompense des services rendus au bien commun, passés au filtre des  marchés  libres et ouverts, mais le résultat du « carnet d’adresses » et des pots-de-vin, de  la  collusion entre monde des  affaires et  hommes  d’Etat,  de  la corruption sous des  formes  subtiles et  souvent légales par l’octroi de  privilèges, de  monopoles, de  souscription à des  marchés publics, de subventions  ou tout bonnement de discriminations fiscales… avatars visibles et connus du dirigisme. On présentera ces tares en les mettant sur  le  dos du capitalisme, en s’appuyant sur les apparences  marchandes  des contrats, des sociétés, des directeurs, des crédits, des profits, fruits des montages  savants des oligarques, tous sortis de  l’ENA. Nous vivons mal l’adaptation à  l’économie mondialisée car elle a ouvert des brèches en mettant les Etats en compétition, alors que certains  ont misé  sur la  vraie liberté économique pour se développer et croître. Elle  met en lumière tous nos  modèles inefficaces : corporatisme, fonctions publiques, droits acquis.

La  France a des atouts. Elle  s’en sortira si elle mise sur le capitalisme réconcilié avec sa dimension libérale. Car la liberté économique n’est qu’un aspect du capitalisme, mais il est essentiel. Et c’est la dimension humaniste qui nous donne la clé : la liberté des actes est ordonnée à la dignité des  personnes. C’est cette dernière qui inspire et légitime le système d’économie de liberté. Autrement dit,  le système capitaliste ainsi défini est celui qui permet de restaurer la  créativité de l’être humain, sa propriété, sa responsabilité, et de développer le sens du service de  la  communauté, car nul ne peut y réussir sans satisfaire le besoin des autres, de choisir la confiance et la foi en la  parole donnée plutôt  que la méfiance et la  contrainte. Cette corde « libérale »  doit être adjointe aux autres qui constituent le socle de la droite.

Faire référence « aux valeurs »  n’est pas suffisant d’autant plus qu’elles reposent sur des notions floues aux interprétations diverses. La  liberté économique,  le capitalisme libéral,  reconnaissent les  fonctions régaliennes de l’Etat, ne sont pas  contradictoire avec  l’esprit civique  et peuvent être  les vrais moteurs de  l’économie de marché sans renier le sentiment national, bien au contraire. L’échec sans appel de Nicolas Sarkozy  à la primaire a mis fin à la culture bonapartiste de la droite et Laurent Wauquiez ferait bien d’en prendre conscience,  s’il veut que ça « imprime ».  Néanmoins, les accommodements entre libéralisme économique, politique et conservatisme social ne sont pas des vues de l’esprit, la  « synthèse » élaborée par François Fillon en témoigne. Un projet qui n’aliénait aucune composante de la droite. Voilà un héritage qu’on ferait bien de faire fructifier et qui était un chemin possible vers une société de liberté.

N.B. Il faut enseigner « l’économie libérale » en économie dès le lycée, ce qui n’est pas vraiment fait aujourd’hui.

 


L’ETE, LE TEMPS DES TONGS.

Chat string des pieds
 

Sous les tropiques, c’est la chaussure des pauvres, parfois taillée dans un vieux pneu. Dans nos contrées, c’est le beau temps qui les fait réapparaître. Je parle des savates qui s’enfilent entre le gros doigt de pied et l’orteil qui le jouxte, le « string du pied », comme dirait le Chat de Geluck. Les tongs vont avec le soleil comme le chandail bûcheron avec le froid. Et plus on descend vers le sud, plus leur période d’utilisation s’allonge. Les tongs sont inséparables du terrain de camping dont elles sont la composante uniforme de la tenue quotidienne, avec le short. Claude Brasseur l’a bien mis en évidence dans le film « Camping » en les enfilant dès la sortie de sa voiture à son arrivée : c’est la première chose qu’il pose par terre avant même les pieds. Les tongs, c’est les vacances ! Elles en font partie au même titre que le pastis vespéral et la serviette de bain.

