HISTOIRE

AVANTAGE RETAILLEAU…

Bruno Retailleau intérieur

 

Quelque chose a changé dans le paysage politique français depuis l’automne. Le désordre provoqué par la dissolution et le bordel permanent (le mot n’est pas trop fort) voulu par les députés LFI à l’Assemblée, ont fini de lasser les Français qui aspirent désormais majoritairement à la stabilité et au retour de l’autorité. Les circonstances ont conduit le Président de la République à nommer Michel Barnier au poste de Premier Ministre. Ce retour d’un LR au pouvoir, pour éphémère qu’il fût, s’il a été une divine surprise pour nous, a surtout entraîné la redécouverte par l’opinion publique du savoir faire et de la compétence d’un certain nombre de ministres LR, et notamment d’un Ministre de l’Intérieur nommé Bruno Retailleau, qui d’emblée a séduit par son discours ferme empreint de sincérité et son souci d’agir efficacement. Celui que les médias brocardaient et tentaient de ringardiser sous l’étiquette « droite Trocadéro » ou au mieux comme « catho-conservateur » est apparu dans toute son épaisseur. Après la censure du gouvernement Barnier, voulue par Marine Le Pen, et la mise en place de François Bayrou, le maintien à Beauvau lui a permis de confirmer sa percée dans l’opinion.

Certains seraient tentés d’enfermer le Vendéen dans ses convictions. Et en effet, il n’en manque pas, mais elles ne l’ont jamais empêché d’être un homme ouvert, prêt au dialogue et à la complémentarité. Par exemple, en 2015, il a reconquis la Région des Pays de la Loire à la tête d’une liste d’union qui associait LR, l’UDI et le Modem, et ce même esprit de concertation lui a permis de rester aussi longtemps un Président du groupe LR au Sénat, apprécié par tous les groupes. Il n’est donc pas étonnant que la popularité nouvelle dont il semble bénéficier auprès des Français et plus précisément de l’électorat de droite, l’ait poussé à se présenter à la présidence du parti Les Républicains. Il peut légitimement se sentir investi de cette responsabilité de faire profiter sa famille politique de ce nouveau vent de confiance pour insuffler un « nouvel élan ». On le sent, la droite dite républicaine, semble de nouveau écoutée, comme en témoigne les élections partielles partout à travers le pays, et demain peut à nouveau gagner. Il s’agit d’offrir à son électorat un cadre adapté à une majorité nationale avec une formation politique renouvelée.

Au sein des LR, beaucoup ne s’y trompent pas : sa candidature reçoit le soutien de Jean-François Copé, Xavier Bertrand, François-Xavier Bellamy, Annie Genevard, sans parler de Gérard Larcher ou Michel Barnier. Oublié l’épisode malheureux d’Eric Ciotti qui se mord probablement les doigts de son alliance malvenue et il y a gros à parier qu’il ne participera pas à la fête, si fête il y a. Car son Union des Droites pour la République  risque de faire pâle figure face à un parti des Républicains refondé. Bruno Retailleau affrontera Laurent Wauquiez, ce qui est l’assurance d’une élection vraiment démocratique. « Voter, ce n’est pas diviser ! Quand on est à droite, l’on ne craint pas la compétition ! » se plait-il à répéter. Sans sous-estimer le Président du groupe Droite Républicaine, le ministre a annoncé la couleur : il ne participera à aucune guerre des chefs et ne se prêtera pas au jeu des petites phrases. Même si certains médias chercheront par tous les moyens à le laisser croire. D’ailleurs, la proximité idéologique entre les deux candidats est telle que l’affrontement ne pourrait être qu’une querelle de personnes. Ce n’est pas l’esprit de Bruno Retailleau et je serais étonné que Laurent Wauquiez s’y risque. Tout au plus ce dernier tentera-t-il de souligner l’incompatibilité entre la fonction de Président du parti et celle de ministre, argument qui fera long feu au regard des nombreux exemples présents et passés.

Personnellement, j’ai adhéré au comité de soutien à Bruno Retailleau. D’abord par amitié, surtout par conviction. Le temps presse et le parti doit se mettre en ordre de bataille au plus vite. C’est ce que j’avais dit à Othman Nasrou quand il était passé nous voir à Angers à l’automne dernier. Et ça tombe bien, il va diriger la campagne de Bruno. Nous avons hâte que le parti de la « Majorité nationale » que Bruno Retailleau appelle de ses vœux se mette en place, prônant une politique de fermeté et d’autorité, préférant la liberté à la technocratie, le travail qui paie à l’assistanat, et restaurant l’école du mérite. Des grands classiques mais qui manquent tellement que leur retour à l’ordre du jour est rafraîchissant. Il s’agit de réinvestir l’espace qui va des frontières du PS à celles du RN pour y faire revenir un électorat aujourd’hui dispersé ou séduit pas les uns ou les autres. C’est le seul moyen de préparer efficacement les prochaines échéances électorales.

 


RELEVER LA TÊTE OU DISPARAITRE

BCE 2

Comment faire face à Trump.

Depuis qu’il est élu, Trump se croit tout puissant, il décrète, il aboie, il insulte, il vitupère, il dégaine ses droits de douane, et il entreprend même de négocier tout seul avec Poutine, comme s’il était le maitre du monde.

Mais l'Amérique dispose-t-elle encore d'une puissance qui lui permet de rester maîtresse du jeu, alors que son nouveau président n'hésite plus à exprimer ses convoitises territoriales sur des pays amis ? Certes, le système économique global lui permet de régner sur l'économie mondiale, dans un cadre où la puissance du dollar impose aux partenaires de l'économie américaine le financement de ses déficits abyssaux. Mais les slogans ne suffisent pas pour maintenir les Etats-Unis en grande puissance industrielle. En effet, c’est une suprématie qui repose aujourd'hui sur une dette de plus de 30 000 milliards de dollars ! En dépit des propos menaçants de Donald Trump, cette réalité devrait pousser plus à une démarche de négociation qu'à un conflit commercial. La donne monétaire qui est installée, qui est construite sur la capacité d'émission dont dispose le Trésor américain, n'est envisageable que dans le cadre d'une entente entre les nations qui déterminent la structure des échanges de l'économie mondiale.

Dans un monde global, créanciers et débiteurs sont solidaires du même système : malgré les tensions entre les blocs, personne ne peut se passer du rôle du billet vert qui assure plus de 80 % des échanges internationaux. La peur du saut dans l'inconnu garantit la pérennité d'un édifice déséquilibré mais profitable à de nombreux acteurs, grâce à la dynamique des échanges dans une économie ouverte. Le protectionnisme et les barrières douanières peuvent ébranler l'édifice des échanges et tout remettre en cause.

Quant à la parité entre le dollar et l'euro, l'intégration des économies américaines et européennes est une réalité vivante où l'interaction des entreprises de chaque côté de l'Atlantique s'appuie aussi sur un sentiment de culture partagée. Toute action conflictuelle unilatérale est une menace pour les partenaires occidentaux par les incertitudes qu’elle engendre. Tout le monde y perdra. C’est pourquoi l'Europe ne pourra pas défendre une position de compromis raisonnable sans d’abord faire face fermement à la volonté de Donald Trump d'imposer un retour sans partage de la suprématie américaine.

Les Etats-Unis dans une seringue.

Le président américain a lancé les hostilités en imposant des droits de douane de 25% sur les produits importés du Canada et du Mexique et en rehaussant de 10% ceux venant de Chine, l’Europe suit avec sa dose de barrières douanières imposées. Une stratégie risquée pour l'économie américaine. La bataille ne fait que commencer et l’étendue de ses conséquences est encore imprévisible. Elle pourrait bien fragiliser le pays qui l’a déclenchée. En effet, à eux trois, le Mexique, la Chine et le Canada pèsent 43% des importations de marchandises aux États-Unis.

Les représailles n’ont pas tardé et l’Europe promet de répondre fermement. Dans ces conditions, les « tariffs » de Trump pourraient se retourner contre les consommateurs américains et les États-Unis finir par devoir payer au prix fort leur guerre commerciale, si celle-ci perdurait. Si les États-Unis affichent un fort déficit commercial c’est parce qu’ils consomment beaucoup, et plus qu’ils ne produisent. Cette politique de droits de douane apparaît donc aussi néfaste pour eux que pour leurs partenaires commerciaux, car elle ne permet ni de stimuler l’industrie, ni d’améliorer le solde commercial, pénalisant au passage les exportations autant qu’elle bride les importations des autres pays.

Ainsi, les nouveaux droits de douane pourraient entraîner une hausse de 0,7 point d’inflation sur le premier trimestre 2025 et ce à un moment où cette dernière est en phase de réaccélération. De plus, en taxant les importations, la demande de monnaies étrangères (peso mexicain, dollar canadien) baisse, ce qui fait monter le dollar américain. En parallèle, la hausse des prix due aux taxes pousserait la banque centrale américaine (la Fed) à augmenter ses taux d’intérêt, ce qui attirerait encore plus d’investisseurs vers le dollar. Résultat : un dollar plus fort rend les produits américains plus chers à l’étranger, ce qui nuit à leurs exportations. Pas facile, dans ces conditions, d’équilibrer la balance commerciale, même si les importations baissaient. Mais Trump est un dealer, pas un économiste.

L’Europe doit affirmer son leadership.

Nous connaissons le mode de fonctionnement du président américain : il est transactionnel. Il ne rechigne jamais à utiliser l’arme des droits de douane pour obtenir ce qu’il juge bon pour son pays dans d’autres domaines : sécurité, immigration, législation, territoire, diplomatie. C’est bien pourquoi il est essentiel de réaffirmer haut et fort ce que nous sommes. L’Union européenne est une grande démocratie, ce qui suppose le respect de ses lois et l’intangibilité de ses territoires. Ces points ne sont pas négociables.

Sur 1 500 milliards d’échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Europe, le déficit de la balance américaine tourne entre 150 et 200 milliards et non le double comme l’affirme la Maison-Blanche. Il est possible de réduire les déséquilibres. Après, la balance commerciale traduit aussi le choix des consommateurs. On ne peut pas forcer les Européens à acheter des voitures américaines s’ils préfèrent les allemandes ou les françaises, voire les asiatiques. N’oublions pas que, pour vingt-six des vingt-sept États membres (la France est à part), l’appartenance à l’Otan signifie la garantie, en dernier ressort, de la couverture américaine en matière de dissuasion nucléaire. Transposé à la logique transactionnelle, ceci a évidemment un prix. Il faut en tenir compte.

Cela dit, il est crucial d’augmenter la capacité de notre base industrielle de défense et les budgets d’armement. Sur ce point, il y a maintenant accord unanime. La pression de Trump est la bienvenue pour accélérer les choses. Pour l’Europe puissance, pour l’Europe souveraine et pour l’autonomie stratégique, il faut sortir de l’ambiguïté et affirmer notre leadership.

L’Europe a aussi tout pour réussir dans l’intelligence artificielle : les talents et les chercheurs parmi les meilleurs, un des plus grands réservoirs de données au monde, des infrastructures de data centers et de supercalculateurs. Et, désormais, grâce à un corpus de cinq grandes régulations (DMA, DSA, DGA, Data Act, AI Act), un seul marché numérique unifié et non plus vingt-sept. L’Union européenne vient de se donner les moyens de veiller à ce que nos milliards de données ne s’évaporent plus à notre insu, cet espace informationnel de 450 millions de consommateurs, une fois et demie le marché américain. Et cette régulation ne freine pas l’innovation, depuis que nous avons repris notre destin numérique en mains, contrairement à ce qu’affirment les Gafam, argument relayé par des « idiots utiles » à leur remorque. Mais par rapport aux États-Unis, il nous manque l’essentiel : un marché unique des capitaux, toujours inachevé, car il faut mobiliser des moyens très importants pour développer nos infrastructures numériques et accompagner nos start-up. L’Europe, avec son épargne abondante, en a les moyens.

Identité : la récré est terminée.

Avec l’élection de Trump, des deux côtés de l'Atlantique, la parenthèse du « consensus de Washington », cette illusion trentenaire selon laquelle la démocratie libérale s'imposerait sans effort dans le monde entier, et avec elle la paix, la prospérité et la liberté, vient de se fermer définitivement. Le moment est venu, pour nous, Français et Européens, de se battre. Non pas entre nous. Mais justement ensemble, pour ce que nous croyions acquis, et qui disparaît sous nos yeux : la paix sur le continent européen, qui s'obtiendra si nous sommes prêts à nous défendre, et à en faire notre priorité collective. La prospérité, qui ne s'obtient pas à coups de dettes abyssales, de RTT, faux télétravail et arrêts maladie, retraite à 62 ans et subventions ; mais à coups d'efforts et de prises de risques ; de suppression de normes de plus en plus absurdes et étouffantes ; de «chasse au gaspi», aussi. La démarche de la Maison blanche de négocier dans notre dos avec Moscou, sur l’Ukraine, fait peser une sourde menace sur notre continent. Les conséquences sont potentiellement cataclysmiques pour nous : le risque d'abandon de l'Ukraine, au moment précis où la Russie poutinienne est à bout de souffle (d'où l'envoi de troupes nord-coréennes) - La naïveté de Trump est à cet égard insondable et confine à la bêtise immense qui l’habite-; la fragilisation de l'Otan et de ses partenaires (l'Europe comme le Japon) ; un cycle de protectionnisme mondial, annonciateur de guerres ; et, pour le pire, un antimodèle de conquête du pouvoir, basé sur l'intimidation, le mensonge, la violence. Et soyons certains que Trump et son féal Musk utiliseront tous les moyens pour faire exploser l’Union européenne, en s’appuyant sur les points d’appui que constituent des Orban ou des Meloni…

Reste l'injonction qui nous est adressée : battons-nous ! D'abord pour nous-même, ensuite pour notre pays, enfin avec nos alliés. De ce point de vue-là, l'élection de Donald Trump aura rendu un grand service aux nations occidentales ayant perdu le sens de l'effort. Remplaçons, vite, le logiciel de l'assistanat et la prime victimaire par l'exact inverse. Nous ne pouvons désormais compter que sur nous-mêmes. Personne ne viendra se battre à notre place. Personne ne paiera nos dettes à notre place. Personne ne protégera notre démocratie, nos enfants, notre territoire, notre mode de vie, notre civilisation, à notre place. Alors, oui,  comme Trump le répétait : «fight, fight, fight» !

 


LE VOYOU SAISI PAR LA DEMESURE

Trump maga

 

Le divorce avec la démocratie.

Le duo formé par Donald Trump et Elon Musk n’a pas attendu pour entamer le divorce de l’Amérique avec la démocratie qui encadrait son histoire depuis 1787.Ils mettent en place une administration sous le signe de l’ingénierie du chaos, plongeant dans l’incertitude les entreprises, les marchés et les alliés des Etats-Unis, menaçant l’Occident d’implosion et provoquant l’ensauvagement du monde par le modèle qu’ils montrent.

Le plébiscite du voyou.

L’élection triomphale de Trump doit beaucoup à sa rhétorique ordurière. Repris de justice, objet de multiples inculpations, condamné au pénal pour 34 faits de falsifications de documents comptables, soupçonné d’être l’instigateur d’une tentative de coup d’état, il se permet d’insulter ses adversaires en toute impunité. Il permet ainsi à ses partisans de s’affranchir de tous les tabous qui régissent la vie collective d’un peuple. Or, les jugements que nous portons sur nos adversaires ou nos rivaux, en démocratie, doivent respecter la décence minimale que nous nous devons dans les sociétés civilisées. Les outrances de Trump ne sont pas des dérapages, elles font partie d’une stratégie délibérée. Si celle du wokisme ont favorisé l’irruption du trumpisme, le rejet du « politiquement correct » ne peut pas être le politiquement abject.

La domination de l’hubris.

Tribun clownesque et néronien, admirateur des brutes de ce monde, Poutine, Xi Jinping, Kim Jong-un, Trump a remplacé la courtoisie, de mise en démocratie, par le dévergondage pulsionnel, l’injure servant d’argument, les attaques ad hominem, les menaces de mort, la trivialité la plus salace, et se comportant en mafieux plus qu’en responsable politique. Assoiffé de vengeance jusqu’à remettre en cause les décisions de justice, la seconde administration Trump s’annonce tout entière placée sous le signe de l’hubris, cette démesure qui mêle passion, orgueil, outrage et transgression. Elle s’achèvera, comme toujours par l’anéantissement des hommes qui y succombent. C’est ce que nous enseigne l’Histoire et comme disait Hérodote : « Le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure » !

La violation de l’Etat de droit.

On ne s’étonnera pas que tout dans le déferlement des décisions dans tous les sens prises par le nouveau Président, beaucoup sont illégales. Nombre d’entre elles relèvent de la compétence du Congrès des Etats-Unis. Délibérément illégales, elles ont été déférées aux tribunaux fédéraux, qui à l’instar de la Cour suprême, sont biaisés par la nomination de juges politiques. Le respect de la Constitution, indissociable de la séparation des pouvoirs, se trouve ainsi annihilé, limitant les possibilités de recours de la société civile. Ainsi, Elon Musk, qui ne dispose d’aucune fonction officielle dans le gouvernement des Etats-Unis, a investi avec ses équipes, l’agence qui gère les programmes d’aide au développement ainsi que le centre de paiement des agents de l’Etat fédéral. Les décisions qu’il a imposées sont parfaitement illégales, son statut de « Special Government Employee » ne l’autorise en rien à se substituer au pouvoir exécutif ou législatif. En plus, le conflit d’intérêts est frontal avec ses activités de chef d’entreprise, alors que ses sociétés font l’objet d’une vingtaine d’enquêtes administratives par une dizaine d’agences fédérales. Les « raids » qu’il conduit visent plus à détruire l’Etat fédéral qu’à le réformer, en violation ouverte de l’Etat de droit.

Le primat de la force sur le droit.

Le projet d’une grande Amérique s’étendant du Pôle Nord à Panama, intégrant le Canada et le Groenland, assorti de menaces contre ceux qui s’y opposeraient, les mesures protectionnistes mises en œuvre dans la plus grande confusion, les expulsions de migrants et les marchandages qui les accompagnent, la poursuite de l’aide à l’Ukraine en échange de métaux rares, la proposition improbable de la mise sous administration américaine de la bande de Gaza avec le départ forcé de plus de 2 millions de Palestiniens pour la transformer en côte d’Azur  du Proche-Orient, ne s’encombrent pas de principes : forte de sa puissance, l’Amérique entend imposer ses volontés. Pour l’instant elle récolte une levée de boucliers mondiale. La hausse des droits de douane de 25% avec le Canada et le Mexique a dû être suspendue face aux mesures de rétorsion et à la chute des marchés.

La fin du progrès.

