WAUQUIEZ : 1, PHILIPPE : 0
28 septembre 2018
Je reviens brièvement sur « l’Emission Politique » d’hier soir pour commenter le face-à-face de Laurent Wauquiez et d’Edouard Philippe. « Y’a pas photo », comme dit l’autre. Il n’a pas été très difficile pour le patron des Républicains de montrer que son interlocuteur avait bien trahi ses idées en franchissant le Rubicon macronien. D’ailleurs la plupart des commentateurs lui ont donné l’avantage. Nous avons eu la confirmation de l’absence de volonté politique de mettre en œuvre les moyens de limiter l’immigration, de même que sur l’Europe, le Premier Ministre, empruntant les pas de son patron, campe sur le projet de rassembler les Français sur un schéma européen dont ils ne veulent plus. Cela dit, Léa Salamé leur a imposé les deux thèmes, ce qui a cantonné une fois de plus Laurent Wauquiez dans un registre qu’il connait certes par cœur, mais on aurait aimé qu’il aborde d’autres sujets, comme celui de l’emploi, priorité n°1 des Français. Cela aurait évité le tweet ridicule de Bussereau qui, manifestement, ne savait pas que le thème était imposé. J’ai bien ri aussi à celui, carrément grotesque d’Alain Juppé se prosternant en flagorneur aux pieds d’Edouard Philippe transformé en sauteur de haies. Il ne manquerait plus que ce soit Gilles Boyer qui le lui ait suggéré ! Alain, tu vieillis, je t’ai connu plus inspiré.
Je suis sur le livre de Jean-Marc Daniel : "Macron, la valse folle de Jupiter". Un peu ardu, car très carré en économie, mais très éclairant sur les réformes de Macron. Je peux vous dire déjà, que j’y ai trouvé la confirmation que la droite et la gauche ne sont pas mortes, et qu’on ne peut pas les réduire. C’est comme l’eau et l’huile, on peut les mettre ensemble dans un flacon et agiter, le mélange ne se fait pas. C’est ce qui arrive à LREM tiraillée entre ses élus issus d’un côté et de l’autre, pas étonnant que la majorité tire à hue et à dia. Conséquence : les réformes ne sont que des demi-réformes. Une limite redoutable pour le « en même temps » ! J’y reviendrai plus longuement quand j’aurais terminé la lecture. J’aurai quelques pépites à vous livrer.
A la suite de l’émission d’hier soir, il y avait un débat auquel participait Gilles Legendre, le nouveau patron des députés LREM. Une illustration parfaite de ce qu’explique Jean-Marc Daniel et du pourquoi de la situation que nous connaissons : dette, déficits qui progressent toujours. Agnès Verdié-Molinier a très bien contredit le député sur le fait que contrairement à ce qu’il affirmait, les réformes structurelles essentielles n’étaient pas entamées. Avec les Macronistes, c’est toujours la même chose, on nous noie sous un déluge d’affirmations bougistes et péremptoires qui nient les réalités. C'est aussi crédible que lorsque Edouard Philippe va à Marseille devant les élus des territoires pour affirmer sans aucune hésitation ni retenue qu’il n’y a aucune recentralisation ni confiscation du pouvoir par la technocratie. Mais comme c’est un énarque qui le dit …
A suivre, donc …
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