HISTOIRE

PEUT-ON ECHAPPER A LA CRISE QUI VIENT ?

Fin du monde tintin

 

Chaque jour qui passe, elle semble se rapprocher et les signaux d’alerte sont de plus en plus nombreux. Les révisions à la baisse des  prévisions de croissance s’enchaînent mois après mois, mais elles semblent accentuer la folie. Déjà, de nombreux pays sont entrés en récession industrielle. Le stock total des dettes publiques et privées est au plus haut (environ trois ans de PIB mondial). Dans ce contexte, une récession provoquerait une nouvelle crise financière avec d’énormes risques de défaillances en chaîne. A l’image de la  planète qui brûle, les financiers entretiennent le brasier au lieu de tenter de l’éteindre.

La  folie de l’argent gratuit.

Comme le  constate Jean-Claude Trichet « l’endettement public et privé a continué d’augmenter au même  rythme qu’avant la crise de 2008 alors que celle-ci était largement due à un formidable excès d’endettement ». Tous les grands chocs ont pour point commun l’augmentation incontrôlée de la  gratuité des  moyens de paiement. Or, il n’y a pas de prospérité illimitée, mais la  fascination pour les  fortunes rapides  et la croyance dans l’affranchissement des contraintes d’équilibre financier, monétaire ou budgétaire pour soutenir la croissance, pour faire face à la révolution technologique, ou parce que le monde géopolitique serait différent, aveuglent les autorités politiques. Ainsi les   banques centrales se sont lancées dans des baisses des taux d’intérêt et de nouvelles injections de liquidités.

Des relances budgétaires irresponsables.

Pourtant, la drogue monétaire n’est qu’un palliatif qui reporte les  solutions à la crise en gonflant les bulles d’actifs de l’immobilier, des obligations, de la bourse. Il s’agit de maintenir à tout prix l’activité. Le  pire exemple  vient des Etats-Unis où la Fed a  interrompu ses efforts et baissé ses taux de 0,25%. La baisse des taux favorise l’expansion monétaire et va donc de pair avec des relances budgétaires.  Les américains connaîtront un déficit public de 1 000 milliards de dollars en 2020 soit 5,5% du PIB, au moment où le taux de chômage est au plus bas (3,7%) et la frénésie des emprunts gagne tous les secteurs. Cette expansion monétaire est dangereuse : elle ne soutient que marginalement l’économie, car  les  banques centrales ne peuvent contrôler l’usage et l’affectation des moyens qu’elles émettent ;  la pénalisation de l’épargne déstabilise  les classes moyennes des pays développés et nourrit le populisme ; l’argent facile est une machine à distribuer du pouvoir d’achat factice et à créer des bulles spéculatives. Un bon exemple pour illustrer que les liquidités déversées ne vont pas en priorité à l’investissement qui améliorerait la  vraie croissance et la  productivité tient dans la distribution des dividendes qui n’a jamais été aussi élevée en France,  favorisée par la flat  tax, alors que la productivité est au point mort et que notre croissance reste atone.

Un système bancaire fragilisé.

L’expansion monétaire et budgétaire prive les banques de toute capacité de réaction.  Elles sont ruinées par les taux négatifs qui entretiennent  la finance de l’ombre, d’autant plus que le travail de sape de Donald Trump contre les  institutions multilatérales, limite  les possibilités de coopération internationale et de stratégies concertées, qui jouèrent pourtant un rôle  décisif pour endiguer la crise  de 2008. La monnaie  est un outil de politique économique qui ne doit être utilisé qu’en période de krach ou de déflation, mais certainement pas en période de plein-emploi qui consiste alors à entretenir une « surchauffe ».  L’argent gratuit est une addiction qui ne peut connaître d’issue heureuse. La fin est certaine : le  krach, seul le moment est incertain.

Des solutions existent.

Echapper à la crise qui vient suppose de relancer massivement l’investissement mondial par une intensification de  la  coopération internationale. Mais on n’en prend pas le chemin. L’Europe a les  moyens de se mettre à l’abri. Au moins pourrait-on achever la construction européenne  autour de l’euro  qui permettrait une défragmentation financière de la zone et la création d’un support d’épargne commun pour drainer les  capitaux vers une union de financement de l’investissement et de l’innovation. C’est réalisable : la zone euro dispose  de la  première épargne du monde (340 milliards d’euros) qui n’est malheureusement pas investie dans l’espace monétaire commun.  Cette union de financement nous mettrait à l’abri de la prochaine crise systémique. Mieux, elle ferait de l’euro légal du dollar. Réalisation de l’union bancaire et des marchés  de capitaux : voilà une belle tâche à la hauteur des compétences de Christine Lagarde. Si le mouvement pouvait s’accompagner d’une convergence fiscale, sociale et environnementale, l’Europe serait armée pour faire face. Cela ne dispenserait pas de la nécessité d’une conférence internationale définissant les conditions d’une relance mondiale, comme le G20 l’avait imposée en 2008, mais c’est une autre histoire et avec des Trump, des Johnson et Salvini dans le paysage, c’est pas gagné !

Il nous faudrait un Sarkozy, et nous n'avons qu'un Macron...

 


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Presse

 

Intelligence artificielle

Soft Bank lance un nouveau fonds de plus de 100 milliards de dollars pour investir dans l’intelligence artificielle.  Microsoft, Apple  … sont parties prenantes évidemment. Villani est bien loin avec son petit  milliard !

Chômage

Une embellie trop fragile selon J.M. Vittori. Le chômage continue de baisser, et c’est bien, mais trop lentement. Sur un an  la baisse est de 2%.Il reste encore  3,4 millions de chômeurs et si on ajoute les emplois partiels on recense près de 5,5 millions de demandeurs d’emploi. Une proportion 1/3 plus élevée que dans l’Union européenne.  C’est trop alors que les signes de faiblesse persistent : le chômage des femmes ne diminue pas, de même que celui des séniors.  Le nombre des chômeurs de longue durée reste beaucoup trop élevé.

Croissance.

En France elle fléchit au 2ème trimestre à 0,2%. C’est la  consommation des  ménages qui flanche,  malgré les gains de pouvoir d’achat financés à la suite des Gilets jaunes, environ 8,5 milliards d’euros, dont les 2/3 sont allés alimenter l’épargne. On notera un léger redressement de notre commerce extérieur. Le ralentissement européen, lié aux tensions commerciales provoquées par Donald Trump, aura-t-il raison de la capacité de résistance tricolore? La reprise de la croissance n'est pas garantie et dépendra en tout premier lieu de la transformation du regain de confiance des ménages en consommation.  C’est pas gagné !

Economie allemande.

C’est pas gagné, d’autant plus que les nuages noirs s’amoncellent sur l’économie de notre voisin. Le ralentissement allemand touche plusieurs secteurs industriels : l’automobile, la métallurgie, la fabrication des machines sont les  principales touchées. Les  prévisions de croissance du pib pour l’Allemagne tournent autour de 0,6-0,7%. Un trou d’air qui deveint une faible  conjoncture durable  … avec une menace de récession.

Essoufflement de l’économie mondiale

Pour couronner le tout le FMI revoit à la baisse la  croissance mondiale pour la quatrième fois. Presque partout, les  économies sont languissantes. Une morosité largement due à la guerre commerciale que se livrent Les Etats-Unis et la Chine. Tant dans les pays avancés que dans les émergents, l’investissement et la demande de biens de consommation restent modérés. Et ce sont surtout les émergents et les pays en développement qui noircissent le tableau. Les incertitudes sont telles que les prévisions ont encore une forte probabilité d’être revues à la baisse. Ce qui alimente la fuite en avant des  politiques monétaires « accommodantes ».

Mauvaise  donne

Pascal Durand a critiqué l'intervention de François-Xavier Bellamy au Parlement européen parce que celui-ci se réclamait de Charles Péguy en qui l’écolo voit un « nationaliste belliqueux et réactionnaire ».  C’est  l’inculture et  l’ignorance qui s’érigent  en donneuses de leçons. Pour faire  court : Péguy était un chrétien de gauche et son patriotisme, qui se réclame de Corneille, de Michelet et de Victor Hugo n'est ni contre-révolutionnaire, ni autoritariste, ni antisémite. Il  est l’antidote du nationalisme ! Pascal Durand devrait retourner à l’école  avant de tweeter.

Menus constats

On a retrouvé le téléphone disparu de Benalla et il a livré ses  secrets, mais curieusement ça a l’air de n’intéresser personne, même quand il s’agit des comptes  de campagne du candidat Macron.

Sécurité : hausse vertigineuse des cambriolages. On en est à 645/j . Mais M. Castaner  doit trouver ça normal.  Il faut dire que  la  police est à bout de souffle. La preuve : les suicides qui s’additionnent dramatiquement dans les rangs des fonctionnaires. Mais il semble qu’on s’en émeuve moins que pour d’autres victimes.

Pour Macron on était  passé des Gilets jaunes au Maillot jaune !  Mais c’était avant qu’Alaphilippe perde le Tour.

Migrants

La  France continue d’être débordée. Est-on à la veille d’une nouvelle vague ? Un indice : la Grèce voit augmenter le nombre des migrants qui prennent pied sur son sol. 

Sanchez toujours sans fauteuil

Les socialistes et Podemos  ont été incapables  de s'entendre. L'échec de l'investiture de Pedro Sanchez -qui est toujours en fonction- prolonge l'instabilité d'une Espagne à la recherche d'un gouvernement. La date du 23 septembre pour trouver une solutions sera vite là  ; sinon ce sera de nouvelles élections   ...

 


BOJO AU PIED DU MUR

Boris Johson

Boris Johnson a obtenu ce qu’il voulait : il campe désormais au « Ten » (10 Downing Street). Une rue qui pourrait bien porter son nom avec son arrivée : « la rue en pente » !  Car la place, il l’a obtenue avec une surenchère sur le Brexit qui risque fort de se retourner comme  un boomerang.  Fidèle à lui-même, il a commencé par réclamer  une renégociation du traité  obtenu par Theresa May. Fin de non-recevoir de Michel Barnier  sur le même ton. On en est là.  Le 31 octobre verra-t-il  le Royaume-Uni sortir de l’Union sans accord ? L’hypothèse devient très probable. Car on ne voit pas comment Le  fougueux Boris  obtiendrait ce que Theresa n’a pas obtenu après 3 ans de négociations.

Pourtant un « Hard-Brexit »  serait désastreux économiquement.

Les  conséquences  d’une sortie sans accord sont autant sous-estimées qu’occultées et d’autant plus redoutables que personne ne s’y est vraiment préparé. Les britanniques devraient ouvrir les yeux. Le  Brexit leur coûte déjà très cher :  perte de croissance depuis 2016, chute de 20% de la Livre, regain d’inflation, effondrement de l’investissement, chute vertigineuse des entrées de capitaux divisées  par trois… Autrement dit, s’il   y a une certitude au bout du chemin c’est  celle de la  récession économique assortie d’un choc financier pour la City qui n’aura pas de période  d’adaptation pour gérer ses relations financières avec l’Union.

Les conséquences politiques sont encore  pires.

On ne voit pas comment la démocratie britannique va pouvoir retrouver son équilibre devant cette fuite en avant populiste, incarnée par les trois leaders Jeremy Corbin, Nigel Farage et Boris Johnson, qui se révèlent incapables  de mettre fin à l’instabilité gouvernementale et à la paralysie du parlement. A  croire qu’aucun n’a en tête l’intérêt supérieur du pays. Le Brexit menace même l’unité de la nation, car il ne manquera pas de relancer la revendication indépendantiste de l’Ecosse aussi bien que la reprise de la lutte armée par l’IRA en Irlande du Nord puisque aucune solution ne peut-être trouvée pour la frontière entre les deux Irlandes.

L’Europe aura sa part  du fardeau.

Même si le continent peut minimiser les effets d’une sortie sans accord, il n’est pas pour autant immunisé. Toute récession est forcément communicative,  d’autant plus que le  contexte n’est  pas brillant : trou d’air de l’Allemagne, ralentissement mondial. L’union sera-t-elle aussi unanime qu’elle  l’a été jusqu’à maintenant ? Le dernier sommet a montré des divergences de stratégie, et  la France n’est pas  sur la même ligne que l’Allemagne.  Pour l’instant le front tient, mais jusqu’à quand …

Les marchés financiers sont fragiles.

Une secousse comme celle d’un hard Brexit pourrait avoir des conséquences désastreuses.  Dans un paysage dominé  par le ralentissement  de l’activité et la montée des risques qu’une expansion monétaire incontrôlée, le gonflement des bulles spéculatives, la volatilité des actifs, rendent tout choc périlleux. L’augmentation des dettes publiques  et  le développement du marché de l’ombre non régulé sont des facteurs d’amplification  en cas de déclenchement de la crise. Et cette fois-ci les  Etats seront bien démunis  car  on ne voit pas comment ils auraient les  moyens de réagir, ayant déjà épuisé toutes leurs marges de manœuvre avec la politique de la planche à billets. Un choc sur la City dont l’importance reste encore prépondérante sur la planète financière, provoquerait  inévitablement une cascade « d’ajustements » impossible à mesurer.

Le Parlement ne veut pas d’une sortie sans accord.

Mais Boris Johnson, malgré ses gros bras et ses coups de menton  n’a pas  résolu  le problème  sur lequel Theresa  May a buté : le Parlement britannique a certes refusé de voter l’accord qu’elle a négocié,  mais il a voté aussi le refus de la sortie sans accord.  Et  encore dernièrement il a voté  en ce sens en obligeant BoJo  à passer par lui. Insoluble !  Il  ne resterait alors que le retour devant les électeurs.  Des élections générales très périlleuses avec  des populistes prêts à tous les mensonges, même les plus gros pour faire  gagner leur camp.  Sans aucun respect  pour l’intérêt supérieur de leur pays. Avec une quasi-certitude : les conservateurs en paieraient le prix par une lourde défaite et le « crash » de BoJo…  

Si les « Anglais » imaginent recouvrer seuls la  maîtrise de leur destin, face aux empires qui dominent actuellement le  monde, ils risquent de voir ce rêve se terminer en cauchemar. Quant à la main tendue de Trump, elle est trop  intéressée pour être honnête. Le Royaume-Uni ferait  bien de se  méfier.

 


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Presse

Droite moderne.

Et un groupuscule de plus.  LR devient une mosaïque de chapelles. Geoffroy Didier crée son micro parti « Droite moderne ».   Un courant « progressiste » pour quoi faire ? Déjà le mot me fait fuir. Je pense comme Sarkozy (Passions, p. 258) : « Dès qu’apparait le moindre désaccord, la division semble devenue inéluctable. Ainsi Valérie Pécresse a créé Libres, Xavier Bertrand La Manufacture, Bruno Retailleau Force Républicaine… à l’arrivée, je crains fort que chacun sera déçu…  Le  seul chemin à suivre est celui du rassemblement. »  Un seul parti n’empêche pas le débat. 

Dépenses publiques.

L’exécutif renonce à baisser les dépenses publiques (figaro 15/7) . Les grandes orientations de la prochaine loi de finances ne sont pas à la hauteur de l’ambition réformatrice qu’affiche le gouvernement qui baisse les bras. Les mesures de soutien au pouvoir d’achat des Français décidées après la crise des « gilets jaunes » pèsent 27 milliards d'euros. Elles ne seront pas contrebalancées par des mesures d'économies. Aucune économie structurelle n’est prévue.

Retraites.

L’exécutif renonce aux mesures d’économies de court terme. Il   attendra la réforme « systémique ». Ce renoncement va  poser un problème budgétaire pour l’an prochain. Un de plus. On cherche  le courage , mais on n’en trouve nulle part !

De Rugy.

Victime des « fouille-merde » qui tuent la démocratie, le Ministre de l’Ecologie a fini par démissionner face à  l’avalanche des révélations orchestrées  par  Mediapart. Le  chœur des  pleureuses  misérabilistes s’en est donné à cœur-joie. Ce n’est pas que les faits incriminés soient délictueux (comme pour Fillon), ni même vérifiés, mais la  « transparence » interdit de mettre le  doigt dans le pot  de confiture. Au nom de la morale !  Comme  il en a été l’un des chantres  exalté, il est rattrapé  par la patrouille… Moralité : la trahison ne paie pas, la délation oui. Piètre consolation. Car Marine Le Pen engrange… 

Cour des comptes.

Après avoir étrillé le gouvernement sur son laxisme financier et budgétaire, ce sont les « régimes spéciaux » qui sont dans son collimateur. Dans son rapport, elle épingle les conditions dont bénéficient les salariés de la SNCF, la RATP ou EDF.  Rien de nouveau en fait,  mais on croyait que le problème avait été résolu. On part en retraite en moyenne à 55,7 ans à la RATP ou 56,9 ans à la SNCF (63 ans en moyenne pour le régime général). Avec, en plus, des retraites très confortables : 3705 euros pour la RATP ou encore 2636 euros pour la SNCF et les écarts se sont creusés depuis 10 ans. Sans parler des avantages en nature… Pendant ce temps-là on réfléchit à rendre moins favorables les reversions des autres retraités. Et si on faisait grève pour protester ?

Immobilier.

Conséquence de la politique des banques centrales, les taux des crédits immobiliers continuent leur chute. Un nouveau record historique vient d’être battu : 1,25%, c'est le taux moyen des crédits immobiliers. Et rien ne semble indiquer un ralentissement de la baisse. La question qu’il faut se poser : pourra-t-on avoir un jour des taux d'intérêt négatifs ?  Mais sans attendre, c’est le moment d’acheter !

Rigueur.

Malgré des taux très négatifs, l'Allemagne ne veut pas profiter de l'opportunité pour devenir déficitaire et creuser sa dette. Au contraire, elle a annoncé que sa dette chuterait en dessous des 60% du PIB (100% pour la France). Il y aura donc de moins en moins d'emprunts d'État allemands à vendre et par conséquent de plus en plus de demande de placement insatisfaite. Donc des taux encore plus bas.... Trop tentant pour la France qui choisit le  laxisme !

Ursula.

Ursula Von der Leyen a reçu le soutien de 383 parlementaires, 327 ont voté contre et 22 se sont abstenus. Elle sera donc la prochaine présidente de la Commission Européenne. Le PPE s’en sort bien. Macron va faire la grimace, Orban a voté pour elle. La crise politique a été évitée. L’Europe va  pouvoir avancer.

Débordements.