Si pour l’instant Trump fascine parce qu’il s’est affranchi de tous les interdits, fort de ses caprices qui ont force de loi, prêt à faire régner la terreur pour mieux satisfaire son ego, il est bien parti pour ruiner l’hyperpuissance qu’il se propose de reconstruire. L’imprévisibilité et l’irrationalité de ses décisions créent une incertitude radicale pour les entreprises et les marchés, poussent à la hausse des taux d’intérêt, pénalisant les investissements et l’innovation. Le retour à un capitalisme de prédation, totalement dérégulé et la fusion des dirigeants politiques avec les milliardaires renouent avec les excès des années 1920 qui débouchèrent sur le pire krach financier de l’histoire. L’euphorie spasmodique de Wall Street n’annonce rien de bon. D’autant plus que la violation délibérée de la Constitution, le mépris pour la règle de droit et l’affaiblissement de l’Etat fédéral transforment les Etats-Unis en démocratie illibérale.

Le rejet des Lumières.

C’est parce que l’Etat de droit a remplacé l’absolutisme, fruit de longs efforts depuis le siècle des Lumières, que nous avons accompli d’immenses progrès qui ont défini la modernité. Ces efforts nécessitaient que la vérité prime sur l’obscurantisme, que l’expertise dans les affaires humaines soit valorisée, que la connaissance scientifique soit partagée et admise. L’un des aspects les plus inquiétant de la « révolution MAGA » réside dans son rejet pur et simple des valeurs des Lumières.

Make America Weak Again…

Les Américains sont dirigés par un personnage sans limites, grand climato-sceptique, et pourraient bien déchanter. Car les vrais gagnants sont Moscou, Pékin et Téhéran. Russes Chinois et Iraniens peuvent se frotter les mains : leur cheval de Troie est au pouvoir. Il peut bien tempêter, fulminer, menacer, il ne fera rien et surtout pas la guerre. Il ne peut pas annuler le principe de réalité sur lequel ils se fracassera tôt ou tard. Rappelons-nous l’Afghanistan dont Joe Biden a essuyé les conséquences de l’accord signé par Trump. La fin du progrès aux Etats-Unis aura-t-elle des répercussions à l’échelle mondiale ? C’est quasiment certain. L’éclatement de l’Occident et l’affrontement permanent avec les partenaires et les alliés ne peuvent qu’affaiblir les Etats-Unis et ouvrir des espaces dans lesquels la Chine et la Russie ne manqueront pas de s’engouffrer.

La grande perdante pourrait être la vieille Europe. Ce même principe de réalité doit la conduire à sortir au plus vite de sa passivité et de ses divisions et prendre son destin en main avec pour projet de défendre la liberté et le droit international face aux dérives tyranniques et à la démesure des empires. Avec ses 450 millions d’habitants, elle en a les moyens. Ce sera l’objet du prochain article… à suivre !


VIEILLISSEMENT ET NATALITE : LA PROBLEMATIQUE FRANCAISE

Retraites 3

Le matin même de la déclaration de politique générale de François Bayrou devant l’Assemblée nationale, l’Insee publiait son bilan démographique annuel. On y découvrait que le taux de fécondité des femmes de l’hexagone était tombé à 1,62 enfant par femme, le plus bas depuis 1919 (hors guerres). Notre roi de la statistique nous informait en même temps que l’espérance de vie continue d’augmenter dans notre pays : depuis 2010, c’est-à-dire hier, elle a gagné un an. Personne ne s’en plaindra. Pourtant quand on rapproche les deux réalités ci-dessus énoncées, on voit bien qu’il y a un problème. C’est que notre système de financement des retraites par répartition est fondé entièrement sur la démographie : la fécondité d’aujourd’hui est déterminante pour financer les retraites de demain. Eh bien, croyez-vous que notre Premier ministre en ait fait état dans son discours, alors même qu’il a proposé de remettre en chantier la réforme qui prolonge à 64 ans l’âge de départ. Justement, la réalité des chiffres, et la démographie est une des rares sciences sociales « dures », et le simple bon sens induisent que les âges de départ doivent évoluer … Le faible intérêt des politiques et des responsables sociaux pour cette science reste un éternel sujet d’étonnement.

Moins de cotisants et plus de bénéficiaires, c’est l’équation insoluble à laquelle doit faire face notre sécurité sociale, et elle n’est pas nouvelle. La conséquence logique de la situation que nous décrit l’Insee, moins de naissances, plus de vieillards, porte un nom : le vieillissement de la population. Et ce vieillissement menace le modèle social que nous avons choisi depuis 80 ans. Les Français vivent de plus en plus longtemps, 80 ans en moyenne pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes. Les naissances, elles, connaissent une chute brutale : 663 000 bébés l’an dernier contre 646 000 décès, soit un solde faiblement positif de seulement 17 000 personnes, soit une quasi-stagnation. On est loin de la période où 800 000 naissances faisaient face à 500 000 décès, dégageant des cohortes annuelles de cotisants supplémentaires de l’ordre de 300 000… La baisse des naissances et le vieillissement sont les deux facettes d’un piège mortel pour la protection sociale, notamment parce que la « Sécu » est principalement financée par les cotisations sociales versées par les actifs et leurs employeurs au profit du reste de la population. Trois conditions sont en effet nécessaires pour permettre au régime de fonctionner : une pyramide des âges avec une base suffisamment large, un renouvellement des générations qui suppose un taux de fécondité de 2,2 enfants par femme, et une jeunesse majoritaire. Aucune n’est plus remplie aujourd’hui !

Au moment où syndicats et patronat se réunissent autour des membres du gouvernement pour « aménager » la réforme Macron, négociation décidée par Bayrou pour s’attirer les bonnes grâces de la gauche, prenons garde qu’elle ne débouche pas sur des décisions qui pourraient coûter cher au pays. S’ils décidaient de revenir sur l’esprit qui présidait à cette réforme, déjà insuffisante pour assurer l’équilibre des financements, tout le monde le sait bien, ils pourraient accélérer la mise à mort du modèle social français. Il faudrait que le bon sens l’emporte. Mais comme le disait paraît-il Einstein : « le bon sens est l’art de résoudre des problèmes que l’intelligence a bien souvent laissés dans un état de confusion totale ». Il n’est pas impossible que nos responsables manquent de l’une et de l’autre, soit par idéologie qui empêche toujours de voir la réalité, soit par démagogie qui est une maladie de la démocratie.

Que penser de la demande de faire repasser à 62 ans au lieu de 64 ans, l’âge de départ ? Les indicateurs démographiques illustrent l’irresponsabilité d’une telle tentation, tant le ratio d’actifs par retraité connaît une dégringolade spectaculaire : 1,6 pou 1 aujourd’hui après avoir été de 5 pour 1 dans les années 50. Et malgré la réforme des retraites, les régimes du public comme du privé connaissent un déséquilibre croissant. Sur les 1 000 milliards d’€ de dette supplémentaire accumulés dans les dix dernières années, les retraites représentent 50% de ce total ! Et encore, l’âge de départ, n’est que la partie visible de l’iceberg des déséquilibres. Il y a tant à faire : agir sur le taux d’emploi des seniors, financement de la dépendance, mise en place d’une capitalisation, et aussi et surtout, trouver les bonnes mesures d’encouragement au redressement de la natalité, qui reste la clé fondamentale si l’on veut maintenir le principe de la « répartition ». Et si nos gouvernants manquent d’idées, j’en ai une, un peu poil à gratter, qui permettrait une prise de conscience : moduler l’impôt sur le revenu en fonction du nombre d’enfants conçus…

La participation à l’effort national d’équilibre des comptes mérite bien une récompense, non ?

 


DETRUMPEZ-VOUS !

Trump maga

Une croissance solide, des adversaires - l’Europe et la Chine- englués, des capitaux qui affluent plus que jamais, un plein-emploi, une suprématie technologique confirmée, une productivité qui redémarre : au moment où Donald Trump arrive à la Maison Blanche avec pour promesse de redresser son pays, « Make America Great Again », les Etats-Unis le sont déjà. La question paradoxale qui se pose avec le président réélu est celle-ci : va-t-il prendre des mauvaises mesures qui vont affaiblir son pays ? Alors MAGA pourrait bien devenir MAWA : “Make Americain Weak Again”  !

Donald Trump s’est associé avec Elon Musk pour créer une mécanique de choc, de tension et de vitesse lui permettant de réaliser une rupture majeure dans l’histoire des États-Unis. Le leader du peuple Maga entend couper le lien existentiel de l’Amérique avec la démocratie libérale, en refusant de respecter le suffrage universel, la séparation des pouvoirs, l’État de droit, la modération, la liberté d’information, la tolérance envers les minorités, niant même le statut fédéral de l'Union, ce qui ne va pas aller sans poser des problèmes. L’Amérique du XXIe siècle de Trump ne sera pas démocratique, ouverte et universaliste, mais oligarchique, protectionniste et impériale. Il veut une Amérique impériale qui se réclame des mêmes principes que les tyrannies et les régimes autocratiques : constitution d’une sphère d’influence, sanctuarisation de l’étranger proche, recours à tous les moyens de la guerre hybride y compris au détriment des pays alliés moins puissants. Il raisonne, décide et agit comme Xi Jinping, Vladimir Poutine ou Recep Erdogan. L’Amérique de Trump, tel qu'il la conçoit, est un empire autoritaire, qui partage la vision impériale de la Chine tout en étant engagée dans une féroce rivalité avec elle, et qui, comme elle, ne fixe aucune limite à la mise sous tutelle des nations démocratiques, à commencer par l’Europe.

Trump a été élu sur une intuition géniale : persuader les Américains qu’ils sont les nouveaux damnés de la Terre, les persécutés de cette planète, qu’ils sortent du Moyen Âge démocrate pour entrer dans la lumière de l’âge d’or républicain. Le trumpisme, comme le wokisme, baigne dans l’idéologie victimaire dont il se contente d’élargir la cible : non plus les minorités ou les LGBT mais le peuple américain tout entier. La ficelle est énorme et il a fallu une incroyable intoxication pour présenter les États-Unis, le pays le plus riche du monde, comme le souffre-douleur de l’humanité alors qu’il est la première économie mondiale, grâce à Joe Biden, la première armée par le budget, la première nation technologique, des ambitions démesurées dont la conquête de Mars prônée par Elon Musk. L’impérialisme affiché de Trump, son appétit pour le canal de Panama, le Groenland, le Canada tient de l’effet rhétorique. Trump veut contradictoirement la paix et l’expansion. Empereur et clown tout à la fois, il veut d’abord une allégeance totale des siens, y compris des milliardaires de la tech et foudroie les traîtres ou les tièdes. Pourtant, on ne peut se départir, avec cette nouvelle Administration, d’un sentiment de chiqué, comme dans le catch que le président affectionne. On crie, on hurle, on insulte, on montre les crocs pour ne pas avoir à s’en servir.

Donald Trump ne semble pas préparer un retrait américain, ni un repli militaire. Son projet pour 2025 est celui d’une Grande Amérique qui, sur le papier, n’a rien d’isolationniste. La doctrine Trump - c’est ainsi que le Parti républicain l’appelle désormais officiellement - présente une matrice profondément impérialiste, allant jusqu’à ouvrir la frontière américaine à de nouvelles conquêtes territoriales.Dans cette vision géopolitique, si le rival systémique des États-Unis reste la Chine, la priorité stratégique semble plutôt porter sur la réorganisation de l’Occident autour d’une relation fondamentalement asymétrique, unilatérale et transactionnelle avec Washington. « America first », implique avant tout la suprématie des États-Unis sur l’Occident. Ses déclarations visant l’annexion du Canada et du Groenland, où le prochain président américain n’exclut pas l’usage de la force contre un allié fidèle et docile comme le Danemark, doivent être comprises comme un rite d’initiation à un nouveau régime où l’Otan se reconfigurerait sur le modèle du Pacte de Varsovie : un seul État central doté de souveraineté et de capacité d’action politique et géopolitique, avec des satellites plus ou moins intégrés : pas de concertation, mais de la coercition et même l’usage de la force si nécessaire.

Pour le reste, le monarque yankee, s’il risque de plonger l’Amérique dans une guerre civile larvée, est la meilleure chose qui puisse nous arriver : un réveil brutal. Sa brusquerie, sa vulgarité ont un effet rafraîchissant : comme un verre d’eau glacée jeté au visage d’un dormeur. Il a dit ce qu’il fera, il fera ce qu’il dit. Prenons-le au pied de la lettre d'autant plus que l'Union européenne ne demande qu'à prendre conscience de sa puissance, et sortons de soixante-dix ans de vassalisation militaire. Si cet homme parvenait à convaincre les Européens, par la coercition , d’assurer seuls leur défense, alors on pourrait parler d’un miracle Trump. Et dans ce domaine, la France, dotée d’une excellente armée professionnelle, a une longueur d’avance sur ses partenaires. De fait, Donald Trump et les oligarques des Gafam placent l’Europe et les Européens devant un moment de vérité : soit la tutelle géopolitique et économique des États-Unis, sans même une garantie de sécurité effective ; soit la transformation en puissance pour défendre face aux empires notre souveraineté, notre liberté et notre civilisation, mais au prix d’une transformation radicale : l’acceptation du monde du XXIe siècle, multipolaire, volatil et violent ; la réconciliation avec le travail, le risque et les armes. La paix « westphalienne « (1648) d'égalité en droit de tous les Etats, grands et petits, d'inviolabilité des frontières et de non-ingérence, rétablie en 1945, seule l’Europe peut la défendre. Pour l’heure, la loi du plus fort l'emporte dans la géopolitique. Elle l'emporte sur les réseaux où la « modération » n'est plus de mise, la brutalité est installée. Le monde de la force (re)prend possession de tous les « ordres », international, national, économique mais aussi privé, sociétal, et, en surplomb, idéologique. La technologie, le populisme et la rivalité américano-chinoise sont les causes de ce changement tectonique. La course aux armements, le protectionnisme et l'autoritarisme en sont les premières grandes conséquences, toutes trois négatives sur la marche du monde. L'Europe est le continent le plus bousculé et le plus menacé. Car l'Union européenne est fondée entièrement sur la logique westphalienne et son écroulement va précéder le sien si elle ne réagit pas. Pour que l'UE tienne bon sur son modèle, il faut qu'elle fasse « tout ce qu'il faut » pour que son économie soit forte. C'est la condition pour qu'elle puisse défendre ses principes humanistes et son économie sociale de marché qui, contrairement aux discours trumpien et muskien, ne sont pas des handicaps mais des forces pour construire un avenir vivable et durable. Le modèle westphalien reste le meilleur pour la démocratie, pour les peuples, le populisme autoritaire est un mirage.

Ursula Von der Leyen l’a bien compris. La Commission européenne s'apprête à publier une « boussole de la compétitivité », ce qui indique qu'elle pourrait retrouver le nord. Elle a prononcé à Davos un discours qui pointait la bonne direction - et qui a été salué par davantage d'applaudissements que l'intervention de Donald Trump. Des réglementations devraient être assouplies ou simplifiées, des initiatives lancées. Rien n'est gagné. Mais comme le montre l'Eurobaromètre, plus de la moitié des Européens font confiance à l'Union, ce qui n'était pas arrivé depuis plus de quinze ans. Quand on touche le fond, ce n'est pas le moment de creuser, mais l'occasion de rebondir. Cette réorganisation de l’Occident autour d’un principe brutalement impérial repose sur un présupposé et une condition : la neutralisation de toute souveraineté concurrente à l’intérieur de ce grand espace. Pour parvenir à ses fins, le dispositif impérial de Donald Trump est porté par Elon Musk qui agit de manière de plus en plus proactive pour soutenir des formations souverainistes, de la Roumanie au Royaume-Uni. Les souverainistes en France et en Europe risquent de devenir les idiots utiles de la vassalisation américaine du continent. C’est un projet – il est encore loin d’être pleinement mis en place et il existe plusieurs moyens de l’empêcher. Mais, dans le style Trump, il est clairement énoncé et il faut le prendre au sérieux. En attendant, le Groenland n’est pas encore américain et l’Europe n’a pas envie de le lâcher. Après tout, l’Europe n’est jamais aussi unie que lorsque ‘elle se sent agressée. Et le Canada, n’a pas non plus l’intention de se laisser faire. La question du Canada comme 51ème Etat n'est pas un sujet. Il n'y a pas de parti annexionniste, aucune volonté politique d'emprunter ce chemin. Les Premiers ministres des différentes provinces ont montré les dents. Celui de l'Ontario, Doug Ford, coiffé d'une casquette barrée d'un « Canada is not for sale » dont la photo a fait le tour du monde, a prévenu que le nord-est des Etats-Unis pourrait être privé de l'électricité acheminée depuis sa province. Trump, même pas peur !

Bon ! C’est pas le tout ! Quand débranche-t-on le clown Donald et son bouffon Elon ? On gagnerait du temps, non ?

 


UNE LONGUE INTERRUPTION...

TOUT D'ABORD, PERMETTEZ-MOI DE SOUHAITER A  TOUS  LES FIDELES DU BLOC-NOTE UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2025, EN ESPERANT QU'ELLE NOUS APPORTE ESPOIR ET SERENITE !

Bonne année haddock001
APRES UNE LONGUE INTERRUPTION LE BLOC-NOTES VA REPRENDRE DU SERVICE.  L'EXPLICATION EST SIMPLE : UNE ABSENCE PROLONGEE LOIN DE NOS BASES ET AU RETOUR UNE PANNE D'ORDINATEUR INATTENDUE MAIS COMPLIQUEE A REPARER.

TOUT EST RENTRE DANS L'ORDRE.

MAINTENANT, IL FAUT QUE JE RETROUVE LA MOTIVATION, ET LE CONTEXTE ACTUEL N'Y INCITE GUERE. COMME ON DIT, ON VA FAIRE AVEC !

A BIENTÔT DONC.

AMITIES, 

DANIEL

 

 


LA POLITIQUE DU PIRE !

Comédie grecque

 

C’est évidemment la pire des politiques que Marine Le Pen a choisie en décidant de voter la censure du gouvernement Barnier « d’où qu’elle vienne ». Cette lourde responsabilité sera partagée par les députés de gauche, qui ont jugé « honteuse » la tentative de dernière minute de Michel Barnier de dissuader Marine Le Pen de voter la censure, mais qui s'apprêtent sans complexe (y compris un ancien président de la République) à associer leurs voix à celles du RN pour faire tomber le gouvernement. Ils commettent une faute grave, dont le pays n'aura pas fini de subir les conséquences. 

Spectacle affligeant.

On aurait pu penser que l'intérêt commun allait tout de même primer sur les petits calculs électoraux. Mais rien n’y a fait, même les concessions courageuses du premier Ministre. Le gouvernement Barnier devrait donc être censuré demain en fin d’après-midi. Nous voilà donc repartis pour une période d'instabilité qui sera forcément dévastatrice pour l'économie. Elle l’est déjà ! Elle aura son lot de conséquences politiques.  Ainsi, on apprend que Macron avait déjà commencé à tester des noms de Premier ministre et que les petites négociations avaient commencé alors que Barnier se débattait encore pour sauver ses budgets. Comme la dissolution de cette assemblée infernale, le mot n’est pas trop fort, n'est possible qu'en juillet 2025, soit on a un ou une nouveau/nouvelle Premier ministre qui tient jusque-là, soit on a des élections présidentielles anticipées. Sans oublier tous les rebondissements possibles et inimaginables. Le clou du spectacle c’est le numéro d’Eric Ciotti qui va joindre sa voix à l’extrême gauche pour censurer l’un de ses anciens compagnons : trahison méprisable et pitoyable !                  

