JE VOUS L’AVAIS BIEN DIT…
25 octobre 2018
Rappelez-vous mon article « Cette crise qui vient et qui se précise »… Eh bien, à observer ce qui se passe dans les bourses du monde entier, on peut penser qu’elle s’est mise en branle.
Les bourses plongent.
Il paraît qu’il ne faut jamais dire : « on vous l’avait bien dit ! ». Cela ne se fait pas, ça fait orgueilleux. Pourtant on devait bien s’en douter depuis le temps qu'on vous annonce que les marchés boursiers sont trop chers, en particulier les marchés américains, et que de nombreux signaux d'alerte sont apparus depuis des mois déjà. Et la purge se produit sur les marchés. Elle était prévisible. Les spécialistes disent qu’elle était même nécessaire. Beaucoup de marchés sont donc entrés en « bear territory », c’est-à-dire en configuration baissière, comme c'est le cas quand on chute de plus de 20%. L'Asie accuse une baisse de 21% par rapport à son plus haut niveau de l'année en janvier et on évalue tout de même à 5 000 milliards de dollars l’argent qui s’est évaporé en fumée là-bas depuis le début d'année. La baisse des marchés boursiers s'accélère. Et, pour une fois, ce sont les marchés américains qui ont le plus baissé, Nasdaq en tête : 4% de baisse. C’est la plus forte baisse en un jour depuis août 2011. Mais, comme c'est toujours le cas, quand les marchés américains baissent, le reste du monde suit. Avec des hauts et des bas, parce qu’il y aura toujours des prises de bénéfice pour produire des petits rebonds.
Pourquoi maintenant ?
Pour Trump c'est de la faute de la Banque centrale américaine qui a trop remonté ses taux. Et c’est logique, il n’a pas tout à fait tort. En effet, c'est bien en partie la hausse des taux d'intérêt aux États-Unis qui a rendu la Bourse moins attractive. Sauf qu’il se trompe sur le coupable : si les taux remontent ce n'est pas de la faute de la FED, c'est de sa faute à lui, qui a fait une relance keynésienne avec ses baisses massives d’impôts, sur une machine économique américaine qui tournait déjà à plein régime, ce qui a donc obligé la FED à remonter ses taux d'intérêt... Il devrait lire « l’économie pour les nuls ! »
Ralentissement économique.
Et bien entendu, on commence à avoir des signes de ralentissement économique. Rappelez-vous que le FMI avait déjà abaissé sa prévision de croissance mondiale pour 2019 de 3,9% à 3,7%.
La Chine a ralenti, et la croissance européenne marque le pas. L'indice des directeurs d'achat, un indice très suivi par les prévisionnistes, a touché son plus bas niveau depuis 25 mois. La baisse des exportations et en particulier des exportations allemandes est l’une des causes principales. On n'attend plus qu'une croissance de 0,3% au 4ème trimestre en zone euro contre 0,4% initialement prévu. Et ça n’est certainement pas fini. On n’est qu’au début.
La France n’est pas mieux lotie.
Les prévisions de croissance pour la fin de l’année tournent maintenant autour de 1,3% : un chiffre qui doit vous dire quelque chose non ? Quant à l’année prochaine, même la Commission européenne s’inquiète du budget 2019 que l’Assemblée est en train de voter, tellement il est plein de mensonges et de faux-semblants en matière de baisses des dépenses publiques et de tenue du cap. Agnès Verdier-Molinié en dresse aujourd’hui la liste des incongruités dans une longue tribune du Figaro. Des chiffres mis en perspectives et incontestables qui démontent les assemblages trompeurs mis en œuvre par Bercy. Pour résumer : les 6 milliards de baisses d’impôts n’existent pas. Notons au passage que les recettes de la CSG passent de 91 milliards en 2017 à 119 milliards en 2019 ! Et les ménages vont payer l’an prochain 2 milliards de taxes en plus sur les carburants soi-disant pour la transition écologique. Si c’est comme pour le patrimoine … Et le gouvernement ne prend pas en compte le 1,8 milliard d’augmentation des cotisations de retraites complémentaires. Mêmes tours de passe-passe pour les entreprises. Les impôts sur la production vont augmenter en 2019 de 4 à 5 milliards d’euros alors que ce sont ceux qui plombent le plus leur compétitivité. Et c’est encore par un tripatouillage peu accessible au commun des mortels que le déficit de l’Etat à 4% du PIB avec 98,7 milliards d’euros, se transforme en fin de compte à 1,9% !! Au total, la dépense publique devrait augmenter l’an prochain de 22 milliards d’euros, après 28 milliards en 2018. Telle est la réalité de la gestion macronienne via Darmanin-le-racketteur. On ne s’étonnera donc pas que tous les voyants soient au rouge : important déficit du budget, hausse du chômage, croissance en berne, dette en expansion comme le déficit commercial (because le pétrole, entre autre) avec à la clé un ras-le-bol fiscal des Français dont le gouvernement ferait bien de se méfier.
On avance vers la crise, et notre pays est plus désarmé que jamais !
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