Casse de certains «gilets ­jaunes», violences d’une ­partie des supporteurs ­algériens… le jour de la fête nationale !  Images d’une France à la dérive avec un exécutif qui fuit les solutions  et croit pouvoir tenir en dépensant de l’argent qu’il n’a pas. Et qui se révèle incapable de gérer l’afflux des  migrants.  La  France est le pays où le nombre de clandestins pèse de  plus en plus lourd. Le coût de l’allocation pour demandeur d’asile explose. Le pays va mal et ça se ressent.

 


BOUILLONNEMENTS POST-ELECTORAUX

Européennes répartition des voix

Resultats-e-europeenes-2019 (1)

Des résultats sans lendemains.

Que d’excitation sur les  plateaux médiatiques,  que de commentaires définitifs et  péremptoires,  que d’assassinats  en règles  …  Pourtant, ils devraient bien savoir qu’aucune élection européenne n’a donné des résultats fondateurs. Performances ou revers, tous se sont révélés  sans lendemain.  Pour une raison simple : la  moitié du corps électoral  n’est pas allée voter.  On raisonne donc sur des bases erronées, les  électorats  captifs se mobilisant davantage,  ils avantagent leur camp. Le  graphique ci-dessus de comparaison avec la  présidentielle de 2017 est explicite. Alors ceux qui parient sur la « mort » de la droite feraient bien de se méfier. Le seul résultat qu’ils auront obtenu c’est la démission de Laurent Wauquiez.  Ils ne savent pas les malheureux qu’ils lui ont peut-être rendu service.

Sur les conditions du déroulement de ces élections,  il y a bien des choses à relever.

J’observe que Macron a perdu son pari,  mais  sur consignes de l’Elysée, des  médias complaisants l’ont transformé en victoire. La vérité, c’est que sur la moitié du corps électoral qui est venue voter,  puisque le  Président en avait fait un referendum sur sa personne (« Vous n’avez pas le  choix »), plus de 75% des suffrages exprimés ont choisi une forme de sanction.  D’ailleurs deux Français sur trois considèrent qu’il a perdu. Il a parait-il réduit la droite en miettes  et  cela suffirait à lui déblayer le chemin. On s’apercevra rapidement que ça n’est pas du tout la réalité et que la fin de son quinquennat va  être chahutée.

J’observe aussi que le Président s’est arrogé un temps de parole dont le « grand débat » a été le prétexte.  Celui-ci, sans contradiction, a été de nature à influencer pendant des semaines toute une partie de l’électorat qui passe ses après-midis devant la télé.  Après on s’étonne qu’il a attiré à lui une part importante des retraités. La  prolongation du « grand débat » a été une manière d’occulter la campagne des Européennes et d’empêcher le débat sur l’Europe pour lequel Macron se savait bien isolé. Malgré son engagement  en dehors de toute règle de bienséance, il a eu bien du mal à faire face, notamment à cause de la médiocrité de sa tête de liste.

J’observe encore que Macron s’est comporté en Président d’un clan et qu’il a, de fait,  entamé sa capacité à être  le Président de tous les Français. Il a abîmé un peu  plus notre démocratie. Les études d’opinion indiquent d’ailleurs que sa politique est rejetée par près de 80% de nos concitoyens. Le pays profond continue d’aller mal et les remèdes proposés jusqu’à maintenant ne favorisent pas le retour à une cohésion nationale.

J’observe enfin que la majorité présidentielle fait toujours preuve d’autant d’arrogance, et je sens même, à l’égard des Républicains, une sorte de haine diffuse de la  part de ceux qui l’ont ralliée en provenance de la droite, comme s’ils cherchaient à masquer la honte de leur trahison. Leur empressement à susciter d’autres ralliements par le chantage frise l’indécence quand ce n’est pas de l’inconséquence.

Les idées ne meurent pas.

La droite a été fort démunie face au tam-tam médiatique  de  la  "campagne officielle". Cela n'empêche pas qu'il  y ait un espace politique entre la fausse droite de Macron qui continue de faire du Hollande, mais qui se sert habilement de Philippe et de ses laquais Darmanin et Le Maire, et l’extrême-droite même ripolinée  en « Rassemblement national » de Marine Le Pen dont le  programme  économique rappelle celui de feu Georges Marchais. Cet espace politique c’est celui de tous les problèmes  non traités  par Macron :  le  chômage, les déficits,  la dette dont le FMI s’inquiète, les  prélèvements  confiscatoires, les territoires abandonnés, la montée du  communautarisme, la famille, l’éducation et la jeunesse,  l’écologie  responsable … Réinventer une « France pour tous », voilà un beau sujet avec   comme objectif le retour à la prospérité pour tous !

 


C’EST LA DOUCHE FROIDE !

Elections-europeennes 2019

 

Aveu d’impuissance :  on ne peut rien faire contre le rouleau compresseur des  médias.

Mais que s’est-il  donc passé  entre le vendredi où les sondages situaient la liste Bellamy entre 12 et 14% et dimanche  à 8% ? Le  moins qu’on puisse dire c’est que le compte n’y est pas. Il y a un tel décalage  entre l’intensité de  la campagne, l’enthousiasme qu’elle a  suscité,  la  mobilisation qu’elle a entraînée et le résultat final, qu’on a peine à y croire. L’incompréhension domine : sommes-nous si marginaux ? Nos thèmes européens étaient-ils si déplacés ? On nous réclamait l’union : elle était réalisée avec des personnes de talent et nos représentants n’ont pas démérité dans la cacophonie des débats.  La  campagne active sur le  terrain n’a pas payé, c’est une leçon à retenir.

Nous nous sommes heurtés à  l’hostilité générale des médias et à l’efficacité logomachique d’un Bardella. Le  système Macron a fonctionné à plein et le « vote utile » qu’il  a suscité nous a pris en étau, reléguant au second plan le sujet du scrutin : l’Europe. Il  y a ceux qui ont voté Macron pour éviter  Le  Pen, et ceux qui ont voté Le Pen pour sanctionner Macron : *plumés des deux côtés  ! Un tel système démocratique fondé  sur le rejet, ne tiendra  pas longtemps.

Il y a  pourtant des choses positives à retenir de cette campagne.

D’abord  la candidature de  François-Xavier Bellamy a réhabilité la politique au sens noble du terme, en assumant ses convictions, y compris lorsqu’elles sont minoritaires  et   pour cette fois, nous tenions un candidat sincère capable d’incarner une ligne politique intellectuellement fondée.

Ensuite, cette élection a permis de réaliser le rassemblement de toutes nos sensibilités associées à celle du centre d’Hervé Morin, et ce n’est pas un mince acquis, si on sait le faire  perdurer, notamment pour les  prochaines échéances locales pour lesquelles nous aurons encore des cartes à jouer. Le nombre des élus locaux, départementaux et régionaux qui ont apporté leur soutien à la liste Bellamy montre que Les  Républicains ont une implantation que La  Rem n’a pas.

Enfin, il reste à espérer que la douche froide de ces résultats ne réduise pas à néant le sursaut militant et d’adhésions que nous avons observé.

On ne peut que regretter que nos concitoyens se soient laissés manipulés par des  médias de gauche,  leur montrant Les Républicains comme un parti inutile, et présentant un seul enjeu :   celui du match entre Macon et Le Pen. Résultat : les trois premiers, comme  par  hasard sont tous les trois de gauche. Car il faut bien se dire que la Marine a un  programme de gauche qui rejoint souvent celui de Mélenchon, que les écologistes sont des « pastèques », vertes à l'extérieur, rouges à l'intérieur,  et que Macron va continuer la politique dite de la « demande », typiquement de  gauche, distribuant sans compter, sans se préoccuper du déficit et de la dette et donc qu’avec LREM,  la  France marche (court, même) droit dans le mur.

De  quoi demain sera-t-il fait ?

Commençons déjà par un Grenelle de  la droite et du centre si on veut sauver l’essentiel ;  mais je crains que chacun ne se voie un destin présidentiel et  que ce soit compliquer à réaliser.  L’union est  un combat, ça, on le sait depuis très longtemps. Si nous avions fait un bon score, chacun s’attribuerait les lauriers,  mais comme  c’est un échec cuisant, le  fautif est tout désigné. Il y en a qui tire déjà sur le  pianiste.

Et l’Europe dans tout ça ?

En France on a eu une participation élevée de près de 10 points de plus qu’à la dernière élection. Macron a perdu son pari mais sauvé  les meubles, car le Rassemblement National a devancé le parti de la majorité, sans véritable surprise. Qu’un parti extrémiste eurosceptique arrive en tête des élections européennes en France n’émeut plus personne...   Les Verts créent la surprise en prenant la troisième place. Pour Les Républicains,  c’est la désillusion, je n’y reviens pas, et aussi pour la France insoumise et ce dont on ne se plaindra pas. Quant au PS, il  est soulagé : il a dépassé les 3% pour rembourser sa campagne.

En Allemagne, les conservateurs d’Angela Merkel arrivent premier mais avec un score historiquement bas (28%). Les partis conservateurs gagnent également en Croatie, en Finlande, en Grèce, en Lettonie, en Lituanie et en Irlande. Les sociaux-démocrates sont en tête en Espagne, au Danemark, en Suède, aux Pays-Bas, au Portugal, en Slovaquie, en Roumanie et à Malte. Les libéraux (dont fait partie LREM) obtiennent le plus de sièges en Estonie, au Luxembourg, et en République Tchèque. Les partis nationalistes et souverainistes arrivent en tête en Italie, en Hongrie, en Belgique et en Pologne. Ils détiennent ensemble 22% des sièges, mais forment 3 groupes divisés.
S’ils ne gagnent nulle part, les verts avec 9.3% des sièges, font plusieurs percées comme en France, en Allemagne, en Belgique ou encore en Suède.

Les deux groupes traditionnels, les conservateurs de droite (23.8%) et les sociaux-démocrates de gauche (20%) conservent le plus de sièges au Parlement européen, mais ils ne représentent plus la majorité. Une défaite qu’ils doivent en grande partie au score en France des Républicains et du PS.
Au final, on se retrouve donc avec une Europe très divisée, sans groupe majoritaire, donc affaiblie.
Et la France sera sur la touche, peu représentée dans les deux principaux groupes politiques européens, avec les Républicains minoritaires chez les conservateurs et le PS inexistant chez les sociaux-démocrates.

Il reste à suivre les tractations pour la répartition des postes et la présidence de la Commission.

En guise de conclusion, je veux adresser à François-Xavier Bellamy un grand merci : il y a longtemps qu’un homme politique ne m’avait fait vibrer autant par ses discours. J’ai envie de lui adresser à mon tour cette belle  citation de Bernanos qu’il  avait utilisée au meeting de Paris : « Tenez bon, tenez ferme, soyez fidèle… » et  je voudrais ajouter mon admiration pour Agnès Evren et Arnaud Danjean qui ont porté si bien nos idéaux avec  le reste de  la  liste.

 

*Seulement 34% des électeurs de François Fillon il y a deux ans ont effectivement voté cette année pour la liste de François-Xavier Bellamy, Ils ont été 27% à voter pour La République en marche (LREM), 18% pour le Rassemblement national (RN), 9% pour l'UDI.

 


LA CAMPAGNE CONFISQUEE

Macron planté

Et maintenant l’omerta.

J’ai envie de vous dire que les médias nous prennent vraiment pour des imbéciles et se  moquent de nous.  Depuis que François-Xavier  Bellamy a atteint 15,5%  dans les sondages, il y a une dizaine de jours, tout a été fait pour occulter le succès de sa campagne. Voilà même qu’il régresserait alors qu’il  engrange chaque jour de nouveaux soutiens. Ceux qui sont les mieux placés pour percevoir le  mouvement de fond ce  sont les maires et plus de 800 d’entre eux ont décidé de signer,  chose rare,  une tribune de soutien à sa liste. On trouve  parmi   les signataires des maires capés,  des anciens macron-compatibles comme Estrosi, parmi  une foule d’élus de la France profonde. François-Xavier  Bellamy a réuni notre famille politique et a reçu le soutien de François Baroin, de Michel Barnier et de Nicolas Sarkozy… Jamais  les  salles de meetings n’ont été aussi pleines. A  Paris, le Palais  des  Congrès  a fait salle comble, plus de 4 000 personnes sans que le moindre média n’en fasse écho ni n’en publie la moindre image !  Ce qui se passe est gravissime : à bien des égards les institutions sont bafouées ou contournées à tel point que des quotidiens régionaux ont refusé de  publier une interview présidentielle parce qu’ils ont considéré que leur indépendance n’était pas respectée (relecture des articles avant publication). Et que dire de l’égalité du temps de parole … Face à l’omerta imposée et aux abus du macronisme en détresse, une seule réponse  s’impose : un « tsunami Bellamy » dans les urnes !

Macron-le-pathétique.

Macron s’implique dans la campagne en appelant à faire barrage au populisme. Mais ce n’est pas du tout l’enjeu. Que Marine Le Pen envoie 24 ou 25 députés  à Strasbourg,  soit autant que de sortants, cela ne changera  pas la face de l’assemblée européenne. La volonté présidentielle de réduire le débat à son affrontement avec l’extrême-droite est une escroquerie de plus et son engagement dans la campagne à un niveau qui n’est pas celui d’un Président de la République est pathétique. Arguer que ne pas voter Loiseau et mettre le RN en tête, « ce serait affaiblir la voix de la France », n’a pas beaucoup de sens puisque c’est déjà fait : plus personne ne suit Macron en Europe. En réalité, il veut surtout sauver sa peau. Il n’échappera pas, quoi qu’il fasse, au vote sanction, et le RN n’a pas besoin des électeurs de droite pour cela : ceux de la France insoumise ne manqueront pas de faire l’appoint. Surtout, il y a une deuxième manière de sanctionner Macron, c’est de circonvenir son projet d’élimination de  la droite du paysage  politique en confortant la liste de l’alliance « Les Républicains, Les Centristes et  CPNT », de façon à constituer, le moment venu, une possibilité d’alternance républicaine crédible.  Voilà pourquoi il est important que la liste Bellamy, derrière laquelle toutes les sensibilités des Républicains se sont rassemblées, fasse dimanche prochain le meilleur score possible.

L’avenir est en jeu.

Je me répète, mais je tiens à le redire : cette élection, si elle devait se résumer à un referendum pour ou contre Macron, serait catastrophique. Ce serait faire l’impasse sur l’essentiel. Ce qui est en jeu c’est à la fois l’avenir de l’Europe et celui de la France. En s’accrochant au slogan « Une France forte dans une Europe solide », Edouard Philippe a le sens de l’euphémisme.  Sous son gouvernement jamais la  France n’a été aussi faible,  plombée par un déficit toujours croissant et une dette abyssale.  L’amélioration que l’on connaît ne sera  que passagère parce qu’elle est le fruit d’une relance artificielle à coups de milliards d’argent public, non financés. 28ème sur 28 dans l’Union : voilà la réalité ! Quant à l’Europe, le  projet du Président n’est qu’une fable à laquelle aucun de nos partenaires n’adhère.

Voilà pourquoi Les Républicains et leurs alliés représentent une chance qu’il faut saisir.

Pour Rétablir la France : il faut préparer l’alternance qui permettra de rétablir la France en mettant en œuvre les réformes qui n’ont pas été engagées, en priorité diminuer la dépense publique, afin de redonner les marges de manœuvre à nos entreprises et baisser les impôts.

Pour Refonder l’Europe : il faut envoyer  au parlement européen des députés  utiles qui soient en situation de se faire entendre et de promouvoir les 75 propositions du projet qu’ils portent. Aucune autre liste ne peut prétendre à cette capacité.

Le 26 mai, plus que jamais voter « utile » c’est voter « Bellamy » !

 

 


REFLEXIONS DOMINICALES SUR L’EUROPE

Bellamy Jacques Brel

 

Je viens de regarder le  Grand Jury RTL, LCI, Le Figaro, avec  François-Xavier Bellamy.  De quoi a-t-on parlé ? Pendant 25 mn de commentaires sur l’actualité du jour et pendant 5 mn du projet européen à coups de questions à réponses binaires : pour ou contre ! Après  on s’étonne que nos concitoyens ne s’intéressent pas au scrutin de dimanche prochain ! Ce sont les  médias qui tuent l’Europe ! Car de leur côté,  les candidats font de leur mieux, à commencer par Bellamy qui a été impiégeable comme  à son habitude.

Quelques clés pour voter.

On est de  droite, ou on est de gauche.  Les deux années qui viennent de s’écouler nous ont suffisamment démontré que « en même temps »  ça n’est pas  possible et ça penche furieusement à gauche. D’ailleurs la liste  Loiseau ressemble de  plus en plus à  une liste de la gauche plurielle à tel  point qu’on se  demande ce que peut bien y faire un Raffarin parmi  les soutiens, aux côtés de Royal,  sa meilleure ennemie, Cohn-Bendit, Hue, Le Guen, Guigou … sinon se ridiculiser. Donc si vous êtes de droite ou de centre-droit, ça n’est certainement pas la liste qu’il vous faut, sauf à aimer se retrouver cocu. Et ne cédez pas aux imprécations du piètre Edouard Philippe qui se réfugie dans l’invective  qu’il voudrait réductrice  de « droite Trocadéro » à notre adresse,  qualificatif complètement hors sujet quand il s’agit de l’Europe. Quel étrange Premier ministre que celui-ci, qui donne des leçons à tout le monde, lui qui a rejoint Macron caché avec une couverture sur la tête, à l'arrière d'une voiture conduite par Alexandre Benalla ! 

L’Europe de Giscard est morte.

Je sais  bien que certains de nos amis ont envie  de voter  pour le projet porté par LRem, parce qu’il  est, au moins dans les mots, dans le prolongement du rêve giscardien. Ce rêve que Giscard promouvait avec Helmut Schmidt, fut poursuivi ensuite par le tandem Mitterrand-Kohl. Il nous a valu l’Euro et le traité de  Maestricht transformant la CEE (marché commun)  en une Union européenne plus politique.  Mais voilà, cette Europe-là a connu un AVC en 2005 avec le refus de la Constitution européenne,  sous le double coup d’un élargissement trop rapide et des assauts de la démagogie. Chirac et son referendum en est en partie responsable mais c’était déjà le désamour. Nicolas Sarkozy a bien tenté de relancer la  machine, mais le traité de Lisbonne n’a pas pu remplacer la  Constitution et a montré ses limites : le déficit politique d’un système qui conduit trop souvent à l’absence de leadership, a été comblé par les technocrates avec les dérives qui sont reprochées aujourd’hui.