Et le budget ?

Il ne faut pas oublier non plus l’essentiel : la France n’aura pas de budget 2025 voté avant le 31 décembre. Une loi spéciale sera votée et on fonctionnera avec le budget 2024. Donc il faut oublier les réformes : pas de surtaxes d'impôts sur les entreprises, pas de réductions des dépenses publiques, pas de nouvelles aides, comme celles prévues pour les agriculteurs. Les retraites seront revalorisées totalement, mais nous subirons des hausses des impôts sur les revenus puisque les barèmes ne changeront pas. Les économistes prévoient un déficit tout de même en baisse à 5,3% du PIB. Sauf si l'économie s'écroule encore plus, ce qui est le scénario le plus probable.      

Faut-il craindre une crise financière ?

Oui et non. Oui, car l’écart (« spread ») de taux par rapport à l'Allemagne va continuer à se dégrader. Et nous allons normalement dépasser les 1% de taux d'emprunt supplémentaire à 10 ans par rapport à l'Allemagne. Non, parce que nous sommes en période générale de désinflation et de baisse des taux en Europe et nous emprunterons certes plus cher que l'Allemagne, l'Espagne ou la Grèce mais à des taux encore historiquement faibles. C’est néanmoins des charges supplémentaires pour la dette. Et évidemment, on va avoir des répercussions sur la Bourse de Paris qui va continuer à se dégrader. Rappelons qu'elle est en baisse de 6% depuis le début de l'année alors que la bourse allemande est en hausse de 19% et les indices américains en hausse de 25 à 30%.   

Quid de la crise économique ?                  

La crise économique va s'accélérer à cause de l'irresponsabilité de nos élus. La France est déjà à l'arrêt : les consommateurs ne consomment plus, les entreprises n'investissent plus, les investisseurs étrangers se détournent de la France et on les comprend. Dans ce contexte, la censure est dramatique et irresponsable.

Marine Le Pen n’y gagne rien.

En dehors de la satisfaction d’avoir fait chanter le gouvernement, sa décision va être lourde de conséquence pour sa candidature à l’Elysée : les électeurs qui lui manquent et qu’elle pouvait gagner dans l’électorat de la Droite républicaine à force de respectabilité vont lui être définitivement hostiles avec la censure de Michel Barnier. Sans compter que vont s’interrompre les politiques qu’elle appelait de ses vœux comme le contrôle de l’immigration.

En plus d’être une escroc qui a détourné plus de 4 millions et demi d’euros du Parlement européen, ce qui a été largement démontré par son procès, Marine Le Pen a donc baissé le pouce devant Michel Barnier, qui lui demandait d'épargner son gouvernement en engageant lundi après-midi sa responsabilité sur le budget 2025 de la Sécurité sociale. Mais comme l'a taclé l'ancien ministre de l'Industrie, Roland Lescure, « Marine Le Pen n'est pas Jules César, c'est plutôt Machiavel au petit pied qui joue avec l'argent des Français. » Nul doute que la menace sur son inéligibilité a joué dans son changement de stratégie. Mais en misant sur la démission d’Emmanuel Macron, elle fait un pari douteux. Et la France dans tout ça ? Elle en fait peu de cas, car  contrairement à ce qu'elle proclame, l'intérêt des Français a pesé peu chose dans sa démarche. Car ils sont les dindons de la farce !

En attendant, on va encore avoir Lucie Castets qui va s'autoproclamer Première ministre et Mélenchon qui va se rêver Président, accrochez-vous pour ne pas craquer…           


LE MOMENT LISNARD

David Lisnard 2



La semaine dernière se tenait le congrès annuel des Maires de France, organisé par l’AMF  (Association des Maires de France) présidée par le Maire de Cannes, David LISNARD. Une occasion pour lui de faire le tour des médias pour faire entendre sa petite musique libérale et décentralisatrice. Et aussi une manifestation très réussie par le nombre de maires et de personnalités présents dans la salle et les multiples tables rondes.

David Lisnard, jusque-là personnalité plutôt discrète, a-t-il réussi sa percée médiatique ?

Au moins il n’aura pas ménagé ses efforts pour faire entendre la voix des élus locaux. Le président de l'AMF ne veut pas que le gouvernement « vienne piocher dans [les] efforts [des collectivités] pour alimenter le puits sans fond d’un État qui, lui, ne se réforme jamais et ne s’applique pas les efforts qu’il demande aux autres ». Il a dénombré « 438 organismes d’État »« créés depuis 20 ans, qui consomment 82 milliards d’euros de crédits par an, qui emploient 400 000 personnes et produisent de la contrainte ». Il déplore que « tous ces services aient un pouvoir de blocage sur les dossiers, aucun n’ayant une capacité d’autorisation à lui seul ». C'est la raison pour laquelle la France a plus de dépenses publiques qu’ailleur : « Il y a plus de prélèvements mais il y a moins d’efficacité qu’ailleurs. C’est la multiplication des structures qui parasite l’activité », constate-t-il. Aussi demande-t-il au Premier Ministre de prononcer tout de suite, « un moratoire sur les normes supplémentaires ».  Selon lui, les normes nuisent à l'efficacité de l'action politique. « Depuis deux ans, ces suppléments de normes, ce sont 4,2 milliards d’euros de plus qui pèsent sur nos finances ». David Lisnard attend des propositions gouvernementales qui soient à la fois bénéfiques aux comptes publiques de l’État et qui ne soient pas négatives au service public local car les mesures annoncées jusqu’à maintenant sont des mesures récessives.

Un congrès très réussi.

Michel  Barnier est venu à leur rencontre et participer à la séance de clôture pour leur adresser un message de confiance dans un contexte budgétaire et politique d’une complexité inédite. Il a affirmé qu’il souhaitait incarner une nouvelle méthode de dialogue, comme pour rompre avec des travers du gouvernement précédent largement dénoncés par l’AMF. « Il n’est pas juste de montrer du doigt les communes et les collectivités territoriales comme si elles étaient responsables de notre déficit. Ce n’est pas juste et je ne le ferai pas », a promis Michel Barnier avant de dévoiler une sorte de vaste plan de libération des communes. Si le premier ministre s’est voulu rassurant sur la préservation de l’investissement public local, il a placé son intervention sous le signe de la « liberté » en annonçant plusieurs chantiers. Il s’est engagé aussi à mettre un terme à l’inflation normative. D’ici le début de l’année 2025, un texte sur le statut de l’élu sera également proposé à l’Assemblée nationale. « Nous montrerons ainsi à nos concitoyens qu’être élu n’est pas un engagement comme un autre », a-t-il insisté. Le premier ministre s’est dit également ouvert à une « réflexion pluraliste » sur l’interdiction du cumul des mandats. Pour conclure, rappelant la situation d’extrême urgence du pays, Michel Barnier a tracé la perspective d’un plan gouvernemental de « réforme et de progrès » sur trois ans. « Le gouvernement tout entier y travaille. Nous ne le ferons pas seuls. Et je n’imagine pas (…) que l’on réussisse ce plan de trois ans autrement qu’avec les communes », a-t-il conclu, bien conscient des incertitudes pesant sur sa durée de vie à Matignon.

Un destin national.

David Lisnard, par ailleurs, ne cache plus son envie de se présenter en 2027 à l’élection présidentielle, si les conditions sont réunies, évidemment, car il n’a nulle envie de faciliter l’élection ni de Jean-Luc Mélenchon, ni de Marine Le Pen. Il a récemment lancé publiquement une invitation à ses partisans réunis près de Cannes : « Prenons les choses. Soyons leader. Prenons des initiatives. Le temps est à l'audace. Il faut renverser la donne, renverser la table et bâtir une nouvelle espérance pour la France. C'est aujourd'hui que tout commence ! ». En l’écoutant résumer la problématique nationale en trois questions (Faut-il réformer le pays ? Comment ? Et comment gouverner maintenant ?), on pourrait deviner chez lui une forme d’impatience à agir. Il assure que le projet de son parti, piloté par l’ancien ministre Hervé Novelli, sera bientôt capable de répondre à ces questions et à proposer des moyens de relever les défis écologiques, démographique, économique et géopolitique du pays. Il veut que « Nouvelle Énergie » soit le mouvement de « lutte contre la fatalité » de toutes les crises françaises. Depuis dix ans, ce maire-manager, pourfendeur éternel de la bureaucratie, a montré l'exemple, réussissant dans sa ville à investir efficacement tout en réduisant la dette. Grand sportif, David Lisnard possède une photo avec Mike Tyson qu'il adore montrer aux visiteurs. Un message sur les risques encourus à trop l'énerver ? Son passage sur les plateaux télés aux heures de grande écoute n’est pas passé inaperçu, interviewé par des journalistes médiocres, incapables de sortir de leurs schémas préétablis.  Il a souvent fallu qu’il bataille pour imposer son raisonnement et ses arguments chiffrés face à des interlocuteurs décontenancés par un discours qu’ils semblaient ne pas comprendre. Entre deux marathons, l'hyperactif président de l'Association des maires de France, réélu en 2023, Pourfendeur de l'islamisation et de la « tyrannie woke », partisan d'un choc libéral et de la retraite par capitalisation, tente d'incarner une « nouvelle énergie » à droite.

Manifestement il ne s’en laisse pas conter. Yes we Cannes !

 


ON DIRAIT LES RESEAUX SOCIAUX…

 

Internet

Quelques vers de Victor Hugo écrits en 1848.

« … Ils s’appellent vulgus, plèbe, la tourbe, la foule.
Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,
Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,
N’a jamais de figure et n’a jamais de nom ;

Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,
Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,
Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,
Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids, sans but, sans nœud, sans âge ;
Le bas du genre humain qui s’écroule en nuage ;
Ceux qu’on ne connaît pas, ceux qu’on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.
L’ombre obscure autour d’eux se prolonge et recule ;
Ils n’ont du plein midi qu’un lointain crépuscule,
Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit…
 »

Extrait des Châtiments.

Ils me font penser irrésistiblement à une description des réseaux sociaux aujourd’hui !

 Tout y est !


1000 JOURS SOUS LES BOMBES

Guerre ukraine

 

On est rendu aujourd’hui 19 novembre au 1 000ème jour de guerre.

Depuis ce jour de février 2022 où la Russie de Poutine a tenté de renverser le pouvoir démocratique de l’Ukraine afin de mettre la main dessus, comme il tient la Biélorussie. Mais ses commandos ont été mis en échec et l’armée ukrainienne a courageusement résisté aux vagues d’assaut de l’armée russe. Aujourd’hui, Poutine accuse Kiev d’avoir tiré des missiles sur son territoire, oubliant qu’il déverse un déluge de bombes et de missiles sur les ukrainiens, multipliant les crimes de guerre et contre l’humanité. Son attitude serait risible s’il ne s’agissait pas de dizaines de milliers de vies.

Opération spéciale.

Le 24 février 2022, la Russie de Vladimir Poutine déclenchait son « opération spéciale » en Ukraine. 1 000 jours plus tard, le conflit s’éternise et aucune issue certaine ne se dessine. Après avoir mené des contre-attaques réussies, l’Ukraine se trouve aujourd’hui en difficulté face au « rouleau compresseur » russe. Les soldats de Moscou gagnent du terrain grâce à une nouvelle offensive lancée début octobre, au prix de pertes énormes. Ces 1 000 jours de guerre représentent un coût astronomique pour la Russie, d’un point de vue économique, humain et matériel. Selon des observateurs sérieux elle aurait perdu 700 000 hommes depuis le début du conflit, tués, blessés, disparus ou capturés. Aux alentours de 200 en 2022, le nombre de pertes quotidiennes pour la Russie est aujourd’hui estimé entre 1 500 et 2 000 hommes. À ces pertes, il faut rajouter les traces laissées par une guerre sur les soldats : traumatisme psychique, addictions, violences… Et pour engager toujours plus de soldats dans le conflit, une véritable « économie de la mort » s’est développée en Russie, des primes importantes sont offertes aux soldats qui s’engagent, puis de nouvelles primes sont promises aux familles des soldats disparus, ce qui permet au journal Le Monde d’affirmer : « un Russe mort rapporte davantage à sa famille qu’un Russe vivant ! »

Un coût énorme.

Ce que Poutine appelle « opération spéciale » pour éviter de parler de « guerre », présente un coût économique démesuré : le pays aurait dépensé plus de 320 milliards de dollars depuis le 24 février 2022, soit une moyenne de 320 millions de dollars dépensés chaque jour. En conséquence, l’inflation s’est accélérée de plus de 9 % sur une année, et les pénuries d’emplois sont de plus en plus nombreuses. Sur le plan matériel ce sont plus de 20 000 équipements et véhicules russes qui ont été détruits, mais aussi une vingtaine de navires dans la mer Noire.  L’armée russe aligne des matériels de la seconde guerre mondiale et a été obligée de faire appel aux stocks d’obus nord-coréens et maintenant à ses soldats. Elle réussit néanmoins à envoyer des vagues de missiles, bombes et drones sur les infrastructures civiles de l’Ukraine, qui sont autant de crimes de guerre, mais ont réduit de 65% ses capacités énergétiques à l’approche de l’hiver.

Missiles longue portée.

Devant l’entêtement de Poutine et sa volonté d’obtenir un avantage décisif pendant l’interrègne américain entre Biden et Trump, les Etats-Unis ont enfin autorisé leur allié à utiliser les missiles à longue portée pour frapper le territoire russe et tenter de desserrer l’étau. L’armée russe a pris le contrôle d’environ 66 000 kilomètres carrés en plus de deux ans de guerre, soit un peu moins de 11 % du territoire ukrainien. Cela ne veut pas dire que ces territoires dussent être considérés comme définitivement acquis, même s’ils ont fait l’objet de referendums bidons, non reconnus sur le plan international, comme le rappelle le communiqué ci-dessous du Conseil de l’Europe.

Communiqué du Conseil de l'Europe.

A l’occasion du 1000e jour de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a adopté la déclaration suivante :

« Depuis 1000 jours, la Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine en violation flagrante du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies et du Statut du Conseil de l'Europe.

Depuis 1000 jours, le peuple ukrainien endure d'immenses souffrances ; des milliers d'enfants ukrainiens ont été déportés illégalement, des milliers de civils innocents ont été tués ou blessés, et des millions d’autres ont été contraints de fuir leur domicile, étant temporairement déplacés en Ukraine et à la recherche d'un refuge en Europe.

Depuis 1000 jours, nous sommes admiratifs de la résilience et du courage dont fait preuve le peuple ukrainien dans la défense de son pays et au profit de toutes celles et ceux qui croient aux valeurs de la démocratie, des droits humains et de l'État de droit.

Depuis 1000 jours, nous, au Conseil de l’Europe, avons apporté un soutien multiforme à l'Ukraine pour l’aider à faire face aux conséquences dramatiques de la guerre d’agression de la Russie.

Aujourd’hui, nous restons déterminés à soutenir l'Ukraine dans sa lutte pour la liberté, la démocratie, la souveraineté et l'intégrité territoriale à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues et nous continuerons à travailler avec nos partenaires internationaux pour assurer la reconstruction et le redressement du pays ainsi que pour tenir la Russie responsable de ses crimes et pour garantir une paix juste et durable en Ukraine. »

La comédie poutinienne a assez duré. Sa réécriture mensongère de l’Histoire doit être dénoncée et martelée, sa rhétorique irresponsable et son chantage à l’escalade nucléaire condamnés par les instances internationales.

 


MERCOSUR : OUI ET NON

Mercosur

 

Rien que parce que Mélenchon est contre la signature du traité, j’ai envie d’être pour. Mais ce n’est  pas le sujet.

Pour l’instant la France ne signe pas. 

C’est confirmé à la fois par Michel Barnier et par Emmanuel Macron. En l’état actuel de la situation en France, ils n’ont guère le choix. Ils veulent éviter de tomber dans le piège d’une colère agricole instrumentalisée visiblement par ceux qui croient qu’on peut prospérer tout seul à l’intérieur de nos frontières. Et comme les élections syndicales ont lieu au début de l’année prochaine, la FNSEA ne veut pas se faire doubler par les plus radicaux en étant trop conciliante face à un monde paysan qui a du mal à comprendre tous les enjeux : les promesses gouvernementales retardées par la dissolution et Barnier qui n’a pas de baguette magique, les mauvaises récoltes dans plusieurs filières, et les craintes d’une ouverture à la concurrence destructrice avec les pays d’Amérique latine. Tout ça fait beaucoup. Et pourtant !

Un peu de libre-échange contre le protectionnisme ambiant.

L’union européenne négocie depuis 1999, c’est-à-dire 25 ans, avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) et s’approche de son plus grand accord commercial jamais signé. C’est un marché de 700 millions de personnes, des échanges en plein essor, l’assurance d’une croissance pour l’UE… Mieux, elle a déjà une balance commerciale excédentaire avec ces pays que l’accord ne peut que renforcer. Si on peut comprendre que le contexte intérieur français n’est pas favorable, il n’en reste pas moins que faire échouer une telle occasion de développement est regrettable. Il y a dans notre pays, une tendance au rejet du libre-échange, exacerbée par la politisation outrancière de ceux qui idéologiquement y sont opposés et des populistes qui voudraient nous faire croire qu’on vit bien mieux tout seul dans son coin. On a eu la même levée de boucliers au moment du Ceta avec le Canada, qui s’avère aujourd’hui très bénéfique pour nos exportations agricoles.

De nombreuses raisons plaident en faveur de la signature du traité.

En voici quelques-unes.

Première raison : Après le retour de Trump qui a promis de dresser des barrières douanières aux produits européens sur le marché nord-américain, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec la Chine, l’Europe doit s’assurer de nouveaux débouchés extérieurs. L’accord avec le Mercosur présente une opportunité de desserrer ce double étau qu’il ne faut pas manquer.

Deuxième raison : car si nous ne signons pas, la Chine le fera à notre place et accentuera son offensive commerciale en Amérique du Sud. Au moment justement où l’Europe connaît un déclin continu de son excédent commercial avec le Mercosur au profit… de la Chine. 

Troisième raison : le traité permet de diversifier nos sources d’approvisionnement sur les minerais stratégiques pour l’industrie tels le cobalt, le graphite et le lithium. Là encore, c’est un moyen de se dégager de l’emprise chinoise.

Quatrième raison : notre balance commerciale française est excédentaire avec les pays du Mercosur que l’accord renforcera. En particulier, le vin, les spiritueux, les fromages et la poudre de lait seront les grands bénéficiaires, avec l’avantage de voir nos appellations d’origine contrôlée (56) enfin reconnues et respectées. De même, des industries comme l’automobile, la chimie, le luxe, les cosmétiques verront leurs exportations progresser.

Cinquième raison : il n’y aura pas de raz de marée des importations qui seront très limitées et encadrées par des clauses de sauvegarde. Par exemple pour la viande, le quota est fixé à 90 000 tonnes ce qui correspond à 1,2% de la consommation européenne. Comme d’habitude, ceux qui cherchent à affoler nos agriculteurs n’ont pas lu le traité et ceux qui commentent répètent comme des perroquets.

