HISTOIRE
LA VICTOIRE DES TECHNOCRATES DE BERCY
GROS PLANS

BRUNO LE MAIRE CROIT AU PERE NOËL

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Notre économie va mal.

La croissance de 2,2% de l’année dernière était due à l’embellie de la  conjoncture internationale,  mais était restée inférieure à la moyenne de nos partenaires de  la zone euro. Pour 2018,  avec  les 0,4% du premier semestre,  il sera  miraculeux d’atteindre  le 1,7%  prévu.  Le taux de chômage stagne à 9,2%.  Enfin le poids de nos échanges dans le  commerce  mondial et dans celui de la  zone euro ne cesse de décliner, signe d’un déclassement inquiétant. L’aspect  le plus grave  de cette dérive tient dans nos comptes  extérieurs, lourdement déficitaires : 62,3 milliards d’euros l’an passé et va  continuer à se creuser avec déjà plus de 33,  5 milliards d’euros pour le 1er semestre,  du fait du renchérissement du coût de  l’énergie. Globalement, notre pays consomme plus qu’il ne produit et cette situation correspond à un transfert de croissance vers le reste du monde. Autrement dit, quand nous relançons artificiellement la  consommation à coups de prélèvements d’impôts  et de déficits  publics pour stimuler notre croissance, c’est celle des pays qui alimentent notre marché qui en profite. Et l’horizon continue de s’assombrir avec le doublement du prix du baril de pétrole (80$) générant une inflation de l’ordre de 2%, ce qui fragilise encore un peu plus les marges de nos entreprises et donc leur capacité d’investissement, d’innovation et d’exportation. Enfin, il faut s’attendre, cette fois pour de bon, à une remontée des taux d’intérêt à long terme du fait du découplage entre les US et la zone euro,  ce  qui mettra à mal la solvabilité de notre dette qui vient de franchir les 100% du PIB (grâce à la SNCF). Voilà une équation budgétaire bien compliquée pour le  gouvernement en cette fin d’année.

Trop de temps a  été perdu.

Hollande peut faire le fanfaron,  les  cinq années de son mandat compteront terriblement par leur immobilisme et la  fuite en avant des déficits et de la dette. Depuis son élection, Macron n’a fait guère mieux. Le CICE qui a légèrement amélioré les marges et les réformes successives du marché du travail pour introduire un peu de flexibilité, si elles étaient nécessaires, n’en ont pas moins été très insuffisantes. En tout cas loin de pouvoir attaquer le chômage structurel de notre économie qui pèse 7 à 8% et qui limite la croissance potentielle autour de 1,7%. Le  gouvernement a bien compris qu’il fallait s’attaquer au problème de la formation,  mais les choix qu’il a faits, avec  la  loi qui vient d’être votée pour l’apprentissage et la formation professionnelle, ne sont pas  les  meilleurs. Au  lieu de s’appuyer sur les Régions dont c’est la compétence et qui pouvaient en plus abonder les efforts de l’Etat en faisant levier, celui-ci les a écartées. Et tant qu’on ne se posera pas la question de la pertinence de nos dépenses  publiques (56,4% du PIB) en prenant le chemin des économies, tant que la  France ne choisira pas d’abandonner la modèle social ruineux qui la dévitalise pour le  modèle de compétitivité, elle ne pourra pas régénérer son tissu industriel  qui ne pèse plus que 11% du PIB, un des plus faibles de l’Union européenne, moitié moins que l’Allemagne.

Le mirage de la loi PACTE.

Le Ministre de l’Economie compte beaucoup sur la loi PACTE, dont il a obtenu qu’elle soit discutée en urgence, pour doper nos entreprises et la croissance.  D’abord il ne faudrait pas  en attendre des effets immédiats, car  il faut tenir compte du parcours  législatif et du délai de publication des décrets d’application puis le temps d’appropriation par les chefs d’entreprises. Mais son contenu, comme toutes les lois macroniennes, est ambigu. Certes, le projet contient quelques avancées,  comme le « gel des seuils » : une entreprise devra avoir dépassé les 10, 50 ou 250 salariés pendant cinq ans consécutifs avant de se voir appliquer les taxes et obligations liées à ces passages de seuils. Et le seuil des 20 salariés est supprimé. De quoi faciliter l’embauche dans nombre de TPE et PME.  Bon point aussi pour la simplification des démarches pour créer une entreprise. Mais, « en même temps »,  la loi complexifie le rôle de l’entreprise en lui accolant un objectif social et environnemental, et de nouvelles contraintes sociales pour en rendre la gestion plus « démocratique »… De nouvelles usines à gaz en perspective. Le fait de vouloir une « entreprise inclusive » dont l’intérêt et l’apport positif soit bien compris par nos concitoyens ne remplacera  jamais la première nécessité qui est de reconstituer leurs marges laminées par leur insuffisante compétitivité et surtout par la pression insupportable des charges de la fiscalité qu’elles supportent. Un débat qui renvoie à  la pertinence de nos dépenses publiques. Et comme cela ne suffit pas, le gouvernement leur colle sur le dos,  dès le 1er janvier prochain,  la mission « régalienne » de la collecte de l’impôt sur le revenu avec le « prélèvement à  la source ». Une charge dont elles se passeraient très bien.

Je cherche vainement dans tout cela le chemin salutaire de l’effort et de la vertu, le seul qui pourrait enrayer la glissade de plus en plus accélérée de notre déclin. Les mêmes causes  provoquant les mêmes effets, le rafistolage du budget 2019 à coups de rabots  par-ci, de désindexation des pensions par-là, il serait étonnant que la France se redresse. Entre les beaux discours et la réalité… On peut toujours croire au Père Noël !

 

Commentaires

Nano

Sous couvert de transition écologique, Bruno LeTraitre nous a augmenté de 50 % le coût de l’essence et du gas-oil - et donc du transport - et pourtant les français - ces veaux comme les qualifiait le Général - vénèrent le queutard fouettard vert Hublot !!!
Sous couvert d’écologie des rentrées fiscales supplémentaires qui pénalisent les plus pauvres, ceux qui habitent loin de leur travail ...
Écologie punitive oui !
Qui tue le peu de croissance par un véritable matraquage de l’automobiliste !!

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