Réconcilier les peuples avec l’Europe.

L’urgence, et c’est l’enjeu du scrutin de dimanche prochain, c’est de réconcilier les peuples  avec  l’Europe en lui permettant d’être utile là où nous avons besoin d’elle. Car nous avons besoin d’un Europe forte et d’une  « Europe puissance » pour rééquilibrer la mondialisation, relever le défi migratoire, lutter contre le réchauffement climatique, participer à la course à  l’intelligence artificielle ou lutter contre la cybercriminalité. Nous avons besoin d’une Europe « projets » pour faire avancer la science, par exemple pour trouver les remèdes aux maladies neurodégénératives  qui concernent tant les peuples européens vieillissants. Nous pouvons le faire, nous avons bien Airbus et une agence spatiale… Et unis, nous avons les moyens de nous faire respecter : avec un PIB de 28 800 milliards d’euros,  l’UE domine l’économie mondiale devant les USA avec 19 225 milliards d’euros et la  Chine avec 12723  milliards d’euros.  Il suffit donc de vouloir ! (On comprend mieux pourquoi Trump ne veut pas d’une Europe unie)

Le vote Républicain est la solution.

Bellamy congrès 2C’est tout l’objet du projet porté par les  Républicains, travaillé pendant un an avec nos alliés au parlement européen.  Il  est clair, précis et peut s’accommoder des institutions actuelles tout en proposant des inflexions compatibles : abandonner ce qui ne marche pas, élargir ce qui marche,  compléter ce qui est nécessaire.  Voilà la démarche.  Ceux qui en France partagent les idées de la droite et du centre doivent se tourner vers la seule liste qui fait un choix clair pour l'Europe et qui le fait en défendant les valeurs de la droite et du centre. C’est évidemment la liste Bellamy. Ne nous laissons pas  prendre  par les bonnes nouvelles qui tombent en ce moment comme les obus à Gravelotte : tous les cadeaux ont un prix, surtout quand ils ne sont pas financés. Le peu de croissance dont le gouvernement se glorifie et qui fait reculer le chômage (tout doucettement), ce sont nos impôts de demain, car rien n’est financé. Ne nous laissons pas détourner de notre vote par cet anti- fascisme de théâtre qui voudrait que l’on vote utile en votant Emmanuel Macron : mais ce vote n’est utile qu’à une seule personne, Emmanuel Macron lui-même. Nous ne voulons pas avoir à choisir entre l’Europe et la France. Ni Macron dont personne ne suit le  projet, ni Le Pen qui veut déconstruire l’Europe, dimanche prochain, le seul vote utile, c’est le vote Bellamy : vous porterez la  voix de la France par un groupe le plus nombreux possible au sein du parti influent qu’est le PPE.  Rien n’est joué d'avance dans ce scrutin ! Transformons l'élan en victoire  !

Electrices, électeurs, de la  droite et du centre, c’est vous qui déciderez. Si la droite gagne son pari,  alors, un jour, peut-être, nous pourrons revenir au beau rêve giscardien !

 

 


ET L’EUROPE ALORS ?

Drapeau européen

Le match Macron-Le Pen.

Toute la stratégie de Macron vise à réduire le débat à un face-à-face avec Marine Le Pen.  Le  principal objectif : empêcher la droite de percer.  Ce faisant il  donne à la présidente du RN  une occasion de se refaire une santé et prend le risque inouï d’être battu. Car son impopularité est telle que bien des électrices et des électeurs sont capables de se détourner de leur vote habituel pour favoriser Marine Le Pen. J’en connais autour de moi. Le raisonnement est simple : c’est sans risque dans cette élection à la proportionnelle dont les résultats acquis avec une masse imposante d’abstentions restent sans grands  effets ensuite. Macron veut battre Le Pen, Le Pen veut battre  Macron : cet enjeu n’a aucun sens et ça n’est pas le sujet.

L’Europe mérite mieux.

Ce  débat franco-français n’est pas à la hauteur de  l’échéance électorale qui se présente, alors que l’Europe est à la croisée des chemins. Nous avons besoin de vrais députés qui portent la voix de la France au sein du Parlement européen. Les  mieux placés  pour le  faire, ce sont ceux de la liste de François-Xavier Bellamy qui conjugue le renouvellement et l’expérience. Ses élus siégeront au sein du groupe PPE, qui restera  l’un des groupes le plus nombreux et sans qui il sera difficile de constituer une majorité. Le projet qu’ils portent pour refonder l’Europe verra de nombreuses propositions se réaliser. Le vote  pour Les Républicains a un autre avantage : il met en échec la volonté de fragmentation du parlement européen entre progressistes et populistes à laquelle Emmanuel Macron œuvre depuis deux ans  sans être suivi par personne. Il se trouve que le projet des Républicains est aussi le plus réaliste. Les partisans de plus d’intégration européenne n’auront aucun moyen de l’imposer pas plus que les partisans du repli sur le national.  Nous avons besoin de l’Europe  pour rivaliser avec les  autres géants de la planète et nous pouvons le faire en fédérant nos capacités sur les projets qui le nécessitent, pour répondre aux  défis de l’intelligence artificielle, du climat ou encore de la cyber-sécurité. L’Europe a déjà cette expérience : l’agence spatiale, Airbus … Mieux, elle pourrait fédérer tous ses laboratoires de recherche sur les  maladies neurodégénératives pour tenter de trouver des remèdes aux maladies qui concernent une population vieillissante. Nul besoin de réformer les traités.

La dimension en plus.

C’est le  discours sur la civilisation européenne que développe François-Xavier Bellamy qui apporte au projet des Républicains une épaisseur peu commune qui le met largement au-dessus des autres. C’est le substrat qui permet  aux 75 propositions de prendre consistance et crédibilité. C’est la référence indispensable  qui permet d’aborder sereinement le thème de la crise  migratoire,  qui justifie les frontières, qui permet de définir les enjeux du marché et de la monnaie uniques … Et aussi qui donne un contenu à la notion d’appartenance.  Etre européen, c’est d’abord partager une civilisation commune. Chaque réunion publique permet de le constater : le discours de Bellamy déclenche une communion (le mot n’est pas trop fort) de son auditoire, et  le fait qu’il fasse salle comble à chaque foisn avec des participants toujours plus nombreux  n’est pas une surprise. Si selon une étude du CSA  « Bellamy plait aux français par son intelligence, son calme lors des débats auxquels il participe et surtout son attachement à l’objet du vote : l’Europe »,  c’est  que tout le monde le sait : « refaire le match de la présidentielle, c’est oublier l’objet du vote, donc l’Europe, et que LREM et le RN sont hors sujet … ». Forcément, cet engouement que l’on observe correspondait à une attente.  Il devrait, tout aussi logiquement se retrouver dans le résultat du 26 mai.

Mais déjà,  deux acquis ont été obtenus : l’union des sensibilités a été réalisée et fonctionne, la droite retrouve son socle qui lui permettra de repartir de l’avant dès le  27 mai, et l’ouverture au centre garantie par Hervé Morin, lui redonne un pouvoir de séduction qui ne pourra qu’affaiblir le dessein  macroniste. Et  cerise sur le gâteau, et pas des moindres, François-Xavier Bellamy a insufflé un nouvel enthousiasme très contagieux. Vous savez ce qu’il vous reste à faire : non seulement le 26 mai  vous avez le choix,  l’important n’est pas le match macron-Le Pen, mais vous pouvez voter utile, en optant pour la liste Bellamy.

 


UNE SOIREE AVEC BELLAMY.

Bellamy MJ 1

 

Il me fallait bien vingt-quatre heures  pour retomber sur Terre. C’est  vrai, je suis ressorti du meeting d’hier soir sur un petit nuage : la foule au rendez-vous, de vieux amis dans  la salle, des  adhérents qu’on ne voyait  plus depuis des lustres, bien sûr, mais surtout le discours de François-Xavier  Bellamy  a été d’une telle intensité qu’encore aujourd’hui  on en parle avec le même émerveillement, le mot n’est pas trop fort.  Et ceux qui me liront et qui y étaient ne me contrediront pas.

Je  ne vais  pas m’étendre sur les autres intervenants, chacun dans leur rôle  avec des exposés de bonne facture. Je me contenterai de relever quelques moments sortant de l’ordinaire dans le  propos de notre tête de liste. C’est avéré, quand il fait de la « civilisation européenne » un enjeu essentiel, il sait convaincre.  Edouard Philippe ne peut qu’ironiser, tant, à côté, sa vision de  l’Europe est technocratique et étriquée. Laissons-le à  son mépris, c’est celui des médiocres quand ils sont parvenus.

Bellamy MJ 2Dans son exposé,  François-Xavier Bellamy a abordé un sujet d’importance,  celui de la  crise environnementale. Il en voit la principale cause dans la  mondialisation débridée qui a abouti,  en faisant de chacun de nous un consommateur qu’il faut satisfaire avec  le  meilleur produit au meilleur prix, à la mise en place d’une organisation mondiale « taylorisée » où les uns fabriquent tandis que les autres se contentent des activités de  services et de loisirs. Cette  organisation qui oublie le travail comme créateur de la  richesse a  conduit à des déséquilibres insupportables  pour les sociétés et pour la planète. Pour les sociétés parce que le consommateur doit pouvoir aussi travailler pour avoir un pouvoir d’achat, et c’est parce qu’on l’a oublié que la puissance publique  est  condamnée  à le lui garantir par l’argent public, grâce à   des prélèvements fiscaux toujours plus élevés, avec en corollaire le chômage… on connait la suite. Pour la planète, parce qu’au prix d’une concurrence  toujours plus exacerbée, on fait faire aux produits  des  parcours toujours plus incroyables  et en même temps désastreux pour l’empreinte carbone : un poisson pêché dans la mer  du Nord part en Chine pour être "fileté" et revient en Europe comme plat  cuisiné pour être consommé ; la Chine nous achète nos chênes qui partent chez elle pour  revenir chez nous en parquets prêts à poser ;  nous consommons de l’agneau de Nouvelle-Zélande qui a fait 18 000 km pour arriver dans nos assiettes …  Face  à ces phénomènes,  l’Europe en est restée à un code de la concurrence entre ses états :  cherchez l'erreur  ! Le  rééquilibrage mondial du  marché est nécessaire et  cela   passe  par une prise de conscience de l’Europe :  il nous faut réapprendre à  produire ce que nous consommons  et  par la  mise en place  d’une barrière écologique, imposer aux produits  qui veulent entrer  les mêmes règles et  les mêmes  contraintes  que celles que nous imposons à nos propres producteurs. Alors, un grand pas sera fait pour résoudre la crise environnementale.  Nul besoin d’une banque du climat dotée de 1 000 milliards  d’euros. Cette  mise en lumière de l’individu devenu d’abord un consommateur qui est dissocié de sa capacité de  travail éclaire d’un  jour cru  la  crise  que nous connaissons en France et  explique l’obsession pour ne pas dire  la tyrannie du pouvoir d’achat.

Un autre temps fort de son intervention a porté sur la notion de dignité de l’être humain. Bellamy MJ 4 C’est l’aventure chrétienne, après l’apport grec de  la raison et de la liberté  et celui de la res-publica romaine, qui donne le sens de la dignité humaine. Je ne peux m’empêcher alors de repenser à l’approche qui avait été  développée par  Jean Leonetti, le radical laïc et constater la grande proximité des deux analyses. N’est-ce pas là ce qui fait notre culture commune. Là encore,  la dimension européenne est nécessaire si l’on veut que l’humain soit respecté. Notre civilisation à quelque chose de singulier à dire au monde sur  le respect de la nature humaine, et le tire de son héritage judéo-chrétien.

Et puis, il y a eu ce moment poignant quand  François-Xavier Bellamy a évoqué nos deux soldats morts au Mali,  en proposant  une minute de silence en leur mémoire, les prenant en exemple pour  démontrer que nous sommes liés les uns aux autres, que nous sommes obligés par  ce qui nous précède, et c’est ce qui donne sens à leur sacrifice. Moment d’intense émotion quand il récite les paroles du chant des soldats qui portaient les cercueils de leur camarade,  en point d’orgue de la démonstration.

Le philosophe se fait diablement pédagogue avec son intelligence tranquille. Et l’auditoire est sous le charme, au sens propre du mot. Voilà un excellent avocat  pour défendre notre vision de l’Europe et nos propositions au sein du groupe PPE, tant il est  vrai que la politique se  mesure, comme il dit, au service qu’elle  rend. On en redemande !

 

 


CETTE DROITE QUI SE RENIE…

Raffarin europe 2

 

... Et qui fait tranquillement le lit de Marine Le Pen.

Le comédien Raffarin.

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui se dit toujours membre de LR alors qu’il  ne paie plus sa cotisation, a renouvelé son soutien sans faille à la liste portée par LREM, samedi, lors d'un meeting à Strasbourg. Il a prononcé  pour l’occasion un discours qu’il faudrait mettre en parallèle avec  celui qu’il avait prononcé au Futuroscope en soutien à … François Fillon. On aurait alors une franche rigolade !  Si Jean-Pierre était en face de moi, voilà ce que je lui dirais : l’art de dire  tout et son contraire ne fait pas  une stratégie bien que cela fasse  partie de la  philosophie macronienne .  Et quand il affirme « habiter la même adresse : rue Juppé »,  il  oublie qu’entre-temps elle est devenue une impasse.  Certes, on peut admettre qu’ « entre Nathalie Loiseau et Édouard Philippe », il  ne se sente pas comme un étranger puiqu’ils viennent tous les  deux de l’entourage du même Juppé,  mais je lui conteste le constat : « c'est à droite sur l'avenue de l'Europe, dans le prolongement des grands boulevards Pompidou, Giscard, Chirac et Sarkozy » en prenant en otage les  anciens présidents. La  politique du gouvernement est une politique de gauche et je suis certain qu’aucun des Présidents cités ne cautionneraient le contenu vague et  attrape-tout du  programme de la  liste Loiseau. Je connais suffisamment Jean-Pierre  pour savoir que tout ça, c’est de la comédie.

Donc Raffarin cautionne.

Quand on soutient,  on soutient. Donc Raffarin cautionne : la baisse des crédits de la Pac, le délire écologiste, le  smic européen, la création des structures technocratiques supplémentaires, l’exclusion des pays réfractaires aux quotas d’immigration de la zone Schengen… et sur le plan intérieur le matraquage fiscal des classes moyennes et des retraités, le renforcement du dirigisme (lui naguère  libéral), le massacre de la politique de la famille, l’abandon de la réduction du nombre des fonctionnaires, le  creusement des déficits  et de la dette publiques.Et  sur le plan sociétal, j'aimerais savoir ce que pense le catholique qui a parcouru les chemins de Compostelle de  la généralisation de la PMA... Belle conversion n’est-ce pas ? Je me demande bien où est passé le  libéral-décentralisateur qu’il était. Quant au soutien « à  la vision d’Emmanuel  Macron »  sur l’Europe, il faut  bien constater que c’est celle qui a été rejetée  au moment du referendum constitutionnel et n’a jamais reçu depuis, l’adhésion  des  Français. C’est comme ça.  Le projet giscardien doit s’adapter à  la  réalité et avant de revenir à une ambition  plus fédéraliste, il faut d’abord réconcilier l’Europe avec les peuples  en la rendant plus efficace.  C’est ce que propose  le projet des Républicains.  Je ne peux  pas  croire  que Jean-Pierre  Raffarin ne l’ait pas  compris. Il est trop intelligent  pour que ce soit le cas. Et  comme  Laurent Wauquiez non seulement n’a franchi aucune des deux lignes rouges fixées  par Alain Juppé, à savoir le rapprochement avec le  RN  et un projet anti-européen, pour justifier sa trahison, et a rassemblé toute la famille sur la liste LR, il y a dans son comportement une forme de  malhonnêteté  intellectuelle,   comme le  souligne Arnaud Danjean, ancien soutien de Juppé lors de la primaire et n°3 de la liste Bellamy.   C’est  donc qu’il y a autre chose.

L’ambition européenne, parlons-en !

Le prêche de Raffarin pour le rassemblement sonne faux. Justifier  un engagement par  l’unique argument de la vision d’un président qui appelle à une « renaissance de l’Europe » ne tient pas la route. D’abord parce que Macron est isolé en Europe comme jamais  un Président français ne l’a été, ses propositions n’ont reçu  pratiquement aucun soutien des partenaires européens  et il est encore revenu du dernier sommet les  mains  vides. De plus, les députés  qui seront élus sur la liste Loiseau iront siéger dans un petit groupe sans influence au sein du parlement européen.  Avancer  l’argument de "l’affaiblissement du président de la République",  c’est un peu vain dans la mesure où c’est  déjà largement fait. Personne ne peut croire dans ces conditions à une « Renaissance » de l’Europe vision Macron,   dans les  six prochains mois.  Si c’est vrai que le  Président a en charge nos  intérêts,  ce que personne ne peut nier, il n’est pas difficile de constater  que jusqu’à maintenant, il ne les a  pas  vraiment fait fructifier ! Alors vouloir nous enfermer  dans ce duel mortifère  entre  progressistes et populistes, Macron ou Le Pen,  provoquera ,  compte tenu du  rejet actuel  de la  personne du Président, un avantage pour Le Pen. On  peut  éviter  ça dans une élection à un seul  tour : choisir Bellamy,  c’est   la sagesse et  l’efficacité. Le centre droit peut et doit le comprendre.  C’est le seul  vote qui construit l’avenir.

Quant à Jean-Pierre Raffarin, j’en conclus que son soutien est un mélange de copinage et d’intérêt personnel.  N’est-il  pas le représentant spécial du gouvernement pour la Chine et n’a-t-il pas une ONG (Leaders for Peace) à faire vivre  … ? Décevant, très décevant ! Car ce sont ces reniements qui alimentent le dégoût des "politiques"  et le  vote  populiste !

 

 


LES CHARMES DE LA PROPORTIONNELLE !

Proportionnelle

 

33 listes !