Cela dit, il y a de vraies raisons pour ne pas signer en l’état actuel.

Il faut s’assurer que toutes les conditions sont bien remplies : sur le plan sanitaire, le contrôle effectif de l’interdiction des importations non conformes aux normes européennes ; sur le plan sociétal, le respect des règles internationales (droits de l’Homme, convention OIT, etc…).  L’accord de Paris sur le climat doit être considéré comme une clause essentielle ainsi que le texte sur la prévention de la déforestation. Or, au moins ces deux derniers points ne sont pas finalisés. La Commission pourrait avoir besoin encore de quelques semaines, voire quelques mois avant d’aboutir. Donc l’accord ne sera probablement pas prêt pour le G20 de Rio. Ursula von der Leyen voudrait aller plus vite, ce qui favoriserait les exportations de l’industrie automobile allemande au moment où elle connait des difficultés, mais il ne faut pas confondre les intérêts allemands et ceux de l’Europe !

Protéger ceux qui doivent l’être.

Par ailleurs, le Mercosur va affecter négativement le revenu de certains de nos agriculteurs et il est impératif de leur apporter des compensations, le bon moment pour leur apporter un allègement de leurs charges fiscales et réglementaires en mettant fin à l’excès de normes européennes et à leur surtransposition en France. Afin de leur redonner de la compétitivité.

Comme on le voit, c’est encore du pain sur la planche pour le gouvernement de Michel Barnier.

 


LE SURSAUT COLLECTIF !

Gaulois2

 

Hier, Michel Barnier a profité de sa visite au musée de la « grande guerre » de Meaux pour appeler les Français au « sursaut collectif », se servant de la « bataille de la Marne » comme exemple.

Se battre.

En effet, le moment est venu pour nous Français, de nous battre et de sortir de la léthargie pour les uns, des guerres pricrocholines pour les autres. Nous battre pour la prospérité qui ne s’obtient pas en creusant une dette abyssale, avec les RTT, le télétravail bidon, les arrêts maladie et la retraite à 60 ans. Le moment est venu aussi, pour nous Français et européens, de se battre, non pas entre nous, comme nous le rappelle le 11 novembre, mais ensemble, pour la paix sur le continent européen, qui s’obtiendra si nous sommes prêts à nous défendre et à en faire une priorité collective. Rien ne m’agace plus que de constater que la paix en Ukraine pourrait nous être imposée de l’extérieur, car c’est bien de cela qu’il s’agit si nous laissons faire Trump. Car n’en doutons pas, lui va se battre contre nous à coups de barrières douanières, de chantage à l’Otan, de « deals » avec ceux qui parlent comme lui le langage de la force et de l’argent, les Poutine, Musk, Xi et compagnie…

Le séisme trumpiste.

Car les conséquences de l’élection de Trump pourraient être dramatiques pour nous : risque d’abandon de l’Ukraine au moment précis où la Russie poutinienne est à bout de souffle et est obligée d’aller chercher l’appui des troupes nord-coréennes ; fragilisation de l’Otan et de ses partenaires qu’il s’agisse de l’Europe ou du Japon, alors que nous entrons dans un monde de tous les dangers avec la généralisation des protectionnismes déclencheurs de guerres. Elle offre en outre un modèle subversif de conquête du pouvoir basé sur l’intimidation, le mensonge, la violence et les outrances qui, transposé chez nous nous condamnerait aux extrêmes.

Les « dividendes de la paix ».

Nous avons cru que nous pourrions vivre éternellement avec les « dividendes de la paix », à l’abri du parapluie américain. Trump nous signifie que c’est terminé. Personne, désormais, ne protégera notre démocratie européenne, nos enfants, notre territoire, notre mode de vie, en un mot, notre civilisation, à notre place. En même temps, il nous rend peut-être un grand service : nous redonner le sens de l’effort. Nous découvrons que personne ne paiera notre dette à notre place, personne ne viendra se battre à notre place. Il y a une autre leçon que nous donnent les électeurs trumpistes : leur saisissante endurance à ses boniments et fabulations s’explique probablement par une aversion à un autre grand mensonge qui menace notre civilisation, le grand mensonge anthropologique woke qui prétend convertir la planète à ses vues et qui a commencé à s’implanter chez nous.

Une ère de violence.

Nous sommes entrés dans une ère de violence et de combats. La montée de l’antisémitisme portée par l’importation chez nous, à l’initiative des islamistes, de l’affrontement israélo-palestinien et encouragée par une gauche irresponsable, les crimes commis par le narcotrafic qui se répand comme les métastases d’un cancer, gangrènent notre démocratie et la République doit les combattre fermement et sans répit. Il nous faut surmonter la remise en cause de la liberté de pensée, d’expression, d’entreprise, par la surabondance de protections d’intérêts minoritaires et catégoriels qui nous empêchent d’avancer, d’innover, d’être une nation. Sans parler de la bien-pensance qui interdit de nommer les réalités, d’exprimer les détresses de citoyens en souffrance, de donner de l’espoir aux gens « d’en bas ».

Double défi pour l’Europe.

Pour   l’Europe, le sujet est économique, bien sûr. La croissance en berne est le fruit d’une naïveté face au double défi que nous ont lancé l’Amérique d’un côté, avec son  IRA protectionniste et de l’autre la Chine avec son dumping étatique pour favoriser  ses exportations. Nous payons le prix de la facilité, des délocalisations et de la désindustrialisation. Le modèle allemand est très révélateur. Seule une Europe unie et soudée pourra relever ce double défi : redevenir un espace de production et d’innovation et se protéger. Elle en a les moyens avec son marché unique au monde de 450 millions de consommateurs et les réserves financières d’une épargne surdimensionnée. Mais le sujet est aussi identitaire. L’Europe a de nouveau, besoin d’un projet collectif. La défense de notre conception de la  liberté, de notre civilisation, doit se manifester à l’occasion de la guerre d’agression que mène Poutine en Ukraine, et aussi par notre envie collective de retrouver la prospérité.

Nous avons besoin d’un double sursaut collectif, national et européen. Et justement, nous avons, en France, le Premier Ministre qui convient, dont c’est la feuille de route qu’il s’est fixé et qu’il propose au peuple français.

 


NE NOUS Y TRUMPONS PAS !

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Les Français ne sont pas les Américains.

Seule une minorité d’entre eux auraient voté pour un tricheur, menteur, violeur, vulgaire de surcroît. Nous n’avons pas les mêmes repaires ni la même culture démocratique.

La victoire de Trump.

Sa victoire, Trump la doit à une stratégie électorale déterminée : miser d'abord sur l’Amérique rurale. Et il a fait un carton : il rassemble 55% des voix chez les Blancs et les non diplômés et 60% dans les campagnes. Son socle déjà solide qui s'est élargi : il fait mieux qu’en 2020 dans quasiment tous les groupes démographiques dont certains piliers de l’électorat démocrate : les femmes (+2 points), les Hispaniques (+6) les Afro-Américains (+7) et surtout les jeunes hommes (+15).

Le « retour » du protectionnisme.

Depuis les résultats de l'élection américaine, on ne parle que du « retour » du protectionnisme, avec les mises en place de droits de douane élevés pour les produits chinois et européens. Mais en fait ça fait plus de 20 ans que le protectionnisme existe, plus exactement depuis le 11 décembre 2001, date à laquelle la Chine est entrée dans l'Organisation Mondiale du Commerce. Et depuis il s'est même accentué.

Trump a annoncé la couleur sur le commerce américain. On ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus. Son programme prévoit l'instauration de droits de douane pour les importations en provenance de la Chine principalement. Il ne connait que le « business », et il est « America first ».
En toute logique, les indices boursiers américains ont largement progressé. Une hausse forte. Mais contrôlée. Trump va réduire massivement les impôts, et donc détériorer, dans un premier temps, le déficit et la dette. Ces mesures vont prolonger le cycle de la croissance américaine avec des risques de récession qui s'éloignent. Avec l'augmentation massive des droits de douane, les prix vont augmenter aux États-Unis, et l'inflation qu’il prétend combattre va donc avoir du mal à reculer. Les actions des sociétés de secteurs très réglementés comme les banques ont progressé de 10% dès l’élection annoncée : logique, puisque Trump veut déréguler massivement. Logique aussi la baisse des cours des sociétés d'énergies renouvelables, car la transition écologique n'est pas un sujet pour lui.
Logique toujours la hausse du dollar du fait de la hausse des taux d'intérêt US et du fait de l'avantage compétitif de l'économie américaine grâce, entre autres, à la vague de dérégulation.

Comme toujours, la vision des marchés est simple.

Ils jugent que Trump ne sera pas, malgré son caractère imprévisible, un facteur d'instabilité. Avec Trump, les marchés anticipent la fin de la guerre en Ukraine et de la guerre au Moyen-Orient. D'où la baisse du pétrole et la baisse des valeurs refuges, en particulier de l'or.    

L'Europe va souffrir aussi.

En toute logique les actions européennes n'ont pas suivi la hausse, de même pour les actions asiatiques, car la Chine et l'Europe vont être dans le viseur de Trump. Pour faire plier la Chine et les Etats-Unis et les obliger à respecter les règles du commerce international, la méthode de la menace ou des gros yeux ne fonctionne pas. Il faut utiliser les mêmes méthodes qu'eux. L’union européenne va devoir ériger des barrières avec des droits de douane pour les deux côtés. Des droits de douane qui peuvent plomber une économie déjà affaiblie mais qui les obligera à respecter les règles et notamment les règles de réciprocité commerciale. Une décision difficile à prendre parce qu’elle intervient au pire moment. Le moteur franco-allemand est en panne.  Emmanuel Macron est à la tête d’un pays en crise, c’est le moins qu’on puisse dire et a perdu une grande partie de sa crédibilité aux yeux de nos partenaires ; Olaf Scholz a limogé son ministre des Finances Christian Lindner.
C'est donc la fin de la coalition gouvernementale et le début d'une crise politique majeure. Mais la coalition était déjà très fragile et l'explosion était inévitable. 

Pourtant, l’Union n’est pas sans atout.

Delors avait convaincu les douze membres de la Communauté européenne de construire un marché commun édifié sur deux piliers : la libre circulation des biens et des personnes. En furent exclus les services bancaires et financiers, l’énergie et les télécommunications. Il était trop tôt aux yeux des pays membres. Le projet de marché commun était donc inachevé. Mais aujourd’hui, l’Inde et la Chine pèsent plus de 20 % des échanges. Et la croissance  américaine écrase l’UE. Il est donc temps de terminer le boulot. Il s’agit seulement d’intégrer au marché unique le droit des affaires, les télécommunications, ou l’épargne, qui restent pour le moment cantonnés aux vingt-sept marchés nationaux. Il suffirait donc d’organiser l’accès direct et simplifié des petites et grandes entreprises à tous les consommateurs. La solution ? « Créer un vingt-huitième système juridique auquel les entreprises pourraient adhérer, en dérogeant au système national. » Il s’agirait d’une révolution profonde. « L’UE détient 33.000 milliards d’euros d’épargne privée. En raison de la fragmentation de nos marchés financiers, 300 milliards d’euros issus de l’épargne des ménages européens sont détournés chaque année vers l’étranger. Il faudrait donc créer une Union de l’épargne et de l’investissement », nous dit Letta. Faisons-le !

Cela fait cinquante ans que l’Europe finance les déficits américains et un siècle qu’elle y envoie ses meilleurs cerveaux. Il serait temps de les ramener à la maison. Donald Trump, par son obsession nationaliste et isolationniste, et sa brutalité peut nous y aider. Après tout, l’Union européenne n’est jamais aussi forte que face à l’adversité.


J’AI RÊVE…

Colombe de Pablo Picasso

 

J’ouvre la télé au moment du journal et stupeur ! …  En grosses lettres en bas de l’écran, comme c’est la règle des chaines en continu, s’annonce : « Décès subit De Donald Trump » ! Le commentateur explique que le nouveau président a été retrouvé étendu au pied de son lit, aux premières heures de la matinée, victime d’un arrêt cardiaque dont les médecins cherchent à comprendre la cause. Surmenage lié à la dernière campagne, prise de produits « stimulants », pour l’instant, le diagnostic n’est pas encore établi. La journée commençait sur toute une série d’interrogations quant à la suite des événements.

C’est alors qu’un nouveau bandeau s’étale à nouveau en grosses lettres : « Ali Khomenei, le guide suprême iranien meurt foudroyé » ! On croit rêver. Le journaliste rapporte les circonstances dans lesquelles cet improbable accident s’est produit.  Un orage violent s’abattait alors sur Téhéran, et un éclair aurait frappé le chef d’état chiite sur son turban au moment où il descendait de sa voiture pour rentrer dans son palais. Les fidèles y ont aussitôt vu un signe divin. La nouvelle se serait répandue comme une traînée de poudre, entraînant la dispersion dans le désert des Gardiens de la Révolution en même temps que le soulèvement du peuple, mettant à bas le régime des mollahs….

Le journal en continu passe alors à la météo du jour. Mais l’info prime toujours et c’est un nouveau message qui s’affiche.  Cette fois-ci, il   concerne le dirigeant de la Corée du Nord : « Kim Jung Un périt dans l’explosion d’une fusée ». Alors qu’il assistait à une démonstration d’un nouveau missile susceptible de transporter une ogive nucléaire, celui-ci se serait désintégré au moment de la mise à feu, entraînant dans la mort le chef de l’Etat et tout son entourage, décapitant le gouvernement de l’Etat nord coréen.

Décidément, la journée s’annonce sous de mauvais augures pour les dictateurs, pensé-je.

Je ne croyais pas que mes réflexions seraient suivies d’effets.

En effet, on annonce un peu plus tard la mort du Président Poutine.  Il aurait glissé en descendant le grand escalier du Kremlin.  Une chute fatale qui aura occasionné une fracture des vertèbres cervicales et une hémorragie. D’habitude ce genre de dénouement était réservé aux opposants, et un agent du KGB était toujours dans les parages. Mais là, il s’agit bel et bien d’un mauvais concours de circonstances.  

A la suite de toutes ces mauvaises nouvelles, on apprend que le Président de la Chine, XI Jinping a disparu. Il aurait été vu pour la dernière fois errant près d’un temple bouddhiste….

Une douce sonnerie vient interrompre le récit de ces terribles événements. Ce n’est que mon réveil qui me rappelle qu’il est 8h30 et largement temps de me lever. J’avais débarrassé la Terre de quelques nuisibles. Malheureusement, il n’en était rien, ce que  la télé s’empressa de me confirmer avec sa litanie de  mauvaises nouvelles quotidiennes.

 


COMMENT RECONSTRUIRE UNE EDUCATION NATIONALE EFFICACE .

Ministère_de_l'Éducation_Nationale

Notre système éducatif s’est effondré.

Les efforts pour le restaurer sur des bases nouvelles n’ont donné que des résultats mitigés. Quelques progrès ont été réalisés, notamment dans le primaire, grâce à l’action engagée par Jean-Michel Blanquer, mais celle-ci a été interrompue par son remplacement par Pap Ndiaye. Pour réussir à redresser la barre complètement, il faudrait une action qui s’inscrive dans le temps long et en finir avec tout ce qui sape la finalité du système, la transmission des connaissances et du savoir, qu’il s’agisse de l’idéologie de l’égalitarisme ou des théories pédagogistes, qui ont mené aux résultats que l’on connait.

Il convient de s’interroger sur ce qui faisait la pérennité du système éducatif dont le succès ne s’est pas démenti pendant presque un siècle, assurant l’ascenseur social et contribuant à former des adultes instruits, munis d’un solide esprit critique et formés pour affronter la vie civique, sociale et professionnelle.

De quoi a-t-on besoin ? 

D’objectifs clairs pour les contenus d’enseignement, de méthodes qui prennent en compte les acquis des neurosciences (on sait comment le cerveau apprend), et d’enseignants correctement formés. Jean-Michel Blanquer avait amorcé la tâche : l’accent mis sur les savoirs fondamentaux, la création du Conseil scientifique présidé par Stanislas Dehaene, professeur de neurosciences, et la mise en place du Conseil des Sages de la Laïcité. Nous ne partons pas de rien. Il faudrait aller beaucoup plus loin dans la refondation.

L’écosystème « Education nationale »

On l’ignore souvent, mais notre système éducatif reposait sur tout un écosystème qui en assurait la solidité et la cohésion. Porté par l’universalisme républicain, il avait formé des bataillons d’instituteurs et de professeurs sur un modèle unique, parfaitement en cohérence avec la société qui les entourait. Et le dispositif poussait ses ramifications jusqu’au plus près du terrain. Le principal outil était constitué par les Ecoles normales départementales dans lesquelles on entrait par concours, en seconde et où les « élèves-maîtres » passaient le bac avant de suivre l’année de formation professionnelle. Ils pouvaient alors s’initier aux doctrines pédagogiques et à la psychologie des enfants et des adolescents, découvrir le « code soleil », sorte de bréviaire de l’instit, et s’entraîner dans les classes d’application implantées autour de l’’école. Les élèves-maitres étaient recrutés parmi les élèves des cours complémentaires, plus tard, des collèges, par le biais de classes de troisième spéciales « préparatoires au concours » implantées au moins à raison d’une par canton, de façon à capter le public issu des classes sociales ouvrière et moyennes. Les professeurs des écoles normales étaient eux-mêmes formés à part, par l’Ecole normale supérieur de Saint-Cloud. Des fondations en béton pour l’enseignement primaire, assurant la cohérence du dispositif dans toute la France : des instituteurs avec les mêmes points de repères de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg.

Ce n’est pas par hasard si le système a commencé à dysfonctionner quand on a remplacé les écoles normales par les IUFM confié aux universités. Tragique erreur :  autant de formations différentes que d’universités. En plus des contenus fumeux et plus idéologiques que professionnalisant. Trop de professeurs se retrouvent devant une classe pour la première fois sans avoir jamais fait le moindre stage de formation.

Il ne s’agit pas de revenir au passé.

Mais au moins cherchons à nous en inspirer. J’ai à l’esprit quelques priorités : s’assurer du niveau des connaissances en rapport avec l’enseignement à dispenser au moment du recrutement, sortir la formation des mains des universitaires en recréant des écoles professionnelles où l’on apprend le métier, mettre fin au « prof de la maternelle à l’université » en recrutant à deux niveaux : Bac+ 2 pour maternelle-primaire-collège, Licence pour lycée et classes supérieures. Chacun choisissant son objectif de formation au moment du recrutement.

Une chose est certaine : il faudra du temps, notamment pour former les professeurs de ces écoles professionnelles sur un même modèle, quitte à rétablir l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud.

 


A CHRISTINE (Lagarde) ET URSULA (Von Der Leyen)…

Ursula-von-der-Leyen-Christine-Lagarde

Il faudrait qu’elles mettent leur montre à l’heure. C’est le moment !

D’abord à Christine Lagarde.