Il n’y a pas d’âge pour les porter, c’est l’accessoire qui convient à tous : il suffit de regarder les présentoirs des commerçants. Toutes les tailles s’alignent, même pour les tout petits. Mais j’ai remarqué que chez les jeunes, ce sont surtout les filles qui en sont adeptes. Il y en a à tous les prix, mais attention, il y a tongs et tongs. La savate a aussi son aristocratie : les plus renommées, et aussi les plus coûteuses, portent un petit drapeau brésilien sur la lanière, pays où elles sont fabriquées, ce sont les Hawaïnas ! Elles constituent aussi un équipement toutes fonctions chez certains (ou certaines). On les porte alors toute la journée quelle que soit l’activité, aussi bien pour aller faire les courses au supermarché que pour aller à la plage, pour faire le « parcours santé » dans les bois que pour faire un tour à vélo. Avouons que cet usage n’est pas toujours rationnel. J’en ai même rencontré portés par des jeunes sur un chemin de randonnée plutôt escarpé des Cinq Terres en Italie, il faut le faire ! Il n’y a qu’un endroit où elles sont prohibées, au même titre que les talons aiguilles : au volant d’une voiture.

T’as tes tongs, les vacances peuvent commencer.

Moi, je les enfile pour aller à la plage. C’est ce qu’il y a de plus pratique pour arpenter les quelques mètres de sable mou chauffé à blanc par le soleil. Ils suffisent à protéger la plante des pieds de la brûlure désagréable avant d’atteindre le site où l’on plantera le parasol, sans avoir la sensation urticante de grains qui s’insinuent comme avec les espadrilles. Sur le dur, la semelle est plutôt souple et rend le contact avec le sol presque sensuel. Le pied se sent en liberté, au point, parfois de s’en échapper : il faut une certaine habitude pour marcher avec et la nonchalance est recommandée. Essayez de courir avec, et vous verrez !  Les orteils eux, respirent, tout heureux de prendre l’air, chose à laquelle ils ne sont guère habitués, enfermés qu’ils sont, la plupart du temps dans les chaussettes et les chaussures. Au moins, là, ils ne baignent pas dans leur jus comme c’est souvent le cas chez ceux qui portent des tennis ou des baskets à vif. Et je ne parle pas de l’odeur, disait l’autre…

Par contre, les tongs exigent une hygiène vigilante, surtout de la voûte plantaire. Le pied étant sans aucune protection, la négligence se voit tout de suite, surtout si on n’est pas au bord de la mer. En tongs, montre-moi tes pieds, je te dirai qui tu es ! Pour les adeptes du bain, évidemment, la solution est toute trouvée, encore que … On n’imagine pas ce que le sable peut être sale !

Une anecdote pour terminer.

L’épisode se passe au début des années 60 en Espagne. Nous passions quelques jours dans la famille de ma femme, chez un oncle, dans la région de Taragone. Nous étions partis faire un tour dans la campagne avec sa cousine alors âgée de six-sept ans. Le chemin était pentu et au bout de quelques centaines de mètres, elle s’arrêta et demanda qu’on la porte sur le dos : une de ses tongs était en effet hors d’usage. La languette qui traverse la semelle était sortie de son trou, en raison de l’usure, bien visible. Nous nous relayâmes pour finir le trajet en la portant à califourchon sur un dos ou l’autre. Le retour s’annonçait moins laborieux tout en descente d’un bout à l’autre. Elle retrouva alors sa capacité à marcher : vérification faite, la rusée disposait d’un petit clou qu’elle glissait en travers de la languette ce qui rendait sa savate à nouveau fonctionnelle. La paresseuse avait trouvé un moyen commode de ne pas trop se fatiguer. C’est resté un épisode familial qui lui a été longtemps rappelé ! A l’époque, on n’en portait guère en France, sauf peut-être dans le midi.