Qui dit mieux, ou  plutôt qui dit plus ?  Il y aura donc 33 listes  en compétition pour l’élection des députés au Parlement européen. Record battu ! Personne ne pourra dire qu’il n’avait pas  le choix. Encore que… Avec une telle inflation de candidature  l’embarras du choix peut faire place  à l’impossibilité de choisir. A condition d’avoir tous les éléments pour le faire. D’expérience je peux vous annoncer déjà que bien peu de ces 33 panneaux officiels recevront leur affiche réglementaire.  Et dans aucun bureau de vote à travers la France et tous ses territoires, il  n’y aura 33 bulletins de vote. Il parait que certains ont envoyé sur les  réseaux sociaux un bulletin de vote  à « tirer soi-même » ! C’est qu’une campagne, même en s’en tenant à l’officielle,  nécessite une infrastructure militante et a  un coût, et ce coût n’est remboursé qu’après avoir obtenu au moins 3% des suffrages (ou 4%).  Encore faut-il faire au moins 5% pour commencer à avoir des élus.  Si c’est ça la  démocratie ! Je crains surtout que  la vue de tous ces panneaux inutilisés, qui ont un coût eux aussi, ne soient une dissuasion de plus pour les sceptiques d’aller  voter. Déjà que pour l’instant  on n’aurait que 40% de participation !

Trop facile.

On nous dit que l’élection à la proportionnelle est la plus juste et la plus démocratique. Sur  le   principe, il  n’y a rien à redire.  Mais dans les faits, on voit tout de suite  à quoi ça conduit : pléthore de candidatures, dispersion des voix,  absence de majorité pour décider, et forcément détournement des suffrages par des arrangements post-électoraux de cuisine boutiquière. C’est exactement ce qui s’est produit sous la IVème République. On a vu comment les  partis minoritaires  par le chantage arrivaient à obtenir des postes en proportion inverse à leur poids  électoral, avec basculement à la première occasion,  provoquant une instabilité gouvernementale devenue proverbiale. On est bien loin de l’image que voudrait en donner Marine Le Pen et François Bayrou, sur les bienfaits de la diversité à l’Assemblée. Sans compter que le système, en privilégiant les listes nationales, conduit à élire des apparatchiks  parisiens et contribue à éloigner les élus du peuple. Cependant, trop c’est trop !  Il n’y a pas dans notre pays autant de courants d’opinion. On assiste  à un détournement de la démocratie. C’est donc qu’il y a un intérêt autre. Cette profusion vient probablement de ce que l’opération peut-être juteuse financièrement en utilisant convenablement le financement public accordé à chaque voix qui se porte sur un candidat ou une liste. Si je n’ai aucun frais de campagne et si je récupère quelques dizaines de milliers de voix,  le tour est joué : il suffit de créer un micro parti et de trouver 79  potes… Et  c’est le « jack pot »  inutile de vous demander comment font Asselineau  et compagnie…

Equilibre entre représentativité et efficacité.

La  France est  un pays latin particulièrement enclin à la division. Le  Général De Gaulle en instituant le scrutin majoritaire pour toutes les élections avait fait preuve de bon sens. On peut évidemment nuancer en injectant une petite dose de proportionnelle  pour qu’une ou plusieurs oppositions puissent siéger dans des conditions démocratiquement acceptables. Aller au-delà de 15% dans l’état actuel du paysage  politique,  c’est prendre le risque de ne pas avoir une majorité stable de  gouvernement à l’Assemblée nationale. Surtout si on diminue le nombre des députés. Pour ce qui concerne l’élection au Parlement européen, le responsable de cette  situation ubuesque, c’est Macron,  en rétablissant les listes nationales. Il a facilité le travail de  constitution de ces listes parasites. Avec le scrutin régional tel qu’il avait été mise en place, la tâche était infiniment plus compliquée pour tous les petits plaisantins. Voilà comment un intérêt  politicien, il n’avait pas d’implantation de terrain suffisante pour la République en Marche,  conduit à la pagaille. Je crains qu’il ne récidive avec sa réforme  constitutionnelle. Cet homme-là a une aptitude à mettre la France sens dessus-dessous impressionnante !  

 


« L’EFFET BELLAMY »

Vertou 2

 

Envoyé par la « Providence ».

Brigitte Macron aurait dit lorsque « Notre-Dame » a brûlé : « C’est un message qu’elle nous envoie, je le sais ! ». Le fait que le feu ait démarré au moment où  le Président s’apprêtait à faire une déclaration solennelle peut effectivement  être interprété comme  un signe du destin. L’un de mes  amis y voyait même  comme une malédiction.  En revanche, la catastrophe vient à point nommé  pour ponctuer et rendre encore plus pertinent le thème favori de la tête de liste des Républicains, François-Xavier Bellamy, celui de « demeure » et de « l’héritage à transmettre ». Car au même moment, ce 15 avril, en réunion électorale au Bois d’Arcy, alors que Notre-Dame de Paris est en feu, le candidat-philosophe  partage son émotion. Sans note, en hommage à la cathédrale, il cite Charles Péguy : « Étoile de la mer, voici la lourde nef, où nous ramons tout nus sous vos commandements. Voici notre détresse et nos désarmements…». Il est rare d’entendre de la poésie en plein meeting, pour un moment de recueillement, mais la salle, absorbée, en redemande. C’est ça la magie « Bellamy » !  « Notre-Dame » lui a envoyé plus qu’un message. Elle a peut-être voulu nous signifier qu’il était envoyé par la « Providence ». Une manière de venger la « justice de connivence » qui a accablé  François Fillon.

De la douceur dans un monde de brute.

Mais qu’est-ce qui fait donc que lorsqu’il prend la parole, le silence se fait soudain, presque religieux ? Qu’il soit sur un plateau de télé,  au milieu de la fourmilière des candidats, ou à la tribune d’une réunion électorale où désormais le public se  presse,  le phénomène opère.  François-Xavier Bellamy élève rarement le ton, n’agresse jamais, c’est tout juste si une rougeur lui  monte aux joues quand on lui pose une question incongrue ou provocatrice.  Il parle calmement, développe le fil de  sa pensée. Les paroles coulent comme un ruisseau qui irrigue une prairie luxuriante : c’est que d’emblée, il  parle au cœur et à l’intelligence. Le journaliste voit son interview contournée, le public   boit les paroles comme une eau de jouvence. Quand on demande aux candidats d’apporter un objet qui  symbolise le plus l’Europe pour lui, l’un apporte une passoire rouge, l’autre une paire de  menottes, drôle de manière d’élever le  débat, lui brandit « l’Iliade » d’Homère !  Voilà qui bouscule les stéréotypes. Et bien sûr, c’est lui qui se distingue !

Un discours attendu.

La tête de liste LR renouvelle complètement l’approche de la campagne électorale. Subitement, nous découvrons qu’en partant de  la « civilisation commune » qui nous a faits et que nous devons transmettre, nous avons le point de départ de tous  les sujets qu’il faut traiter :  l’Europe-civilisation, en premier, bien sûr, l’Europe et ses frontières, qui  en découle et qui fait que l’Empire ottoman n’a rien à y faire, l’Europe-puissance parce que c’est un art de vivre et des valeurs que nous avons à défendre et à faire connaître  en premier, quand  d’autres proposent un empilement de machins technocratiques pour faire fonctionner un marché, l’Europe-projet parce qu’elle est le bon niveau pour relever les défis du 21ème siècle comme les maladies neurodégénératives, l’intelligence artificielle ou la cyber sécurité. La cohérence est flagrante. On comprend alors pourquoi il faut   l’Europe. 

Une modestie bienvenue.

Tête de pont, le candidat ne manque jamais de  montrer sa solidarité avec tous ceux qui l’accompagnent. On prend pour argent comptant sa solidarité  avec  toutes les  sensibilités qui l’accompagnent et qui peuvent toutes se retrouver dans son propos. Avec  lui, l’union de la droite et du centre n’est pas feinte, elle s’affirme  dans la plénitude de complémentarités indissociables. Il est bien conscient qu’il a un vrai talent  pour enchainer  les idées sans jamais se perdre en chemin, et même qu’il  le fait avec une certaine jubilation, mais c’est toujours « pour tout donner »,  au service de  la liste  qu’il  a accepté de diriger. Cette franchise, cette sincérité sont évidentes et font que la « mayonnaise  prend » comme on dit. 

Une rhétorique implacable.

Nathalie Loiseau parle, mais dès qu’elle ouvre la bouche, elle nous rase. La voix ne porte  pas, les formules sont convenues et sortent tout droit du bazar-aux-formule-toutes-faites pour petit bateleur d’estrades. Macron, ce sont des longueurs à n’en plus finir, émaillées de formules creuses au style ampoulé où l’on n’a rien appris quand il a fini, et encore,  quand on ne cherche pas « ce qu’il a dit après qu’il a parlé ». Dites-moi donc ce qu’est une « identité inclusive ». Mais ce dernier a bien compris le danger de la rhétorique de  Bellamy, au point d’en reprendre  à son compte quelques formules. Ainsi il reprend la thématique de la « maison » que naguère il décriait… C’est pas beau de copier,  mais il  est coutumier du fait, étant prêt à faire feu de tout bois.

Ce qui fait le succès de Bellamy, c’est la clarté de ses exposés, alimentés par une pensée cohérente nourrie par une culture profonde et très large. Cet homme-là n’est jamais pris au dépourvu, dispose d’une citation ou d’un exemple puisés aux meilleures sources pour faire face à toutes les situations, mêmes  celles qu’on lui voudrait embarrassantes. Mais le plus important, c’est qu’il redonne du sens à la politique,  lui rend ses lettres de noblesse. Ne cherchons pas plus  loin ce qui fait son succès auprès des électeurs de la droite et du centre, qu’il réveille. Son conservatisme  modéré, pétri d’Histoire et de philosophie, son attitude faite de modestie et d’empathie pour l’autre, reflets de sa foi chrétienne, donnent à ses discours une tonalité altruiste, pleine et juste. On ne s’étonnera  pas s’ils en redemandent !

Les sondages donnaient 8% aux Républicains avant qu’il soit désigné. Aujourd’hui on est à 16%.  Et il reste 24  jours ! La dynamique est là, les réserves de voix aussi,  tous les espoirs sont permis !

 


VERTOU : UN GRAND MOMENT !

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♦️Ce matin la presse locale est unanime « Grand succès pour le meeting des Républicains à Vertou »
Des retraités naturellement mais des artisans, des maraîchers , des commerçants et des JEUNES
♦️ Nous sommes la seule liste à avoir un véritable projet , une dynamique : de 8% nous sommes crédités ce jour de 15,5 %
♦️ 26 jours pour convaincre et créer la surprise 
♦️ C’est une élection à une seule tour, il faut voter, il faut mobiliser tout notre électorat 
♦️ Tout est possible,   #FxBellamy #LaurentWauquiez #HervéMorin#BrunoRetailleau comptent sur nous 
♦️ Cette élection Européenne est importante pour la France mais aussi pour les échéances à venir !

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RENAISSANCE ? BAROQUE CONVIENDRAIT MIEUX !

Liste Lrem

Quand on constate quelle difficulté a rencontré LREM pour se trouver une tête de liste, on comprend mieux pourquoi Macron a voulu revenir aux listes nationales. Quand on a du mal à trouver une tête de liste, alors en trouver huit régionales … Bref ! Le pompeux titre « Renaissance » m’a fait franchement rire.  A découvrir la composition des trente premiers noms, on penserait plutôt à un assemblage « baroque ». D’ailleurs, les adjectifs qui ont fleuri depuis quarante-huit heures pour  la qualifier sont édifiants : « hétéroclite », « bric et broc », « pot-pourri »… Une liste « caméléon » qui n’a pas de colonne vertébrale. Il  s’agit, paraît-il de ratisser large, mais pour bien ratisser, il faudrait que les dents du râteau soient suffisamment rapprochées.  En fait, c’est une liste typiquement macronienne : du « en même temps » vide de sens par  les contradictions qu’elle porte en elle.

Technocrates, Débauchés, Recasés et Va-t-à-la-soupe…

D’abord, la  tête de liste donne le ton : une pure technocrate qui n’a jamais été élue nulle part, comme son maître. La connaissance des dossiers n’est pas suffisante, il faut aussi l’épaisseur humaine que confère la confrontation avec le suffrage des concitoyens. L’annonce de sa candidature à l’Emission Politique » a donné dans le grotesque. La suite est un ramassis de débauchés à droite, au centre, chez les verts ou à gauche. Ainsi se côtoient Gilles Boyer, le triste sire du Prince Juppé, Fabienne Keller qui se roulait par terre depuis plusieurs mois pour avoir une place, Pascal Canfin, le vert vif, débauché pour apporter une touche « écologique », le rose avec Pascal Durand. On y trouve les recasés de la macronie : Stéphane Séjourné, ancien conseiller du Président, en est le modèle. C’est aussi une liste très politicienne qui nous propose un savant jeu d’équilibriste par la place qu’il a fallu faire aux Modem qui seront sept en position éligible. Pas à dire, Bayrou sait pratiquer les rapports de force pour obtenir toujours plus que ce qu’il représente vraiment. Il parait qu’ils pensent tous la « même chose » sur l’Europe : un gros mensonge qui prendra corps quand il faudra aborder  les sujets sensibles comme la politique agricole commune ou l’immigration…

Quel  projet ?

Celui du Président, forcément. Mais surtout cette volonté d’unir les « progressistes » de tout poil veut installer son duel avec les « nationalistes » de Marine Le Pen. Mais il pourrait bien se retourner contre lui au vu des divergences parfois irréconciliables qui opposent les différents candidats de sa liste. Leur campagne n’a qu’un seul objectif : battre Marine Le Pen et l’Europe passe au second plan.  Et on comprend pourquoi. La lettre qu’il a publiée dans tous les pays de l’Union consacre une vision technocratique de la construction européenne que les Français ont rejeté majoritairement dans les scrutins précédents, soit en votant « extrême droite » soit en n’allant pas voter. Je ne pense pas qu’ils aient changé d’avis depuis.

A quoi vont-ils servir ?

Voter  pour cette liste, c’est perdre son temps. Que pourront faire, en effet, vingt-cinq élus de bric et de broc, aux convictions divergentes dans un Parlement de 750 membres ? Siègeront-ils tous au sein du même groupe politique au Parlement européen ? Rien n’est certain. On a l’habitude avec les centristes : on fait liste commune et à l’arrivée, dès qu’ils peuvent, ils font leur propre groupe. Dans le Parlement sortant, les anciens amis de Pascal Canfin siègent chez les écologistes, tandis que ceux de Gilles Boyer coexistent avec Viktor Orban au sein du PPE. Quant aux proches de François Bayrou, ils restent pour l’heure avec les Libéraux. Stanislas Guérini a bien promis ce mercredi que tous les élus LREM siégeraient au sein d’un même collectif... sans préciser lequel. Au mieux, ce sera au sein d’un groupe d’une soixantaine de députés : donc peu d’influence et peu de chances de décrocher une présidence de commission. Rien à voir avec le PPE qui regroupe près de 250 députés et qui restera de toute façon un groupe puissant. C’est là qu’il faut avoir des députés pour peser.

Les Français peuvent espérer mieux  pour les représenter et les défendre au parlement européen !

 


BREXIT OU BORDEXIT ?

May 2018

 

Excusez-moi, mais ce Brexit, c’est le « bordel » ! 

Surtout chez nos amis du Royaume-Uni !  C’est à croire qu’ils ne savent plus où ils habitent !  Voilà une classe politique qui mériterait un bon coup de pied  au cul de la part du peuple, toutes tendances confondues, car  il n’y en pas  un pour racheter l’autre. Car le feuilleton absolument délirant du Brexit continue. Le Parlement la semaine dernière a donc voté « contre le deal » du Brexit présenté par une Theresa May opiniâtre, puis « contre le no-deal », et enfin pour  « la demande d'un délai ». Un délai pour faire quoi? Personne ne le sait, même pas le Parlement du Royaume-Uni. Encore plus délirant : Theresa May, têtue, avait projeté de représenter pour la 3ème fois le « projet de traité » rejeté deux fois, en espérant que la crainte d'un « no-deal Brexit » pousse les députés à l’adopter. Mais voilà, John Bercow, le « speaker » du Parlement, a exclu un nouveau vote sur le même accord  en invoquant une règle datant de 1604 qui interdit de remettre au vote le même texte de manière répétée lors de la même session parlementaire. Un nouvel accroc, un de plus, pour Theresa May, mais qui lui évite peut-être le suprême ridicule d’un désaveu une nouvelle  fois massif.

Du grand n'importe quoi.       

La Chambre des Communes a rejeté massivement par 391 voix contre 242 l’accord conclu entre la Première ministre britannique et la Commission de Bruxelles. Cet accord aurait permis à la Grande-Bretagne de sortir de l’Union européenne en évitant les difficultés majeures, à la fois politiques et commerciales, du Brexit. On a alors été témoin d’un spectacle  imprévu à voir la stupéfaction, le désarroi, la décomposition de Mme May lors de l’énoncé du résultat du scrutin,  véritable  révélateur de ce qu’on  pourrait appeler une crise aiguë de civilisation. La majorité hostile à l’accord est composée de deux types d’élus : ceux qui souhaitent le Brexit avec tant d’ardeur qu’ils se méfient des dispositions qui en atténuent les conséquences les plus dommageables, un peu comme s’ils recherchaient un absolu de souveraineté tellement  pure qu’ils accepteraient  d’en souffrir pendant des décennies ; et ceux qui haïssent toute la procédure anti-européenne consécutive au référendum prononçant le Brexit et tentent de démontrer qu’elle conduit leur nation à la catastrophe. La Première Ministre semble avoir totalement sous-estimé le clivage profond qui divise les conservateurs au-delà, probablement, de tout raccommodage, pas plus qu’elle n’a pris la dimension de la dérive de la gauche anglaise.

Dogmes partisans et querelles intestines.

Les députés britanniques votent avec un raisonnement perverti par les passions partisanes.  Il  y a longtemps qu’ils ne votent donc plus dans l’intérêt du peuple.  Depuis l’initiative malencontreuse d’un certain John Major !  Comme le pensent les Européens, l’Union est devenue l’otage de la politique intérieure britannique. Mais quand on analyse la situation d’un peu plus près, il  y a de quoi être surpris par les contradictions invraisemblables contenues dans le comportement des élus. Les Brexiters ont voté contre le Brexit, les anti-Brexiters ont voté pour le Brexit le plus dangereux et le plus dommageable. La situation se complique avec l’état des lieux politique : les Tories se sont soulevés en partie contre Thérésa May ; ils ont cent fois, en moins de trois ans, démontré leur impuissance et leur incohérence, multipliant inlassablement les calculs qui les ont littéralement conduits au bord de l’abîme. Les travaillistes, menés par le sombre et indescriptible Jeremy Corbyn, à qui le hasard offrait une cause toute faite, celle de la réparation du mal infligé au Royaume-Uni par l’impéritie des conservateurs, n’osent même pas dire qu’il sont contre le Brexit. Il existe en effet un danger, pour un leader socialiste, à se prononcer en faveur d’une Union européenne capitaliste dont il souhaite la réforme en profondeur. Comme si le respect des dogmes partisans avait plus d’importance que l’avenir du pays.