Dans un article, le Financial Tribune alerte : « Le spectre de l'inflation basse revient hanter la zone Euro ». En fait, c’est la déflation qui menace. De plus en plus de voix se joignent pour critiquer la politique de la BCE qui est en train de tuer la croissance, déjà anémique, et de nous mener à la déflation. Le geste récent de baisse des taux de 0,25% est trop timide. Face aux Etats-Unis et à la Chine, la BCE est trop prudente et cela depuis des mois. Le prétexte de l’inflation ne tient pas : elle s'écroule en France (1,1% en septembre), et l’économie allemande est quasiment à l’arrêt. L’Europe se fait distancer par les Etats-Unis comme le montre le dossier publié par « The Economist ». Le journal dresse un tableau de l'écrasante domination de l'économie américaine. Depuis 30 ans, les US ont crû beaucoup plus vite que toutes les autres économies. En 1990, le PIB américain représentait 2/5 du PIB du G7 des pays développés, aujourd'hui c'est 50%. Par habitant, les Américains sont 40% au-dessus de l'Europe de l'Ouest, et 60% au-dessus du Japon. Et les rebonds sont puissants.
Même après les crises : les US sont le seul pays du G20 où la production et l'emploi sont au-dessus des niveaux pré-Covid. Il faut dire qu’ils ont de nombreux atouts :  la taille du marché joue pour eux, les choix énergétiques souvent décriés qui ont fait des US un pays autonome et exportateur d'énergie, La mobilité et la flexibilité de l'emploi, la puissance de la Bourse et la puissance de la machine financière, notamment de l'investissement dans les entreprises, de la start-up aux grandes entreprises… Bref, tout le contraire de l'Europe. Bien sûr, tout n’y est pas rose, mais quand même ! Il est temps que l’Union européenne se secoue.

Maintenant, Ursula Von Der Leyen.

Les constructeurs automobiles européens sont sous pression, les constructeurs chinois sont en mode conquête. Le salon de l’auto de Paris en a été une parfaite illustration. La chute du marché de l’automobile provoquée par la marche forcée imposée vers la voiture électrique est une catastrophe pour les industries européennes : fabrication de batteries pagailleuse, voitures électriques inadaptées, avec une main mise chinoise sur leur construction… Ce sont ses joyaux industriels qui font vivre des milliers d’ouvriers que l’Europe est en train de saborder, alors que les Chinois continueront de fabriquer des véhicule thermiques pour l’Afrique. D’ailleurs Porsche retarde son passage au tout électrique. C’est clair, le consommateur européen, et particulièrement le Français, rechigne devant ce qu’on lui propose et devant le prix. Il est d’autant plus réticent qu’il a compris que les voitures électriques étaient une arnaque écologique à tous points de vue, au moment où les matières premières nécessaires à leur fabrication s’épuisent dangereusement et où la production d’électricité pour les alimenter est loin d’être garantie. On constate déjà des difficultés en France pour alimenter les Data Centers, très gros consommateurs à la croissance exponentielle.  Puisqu’il y a une clause de « revoyure » pour entériner la date de 2035 pour mettre fin à la construction des voitures thermiques, il faut en profiter pour reculer cette échéance d’autant plus néfaste que l’Europe est la seule dans le monde à se tirer cette balle dans le pied.

Christine et Ursula, réveillez-vous !


 


100 000 MILLIARDS ! (de mille sabords)

Dette  mondiale

 

C’est le montant de la dette mondiale.

Le FMI vient de rendre son rapport. La dette devrait atteindre 100% du PIB mondial avant la fin de la décennie. Mais nous sommes déjà largement au-dessus. Et le FMI prévient : c’est trop ! Le rapport met en lumière une accélération inédite de la dette des États sur les 5 dernières années. Il lance un avertissement qui s'adresse surtout aux États-Unis et à la Chine en dérapage incontrôlé. Mais il s'inquiète aussi pour la Grande-Bretagne, l'Italie, le Brésil, l'Afrique du Sud et...la France, évidemment.

La recette est  simple.

Il va falloir dépenser moins, mais dépenser mieux, avec deux objectifs : protéger et investir, et baisser le pourcentage de dette mondiale de 3 à 4.5%, le plus rapidement possible. C'est possible. Mais les États-Unis ne le feront pas, que ce soit Harris ou Trump, et la Chine non plus car sa croissance dépend des packages de relance. Quant à la France, aura-t-elle le courage politique dans le contexte que nous connaissons ? Le FMI prévient :  plus on attendra, plus ce sera douloureux. Un avertissement de bon sens. Et un conseil au passage qui résonne comme une directive pour le gouvernement : Il faut des politiques fiscales qui préservent la croissance et protègent les ménages vulnérables, c’est-à-dire distribuer de l'argent uniquement pour ceux qui en ont, vraiment, besoin et dépenser de l'argent uniquement pour générer de la croissance.  Tout est dit.

L’Europe se tire une balle…

Pendant ce temps-là l’Europe saborde son fleuron industriel qu’est l’industrie automobile. Au moment où s’ouvre le salon de l’auto à Paris, Carlos Tavares, patron de Stellantis, prévient : « il va falloir fermer des usines ».  En cause un calendrier de marche forcée à « l’électrique » que les consommateurs rechignent à acheter, et des pénalités de plus en plus lourdes sur les véhicules « thermiques ». La Commission impose la fin de la production des véhicules thermiques en 2035 et l’objectif de neutralité carbone pour l’Europe en 2050, alors qu’elle n’est responsable que de 1/10ème des émissions mondiales et la France d’à peine 1/100ème !  Pendant ce temps-là les Chinois vont nous vendre leurs voitures électriques en inondant le marché et continuer de fabriquer des voitures thermiques pour l’Afrique. On comprend que « ça grogne » notamment chez les industriels allemands.

On espère que la BCE va baisser ses taux de 0,50 cette semaine, car, non seulement l’inflation a disparu, mais la déflation menace. De plus en plus de voix critiquent la politique de la BCE qui est en train de tuer la croissance, déjà anémique. Et nous avons besoin de croissance pour nous désendetter…

Avec le  budget « Barnier » en plus, on n’a pas fini de serrer les dents, d'autant plus que tous les  tocards s'y mettent pour le dézinguer.

 


PAS UN POUR RELEVER L’AUTRE !

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Politiciens débiles.

Trouver le moyen de faire élire une députée LFI à la présidence de la prestigieuse commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, il fallait le faire ! Eh bien ils y sont arrivés :  Attal a décidé de « jouer au con » et Wauquiez a trouvé le moyen de lui emboiter le pas. Il a manqué les voix de la Droite Républicaine au candidat macroniste. Décidément, à force de ne penser qu’à 2027, leurs neurones deviennent fous. Le problème, c’est que le festival continue avec la présentation du budget 2025. Avant même que Michel que Barnier annonce son budget, toutes les déclarations et tous les articles de presse étaient prêts. C’est l’occasion pour les politiques de tous bords de se faire remarquer en « défendant les Français » en vue d'une prochaine élection. L’heure n’a pas sonné qu’on a déjà droit à toutes les supputations et au concours Lépine de la hausse d’impôts pour les uns, et en ce domaine, la gauche est imbattable, au catalogue des baisses de dépenses pour les autres, surtout pour annoncer celles qui n’en sont pas. Aucun débat de fond et aucun sens du bien commun.

Pourtant la situation financière de la France est grave.

Le trou financier que le Premier Ministre a trouvé à son arrivée est plus qu’alarmant. En 2022, Valérie Pécresse déclarait qu’Emmanuel Macron et son gouvernement avaient « cramé la caisse ». Que ne lui a-t-on pas reproché ? Aujourd’hui, les Français découvrent que la dette a augmenté de plus de 1200 milliards d’euros, au moment où nous empruntons à des taux supérieurs à ceux de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal.  Pour autant, aucune réforme de l’État n’a été engagée.  Ceux qui étaient il y a peu au pouvoir portent une lourde responsabilité et pourraient au moins avoir la pudeur de se faire discrets et devraient déployer leurs efforts pour aider à réparer le résultat de leurs négligences.  

Le bal des hypocrites et des incompétents.

Et nous assistons sous nos yeux effarés à un véritable bal des hypocrites et des incompétents. Nous voyons que ceux qui sont les plus critiques sont ceux qui ont déjà été à la manœuvre et n'ont jamais rien fait pour nos finances publiques, ceux qui ne comprennent rien à l'économie et sont obsédés par leur élection. Michel Barnier a présenté son budget 2025, et, évidemment, tout le monde ou presque est contre, sans l'avoir lu. Il aurait d'ailleurs annoncé n'importe quoi d'autre, les réactions auraient été les mêmes, par principe. Tout le monde est contre mais personne ne propose rien de sérieux. La palme revenant au catalogue des impôts de notre Front populaire, avec en « guest star », l’inénarrable Olivier Faure. Dans ce contexte d’urgence absolue, notre Premier ministre a la lourde tâche de porter un budget de colmatage du bateau France en train de couler. Impôts et rabot sur les dépenses sont des solutions d’urgence, faute de majorité pour voter des réformes structurelles, et ce budget ne peut plaire à personne, mais l’esprit de responsabilité doit l’emporter. Il nous revient d’abord d’éviter la crise financière qui guette notre État en faillite.

Ce budget a le mérite de prendre en compte pour une fois la gravité de la situation.

Il a le mérite de s'attaquer aux dépenses publiques et en particulier à l'obésité des services publics, et c'est une première. Il mise certes beaucoup sur les impôts, et une partie de ce recours systématique à l'impôt est critiquable, mais, le gouvernement n’a pas le choix. Aux donneurs de leçon, qui arpentent les plateaux télés et squattent les colonnes de la presse pour déclarer qu’ils refusent toute hausse d’impôt, ont la critique facile pour chaque proposition, un quart d’heure de décence ne leur ferait pas de mal en se rappelant que ce sont les déficits d’hier qui font les impôts d’aujourd’hui. Aucun frein n’a été mis au "quoi qu’il en coûte" et à "l’argent magique" de Macron, aucune réforme structurelle n’a été menée pour réduire le train de vie de l’État ou supprimer les doublons. Aucune chasse aux dépenses inutiles n’a été faite.

Il faut soutenir ce budget.

Est-il juste ? Non. Mais aucun budget de « crise », et nous sommes en crise, ne peut être juste.
Est-il parfait ? Loin de là. Mais aucun budget de « crise » ne peut être parfait.
Est-il efficace ? En partie oui. Car il va permettre d'arrêter la course folle de nos dépenses publiques qui nous a menés dans le mur.  C’est déjà ça ! Et ce dans un contexte d’instabilité qui peut faire basculer les marchés à la moindre étincelle et nous jeter dans le gouffre.  

Mais allez demander à des irresponsables d’en avoir conscience ?

 


LE DERAISONNEMENT CLIMATIQUE

Déraisonnement climatique

 

Je dois d’abord vous expliquer pourquoi je m’intéresse aux ouvrages qui traitent du climat.

Professeur de géographie, la géographie physique de la Terre a été au cœur de mes études universitaires et comme normalien, j’ai reçu une solide formation à l’esprit critique. Je fais partie de ceux à qui « on ne la fait pas facilement ». J’aime bien creuser quand un sujet me paraît biaisé. Et, aujourd’hui, s’il y a bien un sujet qui prête à interrogation, c’est celui du changement de climat. Je prends deux indices qui m’interpellent :  d’abord, la notion de « dérèglement climatique ». C’est un pléonasme. S’il y a bien quelque chose qui est chaotique par nature, et donc impossible à régler, ce sont les mécanismes météorologiques déclenchés par les pressions, les vents et leur direction, depuis que la Terre existe. Voilà pourquoi, en ce 21ème siècle, malgré tous nos satellites, nos ordinateurs et leurs « modèles », le recours à l’IA…, on n’arrive toujours pas à prévoir le temps qu’il va faire avec précision au-delà de 48 heures. Deuxième indice : sur le service public, on nous présente désormais un bulletin « météo-climat ».  Une ineptie ! C’est associer deux notions totalement différentes et créer une confusion regrettable. En climatologie, on considère qu’une donnée météo devient une donnée climatique si elle est stable pendant au moins 30 ans. Ainsi la température de la Méditerranée cet été est anormalement élevée.  Ce n’est pas pour autant une preuve du réchauffement climatique. Pour l’instant c’est un aléa météorologique. On en reparlera dans 30 ans, si le phénomène reste constant. De même nous avons eu en 2022 un été caniculaire qui devait devenir la règle et nous conduire à 50° en 2050… On a vu qu’il n’en est rien ! Autrement dit, on nous raconte n’importe quoi. Le tout est de savoir pourquoi.

J’ai donc lu le dernier livre de François Gervais qui a été en tête des ventes « Le déraisonnement climatique », dont le titre m’a interpellé et dans lequel le physicien montre à quel point l'inquiétude climatique et la transition vers l'électrique sont profondément irrationnelles. L’auteur n’est pas le premier venu. Professeur à l’université de Tours, médaillé du CNRS et primé par l’Académie des Sciences, il est spécialiste de thermodynamique. Il a été directeur d’un laboratoire du CNRS et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC. J’ai aussi lu en son temps « l’Imposture climatique » de Claude Allègre, et « Climat, la marge d’incertitude » de Jeff O’Koonin. Curieux comme les géophysiciens sont en désaccord avec les « climatologues » et technocrates du GIEC. Il serait ridicule de les taxer de complotisme. Rendons plutôt à la science ce qui revient à la science !

Le réchauffement climatique en question.

Dans son ouvrage, François Gervais cherche à démontrer, chiffres à l’appui, comment les écologistes conduisent à influencer des décisions plus idéologiques que scientifiques en se servant du réchauffement climatique, et amène l’auteur à poser les questions : « selon les propres chiffres du GIEC, l'Europe n'est responsable que d'un dixième des émissions mondiales de CO2, la France d'à peine un centième. D'ici 2050, la « culpabilité » de la France relèvera donc de l'ordre du millième de degré. Y a-t-il vraiment là de quoi mettre en place le sabordage des plus importantes filières industrielles (automobile, chimie, agriculture, énergie...) ? Ce millième de degré hexagonal d'ici 2050 justifie-t-il l'instauration d'un « passe carbone », comme la Commission européenne vient de l'annoncer ? ». En deux parties, l’auteur tente d’y répondre.

1ère  partie : Tribulations en Absurdie.

Sans entrer dans le détail évidemment, François Gervais explique d’abord ce qu’est la vraie nature du dioxyde de carbone (CO2), bien plus bénéfique que démoniaque. Sa concentration dans l’atmosphère  n’excède guère 0,04% et son augmentation annuelle reste de l’ordre de  0,0002%.  La fraction de l’échauffement due à l’Homme, même en reprenant les chiffres du GIEC n’excéderait pas 0,2° C d’ici 2050.  Sait-on par ailleurs, que le CO2 est un composé irremplaçable et indispensable pour la vie des plantes : 1/3 de ses émissions ont contribué à verdir la Terre, apportant 24% de biomasse supplémentaire en 33 ans. Le CO2 loin d’être un poison joue un rôle important pour la biodiversité. Il démontre aussi que les augmentations  de CO2 ne peuvent commander la  météo. Les océans ne risquent ni de déborder, ni de bouillir… Les voitures électriques, la saga de l’hydrogène, l’inefficacité des énergies intermittentes, en « Absurdie », tout est possible ! le soi-disant consensus proclamé  par le GIEC est écorné par les déclarations du Prix Nobel de physique 2022  John Clauser qui déclare : « Il n’y a pas de véritable crise climatique » et par la déclaration de 1632  éminents scientifiques, universitaires, ingénieurs qui ont signé  la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique » envoyée au Secrétaire général de l’ONU. Mais le « machin » reste sourd. Et les médias ne s’en sont fait guère l’écho. Voudrait-on nous faire croire à  un consensus qui n'en est pas un qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

2ème partie : Revenir à la raison.

L’auteur revient sur le   mythe de Gaïa, et expose comment la Terre s’est formée et  comment elle est   devenue une incarnation de la « Terre Mère », débouchant sur un mouvement politique totalitaire prônant la décroissance, l’antiscience, l’antitechnologie. Il montre aussi comment la  controverse, inhérente à la méthode scientifique est devenue impossible. Il montre l’apport de la puissance d’investigation de la spectrométrie infrarouge appliquée au CO2 atmosphérique, au méthane et au protoxyde d’azote, dont les mesures ne sont pas prises en compte par les « climatologues »… Il met enfin en évidence comment l’appel de la Banque mondiale à lever 89 000 milliards de dollars pour la  « finance climatique », relevé  à 150 000  milliards par la COP26,  confirmé par la COP 27, conduit à un creusement insondable de la dette publique et à une crise financière mondiale. 

Les décisions prises par les responsables politiques nationaux et européens vont conduire à de gigantesques catastrophes économiques et sociales. Le marxisme promettait l'abondance, l'écologisme incite les plus démunis à se résigner à la misère, rebaptisée « sobriété ».  « Une poignée de philosophes et de savants ont lentement sorti l'humanité de l'obscurantisme, une poignée d'idéologues la feront-ils brutalement replonger ? »

Ouvrir le débat.

François Gervais est souvent victime de dénigrement dans des articles qui l’accusent d’être « climato-sceptique », écrit par des gens qui voudraient même l’empêcher de s’exprimer. Il est interdit d’expression sur les chaînes publiques !  Sauf à considérer que tous les scientifiques qui tirent, comme  lui, la  sonnette d’alarme, sont des imbéciles, il serait peut-être temps qu’au moins soit  ouvert au grand jour  le débat qu’ils réclament.

 


LECON D’ELEGANCE

Barnier assemblée


Les commentateurs découvrent Michel Barnier.

Son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale aura duré près d’une heure trente, insensible au chahut des uns, aux invectives des autres, impossible à perturber. Discours molasson auront conclu les uns, creux parce que n’entrant pas dans le détail selon d’autres… Il faut dire qu’ils ne sont pas habitués à la hauteur de vue, et souvent confondent ton agressif et fermeté. Enfin, rappelons tout de même qu’un discours de politique générale se doit d’être « général » justement et pas un catalogue de la Redoute. Avec Michel Barnier, il va falloir qu’ils s’habituent à l’élégance. 

Elégance de l’attitude.

D’abord, il en impose par sa stature, comme on dit. Il est difficile de le faire se départir de son calme. Il déroule son propos du pas lent et assuré du montagnard qui gravit la pente. Et il s’adresse à tous, se tournant alternativement vers la gauche, vers la droite, ou vers le centre. Le geste est sobre mais précis et ponctue le propos. La voix porte sans hausser jamais le volume, le prononcé est impeccable avec ce qu’il faut d’inflexion pour accompagner la compréhension. Ceux qui sont inattentifs le trouveront ennuyeux. Mais il s’adresse à ceux qui ne sont pas là pour s’amuser. Pour ceux qui suivent, une fois leur attention captée, pris par la clarté de l’exposé, le temps ne paraît pas long.

Elégance du langage.

Avec Michel Barnier, les mots sont choisis. Jamais d’esbroufe ni d’effets de manche. Le vocabulaire est accessible à tous, sans tomber dans la vulgarité.  La structure méthodique du discours parle à l’intelligence. Les choses désagréables ne sont pas esquivées pour autant, mais énoncées sans agressivité, elles portent. On comprend alors que derrière la politesse se cache une volonté ferme et l’absence d’hypocrisie.

Elégance du ton.

Ce qui frappe dès le début, c’est la politesse du personnage. Il énonce ce qu’il a à dire sans éclats de voix.  L’expression policée est parfois agrémentée d’un humour un peu british qui cherche à faire sourire tant la flèche est ajustée :  c’est sa manière d’être désagréable au détriment de son interlocuteur. Le reste du temps, le ton du discours se veut paisible pour accompagner la  progression de  l’exposé. Vocabulaire précis, ton apaisant, attitude respectueuse…  

L’art de remettre chacun à sa place.

Au moment des réponses aux orateurs de chaque groupe et aux critiques émises, on découvre un sniper qui tire avec un silencieux. Pas de méchanceté, mais un humour qui ne refuse pas d’être  piquant. Chacun en aura pour son argent, et le vieux routier sait rendre la monnaie. Les opposants seront bien servis. Michel Barnier sait mettre les rieurs de son côté et c’est forcément au détriment de ses adversaires, sans jamais perdre son calme. Il aime bien mettre au pied du mur.  On l’aura encore vu à l’œuvre dans son interview sur France 2. Ceux qui lui cherchent des noises se méfieront la prochaine fois.

Cet homme respire la bonne foi.

Les Français, manifestement, aiment. C’est le but recherché. Car, sur le fond, Darmanin et Attal se ridiculisent en s’arcboutant contre les hausses, fort limitées d’impôts. Ils oublient le triste bilan qu’ils laissent à leur successeur, oubliant surtout au passage qu’une part de la dette est le résultat de baisses d’impôts non financées, sans parler de la présentation insincère de la situation budgétaire qu’ils ont faite avant de quitter le gouvernement. Ils feraient mieux de faire profil bas, car l’opinion n’est pas dupe de leur jeu malsain.

 

 


CHEZ CES GENS-LA, ON N’APPREND PAS, ON JACTE !

Assemblée nationale

Un peu de politique en France, pour se distraire.

Je fais le même constat que FOG (Franz Olivier Giesbert) : comment se fait-il que la gauche n’apprend jamais ? En effet elle nous ressort toujours les mêmes recettes dont on sait qu’elles ne marchent pas. Dernier exploit, le programme du Nouveau Front Populaire qui ressemble à un fossile déterré des années 60. Tout y est : hausse astronomique du SMIC, suppression de la réforme des retraites, impôts en tous genres sur les « riches »…. De quoi anéantir définitivement l’économie française. Et c’est sur un tel programme que François Hollande s’est fait élire député !

François Hollande, parlons-en.  Le retour du « boulet » qui vient donner des leçons ; Pourtant le bilan de son mandat élyséen devrait l’inciter à se faire discret. On lui doit « l’assommoir fiscal » de juillet 2012 qui a mis en panne la France pendant 3 ans avec l’économie à l’arrêt et une hausse du chômage que la mise en place du CICE, l’usine à gaz pour redonner de l’oxygène aux entreprises ( je rends par une main ce que j’ai pris dans la  poche avec l’autre), n’a pas réussi à résorber cinq ans plus tard pour qu’il puisse se représenter. C’est le même raisonnement avec « C’est pas cher, c’est l’Etat qui paie » : on voit où il nous a conduit, puisque les caisses sont vides depuis bien longtemps : 3 200 milliards de dette. Il a défait la réforme du conseiller territorial, votée, qui ne restait plus qu'à  appliquer et on lui doit un redécoupage des Régions, à la carte (socialiste), complètement inepte.  Mais le beau François ne doute de rien et il rêve même, parait-il de se faire réélire en 2027. Le ridicule ne tue pas.

Son « ex » n’en perd pas une non plus. La dinde du Poitou est toujours en lice, quelle que soit la tâche à accomplir.  Elle arrive en criant : moi, moi, moi ! Les socialistes cherchent-ils une tête de liste pour les européennes, Ségolène se propose.  Le Président réfléchit à la nomination d’un premier Ministre, Madame Royale est prête… Elle aussi devrait plutôt chercher à se faire oublier, les picto-charentais ont encore en mémoire le bilan qu’elle a laissé au Conseil Régional.

Du côté de la direction du PS, on n’est guère mieux loti. Je serais tenté par la facilité :  avec Faure, ça ne va pas fort ! Les mauvaises langues disent que son élection à la tête du parti est le résultat d’une tricherie, et le soumis au Gourou Mélenchon qui tient son élection à la députation comme la corde soutient le pendu, n’a pas d’autre choix que se contorsionner entre les dérapages de LFI et la doctrine moralisatrice propre au PS. Avec sa voix éteinte et son éloquence funèbre, les socialistes ne sont pas près de redevenir un grand parti.

Quant à LFI, n’en parlons pas. Le parti totalitaire est à la démocratie, ce que le Canada dry est à l’alcool. Le gourou qui tient la maison d’une main stalinienne a 73 ans. La Chikirou fait tout ce qu’elle peut pour le faire passer pour jeune.  Le refrain islamo-gauchiste commence à être usé, mais trouve encore un écho.  Pourtant on ne peut pas dire que Manuel Bompard, le porte-parole, inspire la joie et Mathilde Panot déroule la finesse.  Mais dites-vous bien qu’on n’y échappera pas :  Mélenchon sera à nouveau candidat en 2027.

Allez, on va terminer sur une note joyeuse pour aujourd’hui : Bayrou aussi y pense encore. Le sale gosse qu’il est resté, cherche par tous les moyens à nuire à la coalition à laquelle le Modem participe.  Rein à faire, il est dans son meilleur rôle. Il fricote dans le dos de Barnier avec Cazeneuve pour créer une coalition concurrente. On lui doit, en partie, la défaite de Sarkozy, celle de Fillon à coup sûr. Blanquer l’a bien décrit dans son livre.  C’est un aigri, et en vieux politicien à l’ancienne, il ne lui reste que le pouvoir de nuisance.  Bon, ça ne fait pas rire !

Et la droite, me direz-vous ? On ne tire pas sur une ambulance. D’autant plus qu’en ce moment elle est chargée de transportée une grande blessée dont le pronostic vital est engagé : la France !

 


BUDGET 2025:VITE UNE BAGUETTE MAGIQUE!

Des-liasses-de-billets

Tel le joueur de flûte d’Hamelin, Bruno Le Maire nous a emmené dans le gouffre, sur l’air de « tout va très bien madame la Marquise ».  Au final, un dérapage à 6% du déficit et 300 milliards d’euros d’emprunt en 2025 pour assurer le train de vie de l’Etat. Voilà ce que trouve Michel Barnier à son arrivée à Matignon, dans un contexte très contraint puisqu’il ne peut pas compter sur une majorité absolue sur laquelle s’appuyer et doit tenir compte des surenchères irresponsables des oppositions de gauche et de droite.  Au moment où il doit trouver le chemin gros comme le trou d’une aiguille pour faire passer le budget 2025, au moins peut-il s’appuyer sur les Français : à 80% ils estiment urgent de réduire la dette publique. C’est déjà ça ! Mais quand on demande où il faut faire porter l’effort, c’est sur le train de vie de l’Etat qu’il faut agir.  Certes, mais c’est oublier la part élevée des transferts sociaux qui pèse infiniment plus lourd. A cela, les Français répondent à 93% que l’immense majorité d’entre nous contribuons davantage au système que nous ne recevons… Donc, c’est le voisin, pas moi !  Pas vraiment gagné.

Redresser les comptes.

Désormais, avec une dette à plus de 3 200 milliards d’euros (dernier chiffre), un déficit annoncé à 6%   sans qu’on sache pourquoi, Paris est dans le viseur de Bruxelles et des marchés financiers. Comme un malheur n’arrive jamais seul, nos taux d’intérêts augmentent : l’écart avec l’Allemagne s’accroit, nous sommes au même niveau que l’Espagne et le Portugal fait mieux que nous. Il est absolument indispensable que le déficit public revienne sous les 32%, ce qui représente un effort de 110 milliards d’euros. Un assainissement des finances qui exigera que chaque adulte consente à payer 2 115 euros, ce qui donne une bonne indication de l’ampleur du problème. La question est de savoir si les Français sont prêts à consentir à une baisse de 10% de leur niveau de vie, que ce soit par le biais de hausses d’impôts, de baisses des prestations sociales et subventions, de gel des points d’indice pour les fonctionnaires ou leur non-remplacement … L’Italie prévoit de revenir sous les 3%  en 2026, oui, vous  lisez bien !

Un environnement dégradé.

Chacun peut comprendre que les intérêts de la dette payés par le pays sont perdus pour tout le reste :  l’éducation, la sécurité ou la santé. La dette excessive est un asservissement. La signature de la France est de moins en moins crédible comme en témoigne la hausse des taux à près de 3% et la dégradation des notes des Agences. Elle donne lieu à des remboursements d’intérêts considérables et croissants.  De plus, elle est désormais à 53% entre les mains d’investisseurs étrangers. Il est urgent de commencer à y remédier.

Autre sujet de souveraineté économique et industrielle :  la situation tragique de notre commerce extérieur. 164 milliards d’euros de déficit en 2022, 100 milliards l’année dernière, près de 90 cette année. La désindustrialisation du pays est passée par là.  Nous ne fabriquons plus en France l’électro-ménager, les machines-outils et même les médicaments et les véhicules que nous achetons. Même notre consommation alimentaire courante a recours aux importations. On voit toute la folie des politiques de relance par la demande que propose la gauche et même le rassemblement national qui revient à subventionner les produits importés et à affaiblir ce qui nous reste de filières de production. La croissance obtenue (1% = 220 milliards) est illusoire puisqu’elle est plombée par un double déficit de 465 milliards (300 d’emprunts + 165 de déficit du commerce extérieur).

Nous pourrions nous en tirer si notre productivité augmentait. Or, elle s’épuise. Son recul nous prive de 110 milliards d’euros de PIB chaque année. Le Covid est passé par là. Elle bute sur deux écueils : faiblesse de l’investissement liée à l’accès et au coût du capital et qualifications défaillantes. En contre exemple, il faut savoir que la croissance américaine est alimentée par le progrès technique. Pas la nôtre.

Voilà trois chantiers prioritaires en plus pour le gouvernement.

Economiser 20 à 30 milliards d’euros par an.

C’est possible et sans recourir aux hausses d’impôts. J’ai déjà consacré un article sur le sujet avec ce que propose l’ancien gouverneur de la Banque de France, Jacques de la Rosière (9 septembre). Aujourd’hui, je vous propose d’examiner succinctement, les pistes proposées par Agnès Verdier-Molinié de l’IFRAP. Je n’entre pas dans le détail, je vous livre les têtes de chapitre. Désindexer les minimas sociaux rapporterait 2,3 milliards, Maîtriser la masse salariale de la fonction publique, par le gel du point d’indice, de l’avancement et des embauches, rapporterait 8 milliards, décaler la revalorisation de toutes les retraites pour freiner  leur progression rapporterait 6,2 milliards, lutter contre  l’absentéisme  dans le privé et la fonction publique en baissant le plafond de calcul des indemnités journalières, rapporterait 2 milliards, et enfin taxer les subventions aux associations rapporterait 1,6 milliards. On arrive à 20 milliards sans trop de douleur. Evidemment ce serait juste sur 4 ou 5 ans. Mais on entendra la gauche et le RN hurler en chœur. Si en même temps on met un peu d’ordre dans le maquis des aides en tout genre versées aux uns et aux autres, ce qui équivaudrait à des hausses d’impôts plus ou moins visibles, il serait possible d’élargir encore la diminution du déficit.

Il faudra beaucoup de savoir-faire à Michel Barnier pour y parvenir, car je crains qu’il n’ait pas de baguette magique !

Bonnes  nouvelles en marge : les  cours du pétrole n'en finissent  pas de baisser et l'inflation est au plus bas. 

 

 


BLANQUER, COMBATTANT INFATIGABLE DE L’EDUCATION.

La-Citadelle

Dans « La Citadelle », Jean-Michel Blanquer, ancien Ministre de l’Education nationale, fait le récit des cinq années qu’il a passées dans le Ministère de la rue de Grenelle et explique comment il a mis en œuvre ses priorités : rebond de l’école primaire, « plan français » et « plan mathématique » de formation continue, évaluations nationales, conseil scientifique, conseil des sages de la laïcité, réforme du bac… Il parle aussi beaucoup des qualités du Président de la République, un homme intelligent, doté d’une grande force de travail et entièrement dédié à sa fonction, mais pas exempt de défauts. Il en profite aussi pour dresser un tableau sans concession des gens qu’il a côtoyés, avec une franchise redoutable. Il a laissé un héritage colossal qui a touché à tous les étages du système éducatif, en partie détricoté par son successeur Pap N’Diaye, puis redressé par Gabriel Attal. Ainsi va la Macronie. Ce qui transparaît tout au long de l’ouvrage, c’est sa connaissance complète de la machine éducative, jusque dans les moindres recoins. Jean-Michel Blanquer, c’est une redoutable machine intellectuelle, une intelligence lumineuse qui lui permet de taper juste. En lisant « la Citadelle », on devient le compagnon de route au quotidien d’un infatigable combattant du savoir et de sa transmission, de la laïcité, de l’école de la République, et grâce à sa franchise, un peu son confident.

Le flingueur.

Commençons par évacuer ce que les médias ont d’abord retenu :  ce qu’il pense de ceux avec qui il a dû composer. A commencer par François Bayrou, « un Tartarin qui s’écoute  parler, …politicien à l’ancienne aux compromissions successives, ayant pour fidélité fondamentale le drapeau de son  moi et pour moteur constant, sa psychologie de petit garçon » ; Bruno Le Maire, « un écrivain jouant la comédie du pouvoir » ; Alexis Kholer, le triste sire du Président « qui n’a toujours vu les enseignants que comme des gauchistes paresseux » et contre qui il ne fait pas bon aller, même quand Macron a donné son accord. Quand à ce dernier, il le voit en « ange déchu de la politique » après la décision inexplicable de dissoudre l’Assemblée nationale. Le Président est un homme qui aime les défis et d’une certaine manière les provoque, ce qui le conduit à une forme de remise en cause permanente.  Et quand il réussit quelque chose de difficile, il ne peut pas s’empêcher de faire un geste ou une déclaration qui va tout gâcher. Ainsi, « il zigzague entre deux coups tordus », et la dissolution apparaît alors comme « l’acmé d’une vision bien trop personnelle de l’usage de ses pouvoirs présidentiels ».

Pourtant, tout a commencé par une sorte de lune de miel au point que certain appelait Blanquer « le vice-président ». Le Ministre avait besoin du soutien inconditionnel du Président qu’il admirait alors pour remettre la « maison Education » sur les rails, tâche colossale. Trois ans de complicité qui permettront d’affronter tous les obstacles. Sa disgrâce intervient en 2021 à la suite de son refus d’aller défier Valérie Pécresse en Ile-de-France aux régionales, combat perdu d’avance.  Le Président ne lui pardonne pas et il passe deux années en enfer avec comme punition, la nomination de Pap NDiaye pour le remplacer au début du second quinquennat. Jusqu’au bout, Jean Michel Blanquer tiendra le cap contre vents et marées.

Cinq ans au service de l’Education.

Ce qu’il faut surtout retenir du récit qu’il nous livre, c’est son investissement total pour « restaurer », le mot n’est pas trop fort, le système éducatif. Que retenir ? D’abord, le rebond du niveau à l’école primaire qui était sa priorité. Cette réussite est le résultat d’une batterie de décisions. La plus connue est le dédoublement des classes qui touche aujourd’hui plus de 400 000 enfants par an et qui a réussi à faire monter le niveau de ceux qui avaient les résultats les plus faibles. Il a également mis sur pied des évaluations nationales de début d’année, qui concernent les classes de CP, CE1, CM1, sixième, quatrième et seconde. Ces dernières permettent d’obtenir le portrait du niveau de chaque enfant en début d’année. Cela permet d’abord le suivi personnalisé de l’enfant par le professeur, mais aide aussi au pilotage pédagogique général.

Il faut également rappeler que la très grande majorité des professeurs des écoles de France ont bénéficié d’une formation continue en français et en maths au cours des cinq dernières années grâce au « plan français » et au « plan mathématiques ».

La priorité budgétaire mise sur l’école primaire a permis une amélioration du taux d’encadrement dans toute la France, et en particulier dans le monde rural. Cela aurait dû se poursuivre après 2022. Pour mettre l’accent sur la transmission des savoirs fondamentaux il s’est appuyé sur la connaissance scientifique et la comparaison internationale.  Ainsi a été créé le « Conseil scientifique de l’Éducation nationale » pour produire un effet de légitimation et de précision tout en conciliant classicisme et modernisme. Il y a des choses qui tombent sous le sens comme la supériorité de la méthode syllabique démontrée par diverses études et qui est désormais très claire dans les discours et contenus pédagogiques de l’Éducation nationale. Il fallait bien réintroduire la « science » pour faire face aux aspects parfois obscurantistes des théories pédagogistes.

La réforme du bac a offert aux élèves un choix beaucoup plus grand pour leurs spécialités, qu’ils approfondissent davantage. Les programmes sont en effet devenus beaucoup plus exigeants. Mais pour s’en rendre compte, il faut se donner la peine de comparer. L’idée était d’inciter les élèves à un effort continu tout au long de leurs études au lycée tout en continuant à objectiver leur niveau de fin d’étude par l’examen terminal, lequel compte encore pour 60 %, et ils sont mieux préparés à la réussite dans l’enseignement supérieur. 

Enfin, il a fallu prendre en compte les phénomènes actuels comme les changements de genre.  La circulaire voulue par le Ministre insiste sur la protection des élèves pour qu’ils ne soient ni en situation de harcèlement ni en situation d’effectuer des choix irréversibles ou mal maîtrisés. Elle impose l’accord des parents pour le changement de nom. Avant cette circulaire, les choses se passaient de manière sauvage. Elle a donc permis de fixer un cadre où l’on retrouve tous les principes républicains, en particulier l’égalité entre les élèves et non la différenciation identitaire. Il faudrait encore évoquer l’action du ministère ouvert sur le handicap, la culture et le sport, par les multiples initiatives engagées pour mettre l’éducation au service de tous.

Le défenseur de la laïcité.