Il n’y a plus de May !

La  vaillante Theresa va se présenter une fois de plus devant les européens, mais cette fois avec les mains vides,  pour demander un report du Brexit, conformément au dernier vote des Communes.  En absence de causes réelles et sérieuses, il y a peu de  chances qu’un nouveau délai soit accordé. Michel Barnier a en effet déclaré que l'Union Européenne n'était pas décidée à accorder un délai à la Grand-Bretagne si elle n'apportait pas des éléments convaincants sur le deal à venir. A quoi servirait une prolongation de trois mois ?

La situation va devenir inextricable pour l’Union : faute de Brexit le 29 mars, il faudrait élire des députés britanniques dont les sièges ont été retirés et partagés entre tous les autres  membres. Qu’est-ce qui va se passer ?  Un nouveau référendum, et une situation transitoire donc forcément précaire,  ou un Brexit immédiat sans accord, sûrement suivi du chaos engendré par les contrôles aux frontières d’un pays qui ne peut se nourrir ni se soigner sans les importations ? On nage en plein surréalisme ou plutôt on croirait assister à un film de science-fiction. C’est comme si les Anglais avaient inventé un monstre qu’ils vénèrent, au détriment des valeurs qui, le siècle dernier, ont fait du royaume le modèle d’une démocratie solide. Les Tories sont divisés, les travaillistes sont divisés, la République d’Irlande et l’Ulster vont devoir ériger une frontière, l’Ecosse est tentée par la séparation et, de toute façon, dès lors que toute solution mécontentera la moitié des Britanniques, la bataille politique qui a commencé en juin 2016 n’est pas près de s’éteindre.

Les jours de May sont comptés, et  en mai ont lieu les élections. Que de [mè] !

Un Brexit sans accord affectera aussi l’UE.

C’est pourquoi la commission a négocié pas à pas, a proposé des compromis et fait des concessions. C’était l’intérêt bien compris des deux parties. Il est fallacieux d’invoquer une quelconque « arrogance » européenne, un désir de l’Union de faire payer cher aux Anglais leur volonté de rupture. Jamais le message européen n’a reposé sur l’idée que l’Union sortirait indemne de cette épouvantable procédure. Le manichéisme n’est pas européen. En revanche, il faut se souvenir du triomphalisme britannique qui a suivi le référendum. C’était la fin de l’enfer et l’accès au paradis. Dans ce paradis, les Anglais seront bien seuls. Une chose est sure, les brexiters ne pensaient certainement pas se trouver face à un front aussi uni de la part  de l’UE ! Ils espéraient même  diviser pour régner. Sur le continent, et particulièrement en France, certains se réjouiront aussi du départ des « Anglais ». Personne ne sait quel en sera le prix. La seule certitude c’est que, sans « deal », tout  le monde y perdra. Notre seule satisfaction, c’est le parcours sans faute de ce fin négociateur qu’a été Michel Barnier, car s’il y a échec, il ne vient pas de  lui.

 


FORUM DES REPUBLICAINS : POUR LA FRANCE, TRANSFORMER L'EUROPE

Chers amis,

Samedi prochain, à l’occasion du forum “Place des Républicains”, je présenterai le programme pour les élections européennes du 26 mai.
Voilà une belle occasion de nous retrouver. Les Républicains ont en effet réussi à constituer derrière François Xavier Bellamy, brillante tête de liste, le rassemblement des sensibilités, des territoires et des compétences associé à un nécessaire renouvellement. Nous avons la liste et nous avons un projet réaliste et concret.
Je vous invite à venir les découvrir.
Amitiés
Daniel HOULLE

Inscrivez vous avec le lien  :  https://goo.gl/forms/vEVBdP7Ho2Rtm6b93

Invitation 23 mars001

Projet européen LR


çA FAIT PEUR !

Archibald en colère

Le Brexit fonce dans le mur, les populismes gagnent du terrain et l'économie européenne montre des signes de fatigue inquiétants dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale. De plus, l'arme monétaire est épuisée. Trump se plante partout et ça commence à se voir. Enfin notre dette est catastrophique et notre déficit abyssal.

L'OCDE a publié ses prévisions de croissance.

Elles ont été revues à la baisse. 3.3% seulement  pour la croissance mondiale. Malgré des taux d'intérêt proches de 0, voire négatifs, malgré les injections massives de liquidités par les banques centrales, malgré des plans de relance comme la baisse massive des impôts aux États-Unis. C'est principalement la zone euro qui ralentit : en trois mois, l'OCDE vient quasiment de diviser par deux son pronostic de croissance, n'attendant plus qu'un maigre 1 % cette année. L'Allemagne marque le pas brutalement avec une croissance à 0.7%. L'Italie sera en récession. Le bilan de la banque centrale a dépassé depuis longtemps le seuil d'obésité et n'a plus guère de munitions. Elle doit se contenter de gagner du temps, ce que Draghi fait en relançant la politique de souplesse monétaire.

L'OCDE avance les explications suivantes : le ralentissement du commerce mondial, les tensions entre la Chine et les États-Unis qui ne s'apaiseront que momentanément avec un deal commercial, les incertitudes politiques. Mais ce sont des causes apparentes. Les causes réelles sont ailleurs. Nous vivons une rupture économique majeure. Le ralentissement de l'économie n'est pas conjoncturel, il est structurel. Et les économistes patentés semblent déroutés.

Trump a tout faux !

Le déficit commercial des Etats-Unis a explosé en 2018 : 621 milliards de $. Le plus large depuis 2008 : une claque pour Trump qui en avait fait son cheval de bataille avec les droits de douane et le protectionnisme. J’avais dit que ça ne pouvait pas marcher ! Le déficit avec la Chine est largement en cause : 419 milliards de $, une hausse de 43.6 milliards de $ sur l'année. Pour Trump, cela ne va pas être simple à assumer, ni à expliquer.

Trump veut retirer ses troupes d'Afghanistan. Et il s'apprête à laisser les clés de l'Afghanistan...aux Talibans, un groupe qui contrôle maintenant plus de la moitié du territoire et qui multiplie les attentats.

Le boulet de la dette de la France.

La gravité de la dette française ne fait, elle, aucun doute car notre niveau d'endettement excède ce que notre potentiel fiscal peut absorber. Les facteurs d’aggravation sont déjà présents : une croissance qui plafonnera à 1,3% cette année, des taux d’intérêt bas qui amputent  la capacité de prêter des banques. Cette configuration va à l'opposé de l'expansion. Si on retient comme hypothèse  que la France peut continuer à subir 1.038 milliards de prélèvements obligatoires et si on suppose inchangé le niveau des taux d'intérêt, on s’aperçoit qu'il faudra près de 27 ans si l'on éponge 30 milliards par an, pour amoindrir la seule moitié de notre dette, sans y inclure les près de 4.000 milliards additionnels de la dette hors-bilan. L'hypothèse d'une inversion des taux (taux d'intérêt et taux d'inflation) est imminente car la crise va générer de véritables tensions déflationnistes que la BCE a déjà anticipées. Le signal nous est envoyé par l'Allemagne  qui a frôlé la récession au quatrième trimestre de 2018. Et ça, ce n’est pas bon du tout pour notre dette ! Cette situation mène Macron dans l’impasse. Il cherche à se défausser sur l’Europe, mais ce n’est pas en créant un empilage de structures technocratiques supplémentaires qu’elle  pourra nous aider à sortir de l’ornière.

On n’est pas près de voir la fin des déficits.

Côté fiscal, au gouvernement, c’est la foire, entre ceux qui proclament qu’il faut baisser les impôts  et  ceux qui en proposent un différent chaque jour. Voilà un climat d’instabilité très dangereux pour l’économie et les  investisseurs. Dernière  en date : le retour des successions dans le viseur.  De quoi déclencher une guerre de tranchée avec les propriétaires. Mais le  plus grave n’est pas là, il tient dans l’ampleur du déficit  public 100 milliards d’euros en 2019. Vous allez dire, bah, ça n’est que 3% du PIB. Mauvaise pioche, la  vérité est autre : les recettes de l’Etat ne sont que de 400 milliards d’euros (TVA : 130, CSG :  115, IRPP : 70, IS : 30, carburants : 17,  autres : 30).  Le déficit représente donc 25% du budget. C’est énorme. Voilà la réalité. Imaginez un ménage qui gagne 2 000 euros/mois et qui en dépense 2 500. Voilà pourquoi l’exécutif ne parle jamais de baisser la dépense.  Il  en est strictement incapable ! Par contre, on  peut être certain qu’il y aura des impôts supplémentaires.

Pourtant les armes économiques et politiques sont les seules qui nous restent : pour l’hexagone, il faut au moins 25 milliards de baisses des dépenses publique par an. Les Républicains ont présenté un plan chiffré et sérieux en octobre dernier. Pour l’Europe, il faudrait une initiative de relance budgétaire coordonnée par les pays les moins endettés, ce qui exclut la France, la poursuite des réformes structurelles, une refonte des règles de concurrence qui permettrait l'émergence de champions européens face aux mastodontes chinois et américains. Justement, c’est ce que proposent, pour l’essentiel les Républicains. Une Europe du bon sens ! Mais Macron passe  son temps  à brasser du vent !

Vivement  l’alternance !

 

 


LE JOUEUR DE FLÛTE D’HAMELIN

Macron flutiste

 

Macron,  c’est le joueur de flûte d’Hamelin : il nous conduit à la catastrophe. Il ne joue pas de la  flûte, mais il parle. Il aime s’écouter parler aussi. Il a transformé le « grand débat » en Macronthons qui multiplient les contributions et les motions,  mais ne résolvent en rien la  crise. Et l’on découvre, si besoin était, ce qu’est le système de  pouvoir qu’il a mis en place : immense et vide. Son discours sur l’Europe est du même acabit. Encore un coup de pipeau !

Depuis le discours de la Sorbonne…

Athènes, la Sorbonne : les deux grands moments européens qui ont inauguré le quinquennat. Mise  en scène : le Parthénon, pour le premier, le temple du savoir pour le second. Le Président y proclamait une nouvelle ère  et une action extraordinaire qui allait permettre la résurrection de  la construction de  l’Union du vieux continent. Les  mots y étaient, pompeux et grandiloquents, les principes aussi, démocratie et puissance. Il allait entraîner tous nos partenaires dans son sillage et enrayer définitivement la glissade populiste. Le discours de la Sorbonne devait donner le « la », force est  de constater que chacun a continué de jouer sa partition dans son coin. Il n’a été suivi par aucun autre pays sur ses propositions, qu’il s’agisse de la réforme de la zone euro ou de la taxation des Gafa. 

La France peut-elle assurer le leadership ?

Pouvait-il en être autrement ? Pour entraîner les autres, il aurait fallu que notre pays donne l’exemple, qu’il se réforme en profondeur. La « transformation » n’est restée qu’un mot, mis à toutes les sauces pour cacher une réalité, elle aussi, immense et vide. Le bilan est celui que nous connaissons tous : champion du monde du déficit, des prélèvements, de la dépense publique avec une dette à 100% du PIB, un chômage de masse persistant quand il est à 6% en moyenne chez nos partenaires et un déficit commercial de 60 milliards d’euros.  Pas étonnant alors que la France soit la risée de l’Europe quand elle veut faire la leçon. Car  en plus, notre Jupiter tombé de l’Olympe ajoute l’arrogance !

Les mots, toujours les mots.

Emmanuel Macron ne peut pas s’empêcher de donner des leçons à la terre entière. Mais la réalité c’est qu’avec sa tribune il continue à isoler la France. Il a l’outrecuidance de  passer par-dessus les gouvernements pour s’adresser directement aux peuples d’Europe. Viendrait-il à l’idée d’Angela Merkel de s’adresser ainsi aux Français pour leur dire ce qu’il faut faire ?

Ce que Macron propose, les Français n’en veulent pas, et les autres européens pas plus : toujours plus de technocratie ! On en crève en France, et il veut en rajouter une couche en Europe. Que retenir de sa tribune publiée dans les journaux européens sinon un peu plus d’incantations et d’organismes de gestion, comme s’il n’y en avait pas déjà assez. Un «conseil de sécurité européen» sans qu’on sache avec quels membres, selon quels critères et quelles modalités ; ainsi la France qui n’a pas été en mesure de faire accepter une coopération structurée permanente de défense avec moins de 25 États pourrait imposer cette idée ultra-sélective ! Comme ce n’est pas suffisant, il rajoute : une agence de protection des démocraties, un office de l’asile, une banque du climat, une agence de supervision des plateformes numériques, un conseil de sécurité intérieure, un conseil de sécurité extérieure, un conseil de l’innovation, et pour couronner le tout une «conférence pour l’Europe», grand débat fourre-tout version européenne, qui devra tout proposer. De  la pure technocratie à la mode énarque : un problème égal une structure pour le résoudre. Au fond, comme dit à juste titre Bruno Retailleau : « cette tribune européenne est une tribune très macronienne : incantatoire et technocratique, c’est une tribune qui enfile les mots comme on enfile les perles. » Immense et vide une fois de plus !

L’air de la disruption.

Son talent de jouer de flûte il tente aussi de l’exercer dans la préparation des élections. La liste LRem est toujours un canard sans tête, mais elle ressemble de  plus en plus à une auberge espagnole. Le caillou dans la chaussure ce sont les Républicains qui viennent de désigner un trio séduisant et qui incorporeront deux « centristes » d’Hervé Morin dans les vingt premiers, ce qui en fait vraiment une liste de la droite et du centre. Macron enrage de ne pas pouvoir annihiler la droite. Elle le gêne.  Il fait tout pour tenter de la faire imploser.  Certains tombent dans le piège, comme Juppé et Raffarin. Tant qu’elle existe, son rêve de se retrouver seul face à Le Pen, seule chance pour sa réélection, pourrait être compromis. Mais c’est un pari terrible, car soyons en persuadé, si cela se reproduisait, la prochaine fois c’est Le Pen qui l’emporterait. En attendant, Macron continue de tendre  le miroir aux alouettes aux électeurs de la  droite et du centre.  Il infléchit son discours et il copie des morceaux du programme des Républicains. Mais cette disruption ne peut séduire qu’à la marge, tant la manoeuvre pue la vieille politique politicienne. Il  faut dénoncer cette  façon de faire. Mieux vaut, en effet, l’original que la copie. Il suffit de regarder la politique nationale qu’il mène : technocratique et dirigiste comme jamais, à droite par le verbe, mais à gauche dans les faits, penchant imposé par le groupe LRem composé très majoritairement d’anciens du PS. On cherche vainement le libéralisme sauf dans ce qui touche à la financiarisation de l’économie, en paiement des soutiens qu’il a obtenus lors de la présidentielle.

Heureusement, la musique de Macron n’est pas du Mozart, elle sonne faux, c’est pourquoi elle n’attirera pas grand monde. Car au fond, les ralliements de Juppé et Raffarin sont des « non événements », tant leurs prises de positions étaient prévisibles.  Ils n'obtiennent que les commentaires des laudateurs  du macronisme,  abonnés aux « éléments de langage ».

 

 


A QUOI JOUE VALERIE PECRESSE ?

Valérie Pécresse

 

Puisqu’elle vient après-demain mardi, chez nous, à Angers,  c’est l’occasion pour moi de dire ce que je pense  de son action. Et  j’espère bien qu’il y aura quelques bonnes âmes pour relayer  mon message à sa réunion,  car je ne m’y rendrai pas. Non  pas que ce soit lâcheté ou sectarisme de ma part,  mais plutôt l’envie de ne pas cautionner une démarche que je trouve désobligeante à  l’égard  d’un grand nombre de militants et d’adhérents de notre parti. J’en connais, en Seine-Saint-Denis, qui ont tracté pour elle en se levant à 6h du matin, et qui ne comprennent plus !

Un bilan  exemplaire en Ile-de-France.

Valérie Pécresse est  talentueuse et compétente. On l’a peut-être oublié, mais c’est la seule Ministre des Finances à avoir fait voter un budget en régression en euros réels par  rapport à celui de l’année précédente.  C’était en décembre 2011. Hollande s’est empressé de rajouter 40  milliards de prélèvements dès juillet 2012.  Malheureusement !

A la tête de  la Région Ile-de-France, elle a fait preuve de la même technicité : là aussi, et c’est incontestable, elle a fait reculer fortement la dépense publique à coups d’économies bien ciblées. On peut aussi mettre à son actif sa victoire aux régionales : si elle préside la plus prestigieuse région de France, elle ne le doit qu’à elle-même,  parce que les puissances tutélaires ne se sont pas précipitées outre-mesure  pour la soutenir. Je ne peux même pas  lui reprocher d’avoir soutenu Alain Juppé, j’ai failli faire comme elle. J’ai finalement opté pour Fillon. On connait la suite… J’avoue que  le  positionnement de Juppé aujourd’hui me déçoit profondément, moi qui ai été à la fondation de l’UMP, son Secrétaire départemental dévoué et actif. Pour des raisons personnelles, je lui gardai  une place à part dans mon panthéon. Les derniers avatars de sa  carrière qui le font entrer au Conseil Constitutionnel  par la grâce de Macron me libèrent totalement. Je ne sais pas ce qu’en pense Valérie…

Un pied dehors, un pied  dedans.