Face au communautarisme et à l’islamisme, le président de la République a été au rendez-vous des enjeux régaliens de sa fonction et des circonstances. Le discours des Mureaux a été le fruit d’un travail de longue haleine sur la façon de renforcer les principes républicains face aux atteintes à la laïcité. Mais Jean Michel Blanquer regrette que la ligne de ce discours n’ait pas été tenue avec la netteté requise pendant les années qui ont suivi. Le Ministre est devenu au sein de la majorité une cible facile vis-à-vis de ceux qui considèrent que combattre le radicalisme islamiste, c’est courir le risque de ce qu’ils appellent « l’islamophobie » et il aurait aimé avoir un soutien plus net du Président sur ces questions. Gabriel Attal, lui-même, n’avait-il pas affirmé son désaccord quand le locataire de la rue de Grenelle avait déclaré que « le voile n’était pas souhaitable ». Il explique que l’abaya était évidemment interdite quand il était ministre, comme tous les signes ostentatoires. Mais peu de personnes testaient ce système à l’époque car la ligne laïque était claire. À partir du moment où Pap Ndiaye a été nommé, du fait du signal envoyé, il y a eu de nombreuses affaires : les milieux proches du frèrisme ont fait pression et rapidement le phénomène de l’abaya a pris de l’ampleur en 2022. Paradoxe : c’est le même Gabriel Attal qui a interdit l’abaya, manière de se définir un nouveau profil politique. Evidemment les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard sont évoqués ainsi que l’action du Conseil des sages de la laïcité qui a permis l’édiction de règles claires et communes à tous.

L’homme Blanquer.

Blanquer 2L’ouvrage qu’il nous livre est construit sur la métaphore de la voile : Vent de dos, vent de face, Cap Horn, à travers les tempêtes. Les têtes de chapitre illustrent bien les périodes que l’homme doit traverser. Chaque chapitre commence d’ailleurs par le récit d’une tranche de vie qui, rassemblées, permettent de se faire une idée du personnage, de son tempérament, de sa culture, de ses passions et aussi pourquoi il est aussi tenace. Ce professeur agrégé de droit public est aussi un enseignant passionné par son métier. Il aura eu à la tête du Ministère de l’Education nationale la plus grande longévité de l’histoire de la République. De quoi marquer durablement. Et pourtant, il s’y serait bien vu cinq années de plus.  Dommage pour l’Education !

 


ENFIN !

Barnier 2

 

Il est né le divin enfant, jouez hautbois, résonnez musettes … Tout vient à point à qui sait attendre. Si vous ne le saviez pas, vous l’aurez constaté : Michel Barnier a beaucoup de patience et parvient à ses fins ! La France a désormais un gouvernement.  On en aura entendu des mauvais augures ces jours derniers, tous ces experts capables de bavarder des heures pour ne rien dire puisqu’ils ne savent rien, sinon aligner des banalités, affirmer des sentences sorties du contexte, peigner la girafe et échafauder des hypothèses qui ne seront jamais réalisées. Et puis il y a la classe politique. A  l’énoncé des  noms lâchés aux médias en attendant que la  messe soit dite, on  aura eu droit aux hurlements de la gauche, la colère ridicule de Manon Aubry, les commentaires inutiles du boulet, François Hollande, …. De ce côté-là, rien de nouveau : ils vont appeler à la manif’ pour protester contre le déni de démocratie, comme s’ils étaient bien placés pour jouer ce rôle.

Procès en légitimité.

La gauche et une partie de l’ancienne majorité, mauvaises perdantes, ressortent le vieux slogan socialiste «au secours, la droite revient !». Ceux-là pointent, comme si c’était une catastrophe démocratique, « le gouvernement le plus à droite depuis celui de François Fillon ». Ils ne se réfèrent qu’à la représentation à l’Assemblée  nationale, ce qui est un raccourci  malhonnête. D’abord, la preuve est faite qu’il y existe une coalition largement plus nombreuse que celle du Front populaire et que  le groupe RN, ce qui contredit l’argument LFI de  la  « victoire volée »,  ensuite parce que l’assise démocratique du nouveau gouvernement  va bien au-delà du nombre des députés  si on veut bien considérer la majorité sénatoriale et le nombre des villes de plus de 9 000 habitants détenues  par  la Droite Républicaine (LR) et ses alliés (60%), sans parler des Départements et des Régions. Ce qui explique l’accueil favorable  de l’opinion publique à la nomination de Michel Barnier, homme du « terroir ». Sans compter que le nouveau Premier Ministre avait  donc à sa disposition un vivier inépuisable d'hommes et de femmes  et  ce n'est pas un hasard si on trouve des "LR" quel que soit le côté  où l'on se tourne.

Le retour des compétences.

Faut-il rappeler que Les Républicains étaient dans l’opposition depuis 2012 ? Dès lors qu’ils reviennent dans l’exécutif, par définition celui-ci est plus à droite. Mais au vu du bilan laissé par François Hollande et le « en même temps »  macroniste, il n’y a pas  besoin d’être  devin  pour imaginer que  la droite « filloniste » n’aurait pas eu de  mal à faire mieux  et  probablement la France ne serait pas dans l’état où Michel Barnier la trouve. François Hollande est vraiment mal placé pour commenter et venir faire la leçon. La première place dans l’ordre protocolaire revient à une figure venue de la gauche, Didier Migaud, à la Justice, doit  être perçue comme un signal d’équilibre tandis que l’arrivée de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur est un signal important sur des thèmes, la sécurité et l’immigration, sur lesquels une très grande majorité de Français exprime une forte demande d’autorité. Nous ne tarderons pas à voir s’exprimer les talents de ministres aux noms peu connus. Michel Barnier s’est rattaché directement le Budget - priorité la plus urgente et la plus périlleuse pour le nouvel exécutif, l’Outre-mer - sujet le plus explosif -, et l’Europe - domaine que le plus européen des chefs de gouvernement n’entend pas laisser à Emmanuel Macron.  Dès l’ouverture de la session parlementaire, dans une semaine, la nouvelle équipe sera sous la menace d’une motion de censure qui pourrait être votée à tout moment. Michel Barnier n’est pas assuré ni de tenir, ni de réussir. Le Premier Ministre doit maintenant fixer des priorités et passer à l’action en se souciant des exigences de ceux qui votent plus que des injonctions de ceux qui commentent. Là est sa force comme en témoignent les sondages.  Ceux qui par jeu politicien seraient tentés de se mettre en travers pourraient en payer le prix à leurs dépens.

Michel Barnier.

Certains voudraient voir dans son arrivée au pouvoir l’incarnation du « vieux monde » que l’ère Macron avait cru enterrer.  Un faux débat, évidemment. On retiendra surtout sa trajectoire de « gaulliste social ». Sa réputation s’est surtout faite sur son efficacité, avec en exergue les jeux olympiques d’Albertville, et sa réussite dans les missions délicates avec en référence la négociation sur le Brexit. Son talent tient dans sa propension à savoir s’entourer. C’est d’ailleurs à la composition de son cabinet qu’il s’est d’abord consacré. Voilà un homme qui ne craint pas de nommer un conseiller plus brillant que lui s’il permet de faire avancer les dossiers. Il est tenace, hyperorganisé, exigeant avec ses collaborateurs, mais toujours accessible et jamais retors tout en étant d’une grande fidélité. Et, cerise sur le gâteau, vertu rare à notre époque des « bulles d’entre soi », il n’est pas sectaire ! On dit qu’il va se trouver sur une ligne de crête périlleuse et c’est vrai, entre une gauche intolérante et irresponsable et un RN en embuscade toujours prêt à tirer les marrons du feu. Mais pour le Savoyard, habitué aux parcours montagneux, cela n’a rien d’exceptionnel. Son expérience des arcanes bruxelloises est un autre atout indéniable pour rassurer nos partenaires européens et la Commission.

La droite pour sortir de la crise.

Contraint et forcé, Macron pourrait avoir fait le bon choix. D’ailleurs, le gouvernement qui vient d’être nommé n’est pas un gouvernement provisoire, le nombre des ministres en atteste. Michel Barnier a donc dans la tête de durer et il va s’y employer, d’abord en ne donnant pas au RN le prétexte à voter une censure. Le fait qu’à partir du 30 septembre, Marine Le Pen va se retrouver avec nombre de ses amis, devant la justice, laisse augurer un temps où son parti aura d’autres chats à fouetter que batailler dans l’hémicycle. Et d’ailleurs il exclut de voter une motion de censure dans l’immédiat. Budget, déficit, dette : Michel Barnier se retrouve désormais sous la surveillance de Bruxelles. Les Européens attendent des gages de la France sur le respect des règles budgétaires communes alors que la trajectoire dérape.  Le premier défi à relever va donc être celui du budget 2025. Mais il faut aussi trouver le moyen de mettre fin aux désordres dans les territoires d’Outre Mer, Martinique et Nouvelle Calédonie, et envoyer des signaux fermes sur les dossiers de l’immigration et de la sécurité. Rigueur de la gestion, pragmatisme des décisions, volonté de redresser le pays face aux difficultés : la droite est dans son champ de compétences. On sera fixé le 1er octobre avec son discours de politique générale devant l’Assemblée. La crise politique trouve sa racine profonde dans la divergence entre ce qu’il faut réellement et les fausses promesses démagogiques que la classe politique croit devoir faire. Un écueil que Michel Barnier devrait pouvoir éviter, autant par tempérament que par conviction.

 


ECONOMISER 200 MILLIARDS SUR DIX ANS, C’EST POSSIBLE !

Barnier

Voilà une affirmation qui intéressera Michel Barnier, notre nouveau Premier Ministre.  Et ça n’est pas une plaisanterie. L’interview de l’ancien gouverneur de la Banque de France énonce des pistes qui pourraient servir de chemin possible au nouveau gouvernement. Jacques de la Rosière a 94 ans et n’a pas perdu sa lucidité puisqu’il publie un nouvel ouvrage : « Le déclin français est-il réversible ? ».  Selon notre sage de la finance, ex-directeur général du FMI et membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, il est possible de réduire la dette sans toucher aux dépenses sociales.  Mais il appelle d’abord à un sursaut pour en finir avec les politiques du déni et de la facilité monétaire et budgétaire.  Et ça tombe bien, ce sont justement les principales préoccupations de Michel Barnier. Pour relever le défi, il faut d’abord identifier les causes du déclin de la France.

Les signes du déclin.

Sans entrer dans de trop longs développements techniques, on peut en citer quatre :  d’abord, la perte de compétitivité économique caractérisée par une perte de près de 30%  de capacité industrielle, la France ayant choisi une politique de stimulation continue de la demande intérieure très coûteuse au détriment de l’investissement productif, et entraînant des délocalisations massives à l’étranger ; ensuite, la permanence depuis près de vingt ans du déficit important de la balance commerciale, lié à la hausse des produits importés générés par ce qui précède ; à cela vient s’ajouter le déclin dangereux de notre système éducatif, qu’illustrent les statistiques de  l’OCDE, et que des politiques discontinuent n’arrivent pas à redresser ; enfin, le dernier signe en est l’état déplorable de nos finances publiques avec une dette qui a plus que doublé depuis vingt ans, passant de 50%  du PIB à 112%. Le budget n’est que le reflet des choix stratégiques qui ont été opérés.

Il faut mettre fin à la doxa bien pensante.

Nous nous sommes endettés à la faveur de très bas taux d’intérêts, en pensant favoriser la croissance. Mais on ne peut emprunter indéfiniment et aujourd’hui nous sommes confrontés à une double peine : l’abondance d’argent facile a conduit aux mauvaises dépenses et le retour de la hausse des taux d’intérêts commence à faire peser une charge qui pourrait devenir rapidement insupportable. Le niveau de l’endettement public qui va approcher les 120% du PIB fait que la charge de son coût est déjà supérieur au budget de la défense nationale. Les placements spéculatifs ayant remplacés les investissements productifs dont le retour est plus lent, la France souffre d’une économie qui s’affaisse et de comptes publics non maîtrisés. Il est temps que les dépenses de consommation, en fait subventionnées, laissent la place à l’augmentation des crédits pour la recherche et l’Education nationale. L’euro nous a protégés des dévaluations qui accompagnent toujours les politiques expansives.  Le seul reproche que l’on peut faire à l’Union européenne, c’est de n'avoir pas fait respecter le plafond de la dette fixé à 60% du PIB.

Il est possible de réduire les dépenses publiques.

Pour Jacques de la Rosière, il est réaliste de trouver 200 milliards d’économies sur dix ans, sans toucher aux dépenses sociales et sans provoquer une déflagration politique. Elles passent par le maintien de l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, une révision de notre « millefeuille » territorial, une réduction du coût exorbitant de l’apprentissage (12 milliards d’euros) via une participation des entreprises. Il faut s’attaquer au sureffectif de la fonction publique (85 fonctionnaires pour 1000 habitants contre 56 en Allemagne) : le non-remplacement des départs à la retraite permettrait de réduire le surcoût estimé à 75 milliards d’euros. Il importe de faire comprendre que la France doit restaurer sa capacité à produire et retrouver sa « compétitivité budgétaire européenne ». Rien ne se règlera par de l’endettement supplémentaire. L’Etat a à sa disposition les rapports de la Cour des comptes. Pourquoi ne pas leur donner l‘autorité qui leur manque en rendant leurs préconisations incontournables, un peu comme une règle d’or qui interdirait à l’Etat de présenter un budget en déficit.

Evidemment, on découvre le chemin à parcourir. 

Avec le discours de la gauche, dans le déni constant avec son insatiable désir de relance de la demande, mécanisme qui a conduit là où on en est, il faut souhaiter bien du courage aux nouveaux ministres qui devront faire face à ce déluge de démagogie. Non seulement Michel Barnier ne bénéficie d’aucun état de grâce, mais il va être confronté à une épreuve très dure s’il assume de tenir un discours de vérité pour mettre devant leurs responsabilités la classe politique, les partenaires sociaux aussi bien que les citoyens. Vérité, notamment sur les retraites qui mobilisent déjà 14,4% du PIB et dont le déficit se creuse. Le redressement des comptes publics conditionne et nécessite en même temps un nouveau pacte politique, économique et social. Il est bon de rappeler au passage à ceux qui ont voté pour eux, que la gauche révolutionnaire (NFP) et droite nationaliste (RN), ont en commun un programme économique délirant dans lequel les dépenses sont certaines mais les recettes hypothétiques. Il revient donc au nouveau gouvernement de les convaincre que la priorité est désormais de soigner les trois plaies de l’économie française que sont la dette, la situation tragique de notre commerce extérieur et la productivité en baisse si l’on veut que notre pays retrouve des marges de manœuvre. Il faudra gouverner selon des objectifs de long terme, en réalisant des économies plutôt qu’en multipliant les dépenses stériles et donner la priorité au travail, à la production et à l’innovation.

On verra si rétablir le dialogue avec le peuple français ça marche.  En tout cas, c’est le seul chemin qui vaille.

 


LE NFP A MATIGNON, vu par Samuel Fitoussi.

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Amusons-nous un peu.

Emmanuel Macron aurait dû nommer Lucie Castets Première Ministre. Voilà ce que cela aurait donné, selon Samuel Fitoussi, chroniqueur au Figaro. Le bloc-notes se devait de partager ce point de vue humoristique avec ses lecteurs.

« Chaque semaine, pour Le Figaro, notre chroniqueur pose son regard ironique sur l’actualité. Aujourd’hui, il imagine l’avenir radieux que promettrait la formation d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire.

1) On peut chipoter sur les détails du programme du NFP, mais on ne peut nier que son diagnostic général est le bon : la France manque de dépenses publiques, d’impôts et d’immigration.

2) Les JO furent un magnifique succès, et prouvèrent que la France, quand elle y met du cœur, peut retrouver sa grandeur d’antan, illuminer le monde de son génie. Le NFP a retenu les leçons de ce triomphe, et pourra en prolonger le souffle : tous les mercredis dans la cour de Matignon aura lieu un défilé de drag-queens obèses à barbe. Les dimanches, à l’heure de la messe, un discours de Daphné Burki, diffusé depuis la tour Eiffel, retentira dans le ciel de Paris.

3) Contrairement au gouvernement actuel qui, trop longtemps, a laissé prospérer les discours dangereux, le NFP sera intransigeant avec les ennemis de la République : CNews sera interdit. Quant à la justice laxiste d’Éric Dupond-Moretti, c’en sera fini : les fauteurs de troubles seront enfin mis hors d’état de nuire. Élisabeth Badinter sera emprisonnée et partagera une cellule avec Sophia Aram, Abnousse Shalmani, Caroline Fourest et Maïwenn. Quant à la lutte contre l’antisémitisme, elle sera enfin menée avec sérieux : Hitler et Jean-Marie Le Pen seront régulièrement critiqués.

4) Le patriarcat sera démantelé : avec le NFP, fini le règne des mâles blancs incompétents ! Place à la compétence féminine. Sandrine Rousseau à l’Intérieur, Mathilde Panot à l’Éducation, Marine Tondelier à l’Écologie, Ersilia Soudais à la Justice, Danièle Obono aux Affaires étrangères.

5) Nommé à Bercy, Louis Boyard saura dialoguer avec le FMI et les banques centrales du monde entier, calculer l’élasticité-prix de nos exportations pour évaluer l’impact d’une dévaluation de l’euro, concevoir des politiques de quantitative easing asymétriques pour éviter les trappes à liquidité, déployer une stratégie de couverture contre les risques de change dans un cadre d’arbitrage de portefeuilles d’actifs souverains, surveiller les écarts de rendement entre les obligations françaises et allemandes pour anticiper les tensions sur les taux. Le tout en animant « Fort Boyard».

6) Contrairement aux électeurs de droite, qui, Lucie Castets l’a brillamment analysé la semaine dernière, « ont voté pour le RN parce qu’ils adhèrent à des thèses racistes, qui sont non pas le fruit de leur expérience du quotidien mais du fait qu’ils regardent CNews, chaîne qui explique que les Arabes et les Noirs sont méchants(1)  », les électeurs du NFP, eux, tirent leurs opinions de leur expérience, de leur connaissance profonde et intime du territoire, et non du fait qu’ils écoutent France Inter, qui explique que l’immigration ne pose absolument aucun problème en France.

7) Les méthodes du NFP ont fait leurs preuves localement. Les députés de Seine-Saint-Denis comme Éric Coquerel et Thomas Portes, ou ceux des quartiers nord de Marseille comme Sébastien Delogu, pourront appliquer à l’échelle nationale les recettes qui fonctionnent si bien pour leurs administrés. À terme, la France entière ressemblera à leurs circonscriptions.

8) Avec le NFP, les squatteurs pourront reprendre une vie normale. Aujourd’hui, il arrive parfois qu’après deux ou trois ans de procédure, une décision de justice les déclare en situation irrégulière dans leur lieu de vie, pour qu’au bout de cinq ou six ans, ils en soient cruellement expulsés. Comment concevoir des projets à long terme dans ces conditions ? Le NFP mettra fin à cette situation inique.

9) L’inaction diplomatique de la France prendra fin. Les femmes afghanes seront soutenues avec des livraisons de burqas en polyester synthétique. Les femmes iraniennes, elles, pourront assister par internet à une formation contre l’islamophobie dispensée par un maître de conférences en théories queers postcoloniales à l’université de Rennes II.

10) Le NFP s’engage à une cohabitation pacifique et apaisante. Le président et ses collègues devront simplement accepter de déménager dans un entrepôt désaffecté en Seine-Saint-Denis, pour que l’ambassade de Palestine puisse s’installer à l’Élysée. »

Bon, finalement, je préfère  Michel Barnier !

 


MELUCHE, TU NOUS FATIGUES !

Mélenchon Bastille 2013

Enfin, Macron a trouvé un Premier Ministre.

Ce sera Michel Barnier, homme d’expérience s’il en est. Evidemment, il n’est pas parfait et pour la gauche, il a l’insigne défaut de venir de la droite modérée.  Un péché majeur. Une occasion de plus de hurler au déni de démocratie, au prétexte que c’est au Front populaire que devait revenir le poste, avec en justificatif un mensonge proclamé dès la première minute des résultats du second tour des législatives, au prétexte que le Nouveau Front Populaire était arrivé en tête. Comme aucune formation n’a obtenu la majorité absolue, ça n’en fait donc pas un gagnant pour autant.

Le  mensonge.

Mais ce qui est usant c’est l’obstination avec laquelle Mélenchon et ses acolytes le répètent, comme si à force, ça allait devenir une vérité. Et le coup énorme de Mélenchon à 20H01, de crier victoire avant même de connaître les résultats définitifs, a marché puisque pour 3 Français sur 4, en nommant Michel Barnier à Matignon, Emmanuel Macron n’a pas tenu compte du résultat des élections. Le mensonge, voilà le principal ressort de cette gauche marxiste dont les pseudos intellectuels n’apprennent jamais rien de l’Histoire. Car le remède qu’ils nous proposent, est le pire.  Jamais nulle part il n’a fonctionné. Toujours, où il a été et est appliqué, il a été semeur de mort et de pauvreté et fossoyeur de la liberté. Rappelons-nous Staline et ses goulags et ses 50 millions de morts, Mao et sa révolution culturelle et ses 100 millions de Chinois supprimés, encore aujourd’hui Xi Jinping et ses disparitions inexpliquées, ses camps d’internement pour les Ouïgours, Kim Jung Il et son peuple martyrisé et affamé… Vous en voulez encore : Maduro qui refuse d’admettre sa défaite électorale, qui fait tirer sur les manifestants qui protestent et se retranche dans son palais. Le peuple vénézuelien n’en peut plus de la pauvreté qui s’est abattue sur lui à cause du gaspillage des richesses, de l’incurie et de la corruption des gouvernants communistes. De tout temps et à toutes les époques, la même idéologie produit toujours les mêmes effets.

Le « gaucho » se reproduit.

Le problème, c’est que des illuminés continuent d’endoctriner nos jeunes dans nos universités et nos grandes écoles au mépris des réalités. Et le plus grave, c’est qu’une partie de la jeunesse continue de croire au « grand soir ». J’aurais donc vécu la moitié du 20ème siècle et bientôt le quart du 21ème avec le même débat. Les propagandistes changent, chantres enthousiastes d’abord puis obligés de se rétracter ensuite devant les évidences, une fois les miasmes de la propagande évaporés. C’est André Glucksmann, le père de Raphaël qui fait amende honorable, c’est Simon Leys qui démonte chez Bernard Pivot la pasionaria italienne de Mao … Mais en attendant, combien de temps aura-t-on vécu avec Georges Marchais et le « bilan globalement positif » de l’URSS, avant que celle-ci s’écroule sur elle-même minée par l’incurie de son régime.

Cette idéologie née au 19ème siècle a la vie dure.

Elle renaît sans cesse, parfois en changeant de couleur comme on peut le constater avec nos « verts » plus marxistes qu’écologistes, pratiquant le mensonge et les affirmations erronées avec véhémence. Marine Tondelier n’a rien à envier à Jean-Luc Mélenchon. Mais comment expliquer que la théorie de Karl Marx, qui pouvait trouver quelques fondements il y a 150 ans, continue de prospérer malgré les ravages qu’elle a causés ? Probablement y a-t-il dans le communisme, une forme de croyance obscurantiste dans les « lendemains qui chantent » et que la dictature transforme en galère dès qu’elle s’applique.

Alors de grâce, Méluche, épargne-nous tes incantations et tes appels à l’émeute. Tes flots de mensonges et tes vérités déguisées, tes accusations biaisées et tes faux-semblants. Avec toi, les Français vivraient en enfer, eux qui sont tant attachés à la liberté. Tout ce que tu sais faire, c’est appeler à l’émeute, à la manif’, car en vrai marxiste, tu rêves toujours du « grand soir », du chaos, de la révolution, du cauchemar romantique de la prise du pouvoir par la rue. Evidemment, il y aura toujours des gogos pour te suivre. Mais enfin, tu nous fatigues. A 73 ans, prends donc ta retraite !

En attendant, Michel Barnier s’est mis au travail.

Le mensonge du NFP arrivé en tête est démenti. Avec ses 180 députés, il est largement dépassé par les 225 du bloc central qui constitue désormais le 1er groupe à l’Assemblée nationale. 40% des Français pensent que la nomination de Barnier est une bonne chose contre 26% une mauvaise, et 52% pensent qu’il réussira à construire un gouvernement de rassemblement. Retour sur terre !

 


CIOTTI A TOUT FAUX !

Ciotti

Une UDR bien factice.

En créant une nouvelle version de l’UDR, Eric Ciotti persiste et signe. Je ne suis pas certain que la référence au sigle de l’ancien parti gaulliste soit pertinente et relèverait plutôt de la malhonnêteté intellectuelle en s’en servant pour concrétiser une alliance avec le Rassemblement national. Il y a bien des gaullistes qui doivent se retourner dans leur tombe. Je m’interroge même sur sa signification : que peut bien vouloir dire, en effet, Union « des Droites » pour la République ? De quelles droites parle-t-il outre la sienne ? Mais surtout, l’erreur est monumentale s’il s’agit de ranger le parti de Marine Le Pen dans cette catégorie.

Sans sombrer dans la diabolisation ni la caricature, le Rassemblement national n’est pas vraiment un parti de droite.  C’est un parti populiste au programme composite. De droite il n’a que ses postures radicales et véhémentes contre l’immigration et l’insécurité dont l’application concrète ne serait pas sans poser problème au regard de notre droit et de la cohérence avec les directives européennes. 

Qu’avons-nous de commun avec ce parti ?

En dehors de l’immigration et de la sécurité, pas grand-chose.

Sur le plan du programme économique, nous ne pouvons pas nous reconnaître dans les propositions démagogiques sur le renoncement à la réforme du financement des retraites, la hausse du SMIC, l’abandon de la loi Dutreil qui facilite la transmission des PME, la conception de « l’Etat stratège », version policée du dirigisme économique national-étatiste. A bien des égards, c’est un programme de gauche, ce que revendique Marine Le Pen quand elle affirme qu’elle n’est pas de droite.

Nous ne sommes pas du tout d’accord sur l’Europe. Le Rassemblement national préconise nombre de dispositions qui nous amèneraient à sortir de l’UE, bien qu’il se garde de le dire clairement. L’abandon des souverainetés que nous partageons avec nos partenaires, comme le rétablissement des frontières, en est l’expression la plus visible. Il y a peu encore, il voulait sortir de l’Euro.  Et que penser du rôle de Jordan Bardella qui a pris la présidence du groupe des nationalistes fondé par Victor Orban, principal allié de Poutine contre l’Ukraine et cheval de Troie de l’économie chinoise dans l’Union.

Ces divergences sont fondamentales et constituent, à mes yeux, des lignes rouges infranchissables, empêchant toute alliance. Et encore, je me garde de tout procès d’intention sur ce que serait une éventuelle prise de contrôle des médias, mise au pas de la justice ou prise en main de la police, au cas où il parviendrait au pouvoir. Si Orban est le modèle, ça craint. 

Je ne comprends pas la démarche d’Eric Ciotti.

Il a choisi un chemin de servitude. Désormais son sort est entre les mains de la famille Le Pen. Les messages qu’il nous envoie pour inciter à le rejoindre sont pitoyables et l’argumentation fallacieuse. La manière dont il a méprisé les instances des Républicains est honteuse. S’il y a une réalité qu’il faut bien prendre en compte, c’est l’échec du RN aux élections législatives. En votant à près de 75%, le corps électoral a clairement signifié qu’il ne souhaitait pas le voir gouverner. Je n’approuve pas pour autant le Front populaire mais personne n’a obligé les Français à voter et n’a tenu leur main dans l’isoloir.  Que le pays en ressorte ingouvernable, est une autre affaire.  Les comportements à la Ciotti n’y sont pas pour rien !

En refusant de confier au RN le gouvernement du pays, les Français ont montré qu’ils n’ont pas renoncé à rester fidèles à leur histoire et aux valeurs de la République. Surtout, les Jeux de Paris ont montré qu’ils étaient capables de se rassembler autour d’un objectif commun, d’étonner le monde par leur créativité, leur efficacité et leur sens de la fête, de rivaliser avec les meilleures nations au plan de l’organisation comme des performances sportives. La réussite des JO fournit des clés utiles pour sortir de l’impasse politique et engager le redressement de la France. On aura l’occasion d’y revenir.

 


AEROPORT DE NANTES : DU DENI AU SCANDALE

Aéroport de Nantes

 

Plus de six ans après l’abandon du projet de Notre-Dame des landes, dans les conditions que l’on sait entre démocratie bafouée et terrorisme activiste, l’aéroport de Nantes-Atlantique attend toujours sa modernisation tout en poursuivant sa croissance.

Un trafic en hausse continue.

Le gestionnaire Aéroport du Grand Ouest, filiale de Vinci annonce encore une croissance de son trafic depuis le début de l’année : plus 13%. L’aéroport devrait atteindre les 7 millions de passagers cette année, renouant avec le trafic de 2019, avant le Covid. Au cours des sept derniers mois, Nantes Atlantique a encore étoffé son offre avec 17 nouvelles lignes et propose aujourd’hui 92 destinations directes dont 75 à l’international. Elles couvent le bassin méditerranéen et depuis quelques temps, elles s’orientent vers l’Europe de l’Est et du Nord. Ce trafic est conforme à celui d’une métropole comme Nantes et irrigue une grande partie des voyageurs du grand ouest. On peut même imaginer que ce développement est freiné par les conditions d’accueil et de fonctionnement actuelles, plus proches de celles d’un aéroport de pays du Tiers monde que d’un Etat développé. Que les écologistes le veuillent ou non, cette croissance n’est pas près de s’arrêter.

De lourds travaux sont nécessaires.

Depuis l’arrêt du projet de construction du nouvel aéroport, la promesse de modernisation de l’actuel équipement n’a pas été tenue par l’Etat. Les bâtiments sont aujourd’hui obsolètes et ne permettent pas d’accueillir les voyageurs dans des conditions convenables. La vingtaine de compagnies qu’il héberge s’entassent dans des locaux exigus, les stationnements tant pour les voitures que pour les avions sont largement insuffisants, la piste d’atterrissage a besoin d’être entièrement rénovée … Le gestionnaire vient d’engager un ultime lifting de 26 millions d’euros sur 2024 et 2025 pour des travaux d’urgence et de filtrage. Un appel d’offre a été lancé pour renouveler en 2025 les commerces et les restaurants de l’aérogare, points faibles de la plate-forme. Il s’agit d’accompagner la croissance dans un aéroport qui a peu évolué.  Le processus de nomination d’un nouveau concessionnaire devant mener les lourds travaux de mise à niveau s’est enlisé. La publication du cahier des charges pour un nouveau contrat de concession n’est toujours pas faite et selon certains, elle pourrait être encre retardée jusqu’à après les élections municipales.

Les nuisances restent un problème majeur.

Une des raisons qui plaidaient pour Notre-Dame des Landes, c’est l’enclavement de Nantes-Atlantique dans l’agglomération nantaise et la limite imposée par le lace de Grandlieu. L’augmentation du nombre des vols, le survol de la ville à basse altitude est un scandale écologique permanent, à la fois par la pollution sonore et les particules fines produites par les réacteurs. Le plan de gêne sonore a dû être étendu et couvre 4 700 logements éligibles à des aménagements antibruit ce qui a entraîné une augmentation de la taxe sur les nuisances aériennes.  De plus, un couvre-feu est imposé aux compagnies entre minuit et 6 heures du matin et les élus plaident pour extension du créneau sans avions. Pour l’instant, les compagnies de transport ont trouvé la parade : si le trafic passagers augmente, le nombre des mouvements d’avions est tombé à 50 000 par an contre 63 000 en 2019. Les appareils sont plus gros et mieux remplis. Mais c’est un paramètre qui a ses limites face à une croissance continue. Il entrera en compte dans la question du plafonnement de l’aéroport qui reste à trancher. Une épine dans le pied, à coup sûr, pour la croissance de la métropole nantaise.

Un beau gâchis.

On ne remercie pas Edouard Philippe d’avoir cédé à Nicolas Hulot et aux activistes zadistes. La démocratie n’y a pas gagné, et la Région y perd beaucoup tous les jours.  Mais les écolos ne sont pas à ça près.

 

 


POUR UN GOUVERNEMENT DE SALUT PUBLIC

Comédie grecque

 

Au moment où l’économie française retrouve un peu de tonus, le rejet par le président de la République d’un gouvernement de gauche dirigé par Lucie Castets est une décision de bon sens, d’autant plus que la consultation avec les partis politiques a fait apparaître une unanimité contre un gouvernement du Nouveau Front populaire avec ou sans LFI. La censure aurait donc été automatique. On n'aura donc pas les mesures catastrophiques prévues dans leur programme qui auraient de toute façon été censurées. Mais ne nous réjouissons pas trop vite, la hausse des impôts et des taxes est quasi inévitable car il y a gros à parier qu’un gouvernement sans vraie majorité ne fera aucun effort pour réduire les dépenses publiques. Mais la donne déprendra largement de la personnalité qui aura la lourde charge de prendre les rênes.

Répéter un mensonge n’en fait pas une vérité.

Les partis du Nouveau Front populaire proclament que le gouvernement doit leur revenir sous prétexte qu’ils sont arrivés en tête aux dernières législatives. Ils hurlent au déni démocratique et menacent, sans en avoir les moyens, de destituer le Président. Arrêtons le théâtre et refusons leurs diatribes accusatoires.  Ils n’ont qu’une majorité relative et combien de députés ont-ils, élus avec les voix de ceux qui ont voté pour battre le RN sans adhérer à leur programme ?  Refusons la mystification et la tentative de main mise sur le pouvoir. Retraites, impôts, dette…  leur programme propose ce qui a échoué partout et finirait de plonger la France dans un gouffre sans fond. Le refus de Macron les fait enrager et il faut craindre qu’il cherche à répandre le chaos dans la rue. Je suis persuadé que les Français ne sont pas prêts à suivre le Maduro français. 

Une personnalité expérimentée.

Un premier ministre de centre-droit apparaît comme la solution la plus raisonnable à la fois sur le plan économique et parlementaire. Il est important de nommer un personnage bénéficiant d’un vrai capital politique et qui maîtrise parfaitement les rouages du parlementarisme. Car désormais, c’est à l’Assemblée nationale que tout se joue. Dès lors que le RN a annoncé qu’il ne voterait pas systématiquement une motion de censure contre un gouvernement issu du « bloc central », le rôle du premier ministre doit être la recherche permanente de consensus les plus larges, donc utiliser la négociation et le dialogue et surtout le respect de toutes les convictions. La clé c’est donc un premier ministre de centre-droit moins susceptible que d’autres profils d’attirer sur lui une motion de censure qui impliquerait une alliance entre le RN et le NFP, ce que Marine Le Pen a dénoncé, d’entrée de jeu comme impossible.

Un profil qui n’attire pas les foudres du RN.

Je vois deux personnalités qui pourraient faire l’affaire. D’abord, Xavier Bertrand, dont le nom circule depuis le début de l’été. Il a de nombreux atouts : une expérience politique sérieuse résultante d’un parcours qui l’a mené à faire face à de multiples mandats et responsabilités, tant électives que ministérielles ; il entretient de bons rapports avec la gauche avec laquelle il a su établir des rapports de confiance dans un combat commun contre l’extrême-droite ; sa gestion de la Région des Hauts de France démontre, s’il en était besoin, ses compétences pour gérer les affaires de l’Etat. C’est à la fois un bon connaisseur des rouages parlementaires et ministériels. Un inconvénient néanmoins : son discours radical contre l’extrême-droite et son alliance avec le PS qui a accepté de se retirer en sa faveur pour lui   permettre de l’emporter à l’élection régionale, en a fait la bête noire du RN. Alors, j’ai un joker :  Jean-François Copé.  Le maire de Meaux a, à peu près, les mêmes caractéristiques que Xavier Bertrand mais serait peut-être moins rejetable par le RN. Les deux sont suffisamment en marge des LR pour ne pas gêner les ambitions d’un Wauquiez et donc s’attirer ses foudres. Il faudra pourtant que le parti accepte   de soutenir sans participer en tant que tel. Il est  déjà suffisamment discrédité par l’initiative d’Eric Ciotti, sans en rajouter en étant celui qui bloque tout initiative d’union à partir du bloc central.

Un gouvernement de salut public.

IL faut associer la gauche et le centre gauche qui souhaite s’affranchir de la tutelle de la France insoumise : Bernard Cazeneuve et Manuel Valls ont déjà fait savoir leur disponibilité, Karim Baouamrane, le maire de Saint-Ouen, plaide pour l’ouverture, Carole Delga souhaite une majorité élargie à gauche. Seul Olivier Faure campe sur son alliance avec Mélenchon. Dans un article retentissant Raphaël Glucksmann s’est positionné nettement pour le rejet de Mélenchon. Ces personnes de bonne volonté pourraient tout-à-fait participer à un gouvernement d’union nationale sur la  base d’un programme restreint et équilibré pour gérer le pays pendant l’année qui vient. J’imagine un Didier Migaud aux finances, un Manuel Valls à l’Intérieur côtoyant un Georges Fenech à la Justice et un Michel Barnier aux Affaires étrangères, tandis que Raphaël Glusckmann prendrait en charge les Affaires européennes, et Valérie Létard l’Education ou encore Bernard Cazeneuve la Défense… Je rêve évidemment. Mais pourquoi pas ? (J’ai distribué ces noms au hasard. Il existe plein d’autres  possibilités).

Un climat économique moins dégradé.

Ce genre de gouvernement pourrait faire passer quelques réformes en restant raisonnable pour tenir compte de notre situation financière dégradée. Il serait bien inspiré de profiter d’un climat des affaires plus favorable, qui voit l’industrie rebondir. Les services, le commerce de détail et même le bâtiment ne sont pas en reste. L’emploi reste par ailleurs bien orienté.  La baisse du prix du pétrole, une inflation plus modérée et un possible « effet JO » peuvent expliquer ce rebond.  Mais si l’incertitude politique se prolonge trop, il sera de courte durée.  Dans ce contexte, on aurait tort de faire la fine bouche, d’autant plus que la poursuite de l’assouplissement des politiques monétaires des banques centrales devrait se poursuivre et bénéficier notamment au secteur du bâtiment. Alors qu’est-ce qu’on attend pour jouer enfin en « équipe France » ! On va me dire : c’est faire le jeu de Macron. C’est oublier que le Premier  Ministre est responsable  devant l’Assemblée nationale ce qui en fait le maître du jeu.