Elle a choisi de rester dans le parti.  Très bien.  Elle n’aime pas Wauquiez. Elle a le droit, on ne peut pas plaire à tout le monde. Ce serait mieux qu’elle dise pourquoi  en ne se contentant pas des banalités affligeantes : « ligne droitière… » . C’est un procès en diabolisation un peu trop simpliste et trop commode. Je ne crois  pas qu'il y ait deux droites, il y a une droite qui s'allie avec  le centre qu'il faut reconquérir. Moi,  je soutiens notre  Président. Ai-je eu le choix au moment de son élection à la tête du parti ? Pas  vraiment.  Valérie Pécresse avait là une occasion  de  faire valoir sa vision différente,  si tant est qu’elle le soit. Elle ne l’a pas fait. A-t-elle été pour autant rejetée du parti ? Pas que je sache. Si ma  mémoire est bonne,  elle a sa place au Bureau politique qu’elle a refusé  d’occuper  et  Laurent Wauquiez lui a aussi proposé la présidence du Conseil National, qu’elle a refusée aussi.  C’est son droit.  Elle a  préféré faire bande à part avec « Libres ! ». Je cherche vainement dans ses prises de position et son projet, excepté quelques nuances que je qualifierais de puériles, de vraies divergences avec la ligne politique défendue par la direction actuelle des Républicains sur les grands sujets : la dette, les dépenses publiques, la fiscalité, les classes moyennes,  la famille … Au premier Conseil national, elle est arrivée en retard, à grand renfort de brouhaha, pour délivrer quelques propos peu amènes et est repartie sans attendre la réponse.  A  Menton, elle a rejoué le même scénario. Pourtant le projet esquissé pour l’Europe a tenu compte de ses demandes. Récemment, j’ai lu dans le Figaro Magazine qu’elle ne "se sentait pas impliquée par la liste Bellamy", arguant du fait qu’elle "n’était consultée sur rien" !  Un peu facile.  Elle a tout fait pour ne pas l’être, non ? pourtant le trio désigné rassemble les sensibilités du parti, et la suite  des  candidats,  j’en prends le pari,  sera de même facture. Elle donne rendez-vous à Laurent Wauquiez le 26 mai : elle prend un gros risque, et  en disant cela, elle se tire déjà une balle dans le pied. Si elle n’avait pas fait cette déclaration, je serais venu l’écouter.  Mais c’est trop. Elle fait le jeu objectif des macronistes et du RN, en tentant d’affaiblir Wauquiez. Sa position ne sera  pas tenable longtemps et une grande partie de l’électorat LR pourrait un jour s’en souvenir. Car n’en doutons pas, Valérie Pécresse « y pense », comme on dit, le  matin en se poudrant le minois.

Et si on commençait par jouer groupé. 

Le  moment n’est pas  venu de  choisir qui devra représenter notre famille à la Présidentielle. Si elle espère une primaire de la  droite et du centre comme la dernière fois, qu’elle n’y compte pas. Chat échaudé craint l’eau froide !  Tout au plus peut-on imaginer une compétition interne. Encore faudrait-il que Laurent Wauquiez n’ait pas réussi à devenir le candidat légitime d’ici là. Je demande donc à Valérie Pécresse de rentrer un peu ses griffes et je fais donc appel à son intelligence. Le  combat pour nos valeurs et nos idéaux, pour la  France,  bien mise à mal  par la gestion chaotique de Macron, mérite mieux que les petites cuisines personnelles qui se font dans leur petit coin sur de petits réchauds. D’autant plus qu’elle doit savoir qu’elle n’est pas seule dans ce cas.   

PS. Ce lundi matin, sur RTL, Valérie Pécresse annonce qu'elle votera pour la liste LR, au motif que FX  Bellamy a la volonté de réconcilier toutes les sensibilités de la droite. Dont acte.  Encore un petit effort Valérie et faites campagne ! Je réviserais alors mon jugement.

 

 


UN VENT DE FRAICHEUR SUR LES PLATEAUX

Bellamy-evren-danjean

 

Un sans-faute.

Il semble que ça commence à frémir. L’électorat  bouge enfin à travers les sondages en faveur du trio Bellamy, Evren, Danjean. Et  ce ne serait que justice tant la tête de liste a montré pour ses premières apparitions sur les  plateaux télévisés, son talent, son intelligence brillante et ses réparties … imparables. Beaucoup croyaient découvrir un novice, et c’est un candidat aguerri connaissant parfaitement ses dossiers, à l’argumentation structurée servie avec un calme et une candeur indépassables. Les Martichoux, Krief et consorts s’y sont cassé les dents. Depuis son entrée en lice, c’est un parcours sans faute.

La cabale démontée.

Pourtant le gouvernement est prêt à tout pour descendre Bellamy, la preuve qu’il inquiète. Des ministres n’hésitent même pas à grossir le trait jusqu’à l’inacceptable. Et les médias, habituellement si sourcilleux sur le sujet, aboient avec eux. Personne ne s’étonne plus de rien. A les entendre, nous avions sorti de la naphtaline le pire des réactionnaires, contre l’avortement et  le mariage  pour tous, quelle horreur ! La réalité est bien moins tranchée et le candidat Bellamy n’a rien à voir avec la caricature outrancière qu’on voulait faire de lui. Avec calme et méthode, il a démonté la  campagne au vitriol dont il faisait l’objet. On peut penser que les Français, n’ont pas été dupes de la manœuvre. Et pour tout dire, ce qui est excessif est insignifiant. Au fond d’eux-mêmes ils sont toujours en rébellion, ce qui rend les sondages très suspects en voulant nous imposer un scénario écrit à l’avance où la liste LR n’aurait pas sa place. Que doit-on penser, en effet, de l’inégalité flagrante de traitement entre les longues heures de reportage des réunions interminables de Macron, au moment même où Laurent Wauquiez faisait un tour de France au contact des Français, de vrais contacts avec des citoyens non triés.  Il faudra bien, comme Guillaume Larrivé  l’a demandé au Premier Ministre, qu’on sache combien tout cela a coûté, parce qu’il s’agit bien d’une campagne électorale aux frais du contribuable.

Un discours rafraîchissant.

En attendant, FX est en campagne et on se prend à guetter ses passages à la télé pour ne pas les rater tant il comble de plaisir ceux qui se retrouvent dans son raisonnement. Oui, le philosophe est rafraîchissant.  Il y a longtemps qu’un politique ne nous avait pas autant convaincu par la justesse du positionnement, la validité du raisonnement, la  vérité des situations exposées. Il y a longtemps qu’on attendait un candidat avec des convictions assises non pas sur l’intérêt électoral, ce qu’on appelle démagogie, mais pour défendre une vision et des convictions. Les autres en ont de différentes ? Eh bien confrontons-les ! Débattons-en sereinement et allons au fond des choses. Que ça fait du bien !

Une vision réaliste de l’Europe.

La caractéristique du projet des Républicains, j’aurai l’occasion d’y revenir, est d’être réaliste.  La vision de la construction européenne qu’il  propose correspond à un besoin de  concret, elle est celle que souhaitent probablement une majorité de Français : ni dilution dans un empire où la nation disparaîtrait, ni repliement sur soi qui serait   mortifère.  A mi-chemin entre le fédéralisme de Macron, une Europe technocratique qu’il va nous vendre comme une protection –on a déjà vu-, et le repli national proposé  par Marine Le Pen qui n’a d’autre idée que de faire imploser l’Union si jamais les populistes en ont la possibilité, il existe un chemin qui préserve l’Europe dont on a besoin face aux empires planétaires et qui, en même temps, laisse à la nation le choix de décider de ce qui n’a pas à être partagé avec les autres.

Il coche toutes les cases.

François-Xavier Bellamy est donc une belle surprise  et il faut remercier Laurent Wauquiez de l’avoir convaincu de prendre  la tête de liste. Intellectuel brillant, modéré, attaché aux valeurs qui fondent la droite, comme la  famille ou la  liberté, et en plus décidé à mettre en avant, dans la campagne, l’écologie, avec une vision différente de celle des  ayatollahs verts, il peut aussi plaire à un électorat centriste attaché à la démocratie chrétienne, comme à celui plus conservateur de la droite traditionnelle. Avec Agnès Evren, proche de  Valérie Pécresse à la Région Ile-de-France et Arnaud Danjean, solide député sortant, connaisseur des dossiers du terrorisme et ancien soutien d’Alain Juppé, ils forment un trio rassembleur qui coche toutes les cases de la droite et du centre, ce que la suite de la liste ne tardera pas à confirmer. Bellamy va créer la surprise !

On a le droit d’y croire !

 

 


CETTE INDISPENSABLE EUROPE

Europe324

Un monde bipolaire.

Le monde redevient bipolaire. La Russie n’a toujours pas les moyens de s’imposer malgré ses tentatives pour exister au Moyen Orient ou en soutenant le régime de Maduro. Son PIB reste celui d’une puissance moyenne. C’est la  Chine qui occupe désormais la place occupée autrefois par l’URSS face aux Etats-Unis. Ce sont les deux pays qui constituent la menace la plus importante pour l’Europe, tant sur le plan commercial que technologique, deux domaines essentiels. Les Américains,  avec Trump, ne souhaitent plus protéger  l’Europe et se montrent même très agressifs à son égard, notamment avec l’arme juridique ; quant à la Chine, elle entend peser de tout son poids dans les échanges commerciaux le plus souvent univoques.

Etre, ou mourir.

Or l’Europe telle qu’elle est ne fait pas le  poids face à ces deux grands. On le voit avec la décision de Bruxelles de refuser la fusion Alstom-Siemens au nom de  la règle de la concurrence interne. Pourtant elle a des atouts pour exister sur la scène internationale. Ce défi existentiel est d’abord géopolitique : quand elle est unie, elle existe ! Elle l’a démontré avec les sanctions contre Poutine après l’annexion de la Crimée, ou face au Brexit avec les manœuvres de la Grande Bretagne pour la diviser. Au moment où Trump et Xi Jinping s’affrontent pour le leadership mondial, face aux défis climatique et migratoire, face au terrorisme, l’Europe a le devoir d’union pour faire valoir son droit à exister. A nous d’en faire prendre conscience aux Européens et aux Français qui doutent  de  cette  nécessité. Mais cette évidence géopolitique est combattue par un autre défi existentiel : celui de la démocratie. Il existe aujourd’hui deux camps  en Europe : celui de la démocratie libérale affaiblie de l’intérieur par le divorce entre les élites et le peuple et l’autre camp, de  l’extrême droite à l’extrême gauche, qui est animé par ce qu’on appelle le « populisme » dont l’Union européenne est le bouc émissaire de tous les maux,  et par une volonté  plus ou moins cachée de détruire l’Union. La  concomitance de ces deux défis, externe et interne rend la situation préoccupante. Les prochaines élections seront décisives : redémarrage ou éclatement du projet européen ? Rien n’est encore joué. 

La percée des europhobes.

A mesure que les partis populistes progressent dans le paysage européen, leur discours ouvertement hostile à l’Union donne à cette dernière, paradoxalement, une reconnaissance politique inégalée. Les partis traditionnels vont souffrir : la gauche sociale-démocrate connait une érosion inquiétante tandis que la droite avec le PPE (Parti Populaire Européen)  voit son socle électoral se réduire. Si les analystes pronostiquent une déroute pour eux en mai prochain, la  messe n’est pourtant pas dite. Car les enjeux européens n’auront jamais été aussi évidents dans l’esprit des électeurs. A cet égard, les conditions réelles de la sortie de la Grande Bretagne pourraient être l’occasion d’une utile expérience et faire pencher la balance. Les alliances potentielles des droites dites « dures » de la Pologne à la Hongrie et à l’Italie en passant, en France par le RN, ne reposent guère que sur un point d’accord : l’immigration. Le rapprochement n’aurait pas eu lieu si la question migratoire ne s’était pas  imposée comme un sujet central et fondamentalement européen. L’Histoire est parfois ironique : l’élection de mai, pour une fois, pourrait bien se faire sur les enjeux européens et non les débats de politique intérieure. Une manière de consacrer le caractère incontournable de l’Union au moment où ses opposants croire enfin tenir entre leurs mains son agonie. Encore faut-il qu’un referendum ne vienne pas polluer le sujet.

L’importance du couple franco-allemand.

Le seul point qui incite à l’optimisme, c’est la résistance du couple franco-allemand à tous les aléas. Elle donne une  bonne raison de croire dans l’Europe. Par son poids démographique et économique au sein de l’Union, le  couple est, à  lui seul, une réponse stratégique à ces deux défis. Malgré la tiédeur des relations entre Merkel et Macron, la signature du traité d’Aix-la-Chapelle, reste un événement suffisamment significatif de la volonté des deux pays d’avancer ensemble, notamment en matière de sécurité et de défense. Pour les partenaires de l’Union c’est un repère incontournable. Pour les peuples concernés, c’est un message propre à rassurer les « pro-européens » qui n’ont pas dit leur dernier mot. Encore faut-il que  ceux-ci proposent des évolutions concrètes et rassurantes sur le fonctionnement de l’Union. Il ne suffira pas de crier « Europe, Europe.. » avec un discours de la Sorbonne devenu obsolète comme projet et  une coalition hétéroclite parce que la marque EM ne correspond à rien. Mais rappeler que, au-delà des intérêts communs, l’Union est d’abord  et avant tout une « Union de Valeurs », un « projet de civilisation », peut redonner du sens à une construction trop souvent diluée dans les directives technocratiques.

 


1H-1/4 AVANT LA TRAHISON

Macron sorbonne

 

Tout le monde a en mémoire la parodie de Jean Yanne de péplum romain « 1H-1/4 avant J.C. ». C’est en pensant à cette comédie que je voudrais évoquer les manœuvres plus ou moins secrètes entamées entre Macron-César -dit ex-Jupiter- d’une part, et le duc de Bordeaux et son assistant l’ex-sénateur expert en chinoiserie, d’autre part, en vue de leur soutien à une liste du « nouveau monde » Rem-Modem-Agir : « tiiin, tin, tin , tin, tin-tin, tiin, tin, tinttintin… » (Dvorak)

En coulisses.

Tout cela, évidemment est censé se faire en secret. Mais c’est un secret de polichinelle : petits déjeuners à l’Elysée, consultations, petites phrases du type « Je ne resterai pas silencieux » ou encore : « Je me sens plus proche du projet de Macron »… Si on recoupe avec les infos qui filtrent du palais sur une liste large LRem/Modem/Agir, nous ne sommes plus loin du passage à l’acte. Le problème n’est plus de savoir s’il y aura trahison, c’est quand.  Car rien n’y fait : LR est accusé de droitisation, un peu comme ces accusations de l’inquisition ou à la soviétique.  Point besoin d’argumenter, l’accusation se suffit à elle-même. Comme le dit Jean Léonetti dont le parcours ne peut pas être suspecté de compromission avec une droite conservatrice : le programme des Républicains, il y a cinq ans, Juppé l’aurait signé des deux mains… Et pour la nomination de François-Xavier Bellamy, ces gens-là se contentent de reprendre ce que disent les médias aux ordres chargés de caricaturer la tête de liste. Caché ce catholique que je ne saurais voir ! Laissons-les à leurs idées  toutes faites. Puisqu’ils se contentent du programme de Macron, tant  mieux pour eux.  Ou plutôt tant pis, parce qu’ils vont droit dans le mur. Et je vous dis  pourquoi.

Le discours de la Sorbonne.

C’est la référence inébranlable de Juppé. Ce discours a été prononcé le 26 septembre 2017. Le Président de la République y faisait part de son rêve européen, en chef de file incontesté. Une prise de position marquante à l’époque tant par les propositions que par la vision ambitieuse de la construction européenne affichée. Un an et demi après, on peut dire que rien ne s’est passé comme  l’intéressé l’aurait souhaité. On peut même  affirmer que la réforme de l’Union qu’il préconisait s’est enlisée, à la fois par la fragilisation de Merkel et aussi parce que la France, plombée par  ses déficits et son endettement n’est pas un modèle fiable  pour ses partenaires. Aujourd’hui Macron se retrouve seul. Il est fâché avec l’Italie, la Hongrie et l’Autriche lui tournent le dos, et les relations avec l’Allemagne sont glaciales comme on a pu s’en rendre compte  avec le renouvellement du traité de l’Elysée signé à Aix-la-Chapelle. Autrement dit, le  beau discours en guise de projet  est caduc. Il est même dépassé. En plus son contenu, c’est évidemment tout ce qu’une majorité de Français rejettent aujourd’hui : plus d’intégration, plus d’élargissement, plus de commission…. J’ajouterais que la stratégie d’affrontement entre les « progressistes » (macroniens) et les populistes, en les diabolisant,  n’est pas la meilleure façon de rassembler. Du discours de la Sorbonne, avec ses  49 propositions, il ne reste que quelques timides avancées sur le budget européen et l’aboutissement de quelques projets qui étaient déjà dans les tuyaux avant même que le discours soit prononcé. Les partisans de plus d’Europe affrontent l’échéance dans les pires conditions.  Au point d’envisager de faire oublier l’échéance avec un referendum qui aurait lieu le même jour.

Il y a cinq ans, c’est avec ce même type de programme de la droite que les listes de Marine Le Pen sont arrivées en tête et que moins d’un électeur sur deux s’est présenté devant les urnes. Apparemment la leçon n’a pas été retenue par  les centristes qui ont rallié le camp Macron et son rêve hégémonique. Il est encore temps d’ouvrir les yeux.

Comme  dans le film de Jean Yanne, je suis tenté de reprendre ce morceau de dialogue que l’on pourrait attribuer à Juppé : « Citoyens, actuellement nous ne pouvons rien faire, mais dès que nous le pourrons je vous promets que nous ferons le double ! ». Est-ce que nos concitoyens naguère proches de l’UMP, de la droite et du centre, vont se laisser piéger ? Je ne le crois pas. Un autre chemin, plus sensé et raisonnable est possible, sans renoncer à l’Europe.  C’est celui  que veut tracer la liste des Républicains. On y reviendra.

 

 


UN RAYON DE SOLEIL DANS LA GRISAILLE POLITIQUE

Bellamy-

 

Bellamy, un opni* qui va décoiffer.

J’ai une courte expérience de Xavier Bellamy. Il  se  trouve que le  philosophe donnait une conférence la  semaine dernière à Angers, à propos de son dernier livre : « Demeure ». C’était une belle occasion de se faire  une idée. Quand on a fait « philo » on peut se sentir attiré par ce genre d’événement. Autre chose était de tirer Paulette jusque dans l’amphi où  il opérait devant 700 jeunes surmotivés. Tous ceux qui avaient fait le déplacement ont été comblés. Il y avait les petits malins, les initiés  qui avaient lu l’article de « Valeurs », il y avait évidemment les « cathos » -il y en a encore- qui ne voulaient pas rater ce rendez-vous, il y avait quelques LR, élus ou pas, venus en reconnaissance… Bref, les  motivations étaient multiples.  Nous avons assisté à une prestation extraordinaire, presque jubilatoire tant l’exposé est concis,  clair, accessible à tous, plein d’humour, plein de précautions… De Ptolémée à Galilée, pour rejoindre notre monde contemporain sur le thème de la mobilité, en 1h15, et cette exigence perdue du point de départ et du point d’arrivée, les  évidences apparaissent.  Quelle ressemblance entre la fin de la démocratie athénienne qui meurt sous les coups des tribuns et la  parole dans le vide de certains dirigeants politiques !  Un homme, certes, qui a ses convictions mais un philosophe qui n’impose pas, pétri de tolérance, qui appelle à réfléchir, qui parle à l’intelligence plus qu’à la foule. Nous avons été conquis. Alors de savoir qu’il va mener la liste pour les élections européennes, en compagnie de l’excellente Agnès  Evren, récente présidente de la fédé de Paris et du solide Arnaud Danjean, voilà qui donne envie. 

Un catho, et alors ?

Nous sommes dans le pays des paradoxes. Il se trouve que François Xavier Bellamy ne cache pas qu’il est catholique. Je passe sur la cabale fondée sur des propos raccourcis, amplifiés et déformés. Au pays des Droits de l’Homme, la  liberté de conscience n’est  plus de saison. Il a des convictions intimes, que je partage d’ailleurs, cela ne veut pas dire qu’il veut changer la loi pour les imposer à tous. Il faudrait tout accepter des musulmans, mais s’excuser d’être catholique ? Ce procès est insupportable, et il est hors sujet. Le gaillard a suffisamment de moelle et de dialectique pour renvoyer ces piètres commentateurs et censeurs habituels de la pensée unique et du politiquement correct dans leur crasse intellectuelle qui les aveugle. Quant à ceux qui veulent le faire passer pour un conservateur, qu’ils y prennent garde, ils pourraient être surpris.  Ont-ils seulement pris connaissance du parcours de l’intéressé ? Etre conservateur, n’est pas une tare,  mais voilà, nous sommes en présence d’un intellectuel beaucoup plus complexe, à la vision beaucoup plus large. Il sera difficile de l’enfermer dans une case. C’est ce qui va rendre son parcours pour l’Europe passionnant.

Le temps de l’action est arrivé.

Construire une liste de scrutin national est un travail de Romain. Il faut répondre aux sollicitations, parfois prestigieuses, contenir les pressions souvent éminentes, doser les territoires et les sensibilités, reconduire  certains et pas d‘autres… Je plains ceux à qui incombent cette tâche car ils seront, quoi qu’ils aient obtenu, vilipendés par les  uns et  loués par les autres. Chacun a dit ce  matin ce qu’il pensait du choix du trio proposé.  Il  serait judicieux que maintenant chacun se taise.  Il  y a suffisamment d’intérêts extérieurs pour hurler pour ne pas en rajouter.  Alors je dis à Rachida, par exemple, que lorsqu’on a l’ambition de participer à l’aventure, on garde ses critiques pour l’interne, au risque de nuire à sa propre carrière. Ou alors on sort. La discipline faisant la force principale des armées… Il y aura suffisamment d’Estrosi, de Keller et autres,  soi-disant encore « républicains » pour nuire.  Je ne parle pas des cris d’orfraie de Jean-Christophe Lagarde : lui il a de bonnes raisons de hurler, car la liste qui s’annonce chez Les républicains a toute bonne chance de ne lui laisser aucun espace.  Même chose pour Dupont Teigneux. Rendez-vous le 16 mars à Villeurbanne pour découvrir  la liste complète et le projet, dont on a une petite idée depuis le Conseil national de Menton et la définition des piliers autour duquel il se  construit. Un projet d’Europe puissance et concrète qui protège et qui  construit l’avenir. Qui préserve notre civilisation. 

De quoi donner du grain à  moudre au philosophe et ringardiser le discours de la Sorbonne d’un certain Emmanuel.

*opni :  objet politique non identifié.

 


QUE SERA 2019 ?

Orages

Pessimisme ambiant.

Si j’en crois les titres que je lis, l’année qui commence n’arrive pas avec les meilleurs auspices. « Année lourde d’incertitudes pour l’économie mondiale » titre  Le Figaro ; « L’économie mondiale enregistre un endettement record » surenchérissent les Echos ; Macron va être confronté  à « un retournement de conjoncture plus fort que prévu », nous prévient l’économiste Jean-Marc Daniel ; « Les entreprises doivent se préparer à  une année risquée »  analyse David Barroux… Et cerise sur le gâteau (enfin, façon de  parler), le livret A fait perdre de l’argent aux épargnants avec sa rémunération gelée à 0,75% jusqu’en 2020 alors que l’inflation est à 2% ! Du coup, on ne sait plus si on doit enfiler un gilet jaune ou pas, à cause de la récupération par les casseurs et les gauchos, prendre un stylo rouge comme les  profs pour demander qu’on arrête de maltraiter les retraités, adopter une toque verte pour signifier à nos mauvais écolos que de la  façon dont ils s’y prennent le combat est  perdu d’avance.

Entrons dans les faits.

Les nuages s’accumulent en effet sur l’économie mondiale, et par contre coup sur la croissance européenne. Les signes annonciateurs ont été observés dans les fluctuations des bourses et leur ralentissement, qui trouvent leur justification dans de nombreuses incertitudes. Celle du bras de fer commercial engagé par Trump avec la Chine vient en premier.  Sans compter que le FMI vient de révéler que la dette mondiale (publique et privée) a atteint 184 000 milliards de dollars … à la fin de 2017, soit 225%  du PIB de la planète. Et on peut se dire que la glissade a continué en 2018. Avec le resserrement des conditions financières dans de nombreux pays, les perspectives ne sont pas réjouissantes. A cela s’ajoute la perspective du Brexit qui risque de se faire dans les pires conditions, aggravée par la montée des populismes qui risquent de paralyser l’Europe après le mois de mai.  Toujours est-il que du FMI à l’OCDE, en passant par les grandes banques, tous les prévisionnistes, au fil des mois ont révisé leurs chiffres vers  le  bas. De  leur côté, les  « émergents » restent sur des fondations fragiles et cela ne s’améliorera pas en 2019.  Ils dépendent de l’épargne du reste du monde et la prudence plus marquée des investisseurs et la hausse des taux d’intérêts américains ne sont pas des éléments qui leur soient favorables. Beaucoup vont voir leur croissance ralentir. Quant à la France, les gilets jaunes font broyer du noir aux économistes.  On devrait assister à un gros coup de frein sur la fin de l’année, après  trois trimestres déjà faiblards.  L’élan est brisé et ça n’est pas la meilleure façon d’aborder  la nouvelle année. D’autant plus que les événements ont contribué à charger un peu plus la barque de nos dépenses publiques alors que les ressources stagnent. Et l’on a du mal à évaluer quel effet aura le prélèvement à la source sur la consommation des ménages. Inflation, chômage qui reste  élevé, croissance en berne : voilà un mauvais cocktail que Macron va devoir diriger. Et  nous avec !

La France file un mauvais coton.

Avec  les « Gilets Jaunes », nous sommes en présence d’une révolte contre la fiscalité doublée d’une crise de la démocratie représentative, l’une ayant d’ailleurs alimentée l’autre. A lire et à entendre toutes  les déclarations, on se demande bien comment le pays va pouvoir s’en sortir entre un pouvoir sourd qui ne veut rien entendre, des  révoltés  qui se radicalisent, des  oppositions démocratiques qui n’impriment pas et des extrêmes en embuscade.  Si ce que projette  Macron voit le jour, il n’y a rien à attendre de bon pour les classes moyennes en matière de fiscalité avec des idées tout droit sorties de Terra Nova ou de France Stratégie, ni en matière de démocratie  sinon un affaiblissement du pouvoir  législatif,  avec à la clé une emprise encore  plus grande de la technocratie.  La  vérité,  c’est  que nous sommes au bout d’un système,  celui de l’Etat-providence, qui se révèle incapable de produire de la richesse par la  croissance et qui est entré depuis plusieurs années déjà dans le cercle pervers du prélèvement aux uns pour redistribuer aux autres.  Pour en sortir, il faudrait prendre le chemin du libéralisme, de la concurrence et de la responsabilité… Un chemin bien malaisé par les  temps  qui courent. Et si l’Europe se retrouve paralysée et qu’elle ne peut plus nous protéger de nos démons en nous imposant des limites, qu’est-ce qu’on va devenir ? S’il est vrai que nous avons un million et demi de jeunes sans formation, stage ni emploi, alors  ne nous étonnons pas que la colère l’emporte contre ceux qui ont généré un tel bilan. Sauf que la tentation est grande de mettre tout le monde dans le même panier. Et  ça, ça peut conduire au pire.

« Les Républicains » depuis un an et demi ont porté tous les thèmes qui affleurent aujourd’hui dans les revendications, mais tout a été fait pour qu’ils ne soient pas entendus. Ils sont les premiers à défendre les retraités et à avoir dénoncé la hausse de la CSG, ils sont les premiers à avoir mis en avant la fracture territoriale et le prix excessif des carburants,  la  bêtise de la limitation à 80 km/h, ils sont les premiers défenseurs de la classe moyenne, celle qui paie tout et ne reçoit rien et ils sont les derniers défenseurs de la famille… Souhaitons que des retrouvailles aient lieu. Le moment est peut-être propice. L’espoir fait vivre ! Comme dit Guillaume Larrivé : « La France a commencé l’année 2019  en marche arrière ! » (admirez au passage  la subtilité du jeu de mot  qui aura échappé à Gilles Legendre). Faisons en sorte qu’avec « Les Républicains » elle passe en marche avant !

 


L’EURO A VINGT ANS !

Euro

1er  janvier 1999.

L’Euro est né officiellement le vendredi 1er janvier 1999. Les  Français commencèrent à jongler avec la  parité de 5,55957  Francs pour un euro, qui fit les beaux jours des calculs mentaux et des convertisseurs. De Paris à Berlin, d’Amsterdam à Madrid, il n’y avait  plus qu’une seule monnaie, avec un même taux d’intérêt,  celui fixé  par la  BCE (Banque Centrale Européenne). On se souvient aussi que les billets et les  pièces ne sont apparus que trois ans plus tard, en 2002, pour des raisons pratiques. Mais dès janvier 1999, toutes les opérations financières et commerciales ont été réalisées à l’international  sous  l’égide de la monnaie unique. Et tout le  monde fut ému à  l’affichage du premier cours euro-dollar à 1,1789.

Euro pièce Une histoire courte et déjà mouvementée.

Après une première décennie sous le signe de l’euphorie, conduisit à une insouciance quelque peu coupable, car le succès de la  monnaie fut immédiat. La séquence suivante fut moins enthousiasmante comme si la monnaie européenne vivait sa crise d’adolescence avec des parités euro-dollar en montagnes russes et une crise qui a bien failli le voir disparaître en faisant exploser l’Europe. Il a fallu une thérapie douloureuse pour le remettre sur les rails, bien que certains états peinent toujours à rester dans les clous des règles communes, comme la France. Mais la crise a été l’occasion de corriger ses faiblesses les plus criantes et de recadrer sa gouvernance : il a fallu modifier les règles de  Maastricht, ce que les gouvernements emmenés  par Nicolas Sarkozy, soutenus par la  BCE, réussirent à obtenir. Cela a  permis d’apporter une aide massive aux pays frappés par la crise financière et  incapables de financer leurs dettes, tels la  Grèce, l’Irlande, Chypre et le  Portugal. Les  règles du Pacte de stabilité, dénoncées sans effets heureusement par François Hollande, ont permis de renforcer la monnaie , rassurer les marchés, et d’imposer aux cigales la discipline budgétaire nécessaire à sa pérennité.

Vingt  ans  après.

Une génération plus tard, l’euro se porte  plutôt bien. 17 millions de Français n’ont pas connu le Franc : ils sont nés avec ou après la naissance de la monnaie commune. Personne n’a eu l’idée de célébrer  cet  anniversaire avec le faste qu’il  aurait mérité. Car quoi, qui peut nier que l’euro nous est désormais consubstantiel. Car  l’euro est bien le symbole de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité pour  les 340 millions d’européens de l’« eurozone ». Elle est même plébiscitée par une forte  majorité de la population dont 64%  juge que « l’euro est une bonne chose pour leur pays » (59% en France). L’euro, qu’on le veuille  ou non rassure : en Italie, sa cote a fait un bond de dix points depuis que les partis antieuropéens sont arrivés au  pouvoir. En France, excepté quelques « azimutés », personne n’envisage de quitter  le giron de  la  monnaie commune. L’euro est devenu la  deuxième devise du monde, après le  dollar, en terme d’instrument de mesure, d’échange et de réserve. Et  il pourrait faire beaucoup  mieux.

Euro pièceDes  progrès sont encore nécessaires.

Avec l’euro, les pays qui l’ont adopté sont mieux armés. Pour éviter le  retour de crises comme celle de 2008, une surveillance systémique a été mise en place par la BCE, et un mécanisme de sauvetage a été créé, financé par les banques elles-mêmes, pour éviter  au maximum  le recours à l’argent public. Le vaste chantier de l’Union bancaire lancé en 2012, est presqu’arrivé à son terme. Il manque la dernière pierre, celle de la garantie européenne des dépôts qui pourra voir le jour dès que les dernières banques du sud de l’Europe auront terminé de nettoyer leurs bilans. Les 28 pays européens ont acté au mois de décembre dernier le principe d’un budget de la zone euro, dédié aux investissements dans les pays en retard de compétitivité : c’est une étape indispensable pour avancer  dans la cohésion économique et sociale de l’Union européenne. Même si des évolutions institutionnelles  apparaissent à beaucoup comme nécessaires. Car, à l’heure où le parapluie américain s’éloigne, la nécessité de muscler la stature de la  devise commune apparaît comme une évidence. L’action de Donald Trump  vis-à-vis de l’Iran en a été le révélateur. L’union européenne n’aura de véritable autonomie stratégique qu’avec une devise forte.

Un bilan positif, mais en demi-teinte.

Qui donnerait cher de la monnaie de la France, avec 2300 milliards de dettes et un déficit de 100 milliards ?  Nos partenaires sont un peu trop complaisants avec notre laxisme,  mais  l’euro nous protège, même si l’union monétaire reste encore une cote  mal taillée. Il  appartient dès lors  à nos dirigeants de faire les efforts qui  ont manqué dans la dernière décennie  pour faire davantage converger les économies, notamment dans les domaines de l’industrie, des revenus, du chômage, de la productivité et de la robotisation… Ainsi l’euro tiendra toutes ses promesses,  y compris à l’international où il n’est pas à la hauteur de ce que l’ensemble européen représente sur la  scène mondiale.

 


IL FAUT QUE L’EXECUTIF ARRETE DE NOUS MENTIR !

Contribuable détroussé

 

Non,  la  croissance n’atteindra pas 1,6% en 2018

Avec une progression estimée à 0,4% au quatrième trimestre par la Banque de France, après 0,2 % aux premier et deuxième trimestres, et 0,4 % au troisième, on ne voit pas comment elle pourrait atteindre 1,6% ! Ce sera  plutôt 1,2 ou 1,3% et ce sera déjà bien si on tient compte de l’environnement à la baisse en Europe et surtout en Allemagne, notre premier partenaire. Par rapport aux prévisions du gouvernement à 1,7 %, c’est donc un manque à gagner d’environ 11 milliards d’euros qui va creuser le déficit ou la dette.  Encore faudra-t-il regarder aussi du côté de la balance commerciale à quel niveau de déficit on sera. Pas étonnant que Philippe ne veuille pas baisser les taxes !

Non, les taxes sur les  carburants  ne sont pas justifiées

Certes l’augmentation des taxes a été décidée sous Hollande. Ce n’est pas une excuse valable.  On peut toujours revenir sur des décisions. D’abord, il aurait fallu tenir compte des aléas du prix du pétrole,  que nous payons, rappelons-le, en dollars.  Le prix du baril doit être corrigé du cours de la monnaie américaine, ce qui fait que les hausses ou les baisses à la pompe ne sont pas toujours très compréhensibles. La conjonction de la hausse du prix du baril avec celle du dollar auxquelles sont venues se rajouter les taxes dites « vertes » a débouché sur des prix à la  pompes proprement insupportables. D’autant plus que le système de taxation est depuis trop longtemps hystérique puisque l’Etat y taxe même ses  propres taxes en leur appliquant la TVA !   Quant à l’écologie, tout le monde a compris qu’elle était surtout un prétexte puisque ce sont des sommes dérisoires qui lui sont consacrées sur le pactole récupéré. Pour que les hausses soient acceptées, il faudrait qu’elles ne soient pas punitives, c’est-à-dire à fiscalité globale constante par transferts, et que l’argent ainsi récupéré finance vraiment une transition verte. Sauf que le budget de l’Etat interdit tout « fléchage ». Il faudrait  un gouvernement vertueux. Peut-on faire confiance à des menteurs ?

Non, les 80 km/heure ne sauvent pas des vies.

Depuis le début de l’application de la nouvelle réglementation, les organismes qui comptabilisent la mortalité routière en sont aujourd’hui à +26, par rapport à la même période antérieure.  Il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions définitives.  Mais on voit bien par contre le « jack-pot » des contraventions générées par les radars.  De quoi ajouter au mécontentement général que l’exécutif  a tort de sous-estimer.

Non, il n’y a pas plus de pauvres.

Chaque fois que l’exécutif invente un dispositif  de « compensation », il le fait par des mesures « sous conditions de ressources ». C’est encore par ce genre d’usines à gaz qu’il compte calmer  le mouvement des « gilets jaunes ». Mais les classes moyennes plus ou moins aisées n’en peuvent plus de ces régimes discriminatoires qui divisent toujours plus la France en deux, entre ceux qui sont aidés et qui touchent et ceux qui payent tout plein pot.  Or, l’indice « gini »,  l’indicateur international de la pauvreté est stable depuis de nombreuses années pour la France. Il n’y a donc pas d’aggravation de la pauvreté, contrairement à ce que le discours ambiant tend à nous faire croire. Les  mécanismes d’aides  mis en place,  qui font de notre pays à la fois le recordman des prélèvements avec plus de 1 000 milliards d’euros et celui où l’on trouve le plus de dispositifs « sous conditions de ressources » pour satisfaire l’obsession égalitariste, conduisent à un appauvrissement généralisé et empêchent les entreprises de prospérer par le poids qu’ils font peser sur elles. Les résultats en sont le chômage structurel chronique, les déficits publics, la dette et le commerce extérieur en berne.

Non, Macron n’est pas  le sauveur de l’Europe.

La journée du 11 novembre aura été pour le Président français celle du changement de pied.  Dans sa pensée complexe, le schématisme « d’homme de l’ouverture » dans lequel il s’était réfugié face aux « forces populistes du repli », prolongé  par  une comparaison douteuse avec la  montée des nationalismes dans les années 30, a dû laisser la place à un discours où le patriotisme est mis en exergue cette fois-ci, comme contrepoint au nationalisme. Il fallait atténuer les angles en présence des dits « populistes » parmi les quelques 60 chefs d’Etats venus commémorer la paix . Cela ne change pas grand-chose : sa dénonciation des nationalismes,  même élargie au  monde entier est à  mettre en relation avec un fédéralisme européen qu’il continue de défendre et dont les Français ne veulent plus. Mais on voit bien la manœuvre. En se plaçant sur le terrain du patriotisme,  il veut réinvestir le champ de la droite ;  il a compris que le danger ne venait pas seulement des extrêmes qui veulent détruire l’euro et l’Europe, mais aussi  de ceux qui souhaitent garder l’Europe  tout en la réformant et sans fuite en avant vers plus d’intégration. Un axe vers lequel il tend désormais. La politique du coucou chère à Emmanuelle Macron. La droite républicaine aura intérêt à dénoncer la manoeuvre, car derrière  les  mots, la même volonté politique subsiste. Ceux qui peuvent sauver l’Europe en contrecarrant la vague du populisme, ce sont les partis qui composent le PPE. Ceux que Macron,  précisément veut détruire. Ce n’est certes pas le moyen de sauver l’Europe !

Dans ma  prochaine note, j’aborderai le sujet des « gilets jaunes » et vous dirai ce qu’on peut en penser.

 


LE PIEGE DE L’IMMIGRATION

Aquarius

 

Un sommet incomplet pour rien.

Bien que le  mini sommet ait été boudé  par la Pologne, la Tchéquie, la  Slovaquie et la Hongrie, la  crise  déclenchée par  l’Aquarius n’a pas trouvé de remède unanime à Bruxelles. La  diplomatie française, à cette  occasion, n’a pas fait  montre d’une grande efficacité entre faux pas de déclarations inopportunes,  petits  pas de deux avec l’Allemagne et  arrogance. Le résultat était  prévisible : l’Italie, en  première ligne, n’a  pas cédé  un pouce de sa  volonté de  mettre le holà à une situation qui n’a que trop durée pour les Italiens. En  effet l’Italie a accueilli au moins 700 000 migrants en quatre ans. Les européens  ont laissé l’Italie se débrouiller seule jusqu’à  présent. Elle s’est donc donné un gouvernement qui veut un mettre un terme à « l’invasion ». Le refus de Mrs. Conte et Salvini d’accepter « l’Aquarius » était une manière de placer le problème dans les mains de leurs   partenaires.

Un révélateur.

Le refus  d’accueillir le bateau de réfugiés, qui a finalement trouvé refuge en Espagne à Valence, traduit le durcissement général des politiques migratoires européennes. Car l’Italie n’est pas seule. On connait les positions fermes des Hongrois, slovaques, tchèques et polonais. À Berlin, Mme Merkel est confrontée à la « fronde » de son ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, chef de la CSU, parti plus à droite que la CDU de la chancelière. Ce dernier a donné deux semaines à Mme Merkel pour changer sa politique migratoire. Or le gouvernement repose sur une coalition fragile et une scission entre CDU et CSU lui serait fatale. Emmanuel Macron a reçu à Paris Giuseppe Conte, président du Conseil italien et a tenté quelque peu d’apaiser les relations franco-italiennes, qui s’étaient tendues après divers incidents, et que l’affaire de « l’Aquarius » a contribué à endommager un peu plus.  On a vu que les  tapes  sur l’épaule et les sourires de façade  ne faisaient pas avancer la solution. Il faut dire que notre pays où les  deux tiers de la  population sont opposés à l’accueil des immigrés, n’a  pas  une grande marge de manœuvre.

Une menace pour toute l’Europe.

L’immigration, clandestine ou non, est en train de déstabiliser les démocraties européennes. Les gouvernements qui souhaitent trouver un compromis entre leur respect des droits de l’homme et le réalisme sont bousculés non seulement par les oppositions de droite mais aussi par celles qui se manifestent jusqu’au sein même des partis qui les composent. Dans ces conditions, la  France n’a rien gagné  à hausser le ton contre l’Italie par la  voix de son  Président, quand elle a refusé l’accès à ses ports de « l’Aquarius », tout en faisant la même chose  ensuite. Il a  bien compris que le succès croissant des mouvements identitaires en Europe accompagnait une évolution des opinions fortement défavorables aux migrants. Et  la tendance à prendre  des mesures nationales, sans concertation avec l’Europe, se développe. L’Espagne de M.  Sanchez, le  socialiste qui a remplacé Mariano Rajoy, a mis un point d’honneur à proposer que « l’Aquarius » soit accueilli chez elle. Mais c’est une posture politicienne : il a  voulu montrer que son pays ripostait à l’intransigeance italienne en ouvrant les bras aux damnés de la Méditerranée. L’histoire nous dira si le peuple espagnol était d’accord.

Et si on arrêtait la politique stupide des quotas ?

Chaque pays européen veut être  maitre de qui  il accueille chez lui,  c’est logique, et refuse  de se voir imposer  par  Bruxelles ou Strasbourg, des  quotas à respecter. Car  les  capacités d’accueil  que chacun est susceptible d’offrir sont variables : elles doivent prendre en compte des  variables  comme  la démographie et la situation financière. On voit bien que rien que sur ces deux critères, il sera difficile de  mettre d’accord  la France  et l’Allemagne.  On devrait  permettre à chaque Etat  de  l’Union de définir le nombre d’immigrants  qu’il  souhaite  recevoir  et lesquels, politique définie par un vote du parlement national. Il faut que l’Europe rassure les pays, comme l’Autriche ou la Hongrie, qui ont érigé des murs ou des barricades à leurs frontières. Mais comme les migrants ne  sont pas dissuadés par les mesures coercitives,  il appartient à L’Union de  mettre en place les dispositifs nécessaires à la régulation  du flux.  Là,  il faut une politique commune. Sur cette base, je gage que tous les  partenaires, y compris les  plus réticents seraient prêts  à  participer. C’est l’Europe  en mutualisant ses  moyens qui pourra arrêter  le  trafic, car il s’agit d’un trafic !  On connaît  le  rôle funeste de la Libye qui ne fait rien pour arrêter les passeurs et transforme les migrants en esclaves avant de les laisser partir quand ils ont enfin les moyens de payer leur voyage. Il ne peut y avoir de résolution de la crise migratoire qui ne soit pas à l’échelle de l’Union européenne. Cependant, les associations et les ONG de tous les pays, qui claironnent leur vocation à tout-va et jouent les boutte-feu, sans se soucier le moins du monde de la colère populaire contre l’immigration, doivent aussi accepter des politiques équilibrées s’efforçant de tarir les flux migratoires tout en traitant les migrants avec humanité.

 


MACRON : L’IMPASSE ?

Macron planté

 

L’illusion serait-elle en train de se dissiper ? En tout cas, on a l’impression que rien ne fonctionne comme le Président jupitérien le  voudrait. Les  piliers qui servent de fondement à sa  politique semblent se fissurer. Car  c’est bien à l’écroulement de sa stratégie auquel on assiste :  les réformes devaient être portées par une croissance forte au plan intérieur et par la refondation de l’Europe sous son autorité au plan extérieur.

La croissance à la peine.

Les dernières statistiques le montrent clairement : la reprise est en train d’avorter. Le rythme annuel de  la croissance est redescendu autour de 1,7% avec une perspective encore  plus limitée pour 2019 : 1,5%. En cause, tous les  moteurs de l’activité : le ralentissement touche tous les secteurs, sous  l’effet des hausses d’impôts (4,5 milliards d’euros pour les ménages), les investissements stagnent,  la  balance commerciale se dégrade avec la montée de l’euro et la rémanence du déficit de compétitivité de nos entreprises. La construction souffre du déluge de taxes et d’impôts sur l’immobilier… C’était  prévisible et je l’avais dit il y a quelques semaines.  Je n’ai aucun mérite, la politique keynésienne conduit toujours aux mêmes résultats : prélèvements, distribution et rechute avec son cortège  habituel : déficits publics, dette, chômage. Cette reprise éphémère souligne tout simplement la vulnérabilité de la France qui a plus que jamais une économie  dominée.  Car les  causes du ralentissement comme celles de la reprise sont  pour l’essentiel extérieures à notre pays. Nous subissons le retournement fin 2017 du cycle d’expansion qui a démarré fin 2009  aux Etats-Unis et évidemment  l’envolée du prix du pétrole de 40% en un an. Et malheureusement pour nous les trois inspirateurs de cette politique, Aghion, Martin et Pisani-Ferry, viennent de  proposer au Président d’en remettre une couche :  continuer à alimenter le tonneau des Danaïdes : ce sera l’objet de mon prochain article !

L’Europe sourde.

Le « prix Charlemagne »  fait certes de belles dissertations sur l’Europe avec des envolées lyriques qu’Homère n’aurait pas désavouées. Mais le Président prêche dans le désert. Pour l’instant ses propositions sont restées lettre morte. Angela Merkel s’est même payé le luxe de lui faire une réponse  détaillée dans un grand quotidien allemand et c’est plutôt « nein » que « ya vol » ! En gros,  si on compte sur l’Allemagne pour cautionner la politique de croissance à la française fondée sur une dette publique exponentielle et des déficits  jamais combattus, en « mutualisant les dettes », c’est pas demain  la veille. D’ailleurs, la France,  par son attitude, n’aide pas à conjurer les périls qui menacent l’Union. La hausse des taux d’intérêts, la volatilité sur les marchés, l’instabilité de l’euro, vont rendre encore plus compliquée la tâche du gouvernement français qui court après les recettes comme un mort-de-faim après un quignon de pain. Notre pays participe aux trois chocs mal gérés qui menacent l’union d’éclatement et la fin de la monnaie unique : la crise italienne, la crise migratoire et la crise financière ; sans parler des autres défis : l’imprévisibilité de Trump, la  guerre commerciale, la  fracture numérique… Or, sans moteur le franco-allemand, l’Europe n’avancera  pas.

Le ruissellement ne ruisselle pas.

Macron avait justifié la suppression de l’ISF par son faible rapport et le  fait que notre  pays était le seul  à  l’avoir institué et  maintenu. Un « impôt imbécile ». Là-dessus nous sommes d’accord. Il  avait aussi ajouté un argument supplémentaire : la « théorie du ruissellement » selon laquelle quand on laisse l’argent aux riches, par capillarité  économique, il  profite aux pauvres. Sauf qu’en France, ça ne marche pas. La raison est toute simple : si on reprend l’image de l’eau qui s’écoule du sommet  vers la vallée, on s’aperçoit que dans notre pays,  les pentes sont hérissées de barrages de détournement mis  en place par l’Etat et bien peu d’eau arrive en bas. En effet, la France  est la championne mondiale  des prélèvements obligatoires et cela se traduit pas la taxation du capital partout  où il pourrait se constituer ou s’accumuler. Le ruissellement est tari avant d’avoir commencé et est remplacé par la mise « sous conditions de ressources » de tranches  toujours plus nombreuses de la  population.  Après on dénonce le « Président des riches » ce qui est une illusion d’optique.  Enfin, au passage, il a quand même fait plaisir à ses copains banquiers.

Les contradictions du « en même temps ».

J’ai toujours pensé que l’expression cachait une imposture. La reprise que l’on doit au contexte international plus qu’à Hollande a fonctionné comme un paravent donnant corps à l’utopie du « en même temps ». La réalité n’a pas de  mal à mettre  par terre la  fiction et ce qui est inconciliable le reste : moins d’impôts (ce qu’on dit) et plus de dépenses publiques (ce qu’on fait) ; plus de compétitivité sans baisser les charges qui  pèsent sur les entreprises ; on veut faire des économies mais on garde le même nombre de fonctionnaires ; on augmente le pouvoir d’achat en taxant davantage les carburants (entre autres) et bientôt les restaurants… Même pour l’Europe, le « en même temps » ne tient pas la route.

Emmanuel Macron est de plus en plus perçu comme un président menant une politique de droite, et c’est confirmé par différentes études d’opinion. C’est facile à comprendre : l’actualité des dossiers traités, comme la réforme de  la SNCF, trouvera plus de sympathisants à droite qu’à gauche. Mais c’est encore une imposture. Il maintiendra le cap tant qu’il n’aura pas réussi à anéantir ou diviser durablement la droite. Ce qui est d’ailleurs confirmé : le chef de l'Etat voit sa cote reculer chez les sympathisants de toutes les familles politiques à gauche y compris son propre parti, La République En marche. La chute de Nicolas Hulot, très identifié à gauche dans l'opinion des Français, contribue à déséquilibrer à droite la perception du gouvernement. Le pourcentage de ceux qui déclarent « ne pas faire confiance du tout » à Emmanuel Macron progresse de 3 points pour atteindre 27 %, ce qui marque un durcissement de ceux qui veulent s’opposer à sa politique en corrélation avec les mouvements sociaux du printemps. La politique menée par l'exécutif n'est pas perçue comme équilibrée par les Français. Les ministres, qui peinent toujours à émerger malgré des réformes enchaînées les unes après les autres, ont beau défendre l'équilibre général des mesures prises, leur discours ne passe pas dans l'opinion. Justement à cause de la  confusion entretenue par le « en même temps » ;  la « transformation » vers le monde nouveau se heurte aux dures réalités. L’illusion ne tardera pas à se dissiper : discours de droite, politique de gauche, disais-je. Car les faits sont là : ni les simagrées amoureuses à l’égard de Trump, ni les « francs » dialogues avec Poutine, ni la tentative de convaincre Merkel n’ont eu la moindre réussite, le moindre résultat. Quant aux succès économiques, ils demeurent à la traîne de ceux de l’Europe et du monde. Ce n’est pas Jupiter qui nous gouverne, mais Narcisse, ce qui n’empêche pas qu’il faille craindre ses projets, car avec sa  majorité de godillots, sa capacité de nuire à notre pays reste  puissante. Son insistance obsessionnelle à vouloir une loi sur les « fake news » en apporte la preuve décisive et ses projets constitutionnels, une autre.

 

 


BREXIT : LE FEUILLETON (SUITE)

May 2018

Allez, un peu de Brexit  pour finir la semaine ! Ce sujet ne semble plus intéresser gand monde excepté les Anglais. Même les investisseurs conviennent que le Brexit est un problème pour la Grande-Bretagne seulement, pas pour l'Europe. Et pourtant c'est un sujet essentiel.

Une crise gouvernementale perlée.

C’est un long et lent cheminement qui se poursuit avec une échéance qui se rapproche de plus en plus mais avec une Grande-Bretagne de plus en plus perdue, de plus en plus divisée et de plus en plus affaiblie politiquement. Et une Theresa May de plus en plus désemparée. La Première  Ministre a encore évité une grise gouvernementale de justesse. Et une fois de plus, elle a dû faire des concessions à son propre camp. Cette fois c'est le secrétaire au Brexit lui-même, David Davis, qui menaçait de partir. Cela aurait fait plus que désordre. Il était contre l'extension sans date butoir de l'Union Douanière, une extension que Theresa May avait proposé pour se donner le temps de résoudre le problème entre une Irlande du Nord qui va quitter l'Union européenne en même temps que l'Angleterre et une Irlande du Sud qui va y rester. Elle a finalement cédé et accepté de limiter cette extension d'un an seulement après la période de transition.

L’économie baisse du nez.

Evidemment, le Brexit pèse sur l'économie britannique et cela impacte les marchés britanniques, les taux et la monnaie principalement, un peu moins les indices boursiers. Ce que les marchés suivent de près en fait c'est la politique de la Banque d'Angleterre face au Brexit. Il s’agit d’une politique extrêmement complexe à manoeuvrer car elle est coincée entre une inflation soutenue du fait de la faiblesse de la monnaie et une croissance qui souffre des perspectives de la sortie. C’est donc un pilotage à vue un peu difficile à suivre pour les investisseurs.  Tout  le monde attend de voir comment May va s'en sortir et comment les Européens vont accepter ses propositions car tout ou presque reste encore à négocier.

En attendant, les  déménagements se poursuivent.

Les banques craignent l’incertitude du Brexit. Après Francfort, c’est Paris qui enregistre les  institutions qui se délocalisent de  Londres. Ainsi, Bank Of América prévoit de délocaliser 400 postes à Paris. Ce pourrait être l’un des plus importants déménagements du secteur financier dans le cadre du Brexit. Bank of America envisage désormais de transférer plus de postes de Londres à Paris qu’elle ne le prévoyait. Une première vague de départs de la capitale britannique sera lancée début 2019 et concernera environ 400 postes dans les équipes de marchés, de trading, de ventes et d’actifs obligataires de la banque américaine, ont précisé des sources à Reuters. La banque de Wall Street a entrepris la rénovation de 11 000 mètres carrés de bureaux à Paris, dont elle compte faire sa plate-forme européenne de trading pour ses clients après le Brexit, censé intervenir en mars 2019. Ce bâtiment pourrait accueillir plus de 700 personnes. La raison est évidente : avec le Brexit, les banques installées à Londres craignent de perdre leur passeport européen leur permettant d’exercer leurs activités dans l’ensemble de l’UE. De même, la banque HSBC a ainsi choisi de faire de Paris sa principale base en Europe. Alors que cette échéance approche et qu’aucun accord n’a été pour l’instant conclu sur les relations futures entre la Grande-Bretagne et l’UE, la plupart des grandes banques prennent les devants et ne veulent plus attendre d’obtenir des éclaircissements.  Il s’agit  pour elles de prendre des mesures pour limiter les perturbations vis-à-vis de leurs clients.

Ce qui se passe avec Trump ne va pas être de nature à attendrir les 27, même si la GB joue pour  l’instant la solidarité avec l’Union.